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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La réalité policière actuelle fait l’objet de discussions partout dans le monde. Par ailleurs, il souffle un vent de questionnement envers la profession. Que devrait faire la police? Comment? Quelle formation les policiers devraient-ils recevoir? Comme le métier de policier est exigeant tant physiquement que mentalement, quel type de soutien ces travailleurs devraient-ils recevoir? Quand?

Au Québec, le Comité consultatif sur la réalité policière a déposé, en 2021, un rapport très attendu dans lequel il faisait écho aux témoignages de très nombreux intervenants sur une foule de sujets. Il en est ressorti 138 recommandations, dont une est justifiée par la nécessité de « favorise[r] l’amélioration continue des interventions et des pratiques » (p. 32) par la consolidation de la recherche universitaire sur la police.

Ce colloque vise à mettre en valeur la recherche actuellement menée sur des sujets évoqués dans le rapport du comité consultatif. Il s’agit d’un « premier » pas vers l’établissement d’une communauté de chercheuses et chercheurs intéressés par le sujet, mais adoptant des points de vue multiples. D’abord, le travail policier fera l’objet de deux présentations : une lors de laquelle il sera question de la préservation de la santé mentale des policiers, et l’autre, du désengagement policier. Ensuite, la formation des policiers sera abordée par le biais des premiers résultats d’une étude longitudinale visant à suivre les trajectoires professionnelles de futurs policiers. Les outils de travail mis à la disposition des policiers seront aussi discutés, en particulier l’impact des caméras corporelles sur les perceptions citoyennes. Enfin, deux présentations porteront sur les systèmes québécois et canadiens de contrôle des déviances policières.

Les discussions actuelles sur la place de la police dans notre société nécessitent des bases empiriques solides que la recherche universitaire peut et veut fournir.

Date :
Responsable :

Programme

Communications orales

Communications orales

  • Communication orale
    Les trajectoires académiques et professionnelles des policiers : données préliminaires
    Annie Gendron (École nationale de police du Québec)

    L’accès à la profession policière au Québec implique d’abord l’obtention d’un diplôme d’études collégiales en techniques policières, et ensuite la réussite du programme de formation initiale en patrouille et gendarmerie de l’École nationale de police du Québec. Comparativement à d’autres modèles de formation policière où la durée est beaucoup plus courte (voir Oberfield, 2012), ou décentralisée (voir Barrett et al., 2009), le cursus de formation au Québec se démarque nettement sur ces deux points. Or, plusieurs facteurs ou motivations peuvent influencer le choix de devenir policier (Richard et Pacaud, 2011). Afin de mieux connaître qui sont les candidats qui amorcent un tel parcours académique, il est pertinent de se questionner au sujet de l’intérêt de mener une carrière policière au Québec. Cette communication présentera les premiers résultats d’une étude longitudinale démarrée en 2019 auprès d’une cohorte d’étudiants nouvellement admis au programme de techniques policières dans l’un des 12 collèges québécois offrant cette formation. Au T1, 780 étudiants ont accepté de répondre à une batterie de questionnaires couvrant notamment les motivations, les ambitions de carrière et les attitudes professionnelles. Au T2, 634 étudiants ont à nouveau accepté de répondre à ces mêmes questionnaires. Des analyses de regroupement ont montré l’existence de différents profils qui évoluent au fil du temps.

  • Communication orale
    Documentation des pratiques d'intervention post-trauma chez les policiers
    Andrée-Ann Deschênes (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Annie Gendron (École nationale de police du Québec), Marie-France Marin (Université du Québec à Montréal)

    Par la nature de leur métier, les policiers sont confrontés à des événements potentiellement traumatiques (EPT) de façon répétitive, ce qui peut engendrer des conséquences importantes au niveau notamment du bien-être psychologique, tel que le développement de diverses psychopathologies, dont le trouble de stress post-traumatique. Des coûts personnels et publics peuvent en résulter, incluant des répercussions négatives sur les services offerts à la population. Plus encore, d’importants coûts pour leur employeur sont recensés en raison de l’absentéisme, du présentéisme et du roulement de personnel. En conséquence, il parait urgent d’étudier davantage ces enjeux afin d’assurer que les pratiques actuelles déployées répondent aux besoins de ces travailleurs policiers. La présente étude vise à documenter les pratiques organisationnelles et les besoins des policiers œuvrant au Québec quant au soutien psychologique post-trauma. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées auprès de 46 policiers qui ont rapporté avoir vécu un EPT dans le cadre de leur fonction ont été réalisées jusqu’à saturation d’information. Les résultats issus de cette étude contribuent à l’avancement des connaissances sur les pratiques organisationnelles actuelles et les besoins des policiers à la suite d’une exposition à EPT. En plus d’exposer l’ensemble des résultats de la recherche, la communication proposera des outils de prévention post-trauma concrets.

  • Communication orale
    Sources de désengagement policier? Conceptualisation du contexte social entourant l’exercice du travail policier contemporain au Québec
    Camille Faubert (École nationale de police du Québec)

    L’intervention policière ayant mené à la mort de Michael Brown à Ferguson, au Missouri, en 2014 a propulsé le débat sur le désengagement policier (depolicing) aux États-Unis. Au Québec, ce sujet a fait son apparition dans les grands médias en 2021. En conformité avec la volonté évoquée dans le rapport du Comité consultatif sur la réalité policière d’éclairer des enjeux policiers complexes à l’aide de données probantes et d’analyses structurées, cette étude vise à cerner le phénomène de désengagement policier au Québec dans le but de comprendre le contexte social duquel il découle. À l’aide d’entrevues avec 21 policiers de différentes régions du Québec ainsi que de différents grades et fonctions, nous avons constaté que le désengagement policier est bien présent au Québec. Il émergerait, entre autres, du contexte où les policiers ne ressentent pas l’appui de la population, vivent des craintes constantes de poursuites et des conséquences légales, professionnelles et personnelles qui peuvent en découler et redoutent la possibilité omniprésente d’être médiatisés et accusés de profilage racial. Tout cela est cristallisé par le manque de soutien organisationnel qu’ils perçoivent. Ces constats, mis en commun, permettent une conceptualisation du contexte social qui qualifie l’interaction entre la police et la société et éclairent les perceptions qu’en ont les policiers.

  • Communication orale
    Standards internationaux en matière de mécanismes civils de redevabilité et de contrôle de l’activité policière : Premiers résultats de l’enquête pancanadienne
    Vicky Brassard (Université Laval), Manon Pamar (UdeM - Université de Montréal)

    Des chercheurs universitaires rattachés au Centre International de Criminologie Comparée, à l’Université du Québec à Trois-Rivières et à l’Université de Montréal ont souhaité mieux comprendre les niveaux de connaissance de la population canadienne à l’endroit des mécanismes de contrôle et de régulation de l’activité policière et des interventions policières. Plus précisément, les thématiques entourant le niveau de satisfaction à l’endroit du travail des policiers, le niveau de connaissance et les perceptions du système de gestion des déviances policières, l’opinion quant à une intervention policière fictive et, finalement, le niveau de satisfaction lors des derniers contacts avec un ou des policiers ont été abordées. La collecte des données a été réalisée auprès de 6000 répondants par sondage en ligne. L’échantillon a été tiré de façon aléatoire à partir du panel d’internautes d’une firme commerciale. Les premiers résultats permettront d’apporter des réponses aux interrogations qui gravitent autour des niveaux de confiance accordés à la police, des niveaux de connaissance du citoyen moyen des organisations de surveillance civile, et de l’utilisation des médias sociaux.

  • Communication orale
    Qui doit avoir le droit de porter plainte contre la police? Le rôle des plaignants tiers en déontologie au Québec
    Massimiliano Mulone (UdeM - Université de Montréal)

    Parmi la multitude de sujets discutés dans son rapport, le comité consultatif sur la réalité policière (CCRP) s’est notamment penché sur l’enjeu de l’accès à la déontologie, et plus précisément sur la définition de qui a le droit de porter plainte contre la police. Jusqu’à présent, au Québec, la Loi sur la police permet à des personnes non impliquées dans une intervention policière de porter plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière, au même titre que l’individu qui aurait été ciblé par ladite intervention. Ces plaignants dits « tiers » sont toutefois vertement critiqués par les forces de l’ordre qui appellent à leur abolition. En effet, pour les policiers, les plaignants tiers, que ce soit par ignorance ou par velléité anti-police, seraient à l’origine d’une multitude de plaintes frivoles et vexatoires, ce qui aurait pour conséquence d’embouteiller inutilement les procédures en déontologie. En procédant à l’analyse de près de 10'000 plaintes déposées entre 2015 et 2019, cette présentation va chercher à empiriquement saisir la place qu’occupent les plaignants tiers au sein du système de déontologie du Québec et à juger de la pertinence des recommandations du CCRP. En quoi ces plaintes se distinguent-elles de celles des plaignants directs? Sont-elles particulièrement frivoles? Ou au contraire sont-elles plus souvent qu’autrement fondées et font-elles œuvre utile?