Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :La COVID-19 est devenue une menace majeure pour les populations vulnérables dépendantes de l’action humanitaire, avec un impact potentiel dévastateur dans les zones densément peuplées, préalablement fragiles et/ou dans les zones où les systèmes de santé sont dysfonctionnels (IEIM, 2020). La pandémie exerce encore une grande pression sur les organismes humanitaires (OH) internationaux qui se sont vus, d’abord, limités dans leur capacité d’accès et plus généralement de réponse, laissant une plus grande place aux OH locaux et ensuite réceptifs concernant l’inadéquation de leurs programmes et de leurs méthodes avec les besoins changeants du terrain (De Geoffroy et al., 2020; Alalouf-Hall, 2020; Savard et al., 2020; Audet et al., 2021; Coulombe et al., 2021).
Le lancement récent du Plan global de réponse humanitaire en mars 2020 a confirmé la nécessité d’un financement important et souple. Cependant, de nombreux autres défis restent à relever pour garantir l’apport d’une action humanitaire efficace dans le respect de la dignité pour tous (organisations, civils et travailleurs humanitaires) (Blanchet, 2020).
Mais les crises créent des occasions pour le changement (Coulombe et al., 2020). Le secteur humanitaire l’a démontré à plusieurs reprises en revoyant ses pratiques par le biais de nouveaux agendas internationaux, notamment après le génocide au Rwanda en 1994, le tsunami de 2004 dans l’océan indien, ou encore le séisme en Haïti en 2010.
Si le « retour à la normale » est une formulation commode et fréquemment utilisée, elle est néanmoins erronée. Un retour « à la normale » donne une fausse impression de notre futur prévisible et sous-entend que tout était optimal avant la pandémie. Il est plus sage de parler de « nouvelle normalité », qui aurait appris de l’événement. Deux ans après le début de la pandémie, nous avons un peu plus de recul pour entrevoir les contours d’une nouvelle normalité pour les organisations et le secteur humanitaires.
Remerciements :Les responsables du colloque 650 souhaitent remercier l'ACFAS, les membres du comité d'évaluation, les participants et participantes et les fidèles partenaires de l'OCCAH: l'ESG UQAM, l'IEIM et le Ministère des Relations
internationales et de la Francophonie.
- Yannick Hémond (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Caroline Coulombe (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Francois Audet (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- Olivier Arvisais (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Marie-Pierre Leroux (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Diane Alalouf-Hall (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Marie-Claude Savard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Conférence d'ouverture
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Communication orale
La capacité à s’adapter et le déploiement de nouvelles compétences à la Croix Rouge canadienne : l’état des lieux de la gestion de COVID19Isabelle Gauthier (Croix-Rouge), Pascal Mathieu (Croix-Rouge canadienne, Québec)
L’ampleur de la crise de COVID19 a redéfini l’écosystème des parties prenantes et aussi le modèle d’intervention de l’organisation. Pascal Mathieu lancera la journée ACFAS, Les leçons apprises de la pandémie de COVID19 avec une discussion sur l’impact de la crise pour la Croix Rouge canadienne
Quelles leçons apprises pour les organisations? Comment réinvestir les savoirs pour les prochaines années?
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Communication orale
L’impact de la crise de COVID-19 sur les pratiques en gestion de projets : leçons de l’expérienceThibaut Coulon (UQAM), Julie Delisle (UQAM), Marie-Pierre Leroux (UQAM), Alejandro Romero Torres (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication présente l'analyse des perceptions de la transformation de pratiques de gestions de projets lors de la 1e vague de la COVID-19 au sein d'une hiérarchie organisationnelle : y compris les perceptions des gestionnaires de projet qui sont responsables du maintien des activités du projet et de la coordination des parties prenantes ; et des gestionnaires de portefeuille et cadres supérieurs qui sont responsables de la coordination des projets dans leur organisation. Basés sur la méthode du changement le plus significatif (MSC) (Dart et Davies, 2003), nous présentons les principaux récits de changements et présentons les opportunités et enjeux que les professionnels de projets ont confrontés.
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Communication orale
Entre recomposition sociale et support ponctuel entre les autorités municipale et des organismes communautaires face à l’épreuve de la Covid-19 : le cas de la Ville de QuébecKouadio Rodrigue Boko (ENAP - École nationale d'administration publique), Julie-Maude Normandin (ENAP)
Les impacts sociaux de la COVID-19 ont amené plusieurs organisations à modifier leur rôle traditionnel et à intensifier leurs liens de collaboration. À l’échelle des municipalités, les organisations publiques et communautaires ont adopté de nouvelles pratiques dans un contexte d’une grande complexité. D’autre part, les besoins des populations ont été amplifiés et transformés par la COVID-19 et les règles sanitaires. D’une part, les organisations devaient adapter leurs modes de travail tout en priorisant différemment certaines activités ou en créer de nouvelles. Dans ce contexte, certaines organisations ont répondu à des besoins de nature humanitaire.
Afin de comprendre l’ampleur et la signification des transformations provoquées par la réponse à la COVID-19, il importe de mieux comprendre comment les enjeux sociaux soulevés par la COVID-19 ont modifié l'action sociale des autorités publiques et des organisations communautaires ? Et quels sont les apprentissages à en tirer pour les différentes organisations ?
Sur la base d’une étude de cas à l’échelle de la Ville de Québec, notre étude vise à 1) identifier les facteurs ayant favorisé la restructuration des différentes organisations, 2) comprendre les outils et les pratiques qui ont contribué à l’instauration de nouveaux mécanismes et 3) envisager les effets intra et inter-organisationnels de cette crise sur les pratiques visant à répondre aux enjeux sociaux.
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Communication orale
COVID 19 - Leçons apprises des organisationsCaroline Coulombe (UQAM - Université du Québec à Montréal), Yannick Hémond (UQAM - OCCAH)
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Communication orale
Le potentiel de l'approche phénoménologique pour comprendre les relations interculturelles dans les projets humanitairesKarine Rajoelisolo Debergue
Discussion autour de la gestion de crise en temps de pandémie
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Communication orale
Dynamique de gestion de crise durant la 1ere vague de pandémie de la COVID-19Pascal Mailhot
Pascal Mailhot, directeur de la planification stratégique au Cabinet du premier ministre du Québec, discutera avec nous de la dynamique de gestion de crise durant la 1ere vague de pandémie de la COVID-19
Gestionnaire d’expérience au sein de plusieurs organismes publics et conseiller politique après de trois premiers ministres du Québec (Lucien Bouchard, Bernard Landry et François Legault). Spécialisé en communication, en relations publiques et en affaires gouvernementales.
Pistes de réflexion : perspectives locales et internationales
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Communication orale
Participation des acteurs philanthropiques, communautaires, municipaux et de la santé dans la lutte à la COVID-19: une étude des plans d’action communautaires à MontréalJoris Arnaud (ENAP), Geneviève Baril (ENAP - École nationale d'administration publique), Julie-Maude Normandin (ENAP), Marie-Christine Therrien (ENAP)
Les épidémies d’Ebola, de SRAS ou Zika ont montré que les communautés engagées et impliquées dans la construction des solutions coopéreraient davantage pour endiguer les crises. Plusieurs organisations internationales et la communauté scientifique ont recommandé l’intégration des communautés dans la prévention et le contrôle de la COVID-19.
Dans cette optique, un consortium de fondations a financé des plans d’action communautaires (PAC) dans 26 territoires du Grand Montréal afin de soutenir les efforts de dépistage, l’adoption de gestes barrières, la vaccination et la réponse aux problématiques sociales.
Cette recherche présente les résultats d’une étude portant sur huit des 26 PAC financés par le consortium. Les faits saillants qui s’en dégagent concernent d’abord la pertinence du modèle des plans d’action communautaire pour répondre aux crises et venir en soutien aux populations vulnérables. Ensuite, nous discutons du rôle joué par la gouvernance collaborative et l’exercice d’un leadership collaboratif pour la mise en œuvre d’un tel modèle d’intervention. Enfin, nous soulevons la nécessité de développer une infrastructure sociale forte et poursuivre l’approche communautaire au-delà de la crise pour consolider la résilience multiniveau
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Communication orale
L'impact de Covid19 sur le retour des mineurs migrants non accompagnés subsahariens aux pays d'origine, forcé ou bien volontaire?Fatima Zahra Ghatous (Institut des etudes africaines)
La réalité sociologique du mineurs migrants non accompagnés fortement impactée, tant par le passage de la Covid -19 qui a fortement endommagé les capacités de survies économiques de ces derniers, que par le renforcement sécuritaire accrue sur les passages frontaliers menant à l’Europe, est dans notre étude ici relevée méthodiquement à travers le triptyque sociologique (précarité, pauvreté, exclusion) une analyse interprétative qui interroge sur le caractère volontaire ou forcé du retour volontaire..L’objectif principal de cet article est de lever l’équivoque, d’interroger l’actualité surprenante des mineurs migrants subsahariens non accompagnés vivant au Maroc, donc l’étude sur le terrain nous renseigne à suffisance, d’un renversement du principe migratoire premier reconnu dans les facteurs d’expulsion et les facteurs d’attraction. Dans les faits, les pays d’origines des migrants semblent soudains attirés cette couche de la population en particulier. Qui s’enrôle désormais dans les programmes de retour volontaire de l’Organisation Internationale de la Migration.
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Communication orale
Intersectionnalité et documents de réponses humanitaires : une analyse de discoursJanyck Beaulieu (Université d’Ottawa), Rosalie Laganière-Bolduc (Université Laval), Katherine Robitaille (Université Laval)
Les inégalités sociales, mises en exergue par la crise de la COVID-19 (ECLAC, 2021; Hajjar et Abu-Sittah, 2021), obligent les organisations internationales à prendre davantage en considération les besoins particuliers des personnes vulnérabilisées dans le contexte spécifique qu’est l’humanitaire. L’intersectionnalité, qui vise, entre autres, à améliorer la prise en compte de la spécificité de l’expérience des personnes se trouvant à l’intersection de plusieurs rapports de pouvoir (Crenshaw, 1989 ; Hill Collins et Bilge, 2020), devient de plus en plus populaire dans le discours des organisations internationales humanitaires. Or, les critiques du concept d’intersectionnalité, le qualifiant notamment de buzzword (Fassa et al., 2016; Masson, 2019), nous rappellent qu’il ne suffit pas de mobiliser quelques termes dans des documents pour considérer les enjeux d’oppression avec sérieux. À partir d’une analyse de discours, nous nous penchons sur sept documents portant sur l’aide humanitaire qui intègrent une approche intersectionnelle et analysons comment celle-ci y est intégrée, discutée et mobilisée. Notre analyse démontre que, dans l’ensemble, les documents tendent à porter une plus grande importance aux effets que les rapports de pouvoir ont sur les vies individuelles et passent sous silence la (re)production des inégalités par les structures sociales, économiques et politiques de l’humanitaire.
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Communication orale
Leçons apprises de la pandémie inspirées du cas exemplaire d’une OSBL au Cambodge : le réaligenement stratégique de Cambodian Living ArtsCaroline Coulombe (UQAM), Dave Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Comme nous émergeons de la pandémie causée par la COVID-19, nous constatons toute l’amplitude de cette crise mondiale. L’état des lieux de diverses recherches après ces deux ans nous permet d’affirmer que plusieurs organisations n’étaient pas prêtes à faire face à une crise d’une telle magnitude. Cependant, certaines organisations, plus agiles que d’autres, ont su se réinventer et créer des leviers organisationnels positifs malgré la situation. Afin de mieux comprendre les axes stratégiques émergents et inspirer une « nouvellle normalité », nous avons étudié le cas d’un organisme sans but lucratif (OSBL) situé au Cambodge. Cette organisation, la Cambodian Living Arts (CLA), promeut la culture et les arts traditionnels à travers divers programmes soutenant des artistes locaux. L’organisme est dirigé par deux gestionnaires, monsieur Phloeun Prim, directeur exécutif, et madame Frances Rudgard, directrice de la programmation. Ces dirigeants nous ont accordé une entrevue afin de discuter du cheminement stratégique mis en place pour surmonter les défis de la crise sanitaire voire les appréhender et ainsi en diminuer les impacts sur leurs parties prenantes élargies.