Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :De l’enfance à l’adolescence, de la maternité à la ménopause, la santé des femmes et des jeunes filles constitue une priorité de santé publique. L’égalité entre les sexes est un droit fondamental et est considérée par l’ONU comme un fondement du développement d’un monde durable. Plusieurs pathologies et conditions sont propres au sexe biologique, d’autres sont exacerbées par le statut des genres dans la société.
La recherche en biologie de la reproduction, en gynécologie et en obstétrique est florissante. Ce colloque est l’occasion de discuter des enjeux actuels, de diffuser les résultats les plus récents en recherche et de discuter des avancées en santé génésique et en santé de la femme dans son ensemble.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsable :- Andréanne Jodoin (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Santé des femmes âgées
Communications orales sur la santé des femmes âgées.
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Communication orale
L’évaluation onco-gériatrique comme nouvelle perspective afin d’affronter les défis entraînés par le vieillissement de la population chez les patientes atteintes de cancerSamuel Dubé (UdeM - Université de Montréal)
Selon le dernier Recensement canadien de 2021, 861 000 personnes âgées de 85 ans ou plus ont été dénombrées soit plus du double du nombre observé lors du Recensement de 2001. D’ici 2046, la population âgée de 85 ans et plus pourrait tripler et atteindre près de 2,5 millions de personnes. Ceci aura d’énormes répercussions sur les services de santé et de soins à domicile, le logement, le transport et les habitudes de consommation des Canadiens. Le cancer est l’une des principales causes de mortalité au Canada; 60% des patientes en étant atteintes sont âgées de plus de 65 ans. Les patientes âgées n’étant pas bien représentées dans les études cliniques, l’applicabilité des études concernant les traitements contre le cancer dans cette population grandissante est souvent remise en question. L’évaluation onco-gériatrique s’impose comme étant la voie de l’avenir pour les patientes atteintes de cancer, notamment en effectuant une évaluation et une cogestion en médecine gériatrique avant, pendant et après le traitement du cancer. Elle comporte la révision complète des antécédents médicaux, la révision et l’optimisation médicamenteuse, l’évaluation du soutien social, de la fonction, de la nutrition, de la cognition et le dépistage des syndromes gériatrique. Les bienfaits sont nombreux et ont été récemment soutenus par des études cliniques de phase 3.
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Communication orale
La ménopause de l’étude WHI à 2023. Trouver le juste équilibre dans l’utilisation de l’hormonothérapie ménopausique et se tourner vers l’avenir avec les molécules du futurJeanne Bouteaud (UdeM - Université de Montréal)
La publication de l’étude WHI en 2002 a eu l’effet d’une bombe dans le monde de la ménopause et est venue bouleverser la vie de millions de femme à travers le monde. En effet 80% des femmes souffrent de symptômes vasomoteurs à la ménopause et pour 60-70% d’entre elle les symptômes ont un impact significatif sur leur qualité de vie. Or depuis la publication de l’étude WHI, seulement 8% des femmes canadiennes ont recours à un traitement hormonal pour soulager les symptômes ménopausiques. Cette crainte du traitement hormonal est-elle justifiée et est-elle « evidence based ». Que sait-on aujourd’hui des risques et bénéfices réellement associés à la prise d’un traitement hormonal ? On se tourne également vers le futur avec une meilleure compréhension du mécanisme physiologique déclencheur des symptômes vasomoteurs. Ces nouvelles connaissances permettent le développement de nouvelles molécules agissant de façon ciblée sur le centre de thermorégulation. Comment fonctionnent-elles et quelle est leur efficacité clinique ?
En 30 min, un survol de la ménopause et des bouffées de chaleur – que sait-on en 2023 et que nous réserve les 10 prochaines années.
Session d’affiches
Présentations par affiche sur des sujets de recherche diverses en santé des femmes.
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Communication par affiche
La détresse psychologique et le cancer du sein : rapide survol des connaissancesMarie-France Marin (Université du Québec à Montréal), Alain Brunet (Université McGill), Justine Fortin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L’annonce d’un diagnostic de cancer du sein, le type de cancer le plus commun chez les femmes, peut contribuer au développement ou à l’exacerbation de divers symptômes de détresse psychologique. La présentation abordera les résultats de deux études portant sur la détresse psychologique chez les femmes vivant avec un cancer du sein. La première étude est une méta-analyse qui a permis de déterminer la prévalence de différents symptômes cliniquement sévères après l’annonce du diagnostic de cancer du sein, mais avant le début des traitements. Les 39 études incluses ont montré une prévalence des symptômes anxieux de 34,2%, de 19% pour la dépression, de 39% pour la détresse et de 27% pour le trouble de stress post-traumatique. Cette étude démontre la présence de symptômes de détresse psychologique sévères après le diagnostic de cancer du sein et qu’il serait important d’offrir des ressources aux patientes dès l’annonce du diagnostic pour éviter que ces symptômes s’aggravent. La deuxième étude a permis de documenter qualitativement l’expérience des patientes qui ont reçu un diagnostic ou des traitements pour le cancer du sein durant la pandémie. Les résultats ont identifié les facteurs qui favorisent (ex., accès aux services psychosociaux) ou nuisent (ex., manque de soutien social) à l’expérience clinique des patientes en temps de pandémie. Ces résultats sont également importants à considérer pour améliorer la santé mentale des femmes ayant un diagnostic de cancer du sein.
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Communication par affiche
Conception d’un tableau de bord regroupant des indicateurs déterminant la santé des femmes au CanadaDiane Francoeur (UdeM - Université de Montréal), Jocelynn L. Cook (SOGC), James N. Reynolds (Université Queen's), Alexandra Pomeroy (Queen's University)
Bien que plus de 50 % de la population canadienne soit assignée à un sexe féminin à la naissance, les problèmes de santé qui touchent les femmes et les membres de la communauté LGBTQ+ demeurent sous-étudiés et mal surveillés. En l’absence d’un système permettant de recueillir des données précises sur la santé des femmes et d’en rendre compte, il est difficile de prendre des décisions fondées sur des données probantes sur l’affectation des ressources et les priorités de recherche. Cette étude a permis de cerner des indicateurs clés de la santé des femmes qui pourraient être affichés sur un tableau de bord virtuel et utilisés pour suivre les bases de données canadiennes en obstétrique, gynécologie, santé sexuelle et génésique ainsi que le bien-être général. Ce tableau de bord servira de centre d’échange pour les statistiques actuelles au Canada et pour suivre l’évolution de la santé des femmes au fil du temps. Les indicateurs cliniques ont été sélectionnés en fonction des rapports des pays de comparaison, et les données ont été obtenues de l’ICIS, de STATCAN et de l’Infobase de la santé. Un panel virtuel de 120 experts cliniques, issus de l’obstétrique, de la gynécologie, de la santé sexuelle et reproductive et de la médecine générale, a participé à une consultation Delphi modifiée en trois étapes. Après trois exercices de vote, l’ ensemble des données ont été classés par ordre de priorité et le contenu de base du tableau de bord a été identifié et regroupé par thème.
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Communication par affiche
Besoins des filles et femmes à risque ou vivant avec l’excision en termes de soins et de suiviElise Dubuc (Clinique Sensolia), Sophia Koukoui (Université de Montréal)
Les mutilations génitales féminines/excision (MGF/E) affectent plus de 200 millions de filles et de femmes partout au monde et chaque année 3 millions de bébés ou d’enfants subissent l’excision (OMS 2008). Le recensement de 2016 de Statistiques Canada établit que près de 40 000 filles et femmes originaires de pays où se pratiquent les MGF/E sont présentes au Québec. Les évidences produites dans un contexte de pays d’accueil de l’immigration, démontrent une insatisfaction dans l’expérience clinique de reconnaissance, dans l’accompagnement et le suivi des femmes et des filles vivant avec MGF/E. L’amélioration des soins de santé sexuelle, gynécologiques, obstétricaux, psychologiques et sociaux est au cœur de préoccupation de cette étude.
Ce projet à devis mixte est financé par Femmes et Égalité des Genres Canada. Le but de cette recherche est de déterminer quels sont les besoins des femmes et des filles à risque ou vivant avec une excision en termes de soins pouvant être offerts dans une clinique spécialisée interdisciplinaire. Un questionnaire comprenant une section démographique, une section quantitative et une section qualitative de questions ouvertes sera administré. Un sous-groupe de femmes sera également invité à participer à un focus groupe pour la partie qualitative de l’étude. Une hiérarchisation des besoins ainsi que les obstacles à l’accessibilité seront explorés.
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Communication par affiche
Grossesse et prise d’acide acétylsalicylique (AAS) : quels paramètres cliniques contribuent le plus à l’allongement du temps d’occlusion avec PFA-100 (CEPI) (TO-épi)?Arnaud Bonnefoy (CHU Sainte-Justine), Evelyne Rey (UdeM - Université de Montréal), Georges-Étienne Rivard (CHU Sainte-Justine)
Objectif : Déterminer les paramètres influençant la fonction plaquettaire mesurée par le TO-épi sous 80 mg d’AAS. Méthodologie : Étude rétrospective (2010 à 2021) de grossesses uniques sous 80 mg d’AAS, avec mesure du TO-épi avant 16 semaines de gestation. Les tests statistiques incluent des tests de X2 , de t et la régression logistique. Un P < 0,05 bilatéral est considéré comme significatif. Résultats : 333 femmes sont incluses. Les moyennes (± écart type) d’âge, de poids et d’indice de masse corporel (IMC) sont de 33,1(4,8) ans, 83,3(23,2) kg et 31,0(8,3) kg/m2 respectivement. 43,8% sont obèses, 66,7% caucasiennes, 60,1% ont une condition médicale et 37,8% un antécédent de prééclampsie. Le TO-épi, mesuré à 12,4(2,7) semaines, est augmenté chez 48,4% des femmes. Les facteurs statistiquement différents entre ces femmes et celles dont le TO-épi est <150 sont : un IMC moins élevé (30,0(8,0) vs 32,0(8,4) kg/m2 p=0,027), un taux d’obésité plus bas(30,2% vs 56,6% p=0,000), la présence d’une condition médicale (54,3% vs 45,7% p=0,004) et un groupe sanguin O plus fréquents (56,4% vs 40,2% p=0,015). Les facteurs les plus reliés à l’augmentation du TO-épi par régression logistique sont la présence d’une condition médicale (p=0,002), l’absence d’obésité (p=0,007) et le groupe sanguin 0 (p=0,042). Conclusion : Ces observations suggèrent que chez des femmes à risque élevé de prééclampsie, la dose d’AAS devrait être augmenter chez les femmes obèses ou présentant une condition médicale.
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Communication par affiche
La santé mentale est associée au gain de poids gestationnel excessif chez les femmes à revenus modérés et de poids insuffisant de la cohorte prospective 3DCatherine Allard (Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke), Jean-Patrice Baillargeon (Université de Sherbrooke), Felix Camirand-Lemyre (Université de Sherbrooke), William D. Fraser (Université de Sherbrooke), Isabelle Hardy (UdeS - Université de Sherbrooke), Catherine Herba (Université du Québec à Montréal), Isabelle Marc (Université Laval), Jean Séguin (Université de Montréal), Negar Tabatabaei (Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke)
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre les indicateurs de santé mentale et le gain de poids gestationnel (GPG) chez 2204 participantes de la cohorte prospective 3D. Les ISM ont été mesurés à l’aide de questionnaires validés : antécédents psychiatriques, symptômes dépressifs, stress ressenti, anxiété, qualité des relations maritales, évènements de vie indésirables, optimisme, estime de soi, stress lié au travail, style d’attachement, et insécurité alimentaire. Le GPG après 20 semaines a été catégorisé comme insuffisant, adéquat ou excessif. Nous avons évalué l’association entre chacun des ISM et les catégories de GPG à l’aide de modèles de régression logistique multinomiale ajustés pour les variables de confusion et stratifiés selon les facteurs d’interaction significatifs au seuil p<0,1.
Chez les femmes de poids insuffisant avant la grossesse, les facteurs de risque de GPG excessif étaient le stress ressenti (rapport de cote (RC) 2,58 [1,07;6,20], valeur p de l’interaction (pi) =0,06] et les symptômes dépressifs (RC 2,44 [1,24; 4,8], pi=0,05). Le désaccord avec l’énoncé « mon travail est répétitif » était un facteur de risque de GPG excessif chez les femmes à revenus modérés (20 000-39 999$ : RC 1,83 [1,04;3,22], pi =0,06), et un facteur protecteur pour le GPG excessif (RC=0,72 [0,56;0,94]) et insuffisant (RC=0,72 [0,58;0,89]) chez les femmes à revenus élevés (>80 000). Aucune autre association significative n’a été identifiée.
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Communication par affiche
L’application d'un nouvel algorithme de surveillance de l'ovulation dans un protocole de FIV peut simplifier la surveillance de la stimulationJonas Ben-Guigui (UdeM - Université de Montréal), F Bissonnette (Clinique OVO), R Hemmings (Clinique OVO), J Kadoch (Clinique OVO)
Dans une étude rétrospective menée d'avril 2021 à août 2022, étaient inclues tous les patientes de plus de 18 ans ayant subi un cycle de stimulation de FIV en protocole antagoniste et utilisant une prescription personnalisée composée de follitrophine delta et gonadotrophine ménopausique humaine, en fonction du poids de la patiente et du taux d'hormone anti-mullérienne. L'étude a été approuvée par Veritas IRB, un comité d'éthique indépendant.
Dans l'étude, les doses de gonadotrophines ont été attribuées soit en fonction de notre algorithme (groupe 1) soit à la discrétion du médecin (groupe 2). Une échographie et une analyse hormonale ont été réalisées au jour 6. Suite à l'évaluation du médecin, des ajustements de la posologie des gonadotrophines ont été effectués si nécessaire. Le critère de déclenchement habituel était la présence d'au moins trois follicules mesurant entre 16 et 22 mm.
L'étude a inclus 714 patients répondant aux critères d'inclusion. Dans le groupe 1, le pourcentage de patientes stimulées aux doses maximales était élevé (80,3 % contre 22,5 % dans le groupe 2).Aucune modification posologique ni aucun incident de syndrome d'hyperstimulation ovarienne n'ont été observés dans le groupe 1. Seulement 4,5 % des patientes (n = 16) ont déclenché l'ovulation avant le jour 10 (au jour 9).
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Communication par affiche
Indication d’acide acétylsalicylique à faible dose en prévention de la prééclampsie: l’impact des recommandations canadiennes de 2022Kanza Alami Marrouni (UdeM - Université de Montréal), Elisabeth Codsi (CHU Sainte-Justine), Ariane Godbout (Centre Hospitalier de l'Université de Montréal), Evelyne Rey (CHU Sainte-Justine)
Objectif: Évaluer l’impact des directives cliniques de la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada de 2022 sur l’éligibilité à la prescription d’acide acétylsalicylique (AAS) à faible dose pour prévenir la prééclampsie.
Méthodologie: Étude rétrospective sur la banque MERe incluant des femmes suivies et accouchées au CHU Sainte-Justine en 2016 et en 2017 et n’ayant pas de contre-indications à l’AAS.
Résultats : Parmi les 5834 femmes incluses, le nombre de femmes éligibles à recevoir une prescription d’AAS était de 3895 selon les recommandations de 2014, mais de 1891 selon les recommandations de 2022. Par contre, le nombre de femmes avec ≥ 1 facteur de risque majeur était de 538 selon les recommandations de 2014, mais de 1836 selon les recommandations de 2022. Ceci est expliqué par l’ajout de l’obésité aux facteurs de risque majeurs de la prééclampsie. Les femmes n'ayant pas d’indication à l’AAS selon les recommandations de 2022 n’ont pas présenté plus de prééclampsie qu’avec les recommandations de 2014 (2,0% contre 1,7% avec un rapport des cotes de 1,2 (IC à 95% : 0,8 – 1,8)).
Conclusion : Les recommandations canadiennes de 2022 sur la prescription d’AAS sont plus sélectives sans pour autant augmenter les taux de prééclampsie.
Santé publique et santé de la femme
Communications orales sur la santé publique et santé de la femme
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Communication orale
Recommandations canadiennes sur l’activité physique pendant la grossesseStephanie-May Ruchat (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
De nombreuses personnes enceintes se posent des questions sur la pratique de l’activité physique (AP) pendant la grossesse : est-ce sécuritaire pour mon bébé? Est-ce bon pour ma santé? Quand puis-je commencer? Combien devrais-je en faire? Quelles activités devrais-je privilégier ou éviter?
Les directives canadiennes en matière d’activité physique pendant la grossesse de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada et de la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE), font le point sur ces questions. Elles ont été développées sur la base des résultats de 12 métaanalyses issues d’une revue systématique exhaustive de la littérature couvrant 37 issues de santé gestationnelle, de l’opinion d’experts et d’une consultation auprès des utilisateurs finaux des connaissances. Pour permettre aux personnes enceintes de prendre en main leur propre santé et leur propre bien-être durant leur grossesse, et aider les fournisseurs de soins obstétricaux à avoir un échange constructif sur les bienfaits de l’AP avec leurs patients.es enceintes, le Questionnaire Menez une vie plus active pendant la grossesse et le Formulaire de consultation du professionnel de la santé concernant l’activité physique prénatale ont été publiés par la SCPE.
Cette conférence aura pour objectifs de présenter les plus récentes données probantes sur l’AP prénatale et la santé gestationnelle, les recommandations canadiennes sur l’AP prénatale et les documents de mobilisation des connaissances.
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Communication orale
Saines habitudes de vie et santé reproductive de la femmeIsabelle Hardy (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les habitudes de vie sont des déterminants importants de la santé des individus. L’adoption de saines habitudes de vie en âge reproducteur est critique pour réduire le risque de complications de grossesse et de maladies cardiométaboliques chez la femme et l’enfant. Les objectifs de cette présentation sont
1) décrire l’influence de la période reproductive sur les trajectoires de santé des femmes et des enfants,
2) décrire les associations entre les habitudes de vie et la santé reproductive des femmes,
3) présenter les recommandations canadiennes en matière d’habitudes de vie,
4) proposer des stratégies pour discuter des habitudes de vie avec les patients et les supporter dans l’adoption de saines habitudes de vie.
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Communication orale
Mise à jour des connaissances sur la notion de traumatisme dans le cadre de l’excisionElise Dubuc (Clinique Sensolia), Sophia Koukoui (Université de Montréal)
La question du traumatisme de l'excision demeure, à savoir: quelle est la nature du traumatisme et peut-il varier d'un point de vue phénoménologique à la lumière de l'histoire singulière de chaque femme.
Le volet psychologique de la présentation est basé sur une étude qualitative menée en Afrique de l'Ouest et au Québec auprès de 22 femmes excisées. Le recrutement auprès de femmes vivant dans un pays où l'excision est pratiquée et de femmes ayant connu la migration, a permis d'identifier des processus distincts en termes de traumatogènèse.
Le traumatisme sera abordé dans un premier temps au prisme de la psychologie du développement de l'enfant, pour ensuite étudier les processus d'intégration psychique pour des filles et des femmes vivant au sein de sociétés essentiellement collectivistes. La notion freudienne de nachtraglichkeit sera également approfondie en ce qui a trait à l'excision, à la fois dans le contexte migratoire, puis à la lumière des phénomènes de globalisation. Finalement, les écueils du discours global de lutte contre l'excision seront soulevés en ce qu'ils peuvent concourir au traumatisme des femmes excisées.
De nombreuses femmes vivant avec l’excision cherchent une réparation en effectuant une chirurgie de reconstruction du clitoris. Or ces chirurgies ne sont pas sans risque. La partie médicale de la présentation effectuera une recension de la littérature sur les impacts de cette chirurgie.
Communications scientifiques
Communications scientifiques diversifiées en recherche de la santé des femmes
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Communication orale
Douleur perçue lors d’une morcellation hystéroscopique en clinique externe : vaginoscopie vs technique standard- une étude randomisée.Carole Kamga (Centre Hospitalier de l'Université de Montréal), Talya Shaulov (Centre Hospitalier de l'Université de Montréal), Carol-Anne Vallée (UBC - University of British Columbia)
Objectif: Comparer la douleur perçue par les femmes lors d’une morcellation hystéroscopique avec un MyoSure (Hologic, Massachusetts, USA) de 5.5mm sous sédation en clinique externe par vaginoscopie vs par technique standard. Population: Femmes entre 18 et 52 ans avec une indication claire d’hystéroscopie opératoire - un polype ou un fibrome de type 0/1 mesurant < 2cm, ou la somme des lésions mesurant < 4 cm au total. Interventions: Les patientes ont été randomisées en deux groupes : dans le groupe 1, l’hystéroscope était guidée selon la technique standard (nécessitant un bloc paracervical et une dilatation du col) vs dans le groupe 2, l’hystéroscope était introduit par vaginoscopie. L’issue primaire était la douleur perçue par les patientes à la fin de la procédure en utilisant une échelle analogue visuelle à 10 points. Résultat: Une analyse intérimaire a été réalisée après 57 des 78 patientes à randomiser. Les caractéristiques des patients sont similaires entre les groups à l’exception du statut tabagique (p=0.014). Dans une analyse par intention de traiter, la technique standard est significativement moins douloureuse que la vaginoscopie (score moyen 37.3 vs 56.9 respectivement; différence de moyenne 19.6 (95%CI 7.3, 31.9; p=0.0024). Conclusion: La technique standard pour le retrait par hystéroscopie de polype ou de fibromes est moins douloureuse que la vaginoscopie chez des femmes sous sédation en clinique externe lorsqu’on utilise une hystéroscope MyoSure de 5.5 mm.
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Communication orale
Adding letrozole to gonadotropins during ovarian stimulation for IVF results in a similar cumulative live birth rate at lower costs following a failed IVF cycleR Hemmings (Université McGill), W Jamal (Clinique OVO), I.J. Kadoch (Clinique OVO), L Lapensée (Clinique OVO), S Phillips (Clinique OVO), Walaa Yamout (UdeM - Université de Montréal)
Le letrozole est un inhibiteur de l’aromatase qui entraîne une augmentation de la concentration intra-ovarienne d'androgènes, ce qui augmente la réactivité folliculaire aux gonadotrophines exogènes. Il s'agit de la première et plus grande étude qui analyse les effets cliniques de l’ajout du letrozole pendant la stimulation ovarienne pour FIV chez des patientes ayant un antécédent d’échec de FIV. Dans cette étude monocentrique retrospective, 426 patientes avec un antécédent d’échec de FIV par protocole antagoniste ont été recrutées: 213 (groupe A) ont subi un second cycle avec le protocole antagoniste en plus de l’ajout de 5mg de letrozole par jour durant les 5 premiers jours de la stimulation, et 213 (groupe B) ont subi un second cycle avec le même protocole sans letrozole.
Les patientes du groupe A avaient un nombre significativement plus faible d'ovocytes matures (7 ±4,6 vs 8, 2 ±5,0; P<0, 01). Cependant, elles avaient un nombre similaire d'embryons utilisables (1,8 ± 1,6 vs 1,9 ± 1,7; P = 0,31), de grosseses cliniques (23,5 % vs 28,7 %; p=0,22), de naissances vivantes par embryon transféré (16,9 % vs 22,1%; p=0,17) et de naissances vivantes cumulées (27,8 % vs 25,3%; p=0,55) par rapport au groupe B. Une dose inférieure de 22 % de gonadotrophines (3468 ± 1389UI vs 4442 ± 1657UI; p<0,001) était nécessaire pour obtenir des résultats cliniques similaires dans le groupe A, ce qui a entraîné une baisse des coûts de traitement.
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Communication orale
La fertilité féminine, pas juste une histoire d'âgeCyntia Duval (University of Toronto)
De plus en plus, les femmes retardent leur plan familial dans la poursuite d’un épanouissement personnel et professionnel. Ceci-dit, le poids des statistiques sur la fertilité féminine est lourd à porter lors de ces années charnières de l’accomplissement personnel d’une personne. Pour cette raison, il est important de comprendre l’ensemble des facteurs qui pourraient affecter la fertilité des femmes, l’importance de l’évaluer rapidement et les solutions qui sont disponibles pour préserver cette fertilité. Il est primordial de reconnaitre le pouvoir décisionnel qu’ont les femmes sur leur avenir et de leur donner des outils pour réaliser leurs rêves sans devoir en sacrifier d’autres. De plus, l’environnement dans lequel nous évoluons affecte la capacité reproductive et ce, de génération en génération. En 2018, le Gouvernement du Canada a légalisé le cannabis récréatif et depuis, la consommation a augmenté, spécialement chez les femmes de 18-25 ans. Ainsi, mon projet de recherche actuel concerne l’impact du cannabis sur la maturation et la qualité des ovules sur le plan cytoplasmique et de la ségrégation des chromosomes. Est-ce que l’exposition au tétrahydrocannabinol (THC), l’ingrédient psychoactif du cannabis, peut influencer la qualité des ovules et si oui, par quel mécanisme moléculaire ? Pour répondre à cette question, des analyses de la transcriptomique (ARNm) et morphologique des ovocytes ont été réalisées suite à une exposition de 24h au THC.
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Communication orale
L’exposition prénatale à l’alcool pendant la préimplantation entraine des dérégulations de la méthylation d’ADN spécifique au sexe dans les placentas en fin de gestationMélanie Breton-Larrivée (Centre de Recherche du CHU Sainte-Justine), Alexandra Langford-Avelar (Centre de Recherche du CHU Sainte-Justine), Lisa-Marie Legault (UdeM - Université de Montréal), Serge McGraw (Centre de Recherche du CHU Sainte-Justine)
L’exposition prénatale à l’alcool (EPA) peut entrainer des dérégulations épigénétiques causant le Trouble du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale. Les impacts d’une EPA en début de grossesse sur des tissus cruciaux pour le développement embryonnaire, comme le placenta, demeurent toutefois inconnus. Hypothèse : L’exposition à l’alcool pendant la préimplantation initiera des dérégulations dans le programme épigénétique fœtale causant une mise en place erronée des profils de méthylation d’ADN dans le placenta. Objectif : Identifier les erreurs de méthylation d’ADN causées par l’EPA en début de grossesse dans le placenta en fin de gestation. Méthode : Pour modeler l’EPA en début de grossesse, nous exposons des femelles souris à l’alcool au jour embryonnaire 2.5 (stade 8-cellules). Nous récoltons des embryons EtOH et Ctrl à E18.5 puis établissons les profils de méthylation d’ADN par Methyl-Seq Capture sur les placentas. Résultats : Nous avons découvert 991 régions différentiellement méthylées (DMRs) chez les placentas EtOH mâles, et 1309 DMRs chez les placentas EtOH femelles. La majorité des DMRs présentaient un gain de méthylation dans les placentas EtOH, mais l’analyse d’ontologie génique révèle des voies divergentes selon le sexe. Conclusion : Nos résultats démontrent qu’une EPA pendant la préimplantation peut entrainer des dérégulations spécifiques au sexe dans les placentas en fin de gestation.
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Communication orale
Association entre la charge virale du papillomavirus humain 16 (VPH-16) pendant la grossesse et l'accouchement prématuréPranamika Khayargoli (UdeM - Université de Montréal), Marie-Hélène Mayrand (Université de Montréal), Helen Trottier (CHU Sainte-Justine)
L’accouchement prématuré, associé à un risque élevé de mortalité et morbidité, a été fortement associé à la persistance du virus du papillome humain (VPH) de type 16 (VPH-16) en grossesse. Malgré l’implication du VPH dans le travail prématuré (TPT), les mécanismes de cette association restent inconnus. L’étude de la charge virale du VPH-16 pourrait contribuer à notre compréhension du mécanisme. Nous avons ainsi étudié l'association entre la charge virale du VPH-16 en grossesse et le TPT. Les données de 48 femmes enceintes infectées par le VPH-16 de la cohorte prospective HERITAGE ont été analysées avec un modèle de régression logistique, où la confusion a été ajustée avec score de propension et pondération par l’inverse de probabilité de traitement, prenant en compte l’âge, l’éducation, l’ethnicité, la consommation d’alcool, le tabagisme, le diabète, historique de pré-terme et de traitement de la néoplasie cervicale intraépithéliale. La charge virale du VPH mesurée par PCR (nombre de copies/cellule), a été considérée (1) comme une variable continue; et (2) comme une variable dichotomique où ≤ 1,0 copies/cellule=faible charge virale (seuil référent). La charge virale (en continue) était associée au TPT avec un OR ajusté (aOR) de 1,13 [IC 95% 1,03-1,25]. Le aOR avec la charge virale catégorisée avec seuil de 1,0 copie/cellule était de 15,03 [IC 95 % 1,75- 129,26]. Nos résultats indiquent qu’une charge virale élevée du VPH-16 en grossesse augmente le risque de TPT.
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Communication orale
S’engager un peu, beaucoup, pas du tout : une conversation clinique auprès de femmes ayant vécu une mutilation génitale féminine/excision (MGF/E) en contexte d’immigrationJasmine Abdulcadir (Hôpitaux de Genève), Elise Dubuc (Clinique Sensolia), Isabel Fernandez (CHU Sainte-Justine), Bilkis Vissandjee (UdeM - Université de Montréal)
Les mutilations génitales féminines / excision sont signalées dans au moins 31 pays d’Afrique ainsi que dans certaines régions du Moyen-Orient et de l’Asie, où les tendances d’immigration de femmes originaires de ces pays sont en croissance en Europe, en Amérique du Nord et en Australie entre autres pays d’accueil. Les réalités de ces femmes les confrontent à un accès limité, souvent peu adapté à des services et des soins obstétricaux, pour une simple raison : la vraie question n’est pas posée ou elle reste implicite, empreinte de biais de part et d’autre d’une conversation clinique, qui finalement ne sera pas engagée.
Dans le cadre de cette présentation, il s’agira de discuter des résultats d’une revue de la littérature réalisée dans des bases de données scientifiques et dans la littérature grise afin de recenser des ressources d’information, de formation et de sensibilisation, destinés aux professionnel.les de la santé, afin de les outiller dans l’établissement d’une relation de confiance et l’engagement d’une conversation sur les MGF/E en contexte obstétrical. Cette recension a permis d’identifier 38 ressources visant la reconnaissance, l’accompagnement et le suivi que peuvent nécessiter des femmes en matière de soins de santé obstétricaux compétents et éthiquement sensibles, dont un Atlas à caractère unique pour soutenir l’identification et le diagnostic de types de FGM/C chez des petites filles.