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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Dans les pays en développement, l’accès aux outils de financement est une contrainte sérieuse pour les populations rurales. L’accès des populations rurales à des services financiers de qualité est d’autant plus un enjeu actuellement que la situation alimentaire mondiale est menacée par l’occurrence d’événements climatiques extrêmes et par l’avènement de situations de conflits armés et de crises sanitaires. S’il est connu de longue date que l’accès aux services financiers est un levier important de développement des populations rurales, deux caractéristiques nouvelles viennent toutefois renouveler ce champ de recherche :

  • La première est que de nouveaux outils et services financiers ont été développés au cours des dernières années et pourraient mieux correspondre aux réalités de terrain, notamment dans la capacité de ces outils à limiter les risques de défaut de paiement. Il s’agit entre autres des outils de crédit stockage dans lesquels l’immobilisation d’une partie de la production tient lieu de nantissement du crédit, et des outils de crédit assurance, dans lesquels la souscription à une assurance agricole garantit à l’établissement bancaire qu’en cas d’incapacité du producteur à rembourser son crédit, l’indemnité versée par l’assurance peut être utilisée pour solder le crédit.
  • La deuxième est que les approches expérimentales viennent renouveler le champ de l’économie du développement et que les essais aléatoires contrôlés sont de plus en plus mis en avant dans les projets de développement rural, offrant la possibilité de plus de rigueur dans l’établissement de relations de causalité entre l’adoption d’outils financiers et les conditions de vie des populations.

De nouveaux produits, outils et services financiers ont en effet été conçus dans une perspective systémique et de chaîne de valeur, dans laquelle les acteurs autres que les producteurs et les institutions financières sont parties prenantes : combinaison de produits et services financiers avec une meilleure organisation et mise en relation des acteurs clés des chaînes de valeur agricoles, développement de programmes d’éducation financière et travail en parallèle sur la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles et environnementales pour faire face aux effets des changements climatiques. L’hypothèse sous-jacente est qu’une meilleure prise en compte des contraintes et des opportunités de l’environnement biophysique, économique et social du milieu aboutira à de meilleurs résultats pour les bénéficiaires.

Nous tenterons de répondre aux questions suivantes : quels sont les enjeux liés à la mise en œuvre et au déploiement d’innovations conçues dans une logique systémique et de chaîne de valeur dans la microfinance rurale? Comment de telles innovations compromettent-elles l’accès et l’adoption de nouveaux produits et services financiers? Quelles sont les répercussions de telles innovations sur les conditions de vie des populations rurales (revenus, sécurité alimentaire, etc.)?

Remerciements :

L’équipe d’organisation tient à remercier le Centre de Recherche en économie de l’Environnement, de l’Agroalimentaire, des Transports et de l’Énergie (CREATE), le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et Développement international Desjardins (DID), pour leur parrainage de cet événement.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue et introduction sur les enjeux théoriques et empiriques du thème du colloque

  • Communication orale
    Mot de bienvenue et introduction sur les enjeux théoriques et empiriques du thème du colloque
    Ibrahima Bocoum (Université Laval), Élodie MAÎTRE D'HOTEL (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Montpellier, France), Lota D. Tamini (Université Laval, Québec, Canada)

Communications orales

Innovations en matière de financement des activités en milieu rural

  • Communication orale
    L’expérience de Développement international Desjardins (DID) sur l’inclusion financière des femmes
    Marie Claire Duguay (Développement international Desjardins)

    Depuis plus de 50 ans, Développement international Desjardins (DID) a pour mission d’accroître l'autonomie économique des populations moins favorisées en leur donnant accès à des services financiers diversifiés et sécuritaires, comme l'épargne et le crédit.

    Pour renforcer véritablement le pouvoir économique des femmes, toute stratégie d'inclusion financière doit s'employer à lever les obstacles systémiques qui limitent leur accès aux ressources financières et productives, aux marchés, à l’emploi et à la prise de décisions.

    Cette présentation abordera la vision et l'approche de DID relativement à l’inclusion financière et à l’autonomisation économique des femmes. Elle exposera aussi les plus récentes expériences de DID en matière d’évaluation d’impact ainsi que des pistes de réflexion pour intégrer ces leçons apprises dans la conception de projets.

  • Communication orale
    Est-ce qu’une formation en éducation financière couplée à l’utilisation de données de consommation issues d’une application mobile favorise l'inclusion financière ?
    Tiloux Soundja (C4ED), Prisca TIDJANI (African school of economics, Bénin), Léon WANTCHÉKON (Princeton School of Public and International Affairs, États-Unis)

    Les services financiers offrent une voie pour un plus grand développement inclusif s'ils sont utilisés correctement. Les services financiers dans les pays en développement souffrent d'asymétries d'information. Les asymétries d'information réduisent l'accès aux crédits lorsque les individus n'ont pas d'actifs en garantie. L'objectif spécifique de cette recherche est de déterminer l'effet que la formation en éducation financière couplée à l’utilisation de données de consommation des utilisateurs d’une application mobile a sur l'inclusion financière, avec un accent particulier sur la demande et l'offre de crédit. Cette étude de recherche émet l'hypothèse que la formation en éducation financière couplée à l’utilisation d’application mobile peut augmenter l'accès des individus aux crédits. En utilisant la méthode d’essai contrôlé randomisé sur des données collectées dans une zone urbaine et ses périphéries rurales au Bénin en 2019, nous avons constaté que 75% du groupe de traitement a augmenté ses habitudes d'épargne, contre seulement 50% dans le groupe de contrôle. Nous avons également constaté que les femmes ont davantage amélioré leur épargne que les hommes. L'amélioration la plus importante a été constatée chez les jeunes (25-34 ans). Nos résultats suggèrent que les individus qui ont reçu le traitement sont plus susceptibles d'avoir accès au crédit et ont nettement augmenté le montant de leurs épargnes.


Communications orales

Déterminants de la diffusion et de l’adoption des innovations en matière de services financiers

Présidence : Elodie Maitredhotel (CIRAD)
  • Communication orale
    Les inégalités de genre dans l'accès au microcrédit en milieu rural au Burkina Faso: une analyse basée sur la méthode de décomposition
    Salimata Traore (Université Thomas Sankara)

    Cet article a pour objectif d’analyser la différence en genre dans l'accès au microcrédit dans les zones rurales du Burkina Faso afin d’identifier les facteurs qui y contribuent le plus et mieux orienter les prises de décision. En utilisant les données de 2017 du Programme National de gestion des terroirs (PNGT II), un modèle probit combiné à la méthode de décomposition de Fairlie (2003) est appliqué à un échantillon de 6646 observations.

    Les résultats indiquent la présence d’une discrimination liée au genre dans l'accès au microcrédit en milieu rural au Burkina Faso. Cette discrimination moyenne est de 0,08 en défaveur des femmes. La décomposition indique que le patrimoine a la plus grande contribution relative estimée à 22,27% suivie du revenu (21,03%).

    Ces résultats suggèrent qu'afin d'améliorer l'accès des femmes au microcrédit dans les zones rurales et réduire l’écart, les politiques devraient davantage promouvoir l'autonomisation économique des femmes. L'entreprenariat non agricole des femmes (ayant une contribution de 7,42% à l’explication de la discrimination) pourrait être un canal à explorer. La robustesse de cette recommandation a été testée en examinant la population des ruraux qui entreprennent des activités non agricoles. Nous avons observé qu'il n'y a pas de discrimination de genre dans l'accès au microcrédit parmi les entrepreneurs non agricoles dans les zones rurales.

  • Communication orale
    Le Mobile-banking et inclusion financière au Sénégal: le cas de Orange Money et Yoban’tel
    Aminata Diagne (Université Laval)

    Avec 219 services dans 84 pays à la fin de 2018 (GSMA, 2018), le Mobile-banking s’est rapidement déployé en Afrique Sub-saharienne. Malgré son expansion fulgurante au Sénégal, rares sont les études ayant porté sur son adoption, sa perception ou son impact. Cette recherche s’intéresse au Mobile-banking au Sénégal dans un contexte caractérisé par une exclusion financière en utilisant des données recueillies en 2012 auprès de 1000 ménages soit 8807 individus parmi lesquels figurent des entrepreneurs individuels. Les résultats montrent que la majorité des individus connaissent et utilisent le Mobilebanking. Ceux qui l’ignorent ont l’intention de l’adopter dans l’avenir. Les estimations des modèles logit et probit chez les individus concluent que l’instruction, l’emploi, l’alphabétisation, la possession d’un compte bancaire, l’appartenance à un système financier décentralisé ou à une tontine, influencent positivement la probabilité d’adoption du Mobile-banking tandis que l’âge l’influence négativement. Chez les entreprises, l’âge des employés, l’inscription de l’entreprise au registre du commerce et l'accès à l’électricité exercent une influence positive sur l’adoption du Mobile-banking. Les résultats montrent également une bonne perception et confiance des ménages et entreprises par rapport aux services de Mobile-Banking. Ainsi, son déploiement plus considérable surtout en zones rurales serait un levier important d’inclusion financière au Sénégal.


Dîner

Pause repas


Communications orales

Évaluation d’impacts des services financiers sur la réduction de la pauvreté, des inégalités et de l’insécurité alimentaire : enjeux, méthodes, résultats

  • Communication orale
    Inclusion financière et capacité d'action des femmes : Cas de l’Ethiopie
    Ollo Dah (Université Norbert ZONGO), Aimé David ZOUNDI (Université Laval, Québec, Canada)

    Dans les débats publics concernant l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, l'inclusion financière est souvent présentée comme une solution prometteuse pour améliorer la capacité individuelle des femmes à agir c’est dire, la capacité d'une femme à prendre ses décisions sans être influencée par les contraintes culturelles et les questions liées au genre. Pourtant, quelle preuve quantitative existe-t-il pour soutenir un effet causal entre l'inclusion financière d’une femme et l’amélioration de sa capacité d’action ? L'objectif de cette recherche est d'évaluer dans quelle mesure l'inclusion financière génère des impacts sur la capacité d’action des femmes en Éthiopie. Avec un échantillon de 15 683 femmes rurales et urbaines, la méthode d'appariement par score de propension a été choisie pour équilibrer les différences préexistantes entre les deux groupes de femmes : celles qui bénéficient de l’inclusion financière et celles qui n'en bénéficient pas. Nous constatons que l'inclusion financière renforce l’autonomie des femmes et leur permet de participer à la vie économique et sociale.

  • Communication orale
    Contribution d’une approche intégrée de microfinance agricole au renforcement du pouvoir socio-économique des femmes rurales: Cas des productrices d’oignon de Baguinéda au Mali
    Ibrahima BOCOUM (Université Laval, Québec, Canada), Naren Keita (Université Laval), Lota D. TAMINI (Université Laval, Québec, Canada), Raoul Boubié Yaro (Université Laval, Québec, Canada)

    L’empowerment est par définition un concept multidimensionnel. Pourtant, il convient de souligner que dans la littérature peu d’études intègrent cette multi-dimensionnalité. Notre étude utilise une approche mixte pour évaluer l’impact d’un projet intégré (formation sur la gouvernance des organisations, le leadership, l’éducation financière, les pratiques agroenvironnementales et la négociation avec les acteurs de la chaine de valeur) sur le renforcement des dimensions économique, capacitaire, financière et socio-politique de l’empowerment des femmes agricultrices de Baguinéda au Mali. L’étude qualitative de contenu, à partir des entretiens de groupes avec les femmes montre que les différentes interventions contribuent à renforcer leur autonomisation. Toutefois, il existe des divergences en termes de performances. L’étude quantitative a utilisé le modèle IPWRA (Inverse probability weighted regression adjustment) pour analyser l’effet des interventions (traitements) sur les quatre dimensions de l’empowerment. Les résultats montrent un effet positif et significatif sur l’ensemble des dimensions et un effet multiplicateur de la combinaison de plusieurs traitements. Cependant les effets individuels des traitements diffèrent selon la dimension. L’éducation financière n’a pas d’effet sur les dimensions économique et socio-politique, tandis que la participation aux activités agroenvironnementales n’a d’effet que sur la dimension économique de l’empowerment.

  • Communication orale
    Le warrantage comme outil de sécurité alimentaire au Burkina Faso
    Tristan LE COTTY (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France), Elodie Maitredhotel (CIRAD), Julie SUBERVIE (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, France)

    Dans de nombreux pays africains, les ménages ruraux vendent leurs céréales immédiatement après la récolte, quand les prix sont bas, et sont ensuite confrontés à des pénuries alimentaires pendant la période de soudure, ce qui les contraint à racheter des céréales, alors que les prix sont hauts. Le warrantage est un outil de crédit dans lequel le stockage d’une partie des récoltes vaut garantie du crédit, sur une période de 6 mois, entre les récoltes et la soudure. Cet article explore si l'allègement des contraintes de crédit par le biais d'un programme de warrantage au Burkina Faso est associée à une amélioration des moyens de subsistance des ménages. Au travers d’un partenariat avec le Réseau des Caisses Populaires du Burkina, nous avons mis en place une expérimentation entre 2013 et 2016 pour évaluer l’impact du warrantage au niveau de 17 villages. Dans les villages traités, choisis aléatoirement, les producteurs se sont vu offrir la possibilité de faire du warrantage. Nos résultats montrent que, dans ces villages, le warrantage a permis d'augmenter la surface cultivée de 1,8 ha (principalement du coton et du maïs), l'utilisation d'engrais de 160 kg, le bétail de 1,5 têtes et le stock de céréales en soudure (+60 kg) par ménage. En outre, le warrantage a prolongé la période d'autosuffisance des ménages participants de dix-sept jours en moyenne, et a augmenté de façon significative la diversité alimentaire, avec plus de poisson, de fruits et d'huile consommés chaque semaine.


Communications orales

Synthèse et mot de clôture

Synthèse de la journée du colloque par les organisateurs et mot de clôture du Président et Directeur Général de Développement international Desjardins, M. Gerardo Almaguer.

  • Communication orale
    Synthèse de la journée
    Ibrahima Bocoum (Université Laval, Québec, Canada), Élodie MAÎTRE D'HOTEL (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Montpellier, France), Lota D. Tamini (Université Laval)
  • Communication orale
    Mot de clôture du colloque
    Gerardo Almaguer (Développement international Desjardins)