Informations générales
Événement : 89e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :La politique de l’immigration correspond à l’ensemble des luttes, des délibérations et des processus politiques associés au thème de l’immigration. À l’échelle mondiale, depuis le début des années 2000, les questions liées à l’immigration sont de plus en plus politisées. Ces questions incluent, entre autres, l’accueil des réfugiés, le contrôle des frontières, les mécanismes de sélection des immigrants, les seuils annuels d’immigration ainsi que l’accueil et l’intégration des immigrants. Ce colloque scientifique traite de la politique contemporaine de l’immigration au Québec, la province canadienne qui dispose des plus grands pouvoirs en matière de sélection des immigrants. Les analyses sur la politisation de l’immigration ont surtout porté sur des cas européens, mais le Québec est aussi le théâtre de débats de plus en plus visibles en matière de question migratoire. Comment se profile cette politique de l’immigration contemporaine au Québec? Qui y participe, et où a-t-elle lieu? Quels sont les grands principes qui permettent de mieux la comprendre? Afin de répondre à ces questions, ce colloque fera dialoguer des analyses empiriques sur les façons dont les citoyens, les mouvements sociaux, les partis politiques, les médias, les fonctionnaires et les élus contribuent à la politique de l’immigration au Québec. Ce faisant, il permettra de tracer les principaux enjeux liés à la politique de l’immigration dans la province au cours des 20 dernières années. Ultimement, ce colloque permettra d’évaluer si les modèles dominants sur la politique de l’immigration – issus de disciplines comme la science politique, la sociologie ou la géographie – sont porteurs pour comprendre les dynamiques propres au Québec.
Remerciements :Ce colloque est organisé par l'Équipe de recherche sur l'immigration au Québec et ailleurs (ÉRIQA). Nous remercions tous les membres de l'ÉRIQA pour leur collaboration ainsi que Wanda Minnig pour son assistance technique. L'ÉRIQA tient à reconnaitre le soutien financier des Fonds de Recherche du Québec - Société et Culture (FRQSC).
Dates :Programme
Les partis, les électeurs, les citoyens et l’immigration au Québec
-
Communication orale
Bilan de la CAQ en immigrationAdèle Garnier (Université Laval), Mireille Paquet (Université Concordia), Sule Tomkinson (Université Laval)
Cette communication analyse les réalisations de la CAQ au prisme de ces promesses, en dialogue avec la méthodologie du Polimètre. Par un bilan des activités du gouvernement de Legault entre 2018 et 2022, nous démontrons que les promesses de l’élection de 2018 ont été partiellement réalisées par la CAQ et qu’aucun engagement n’a été rompu. Ce faisant, nous montrons comment les promesses de la CAQ ont permis plusieurs ruptures dans l’approche jusque-là relativement consensuelle de la province en matière d’immigration. Nous explorons trois raisons du bilan mitigé du premier gouvernement caquiste : le caractère hautement ambitieux de ses promesses en immigration, les facteurs structurels affectant la réalisation dans ce secteur de politique ainsi que l’utilisation stratégique des questions liées à l’immigration lors de la campagne de 2018. Au final, ce bilan ouvre la porte à une réflexion sur l’impact à long terme de l’éclatement du consensus interparti dans le secteur de l’immigration au Québec et surtout sur la mobilisation des clivages en immigration à des fins électoralistes dans la province.
-
Communication orale
L'intégration des immigrants au Québec : priorités, évaluations et préférences en matière d'origine des nouveaux arrivantsAntoine Bilodeau (Université Concordia), Audrey Gagnon (Université d'Oslo)
S'appuyant sur une enquête en ligne auprès de 1500 individus (2019), cette étude s'appuie sur un cas où la question de l'intégration des immigrants est particulièrement saillante, à savoir la province du Québec. Nos résultats montrent que les Québécois priorisent les dimensions culturelles (c'est-à-dire l'apprentissage de la langue et des valeurs de la majorité) plus que les dimensions économiques, sociales et politiques de l'intégration des immigrants. Les évaluations de l'intégration des immigrants diffèrent selon les dimensions, avec une évaluation négative de la mesure dans laquelle les immigrants apprennent les valeurs québécoises ou s'identifient comme Québécois, mais des évaluations plus positives de la mesure dans laquelle les immigrants deviennent financièrement autonomes. Enfin, si les Québécois sont favorables à l'immigration en provenance des pays européens, ils ont tendance à être plus ouverts à l'immigration en provenance d'autres régions lorsqu'ils évaluent que ces groupes d'immigrants apprennent les valeurs québécoises, deviennent financièrement autonomes et ont des amis québécois.
-
Communication orale
Le “parti anti-immigration” : Quelle utilité pour la recherche aujourd’hui ?Cassandre Gratton (Université Concordia)
Le terme « parti anti-immigration » est largement utilisé dans la recherche et les discours populaires. Si ce terme désignait, dans ces débuts, un groupe de parti d’extrême-droite assez restreint en Europe, il est aujourd’hui utilisé de façon beaucoup plus large. La Coalition Avenir Québec (CAQ, en est un bon exemple. Élue à la tête du Québec en octobre 2018, elle a rapidement été décrite par plusieurs observateurs comme un parti « anti-immigration ». Or, le parti rejette lui-même toute association avec des partis traditionnellement reconnus comme « anti-immigration », notamment le Front National en France. Cette désignation révèle une certaine confusion sémantique entourant le terme.
Quelle utilité a l’étiquette de « parti anti-immigration » comme outil analytique? Afin de mesurer l’utilité et les limites de l’étiquette « parti anti-immigration », ce projet procède en trois étapes. D’abord, une définition provisoire d’un « parti-anti-immigration » est développée et opérationnalisée. Ensuite, elle est appliquée aux deux principaux partis ayant occupés la scène politique québécoise dans les 10 dernières années, soit le PLQ et la CAQ. Le but est d’observer si des comparaisons sont possibles entre ses partis présentés comme complètement opposés. Finalement, une discussion théorique basée sur les résultats obtenus est présentée sur les limites à l’utilisation d’une mesure binaire pour caractériser l’idéologie d’un parti sur un sujet comme l’immigration.
-
Communication orale
Le nouvel électeur québécoisJean-François Daoust (Université d’Édimbourg), Valérie-Anne Mahéo (Université Laval), Richard Nadeau (Université de Montréal), Bélanger Éric
Au scrutin provincial de 2018, les électeurs québécois ont porté au pouvoir la Coalition avenir Québec de François Legault. Au-delà de cette percée historique, l’élection de 2018 annonce-t-elle un changement plus profond dans les facteurs motivant le comportement électoral des Québécois? Les analyses présentées dans notre ouvrage Le nouvel électeur québécois (PUM, à paraître) montrent que les choix électoraux des Québécois lors de ce scrutin ont été en partie motivés par la montée de nouveaux clivages d’idées qui départagent aujourd’hui les préférences électorales au Québec. Sans être disparue, la division entre fédéralisme et souverainisme a connu une diminution de son influence sur les choix électoraux. Cette situation a laissé place à l’expression d’autres clivages idéologiques : une polarisation de nature économique et portant sur la question de l’interventionnisme de l’État, et une autre de nature culturelle qui met plutôt l’accent sur des enjeux émergents liés à l’immigration et à l’environnement. Nos analyses indiquent aussi que ce dernier clivage, dit « libéral-autoritaire », trouve son ancrage dans une division de l’électorat entre les plus et les moins éduqués, et entre les diverses générations. C’est surtout ce nouveau clivage idéologique qui a permis aux partis émergents que sont la CAQ et Québec solidaire de se distinguer face aux deux partis traditionnels, mettant au rancart le bipartisme si caractéristique de la vie politique québécoise du dernier demi-siècle.
Action publique et jeux d’échelle
-
Communication orale
L’avenir des régions passe-t-elle par les travailleurs migrants temporaires?Maxime Thibault-Leblanc (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Parallèlement au succès mitigé des politiques québécoises de régionalisation de l’immigration dans les dernières décennies, un nombre croissant d’employeurs ruraux de divers secteurs ont recours au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTÉT) pour solutionner leurs problèmes de recrutement de main-d’œuvre. Depuis 2017, la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine n’échappe plus à la tendance et voit arriver un nombre de plus en plus élevé de ces travailleurs migrants dans le secteur de la transformation des produits de la mer. Cependant, la venue circulaire de cette main- d’œuvre ultra mobile intervient dans un contexte marqué par un taux de chômage toujours élevé, des conditions de travail peu attrayantes, des tentatives de syndicalisations dans le secteur et un très faible taux de personnes issues de l’immigration par rapport au reste du Québec. Dans ce contexte, quels sont les effets locaux de l’usage du PTÉT au niveau des conditions de travail, des rapports sociaux d’emplois et des relations entre migrants et populations des communautés rurales? À partir de données issues d’un terrain ethnographique mené à l’été 2018 aux Îles-de-la-Madeleine, cette présentation fournira une réflexion critique sur les enjeux derrière l’utilisation du PTÉT comme solution à la « pénurie de main-d’œuvre » que vivrait plusieurs secteurs économiques Québécois.
-
Communication orale
Un régime de facilitation de la mobilité ?Chedly Belkhodja (Université Concordia), Antoine Mazot-Oudin (Université Concordia), Mireille Paquet (Université Concordia)
Face à la popularité du Québec et, plus largement du Canada, comme destination pour les ressortissants français, nous menons depuis 2019 une enquête avant comme objectif de : 1) décrire les forces, politiques et acteurs qui contribuent au choix de cette destination et de 2) de rendre compte de la diversité des parcours migratoires des ressortissants français s’établissant au Québec et au Canada. Cette communication effectue un retour schématique sur les résultats issus d’une première phase de terrain focalisée sur l’analyse des éléments qui encadrent la mobilité des ressortissants français vers le Québec et au Canada. Cette communication défend l’importance de mobiliser une perspective beaucoup plus structurelle dans l’analyse des migrations privilégiées, en particulier des migrations entre pays du «Nord Global». Basés sur la première phase d’une enquête de terrain auprès d’acteurs et d’institutions actifs dans la mobilité des ressortissants français au Québec et au Canada, nous décrivons les contours et l’opération d’un régime de facilitation de la mobilité transatlantique. Ce régime inclut des dispositifs étatiques et des acteurs qui génèrent des privilèges migratoires et baissent encore plus les obstacles à la mobilité pour un groupe précis : les ressortissants français. La prise en compte de ce régime permet de mieux contextualiser les décisions des migrants privilégiés et leurs expériences de départ, d’installation et même de retour.
-
Communication orale
Migrations et travail temporaires au Québec : une action publique à géométrie variable ?Sid Ahmed Soussi (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication présente les résultats d’une recherche CRSH achevée en 2022 ayant pour objet le recours aux travailleurs migrants temporaires (TMT) au Québec dans les secteurs agroalimentaires. Leurs conditions de travail sont non seulement subordonnées à l’action des employeurs, mais aussi aux dispositions réglementaires déterminées par les politiques publiques à l’œuvre au Québec et au Canada. Cette recherche conjugue une démarche qualitative avec des conclusions de recherches obtenues dans d’autres provinces du Canada. Elle propose un modèle théorique expliquant deux niveaux de conséquences des politiques migratoires analysées. Premièrement, la segmentation de l’emploi résultant de la suppression des rapports collectifs du travail et la désyndicalisation dans ces secteurs. Deuxièmement, l’accès restreint aux droits sociaux du travail et la précarisation sociojuridique des TMT produite par leurs statuts de séjour délétères et leur subordination à un employeur unique. Cette action publique et les politiques de l’emploi qui l’accompagnent encouragent les entreprises à recourir à cette main-d’œuvre à coût réduit; en même temps qu’elle instrumentalise des flux migratoires visant à combler systématiquement des emplois permanents sans avoir à prendre en charge les coûts sociaux attachés aux statuts des salariés locaux.
Logiques utilitaristes et résistances
-
Communication orale
L’emploi et la croissance économique comme horizon : la banalisation de l’approche utilitariste et la néolibéralisation des pratiques de sélection des personnes migrantes au QuébecJean-Charles St-Louis (UdeM - Université de Montréal)
Cette présentation se penche sur la consolidation, dans le discours des principales et principaux intervenant.e.s appelé.e.s à se prononcer sur l’immigration comme « problème public » (Ajjat et Mohamed, 2013) au Québec, d’une conception résolument utilitariste de l’immigration. L’approche qui s’est développée au Québec comme au Canada se veut résolument instrumentale, tablant sur l’évaluation de la capacité des candidat.e.s à contribuer à la croissance économique et démographique de la société dite d’accueil. Les aprioris qui assoient la légitimité institutionnelle et publique de ces pratiques — ce qui les rend acceptables, voire normales — demeurent cependant peu connus.Ancrée dans l’analyse du discours et l’ethnographie institutionnelle, cette étude s’appuie principalement sur l’analyse des mémoires et documents déposés lors des planifications pluriannuelles de l’immigration au Québec. Elle met en évidence le rétrécissement de l’espace occupé par les positions plus critiques à l’égard de l’approche utilitariste — y compris chez les intervenant.e.s faisant historiquement contrepoids au secteur économique (droit de l’immigration, centrales syndicales, organisations communautaires, etc.). L’analyse documente ainsi l’approfondissement de la rationalité néolibérale au sein des principaux discours sur l’immigration au Québec, éclairant les rapports spécifiques à la citoyenneté et à l’appartenance que ce mode de gouvernementalité produit.
-
Communication orale
L’héritage de Roxham Road: la disparition des réfugiés comme normeKarine Côté-Boucher (Université de Montréal), Louis-Philippe Jannard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Luna Vives (Université de Montréal)
Les arrivées spontanées de demandeurs d'asile entre les points d'entrée officiels à la frontière Québec-New York entre 2017 et 2019 ont été qualifiées de « crise ». S'appuyant sur les écrits actuels portant sur l'instrumentalisation des crises migratoires, cet article réfléchit à la manière dont ces arrivées, autrefois considérées comme un état de fait normal, sont devenues une crise en l'espace de trois décennies. Nous soutenons qu'à la base, cette transformation repose sur la disparition symbolique, et ultimement physique, des demandeurs d'asile de la sphère publique québécoise et canadienne. Une architecture frontalière restrictive hostile aux demandeurs d'asile a graduellement modifié la perception publique de la migration forcée, la présentant comme un problème désormais réglé. De ce fait, leur réapparition en 2017 ne pouvait être interprétée qu’en tant qu’événement exceptionnel. Nous examinons comment les politiques de contrôle aux frontières ont canalisé les demandeurs d'asile vers Roxham Road, et l’adoption subséquent d'un modèle de gestion de crise à la frontière. Ce modèle nécessite des dépenses publiques importantes et l'implication d'un éventail d'acteurs publics et privés plus ou moins familiers avec les réalités de l’asile. La présentation conclut en faisant ressortir l'héritage de ces événements.
-
Communication orale
Sur la ligne de la frontière au chemin Roxham. Étude de la mobilisation du collectif Bridges not BordersChedly Belkhodja (Université Concordia), Cassandre Gratton (Université Concordia)
-
Communication orale
L'affirmation politique croissante des travailleurs agricoles migrants guatémaltèques au Québec, Canada, pendant la pandémie de COVID-19Danièle Bélanger (Université Laval), Guillermo Candiz (UdeM - Université de Montréal)
Cette présentation se concentre sur la montée de l'affirmation politique chez les travailleurs agricoles migrants temporaires guatémaltèques en Ontario et au Québec pendant la pandémie de COVID-19. S'appuyant sur des perspectives théoriques qui mettent en évidence les expressions d'affirmation politique chez les non-citoyens, l'analyse identifiera les facteurs, tant dans les pays d'origine qu'au Canada, qui ont contribué aux changements dans la façon dont les travailleurs migrants guatémaltèques au Québec comprennent et affirment leurs droits à la justice sociale. Parmi ceux-ci figurent les changements économiques dans les pays d'origine, comme le Guatemala, et les transformations correspondantes des caractéristiques socio-démographiques des travailleurs migrants. En particulier, la perte d'emploi et de revenu provoquée par la pandémie a poussé de nouveaux groupes d'individus à chercher un emploi à l'étranger. Combiné à la multiplication des agents de recrutement, notamment au Guatemala, le travail agricole temporaire a attiré des individus issus des zones urbaines et ayant fait des études postsecondaires, profils très rares parmi les cohortes précédentes. En même temps, notre présentation démontre que, malgré la prise de conscience politique croissante, la peur de l'expulsion empêche la plupart des travailleurs agricoles migrants de faire valoir leurs droits. L'analyse s'appuie sur des entretiens approfondis menés au Québec, au Canada, en 2020-2021.
-
Communication orale
Le Québec, de terre d'accueil à club privé ?Marie-Hélène Bonin (Confédération des Syndicats nationaux (CSN))
Mise en œuvre des politiques et des processus d’immigration
-
Communication orale
Le rôle des adjoints de circonscription fédéraux et provinciaux dans les services d’immigration au QuébecDanièle Bélanger (Université Laval), Adèle Garnier (Université Laval)
-
Communication orale
Le virage canadien vers une immigration à deux étapes et ses enjeux pour la politique d’immigration du QuébecAnne Michèle Meggs (L'Aut'Journal)
Dans les dernières années le gouvernement canadien a ouvert les portes de plus en plus grandes à l’immigration temporaire, surtout comme un chemin vers la résidence permanente. Le plus récente exemple est l’annonce que le Canada a réussi ses objectifs importants d’admissions en 2021 grâce à la régularisation des personnes avec des permis de séjour temporaire déjà sur le territoire canadien. De moins en moins de la sélection se fait dans le cadre des programmes de travailleurs qualifiés canadien et québécois et leurs grilles de sélection respectives. Cette communication fera un survol de cette évolution avec une description des trois programmes d’immigration temporaire et une présentation comparative, avec des données administratives des gouvernements canadien et québécois, des tendances en immigration temporaire et permanente. Ce virage a des conséquences significatives sur la politique d’immigration du Québec de plusieurs perspectives, notamment la planification des volumes et de la composition de l’immigration, contrôlée par les critères de la grille de sélection, ainsi que les services d’accueil et d’intégration socio-économique, culturelle et linguistique. La communication jettera les bases d’un débat sur les conséquences potentielles d’une politique québécoise d’immigration à deux étapes pour les personnes arrivant, pour leur pays d’origine et pour l’avenir de la société québécoise.
-
Communication orale
Le programme de parrainage collectif des personnes réfugiées : fardeaux administratifs, délais d'attente et changements de politiques comme stratégies de contrôle de l’immigrationClothilde Parent-Chartier (Université d’Ottawa), Ian Van Haren (Université Mcgill)
À la suite d’une hausse importante du nombre de personnes réfugiées réinstallées au Québec en 2015-16, le gouvernement québécois a mis en place des politiques plus restrictives ayant pour objectif la réduction des admissions des personnes réfugiées. Cette communicationexplore l’évolution des politiques contemporaines concernant le parrainage collectif des réfugié.es et leurs impacts sur les relations entre le gouvernement provincial et les personnes et organisations qui sont impliqués dans le parrainage au Québec. Notre analyse sera notamment appuyée par une analyse des changements de politique, des données statistiques, ainsi que par les perspectives de membres de la société civile impliqués dans le parrainage des réfugié.es. L’objectif de cette présentation est de démontrer comment le gouvernement a pu limiter le nombre de personnes réfugiées en imposant des nouveaux fardeaux administratifs et de plus longs délais d’attente. Nous expliquerons comment ces changements introduits depuis 2017 représentent des stratégies de contrôle de l’immigration et démontrerons de quelles façons elles nuisent à la mobilisation de la société civile qui s’avère pourtant essentielle à la réussite des objectifs de protection et d’intégration des personnes réfugiées. Nous terminerons en proposant une réflexion sur les contributions que peuvent apporter l’analyse des fardeaux administratifs et des politiques de l’attente à d’autres recherches portant sur les politiques d’immigration.
-
Communication orale
L'intelligence artificielle et la prise de décision en immigration: implications pour le QuébecGabriel Bergevin-Estable (Chambre des communes), Danièle Bélanger (Université Laval)
Table ronde : Migrants essentiels, méritants, précaires?
-
Communication orale
Travailleurs migrants temporaires en région: famille et territoireEleonore Thibeault (Université Laval)
-
Communication orale
Représentations des travailleurs migrants temporaires dans le secteur manufacturierClara Guyot (Université Laval)
-
Communication orale
Enjeux de santé des travailleurs migrants agricoles temporairesVéronique Tessier (Université Laval)
Impacts des politiques sur les immigrants
-
Communication orale
Collaboration intersectorielle et accès aux soins des personnes LGBTQI+ migrantes et raciséesAhmed Hamila (UdeM - Université de Montréal)
Les personnes LGBTQI+ migrantes et racisées font face à une multitude de barrières structurelles pour accéder aux soins de santé et services sociaux, liées à leur statut migratoire (xénophobie), à leur race (racisme), à leur orientation sexuelle (homophobie) et/ou à leur identité de genre (transphobie). Cette situation s’est aggravée avec l’arrivée de la COVID-19, notamment pour ce qui est de l’accès aux services de soins de santé mentale.C’est dans ce contexte qu’a été lancé le projet pilote Clinique Mauve en 2020. Fruit d’une collaboration intersectorielle entre les secteurs public, privé, communautaire et de la recherche, ce projet vise à offrir des soins de santé et services sociaux intégrés aux personnes LGBTQI+ migrantes et racisées qui sont adaptés à leurs besoins. Dans quelle mesure la collaboration intersectorielle implique-t-elle un meilleur accès aux soins des personnes LGBTQI+ migrantes et racisées?Dans cette recherche il s’agit d’analyser les avantages et les défis liés à la collaboration intersectorielle et son rôle dans l’accès aux soins de populations faisant face à des discriminations structurelles telles que les personnes LGBTQI+ migrantes et racisées. D’un point de vue méthodologique, cette recherche s’appuie sur une enquête de terrain menée à travers une riche analyse documentaire et une série d’entretiens semi-structurés menés auprès des intervenants de la santé de la Clinique Mauve et de ses usagers.
-
Communication orale
Impacts des politiques publiques d’immigration du Québec sur la reconnaissance des compétences des médecins immigrant.e.sCorinne Béguerie (Université Laval)
u Québec, certaines personnes immigrantes hautement qualifiées, comme les médecins, choisies entre autres sur la base de leur niveau d’étude, de leur domaine de formation et de leur connaissance du français, se heurtent à la difficulté de faire reconnaitre leurs compétences en lien avec la profession qu’elles exerçaient dans leur pays d’origine, notamment lorsqu’il s’agit d’une profession réglementée. Notre recherche veut répondre à la question suivante : médecins immigrant.e.s, quel processus pour exercer légitimement sa profession ?Afin d’étudier la structure de coordination des acteurs de la reconnaissance des compétences des diplômé.e.s hors Canada et États-Unis (DHCEU), nous avons mené une recherche qualitative. Nous avons réalisé 50 entrevues avec des DHCEU, des acteurs institutionnels (ministères, système professionnel, enseignement supérieur), des acteurs de mise en œuvre des politiques publiques ou de soutien informationnel sur la reconnaissance des compétences. Nos résultats montrent comment le ministère de l’Immigration de la province se coordonne avec différents acteurs institutionnels pour établir les outils de sélection qui façonnent le portrait des DHCEU et qui ont un impact dans le processus de reconnaissance des compétences de ces médecins.
-
Communication orale
Temporaires et en emploi au Québec : trajectoires de statutsDanièle Bélanger (Université Laval), Charles Fleury (Université Laval)
Au cours des années 2000, les politiques migratoires du Québec et du Canada ont donné lieu à des développements visant l’accroissement du recours aux travailleurs étrangers temporaires afin de parfaire l’arrimage entre la sélection des immigrants et les besoins du marché du travail et pallier les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs. Or, en dépit de la place croissante qu’occupent ces travailleurs sur le marché du travail canadien, on connait encore peu de chose à leur sujet. Est-ce que le statut de résidence constitue un facteur de différentiation sur le marché du travail ? Quelles sont les trajectoires d’emploi des résidents temporaires ? Quelles sont les trajectoires de statut des résidents temporaires ? Quelles sont les trajectoires types qui mènent à la résidence permanente ? En quoi ces trajectoires sont-elles liées aux trajectoires d’emploi ? Notre communication entend fournir quelques éléments de réponses en faisant état des premiers résultats d’une recherche que nous réalisons actuellement à partir d’un nouvel ensemble de données longitudinales, la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, accessible depuis peu aux chercheurs canadiens et combinant des informations sur les résidents temporaires et les résidents permanents ainsi que sur leur activité sur le marché du travail.
-
Communication orale
Migrants à statuts temporaires diplômés en santé et services sociaux : des précarités à échelles variablesCatherine Montgomery (UQÀM), Marie-Jeanne Blain (CIUSSS du Nord-de-l'île-de-Montréal), Alexia Pilon (UQÀM)
La rareté de main-d’œuvre dans le secteur de la santé et des services sociaux, particulièrement en contexte de pandémie, a eu des effets à différents niveaux. L’un d’eux a été l’ouverture amplifiée pour penser la contribution des personnes immigrantes au secteur. Depuis une vingtaine d’années, le nombre de migrants à statut temporaire a surpassé ceux avec un statut de résident permanent au Québec et au Canada. Par ailleurs, différents programmes ont été créés pour favoriser l’inclusion des personnes immigrantes, tels qu’un bureau de recrutement international au CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal ou un programme pour régulariser les demandeurs d’asile ayant contribué au secteur de la santé durant la pandémie. Considérant la transformation du système d’immigration au Québec, le statut d’immigration temporaire peut devenir un passage obligé vers la résidence permanente. Dans le cadre d’une recherche plus large portant sur l’intégration de diplômés internationaux sur le marché du travail l’équipe a rejoint plus de 40 migrants tant préposés aux bénéficiaires, technologistes médicaux ou travailleurs sociaux. La présentation soulèvera 2 questions principales: 1) Quelles sont leurs expériences face à ce statut temporaire? 2) De quelles manières s’articulent les précarités en lien avec leur statut d’immigration et celles en lien avec leur insertion professionnelle?
La politique contemporaine de l’immigration au Québec
En clôture de ce colloque, cette table ronde vise à effectuer une synthèse des principales caractéristiques émergentes de la politique de l’immigration au Québec. Trois angles seront explorés en dialogue avec les panélistes : 1) les dynamiques politiques actuelles en matière d’immigration, 2) les nouveaux contours des programmes d’immigration dans la province et 3) les besoins actuels des immigrants au Québec.