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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Depuis une dizaine d’années, les jeunes trans et non-binaires (TNB) sont de plus en plus visibles au Québec, tant dans les médias, les politiques d’organismes qui les desservent que la société civile. En 2016, le Code civil et la Charte des droits et libertés de la personne ont été modifiés, notamment pour permettre aux mineurs trans d’obtenir un changement de la mention de sexe sur l’acte de naissance et protéger explicitement l’identité de genre contre les discriminations. En 2017, c’était au tour du gouvernement fédéral de légiférer en ajoutant des dispositions tant au Code criminel qu’à la Charte canadienne des droits de la personne afin de mieux protéger l’identité et l’expression de genre. Ainsi, les jeunes trans sont non seulement plus visibles, mais aussi mieux protégé‑e‑s légalement. Cela dit, les situations d’exclusion, de violence et de non-reconnaissance perdurent, et les jeunes TNB continuent à vivre des situations d’adversité qui compromettent leur bien-être et leur inclusion; le projet de loi no 2 déposé en novembre dernier par le gouvernement québécois en est un exemple éloquent.

Au-delà des perspectives individualisantes, biologisantes et psychologisantes que l’on trouve dans une large proportion des écrits sur le sujet, il s’avère que ces difficultés, et particulièrement en matière de santé mentale, ne sont pas inévitables. En effet, des stratégies individuelles et collectives sont déployées par les personnes et les communautés concernées pour améliorer leurs conditions de vie, ce qui met en lumière leurs forces et leurs capacités d’autodétermination. À cela s’ajoutent des pratiques innovantes qui émergent des milieux scolaires et d’intervention pour offrir des réponses sociales adaptées aux besoins des jeunes TNB et de leurs familles.

Ce colloque offre l’occasion de croiser les savoirs et faire un état des connaissances pour mieux comprendre les situations vécues par les jeunes TNB et leurs familles pour mieux intervenir. Il vise non seulement à se pencher sur les expériences vécues par les jeunes TNB, mais aussi la manière dont les interactions entre ces jeunes et leur environnement modifient leur expérience, et plus spécifiquement le rôle essentiel que jouent les familles au sein de ces dynamiques. À travers cette activité de diffusion et de réseautage, nous proposons ainsi le développement d’une compréhension globale de l’expérience des jeunes TNB, en prenant en compte l’ensemble des enjeux sociaux, structurels et relationnels auxquels iels font face.

Remerciements :

Merci à la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, à l'Équipe de recherche sur les jeunes trans et leurs familles ainsi qu'aux organismes et personnes ayant soutenu ce colloque. Sincères remerciements à l'Acfas et au comité organisateur du colloque (Kevin Lavoie, Marie-Philippe Drouin et Annie Pullen Sansfaçon) ainsi qu'à Sloan Moghadaszadeh, coordonnateur.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence d’ouverture avec Alexandre Baril

  • Communication orale
    Adversité et suicidalité chez les jeunes trans et non-binaires : proposer des pratiques novatrices pour repenser le suicide
    Alexandre Baril (Université d’Ottawa)

    Fondée sur des données démontrant qu’une majorité de personnes suicidaires, notamment les jeunes trans et non-binaires, ne contacte pas les services de prévention du suicide pour parler de leur détresse, cette communication explique cet échec de la prévention à travers le cadre théorique du suicidisme (l’oppression des personnes suicidaires). Alors qu’il semble que nos sociétés et mouvements sociaux se soucient des jeunes suicidaires, je révèle qu'à travers un script suicidiste fondé sur la protection de la vie, nous exerçons une violence systémique, discrimination et pathologisation envers ces personnes. Le script préventionniste, nourri par la contrainte à la vitalité et à la futurité, amène à adopter une politique non responsable et non compatissante à l'égard des personnes suicidaires. Cette logique préventive fait plus de mal que de bien. En mobilisant des concepts issus des théories queers de l’affect (Berlant, Ahmed) et des théories trans, je montre comment les pratiques de prévention du suicide représentent un «optimisme cruel» parce que les promesses d'aide et de soutien demeurent vaines et se transforment souvent en violence pour les jeunes trans et non-binaires. Rendre visible le suicidisme et la contrainte à la vitalité que vivent ces jeunes permet de proposer des pratiques novatrices pour repenser le suicide et intervenir auprès de ces jeunes, incluant un modèle queercrip du suicide et une approche suicide-affirmative inspirée des approches trans-affirmatives.


Communications orales

Bloc 1 : Le bien-être et l’implication des jeunes trans et non-binaires

  • Communication orale
    Bien-être de jeunes trans et non-binaires: au-delà de la fierté et de l'appartenance communautaire
    Julie Christine Cotton (Faculté de médecine et des sciences de la santé), Mathé-Manuel Daigneault (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Sandy Nadeau (Faculté d’éducation Université de Sherbrooke)

    Nous savons que les jeunes trans et non-binaires (TNB) peuvent vivre plus d’enjeux que les jeunes de la diversité sexuelle lorsqu’il est question de bien-être (Grossman et al., 2016). Les expériences de discrimination, le manque de soutien et reconnaissance expliquent en grande partie ces enjeux (Pullen Sansfaçon et al., 2021; Williams et al., 2021). En contrepartie, la fierté identitaire ressentie et le sentiment d’appartenance communautaire sont d’importants facteurs de résilience chez les jeunes TNB (Cotton et al., 2021; Hendricks et Testa, 2015). Il apparait pertinent de se pencher sur la satisfaction qu’ont ces jeunes à l'égard de leurs relations interpersonnelles et de leur apparence, plus précisément sur la relation entre cette satisfaction et leur bien-être. Cette communication vient explorer ces associations et les comparer avec celles identifiées auprès de jeunes de la diversité sexuelle.

    Pour ce faire, des données inédites de l’enquête de 2021 du Laboratoire inclusif de recherche et développement de l’Université de Sherbrooke seront utilisées. Un total de 469 jeunes LGBTQ+ de 14 à 19 ans (dont 313 jeunes TNB) ont complété le Satisfaction with life scale (SWLS) (Diener et al., 1985). Les associations entre trois items de satisfaction (relations amicales, avec la famille, apparence) et deux enjeux de santé mentale (dépression, anxiété) seront explorées.

    Nous discuterons comment peuvent se déployer certaines stratégies visant à favoriser la résilience des jeunes TNB.


  • Communication orale
    Projet innovant pour améliorer l’offre de soins et la qualité de vie des personnes trans et non binaires enfants, adolescent·e·s et jeunes adultes
    Juliette Bouzy (assistante temps partagé Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Cohen, Hôpital Pitié Salpêtrière, AP-HP Sorbonne université et soins études Fondation santé des étudiants de France Neufmoutiers.), Julie Brunelle (Hopital Pitié Salpêtière), Agnès Condat (GH Pitié Salpêtrière), Niloufar Forno (Université de Paris), Grégor Mamou (ervice Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Cohen, Hôpital Pitié Salpêtrière. AP-HP Sorbonne université et praticien en ville.), Grégor Mamou (Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Cohen, Hôpital Pitié Salpêtrière. AP-HP Sorbonne université et praticien en ville), Nicolas Mendes, Fanny Poirier (docteure en psychologie clinique. Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Cohen, Hôpital Pitié Salpêtrière, AP-HP Sorbonne université.), Laure Woestelandt (Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Cohen, Hôpital Pitié Salpêtrière. AP-HP Sorbonne université.)

    Alors que des consultations spécialisées dans la prise en charge des questions d’identité sexuée se sont développées depuis les années 1970 aux Etats-Unis, Canada, Pays Bas et Grande Bretagne, en France, ce n’est que depuis 2013 que des consultations pluridisplinaires se sont créées mais essentiellement à Paris et sans moyens spécifiques. Or les demandes auprès de ces consultations ont fortement augmenté entre 2013 et 2020 conduisant à des délais d’attente ayant atteint 18 mois en 2020. La vulnérabilité de cette population jeune n’est plus à démontrer en partie liée à l’adversité à laquelle elle est confrontée.

    Le projet Trajectoire Trans enfants, adolescent·e·s et jeunes adultes vise donc à améliorer la qualité de vie des jeunes trans, non binaires et en questionnement, en favorisant l’accès à et la qualité des soins ainsi que la coordination et la continuité des parcours qu’on sait être singuliers et complexes. Cette plateforme articule de manière étroite et innovante associations de personnes concernées, associations de parents, professionnel.e.s de différentes spécialités en ville et à l'hôpital et chercheuses et chercheurs dans le champ des transidentités avec une représentation effective du savoir Trans. Mieux comprendre et accompagner les jeunes personnes trans, non binaires et/ou en questionnement, dans leur développement global, en soutenant leur construction identitaire au sein de leur écosystème familial, social et scolaire est l’objectif majeur du projet.


  • Communication orale
    La permanence d’écoute de l’association Espace Santé Trans : une proposition de soins communautaires en santé mentale
    Niloufar Forno (Université de Paris), Clément Moreau (association Espace Santé Trans)

    Cette communication se propose de présenter le travail clinique de la permanence d’écoute psychologique de l’association Espace Santé Trans, auprès de mineur·e·s trans et de leurs familles. EST est une association, basée en Ile-de-France, qui travaille au développement d’une offre pluridisciplinaire de santé communautaire par et pour les personnes trans et non binaires, et rassemble des militant·e·s et des professionnel·e·s de santé trans et cisgenres. L’impact de la pandémie de Covid-19 sur la santé mentale des personnes trans nous a conduit à proposer un dispositif de premiers secours psychologiques via la permanence d’écoute. Après bientôt deux ans de fonctionnement, ce dispositif d’accueil et d’orientation est devenu central dans l’action inter-associative en santé mentale en Île de France. A ce titre, les psychologues bénévoles de la permanence reçoivent des jeunes, aux besoins et aux demandes spécifiques très variés, accompagné·e·s ou non de leurs familles. Nous présenterons notre travail et discuterons en quoi les interventions spécifiques de l’association, à la croisée de la santé trans communautaire et des dispositifs de santé mentale globaux, travaillent à mettre en œuvre les principaux facteurs de bien-être validés en santé trans. L’originalité de ce dispositif réside dans la fonction pivot qu’il constitue pour ces jeunes et leurs familles. Il représente souvent un premier accès au monde communautaire et un premier pas vers des soins psychiques adaptés.


  • Communication orale
    L'importance la représentation et de l'implication des jeunes trans et non binaires (TNB) dans les politiques qui les concernent comme moyen de résilience
    Maël Ste-Marie (UdeM - Université de Montréal)

    Suite à mon passage à l'assemblée Nationale dans le cadre des consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 2 (Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de filiation et modifiant le Code civil en matière de droits de la personnalité et d’état civil) à titre de jeune personne non-binaire et membre jeunesse du comité de consultation permanent de la chaire de Recherche du Canada sur les enfants trans et leurs familles, je tenterai de mettre en valeur l'impact de l'implication des jeunes, face aux politiques qui les concernent, comme moyen individuel de résilience.

    Je ferai une présentation orale d'une quinzaine de minutes divisée en 2 volets:

    Le 1er volet portera sur l'impact de ma présence sur les institutions politiques de par mon implication auprès du CCP en suivant les développements des prochaines étapes législatives du projet de loi 2, jusqu'au moment de ma présentation.

    Le 2ième volet portera quant à lui, sur l'impact que mon exposition à la politique a directement sur moi, en tant que jeune trans non-binaire, comme moyen de résilience et comme fardeau.



Communications orales

Bloc 2 : Services sociaux et médicaux pour les jeunes trans et non-binaires

Présidence : Marie-Philippe Drouin
  • Communication orale
    Caractéristiques démographiques et psychosociales d'une cohorte d'enfants et d'adolescent.e.s suivi.e.s à la clinique interdisciplinaire de diversité de genre du CHU Sainte-Justine
    Dr Nicholas Chadi (Clinique de diversité du genre du CHU Sainte-Justine.), Dre Lyne Chiniara (Clinique de diversité du genre du CHU Sainte-Justine), Janie Kelley (UdeM - Université de Montréal), Sophie Marsolais (Clinique de diversité du genre CHU Sainte-Justine), Valérie Taillefer (Université de Sherbrooke. Auxiliaire de recherche, Clinique de diversité du genre CHU Sainte-Justine.)

    La demande pour des soins pédiatriques trans-affirmatifs est en augmentation rapide au Québec, mais ceux-ci demeurent rares et difficiles d’accès. Souhaitant répondre à ce besoin, la clinique interdisciplinaire de diversité de genre du CHU Sainte-Justine a offert des soins à plus de 350 enfants et adolescent.e.s depuis sa création en 2016.

    L’objectif de cette étude rétrospective, réalisée à partir d’une revue de dossiers médicaux, est de décrire les caractéristiques démographiques et psychosociales des jeunes ayant été vu.e.s pour une première consultation médicale à la clinique entre le 1er novembre 2016 et le 31 mai 2021.

    Parmi les 279 jeunes inclus.e.s dans cette étude, 29,4% sont de sexe masculin assigné à la naissance. L’âge moyen, au moment de la consultation initiale, était de 14,4 ans (intervalle 4,-18,3 ans). À ce même moment, plus de la moitié des jeunes avaient déjà reçu au moins un diagnostic lié à leur santé mentale et plus d’un.e jeune sur 10 avait déjà fait une tentative suicidaire.

    Tel que rapporté dans d’autres cohortes d’enfants et adolescent.e.s suivi.e.s à une clinique de diversité de genre, les jeunes fréquentant la clinique du CHU Sainte-Justine présentent une prévalence élevée d’enjeux de santé mentale au moment de la prise en charge. Comprendre et agir sur les facteurs contribuant à la détresse psychologique des jeunes ayant une identité de genre créative est primordial pour pouvoir leur offrir des soins de santé adaptés à leurs besoins.


  • Communication orale
    Un soutien social en chantier : l’expérience de jeunes TNB recevant des soins médicaux d’affirmation de genre
    Vanessa Fortier-Jordan (UdeM - Université de Montréal)

    Les jeunes trans et non binaire (TNB) d’aujourd’hui représentent la première cohorte générationnelle à pouvoir affirmer leur identité de genre tant légalement que médicalement avant d’avoir atteint l’âge de la majorité. Et malgré une vision de plus en plus inclusive de la transitude par la société québécoise contemporaine, diverses formes de victimisation continuent d’être subies. L’expérience spécifique de jeunes qui sont en processus de débuter ou ont entrepris des traitements médicaux d’affirmation de genre demeure peu connue. Cette communication orale cherche à mieux comprendre l’expérience de soutien social de ces jeunes en examinant différentes formes d’apport et de tensions. S’inscrivant dans un projet canadien plus vaste (Pullen Sansfaçon et al., IRSC 2016- 2019), une analyse de données secondaires examine les récits de 12 jeunes TNB de 13 à 17 ans d’une clinique Montréalaise. L’emploi d’une perspective écosystémique procure une vision globale de leurs expériences où les multiples composantes de leur environnement social sont perçues de façon interactive et intégrée. Les résultats soulèvent la variabilité des parcours, mais aussi la complexité du soutien social offert aux jeunes TNB recevant des soins médicaux d’affirmation de genre. Alors que de multiples formes de soutien sont observées, des tensions tournent aussi autour de normes traditionnelles de genre et exposent des lacunes systémiques nuisibles au bien-être des jeunes.


  • Communication orale
    Préservation de la fertilité et transitude : facteurs qui influencent la prise de décision chez les jeunes trans et non-binaires
    Thalie (elle) Pilon (Université du Québec en Outaouais), Rebecca (tous les pronoms) Angele (Université Laval), Marie-Philippe (iel) Drouin (Université Laval), Kévin Lavoie (Université Laval), Maxime Plante (Université Laval)

    La question de la préservation de la fertilité se pose à un moment charnière du développement des jeunes trans et non-binaires. En effet, leur passage à la vie adulte s’effectue dans un parcours de transition souvent empreint d’adversité, mais à un âge où le désir d’être parent est rarement ressenti ni même projeté au moment de prendre la décision de congeler ou non ses gamètes. Pour autant, cette décision n’est pas anodine, puisqu’elle pose l’enjeu de l’arrêt temporaire de la transition médicale. Un report ou une suspension du traitement d’hormonothérapie est dès lors susceptible de causer une progression de la puberté et de provoquer des changements corporels jugés indésirables pour certains jeunes et, incidemment, d’exacerber leur détresse liée à la dysphorie de genre. Bien qu’ils puissent reconnaître le besoin de transition immédiate de leur enfant, les parents peuvent aussi exercer une certaine pression pour infléchir la décision, sous prétexte que leur enfant n’est pas suffisamment mature ou n’a pas le recul nécessaire pour prendre une telle décision. Dans le cadre de cette communication, nous présentons des résultats préliminaires d’une étude qualitative ayant permis de recueillir le point de vue de onze jeunes trans et non-binaires et de seize parents au Québec. Nous identifions plus particulièrement les facteurs individuels, familiaux, institutionnels et normatifs qui influencent la prise de décision en matière de préservation de la fertilité.


  • Communication orale
    Conservations de gamètes lors des parcours médicaux d’affirmation de genre chez les adolescent.e.s et jeunes adultes : Consultations d’information au CECOS de Jean Verdier
    Bennani Smires Badria (Service d'Histologie-Embryologie, Cytogénétique, Biologie de la Reproduction/CECOS, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Site Jean Verdier, 93143 Bondy Cedex, France.), Florence Eustache (Service d'Histologie-Embryologie, Cytogénétique, Biologie de la Reproduction/CECOS, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Site Jean Verdier, 93143 Bondy Cedex, France.), Nicolas Mendes (Assistance publique des hopitaux de paris), Solmaz Sarandi (Service d'Histologie-Embryologie, Cytogénétique, Biologie de la Reproduction/CECOS, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Site Jean Verdier, 93143 Bondy Cedex, France.)

    Des personnes engagées dans un parcours médical d’affirmation de genre peuvent être concernés dès l’âge de 12 ans pour recevoir une information des possibilités de conservation des gamètes, avant de débuter un traitement potentiellement à risque pour la fertilité.

    Dans notre centre, un parcours de soin a été mis en place pour les jeunes, les parents et les adultes afin de recevoir toutes les informations concernant les modalités de prélèvement, de congélation, de préservation et d’utilisation. En 2018, le CECOS (Centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme) de l’hôpital Jean Verdier a rencontré 89 personnes trans, 51 femmes trans et 38 hommes trans.

    L’âge moyen était de 23,2 ans pour les femmes trans et 17 ans pour les hommes trans. A l’issue du parcours de soin proposé, 60% de femmes trans ont réalisées une conservation de spermatozoïdes, et 18% des hommes trans ont conservés leurs ovocytes.

    De notre expérience, il apparait que les consultations d’information de préservation de fertilité auprès des jeunes trans ont à : s’ajuster au niveau des capacités des jeunes à prendre en considération les enjeux de fertilité actuels et pour leurs avenirs ; à médiatiser les échanges entre les parents et le jeune ; et à réduire les effets d’influences du professionnel dans la décision.

    Ces éléments invitent à développer une réflexion des pratiques d’accompagnements en préservation de fertilité des mineurs pour les jeunes personne trans, et leurs familles.



Communications par affiches

Dîner et session d’affiches

  • Communication par affiche
    Traitements pharmacologiques d’affirmation du genre parmi une cohorte d'enfants et d'adolescent.e.s suivi.e.s dans une clinique interdisciplinaire de diversité de genre
    Dre Lyne Chiniara (elle) (endocrinologue pédiatrique et co-directrice de la Clinique de diversité du genre du CHU Sainte-Justine.), Janie Kelley (elle) (doctorante en médecine, candidate à la maîtrise en éthique clinique à l’Université de Montréal. Auxiliaire de recherche, Clinique de diversité du genre CHU Sainte-Justine.), Dr Nicholas Chadi (il/lui) (pédiatre spécialisé en médecine de l’adolescence et co-directeur de la Clinique de diversité du genre du CHU Sainte-Justine.), Sophie Marsolais (elle) (doctorante en médecine, candidate à la maîtrise en éthique clinique à l’Université de Montréal. Auxiliaire de recherche, Clinique de diversité du genre CHU Sainte-Justine), Valérie Taillefer (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les traitements pharmacologiques d’affirmation du genre (ex. bloqueurs pubertaires et hormonothérapie affirmative) sont souvent discutés lors de la visite initiale de jeunes recevant des soins médicaux reliés à leur identité de genre.

    Cette étude rétrospective basée sur la revue de 279 dossiers médicaux de jeunes suivi.e.s à la clinique de diversité de genre du CHU Sainte-Justine a pour objectif de décrire les effets désirés par les jeunes avant l’initiation de bloqueurs hormonaux ou de l’hormonothérapie pour ensuite les comparer avec les effets observés au fil du temps.

    Pendant la période de suivi, 47% des jeunes ont reçu une prescription pour un bloqueur de puberté et 33% pour une hormonothérapie masculinisante (testostérone) ou féminisante (œstrogène). Chez les jeunes assigné.e.s fille à la naissance prenant de la testostérone (n = 76), les effets les plus désirés avant le début de la prise d’hormones étaient la mue de la voix (93,1%), et l’augmentation de la pilosité faciale/corporelle (77,6%) et de la masse musculaire (27,6%). Les analyses sur les effets observés rapportés lors des visites de suivi sont actuellement en cours.

    Une proportion importante des jeunes suivi.e.s à la clinique de diversité de genre du CHU Sainte-Justine reçoit des traitements pharmacologiques d’affirmation du genre. Nos analyses actuelles et futures permettront de mieux cerner les attentes et les besoins spécifiques des jeunes quant à ces traitements et aux effets de ceux-ci sur leur bien-être.

    ▶ Vidéo Affiche

Communications orales

Bloc 3 : La « détransition » et les théories psychologiques classiques

Présidence : Marie-Philippe Drouin
  • Communication orale
    Regard critique sur les théories psychologiques classiques du développement de l’identité de genre
    Denise Medico (Université du Québec à Montréal), Laurence Vanasse (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le développement de l’identité de genre à l’enfance est généralement conçu en fonction de quelques théories dominantes en psychologie. Ces théories expliquent comment les enfants incorporent des identités féminines et masculines or elles sont inappropriées pour penser le développement de l’identité de genre chez les personnes non cisgenre. Comme Sironi (2003), nous postulons qu’elles induisent des formes de maltraitance dans les milieux de la santé mentale et même plus largement. L’objectif de notre présentation est de proposer une perspective critique sur ces théories afin de dégager une possibilité de construire des théories plus adaptées. Nous aborderons la théorie cognitive-comportementale de Kohlberg (1966), la théorie du schéma de genre (Martin & Halverson, 1981 ; Bem, 1981), la théorie sociale-cognitive de Bussey et Bandura (1999) et l’approche multifactorielle (Spence, 1993 ; Egan et Perry, 2001). Nous dégagerons pour chacune les écueils théoriques et méthodologiques qui les rendent inadaptées pour penser le genre de manière plus fluide et moins binaire, ainsi que pour comprendre le développement des enfants non cisgenres.


  • Communication orale
    « Détransition », « désistance » ou « discontinuation » : contextualisation et regard critique sur un phénomène en émergence
    Annie Pullen Sansfaçon (UdeM - Université de Montréal)

    Au cours des dernières années, les parcours de jeunes ayant arrêté leur transition ont gagné une visibilité croissante. Plusieurs termes sont employés pour désigner ce phénomène, tels que « détransition », « désistance » ou « discontinuation ». Des événements comme l’affaire « Tavistock VS Keira Bell » en Grande-Bretagne, ou encore les Tweets transphobes de J.K. Rolling en 2020 semblent avoir amplifié la médiatisation de ces parcours discontinués (voir la conférence de Millette et al. à la WAS, 2021). Dans le milieu de la recherche également, le sujet suscite de plus en plus d’intérêt. Cependant, il s’agit encore d’un phénomène mal défini, parfois instrumentalisé pour servir des causes politiques allant à l’encontre des approches trans-affirmatives. Comment alors étudier les parcours de jeunes qui arrêtent leur transition de manière critique et contextualisée ? Cette présentation permettra de remettre en contexte l’usage de termes comme « détransition », « désistance » ou « discontinuation » tous en amorçant une réflexion sur leur sens et leur portée. Nous discuterons également de l’importance d’étudier ce phénomène selon une posture critique et trans-affirmative.

  • Communication orale
    Regards sur les difficultés vécues lors de la transition chez les jeunes ayant « détransitionné »
    Annie Pullen Sansfaçon (Université de Montréal et Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles), Morgane Gelly (Université de Montréal et Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles), Marie-Christine (佩雨) Savard (UdeM - Université de Montréal)

    Les caractéristiques propres aux parcours des jeunes qui discontinuent leur transition de genre demeurent encore peu connues à ce jour. Dans les dernières années, plusieurs études se sont intéressées aux difficultés vécues par les jeunes durant leur transition (médicale, sociale et/ou légale). Cependant, encore peu de recherches ont mis en relief les défis propres aux parcours des jeunes detrans. Or, mieux comprendre leurs expériences pourrait permettre d’accompagner plus adéquatement ces jeunes avec des parcours identitaires encore méconnus. Cette communication présente les données amassées auprès de 20 jeunes provenant de sept pays différents et ayant un parcours de transition discontinué relativement aux difficultés et défis rencontrés par les jeunes participant.e.s durant leur première transition. L’analyse thématique de Braun et Clarke fut employée afin d’analyser les données recueillies. La communication présentera quelques résultats préliminaires concernant les difficultés de nature extrinsèque et intrinsèque rencontrées par ces jeunes, avant d’être mis en dialogue avec la littérature plus générale sur les enjeux et défis rencontrés par les jeunes trans et non-binaires.


  • Communication orale
    Dé*transitions : mise en dialogue des discours sur les parcours de jeunes qui discontinuent une transition de genre
    Mélanie Millette (UQAM), Denise Médico (UQAM et Centre de santé Meraki), Alexandre Baril (UOttawa), Morgane Gelly (UdeM - Université de Montréal), Morgane Gelly (UdeM), Rosalie Gravel (UdeM - Université de Montréal), August Paradis (UdeM - Université de Montréal), Edith Paré-Roy (UQAM - Université du Québec à Montréal), Tommly Planchat (UdeM - Université de Montréal), Annie Pullen Sansfaçon (UdeM), Françoise Susset (Centre de santé Meraki), Olivier Turbide (UQAM)

    Ces dernières années, on assiste à une médiatisation grandissante du phénomène de « détransition ». Souvent, les profils et parcours de dé*transition qui sont mis en scène dans la presse écrite suivent une rhétorique critique à l’égard des approches transaffirmatives, notamment en mettant de l’avant les notions de regret, d’erreur ou de retour en arrière. Mais ces témoignages reflètent-ils fidèlement les parcours de dé*transition ? En 2020, nous avons lancé un projet de recherche en 3 volets qui vise à étudier les discours sur la dé*transition afin de mieux comprendre et définir ce phénomène. Nous avons recueilli des données sur trois types de discours : celui des médias à partir d’un corpus de presse internationale composé de 192 articles publiés entre le 1er juin 2017 et le 31 décembre 2020 ; celui des professionnel·le·s travaillant auprès de jeunes trans grâce à un questionnaire auquel 61 participant·e·s ont répondu dont 39 ayant rencontré des jeunes qui ont discontinué une transition ; et celui de jeunes ayant discontinué leur transition par le biais de 20 entrevues. Cette présentation mettra en dialogue les dernières données recueillies sur les parcours et profiles de dé*transition. Nous verrons que derrière l’apparente homogénéité des profils présentés par les médias, les parcours de dé*transition peuvent être très divers, non seulement d’après les observations des professionnel·le·s, mais aussi d’après les récits des jeunes elleux-mêmes.



Communications orales

Bloc 4 : Défis et difficultés vécues par les jeunes trans et non-binaires

  • Communication orale
    Expérience de différentes formes d’abus et de violences vécus par les jeunes trans et non binaires au Québec
    Ace Chan (UBC school of Nursing), Lyne Chiniara (CHU Sainte-Justine), Nicholas Chadi (CHU Sainte-Justine), Naomie-Jade Ladry (UdeM - Université de Montréal), Annie Pullen Sansfaçon (Université de Montréal), Elizabeth Saewyc (UBC school of Nursing), Ashley Taylor (UBC school of Nursing)

    Les jeunes qui s’identifient comme étant trans ou non-binaires (TNB) sont plus à risque de vivre différentes formes de discriminations et de violences que leurs pairs cisgenres (Médico et Pullen Sansfaçon, 2017 ; Weinhardt et al., 2019). Celles-ci se produisent à la fois dans le privé et dans le public (Rogers, 2021). Cette communication présente les résultats de l’enquête canadienne sur la santé des jeunes TNB menée en 2019 auprès de 1519 jeunes TNB âgés de 14 à 25 ans et vise à examiner spécifiquement les types d’abus et de violences vécus par ces jeunes au Québec. Les données de 220 jeunes TNB résidant au Québec ont été analysées spécifiquement pour mettre en lumière leurs expériences et mieux identifier leurs besoins. Les données montrent que les jeunes TNB aux Québec ont déjà vécu plusieurs expériences de violence ou d’abus : 19,3 % ont dit avoir été physiquement blessé.e par un.e membre de la famille ; 16,8 % avoir été témoin de violence dans la famille ; 44,1 % rapportent avoir été abusé.e sexuellement et 25,8 % avoir déjà été victime de cyberintimidation. La communication présentera également le portrait des jeunes TNB afin de mieux comprendre leur contexte. Enfin, la présentation offrira quelques réflexions afin de mieux agir contre ces situations de violence et d’abus.


  • Communication orale
    Association entre discrimination, violence et santé chez les jeunes transgenres et non binaires parmi les PANDC au Canada
    Ace Chan (they/them/theirs) (Stigma and Resilience Among Vulnerable Youth Centre), Annie Pullen Sansfaçon (UdeM - Université de Montréal), Elizabeth Saewyc (Stigma and Resilience Among Vulnerable Youth Centre)

    Grâce à la mise en place de mesures de soutien scolaires inclusives comme le programme SOGI 123 dans l’Ouest canadien, la stigmatisation, la discrimination et la violence envers les élèves des minorités sexuelles et de genre ont diminué, mais demeurent. Au cours des dernières années, la recherche montre les effets néfastes de la discrimination et de la violence sur la santé des jeunes transgenres ou non binaires (TNB). Toutefois, la plupart des études n’abordent pas la perspective intersectionnelle. Les jeunes transgenres et non binaires des communautés noires, autochtones ou de couleur peuvent être victimes de racisme et de discrimination sexuelle.

    Nous avons utilisé les données d’une enquête nationale menée en ligne en 2019 en français et en anglais sur la santé des jeunes transgenres et non binaires canadiens pour nous attarder sur les 390 participants (26 %) qui se sont déclarés comme PANDC. Six différents types de discrimination et de violence ont été utilisés comme variables explicatives de la santé physique et mentale perçue, des indicateurs distincts de la santé mentale et de renonciation aux soins de santé.

    Dans cette présentation, nous discuterons de la nécessité de doter les programmes et les politiques qui soutiennent les jeunes TNB d’une approche intersectionnelle afin d’éviter de les marginaliser davantage parmi les PANDC.

  • Communication orale
    Portrait des habitudes de consommation de jeunes trans et non-binaires du Québec et exploration des liens avec le stress minoritaire
    Julie Christine Cotton (elle/she) (Laboratoire inclusif de recherche et développement (LIRD)), Hakim Missoum (UdeS - Université de Sherbrooke), Sandy Nadeau (elle/she, accords féminins) (Faculté d’éducation)

    Des études américaines suggèrent que les jeunes TNB peuvent présenter davantage de problèmes de consommation d’alcool et de drogues par rapport aux jeunes cisgenres (Eisenberg et coll., 2017). Ces prévalences s’expliqueraient en partie par les expériences de stress minoritaire rencontrées dans différentes sphères de leur vie (Keuroghlian et coll., 2015). Au Québec, on constate toutefois un manque de connaissances sur les habitudes de consommation des jeunes TNB, de même que l’influence du stress minoritaire dans ces habitudes.

    Pour pallier ce constat, des données inédites seront utilisées en provenance de la récente enquête menée en 2021 par le Laboratoire inclusif de recherche et développement de l’Université de Sherbrooke. Un total de 157 jeunes LGBTQ+ de 14 à 17 ans - dont 108 jeunes TNB - ont complété une majorité d’items de la Grille de dépistage de consommation problématique d’alcool et de drogues chez les adolescent.es (DEP-ADO) (Germain et al., 2016). L’échelle de mesure Outland (2016) a aussi été utilisée afin de mesurer différentes composantes du stress minoritaire.

    Les résultats permettront de brosser le portrait des habitudes de consommation des jeunes TNB et de voir si celles-ci diffèrent des jeunes cisgenres de l’échantillon, en plus d’explorer de potentielles associations avec les composantes du stress minoritaire.

    La discussion permettra de réfléchir à des avenues d’amélioration des offres de services en dépendance auprès des jeunes TNB au Québec.

  • Communication orale
    Comportements d'adaptation et soins autoadministrés pour augmenter le bien-être chez les adolescents trans et de la diversité des genres en cliniques : Une étude mixte
    Greta Bauer (Université Western), Sandra Gotovac (Université Western), Annie Pullen Sansfaçon (UdeM - Université de Montréal), Gagan Singh (Université de Toronto), Sara Todorovic (Université Western)

    Contexte. Les soins médicaux d'affirmation du genre (SMAG) sont connus pour améliorer la santé mentale des jeunes trans et non-binaires (TNB). Il existe cependant peu de données les comportements qui sont adoptés par ces jeunes pour se sentir mieux.

    Méthodes. Cette recherche combine les données de jeunes TNB dans cliniques SMAG canadiennes. L’étude de cohorte prospective de jeunes de moins de 16 ans (N=174), et une étude qualitative avec dyades jeunes-parents de jeunes de 9-17 ans (N=36). Une analyse en classe latente et des tests de chi-carré ont performés. Les données qualitatives ont été préalablement codées à l’aide d'une analyse thématique et intégrée pour détailler les résultats quantitatifs.

    Résultats. L’analyse révèle 5 classes: 1)Comportements d'évitement, d'automutilation, consommation d'alcool et modification de documents juridiques; 2)comportements diversifiés non évitant et d'automutilation; 3)comportements d'évitement, d'automutilation et consommation de nicotine/substances; 4)comportements d'adaptation atypiques axés sur le genre; et 5)comportements d'évitement d’espaces genrés et d'automutilation. Il y a des différences significatives entre la classe 2 et chacune des 4 autres classes pour le sexe assigné à la naissance, et aussi pour les antécédents d'immigration entre les classes 2 et 5.

    Discussion. Identifier les profils comportementaux peut servir de base à des interventions et des soutiens afin de promouvoir des stratégies d'adaptation saines.


Réseautage

Lancement Trans-diversité 2 : santé et services sociaux