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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les violences interpersonnelles constituent une problématique sociale et de santé publique prioritaire. Les traumas en enfance (p. ex., violence psychologique, physique et sexuelle, intimidation, négligence, exposition à la violence interparentale), ainsi que la victimisation à l’âge adulte représentent un problème endémique associé à des répercussions à long terme et coûteuses sur le plan du bien-être psychologique, relationnel et sexuel des victimes. En raison de la socialisation genrée, les hommes victimes sont particulièrement touchés par un tabou quant à leur victimisation et à la demande d’aide. Par ailleurs, la violence en contexte de relations intimes commise par des hommes entraîne souvent des conséquences plus graves chez les victimes, d’où l’importance de mieux comprendre ses multiples déterminants et d’appuyer les organismes œuvrant auprès de cette clientèle. Les études mettent en lumière un large éventail d’antécédents et de répercussions liées à la violence (p. ex., représentations d’attachement, traumas en enfance et violence à l’âge adulte) qu’il est nécessaire de mieux cerner pour mettre en place de meilleures stratégies de prévention et d’intervention. Des activités de recherche partenariale avec des milieux de pratique sont nécessaires afin d’amener les connaissances scientifiques sur le terrain, et aussi afin de construire les études sur la base des besoins réels des acteurs sur le terrain. La recherche partenariale offre aussi un socle riche au développement et au déploiement de matériel d’intervention et de sensibilisation (p. ex., besoins des hommes victimes de violences interpersonnelles durant l’enfance, facteurs de risques liés à la violence interpersonnelle commise au sein de relations intimes). Il est aussi nécessaire de favoriser la formation, le réseautage et la mobilisation des connaissances afin d’orienter nos connaissances et nos réponses vers des mesures sociales, éducatives et d’intervention prometteuses en matière de violence.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Présentations des responsables du colloque sur les projets partenariaux

  • Communication orale
    La recherche partenariale au service de l’intervention: analyses de profils de la perpétration de violence conjugale chez les hommes en recherche d’aide
    Audrey Brassard (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Caroline Dugal (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Université d'Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval)

    Les chercheurs et les organismes œuvrant auprès des auteurs de violence conjugale (VC) reconnaissent que la VC est une problématique complexe et multifactorielle. Ainsi, identifier des profils distincts est une avenue prometteuse pour peaufiner les modèles et ajuster les interventions visant à faire cesser la VC. S’appuyant sur un vaste partenariat de recherche québécois, cette présentation vise à dégager des profils d’hommes en recherche d’aide sur la base des gestes violents émis et à les comparer sur plusieurs variables psychosociales colligées à leur entrée dans les services. Au total, 980 hommes adultes ont pris part à l’étude. L’analyse de profils latents a permis d’identifier quatre profils d’hommes : “aucune VC/VC mineure sans contrôle coercitif”, “VC mineure et contrôle”, “VC sévère, contrôle et coercition sexuelle”, et “VC sévère et contrôle sans coercition sexuelle”. Ces profils se distinguent sur les variables psychosociales. En particulier, les deux profils de VC dite mineure et ceux de VC dite sévère se distinguent au plan de la consommation de substances, du cumul de traumas vécus en enfance, de la dysrégulation émotionnelle, de la détresse psychologique, des insécurités d’attachement et des traits de personnalité indésirables. Les profils diffèrent toutefois peu au plan sociodémographique. Les résultats sont discutés à la lumière des retombées envisagées en matière de sensibilisation, de prévention et de traitement auprès des hommes de ces différents profils.

  • Communication orale
    Victimisation interpersonnelle subie par les hommes : L’apport de la recherche partenariale
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Jean-Martin Deslauriers (Université d'Ottawa), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (UQAM - Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Marie-Pier Vaillancourt-Morel (Université du Québec à Trois-Rivières)

    La victimisation sexuelle au masculin demeure une problématique relativement peu discutée et marquée par plusieurs tabous. L’objectif de cette présentation est d’introduire le Partenariat de recherche CNVAM qui regroupe des chercheurs, des acteurs des milieux d’intervention auprès d’hommes victimes de traumas, des représentants de la relève et des hommes ayant vécu des traumas. Ce partenariat vise à contribuer aux connaissances empiriques sur la victimisation au masculin et de favoriser des réponses sociales cohérentes pour la santé et le bien-être des hommes victimes de traumas interpersonnels, tout en facilitant la recherche, la collaboration, la mobilisation des connaissances et les opportunités de formation. La présentation fera un survol des visés et du processus d’élaboration de ce partenariat, de son fonctionnement et d’exemples de réalisations dont la mise en place d’un protocole d’évaluation standardisé en partenariat avec les organismes québécois, la réalisation de capsules vidéos et l’étude de leurs impacts sur l’accroissement des connaissances, la promotion d’attitudes sensibles aux victimes et l’augmentation du sentiment d’auto-efficacité, ainsi que les résultats d’études sur la réalité des hommes victimes. La présentation s’inscrit dans une approche sensible aux traumas qui en infuse le fonctionnement et les réalisations.


Communications orales

Présentations orales – volet données empiriques

  • Communication orale
    Trauma cumulatif en enfance, présence attentive et fonctionnement relationnel d’hommes consultant pour des enjeux de violence conjugale
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Francis Morissette-Harvey (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal)

    Le trauma cumulatif en enfance (TCE; accumulation de plusieurs types de traumas avant 18 ans) est associé à des difficultés conjugales à l’âge adulte, dont la détresse conjugale et la violence conjugale (VC). Les études indiquent que la présence attentive (disposition à être attentif, au moment présent, à ses expériences internes et externes) agit comme un mécanisme explicatif de la relation entre le TCE et la détresse conjugale (Godbout et al., 2020). Or, on ignore si ces liens pourraient expliquer la VC. Cette étude examine le rôle explicatif de la présence attentive et de la détresse conjugale dans la relation entre le TCE et la VC émise et subie auprès de 952 hommes consultant un organisme pour une problématique de VC. Les participants ont rempli des questionnaires validés mesurant les caractéristiques socio-démographiques (orientation sexuelle, origines ethniques, genre), le TCE, la présence attentive, la satisfaction conjugale et la VC (p. ex., perception de violence physique, psychologique, sexuelle subie et émise). Les résultats d’analyses acheminatoires révèlent des associations indirectes entre le TCE et la VC à travers, séquentiellement, moins de disposition à la présence attentive et davantage de détresse conjugale, expliquant 18% de la VC subie et 19% de la VC émise. Ces résultats suggèrent l’importance d’étudier la présence attentive afin de bonifier l’intervention en contexte de VC, surtout auprès d’hommes victimes de TCE.

  • Communication orale
    Traumas interpersonnels en enfance, dysrégulation émotionnelle et violence conjugale : Rôle de la conformité aux normes de masculinité et du stress de ne pas être assez masculin
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Jean-Martin Deslauriers (Université d'Ottawa), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Rose Lebeau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les études indiquent un lien entre les traumas interpersonnels en enfance (TIE; abus sexuels, négligence, etc.) et la dysrégulation émotionnelle des hommes, qu’il est crucial de mieux comprendre considérant la forte prévalence des TIE et l’importance de la régulation émotionnelle, particulièrement en contexte de violence conjugale (VC). La socialisation masculine pourrait expliquer ce lien : l’adhésion aux normes de masculinité et le stress de ne pas arriver à y répondre (stress d'écart à la masculinité) suivant des expériences de TIE pourraient contribuer à la dysrégulation émotionnelle et à la perpétration de VC. La présente étude examine les rôles explicatifs du stress d'écart à la masculinité et de la conformité aux normes de masculinité dans les liens entre les TIE, la dysrégulation émotionnelle et la VC perpétrée, auprès de 505 hommes en demande d’aide auprès d’organismes communautaires. Ces derniers ont complété des questionnaires validés lors de leur admission. Les résultats d’analyses acheminatoires indiquent un lien indirect séquentiel entre le cumul de TIE, le stress d’écart à la masculinité, la dysrégulation émotionnelle et la plus grande perpétration de VC psychologique, physique, sexuelle et de contrôle coercitif (R2 variant entre 1% et 14%). Ces résultats appuient l’importance des pratiques sensibles au traumas, et suggèrent de cibler la régulation émotionnelle ainsi que le sentiment d’écart à la masculinité auprès des hommes qui consultent en contexte de VC.

  • Communication orale
    Étude qualitative du processus de recours à une aide professionnelle à l’âge adulte, chez des hommes abusés sexuellement à l’enfance ou à l’adolescence
    Natasha Chénier-Ayotte (Université d’Ottawa), Jean-Martin Deslauriers (Université d'Ottawa), Natacha Gobout (Université du Québec à Montréal), André Samson (Université d'Ottawa)

    Cette présentation porte sur le processus qui conduit les hommes ayant été victimes d’agressions sexuelles à l’enfance ou à l’adolescence (HASE) à demander de l’aide, une fois adulte. La recherche indique que la non-divulgation des agressions sexuelles entraîne, à l’âge adulte, des conséquences psychosociales délétères (Easton et Parchment, 2021). Les HASE seraient notamment plus sujets à éprouver de la détresse psychologique, des difficultés à gérer leur colère et à s’adonner à une consommation abusive de substances. Une non-divulgation peut également mener les HASE à ne pas recevoir de services et développer différentes psychopathologies, telles que des troubles dépressifs, anxieux, dissociatifs et de stress post-traumatique. La divulgation peut ainsi participer à la guérison des HASE et ouvrir la porte à la demande d’aide. Cette étude, conduite auprès de 12 hommes adultes, vise à comprendre et à identifier les différents aspects du processus qui les ont amenés à demander de l’aide auprès d’organismes spécialisés. L’analyse qualitative a permis d’identifier différents aspects et composantes de ce processus. En particulier, cette demande d’aide a amené les participants à redéfinir leur perception de la masculinité. D’une perception relativement étroite, ils ont élargi leur représentation sociale de la masculinité. Cet élargissement leur a permis d’adopter une représentation sociale plus inclusive et de nature à favoriser une réconciliation avec leur histoire personnelle.


Communications orales

Présentations orales – volet données empiriques

  • Communication orale
    Traumas cumulatifs dans l’enfance, communication et violence conjugale chez les hommes en demande d’aide
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Caroline Dugal (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Université d'Ottawa), Audrey-Ann Lefebvre (UdeS - Université de Sherbrooke), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval), Jade St-Pierre Bouchard (Université de Sherbrooke)

    La violence conjugale est une problématique de santé publique associée à d'importantes répercussions physiques et psychologiques (OMS, 2021). De récentes études suggèrent que les traumas cumulatifs dans l'enfance (TCE) sont liés à une plus grande perpétration de violence conjugale via des patrons de communication dysfonctionnels (Dugal et al., 2020). Or, aucune étude recensée n’a examiné ces liens auprès d’une population clinique. Cette étude vise à explorer les liens directs et indirects entre les TCE et la violence conjugale (physique, psychologique et contrôle coercitif) via l’emploi de patrons de communication dysfonctionnels auprès d’un échantillon composé de 577 hommes en demande d’aide auprès d’organismes communautaires. Les participants ont complété une série de mesures brèves et validées lors de leur admission. Les résultats des analyses acheminatoires révèlent que les TCE sont directement liés à une perpétration plus élevée de violence psychologique. Les TCE sont indirectement liés à une perpétration plus élevée de violence conjugale (trois types) via le patron de communication partenaire demande-homme se retire. Les TCE sont aussi indirectement liés à la violence psychologique et le contrôle coercitif via le patron demande-demande. Ces résultats soulignent la pertinence clinique d’évaluer les corrélats de la violence conjugale afin d'adapter les interventions pour tenir compte des TCE et favoriser l’emploi de stratégies de communication constructives.

  • Communication orale
    Attachement amoureux et violence conjugale perpétrée par des hommes: Rôle de la dysrégulation émotionnelle et de l’hostilité de genre
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Myriam Douadi (UdeS - Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Université d'Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval)

    La violence conjugale est un problème majeur de santé publique à travers le monde. Parmi les facteurs de risque associés à la perpétration de violence conjugale masculine, les insécurités d’attachement (anxiété, évitement) et la dysrégulation émotionnelle ont obtenu plusieurs appuis empiriques. Quelques études ont relié l’hostilité envers les femmes à la perpétration de violence conjugale, mais aucune n’a exploré l’hostilité envers les hommes. Cette étude vise à tester les liens directs et indirects entre les insécurités d’attachement et la perpétration de violence conjugale (physique, psychologique, sexuelle) via la dysrégulation émotionnelle chez les hommes en recherche d’aide. Elle vise aussi à vérifier le rôle modérateur de l’hostilité envers les femmes et les hommes dans ces liens. À leur arrivée dans un organisme québécois spécialisé en violence conjugale, 1845 hommes adultes ont répondu à une série de questionnaires standardisés en ligne. Les résultats des analyses de médiation et de modération appuient le rôle médiateur de la dysrégulation émotionnelle dans les liens entre les insécurités d’attachement et les trois formes de violence perpétrée. De plus, l’hostilité envers les femmes amplifie le lien entre la dysrégulation émotionnelle et la violence physique, tandis que l’hostilité envers les hommes amplifie ces liens pour la violence physique et sexuelle. Des pistes pour les programmes de prévention et d’intervention en matière de violence conjugale sont proposées.

  • Communication orale
    Violence conjugale émise par les hommes en recherche d’aide : rôle explicatif de la détresse psychologique et de la régulation émotionnelle
    Ariane Audet (UdeS - Université de Sherbrooke), Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Aurélie Claing (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Caroline Dugal (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Université d'Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval)

    Malgré une hausse des initiatives de recherche, la violence conjugale demeure une problématique mondiale. Les conséquences négatives rapportées par les victimes soutiennent l'importance de s’attarder aux marqueurs de risque associés à la perpétration de violence conjugale, tels que la détresse psychologique et la dysrégulation émotionnelle (c.-à-d., difficulté à gérer et tolérer ses émotions négatives). Afin de comprendre ces mécanismes sous-jacents, cette étude vise à examiner l’effet indirect de la dysrégulation émotionnelle dans les liens entre les symptômes de détresse psychologique (colère, dépression, anxiété) et la perpétration de violence conjugale (physique, psychologique, contrôle coercitif), chez 335 hommes en recherche d’aide pour une problématique de violence conjugale. Les résultats d’analyses acheminatoires révèlent un effet indirect de la dysrégulation émotionnelle. Plus précisément, les symptômes de colère sont indirectement liés aux trois formes de violence par le biais d’une dysrégulation émotionnelle plus élevée; les symptômes de dépression sont, directement et indirectement, liés aux trois formes de violence par le biais d’une dysrégulation émotionnelle plus élevée; et les symptômes d'anxiété sont directement et négativement liés à la violence physique. Ces résultats soulignent la nécessité de considérer les symptômes de détresse psychologique et la dysrégulation émotionnelle dans les interventions en matière de violence conjugale.


Dîner

Dîner


Communications orales

Blitz de données empiriques

Discutant·e·s : Lucie Marcoux (UQAM - Université du Québec à Montréal), Kayla Patterson-Beaumont (UdeM - Université de Montréal), Élise Villeneuve (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    Dissociation et préoccupations sexuelles chez des hommes survivants d’agressions sexuelles en enfance : les difficultés identitaires comme mécanisme explicatif
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal), Marie-Pier Vaillancourt-Morel (Université du Québec à Trois-Rivières), Élise Villeneuve (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les agressions sexuelles en enfance (ASE) sont associées à des préoccupations sexuelles à l’âge adulte (Bigras et al., 2015). Or, les mécanismes expliquant ces difficultés demeurent peu étudiés, particulièrement chez les hommes. La dissociation, une conséquence documentée des ASE (Kong et al., 2018), pourrait contribuer aux difficultés sexuelles à travers un manque de cohésion identitaire. En effet, la dissociation peut nuire à la consolidation identitaire (Şar et al., 2017). Les difficultés identitaires sont ensuite liées aux préoccupations sexuelles en entravant la capacité à bien se connaître et à vivre une sexualité ancrée dans un sens de soi stable et cohérent peu importe les situations, interactions et émotions (Bigras et al., 2020). Cette étude examine le lien entre la dissociation et les préoccupations sexuelles via les difficultés identitaires chez 104 hommes qui consultent un organisme communautaire en lien avec des ASE. Les hommes ont répondu à des questionnaires mesurant leur dissociation, difficultés identitaires et préoccupations sexuelles lors de l’admission. Les résultats d’analyses acheminatoires indiquent une association indirecte entre la dissociation et les préoccupations sexuelles, via les difficultés identitaires (R2préoccupationssexuelles = 24,2%). Cette étude souligne la pertinence de cibler les symptômes de dissociation et les difficultés identitaires dans les interventions auprès d’hommes survivants d’ASE afin de promouvoir leur santé sexuelle.

  • Communication orale
    Profils de violence entre partenaires intimes et hostilité de genre chez des hommes en recherche d’aide
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Univeristé d'Ottawa), Kayla Patterson-Beaumont (UdeM - Université de Montréal), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval)

    La violence entre partenaires intimes (VPI) est un problème de santé publique majeur, indiquant l’importance d’identifier ses corrélats. La VPI perpétrée par les hommes a été associée à l’hostilité envers les femmes (HEF) ressentie par ces derniers. Or, aucune étude ayant examiné l’HEF n’a pris en compte le type, la fréquence ainsi que la sévérité de la VPI perpétrée. L’objectif de la présente étude était donc d’identifier des profils distincts de VPI physique, psychologique, sexuelle et coercitive ainsi que d’examiner la présence de différences au plan de l’HEF entre ces profils. L’échantillon est composé de 1804 hommes en recherche d’aide et est représentatif de la population québécoise sur le plan de la diversité ethnique (12.22%). Les résultats de l’analyse de profils latents ont permis d’identifier quatre profils d’auteurs de VPI : VPI générale élevée (n = 454), VPI psychologique mineure prédominante (n = 161), VPI modérée (n = 883) et VPI modérée avec faible niveau de VPI coercitive (n = 306). Les résultats suggèrent également des différences significatives entre les profils au plan de l’HEF, F(3,1800) = 24.55, p < .001. Les profils de (1) VPI générale élevée et de (2) VPI psychologique mineure présentent les plus hauts niveaux d'HEF, suivis des profils de (3) VPI modérée ainsi que de (4) VPI modérée avec faible niveau de VPI coercitive. Ces résultats permettront de guider les stratégies d'intervention adaptées à ces différents sous-groupes d’hommes.

  • Communication orale
    Trauma interpersonnel cumulatif en enfance et difficultés sexuelles chez les hommes consultant en thérapie sexuelle
    Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Marianne Girard (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Lucie Marcoux (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Pier Vaillancourt-Morel (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les études montrent que les hommes survivants de traumas interpersonnels en enfance (TIE) peuvent souffrir de difficultés sexuelles (comportements sexuels dysfonctionnels et préoccupations sexuelles). Cette relation entre les TIE et les difficultés sexuelles pourrait s’expliquer par les symptômes dissociatifs et la disposition à la présence attentive (c.-à-d., capacité à porter son attention aux expériences internes et externes au moment présent, avec ouverture et non jugement). Cette étude examine les effets indirects des symptômes dissociatifs et de la disposition à la présence attentive dans la relation entre les TIE et les difficultés sexuelles, auprès de 241 patients (Mâge = 37; 80% hétérosexuels) consultant en thérapie sexuelle. Les patients ont complété des mesures de TIE, présence attentive, dissociation et difficultés sexuelles lors de leur admission. Les résultats d’analyses acheminatoires indiquent un lien séquentiel indirect entre le cumul de TIE, davantage de symptômes dissociatifs, moins de disposition à la présence attentive, et davantage de difficultés sexuelles. Le modèle final explique 20% de la variance des comportements sexuels dysfonctionnels et 11% des préoccupations sexuelles. Les résultats mettent en lumière l’importance de cibler les dispositions à la présence attentive et les symptômes dissociatifs pour promouvoir le bien-être sexuel des hommes qui consultent en thérapie sexuelle, notamment les survivants de TIE.


Communications orales

Présentations orales – volet intervention

  • Communication orale
    Particularités de l’intervention auprès des hommes : un regard terrain
    Vincent Chouinard (AutonHommie)

    Cette présentation, qui s’appuie sur l’expérience terrain d’intervenants, survole en deux temps des particularités de l’intervention rencontrées avec une clientèle d’hommes. Premièrement, on rappelle certains « lieux communs » comme la contradiction entre l’identité masculine et la demande d’aide, le besoin de continuer à adapter les services psychosociaux québécois à la réalité des hommes ou encore la surreprésentation des hommes dans l’inadaptation. Par la suite, on aborde des courtes vignettes (synthèses de cas réels anonymisés) qui illustrent des situations non marginales qui pourtant trouvent peu ou pas d’échos dans les médias ou en recherche. Les cas cliniques mettront en lumière entre autres les conséquences de l’objectification des hommes, de l’invisibilisation de la violence commise envers les hommes, des préjugés misandres ou des inégalités touchant plus spécifiquement les hommes. Enfin, on clôt la rencontre sur un regard plus positif sur ce dont les hommes québécois peuvent être fiers.

  • Communication orale
    Un nouveau programme d’intervention auprès des garçons adolescents qui ont vécus des ASE
    Maude Vanasse (SHASE)

    Sachant que les abus sexuels sont principalement commis en bas âge chez les garçons, des interventions précoces sont nécessaires afin d’agir en célérité, de réduire les impacts du trauma et les risques de cristallisation des mécanismes adaptatifs. Cette présentation fait état d’un nouveau programme visant les adolescents 12-17 développé par le SHASE, de ses contenus et des défis associés. Le programme (suivi individuel et atelier de groupe) vise à aider les adolescents à faire face aux impacts des traumas dans leur quotidien et à intégrer des outils de gestion à court terme. Les thèmes et outils proposés abordent les conséquences de l’abus, les préoccupations de l’adolescent concernant son développement identitaire, sexuel, social et affectif, ainsi que les enjeux liés au dévoilement et à la demande d’aide spécifique au groupe d’âge et au genre masculin. Ce programme amène aussi des défis et considérations particulières. Le référencement et la demande de service doivent considérer la question légale qui encadre la LPJ et la notion de compromission. Des procédures ont dû être mises en place afin d’assurer la légitimité du service et la collaboration des partenaires concernés. Considérant la réalité et les besoins des adolescents, son environnement immédiat doit également être pris en compte, ajoutant une intégration de pratiques systémiques via une collaboration sécurisante et respectueuse du cadre entre l’adolescent, son/ses parent(s), tuteur(s), intervenant(es) et le SHASE.

  • Communication orale
    Comment accueillir et traiter la victimisation présente chez les hommes qui consultent en contexte de violence conjugale
    Jean-Martin Deslauriers (Université d’Ottawa), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal)

    Les traumas interpersonnels représentent un phénomène auquel les intervenants sont confrontés dans différents contextes, mais sans nécessairement l’intégrer dans leur analyse. En effet, la victimisation des hommes demeure peu discutée et marquée par certains tabous. De plus, les hommes sont généralement souvent peu enclins à dévoiler les traumas vécus et à utiliser les services sociaux et de santé. Ils tendent à retarder la demande d’aide, même en situation de détresse. L’intervention auprès des hommes victimes de traumas interpersonnels représente un défi en raison des enjeux liés à l’alliance thérapeutique, de la complexité des manifestations cliniques qui entravent leur fonctionnement, de la méconnaissance des pratiques sensibles aux traumas ou des réalités spécifiques aux hommes, ou encore des besoins criants de cette clientèle. Cette conférence croise les spécificités de l’intervention auprès d’une clientèle masculine qui consulte en contexte de violence conjugale et les particularités des victimes de traumas interpersonnels. Des stratégies qui favorisent l’accès et l’engagement au processus d’intervention, ainsi que l’efficacité des interventions seront présentées.

  • Communication orale
    Consommation et violence conjugale : données empiriques et considérations pour l’intervention
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Nycolas Renault (AVIF (Action sur la Violence et Intervention Familiale))

    La perpétration de violence conjugale et la consommation de substances psychoactives sont deux importantes problématiques susceptibles d’entrainer des conséquences importantes pour l’individu et son entourage. Plusieurs études soulignent la possible concomitance de ces deux problématiques, mais les acteurs et actrices du terrain ne sont pas toujours outillés pour faire face à ces deux problématiques. Cette présentation s’appuie sur les données recueillies auprès de 1499 adultes ayant répondu à une série de questionnaires standardisés lors de leur arrivée dans un service spécialisé en violence conjugale. Les résultats des analyses descriptives révèlent des taux plus élevés de consommation de cannabis et d’alcool que les autres substances psychoactives (stimulants, dépresseurs, perturbateurs). Les analyses corrélationnelles montrent des liens positifs entre la consommation de ces diverses substances et la perpétration de gestes de violence conjugale physique, psychologique, sexuelle, ainsi que du contrôle coercitif. De plus, la violence perpétrée tout comme la consommation, sont reliées à l’expérience de traumatismes dans l’enfance et aux difficultés à réguler ses émotions. En s’appuyant sur ces données et sur l’expérience clinique relative à ces deux problématiques, des pistes de réflexion et d’intervention sont proposées pour appuyer les équipes d’intervention.

  • Communication orale
    Le rétablissement d’agression sexuelle à l’enfance du point de vue de survivants
    Alain Faubert (Participant colloque 619), Daniel Lalonde (Collectif national sur la victimisation au masculin)

    Cette présentation prend la forme de témoignage afin de donner voix à des personnes ayant vécu des expériences de victimisation et utilisé des services d’aide aux victimes. Deux hommes qui ont vécu des expériences d’agression sexuelle à l’enfance partageront leurs expériences en centrant leurs témoignages sur leur parcours de rétablissement, ainsi que les facteurs ayant contribué et nuit à leur trajectoire vers le rétablissement. Leurs témoignages permettront de mettre en relief des expériences concrètes pouvant guider les perspectives d’intervention futures. Cette présentation s’inscrit directement dans une approche sensible au trauma qui promeut la mobilisation des personnes directement touchées par la problématique dans la discussion, la compréhension et l’élaboration des perspectives d’intervention leur étant destinées, en favorisant ainsi leur reprise de pouvoir ainsi que des interventions réellement adaptées à leurs besoins.


Panel / Atelier

Recherche partenariale en matière de violences interpersonnelles : croiser les perspectives pour maximiser les retombées

Cette table ronde regroupe des acteurs et actrices des milieux de la recherche, de l’intervention, ainsi que des utilisateurs de services. Elle vise à promouvoir les échanges constructifs entourant la problématique des violences interpersonnelles chez les hommes, afin de profiter de la richesse des partenariats de recherche pour identifier des besoins de formation et de recherche, ainsi que des mesures concrètes pour bonifier la sensibilisation, l’accompagnement et la prévention de ces violences. Plus précisément, les membres de la table ronde discuteront de l’expérience de recherche partenariale, notamment en termes de bénéfices, de facteurs facilitants, de défis et de retombées sur d’autres champs d’activité. Ils aborderont l’importance de la diversité en recherche et en intervention, afin de dégager des recommandations pour les meilleures pratiques. Les besoins de formation et les questions de recherche qui émergent à la lumière des résultats présentés dans le colloque seront également explorés, de même que les avenues de prévention, de sensibilisation et d’interventions à envisager ou à explorer davantage.