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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

DES RISQUES NATURELS SOUS-ESTIMÉS?

Le Québec, à l’instar d’autres régions du monde, fait face à un défi sans cesse croissant, celui de pertes économiques, et quelquefois de vies humaines, engendrées par des catastrophes naturelles. Pour les seules inondations, le gouvernement du Québec a instauré par décret en 2019 une zone d’intervention spéciale (ZIS) qui impose un moratoire sur la construction de bâtiments et sur la reconstruction de ceux qui ont été détruits par une inondation. Cela pose toute la difficulté d’appliquer une réglementation qu’il faudra, par ailleurs, parfaire. La multiplication des cartographies de zones inondables, par de nombreux acteurs, n’aide pas à convaincre. Elle montre surtout les limites d’une approche probabiliste sur les périodes de retour d’événements extrêmes.

Les changements climatiques vont exacerber d’autres risques, quelque peu sous-estimés. Les vagues de chaleur et les incendies de forêt constitueront les nouveaux défis pour les années à venir. Il est important de réviser les modèles de prévision, par rapport à ces risques, et de mettre en place des politiques de prévention et d’intervention rigoureuses.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Connaissance des risques : aléas

  • Communication orale
    Tracer l’impact de l’urbanisation sur le climat des grandes villes de l’Est canadien
    Florent Barbecot (Geotop-UQAM, Département des Sciences de la Terre et de l’Atmosphère, Montréal, Canada), Jean Birks (University of Victoria, Department of Geography, Victoria, Canada), Cécile Carton (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-François Hélie (Geotop-UQAM, Département des Sciences de la Terre et de l’Atmosphère, Montréal, Canada)

    L’accroissement et la densification des zones urbaines affecte la dynamique des précipitations. Cependant la recherche scientifique est restée dans l’incapacité d’identifier clairement l’intensité et la distribution de ces changements. Ce manque de connaissances rend difficile la gestion des risques naturels urbains (vagues de chaleur, inondations). L’impact de l’urbanisation sur le climat des grandes villes de l’Est canadien a été identifié dans les archives météorologiques (1988-2017). Des grandes métropoles, Montréal est la plus impactée par les activités anthropiques. Par comparaison à l’environnement extérieur, les températures minimales moyennes sont plus importantes sur l’île de Montréal (1.2°C). Les quantités et les fréquences des précipitations sont moins importantes. Les mécanismes à l’origine de ces changements sont complexes, et seule une approche isotopique pourrait permettre de les identifier. C’est dans cette optique que nous avons créé Collect’O, le premier réseau participatif d'étude des précipitations en milieu urbain par traçage des isotopes stables de la molécule d’eau. Les résultats de cette méthode innovante permettront de mieux comprendre et prévoir l’impact de l’urbanisation sur les risques naturels, un enjeu clé du 21ème siècle.

  • Communication orale
    Saison de feux exceptionnelle en 2021 au Canada : Les effets combinés des températures chaudes et des déficits majeurs de précipitation
    Clémence Benoit (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jonathan Boucher (Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada), Yan Boulanger (Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada), Jonathan Durand (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM)), Philippe Gachon (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal et Département de Géographie, UQAM), François Roberge (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM))

    Au Canada, la saison des feux de 2021 fut à plusieurs égards exceptionnelle, nécessitant une mobilisation sans précédent des différents acteurs à l'échelle nationale durant une période prolongée. En date du 15 septembre 2021, 6 224 feux de végétation ont été dénombrés représentant une superficie totale de 4 182 542 ha, soit 161 % de la superficie normalement affectée, d’après le système canadien d'information sur les feux de végétation.

    Notre étude présente une analyse des conditions météorologiques de 2021 qui ont mené à des indices forêt météo (IFM) dont les valeurs ont été exceptionnelles, établissant des records dans certaines régions de l’ouest du pays. Les indices IFM, basés sur une méthodologie développée par le Service canadien des forêts, ont été « raffinés », en tenant compte du midi solaire pour mieux représenter les conditions d’ensoleillement locales (à l’échelle des écosystèmes forestiers).

    Les résultats montrent que la région de part et d'autre de la frontière entre le Manitoba et l'Ontario, au sud, et la vallée du Thompson, en Colombie-Britannique, à l’ouest, correspond aux secteurs avec les plus importantes superficies brûlées et où les valeurs maximales de l'indice IFM ont été retrouvées. Ces valeurs exceptionnelles de l’indice IFM coïncident également avec des déficits de précipitation allant jusqu’à plus de 200 mm dans ces régions, et des températures largement au-dessus de la normale pour la majeure partie du Canada au sud de 60°N (incluant le Québec).

  • Communication orale
    Rôle des blocages atmosphériques sur les anomalies de températures extrêmes et les Indices Forêt Météo modérés et extrêmes au Québec
    Clémence Benoit (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM), Jonathan Boucher (Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada), Jonathan Durand (UQAM - Université du Québec à Montréal), Philippe Gachon (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM) et Département de Géographie, UQAM), François Roberge (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM)), Hussein Wazneh (Centre ESCER (Étude et Simulation du Climat à l’Échelle Régionale), Université du Québec à Montréal (UQAM) et Centre RISC (Centre de recherche et d’innovation en sécurité civile du Québec))

    Un blocage atmosphérique est une situation météorologique souvent associée à une zone persistante de haute pression, où le flux zonal ouest-est est temporairement supprimé et remplacé par un flux méridional. Certains blocages, plus continentaux en été qu’en hiver, prennent place et peuvent être associés à l’occurrence de vagues de chaleur, comme ce fut le cas en juin 2021 dans l’ouest Canadien.

    Cette étude vise à mieux comprendre l’influence de ces blocages sur les températures extrêmes et le risque d’incendie des forêts canadiennes (via l’indice forêt-météo, IFM). Pour cela, un système de suivi journalier de ces blocages a été développé afin d’identifier et d’estimer les propriétés (durée, intensité, étendue) des blocages depuis 1950 à l’aide des données de réanalyse d’ERA5. En plus d’identifier la présence d’un centre de blocage atmosphérique, l’étendue et l’intensité de ce blocage ont été évaluées, en appliquant un seuil d'amplitude qui varie selon les saisons et qui permet de filtrer les variations à haute fréquence.

    Il ressort des analyses que les blocages situés à l’ouest de l’océan Atlantique sont corrélés avec des anomalies positives de température de l’air (à 2 m) pour la majorité du Québec, voire des occurrences de températures extrêmes chaudes dans plusieurs provinces du pays. Par ailleurs, une corrélation significative est aussi présente entre la durée des blocages, de même que l’étendue de ceux-ci, et les valeurs modérées à élevées des IFM pour le Québec.

  • Communication orale
    La redondance en hydrologie prévisionnelle, une expérience heuristique
    François Anctil (Université Laval), Philippe Richard (Université Laval), Richard Turcotte (Environnement Canada)

    La redondance est un outil et concept largement utilisé dans les domaines de l’ingénierie, de l’aviation, de la météorologie et de l’informatique. Elle consiste à la duplication de composantes partageant les mêmes fonctionnalités. Elle permet d’établir des diagnostics de fonctionnement et d’assurer une meilleure fiabilité. En hydrologie prévisionnelle, la redondance est omniprésente à plusieurs niveaux, mais elle est peu étudiée comme telle. Cette présentation mettra en lumière les différentes mises en œuvre possibles de la redondance en hydrologie prévisionnelle et exposera ses enjeux et ses avantages, le tout dans un contexte réel, opérationnel et heuristique.

  • Communication orale
    Cartographie préliminaire des aléas géomorphologiques à proximité de la future route 138 dans la Basse-Côte-Nord (Québec)
    Pascale Biron (Department of Geography, Planning and Environment, Concordia University), Thomas Buffin-Bélanger (Département de Biologie, Chimie et Géographie, Université de Québec à Rimouski), Marco Gava (Université Concordia), William Massey (Université Concordia)

    La gestion des espaces où les rivières et les routes coïncident est un défi qui nécessite l'effort concerté des ingénieurs et des géomorphologues. Un facteur clé pour développer efficacement une infrastructure routière résiliente est la prise en compte des aléas liés à la dynamique géomorphologique correspondant à une région particulière. Dans le cas de la Basse-Côte-Nord où la planification du prolongement de la route 138 est en cours, la présence d'un grand nombre de cours d'eau et de très nombreux ravins a motivé ce projet de recherche qui vise à cartographier les aléas géomorphologiques qui pourraient constituer une contrainte pour la nouvelle route.

    Dans cette communication, nous présentons l’approche basée sur une utilisation des données de télédétection (LiDAR, photos aériennes historiques et imagerie satellitaire), analysées par SIG, pour évaluer le potentiel des aléas liés à la dynamique fluviale et côtière ainsi qu'à l'évolution des ravins basée sur une analyse multicritères de données telles que la puissance spécifique et la hauteur de talus extraites du LiDAR. Les résultats de la cartographie préliminaire indiquent peu de zones de migration latérale du chenal, la contrainte majeure pour la route étant le potentiel élevé d'évolution des ravins par le processus de suffosion.

  • Communication orale
    Étude hydrogéomorphologique de la rivière à Mars fortement aménagée après la crue du Saguenay en 1996 afin de lui redonner un espace de mobilité
    Maxime Boivin (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi), Johan Bérubé (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi), Thomas Thomas Buffin-Bélanger (Département de Biologie, Chimie et Géographie, Université du Québec à Rimouski), Janie Vin-Deslauriers (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le Déluge de 1996 a reconfiguré la morphologie de plusieurs rivières du Saguenay causant d’énormes dommages aux infrastructures et aux communautés. En réponse à ces évènements et devant l’urgence d’agir, des travaux majeurs ont été réalisés pour stabiliser les berges et repositionner le lit des rivières. Le lit mineur de la rivière à Mars fut totalement refaçonné dans sa portion aval et des enrochements massifs couvrent environ 65% de ses berges. Ces travaux provoquent cependant un déséquilibre entre les processus hydrogéomorphologiques (HGM) causant ainsi des effets négatifs tels que l’incision du chenal et la perte d’écosystèmes. Une étude faisant le suivi interannuel par des approches morphologiques est réalisée sur la rivière à Mars depuis l’été 2019 afin de caractériser la dynamique sédimentaire actuelle et historique (depuis 1950). L’objectif est d’identifier la meilleure approche afin de redonner un espace de mobilité à la rivière, et ainsi, restaurer les processus HGM. Cela permettrait de rétablir divers habitats, tels que celui du saumon atlantique, tout en prenant compte de la sécurité civile. La présentation exposera les résultats obtenus de l’étude et offrira un aperçu de l’espace de mobilité susceptible d’être définie pour les 12 derniers km de la rivière. La rivière à Mars offre un terrain d’étude unique permettant d’analyser les répercussions d’un aménagement majeur dans un cours d’eau dont le corridor fluvial fut complètement reconfiguré par une crue.


Dîner

Diner


Communications orales

Connaissance des risques : vulnérabilité/risque

  • Communication orale
    Analyse de la vulnérabilité de la ville de Sainte-Marie et des mesures pour augmenter la résilience face aux inondations
    Laurie-Anne Dansereau (Université Laval)

    L’objectif principal de cet essai consiste à réfléchir à des modes d’adaptation de l’occupation du territoire et à analyser certaines mesures à adopter en vue d’augmenter les capacités de résilience sur le territoire de la ville de Sainte-Marie en réponse aux risques d’inondations. Plus spécifiquement, cet essai vise à étudier les enjeux entourant la problématique des inondations dans la ville de Sainte-Marie et à analyser les diverses composantes de l’écosystème urbain afin de mieux discerner les réseaux techniques et organisationnels exposés au risque d’inondation. L’évaluation des structures impliquées dans la gestion du risque d’inondation, à l’aide de critères de durabilité, permettra de cibler les facteurs de vulnérabilité sur lesquels devrait s’opérer un processus de transformation efficace et adapté à l’environnement urbain. Afin d’imaginer les améliorations pouvant être mises en œuvre dans le contexte précis de Sainte-Marie, il y aura un recensement de mesures qui ont eu comme résultat d’encourager une gestion durable des villes et qui pourraient répondre, à différents degrés, aux besoins rencontrés par la ville de Sainte-Marie. Enfin, l'objectif final de cet essai consiste à identifier des mesures, basées sur une fine compréhension du territoire et des dynamiques locales, à adopter en vue d’améliorer les capacités de résilience de la ville de Sainte-Marie face au risque d’inondation.

  • Communication orale
    Évaluation Préliminaire du Risque lié aux Inondation (EPRI) : méthode de calcul et produits de consultation
    Véronique Benacchio (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Pascale Biron (Université Concordia), Thomas Buffin-Bélanger (Université du Québec à Rimouski), Guénolé Choné (Université Concordia), Frédérique Dumont (Université du Québec à Rimouski)

    Les inondations liées aux crues printanières de 2011, 2017 et 2019 au Québec ont révélé les lacunes dans la connaissance des risques liés aux inondations à l’échelle provinciale. Jusqu’au début du projet EPRI, mené par le MSP, en 2016, il n’existait au Québec que des études locales et hétérogènes sur ce thème. L’EPRI vise à produire un portrait provincial du risque lié aux inondations afin d’identifier des zones à plus fort risque, pour mieux le prévenir et mieux cibler les actions à mener. L’EPRI est calculé à partir du croisement de données d’aléa et de vulnérabilité. Les données d’aléa exploitées proviennent de cartes de zones inondées préliminaires du projet INFO-Crue, mené par le MELCC. Les données de vulnérabilité sont, d’une part, des polygones de bâtiments extraits de la base de données « Bâtiments » gérée par le MSP. D’autre part, ce sont des linéaires routiers provenant de la base de données « AQ réseau », mise à disposition par le MERN. Cette communication exposera la méthode de calcul et les modes de représentation de l’EPRI. Six indicateurs, qui concernent les logements, habitants et routes inondés, sont calculés de manière semi-automatisée sous ArcGIS (ESRI). Des cartes et des graphiques sont générés pour diversifier les moyens de comparaison des valeurs calculées. Ils permettent de localiser les zones à plus fort risque, de faire ressortir une hiérarchisation des enjeux de gestion et de mettre en évidence différents types d’enjeux locaux.

  • Communication orale
    Trajectoire de la vulnérabilité aux inondations dans les corridors fluviaux des rivières Cascapédia et petite Cascapédia dans l’Est du Québec
    Thomas Buffin-Bélanger ((2) Section de géographie, Université du Québec à Rimouski, Québec), Isabelle Thomas (Département de l’aménagement, Université de Montréal, Québec), Yaovi Djivenou Tomety (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    La reconstitution de la trajectoire de la vulnérabilité aux inondations d’une communauté dans son territoire explique les tendances précédentes des processus et des déterminants clés de la vulnérabilité dans le passé, mène à une compréhension de la vulnérabilité du présent tout en posant des bases pour son évolution possible dans le futur. L’évaluation de la trajectoire de la vulnérabilité aux inondations, basée sur la construction des indices de vulnérabilité utilisant les indicateurs d’exposition, de sensibilité et d’adaptation, révèle les variables les plus importantes contribuant à varier la vulnérabilité dans le temps dans les corridors fluviaux des rivières Cascapedia et petite Cascapédia. L’évolution de l’exposition des bâtiments dans la zone d’inondation étudiée a accru la vulnérabilité dans le corridor de la rivière petite Cascapedia tandis qu’elle est restée quasi stationnaire dans celui de la rivière Cascapédia. Cette étude expose également le caractère dynamique, temporel et transformationnel de la vulnérabilité. Les cartographies de vulnérabilité générées en maillages de 200 m x 200 m et les enquêtes sur le terrain ont permis de mieux appréhender les changements globaux qui ont contribué à l’évolution de la vulnérabilité aux inondations et de comprendre la nature de la vulnérabilité aux inondations. Cette analyse permettra aux décideurs d’anticiper le futur pour une planification concrète de l’adaptation et des mesures de prévention.

  • Communication orale
    Santé mentale des personnes victimes d’inondations : le rôle des stresseurs secondaires
    Danielle Maltais (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Avant, pendant et après la crue des eaux, les personnes victimes des inondations doivent faire face à différentes situations ou événements qui augmentent leur niveau de stress et qui contribuent à l’apparition ou l’exacerbation de problèmes de santé mentale et qui nuisent à leur rétablissement. Il est donc important de documenter ces différents stresseurs afin de mieux intervenir auprès de ces personnes. Cette communication présentera les faits saillants d’une étude mixte réalisée récemment à la suite des inondations de 2019 qui visait entre autre à identifier les différents stresseurs que vivent les personnes exposées à des inondations. Cette présentation se concentra principalement sur le contenu du discours de 15 sinistrés ayant complété des demandes d’indemnisation auprès du gouvernement du Québec. Nous pourrons alors constater que les inondations ne sont donc pas des faits isolés, mais des circonstances qui s'insèrent dans un continuum d'évènements qui sont, pour leur part, liées à différentes pressions de l'environnement. Lors des inondations de 2019, ces stresseurs ont pris différentes formes, allant des tracas quotidiens à des évènements plus perturbateurs comme la crainte d’être victime de pillage, l’obligation de se relocaliser temporairement, le fait de s’endetter, de longs délais de réponse de la part de ses assureurs et du gouvernement tout comme la perte de ses repères.

Communications orales

Gestion des risques : mesures d’atténuation/résilience

  • Communication orale
    Les marqueurs de crues, une représentation efficace des risques d’inondation ?
    Emmanuelle Bouchard-Bastien (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec)

    Tâcher de comprendre pourquoi certains riverains anticipent les inondations et se préparent alors que d’autres demeurent surpris par leur survenu est une question au coeur de certaines recherches en anthropologie et en géographie à propos des inondations récurrentes. Une des dimensions largement mobilisées pour approfondir cette dynamique est l’utilisation ancienne des marqueurs de crues comme outil permettant de garder vivantes la mémoire et la culture du risque, et ainsi contribuer à l’anticipation de la montée des eaux. Or, les marqueurs de crues ne permettent pas toujours de poser les enjeux temporels et spatiaux des inondations ou de transmettre les contextes sociaux et politiques de leur mise en place.

    Se basant sur une recherche doctorale en anthropologie de l’environnement qui interroge les rapports socioenvironnementaux des riverains du bassin versant de la rivière Sainte-Anne dans un contexte d’inondations récurrentes, la présentation s’attardera sur les usages des marqueurs de crues à travers l’histoire, et propres à ce terrain de recherche. Par la suite seront présentés les enjeux associés à leur implantation et à leurs effets sur les représentations sociales des rivières et des inondations. Au final, l’objectif de la présentation est de mener à une discussion sur l’efficacité des marqueurs de crues comme stratégie de prévention des inondations récurrentes, en plus de réfléchir sur les approches prometteuses pour favoriser la cohabitation avec les crues.

  • Communication orale
    Espace de liberté des cours d’eau entre fonctionnement, représentation et acceptabilité. L’exemple des rivières Chaudière et Bulstrode
    Mélanie Bouchard (Université Laval), Étienne Boucher (Département de géographie, UQAM, GEOTOP), Roxane Lavoie (École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD), Université Laval)

    Les cours d'eau sont le lieu d'importantes inondations qui se traduisent par de lourdes pertes économiques, sociales et environnementales. L'aménagement du territoire permet l'encadrement des milieux hydriques en réduisant le risque d'inondation. Cependant, la mise en œuvre d'actions concrètes pour encadrer les milieux hydriques s'avère en revanche complexe puisque les actions à prendre sur le plan de l'aménagement du territoire entraînent presque inévitablement des conflits d'usage et un questionnement sur le bien-fondé même de ces mesures. Le but de la recherche est donc de tenter de comprendre comment favoriser l’adhésion des parties prenantes au processus de mise en place d’aménagements résilients visant à accroitre la résilience de communautés, organisations et individus face aux risques et enjeux associés aux milieux fluviaux (inondation et d’érosion/sédimentation)? Pour se faire, nous tentons d'étudier les représentations que les acteurs se font de l'aléa et des solutions d'aménagements résilients des cours d'eau lors d'une série d'entrevues semi-dirigées réalisées auprès d'acteurs directement concernés par les aléas (inondations/érosion). Nous tenterons aussi d’identifier et formuler des critères pour l’évaluation de l’acceptabilité sociale de différentes propositions d’aménagement résilient par le biais d’ateliers de concertation comportant différents acteurs.

  • Communication orale
    Vision artificielle des rivières
    Feng Ding (Ville de Québec), Médéric Girard (Ville de Québec)

    Patrimoine naturel et vecteurs de rencontres, les rivières et leurs berges font partie de l’identité urbaine de Québec. Ce paysage riverain représente toutefois un risque en raison de l’intégration de la trame urbaine à travers le réseau hydrographique. Dans ce contexte, le suivi des rivières devient une nécessité pour assurer la sécurité des milieux de vie riverains. Des stations hydrométriques et des caméras sont déployées sur les rivières principales afin d’évaluer les risques de crue, d’embâcle, de débâcle et d’inondation. Dans l’objectif d’améliorer ses pratiques, la Ville de Québec travaille, depuis 2018, sur un projet pilote déployé sur deux rivières ayant pour objectif de développer une plateforme de surveillance des eaux à partir de caméras IP haute définition en intégrant des algorithmes d’intelligence artificielle. Les caméras déployées sur les rivières Jaune et Saint-Charles transmettent les images vers une machine virtuelle infonuagique. Cette plateforme effectue le traitement des images pour estimer le débit et le niveau de l’eau ainsi que la vitesse de déplacement des glaces et la présence d’embâcle ou de débâcle. Cette approche innovante permet une plus grande flexibilité en ce qui a trait à l’analyse des conditions en temps réel. Les résultats préliminaires sont prometteurs et les nombreuses applications possibles font rêver du potentiel d’un réseau de caméras intelligentes couplé à un système d’alertes automatisées en cas d’évènement.

  • Communication orale
    Cadre d’analyse coûts-bénéfices de stratégies de relocalisation planifiée pour les propriétés à haut risque d’inondations
    Mathieu Boudreault (Département de Mathématiques, UQAM), Michael Bourdeau-Brien (Université Laval)

    La relocalisation planifiée est une stratégie de gestion du risque d’inondation qui s’inscrit dans un courant mondial de diversification des stratégies de gestion des risques d’événements climatiques extrêmes. L’idée principale est qu’en réduisant le taux d’occupation humaine dans les zones inondables, il est possible de réduire durablement le risque. Or, les programmes de relocalisation sont perçus par plusieurs comme étant des dépenses publiques inutiles et, en réaction, les autorités publiques tentent de justifier les décisions de relocalisation sur la base d’analyses de rentabilité financière. Or, une recension des écrits suggère que de nombreux coûts et incertitudes liés aux inondations sont régulièrement omis des analyses de rentabilité.

    Cette recherche présente un cadre de calcul novateur pour estimer la rentabilité de programmes de relocalisation planifiée. Notre approche se base sur des simulations calibrées à partir de données réelles québécoises portant sur la distribution de hauteurs de submersion, ainsi que sur l’environnement bâti. Entre autres choses, nous mettons en relief l’importance de la vulnérabilité physique des bâtiments (et de l’incertitude sur le niveau de vulnérabilité), ainsi que l’impact des coûts autres que ceux de réparation et de reconstruction. Notre cadre de calcul peut être utilisé pour analyser la rentabilité de la relocation de quartiers entiers. Il permet aussi de considérer les conséquences de divers scénarios de changements climatiques.

  • Communication orale
    Développement d’outils pour la gestion de l’érosion côtière pour les MRC, communautés autochtones et municipalités du Québec maritime : le projet Résilience côtière
    Pascal Bernatchez (Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (LDGIZC), Université du Québec à Rimouski), Susan Drejza (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Christian Fraser (Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (LDGIZC), Université du Québec à Rimouski), Guillaume Marie (Laboratoire de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières (LDGIZC), Université du Québec à Rimouski)

    Au Québec maritime, l’érosion côtière est une problématique qui affecte une multitude d’enjeux (résidentiels, socio-économiques, infrastructures de transport, qualité de vie…). Les chercheurs du projet Résilience côtière ont caractérisé l’ensemble du territoire (types de côte, écosystèmes, usages et sites d’intérêt). Ces données de base ont été utilisées pour construire des outils avancés pour aider à la gestion. Ainsi l’exposition potentielle à l’érosion de plus de 30000 bâtiments, 1390 km de routes et 170 km de voies ferrées a été calculée. Les 123 municipalités et 10 communautés autochtones peuvent donc connaitre quelles sont les infrastructures qui peuvent actuellement être affectées par l’érosion (24 MRC) et celles qui pourraient le devenir d’ici 2099 (21 MRC). Un indice de vulnérabilité a aussi été développé et appliqué à 8 sites témoins afin de cibler les zones les plus vulnérables actuellement et d’ici 50 ans. Des portraits-diagnostics ont également été réalisés pour 16 sites prioritaires déterminés par les acteurs locaux lors d’ateliers. Enfin, via la plateforme SIGEC Web, les partenaires identifiés qui disposent d’accès spécifiques peuvent visualiser les cartes interactives et les tableaux de données, mais aussi produire des tableaux de bord sur le territoire qui les intéresse (statistiques et graphiques préprogrammés). Ces outils ont été expliqués et transférés lors de 12 ateliers finaux réalisés à l’automne 2021 et ayant regroupé 265 intervenants dans les 24 MRC.

  • Communication orale
    Démarche pour la mise en œuvre de mesures d’atténuation des risques liés aux feux de forêt dans sept communautés nordiques du Québec
    Dominique Bernard (SOPFEU), Simon Massé (Ministère de la Sécurité publique (MSP))

    Amplifiés par les changements climatiques, les feux de forêt représentent une menace grandissante pour les communautés nordiques. Issu d’une collaboration entre le ministère de la Sécurité publique (MSP), la Société du Plan Nord, le ministère des Forêts, de la faune et des parcs et la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), un soutien financier et technique est disponible pour les communautés qui souhaitent mettre en œuvre des mesures pour protéger leurs biens et infrastructures essentielles face feux de forêt. Dans le cadre de son mandat, la SOPFEU réalise des études de vulnérabilité spécifiques aux municipalités situées dans la zone nordique. Ces études comprennent une analyse détaillée du risque lié aux feux de forêt, en plus d’identifier des solutions appropriées pour réduire la vulnérabilité des biens et des personnes. Dans l’objectif de mettre en œuvre les mesures recommandées par la SOPFEU, des ententes de financement ont été conclues entre le MSP et sept municipalités nordiques. Les mesures visent notamment la planification et la réalisation de travaux de contrôle de la végétation autour des infrastructures municipales et des secteurs résidentiels, de même que la communication et la sensibilisation des populations en regard des bonnes pratiques pour atténuer les risques de feux de forêt. La présentation portera sur la démarche de gestion des risques liés aux feux de forêt et sur les mesures de prévention mises de l’avant dans les communautés.


Dîner

Diner


Communications orales

Gestion des risques : communication

Discutant·e·s : Marylene Kouri (UQAM - Université du Québec à Montréal), Flore Tanguay-Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Laure Turcati (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    La co-construction d'un suivi participatif des niveaux d'eau au Québec : enjeux et attentes des parties prenantes
    Lorna Heaton (Département de communication, Université de Montréal (UdeM), CIRST), Florence Millerand (Département de communication sociale et publique, CIRST, UQAM), Laure Turcati (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En réponse aux récents évènements de crues ayant frappé le Québec méridional, le projet Info-Crue, porté par le Ministère de l’Environnement et de la Lutte aux Changements Climatiques souhaite explorer l’apport d’une documentation participative des niveaux d’eau avec deux objectifs conjoints : 1) acquérir des données qui alimenteront entre-autres les outils de prévision des crues à des fins d’alerte de la population mais aussi 2) permettre aux usagers et riverain.e.s des rivières de prendre part à la construction de ces connaissances afin de pouvoir être acteur.ice.s de la gestion des risques de crues.

    Dans ce contexte, une phase pilote de co-construction d’un suivi participatif des niveaux d’eau a démarré à l’automne 2021 dans deux bassins versants. Cette phase pilote réunit des professionnels, agent.e.s de ministère, d’organismes de bassin versant, et des riverain.es et usager.es des rivières.

    Nous proposons ici d’explorer l’intérêt de la co-construction dans la mise en place de ce suivi.

    Nous examinons, par des observations participantes et la conduite d’entretiens individuels, comment les riverain.es et usager.es des rivières s’emparent du projet, font des propositions et comment celles-ci sont perçues par les partenaires institutionnels du projet. Nous interrogeons également si la co-construction du projet permet à chacun de sentir ses attentes et enjeux pris en compte, d’une part, et de reconnaitre et prendre en compte ceux des autres, d’autre part.

  • Communication orale
    Comment communiquer le risque? Recherche-action sur le rôle du communicateur dans le cadre d’un projet de recherche
    Marylene Kouri (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lily Lessard (Université du Québec à Rimouski), Bernard Motulsky (Université du Québec à Montréal)

    Ce projet de maîtrise vise à analyser le travail du professionnel en communication et le rôle qu’il peut jouer au sein d’un projet de recherche impliquant des experts dans le domaine de la santé communautaire, de la chimie marine et de la géographie. Plus précisément, il a pour objectifs de circonscrire les activités et les livrables de communication nécessaires au démarrage d’un projet de recherche, de déterminer comment communiquer le risque lorsque nous n’avons pas encore toutes les données et les solutions et il entend servir de modèle aux scientifiques pour une collaboration fructueuse et interdisciplinaire afin d’intégrer leurs communications aux travaux et au processus de recherche.

    Cette recherche-action entend suivre une équipe intersectorielle composée de huit chercheurs.euses et profesionnels.elles de recherche de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Cette équipe a pour mission d’étudier le phénomène de salinisation des puits côtiers au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie susceptible de s’accroître avec les changements climatiques. Il s’agit d’un projet de recherche financé par le Réseau Inondations InterSectoriel du Québec (RIISQ) et le Réseau Québec Maritime (RQM). L’objectif de la communication proposée est de présenter la méthodologie et les résultats préliminaires de cette recherche-action.

  • Communication orale
    Communication du risque d’inondations dans l’estuaire fluvial : défis et bonnes pratiques
    Lily Lessard (Chaire interdisciplinaire santé et services sociaux pour les populations rurales (CIRUSSS), UQAR), Bernard Motulsky (Département communication sociale et publique, Chaire relation publique et communication marketing, UQAM), Flore Tanguay-Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le projet OSIRISQ, financé par le programme Odyssée du RQM, développe des outils intégrant la modélisation des inondations dans l’estuaire fluvial et la communication des risques associés pour appuyer les politiques publiques d’aménagement du territoire et d’interventions de sécurité publique. Cette présentation porte sur le volet communicationnel de ce projet qui visait à 1) documenter les besoins des communautés riveraines en prévision de la diffusion des nouvelles cartes pour assurer leur bonne compréhension et acceptation à terme et pour limiter les impacts négatifs sur le bien-être et la qualité du tissu social et à 2) identifier des ressources en communication pour accompagner les populations lors de ces changements. Une revue narrative de la littérature scientifique et grise sur les enjeux et bonnes pratiques en matière de communication du risque liés aux inondations et une consultation auprès de 25 acteurs-clés sur la perception du risque, les forces et défis des milieux, les modes de communication à privilégier et les acteurs à mobiliser ont été réalisées en 2020-2021. Les résultats font état d’enjeux de compréhension par la population des données et outils cartographiques décrivant le risque et de pratiques prometteuses telle la coordination des efforts de communication avec des organisations ayant déjà un contact privilégié avec la population et la clarification des rôles et responsabilités dans tout le processus de gestion des risques.