638 - Transformations du travail et enjeux organisationnels post-pandémie

La pandémie a entraîné une forte augmentation de la proportion d’employés travaillant depuis leur domicile, passant d’environ 10% à 40% en avril 2020 au Canada (Tremblay, 2020), puis autour de 32 % en 2021-22. Tous les emplois ne peuvent être effectués hors du lieu de travail ; Statistique Canada a établi le maximum de télétravail à 40 % de la main-d’œuvre (Statistique Canada, 2021). Alors que la pandémie se prolonge, le télétravail et le modèle hybride semblent vouloir s’imposer, et nous présentons donc des données sur le télétravail, qui le pratique, comment et pourquoi (catégories professionnelles, plus les femmes…).

Le télétravail a souvent été envisagé pour faciliter la conciliation travail-famille et si nos données d’enquête de 2020 et 2021 (obtenues en partenariat avec Concilivi) montrent que la conciliation fut effectivement favorisée, quelque 40 % ont trouvé le télétravail en contexte de pandémie, avec enfants, difficile. Or, la pandémie a forcé les entreprises à s’adapter massivement au télétravail, poussant à une transformation rapide des organisations, et le modèle hybride semble s’imposer pour l’avenir. Je traiterai des changements que cela implique pour les gestionnaires comme pour les salariés et parents. Je m’intéresse notamment à l’interface emploi-famille, aux échanges et collaborations entre employés dans les équipes, et aux pratiques de gestion, et ferai ressortir un certain nombre de bonnes pratiques pour ce nouveau modèle d’organisation du travail.

Le recours au télétravail s’est accru rapidement en raison du contexte pandémique. Plusieurs travailleurs ont dû apprivoiser une nouvelle façon d’exercer leur métier à distance. Cela est vrai aussi pour les cadres de premier niveau. En plus de s’adapter eux-mêmes au fait de télétravailler, leur rôle les a amenés à faciliter l’adaptation de leurs employé.e.s au télétravail. Le télétravail, en ce sens, comporterait un double défi pour ce groupe occupationnel. Dans le cadre de notre étude, nous souhaitions rendre compte de cette nouvelle réalité en sondant plus de 400 cadres de premier niveau par questionnaire électronique. Ces derniers travaillaient dans différents secteurs d’activités au Québec en temps de pandémie. Nos résultats offrent un état des lieux de la gestion à distance pour les cadres de premier niveau en termes de difficulté perçue et de défis associés. Des implications pratiques émergent de ces résultats afin de contribuer à l’amorce d’une réflexion sur la facilitation de la gestion à distance dans un mode de travail hydride.

Mitacs est organisme à but non-lucratif qui a pour mission de soutenir le recherche et l’innovation au Canada au travers du financement de stages de recherches depuis plus de 20 ans. Au début de la pandémie, nous avons lancé une initiative pour permettre aux entreprises canadiennes de poursuivre leurs activités associées à la recherche et au développement, mais, aussi, pour s’adapter au nouveau contexte de travail. Depuis les deux dernières années, cette crise a exacerbé les besoins des entreprises à se réinventer afin d’offrir des solutions adaptées à la nouvelle réalité. En tant qu’entreprise, Mitacs n’a pas échappé aux changements associés au marché de l’emploi. À ce jour, le travail à distance est toujours obligatoire et nous avons réussi à adapter nos méthodes de travail pour continuer à fournir et même amplifier nos services pour soutenir l’économie et l’innovation au Canada.

Depuis 2 ans la pandémie de Covid19 entraîne des tensions sociales. Après un mois de novembre 2021 chaotique, partisans de la vaccination /vs/ opposés, il faut recréer du lien social. Les collectivités locales veulent repenser leur mode de communication. Pour cela une proposition de recherche action collaborative a été faite à la ville de la Trinité, Martinique. Il s'agit d'envisager une poétique de la relation en articulant savoirs fondamentaux de l’école et du monde professionnel. Elle s’appuie sur la poétique de la relation d’E. Glissant (Il n’y a de puissance que dans la Relation, et cette puissance est celle de tous, Glissant & Chamoiseau, 2007) et sur l’approche cognitivo-pragmatique de G. Vergnaud (théorie des champs conceptuels, 1990). Cette communication présente les pistes épistémologiques de cette articulation : un mode d'entretien avec jeunes et populations pour la participation de tous à l’élaboration de ces nouvelles conceptions ; l’étude par entretien en autoconfrontation (EA-CDP) du témoignage d'un élu sur sa communication vers la population et le développement d'une approche écocitoyenne de valorisation du territoire avec sa biodiversité (https://viaatv.tv/la-trinite-fait-entrer-la-nature-dans-son-bourg/). Ceci permet de prendre en considération tous les milieux (éducatif, culturel, de gestion de la cité) dans une approche multisectorielle et de développer une médiation didactique au service des élus et collectivités pour renouer le lien social.

Les milieux artistiques, déjà caractérisés par des formes plurielles de précarité, ont été durement touchés par la pandémie de Covid-19. Les phases successives de fermeture des lieux de diffusion ont notamment été créatrices d’une incertitude radicale pour ces milieux qui a profondément déstabilisé les équilibres fragiles sur lesquels ceux-ci reposaient. Dans le cadre de cette communication, nous souhaitons dresser un portrait des principaux registres de vulnérabilités qui caractérisent les professions des arts de la scène au Québec. La nature très particulière du travail d’artiste est en effet porteuse de dynamiques singulières dont les enjeux ont été exacerbés par la crise sanitaire. Partant du constat d’une accentuation de la précarisation de ces milieux, nous observons toutefois un mouvement sans précédent de créativité institutionnelle dans ces professions. La pandémie a été en effet le lieu d’un grand nombre de créations organisationnelles (collectifs, regroupements, etc.) dont les formes et les finalités sont relativement nouvelles. Pour bon nombre d’entre elles, celles-ci opèrent une mise à distance avec les formes plus classiques d’organismes artistiques basées sur la figure du chorégraphe unique. Poursuivant des objectifs de mise en commun de ressources et de partage de l’autorité, nous examinons le potentiel que recouvrent ces nouveaux organismes dans la sortie de crise et le redéploiement du travail d’artiste de la scène.

En accentuant de façon générale les problèmes de santé mentale et de santé relationnelle au travail, la pandémie de Covid-19 a particulièrement affecté les organismes communautaires dans leur organisation, jusqu'à parfois amener certain.e.s travailleurs et travailleuses à remettre en cause la portée et même la légitimité de la mission de leur organisme. À partir de notre expérience de soutien et d'accompagnement d'organismes communautaires oeuvrant auprès d'aînés de mars à juin 2020, il s'agira d'abord de nous demander dans quelle mesure les recherches menées depuis le début de la pandémie peuvent contribuer à enrichir les ressources d'aide rendues disponibles aux organismes et organisations. En effet, dans quelle mesure ces ressources ont-elles pu être utiles, utilisées et véritablement aider les télétravailleurs-euses à mieux appréhender les nouvelles réalités du travail transformé par la pandémie? Cette question nous amènera à nous intéresser ensuite aux problématiques d'accès et de recours aux ressources d'aide dans les milieux de soutien communautaire, notamment aux enjeux de la littératie et à la numératie en contexte pandémique pour les organismes communautaires. Nous pourrons alors enfin examiner comment nous pourrions contribuer modestement à dégager des bonnes pratiques promues par les chercheur.e.s pour d'autres situations de crise que l'actuelle pandémie, dans et pour les organismes communautaires. 

En étudiant le coworking comme une activité professionnelle et sociale, le chercheur réalise que l'utilisateur est multiple et que les environnements sont variés. La parole de ces utilisateurs nous apprend qu'il existe des tensions dans plusieurs sphères de l'expérience et que cette pratique moderne du travail est fragmentée entre ses origines communautaires et ses ambitions entrepreneuriales. Quelles sont ces tensions et comment la pratique peut-elle évoluer à une époque où le travail est plus que jamais déspatialisé?

Fusion Jeunesse est un organisme sans but lucratif qui accompagne les enseignants dans la mise en place de projets pédagogiques expérientiels dans les écoles canadiennes et françaises. La pandémie a eu un impact sur l’organisation et les méthodes de travail au sein de l’organisme. Notre présentation portera sur les changements des méthodes communicationnelles ainsi que des espaces de travail d’un Fusion Jeunesse post pandémie. Cette dernière sera divisée en deux sections, soit l’équipe administrative et l’équipe terrain. Chacune d’elles suivra la structure suivante : la situation pré pandémie, la situation actuelle et, finalement, les impacts observés. 

Les éléments abordés dans la section administrative seront : le lieu de travail, les relations au travail, les moyens de communication et le contact avec les acteurs internes ainsi qu’externes.

Les éléments abordés dans la section terrain seront : la formation des intervenants, les moyens d’interventions et le travail en présentiel/à distance.

Tous ces éléments nous permettront de montrer que, suite à de nombreuses adaptations, l'organisme est devenu plus accessible, les communications sont plus régulières, mais les contacts sociaux entre les départements ont diminué. 

Cette conférence portera sur l'analyse de phénomènes observés durant les 24 derniers mois, période qui a redéfini notre environnement de travail à Montréal et particulièrement dans les espaces de bureaux partagés. La pandémie n’a fait qu’accentuer les problèmes de santé mentale dans les entreprises. Les problèmes reliés à la santé mentale entraînent des conséquences directes sur la motivation, l’accroissement de l’absentéisme et l’augmentation des primes d’assurances. Des questions se posent : « Mon équipe, comment va-t-elle ? Comment puis-je parler de santé mentale avec un employé ? Comment mon rôle de gestionnaire peut-il faire la différence sur la santé mentale de mon équipe? Comment prendre le pouls des membres de mon équipe à distance ? » Ce sont là des questions que se posent les gestionnaires aux prises avec des employés en difficulté, et auxquelles ils tentent de trouver des solutions. Des questions sans réponses claires, ou bien auxquelles on répond de manière mal adaptée aux différentes réalités des entreprises. Même si de nombreuses études continuent à enrichir les ressources visant à aider les organisations et les télétravailleurs à mieux appréhender les nouvelles réalités du travail, il n’est toujours pas évident d’appliquer les bonnes pratiques avancées par les experts en la matière. Il ne s’agit plus seulement d’une question de conciliation entre vie de travail et vie privée, mais bien de la conciliation entre intérêts des employeurs et santé des employé.e.s.