Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :Les forêts privées représentent 8 % du territoire forestier québécois et 16 % des superficies productives. Plus de 133 000 propriétaires se partagent l’intendance de ces espaces répartis dans les différentes régions du Québec. Localisées principalement à proximité des centres de population et des usines de transformation, les forêts privées sont sollicitées pour de multiples usages : production de bois, loisir, villégiature, alimentation, conservation. Véritables milieux de vie, elles constituent une composante majeure de la ruralité québécoise. Dans le contexte du Québec, où les forêts publiques dominent en superficie, les forêts privées sont jusqu’à maintenant passées sous le radar de la communauté scientifique. Pourtant, elles constituent un objet de recherche riche et complexe qui mérite d’être exploré dans toute sa complexité. Ce colloque propose une incursion interdisciplinaire au cœur des forêts privées autour de la thématique du plan d’aménagement forestier (PAF). Il a pour but de créer un lieu de rencontre et d’échange unique et inédit entre la communauté scientifique et les acteurs qui œuvrent en forêt privée.
Cet espace de dialogue est nécessaire afin d’intégrer pleinement le territoire forestier privé aux enjeux que rencontre notre société : changements climatiques, approvisionnement de matière ligneuse, vitalité des collectivités locales, bien-être des populations. À cet égard, le PAF peut jouer un rôle privilégié pour aider la société à faire face à ces défis. Ce colloque convie donc les conférenciers autour des questions suivantes : Quel rôle pour les forêts privées dans les enjeux d’aménagement durable du 21e siècle? Comment adapter le plan d’aménagement aux défis environnementaux et sociétaux? Comment ajuster les plans d’aménagement forestier à la réalité des propriétaires? Ultimement, ce colloque permettra de faire émerger, au Québec, un champ de recherche déjà bien en marche à l’échelle mondiale.
Remerciements :La CLE en gestion durable des forêts privées remercie la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Domtar et la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Ce colloque a bénéficié du soutien du Centre de recherche en développement territorial et du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada.
Date :- Anne Bernard (Université Laval)
- Maude Flamand-Hubert (Université Laval)
- Laurence Boudreault (Université Laval)
Programme
Conférences d’ouverture
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Communication orale
Du plan d'aménagement à la forêt privée comme objet de rechercheMaude Flamand-Hubert (Université Laval)
Contexte du colloque, objectifs et déroulement de la journée
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Communication orale
Propriété et propriétaires forestiers en Europe : Caractéristiques, attentes et enjeuxPhilippe Deuffic (INRAE)
Plusieurs pays d’Europe se caractérisent par une structure de la propriété forestière majoritairement privée. Divers par leur profil sociodémographique, les propriétaires forestiers ont des attentes, des projets et des moyens d’action très hétérogènes. Cette communication propose donc de dresser un état des lieux de la propriété forestière privée et d’élaborer une grille d’analyse permettant de cerner les principaux profils de propriétaires forestiers rencontrés en Europe et en France. Nous verrons à cette occasion que les propriétaires forestiers doivent faire face à de nombreuses difficultés : morcellement du foncier, conditions de la transmission du patrimoine forestier et des savoir-faire à la génération suivante, incertitudes sur les choix de gestion liées aux risques climatiques, conflits avec les autres usagers de la forêt, etc. Ces caractéristiques inhérentes à la propriété privée obligent les décideurs publics à adapter en permanence les instruments de politiques publiques censés orienter l’action des propriétaires. Nous verrons ainsi que l’on est passé d’une logique de pilotage par des outils réglementaires et fiscaux à une logique de persuasion et d’accompagnement des propriétaires forestiers de plus en plus personnalisés. Cette particularité de la propriété forestière nécessite des programmes de recherches spécifiques et réguliers pour mieux cerner les évolutions de ce groupe d’acteurs qui constitue un maillon stratégique de la filière bois.
La forêt privée face aux défis du 21e siècle : la parole aux acteurs du milieu
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Communication orale
Se réconcilier avec le «bois qui meurt» dans une offre de services évolutive et adaptativeDany Senay (Ecotierra)
Le «bois qui meurt» . Il constitue encore aujourd’hui l’un des principaux enjeux exprimés chez les propriétés/gestionnaires de boisés et leurs conseillers forestiers. Cela est bien normal car, en plus de constituer une perte de revenus pour plusieurs, ce bois mort est souvent associé (à tort ou à raison) à un problème de «santé» de la forêt. D’ailleurs, les investissements étatiques des dernières décennies ont misé presque exclusivement sur l’aménagement axé sur la production de matière ligneuse. Malgré tout, l’offre de services aux propriétaires s’est grandement diversifiée au fil des années dans plusieurs régions du Québec. Un bref survol historique permet aussi de constater que ce besoin de diversification était présent depuis plusieurs décennies. Les changements climatiques apportent toutefois aujourd’hui une nouvelle réalité, grandement incertaine. Dans ces circonstances, il est opportun de se pencher sur certaines des nouvelles approches nous « réconciliant avec le bois mort» (comme la restauration forestière et la diversification des revenus forestiers avec les crédits carbone), tout en permettant de répondre à certains besoins et valeurs des propriétaires, de la société et du climat changeant.
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Communication orale
Des gens et leurs forêts : perspectives émergeant de recherches réalisées au fil des vingt dernières années au Québec et dans les MaritimesSolange Nadeau (Ressources naturelles Canada)
Les propriétaires forestiers du Québec et des Maritimes sont responsables de l’aménagement d’un paysage qui marque le quotidien d’une grande partie de la population de ces régions. Leurs forêts fournissent discrètement une pléiade de bénéfices écologiques, sociaux, et économiques essentiels à nos sociétés. À travers les années, les enjeux en forêt privée ont soulevé différentes questions et hypothèses à propos des propriétaires de ces forêts : leurs motivations, leurs actions, et plus récemment la diversification des visions d’aménagement. Autant de questions propices à la réalisation de recherches tentant de mieux comprendre les propriétaires et leurs visions pour leurs forêts. Cette présentation tracera les grandes lignes qui se dégagent d’études sur les propriétaires privés réalisées au cours des vingt dernières années. Il sera également question de tendances et questionnements qui se profilent à l’horizon dans cette sphère de recherche. En somme une présentation ancrée dans les résultats et réflexions découlant de projets de recherches réalisés en étroite collaboration avec divers acteurs de la forêt privée au fil des vingt dernières années.
Perspectives de propriétaires
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Communication orale
L’aménagement forestier au cœur du développement du parc régional de la Forêt DrummondJean-Martin Lavoie (MRC Drummond)
Massif forestier exceptionnel, le parc régional de la Forêt Drummond a été créé en avril 2020 à l’initiative de la MRC de Drummond. Il est composé de terres appartenant auparavant à Hydro-Québec et s’étend sur une superficie de près de 20 km2. L’intérêt pour ce territoire et la reconnaissance de son potentiel récréotouristique ont incité la MRC à en faire l’acquisition en juillet 2018.Par l’achat de cette forêt, la MRC est également devenue propriétaire d’un territoire aménagé pour la foresterie depuis les années 1930. Les infrastructures pour l’exploitation forestière y sont d’ailleurs nombreuses ; chemins forestiers, coupe-feux, fossés de drainage, ponceaux, plantations, multiples essences et stades de croissances. Basée sur ces atouts, l’opportunité de poursuivre l’exploitation forestière a été retenue et arrimée au développement du parc. À ce jour, appuyé d’un plan d’aménagement forestier et d’une vision adaptée, le parc régional complète un 3e hiver consécutif d’activités forestières.Cette foresterie durable envisagée s’inscrit dans une vision de développement des activités forestières étroitement liées aux activités récréotouristiques en place. L’objectif de la stratégie est de développer un milieu forestier unique, attractif et résilient et de générer des revenus à réinvestir directement dans le développement du parc régional.
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Communication orale
Le plan d’aménagement forestier ; pierre angulaire ou formalité administrative?Samuel Jalbert (Forestiers Ushkuai)
À titre de propriétaire de boisé privé, j’ai fait affaire avec un conseiller forestier pour la préparation de près d’une dizaine de plans d’aménagements forestiers jusqu’à présent. La principale utilité de ces démarches : me conformer aux critères d’admissibilité des programmes de subventions gouvernementales. Après plus d’une dizaine d’années comme client du réseau des conseillers forestiers, mon intérêt face à cette offre de service n’a fait que diminuer pour atteindre un stade où je songe sérieusement à m’en passer. L’information contenue dans un plan d’aménagement forestier classique porte principalement sur la composition forestière, l’âge des peuplements et les travaux suggérés. Quoiqu’elle soit incontournable, cette information est souvent déjà bien connue des propriétaires qui, pour la plupart, ont déjà exploré leur lot de long en large. Dans un contexte où la production de bois est un élément secondaire parmi une multitude de motivations à posséder un boisé, le paradigme du plan d’aménagement forestier est appelé à se renouveler afin de s’adapter à une société et un environnement en changement. Afin d’alimenter cette réflexion, quelques idées tirées de mon projet de fin d’études et de mes différentes expériences professionnelles seront présentées.
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Communication orale
Le professeur qui apprend de sa forêtLuc Lebel (Université Laval)
J’ai acheté notre lot forestier en 2005. Un lot acheté par mon arrière-grand-père en 1916 et donné à son fils en cadeau de mariage en 1929. Ce n’est qu’une petite forêt de 40 hectares, mais elle a beaucoup donné : des revenus additionnels en faisant de la pitoune, du sirop d’érable pour adoucir les rigueurs de la vie, de la planche pour agrandir la maison et beaucoup de bois de poêle pour garder tout le monde au chaud. Aujourd’hui entre les mains d’un prof d’université, c’est plus calme sur la «terre». Mais je souhaite que cette forêt continue à produire : une «van» de billots bon an mal an, du bois de chauffage, quelques perdrix. Elle me donne aussi un lien direct avec la terre, le sol, les arbres. Elle m’offre un attachement à une forêt et à un village. Par-dessus tout, cette forêt m’apprend à douter et elle m’enseigne l’humilité. L’expert doit être un apprenti. Il appelle le voisin pour un problème de carburateur, consulte l’aménagiste pour une mauvaise régénération et s’interroge sur la suite des choses. Ma petite forêt influence aussi mon regard sur la recherche et les défis de la mobilisation du bois en forêt privée.
L’aménagement intégré en forêt privée
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Communication orale
Aménager la forêt privée pour la conservation et la mise en valeur des milieux naturelsJean-François Bissonnette (Ulaval), Parlvedee Dassachetty
Les quelque 130 000 propriétaires forestiers du Québec sont responsables de l’aménagement de 7 millions d’hectares des forêts parmi les plus productives et diversifiées de la province. Selon les régions, ces forêts ont connu des modifications importantes en raison des formes d’exploitation et d’aménagement que l’on y pratique. Certaines pratiques ont pu mener à la simplification des écosystèmes pour accroître la production de biens et services écosystémiques spécifiques. Au Québec comme ailleurs dans les juridictions comparables, une importante proportion des propriétaires forestiers intègre des objectifs d’aménagement qui visent la conservation et la mise en valeur des forêts. Cependant, la petite taille des parcelles, l’hétérogénéité du profil des propriétaires et la prééminence d’objectifs de production posent certains défis dans l’atteinte de cibles de conservation des milieux naturels. Face à ce constat, en fonction d’une recension des écrits et d’une étude empirique réalisée par l’équipe de la Chaire sur les enjeux sociaux de la conservation, nous proposons une analyse des facteurs favorables à la conservation des milieux naturels en forêt privée québécoise.
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Communication orale
Bonification du plan d’aménagement forestier pour la conservation des éléments sensibles en Estrie : défis et opportunitésMathieu Dufresne (Nature Cantons-de-l'Est)
Depuis une dizaine d’années, Nature Cantons-de-l’Est, un organisme estrien de conservation des milieux naturels, propose aux producteurs forestiers l’opportunité de conjuguer l’information de leur PAF avec un inventaire de la biodiversité de leur boisé. Ce plan peut être nommé PAF bonifié, ou PAF-Conservation (PAF-C). L’objectif de cet outil est de favoriser la mise en valeur de la forêt privée, tout en se prémunissant des connaissances à l’échelle fine qui permettront d’éviter les impacts indésirables sur les composantes sensibles des écosystèmes forestiers sous aménagement. Au fil des ans, l’organisme a su tisser des liens favorables avec un bon réseau de conseillers actifs dans son secteur d’intervention. Ces bonnes relations sont à la base du succès dans le déploiement du PAF-C, puisque ce sont les conseillers qui détiennent déjà un lien privilégié avec les producteurs forestiers. L’expérience récente nous permet de tirer de grands constats quant à la niche que pourrait occuper le PAF-C. D’abord, un certain nombre de conseillers sont d’emblée réticents à collaborer à de telles initiatives, même si une frange croissante de leur clientèle actuelle ou potentielle a le profil idéal; le cadre économique actuel et historique de la forêt privée appelle au besoin de subventions ou autres programmes d’aide permettant de réduire les coûts d’un tel outil; finalement, le suivi de l’application des mesures d’atténuation recommandées dans le PAF-C demeure un défi.
Dîner
Intervenir en forêt privée : des défis humains et logistiques, partie 1
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Communication orale
Le plan d’aménagement forestier en forêt privée au Québec; passage obligé ou outil de sensibilisation et d’information pour le propriétaire ?Marc Champagne (Terra-Bois, Coopérative de propriétaires de boisés)
Au Québec, le plan d’aménagement forestier est requis pour être reconnu producteur forestier, pierre angulaire de la stratégie de valorisation des forêts privées. Depuis 35 ans, Terra-Bois, Coopérative de propriétaires de boisés rédige des plans d’aménagement forestier pour ses 1 250 membres. Jadis un plan simple de gestion forestière, il est aujourd’hui, chez Terra-Bois, un document beaucoup plus étoffé informant le propriétaire de l’ensemble des composantes des écosystèmes de sa forêt. Qu’est-ce qui a poussé Terra-Bois à développer ses plans d’aménagement forestier pour en faire un outil plus complet? Résolument engagée vers les besoins de ses membres, Terra-Bois a répondu à leurs expectatives tout en incarnant la foresterie d’aujourd’hui. Étant souvent le premier acte professionnel posé pour le propriétaire, par ce plan, Terra-Bois démontre toute l’importance qu’elle accorde à cette première initiative de celui-ci. Hier, quelques pages rudimentaires, il est maintenant un cahier devenant un geste de mobilisation du propriétaire. L’exposé vous présentera leur modèle de plan quatrième génération, mais surtout leur réflexion derrière leur cheminement et leurs projets futurs. Toutefois, après tout ce chemin parcouru et en constatant toujours la faible acceptabilité de la foresterie, une question subsiste : À l’échelle d’une Coopérative de propriétaires, comment faire reconnaître sa démarche et ses outils pourtant fondés sur la connaissance scientifique contemporaine?
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Communication orale
Le plan d’aménagement forestier comme cadre de vieFlavie Ferrer (Conseillère forestière -Forêt privée)
La forêt privée de Charlevoix est un lieu secret où rien ne se passe. Ne vous y promenez pas, car les arbres qui cachent la forêt et des propriétaires farouches et taciturnes qui ne pensent qu’à préserver leur précieux patrimoine familial. Ils savent qu’ils détiennent des bijoux d’écosystèmes forestiers. Certaines propriétés parcourent des topo séquences entières qui laisseraient plus d’un amateur de guides de reconnaissance des types écologiques béats devant tant de beauté, un vrai paradis pour les chercheurs en écologie forestière ! Il y en a pour tous les goûts, des pins blancs et des chênes rouges sur cap de roche, des tourbières à thuya, des frênes noirs en bas de versant, des vieilles friches agricoles dégradées, mais aussi des érablières sur drainage oblique. De plus, ces propriétés sont à proximité de champs en zone agricole, laissant imaginer une multitude de possibilités quant à la valorisation des boisés, notamment via des systèmes agroforestiers, qui permettraient de dynamiser l’économie locale. Mais voilà, les propriétaires ne se laissent pas amadouer si facilement, même avec des promesses de subventions ou de remboursements de taxes. Alors, comment convaincre ces propriétaires de bien vouloir signer la section Acceptation et signature du plan d’aménagement forestier ? Il se pourrait que la clef soit de leur proposer un aménagement holistique de leur propriété, qui respecte la dimension patrimoniale de leur bien.
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Communication orale
Les défis de l'approvisionnement en bois provenant de forêts privées : expériences du Wisconsin, États-UnisShuva Gautam (Université Laval)
Bien que la forêt privée représente une faible proportion de l'approvisionnement en bois au Québec, elle n’en demeure pas moins une source importante. Elle contient des essences comme l'érable, le chêne et le bouleau jaune qui produisent des billes de grande valeur. De plus, ces forêts sont situées en grande partie près des nombreux clients qui se trouvent dans le sud de la province. Cependant, le volume de bois récolté en forêt privée est inférieur à la moitié de la possibilité forestière. Ce n'est pas très surprenant étant donné que l'industrie forestière québécoise s'est traditionnellement concentrée sur les forêts publiques. L'approvisionnement en bois provenant des forêts privées et des forêts publiques ne comporte effectivement pas les mêmes défis.
Aux États-Unis, par contre, une grande partie du bois provient de forêts privées. Il semble donc essentiel d'examiner de près les systèmes qui sont en place aux États-Unis pour renforcer cette chaîne d'approvisionnement au Québec. Basée sur les expériences du Wisconsin, cette présentation portera sur les éléments à considérer pour assurer le succès de l'approvisionnement en bois des forêts privées du Québec.
Intervenir en forêt privée : des défis humains et logistiques, partie 2
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Communication orale
Les défis de la réglementation et de la certification en forêt privéMarc-André Rhéaume (Fédération des producteurs forestiers du Québec)
De nombreux changements réglementaires ont été adoptés par le gouvernement provincial au cours des dernières années et ceux-ci changent l’encadrement des activités forestières en terres privées. À ce cadre réglementaire provincial s’ajoutent plusieurs centaines de réglementations municipales qui diffèrent à travers le Québec, ainsi que des réglementations fédérales. Cela génère non seulement une variabilité des conditions d’intervention d’un territoire municipal à l’autre, mais également des centaines de lieux de discussion sur leur contenu pour les intervenants concernés. Cette hétérogénéité sème évidemment beaucoup de confusion parmi les acteurs du milieu forestier. Prise individuellement, chacune des contraintes adoptées par les différentes instances gouvernementales peut sembler raisonnable, mais l’effet cumulatif de ces réglementations a une incidence drastique sur les perspectives d’aménagement des forêts privées. En parallèle, malgré les efforts consentis en certification environnementale de territoire forestier, cette solution ne semble pas être une voie reconnue par la population et les autorités municipales pour répondre aux craintes associées aux activités commerciales liées à la récolte de bois issu des forêts privées.
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Communication orale
La recherche en écologie et sylviculture en forêt privée : une évaluation Force/Faiblesse/Opportunité/Menace.Frédérik Doyon (UQO - Université du Québec en Outaouais), Christian Messier (UQAM), Philippe Nolet (UQO)
Au Québec, la répartition du système de tenure du territoire supportant des forêts suit approximativement un gradient Sud-Nord, avec une prédominance de superficies de la forêt tempérée feuillue dans le sud, où domine la tenure privée. Conséquemment, les opportunités se prêtant à la mise en place de dispositifs de recherche pour étudier les forêts du sud du Québec requièrent d’établir des partenariats avec les propriétaires de forêts privées. Cette condition prédispose plusieurs dimensions qui peuvent rendre l’expérience très enrichissante, mais aussi, comporter de risques importants pouvant jusqu’à mettre en péril l’atteinte des objectifs d’un projet de recherche. Forts de plusieurs expériences de recherche en forêts privées pour illustrer leur propos, l’auteur et ses collaborateurs synthétisent ici ces aspects selon le cadre d’analyse « Force/Faiblesse/Opportunité/Menace ». Cette analyse mènent les auteurs à faire ressortir l’importance de suivre les principes de la recherche-action et du compagnonnage scientifique et concluent en présentant comment la recherche en forêt privée a été institutionnalisée dans des pays où la forêt privée domine (France, Belgique, Suède et États-Unis).
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Communication orale
La forêt privée au Québec : que peut-elle nous apprendre de nouveau sur la gouvernance forestière?Guy Chiasson (UQO - Université du Québec en Outaouais), Maude Flamand-Hubert (Université Laval)
Des recherches sur les forêts dans plusieurs pays ont montré que la façon de gouverner les forêts s’est transformé dans les dernières années. La gestion centralisée des forêts par l’État qui a dominé jusqu’aux années 1990 a atteint ses limites et ferait place à une gouverne plus décentralisée et plus collective que les chercheurs qualifient de « gouvernance forestière » (Arts, 2014). Au Québec, la mise en place notamment des Tables locales de gestion intégrée des ressources et du territoire dans les années 2000 suggère qu’une certaine gouvernance forestière se met en place en forêt publique, même si c’est difficilement (Beaulieu, Chiasson et Leclerc, 2021). Dans cette communication, nous passerons en revue les différents mécanismes et outils mis en place par l’État pour l’aménagement des forêts privées et la gestion des ressources tirées de ces forêts. L’objectif de cet examen est de voir dans quelle mesure les mécanismes prévus pour la forêt privée québécoise contribuent à une « gouvernance forestière » qui serait décentralisée et collective.