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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Les compétences interculturelles et transversales sont considérées comme cruciales dans la formation des professionnels de demain, aussi bien dans le cadre des mobilités professionnelles que pour l’avènement d’une société inclusive. Les recommandations politiques et éducatives internationales invitent à former des « intellectuels interculturels » (Livre blanc du Conseil de l’Europe, 2008) ou encore la « citoyenneté interculturelle » (UNESCO, 2013). Le développement des « compétences interculturelles » est devenu un objectif important du portefeuille des compétences des professionnels de l’éducation, de la formation et de l’intervention sociale et médico-sociale. Quel que soit le type de public concerné par les formations à l’interculturel, l’objectif est de former des individus capables « d’agir et de communiquer de manière efficace et appropriée dans des situations interculturelles pour atteindre leurs objectifs » (Berardo et Deardorff, 2012). La formation a un rôle clé à jouer dans la formation de professionnels sensibles et capables d’agir pour l’équité sociale, la démocratie participative et la tolérance.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Session 1

Discutant·e·s : Thierry Ardouin (Université de Rouen), Sondess Ben Abid Zarrouk (Université de Haute Alsace), Samira Bezzari (LARLANCO), Julie Bourdin (Université de Rouen Normandie), Hervé Breton (Université de Tours), Jorge Frozzini (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Nancy Gagné (TÉLUQ - Université du Québec), Paola Gamboa (Université Sorbonne Nouvelle), Abdelouahad Mabrour (Université Chouaib Doukkali), Angéline Martel (TÉLUQ - Université du Québec), Jerôme Mbiatong (Université Paris-Est Marne-la-Vallée), Emmanuel Nal (Université de Haute-Alsace), Bob W. White (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    Présentation de la problématique scientifique du colloque
    Thierry Ardouin (Université de Rouen), Thierry Ardouin (Université de Rouen Normandie)
  • Communication orale
    Développement des compétences interculturelles : entre instrumentalité et transformation en contexte
    Jerôme Mbiatong (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)

    Quelle forme de formation peut préparer adéquatement les professionnels/formateurs et les apprenants au type d’interaction interculturelle nécessaire dans des environnements caractérisés pars la diversité ? Alors que les approches conventionnelles proposent une formation axée sur l’acquisition de connaissances et compétences conduisant à une standardisation des pratiques (Rousseau, et collab., 2005), de plus en plus de chercheurs et formateurs issus de différents milieux insistent sur le développement d’approches plus réflexive se fondant sur le vécu et l’expérience des participants. Interrogeant la pertinence de produire un référentiel de compétences présenté comme des produit finis immuables cette communication envisage les compétences interculturelles comme des cadres complexes et dynamique exigeant des pédagogies réflexives qui reconnaissent la culture comme complexe et évolutive. Prenant appui sur la théorie de l'apprentissage transformatif nous examinons des indices utiles quant aux conditions dans lesquelles l'apprentissage des apprenant se produit, en particulier dans des contextes d'apprentissage par l'expérience (Mezirow 1991). La communication repose sur un projet d’innovation pédagogique impliquant des étudiants en sciences de l’éducation. On voit que le développement des compétences interculturelles advient par une transformation conjointe des connaissances, des attitudes et des aptitudes de l’apprenant rendu possible par une activité réflexive.

  • Communication orale
    La compétence interculturelle : enjeux pour une transformation réciproque des identités professionnelles
    Sondess Ben Abid Zarrouk (Université de Haute Alsace), Emmanuel Nal (Université de Haute Alsace)

    La communication interroge le processus par lequel le développement d’une compétence interculturelle peut induire des évolutions de l’identité professionnelle. comment le soi peut-il réagir lorsqu’il est exposé à l’hétérogénéité de normes culturelles qui questionnent les siennes? L’individu élabore une identité professionnelle à partir de plusieurs groupes de référence (Tajfel,1979). En constituant un patrimoine de références et de représentations qui fonde les pratiques de l’individu, l’identité professionnelle n’est pas une remise en question aisée ; or, la compétence interculturelle reconfigure le système de références de l’individu. A travers ce que l’on pourrait appeler une forme d’espace potentiel, la compétence interculturelle a vocation à ouvrir un espace transactionnel, où l’interaction devient possible dès lors que chacun n’érige plus son système de références en absolu. Mais cette transformation réciproque suppose un rapport souple à l’identité ; notre propos est ici que la formation à la compétence interculturelle peut mettre à profit les catégories ricoeuriennes de mêmeté et d’ipséité comme propédeutiques à l’accueil d’altérités culturelles par l’individu.

    Nous rapporterons ces éléments théoriques à l’expérience des échanges germano-maghrébins (Zarrouk, 2021) dans le cadre d’une coopération interculturelle qui a présenté un certain nombre de difficultés s’expliquant pour certain par un rapport à l’identité professionnelle plus assertorique qu’assertif.

  • Communication orale
    Situations d'interculturalité et compétences interculturelles : vers quels codes herméneutiques ?
    Hervé Breton (Université de Tours)

    Cette intervention concerne une recherche-action impliquant des ingénieurs de formation et dont la visée a été d’expérimenter des dispositifs intégrant des périodes de mobilité certifiante et la formalisation de compétences. A l'image des apprentis qui devaient au cours de la mobilité s’ajuster, devenir attentifs, demeurer accueillants au divers, s’émanciper des allants de soi, les ingénieurs de formation responsables de parcours de formation comprenant des phases d’immersion dans l’ailleurs ont dû forger des énoncés, inventer des cadres certifiants hybrides, initier des discussions avec leurs certificateurs de tutelle.

    L'enjeu concerne les manières d’appréhender et de nommer les savoirs et connaissances acquis, puis de les hiérarchiser au sein d’un système de valeurs qui fasse loi pour les acteurs concernés dans une situation d'interculturalité. La recherche-action aura donc conduit à travailler sur deux types de gestes : l’examen des acquis dans différents contextes, à l’international, dans le cadre de différents métiers, afin de le nommer et de les classifier ; l’examen des logiques qui fondent les cadres catégoriaux des référentiels certifiants pour en penser les possibilités de transformation. Ce sont ces deux gestes qui sont pensés comme constituants d’un code herméneutique à l’œuvre pour qui fait l’expérience de l’ailleurs, que l’on soit apprenti, formateur ou représentant d’une autorité certificatrice.

  • Communication orale
    Compétences interculturelles des infirmières obstétricales au Brésil
    Thierry Ardouin (Université de Rouen), Julie Bourdin (L’ingénierie des compétences interculturelles : l’ingenium en question acte et en acte ?)

    Dans le contexte du « paradoxe périnatal brésilien » (Diniz, 2009), la recherche porte sur la caractérisation de l’activité professionnelle et de formation des infirmières obstétricales de la ville de Belo Horizonte à travers l’analyse du travail réel et du travail prescrit. Elle interroge la professionnalisation et l’universalité de la maïeutique et vise une modélisation de celle-ci.

    Le cadre théorique est celui de l’interculturalité, de la professionnalisation, de la didactique professionnelle et de la compétence. La recherche qualitative s’appuie sur un corpus de 12 référentiels de compétences et de formations brésiliens et internationaux, 18 séquences d’observation et 24 entretiens d’infirmières, de professeurs, d’étudiants et de femmes. Issue de cette recherche plus large, la question de l’interculturalité est interrogée.

    Les résultats de la recherche permettent de caractériser une culture de la maïeutique et celle-ci révèle un corps de métier en pleine négociation et transaction sociale.

    La recherche met au jour deux dimensions de l’interculturalité des infirmières avec la coexistence d’une interculturalité sociale vis-à-vis des femmes qui accouchent, et d’une interculturalité professionnelle entre les professionnels intervenant en amont, pendant et après l’accouchement. Ces dimensions sont plus ou moins conscientes et exprimées. Ainsi se pose la question du renforcement des compétences interculturelles des infirmières et de l’ingénierie de formation à concevoir.

  • Communication orale
    La dimension interculturelle dans l'enseignement des langues. Cas de l’écriture hybride
    Abdelouahad Mabrour (Université Chouaib Doukkali)

    Cette communication s’inscrit dans le cadre des études interculturelles, plus particulièrement ce qui se rapporte à la notion d’« hybridité ». Je me limiterai à l’une de ses nombreuses manifestations : l’écriture bilingue (et/ou diglossique). Je tenterai de montrer la complexité de ce phénomène à partir d'un corpus constitué de textes tirés de productions littéraires d’auteurs marocains écrivant en français ou en arabe. La « mise en mot » de cette expérience (écriture dite bilingue (et ou diglossique) (intra) (inter) (trans) linguistique/culturelle qu'un certain nombre d'écrivains marocains laissent apparaître dans leurs productions met en avant les différentes facettes d’une polyphonie en devenir et exprime une personnalité sociale plurielle.

Communications orales

Session 2

Présidence : Jerôme Mbiatong (Université Paris-Est Marne-la-Vallée)
Discutant·e·s : Thierry Ardouin (Université de Rouen), Sondess Ben Abid Zarrouk (Université de Haute Alsace), Samira Bezzari (LARLANCO), Julie Bourdin (Université de Rouen Normandie), Hervé Breton (Université de Tours), Jorge Frozzini (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Nancy Gagné (TÉLUQ - Université du Québec), Paola Gamboa (Université Sorbonne Nouvelle), Abdelouahad Mabrour (Université Chouaib Doukkali), Angéline Martel (TÉLUQ - Université du Québec), Jerôme Mbiatong (Université Paris-Est Marne-la-Vallée), Emmanuel Nal (Université de Haute-Alsace), Bob W. White (UdeM - Université de Montréal)
  • Communication orale
    Formations des enseignant(e)s en didactique des langues. Quelle place pour les pratiques critiques et multimodales via le TICE dans la co-construction des sociétés inclusives ?
    Paola Gamboa (Université Sorbonne Nouvelle)

    Cette communication exposera les résultats d’une expérimentation auprès de 30 étudiant-e-s de licence en didactique du français langue étrangère, futur-e-s enseignant-e-s. Après l’accomplissement d’activités guidées et collaboratives via un MOOC plurilingue, les étudiant-e-s ont été invité-e-s à proposer une alternative de didactisation des répertoires des dimensions interculturelles (Gamboa Diaz, 20219). Une analyse initiale du contenu des productions écrites permet de constater un intérêt de la part des participant-e-s, qui dépasse l’enseignement-apprentissage des langues, pour s’attacher de façon plus générale à des questions sociétales vives appelant à la mise en place d’une didactique-pédagogique de l’altérité.

    L'exploration initiale s’intéressa à la catégorisation d’éléments qui seraient retenus comme signifiants pour une formation à l’altérité et à l’inclusion en didactique des langues et des cultures. Ces premiers apports permettront de mieux comprendre le profil des enseignant-e-s en devenir, les contextes d’enseignement dans lesquels ils /elles s’insèrent ou les savoirs et les compétences qu’ils / elles sont en mesure de mobiliser sur le plan de l’appropriation des langues, mais également des compétences liées à la gestion de classes au sein de sociétés où l’hétérogénéité est une norme et non pas une exception.

  • Communication orale
    Interactions interculturelles: analyse de situations dans les services publics en vue de formations
    Nancy Gagné (Université TÉLUQ), Angéline Martel (TÉLUQ - Université du Québec)

    La présente étude se penche sur les représentations portant sur la dimension interpersonnelle lors d’interventions en contexte interculturel par des intervenants-es de cinq services publics de la région métropolitaine de Montréal. Elle poursuit l’analyse du projet Traits d’union : compétences interculturelles en action; qui a pour objectif principal de recenser pour ces services, les éléments et conditions de formations visant le développement de compétences interculturelles. À l’aide du modèle de développement de la sensibilité interculturelle (MDSI) de Bennett et ses collègues (Anderson, Lawton, Rexeisen, & Hubbard, 2006; Bennett, 1986, 2009, 2017; Hammer, Bennett, & Wiseman, 2003) et de celui de la dimension interpersonnelle du développement de la maturité interculturelle de King et Baxter Magolda (2005) et Perez, Shim, King et Baxter Magolda (2015), nous effectuons une analyse de discours appuyée par une analyse statistique afin de dégager les tendances en regard des interactions dans un contexte interculturel. Les résultats montrent que les interactions interculturelles se divisent en quatre catégories de situations et que la maturité interactionnelle en contexte interculturel ainsi que le stade de développement interculturel des participants-es varient en fonction des situations mettant en lumière l’importance du contexte dans le design de formations.

  • Communication orale
    Les compétences interculturelles et la formation des employés municipaux : expériences et enjeu
    Jorge Frozzini (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Bob White (Université de Montréal)

    Les compétences interculturelles font de plus en plus l’objet d’un intérêt dans le monde municipal au Québec et ailleurs surtout du fait de la croissance urbaine et l’émergence de nouvelles formes de mobilité et de migration. La transformation à l’échelle municipale implique des situations de contact inédites et la transformation de l’image des villes et régions. Nous assistons à une « diversification de la diversité » incluant la diversité des statuts migratoires, l’accès ou non à des services, le genre, l’âge, les contacts transnationaux immédiats, les divers programmes migratoires, les réponses et les politiques qui varient d’une ville à une autre, etc. Dans ce contexte, les villes s’organisent pour répondre aux défis, entre autres, à l’aide de la formation de ses employés. Nous avons été appelés à accompagner des villes et des réseaux de villes pour participer à la création de formations destinées aux employés. Lors de cette communication, nous présentons notre expérience auprès de plusieurs municipalités ainsi que celle avec le programme des cités interculturelles du Conseil de l’Europe, pour terminer avec des réflexions à propos du processus, les difficultés rencontrées et les enjeux soulevés en ce qui concerne le développement des compétences interculturelles à l’échelle municipale. Enfin nous parlerons du type de compétences interculturelles à développer et la pertinence de l’approche interculturelle dans la lutte contre la discrimination dans le milieu municipal.

  • Communication orale
    De la formation aux compétences interculturelles : représentations et pratiques des formateurs interculturels
    Samira Bezzari (LARLANCO)

    Les études consacrées à la didactique interculturelle en milieu professionnel sont rares dans la littérature francophone. Aujourd’hui, ces recherches s’avèrent plus que jamais pertinentes surtout avec la mobilité des personnes pour des raisons professionnelles. Si dans le domaine académique ces études se font rares, le secteur des entreprises internationales a développé des formations continues en communication interculturelle pour répondre aux besoins des personnes œuvrant dans ce milieu « en réduisant ou en convertissant les différences vécues en différences compatibles » (Camilleri, 1999, p. 209). Il s’ensuit la nécessité de faire appel à des formateurs et formatrices en interculturel, « mais ceux-ci et celles-ci ne sont pas non plus exempt-es de stéréotypes et de préjugés, et de leurs actions peuvent parfois découler des situations conflictuelles » (Agbobly & Tremblay, 2019, p. 423).

    La contribution analyse les représentations et les pratiques des formateurs interculturels (dix entretiens individuels semi-directifs menés auprès des formateurs interculturels en France (6) et au Maroc (4)) quant à la conduite de la formation à l’interculturalité. Les gestes professionnels de ces acteurs ne contribuent-ils pas au développement des compétences interculturelles des formés. Nous postulons ainsi que l’approche interculturelle de et dans la formation peut avoir des retombées sur les représentations des formateurs et sur la conduite du dispositif de formation plus globalement.