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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Autant en sociologie que dans les sciences sociales plus largement, la « descente de sa tour d’ivoire » est un objet de préoccupation récurrent chez les chercheurs.euses d’hier et d’aujourd’hui. Comme injonction, d’abord, on peut l’observer par le truchement des critères d’évaluations d’organismes de financement qui portent dans une proportion croissante sur les aptitudes de leurs candidat.e.s à « faire dialoguer science et société », ou encore à prendre part à des pratiques de « mobilisation sociale ». Comme aspiration intrinsèque des chercheur.euse.s, ensuite, plusieurs collectifs se réclament d’une recherche « émancipatrice », appréciable à l’aune de ses bénéfices potentiels pour des populations, populations qui ne sont souvent plus simplement « objets d’étude » mais parties prenantes de la conduction même de l’enquête. Ces considérations suscitent une question large mais fondamentale : quelle consistance peut-on reconnaître à la connaissance produite en sociologie par l’entremise de ces diverses configurations de contraintes et d’aspirations traversant la pratique de la recherche? Ce colloque propose trois dimensions de discussion distinctes pour aborder cette question.

La première dimension concerne les enjeux théoriques et épistémologiques. Celle-ci recouvre plusieurs enjeux distincts comme des critiques et des révisions de la notion de rupture épistémologique, des réflexions sur l’objectivité dans les sciences sociales ou les ontologies sociales. La deuxième aborde les enjeux méthodologiques tels que la construction des données ou encore les différentes postures sur le terrain. Cet enjeu englobe aussi les diverses réflexions autour des rapports entretenus avec les personnes enquêtées. Enfin, on traite des enjeux analytiques et restitutifs des résultats de la recherche. Ce dernier enjeu veut réfléchir aux différentes manières de mettre en forme les résultats et de les diffuser.

Dates :
Responsables :

Programme

Panel / Atelier

Table ronde

Présidence : Claire Alvarez

Dîner

Dîner


Communications orales

Enjeux vécus sur le terrain

  • Communication orale
    Les postures de terrain d’une anthropologue parmi les créateurs de start-up à Montréal
    Camille Thomas (UdeM - Université de Montréal)

    Aussi contemporain que la création de start-up comme objet d’étude, “l’exotisme” de ma thèse doctorale réside dans la compréhension d’un style de vie et d’une vision du monde particulière et déstabilisante pour tout néophyte qui navigue dans un monde où il ne maîtrise aucun code. Comment navigue-t-on dans un milieu pourtant si proche (géographiquement) et si lointain (vision du monde) en même temps ? Quelle prise de position ou quel engagement vis-à-vis de ma recherche puis-je prendre pour un objet d’étude visible publiquement et si peu connu en sciences sociales ? Cette communication propose deux points de réflexion : 1) celui des différentes postures (innovante, néophyte et participante) que j’ai dû adopter en tant qu’anthropologue pour mener une ethnographie de dix-sept mois auprès des créateurs de start-up à Montréal et 2) de la posture que j’adopte pour diffuser les données auprès de la société civile. Les différentes postures choisies durant cette ethnographie s'insèrent dans les différents choix méthodologiques que j’ai dû poser pour préparer le terrain, m’y insérer et m’y adapter pendant la pandémie du Covid-19 . Quant à la restitution des données pour faire dialoguer sciences et sociétés, je partagerais, à partir des débats sur l’engagement et la distanciation du chercheur, mes réflexions sur ma définition et ma posture de l’(des)engagement à partir d’un objet d’étude particulier, celui des entrepreneurs créateurs de start-up.

  • Communication orale
    L’utilisation de la technique d’entretien d’explicitation de l’action au sein des cabinets de comptables professionnels
    Nancy Michaud (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Étudier le processus de jugement est ambitieux puisque les actions mentales sont privées et ne sont donc pas observables. La technique de l’entretien d’explicitation, développée par Pierre Vermersch (2011), a démontré son apport important pour l’étude des pratiques puisqu’elle permet à la personne interrogée de verbaliser son vécu. À l’aide de cette technique d’entretien peu conventionnelle, l’intervieweur joue principalement un rôle de guide. Le but est d’amener la personne interrogée vers une position de parole incarnée. Cette position de parole favorise alors la conscientisation des actions posées pour permettre de réfléchir sur le vécu.

    Cette communication s’appuie sur une recherche antérieure qui a nécessité des collaborations avec les milieux de pratique. Elle vise à décrire les différentes étapes que l’auteure a mises en œuvre afin de réaliser les entretiens. En plus d’une synthèse des fondements théoriques de la technique d’entretien, la communication désire aborder les embûches rencontrées lors de son utilisation sur le « terrain ». Plusieurs défis ont été relevés, tels que l’obtention de la certification éthique, le recrutement des participants, l’établissement de la relation de confiance avec les participants ainsi que la façon de mener les entretiens sur le « terrain » au sein des cabinets comptables. Une discussion des stratégies appliquées pour assurer la réussite de la collecte de témoignages authentiques est également effectuée.

  • Communication orale
    « S’installer » sur son terrain : réflexions à partir du terrain d’une thèse de sociologie sur les enjeux résidentiels du vieillissement démographique en Gaspésie
    Pierre-Luc Lupien (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La démarche ethnographique implique de s’«installer» sur son « terrain » dans la « durée ». Que ce soit pour quelques mois ou quelques années, de manière continue ou par intermittence, le terrain a normalement une fin déterminée dans le temps. Mais, si on décide d’y rester pour y faire son « chez soi », quelles en sont les implications sur le travail de recherche mené depuis cette posture ? Cette communication s’intéresse à cette question à partir de l’exemple concret d’une thèse de sociologie réalisée en Gaspésie et portant sur les enjeux résidentiels liés au vieillissement démographique (Lupien, 2019). Dans le cas présent, le chercheur enquête sur le milieu même où il a élu domicile peu de temps avant d’entamer son projet doctoral. La question de l’installation du chercheur sur son terrain ouvre la réflexion sur la question de la localisation sociale du chercheur (Parent et Sabourin, 2016) et sur les possibilités méthodologiques de la mettre au service d’une compréhension sociologique de l’objet étudié : ici, les formes sociales du vieillissement en Gaspésie. Cette communication propose d’étudier comment le fait d’être devenu soi-même un résident, de surcroît, un nouveau résident, se traduit dans le cadre des « relations d’enquête » nouées avec habitants aînés de la région étudiée. En se penchant sur cette expérience de terrain particulière, l’objectif est d’en évaluer « les effets de connaissances produits sur l’objet de recherche » (Papinot, 2014:136).

Communications orales

Postures sur le terrain, partie 1

Présidence : Claire Alvarez
  • Communication orale
    Dans la peau de l’ethnographe judiciaire en santé mentale: de la charge émotionnelle aux enjeux méthodologiques
    Emmanuelle Bernheim (Université d’Ottawa), Guillaume Ouellet (UQAM)

    Durant l’année 2018-19, nous avons assisté à une cinquantaine d’audiences de la Commission d’examen, le tribunal administratif chargé du contrôle des personnes déclarées criminellement non-responsables pour cause de troubles mentaux ou inaptes à subir leur procès criminel. Durant les audiences, nous sommes très visibles, parfois assis·e autour de la table, à côté de l’accusé. Nous sommes gêné·es dans cette position de chercheur·es, comme si notre présence était déplacée, que nous sommes des voyeurs sensationnalistes. Nous sommes d’autant plus gêné·es que les audiences donnent à voir des « incidents » assez récurrents pour qu’ils soient à la fois violents et pénibles à supporter, tout en étant ordinaires et banals à la fois : blagues, rires gras et déplacés, racisme à peine voilé, incapacité pour les accusés de s’exprimer, de rectifier des faits erronés, dénigrement de leurs projets de vie, etc.
    Dans cette présentation, nous aborderons, d’une part, les enjeux méthodologiques que nous avons rencontrés et les questionnements qu'ils soulèvent. Comment se présenter sur le terrain? Comment aborder (ou non) les personnes qui s’y trouvent, notamment les accusés? Doit-on ou non prendre des notes ? D’autre part, comme ce terrain de recherche s’est avéré confrontant à plusieurs niveaux, nous souhaitons aborder la place des émotions dans la recherche. En somme, comment analyser, prendre en compte et diffuser ce que le terrain fait vivre aux chercheur.e.s ?

  • Communication orale
    Une ethnographie des modes de vie terroiristes : enjeux et défis méthodologiques
    Rosalie Rainville (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication propose de réfléchir à la spécificité du travail ethnographique à partir de notre recherche doctorale portant sur des initiatives agricoles et alimentaires liées au terroir au Québec. Elle visera plus particulièrement à rendre compte des enjeux et des défis qu’a représenté le fait de mener une ethnographie d’un milieu qui n’est pas à priori un « milieu d’interconnaissance » (Beaud et Weber 2010), comme c’est souvent le cas lorsqu’on étudie un village, un quartier ou une localité précise. Notre travail porte en effet sur une variété d’initiatives qui, un peu partout au Québec et dans des domaines divers tels quel l’élevage, le maraichage, la viticulture ou encore l’apiculture, ont en commun d’offrir des produits distinctifs et de valoriser plus généralement des pratiques agricoles à petite échelle, artisanales et plus respectueuses de l’environnement. Étudier au plus près ces initiatives qui partagent moins une « localité » qu’un ensemble de pratiques agricoles communes nous a amené à privilégier le concept de « mode de vie » (Bourg et al. 2016) pour définir notre objet d’étude. L’objet de cette communication sera, d’abord, de présenter ce concept de « mode de vie » qui entend interroger les manières d’habiter et de cultiver le territoire et ensuite, de présenter les méthodes que j’ai mises en place pour faire une ethnographie des modes de vie terroiristes.

  • Communication orale
    "Débrouille-toi pour le rencontrer !" -Difficultés à recueillir des données auprès des conjoints de soignantes du secteur public médical et paramédical à Lomé
    Ayawavi Sitsopé Toudeka (Unité de Recherche Démographique de l'Université de Lomé)

    La présente communication analyse les difficultés auxquelles fait face l’enquêteur lors du recueil de données sur le terrain et ambitionne de répondre à la question suivante : Pourquoi est-il difficile d’interroger les conjoints des soignantes sur les difficultés de conciliation travail- famille? Cette question de recherche s’inscrit dans les différentes réflexions autour des rapports entretenus avec les enquêtées et ses effets sur la conduction de l’enquête. Elle se fonde sur les expériences d’une collecte qualitative, réalisée dans le cadre d’une recherche doctorale sur la « conciliation travail-famille ». Les données ont été recueillies auprès de 49 soignantes, 10 de leurs collègues hommes et 02 conjoints. Les résultats préliminaires révèlent que, si le sujet du travail domestique est aisé à aborder avec les soignantes appartenant à un groupe professionnel aux horaires atypiques, il est extrêmement compliqué d’avoir accès au recueil de données auprès de leurs maris. Outre les mutations que connaissent les capitales ouest africaines, les femmes restent, pour la plupart, investies d’un devoir perçu comme féminin qui consiste à « concilier travail et famille ». Les rapports de genre au sein des couples semblent marqués par une domination masculine qui influence la collecte des données auprès des couples hétérogènes notamment les maris.


Dîner

Dîner


Communications orales

Postures sur le terrain, partie 2

Présidence : Jessie Grégoire
  • Communication orale
    Être ou ne pas être de son terrain : enjeux méthodologiques et rapport avec l’objet de recherche
    Karina Soucy (Université Laval)

    Les limites de la neutralité en sciences sociales ont maintes fois été relevées, tout comme l’indispensabilité de la variation des
    points de vue et d’approche afin d’enrichir la compréhension du monde social. Or lorsque vient le moment de déterminer un
    objet de recherche et un terrain d’enquête dans une perspective immersive « en être ou pas » agit, d’une part, sur les
    nécessaires relations au déroulement de l’enquête, d’autre part, sur la perception d’objectivité de la chercheuse ou du
    chercheur. Coincée entre les positions nombreuses et mouvantes de chercheur.euse social.e, cette situation intervient sur la
    réception des personnes qui collaborent sur le terrain, et possiblement sur les processus de normativité institutionnelle. Partie prenante de la recherche, il est périlleux de rejeter l’impact de la relation avec l’objet et avec le terrain dans l’examen du matériau, tout comme l’argumentation de la « distance requise » pour l’analyse se veut ambiguë. Ainsi, comme sociologue le fait d’être moi-même résidente et originaire de mon terrain se révèle d’une grande productivité heuristique. Ce contexte s’accompagne toutefois du besoin de naviguer parmi certains écueils, notamment le risque de « ne pas voir » des données précieuses. Cette communication propose des interrogations sur les manières de procéder au travail de terrain réalisé comportant des entretiens abordant la ruralité comme élément constitutif de la subjectivité des femmes qui vivent au Kamouraska.

  • Communication orale
    Sociologiser les sociologues sur leurs terrains. Contribution sociologique aux considérations éthiques entourant la recherche qualitative en sciences sociales
    Louis Rivet-Préfontaine (UdeM - Université de Montréal)

    Dans le cadre de cette communication, je souhaite interroger certaines conceptions véhiculées à l'égard de la position des sociologues face aux personnes enquêtées dans le cadre d'enquêtes ethnographiques. Je m'intéresserai à partir d'une dimension du processus de la recherche où elles se manifestent de manière particulièrement saillante : au(x) moment(s) de l'évaluation éthique de l'enquête réalisée. L'angle d'approche à cette présentation n'est pas directement celui des implications éthiques d'une enquête, mais bien des «impensés sociologiques» parfois notables dans de telles réflexions.

    L'évaluation éthique paraît souvent reposer sur une représentation des qualités ou propriétés de rapports expérimentés ou encore, comme nous le verrons, sur certains présupposés ontologiques quant aux qualités des personnes enquêtées elles-mêmes. En m'appuyant sur des exemples issus de l'enquête ethnographique réalisée dans le cadre de ma thèse de doctorat, je souhaite ainsi inviter à la restitution des conditions sociologiques participant de la production des relations sur le terrain (les relations d’entretien et, plus largement, les diverses relations d'enquête qu'implique une recherche ethnographique). C’est dans ces conditions que peut alors être abordée à nouveaux frais cette question éthique telle qu’elle se pose notamment dans le cas de l’établissement et du maintien de liens de confiance entre sociologue et personnes enquêtées.

  • Communication orale
    L’analyse des effets de la situation d’enquête selon la proximité entretenue avec son terrain.
    Antoine Mazot-Oudin (Université Concordia)

    L’analyse des effets de la situation d’enquête renvoie à des enjeux épistémologiques et méthodologiques variables. Au delà du strict effort de réflexivité, les données portant sur la relation d’enquête permettent également d’éclairer les représentations sociales des répondant.e.s et guident la réflexion éthique. Dans cette communication, je me propose de revenir de façon comparée sur mon propre usage analytique de ces données disparates à propos de deux expériences de terrain très différentes quant à la proximité entre le chercheur et ses répondant.e.s.

    L’une, menée dans le cadre de ma thèse dans deux campings populaires en France et au Québec s’apparente à une enquête « par dépaysement » du fait des distances sociale et nationale me séparant des enquêté.e.s rencontré.e.s. L’autre en cours menée auprès de jeunes migrants français en PVT au Québec est davantage une enquête « de proximité » car je partage avec ces enquêté.e.s un même parcours migratoire et de plus grandes proximités sociales.

    Ainsi, l’explicitation de mon activité de recherche en camping a pu être en soi un défi éthique et méthodologique auprès de personnes au moindre capital culturel et interroge le recueil du consentement libre et éclairé mais également les conditions de saisie de l’offre de parole. Toutefois, loin d’être transparente, la conduite de mon enquête auprès de répondant.e.s aux propriétés sociales plus proches des miennes pourrait elle aussi charrier son lot de négociations et de malentendus.

Communications orales

Enjeux de la recherche partenariale et participative

  • Communication orale
    De l’enrichissement de la recherche-intervention par la Pensée Complexe
    Maïalen Gélizé (Ecole Supérieure des Technologies Industrielles Avancées), Véronique Pilnière (Université de Bordeaux)

    L'environnement dans lequel nous sommes plongés est de plus en plus incertain, évolutif, interdépendant et contraignant. Si les organisations ne cessent de prendre la mesure de cette complexité grandissante, elles ne parviennent pour autant ni à la comprendre, ni à l’intégrer pour être performantes.

    Les organisations lancent ainsi un défi aux Sciences de Gestion. Cependant, les Sciences de Gestion présentent elles aussi des limites issues du mode dominant de pensée cartésienne. Cela expliquerait la désaffection entre praticiens et chercheurs, une méconnaissance des apports potentiels mutuels, avec pour conséquences une limitation dans l’élaboration comme l’exploitation des connaissances.

    L’objet de cet article est de voir en quoi la recherche-intervention en Sciences de Gestion peut pallier ces limites, en mobilisant une approche issue de la Pensée Complexe selon Edgar Morin. Nous mettrons notamment en évidence :

    - un principe d’action où la posture du chercheur rejoint celle du praticien réflexif ;

    - Un nécessaire tricotage continuel et en maille serrée des savoirs et des praxis contributif d’une production de connaissances socialement robustes.

  • Communication orale
    La recherche-évaluation, entre instrumentalisation et innovation
    Evelyne Barthou, Maxime Duviau (Université de Pau et des Pays de l'Adour)

    Cette contribution présentera la méthode, encore peu formalisée dans le contexte français, de la recherche-évaluation. Cette méthode a pour objectif d'évaluer, in itinere, des dispositifs ou programmes, souvent innovants, en accompagnant le porteur de projet et en s'appuyant sur des phases de recueil de données scientifiques. Ce double niveau permet à la fois de nourrir le porteur de projet, d'accompagner la mise en œuvre des actions et de pouvoir procéder à des ajustements, mais aussi de produire des connaissances scientifiques tirées des phases de recherche, de suivi et d’évaluation.

    Nous présenterons ici, à partir de deux exemples concrets de recherche-évaluation portant sur des dispositifs en faveur de la jeunesse, son fonctionnement, ses enjeux et ses limites dans le champ de la recherche. Nous interrogerons également les tensions entre l'accompagnement des acteurs et le risque d’instrumentalisation, à la fois de la recherche par les acteurs mais aussi du terrain par les chercheurs. Les questions de posture professionnelle et de sens des responsabilités des chercheurs sont en effet particulièrement centrales dans la recherche-évaluation. Enfin, nous reviendrons sur le caractère innovant et heuristique de cette méthode qui permet réellement de mesurer une autre valeur sociale de la production de connaissance, et ce, au service des acteurs et des bénéficiaires des actions.

  • Communication orale
    Comment faire de la recherche à juste distance en tant que « praticien-chercheur » impliqué?
    Emilie Richard-Frève (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’ Alimentation et l’Environnement (INRAE))

    Dans le cadre de cette communication, je décrirai certaines problématiques méthodologiques vécues dans le cadre de mes recherches en socio-anthropologie du développement réalisées en France, entre 2004 et 2020, dans le cadre de ma thèse sur les bergers ovins transhumants de Provence. Ayant été bergère salariée dans ce milieu professionnel avant de devenir doctorante-chercheure, je décrirai les difficultés liées au changement de statut. Je présenterai les problématiques vécues dans l'analyse d'un terrain familier, lorsqu'il s'agit de préserver des identités professionnelles qui se maintiennent dans le « faire », et quand celles-ci s’excluent où se nuisent l'une l'autre. J'analyserai les injonctions contradictoires vécues qui résulteront parfois en « ratés de terrain heuristique » pour la recherche (Richard-Freve, 2017).
    Finalement, à l’aide d’exemples du terrain, je répondrai à certaines interrogations de la recherche en immersion. Comment prendre de la distance et sa juste place en tant que « praticien-chercheur »? Quel rôle peut ou doit-on endosser comme « praticien-chercheur » (porte-parole, traducteur, neutralité…)? Comment considérer cette identité de chercheur, qui suit un processus identitaire dynamique d’emmêlement à d’autres rôles, mais qui est souvent attendue comme étant figée, première, fondamentale et nécessaire pour réaliser cette prise de distance espérée dans la recherche?


Dîner

Pause


Communications orales

Enjeux théoriques et épistémologiques

Présidence : Paul Sabourin
  • Communication orale
    Une ontologie relationnelle, processuelle et évènementielle des pratiques de l’écrit : comment est-ce possible?
    Jean-Pierre Mercier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les pratiques de lecture et d’écriture des adultes peuvent être vues comme faisant partie intégrante de leur processus d’insertion sociale et professionnelle. Le but de cette communication est de voir comment la reconstitution sociologique de ces pratiques et de ce processus peut relever d’une ontologie relationnelle, processuelle et évènementielle, au sens où l’entend Daniel Frandji (2021).

    Partant de l’observation en situation et de la documentation des évènements de l’écrit (literacy events) (Heath, 1983) de la vie courante, il est possible de progressivement dégager, par le travail d’analyse, les pratiques sociales de lecture et d’écriture (Barton et Hamilton, 1998) de jeunes mères participant au programme Ma place au soleil et leur processus d’insertion sociale et professionnelle (Mercier, 2021). La communication se terminera par une discussion de la valeur euristique de l’ontologie relationnelle, processuelle et évènementielle appliquée a posteriori à un corpus de données ethnographiques.

  • Communication orale
    Pour une théorie générale du social : Repères sur la construction d’un schéma ontologique de la société
    Paul Brochu (Université de Saint-Boniface)

    Dans cette présentation, nous chercherons, à partir des travaux de Fernand Dumont et de Gilles Houle, à exposer le point de vue d’une théorie générale de la société. Notre intérêt provient spécifiquement de l’étude de la sociologie de l’économie et de la recherche d’un schéma dans lequel le rapport Économie/Société trouverait son fondement théorique général. Plusieurs questions seront abordées en relation avec les fondements de notre discipline : Quels sont nos critères d’appréhension de la réalité sociale ? Comment ces critères relèvent-ils d’une connaissance « première » ou d’un modèle concret de connaissance ? Quel est le statut de cette connaissance première par rapport à la réalité empirique ? À notre avis, c’est la légitimité même du discours sociologique et le statut de cette connaissance qui est en jeu en tentant de répondre à ces questions. Notre point de vue reste celui d’une science sociale possible, malgré le pessimisme et le relativisme qui règnent actuellement à cet égard chez les spécialistes en sciences sociales, particulièrement en sociologie. Notre exposé débutera en posant une question qui, même si elle peut sembler de nos jours « tabou », constitue le premier pas obligé de la construction de toute démarche de notre discipline et qui sera le fondement de la construction du modèle général : quel est l’objet de la sociologie ? Si la réponse la plus commune demeure : « la société », nous poserons cette seconde question : qu’est-ce qu’une société ?