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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

L’autonomie est une des grandes finalités de l’éducation. Au Québec, dès l’éducation préscolaire, le programme de formation aborde la question de l’autonomie en lien avec la motricité des enfants et leur capacité à poser des gestes sans aide. Ensuite, au primaire et au secondaire, l’autonomie est présente dans toutes les disciplines. Elle est notamment en lien étroit avec la pensée autonome et critique (PFEQ, 2001) qu’il s’agit de développer chez les élèves, mais aussi avec les styles et les stratégies d’apprentissage, la motivation, les facteurs affectifs, etc. Elle constitue donc une des prémisses de la réussite scolaire (Arapi, Pagé et Hamel, 2018). Lahire (2001) fait la distinction entre une autonomie politique, que l’on retrouverait dans l’interaction d’un individu avec ses pairs en tenant compte des règles sociales, et une autonomie cognitive, qui se développe et se reflète dans des pratiques scolaires, telles que la lecture silencieuse, la recherche d’information, etc. (Lahire, 2001), et qui renvoie davantage aux prises de décisions dans l’apprentissage. Ayant en vue les bouleversements récents attribuables à la crise sanitaire, en ce qui concerne les habitudes d’étude des élèves et les pratiques pédagogiques des enseignant‑e‑s, il nous paraît essentiel de réfléchir autour des bonnes pratiques et des dispositifs susceptibles de développer l’autonomie chez les élèves du préscolaire, du primaire et de secondaire. Nous nous proposons de débattre autour des questions suivantes :

  • Quelles conceptions de l’autonomie les différents acteurs éducatifs privilégient-ils?
  • Comment sensibiliser les différents acteurs (personnel scolaire, parents, intervenants, etc.) à favoriser le développement de l’autonomie des élèves?
  • Comment apprendre aux élèves à être autonomes dans leur apprentissage? Quelles stratégies prioriser, en fonction de la discipline enseignée et du niveau d’étude?
  • Quel est le rôle des élèves dans cette quête d’autonomie?

Bibliographie

Auzoult, L. (2008). « L’autonomie, conceptions et pratiques », Pratiques psychologiques, 14(2), 237-245.

Borg, S. (2019). « Language learner autonomy in a tertiary context: Teachers’ beliefs and practices ». Language Teaching Research, 23(1), 9-38.

Boud, D. (2012). Developing student autonomy in learning. Routledge.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Bloc 1

  • Communication orale
    Autonomie organisationnelle, procédurale et cognitive de l’élève dans l’apprentissage : l’apport de la pédagogie alternative
    Enkeleda Arapi (UdeM - Université de Montréal)

    L’autonomie est essentielle pour renforcer la motivation des élèves (Ryan et Deci, 2000) et favoriser la réussite scolaire. La pédagogie alternative accorde une place importante à l’autonomie de l’élève (Koh et Frick, 2010). Or, peu de recherches ont examiné la perception qu'ont les enseignants de l’autonomie de l’élève et les stratégies mises en place pour favoriser cette autonomie dans les écoles de pédagogie alternative. Cette communication vise à comprendre comment les enseignants conçoivent et favorisent l’autonomie de l’élève. Plus précisément, quelle est la conception de l’autonomie chez les enseignants de la pédagogie Montessori et les stratégies mises en place pour favoriser l’autonomie chez l’apprenant dans l’environnement Montessori ? La méthode d’analyse privilégiée est une approche qualitative d’analyse de contenu (Miles et Huberman, 2009). Une grille d’analyse a été élaborée d’après le modèle de Stephanou et al., (2004) regroupant les caractéristiques de l'autonomie selon trois catégories : organisationnelle, procédurale et cognitive. À la lumière des résultats, les enseignants estiment que l’autonomie peut être favorisée en offrant aux élèves des choix et des occasions de prise de décision sur les procédures et l'organisation des apprentissages, et en encourageant les élèves à résoudre les problèmes de manière indépendante.

  • Communication orale
    Autonomes pour décider de leur avenir ? Le rôle des parents immigrants roumains concernant l’orientation scolaire de leurs jeunes
    Sofia Arsenii (Université Laval), Annie Pilote (Université Laval)

    Au Québec, l’orientation scolaire et professionnelle des jeunes commence depuis le secondaire (à quatorze et ensuite à quinze ans) et se perpétue au niveau postsecondaire (cégep et université) (Picard et al, 2016). Les difficultés liées à l’orientation (ex. l’indécision vocationnelle) auxquelles font face les jeunes, y compris ceux issus de l’immigration, quel que soit l’étape scolaire, est une épreuve à la fois pour eux ainsi que leurs familles (Kanouté et al., 2008). Certains parents immigrants, porteurs des aspirations scolaires et professionnelles au regard de leurs enfants, considèrent nécessaire de les accompagner dans les choix à réaliser et jouent un rôle central dans ce processus (Pilote et al, sous presse). Il devient donc pertinent de se questionner, d’une part sur la manière donc les parents immigrants interviennent dans le choix des séquences des mathématiques et des sciences pour la quatrième et la cinquième année du secondaire de leurs jeunes. D’autre part, nous nous questionnons sur le soutien à l’autonomie des pratiques parentales dans le processus de prise de décision. Cette présentation a pour objectif d’offrir des éclaircissements à ces questionnements, en puisant sur des données qualitatives issue d’une recherche portant sur dix-sept familles immigrantes roumaines (parents et jeunes) en contexte montréalais.

  • Communication orale
    Autonomie, silence et parole parcimonieuse : réflexions menées à partir de l’analyse des pratiques interactionnelles des jeunes enfants et des éducatrices des CPE de Kuujjuaraapik
    Ariane Benoit (Université Laval)

    Depuis 1981, les jeunes enfants du Nunavik fréquentent les centres de la petite enfance. Au sein de ces établissements, l’inuktitut, l’anglais et parfois le français sont d’usage et la majorité du personnel est d’origine inuit. Pour autant, ces structures institutionnelles diffèrent des conditions d’apprentissage constitutives de l’éducation en milieux inuit avant la période de tentative d’assimilation. Sans chercher principalement à distinguer les pratiques éducatives favorables à l’autonomie avant et après cette période, il est proposé de partager les résultats d’une analyse de recherche doctorale relative à l’expression et à la transmission des valeurs au jeune enfant inuit à travers la parole et le silence. Ils sont tirés d’un travail ethnographique (observation participante et entrevues avec des mères et des éducatrices) réalisé en 2013 et en 2014 dans les CPE de Kuujjuaraapik et de Kuujjuaq. Nous explorerons le processus par lequel l’autonomie de l’enfant est développée lors des interactions entre les enfants, et entre les éducatrices et les enfants. Nous verrons que l’usage des canaux de communication verbaux et non verbaux octroient une place de choix au silence et à la parole parcimonieuse. L’autonomie nécessaire pour devenir silatujuq, sage, ou isumataq, mature, s’appuie sur un processus éducatif laissant une grande capacité d’action à l’enfant et traduit une conception de l’éducation pérenne, fine et respectueuse du rythme de l’enfant.

  • Communication orale
    Enseigner l’histoire à distance : un défi pour l’autonomie des enseignant.e.s québécoises au secondaire ?
    Jean-Louis Jadoulle

    Au printemps 2020, l’irruption de la pandémie a contraint les autorités éducatives québécoises à faire basculer les pratiques enseignantes du mode présentiel à un mode distanciel ou hybride. Entièrement inédite, cette situation s’est imposée dans un contexte où la plupart des enseignant.e.s ne disposaient pas d’une formation ni d’une expérience en matière d’enseignement à distance. L’injonction d’enseigner en ligne venait ainsi à la fois heurter l’autonomie professionnelle des enseignant.e.s. et solliciter celle-ci. Comment les enseignant.e.s d’histoire au secondaire ont-ils adapté leurs pratiques et composé avec cet impératif ? Quelles facteurs d’ordre personnel semblent avoir favorisé la transformation de leurs pratiques dans le sens de l’enseignement à distance ? Les éléments de réponse à ces questions seront extraits de données prélevées au moyen d’un questionnaire en ligne (n = 31) administré, entre avril et août 2021, auprès des enseignant.e.s d’histoire du Québec.


Dîner

Dîner


Communications orales

Bloc 2

  • Communication orale
    S’entr’apprendre pour devenir autonome dans la gestion de ses apprentissages dans un environnement malléable : capter l’expérience des élèves de trois écoles pilotes du N.-B.
    Mirelle Bertin-Post (District scolaire francophone Sud, N.-B.), Mario Chiasson (District scolaire francophone Sud, N.-B), Viktor Freiman (Université de Moncton)

    Le défi de préparer les élèves à un rôle actif et engagé dans la résolution de problèmes de notre monde numérique, demeure une préoccupation majeure du système scolaire au Nouveau-Brunswick (N.-B.), ce qui reflète bien sa récente initiative S’entr’Apprendre lancée par le District scolaire francophone Sud (DSFS, 2021). Ainsi, six écoles ont été transformés en un véritable « garage d’innovation » dans lequel les élèves et les enseignants s’engagent, en tant que cocréateurs, dans le processus d'enseignement-apprentissage permettant aux élèves d’apprendre dans un espace dynamique et flexible. Le projet mettra en lumière la nature des compétences sociales, technologiques et cognitives rendant les élèves aptes à résoudre de problèmes complexes de notre société de manière plus engagée et autonome. Menée par l’équipe du Réseau des partenaires CompeTI.CA en collaboration avec le DSFS notre étude cherche à (1) documenter les changements dans la façon d’enseigner et d’apprendre et (2) d’en dégager de nouvelles formes d’engagement des élèves leur permettant de créer, de valider et de partager leurs apprentissages. Quinze entretiens semi-dirigés, individuels ou en petits groupes ont été menés en avril-mail 2021 avec les élèves (14-16 ans)), les enseignants et les directions de trois écoles du projet. Notre communication partagera les premiers résultats de notre recherche portant sur l’autonomie de la gestion des apprentissages par les élèves.

  • Communication orale
    Lien entre l’autonomie perçue et la motivation de jeunes adultes en situation de décrochage post-secondaire en contexte de formation d’insertion professionnelle
    Charlotte Sannier-Bérusseau (Université Laval)

    L’andragogie présente plusieurs caractéristiques, parmi lesquelles l’importance de l’autonomie et les motivations (Knowles, 1968). Particulièrement, la motivation est favorisée lorsque l’enseignement favorise l’autonomie des apprenants et des apprenantes (Deci et al., 1981), notamment l’apprentissage par projet et le recours à des pratiques enseignantes d’expérimentation qui favorisent la perception de l’autonomie des élèves et le développement de la motivation intrinsèque (Sannier-Bérusseau, 2020). Dans le contexte d’une formation d’insertion professionnelle qui présente des caractéristiques similaires à un apprentissage par projet, nous explorons le lien, tel que rapporté par les jeunes adultes, entre leur autonomie perçue et leur motivation, afin de comprendre comment les pratiques enseignantes favorisent cette dernière et permettent la mise en œuvre de stratégies efficaces.

  • Communication orale
    Le projet « Coup d’œil sur le patrimoine », une porte d’entrée pour développer l’autonomie chez les élèves de secondaire
    Véronique Charlebois (Collège Héritage)

    Cette conférence rend compte d’un projet annuel rendu à la 10 édition, concernant l’exploration par des élèves du secondaire du patrimoine de la région de Châteauguay. Dans un premier temps, dans le cadre de leur cours d’histoire, une centaine d’élèves de 4e année de secondaire photographient différents éléments environnants (patrimoine religieux, architectural, militaire, industriel, naturel, etc.). Par la suite, ils doivent mener des recherches et écrire un texte qui explique la valeur patrimoniale de leurs photographies. Ensuite, dans un deuxième temps, les photographies et les textes qui les accompagnent sont explosés sur le site du musée Maison le Pailleur de Chateauguay, afin d’être consultés par le public – local et régional - qui vote son coup de cœur. Ces fragments d’histoire, photographiés et reconstruits et ensuite restitués à la communauté par des élèves de secondaire, eux-mêmes des habitants de la région, a un fort impact sur le public local, qui attend, année après année, découvrir des nouvelles façons de s’envisager comme acteurs de l’histoire. La conférence rend compte également du rôle formateur de ce projet, sur le plan scolaire et social, notamment en ce qui concerne l’autonomie dans la recherche de l’information.

  • Communication orale
    Apprendre à interpréter une œuvre d’art de manière autonome en classe d’histoire
    Catinca Adriana Stan (Université Laval)

    L’utilisation des œuvres d’art permet de questionner le passé tout en développant l’argumentation, le jugement et l’imagination des élèves. Cette conférence rend compte d’une recherche menée en 2021 dans une classe de 4e année de secondaire où une trentaine d’élèves ont analysé des affiches de guerre et d’autres œuvres d’art en utilisant notre grille d’analyse (Stan, 2019), qui combine la lecture esthétique et la lecture historique. Ainsi, pendant six séances, ils ont appris notamment à exprimer leur ressenti et à mieux contextualiser les documents analysés. La conférence rend compte de la manière dont la recherche a pu se faire en temps de pandémie, et présente également des résultats en ce qui concerne le développement des compétences d’analyse d’œuvres d’art chez des élèves de secondaire.