Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :La rémunération des dirigeants soulève des débats depuis plus de 20 ans dans plusieurs domaines d’études, tels que la finance, les relations industrielles et l’économie (Tasawar et Nazir, 2019; Waldkirch, 2020; Cavaco et al., 2020). Selon l’Internal Revenue Service Statistics of Income (2020), la rémunération des dirigeants à travers le monde ne cesse d’augmenter. À titre d’exemple, selon le rapport de l’Economic Policy Institute (2020), la rémunération des dirigeants d’entreprises américaines a explosé de 1 167 % de 1978 à 2019, comparativement à celle d’un travailleur type qui n’a augmenté que de 13,7 % durant la même période. Les déboires économiques entourant la rémunération des dirigeants d’entreprise depuis la crise financière de 2008 et jusqu’à récemment n’ont cessé de remettre en question sa pertinence en tant que mécanisme de gouvernance d’entreprise axé sur la maximisation de la valeur actionnariale.
Découlant des comportements opportunistes et non éthiques de la part des dirigeants d’entreprises, ces scandales ont ébranlé la confiance des parties prenantes internes et externes (Jacoby, 2020). Dans ce contexte, les dirigeants sont, de plus en plus, scrutés à la loupe et subissent de fortes pressions, notamment de la part des propriétaires d’entreprises, des investisseurs institutionnels et des syndicats (Jacoby, 2020). L’objet de ce colloque est de s’interroger sur les liens entre la rémunération des dirigeants, la structure de propriété et la gouvernance des entreprises. Les communications qui seront présentées lors de ce colloque chercheront à répondre aux questions suivantes : dans quelle mesure le type de contrôle et de propriété de l’entreprise influence-t-il le montant de la rémunération des dirigeants et leurs comportements? Quelles interactions existe-t-il entre les formes incitatives de la rémunération des dirigeants et le mode de gouvernance des entreprises? Quel rôle peut jouer l’acteur syndical dans la politique de rémunération des dirigeants mise en place et comment influence-t-il directement ou indirectement leurs comportements?
Date :- Yasmine Mohamed (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
- Lilia Rekik (TÉLUQ - Université du Québec)
- Imen Latrous (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Programme
Plénière
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Communication orale
Intégration des mesures ESG dans la rémunération des dirigeants et valeur de l’entreprise: cas des entreprises canadiennes cotéesSamir Trabelsi (Brock University)
La théorie des contrats optimaux postule que le conseil d’administration protège la valeur actionnariale en mettant en œuvre des politiques qui alignent les intérêts des dirigeants sur ceux des actionnaires. L’une des tendances en plein essor dans le domaine de la gouvernance d’entreprise est l’intégration des dimensions ESG dans la rémunération des dirigeants. Cette étude évalue l’efficacité des contrats de rémunération basés sur des dimensions ESG en tant que mécanisme de gouvernance d’entreprise. En utilisant des données de panel d’un échantillon d’entreprises canadiennes cotées, nous examinons la tendance des contrats de rémunérations intégrant les dimensions ESG des dirigeants de ces entreprises et leurs liens avec 1) la performance ESG mesurée par l’indice RepRisk 2) la performance financière mesurée par le rendement des actifs 3) et la valeur de l’entreprise mesurée par le Q de Tobin. Les résultats démontrent l’absence d’une relation significative entre les contrats de rémunération intégrant les dimensions ESG et les performances financière et ESG. Nous constatons cependant que les contrats de rémunération intégrant les dimensions ESG sont positivement associés à la valeur de l’entreprise. Ces résultats suggèrent que le marché récompense les contrats de rémunération intégrant les dimensions ESG en tant que mécanisme de gouvernance d’entreprise, même en l’absence de résultats financiers positifs.
Rémunération des dirigeants, gouvernance et problème d’agence
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Communication orale
Le dilemme de la rémunération des dirigeants : quelle gouvernance pour quelle performance ?Sharam Alijani (NEOMA Business School)
Cette communication a pour objet d’examiner les défis et les contingences en matière de rémunération des dirigeants. Sujet épineux, la rémunération des dirigeants soulèvent un certain nombre d’interrogations quant aux liens entre la performance et la gouvernance des entreprises d’un côté et le salaire des dirigeants de l’autre. Notre recherche tente ainsi d’explorer le lien entre la structure de propriété et le processus de décision des dirigeants, des actionnaires et des parties prenantes. Notre recherche d’intéresse plus particulièrement aux formes multiples de gouvernance et à la théorie de l’agence qui sous-tend la performance, la gouvernance et la transformation des entreprises. Les études des entreprises en France et en Europe nous permettent de démontrer des situations contrastées ainsi que des dilemmes des dirigeants dans l’accomplissent de leur mission sociale et économique. Comment rémunérer les dirigeants sans aggraver les rapports entre les parties prenantes et assurer l’adhésion des parties prenantes aux valeurs communes ? Ceci nous conduit à proposer un modèle de gouvernance polycentrique pour la rémunération des dirigeants en nous inspirants des travaux menés par E. Ostrom sur les biens communs. Nous partons du postulat selon lequel l’entreprise constitue un bien commun quand elle déploie des ressources privées et publiques et de ce fait, ses dirigeants et actionnaires doivent décider et agir de façon responsable et éthique pour le bien des citoyens.
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Communication orale
La rémunération des dirigeants : Un problème d'agence ou un problème d'externalité ?Ahmed Marhfor (UQAT&Chaire Africaine en Innovation et Management Durable, UM6P), Yasmine Mohamed (UQAT)
Au cours des dernières décennies, la rémunération des dirigeants a suscité beaucoup d'attention et de critiques . En Amérique du Nord, le rapport entre la rémunération des dirigeants et celle des travailleurs ordinaires a augmenté de façon exponentielle, ce qui engendre une disparité salariale . Cette situation a soulevé des préoccupations tant éthiques qu'économiques. Dans la littérature spécialisées, l'analyse de la rémunération du directeur général (PDG) repose principalement sur le problème fondamental de l'agence qui affecte les décisions de gestion. À cet égard, lorsque la propriété et la gestion sont séparées, les gestionnaires peuvent agir dans leur meilleur intérêt plutôt que dans celui des propriétaires de l'entreprise. Les auteurs ont proposé deux approches différentes pour expliquer le lien entre la rémunération des dirigeants et le problème d'agence. La première approche (du contrat optimal) considère la rémunération du PDG comme une solution partielle au problème d'agence. Une deuxième approche (du pouvoir managérial) considère la rémunération du PDG comme une partie de ce problème. Dans cette recherche, nous proposons une nouvelle perspective qui explique pourquoi il est possible d'assister à une rémunération excessive du PDG même en l'absence du problème principal-agent. Nous soutenons que la rémunération optimale des dirigeants devrait refléter les externalités négatives pour les tiers en dehors des interactions de marché entre les dirigeants et les conseils
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Communication orale
Analyse du comportement des dirigeants dans la conduite des opérations de F&A et efficacité des mécanismes de gouvernanceOlfa Abdeljaoued (IHEC de Carthage)
L’objectif principal de cette recherche est de rendre compte d’une représentativité plus variée dans les instances de gouvernance supposée apporter des forces contraires à celles déjà existences pour mieux contrôler le schéma de rémunérations des haut-dirigeants qui s’engagent dans des F&A. Dans une phase post-pandémique, les dirigeants utilisent les F&A comme un levier d’améliorations rapides et durables. Ces transformations s’avèrent jouer en faveur de rémunérations plus élevées des hauts dirigeants. Il est donc essentiel d’étudier l’évolution de leurs schémas de rémunérations - en particulier les composantes à caractère incitatif de LT- suite à un contrôle par de nouvelles règles fiscales plus contraignantes et de nouveaux outils liés aux facteurs ESG. Le vote des actionnaires pour soutenir les propositions liées aux facteurs ESG, le recours au comité de rémunération pour la fixation des pondérations des critères de performances financières et extra-financières et la due diligence F&A-ESG permettent d’inclure les dirigeants dans un programme structuré selon une approche de gouvernance partenariale et climatique. Il y a lieu donc de s’interroger si une meilleure transparence du régime de rémunération des hauts dirigeants peut conduire à une meilleure transition vers une économie durable.
Pause dîner
Plénière
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Communication orale
Rémunération des dirigeants en temps de pandémie : quelques réflexionsMichel Magnan (Université Concordia)
Rémunération des dirigeants et responsabilité sociale des entreprises
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Communication orale
Rémunération des dirigeants et la diversité en genre du conseil d’administrationWided Bouaine (ISCAE, université de la manouba)
Récemment, la rémunération des dirigeants a attiré l'attention des investisseurs et des organismes de réglementation du marché mondial. Deux raisons expliquent cette attention. Premièrement, il existe une croissance injustifiable de la rémunération des dirigeants à travers le monde. Deuxièmement, il a été remarqué que la relation entre la rémunération des dirigeants et la performance est devenue faible voire même rompue. A son tour, la relation entre les bonnes pratiques de gouvernance et la rémunération des dirigeants peut être interprétée selon deux perspectives principales de la théorie de l'agence : la théorie des contrats optimaux et l'hypothèse du pouvoir managérial. Les problèmes d’agence sont alors surpassés en établissant des contrats de compensation indexés sur la performance. De leur côté, les codes de gouvernance à travers le monde recommandent d’une part l’instauration de plusieurs comités dont le comité de compensation. D’autre part, ils recommandent que le conseil d’administration à travers ses comités soit diversifié. En effet, les études antérieures qui ont examiné la relation entre la diversité des conseils d'administration en genre, la performance des entreprises et la rémunération des dirigeants ont été menées principalement dans des pays développés et sous développés. Ces études ont recommandé l’instauration d’un comité de compensation indépendant et contenant parmi ses membres au moins une femme.
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Communication orale
L’impact de la divulgation de la RSE et de la rémunération des dirigeants sur la valeur de l’entrepriseEmna Boumedien (Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises en Tunisie), Hala Harrathi (Institut Supérieur de Comptabilité et d'administration des Entreprises ISCAE Manouba)
De nos jours, la rémunération des dirigeants représente un sujet de plus en plus contesté et fait l’objet de plusieurs études : Ikram et al. (2019), Taeyeon et al. (2020) et Tsag et al. (2021). Les entreprises divulguent des informations détaillées se rapportant à leurs activités RSE. Plusieurs d’entre elles relient la rémunération des dirigeants à des paramètres de durabilité afin de signaler leur engagement envers la RSE et de motiver leurs dirigeants à prendre des décisions socialement responsables telles que United Airlines, Intel, Alcoa. Cette rémunération conditionnelle à la RSE peut s’avérer plus efficace à la création de valeur pour l’entreprise ce qui sera bénéfique pour les différentes parties prenantes à long terme. En se référant à la théorie institutionnelle, les contrats de rémunération liés à la RSE peuvent renforcer la légitimité des entreprises, ce qui réduit la probabilité de défaillance organisationnelle et peut éventuellement améliorer la performance financière. Notre communication aura pour objectif d’étudier l’effet de la divulgation d’information de la RSE et du niveau de rémunération des dirigeants sur la valeur de l’entreprise. Notre étude empirique portera sur un échantillon d’entreprises françaises cotées.
Session ouverte
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Communication orale
Vers une meilleure définition du métier de contrôleur de gestionMoujib Bahri (TÉLUQ - Université du Québec), Zouhour Ben Hammadi (EM Normandie), Philippe Chapellier (Université de Montpellier), Nazik Fadil (EM Normandie)
Le travail s’intéresse au métier du contrôleur de gestion, un métier dont la légitimité est l’objet
d’un débat depuis quelques années . En effet, ce métier est celui des stéréotypes par excellence: compteur d’haricots, chien de policier, pinailleur, procédurier, des empêcheurs de tourner en rond. Dans un contexte de numérisation accrue, certains auteurs s’interrogent sur la précarité du poste de contrôleur de gestion : n’est-il pas « un métier en danger » , tandis que d’autres questionnent la légitimité de ce poste . Notre étude exploratoire a pour objectif d'approfondir la compréhension du métier de contrôleur de gestion et les différentes fonctions qu’il assume. Nous avons réalisé des focus groupes et des entrevues semi-dirigés auprès de contrôleurs de gestion de moyennes et de grandes entreprises françaises. En effet, cet outil adopte une approche lexicale, considérée comme l’une des approches d’analyse textuelles qui assure le mieux l’objectivité du chercheur. Les résultats obtenus permettent de classer le métier de contrôleur sur trois dimensions: technique, managériale et humaine. Chacune de ces trois dimensions fait appel à des compétences spécifiques qui peuvent être résumées respectivement dans les tâches suivantes: concevoir et analyser; exploiter et gérer; et conseiller et influencer. La performance individuelle au travail du contrôleur serait vraisemblalement dépendante de leur performance dans la réalisation de ces tâches. -
Communication orale
L'émergence des bulles financières et leurs conséquences sur la stabilité économique : Application des SADFNadia Abaoub Ouetrani (higher business school, Tunisia, Tunisia), Hela Ghabara (école supérieure de commerce, université MANOUBA)