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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Cette proposition de colloque est portée par le Centre de recherche sur le développement territorial (CRDT), qui rassemble les chercheurs des universités québécoises intéressés par le développement territorial et plus particulièrement par les dynamiques de développement-régression qui touchent les régions non métropolitaines. Ces territoires sont soumis à des tensions qui se renouvellent continuellement. Longtemps analysées en termes économiques autour de la relation de dépendance qui lie ces territoires aux aires métropolitaines et aux capitaux extérieurs, les dynamiques de ces territoires sont aujourd’hui regardées en s’intéressant à la diversité des conditions sociales et environnementales qui les caractérisent.

La période récente apporte son lot de questions qui, si elles ne sont pas toujours nouvelles, interrogent les modalités d’une transition de nos économies et de nos sociétés vers des modèles de développement qui sachent corriger les problèmes écologiques et sociaux engendrés par des systèmes de production qualifiés parfois de « productivistes » ou « extractivistes » et bâtir de nouvelles perspectives. La récente crise sanitaire a apporté son lot de questions autour de l’organisation du travail, de l’occupation du territoire, des approvisionnements de proximité, de la numérisation. Les territoires non métropolitains ont été confrontés à des questions criantes relatives au logement, aux transports, à l’accès aux réseaux haut débit, à des mobilités inédites (temporaires ou non), voire à l’approvisionnement en denrées de base. Le secteur des services s’en est trouvé bouleversé, avec une division du travail entre celles et ceux pouvant effectuer leur travail à distance et d’autres contraints d’effectuer leurs tâches en « présentiel », sans parler des nombreux métiers qui n’ont eu d’autre choix que de se réinventer.

C’est à une réflexion autour de ces transformations qu’invite le CRDT pour ce colloque dans le cadre du congrès 2022 de l’Acfas.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Gestion socio-environnementale des ressources

  • Communication orale
    Analyses des trajectoires forestières pour s’adapter aux changements globaux
    Anne Bernard (Université Laval)

    Face aux changements globaux qui s’observent à l’échelle planétaire, la communauté scientifique s’active pour développer des solutions afin de répondre aux pressions qui s’exercent sur les écosystèmes forestiers. C’est dans ce contexte que le partenariat de recherche pancanadien Silva21 a été élaboré, regroupant douze sites d’étude répartis dans six provinces canadiennes. Celui-ci a pour but de développer une sylviculture qui permettra de mieux répondre à l’évolution du climat. Néanmoins, l’influence des stratégies sylvicoles dépasse le simple cadre forestier. En effet, une prise en compte du contexte social, politique, économique et environnemental à l’échelle des territoires forestiers est nécessaire, afin de mieux comprendre les freins et les opportunités pour mettre en place des stratégies sylvicoles qui répondent non seulement aux aléas climatiques, mais également aux changements globaux. Au cours de cette communication, nous proposerons une analyse des dynamiques sociales qui s’observe sur les territoires forestiers à la lumière de différents cadres théoriques, notamment celui de la transition, de la gouvernance réflexive et de la gestion adaptative.

  • Communication orale
    Le plan d’aménagement forestier en forêt privée : objet de transition entre les acteurs
    Maude Flamand-Hubert (Université Laval)

    Pendant les 50 dernières années, le plan d’aménagement forestier (PAF) a été conçu comme un outil d’administration des programmes publics de soutien à la production de bois en forêt privée. À partir du PAF se sont structurés un secteur d’activité et un système de relations entre les acteurs qui l’animent. Depuis une dizaine d’années, les changements globaux viennent bouleverser les fonctions du PAF en forêt privée. Que ce soit pour soutenir le développement local des communautés ou une industrie forestière en profonde transformation, conserver des écosystèmes sensibles ou lutter contre les changements climatiques, satisfaire la demande en récréation ou le désir individuel de posséder un coin de nature, les forêts privées attirent davantage l’attention et par conséquent le propriétaire forestier, ainsi que le geste que constitue la production d’un PAF. En effet, seuls les propriétaires forestiers possédant un PAF enregistré possèdent le statut de producteur forestier et « existent » dans les registres de l’État, soit 28 000 sur un total de 134 000 propriétaires. Cette communication propose d’explorer les relations qui se tissent entre les acteurs et le territoire à travers un outil technique destiné à l’individu, le plan d’aménagement forestier, et les transformations globales qui obligent à reconsidérer ses fonctions. Les changements actuels révèlent, plus profondément, les mutations en cours dans les rapports sociaux à la propriété individuelle, à la nature, et à l’État

  • Communication orale
    Les collaborations transdisciplinaires pour la transition socioécologique des territoires
    Sophie Del Fa (UQAC), Olivier Riffon (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Dans les dernières années, plusieurs démarches structurantes, intersectorielles et transformationnelles ont vu le jour au Saguenay-Lac-Saint-Jean, un vaste territoire diversifié, afin de combler le manque d’espace de concertation laissé par la disparition des Conférences régionales des élus en 2015. Issues d’acteurs territoriaux, d’organisations du milieu ou d’initiatives citoyennes impliquant parfois la participation à des équipes de recherche, ces initiatives sont innovantes en matière de gouvernance territoriale.

    À partir de l’analyse qualitative des acquis en manière de stratégies de mobilisation et d’animation de deux démarches régionales, Borée – un vent de changement pour une alimentation durable, et le Grand dialogue régional pour la transition socioécologique, il s’agira de montrer dans quelle mesure les collaborations transdisciplinaires sont porteuses pour penser un développement territorial écologique. En effet, les deux démarches ont recours à des approches distinctes, mais complémentaires pour mobiliser, animer, mailler et soutenir l’action des acteurs territoriaux, dans un objectif explicite de transition systémique. Par exemple, nous analyserons les stratégies de mobilisation, de communication et d’animation, les leviers de transformation et les défis spécifiques de chacune de ces initiatives, qui ont le potentiel de redéfinir à la fois les concepts de gouvernance territoriale, de dynamique d’acteurs, de transition et du territoire.

  • Communication orale
    Les défis de la gestion collaborative pour la réhabilitation des grands écosystèmes fluviaux : les leçons de dix cas d’Europe et d’Amérique du Nord.
    Amélie Dumarcher (UQAR), Nathalie Lewis (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Julie Ruiz (UQTR)

    L’écosystème du lac Saint-Pierre, à cheval sur quatre régions administratives et aux usages sont multiples, est représentatif des défis que pose la mise en place d’approche(s) collaborative(s) pour la réhabilitation de grands écosystèmes. Dans ces territoires aux usages complexes, ne correspondant pas aux découpages politico-administratifs et sectoriels usuels, la gestion collaborative est loin d’être une évidence. Pourtant, elle y est incontournable, comme le montrent les travaux du Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du littoral du Lac Saint-Pierre, au sein duquel s’inscrit notre recherche.

    Au-delà de répéter, tel un mantra, l’importance de la gestion collaborative, notre communication vise à souligner l’importance d’en saisir les modalités et difficultés, mais aussi de prendre en compte les situations initiales contribuant à la mise en place de ces initiatives. Via une démarche croisant perspective néo-institutionnaliste et théories de l’action collective, nous avons analysé dix projets de réhabilitation de grands écosystèmes impliquant des acteurs hétérogènes, et dont la complexité fait écho à celle du Lac Saint-Pierre. Loin de viser une « recette » universelle (nécessairement utopique), notre objectif est d’examiner avec finesse les processus et les forces motrices à l’œuvre dans la mise en place et le déroulement de ces initiatives, afin d’éclairer les rouages de cette gestion intégrée, collaborative, durable (et complexe) des territoires

  • Communication orale
    La difficile prise en compte des conditions sociales initiales dans les projets de réhabilitation environnementale par bassin versant en milieu agricole
    Julie Ruiz (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’intérêt de l’action collective pour faire face au problème de la pollution diffuse en milieu agricole est largement reconnu. Au Québec, des projets collectifs par bassin versant en milieu agricole sont ainsi soutenus depuis plusieurs années par le gouvernement mais leurs résultats sont plutôt mitigés. Or, les facteurs qui ont joué sur l’existence même des projets de réhabilitation des bassins versants agricoles restent peu explorés. L’objectif de notre recherche est de comprendre les conditions sociales initiales et les évènements catalyseurs qui ont mené à la mise sur pied de ces projets de réhabilitation environnementale par bassin versant. Pour cela, nous analysons 14 projets collectifs réalisés au Québec sur la base d’entretiens semi-dirigés avec les coordonnateurs et les financeurs. L’analyse révèle que ces projets dits collectifs tentent de stimuler des actions de réhabilitation volontaires coordonnées dans l’espace, sans pour autant que les objectifs soient partagés avec les agriculteurs et que ces derniers participent à toute la démarche. Elle souligne aussi les contraintes et difficultés de ces projets et de leur organisme porteur à prendre en compte le social, à côté du spatial et de l’environnemental avant leur mise en place.

  • Communication orale
    Changement des pratiques agricoles appelées à une transition écologique dans la lutte contre la folle avoine. Une recherche sur les leviers et les résistances des producteurs
    Simon Louis Lajeunesse (Université Laval)

    L’Avena fatua L. constitue la principale adventice des cultures de blé au Lac-Saint-Jean. Elle développe des résistances aux herbicides du groupe 1. Sans les pesticides, les moyens de lutte reposeraient sur les changements de pratiques agricoles des producteurs de blé. Changer une pratique agricole, c’est aussi changer les relations avec d’autres acteurs et leur rôle tels que les membres de la famille, l’agronome-conseil, le centre de grain… C’est un tout autre réseau qui doit se mettre en place en cohérence avec la famille (conjoints, enfants…) et les représentations sociales qu’ils ont de l’agriculture et d’eux-mêmes. Analyser la situation de changement de pratique de manière interactionniste, telle que nous le proposons, permet de sortir de l’impasse des concepts de « résistance » et de « levier de changement » souvent rencontrés dans les plans d’action auprès des producteurs agricoles. Nous proposons une analyse voyant le producteur agricole comme un acteur au sein d’interactions sociales significatives, tenant compte des parcours de vie dans des milieux de relations liées au territoire pour dégager des interventions pertinentes adaptées à la réalité des agriculteurs. Afin de mieux comprendre comment les agriculteurs s’engagent dans leurs pratiques culturales et comment ils s’approprient ces pratiques, il faut observer comment la transition écologique souhaitée exige une transition des réseaux impliqués dans la production sur les territoires qu’ils cultivent.


Communications orales

Les enjeux de l’accès aux ressources pour le développement territorial

  • Communication orale
    Accès des communautés agni sanwi aux ressources, à la gouvernance et à la mise en valeur de leur territoire
    Kouamé Arnaud Diby (Université Alassane Ouattara de Bouaké -Côte d'Ivoire)

    En Côte d’Ivoire, chaque communauté a un territoire qu’elle met librement en valeur, sauf le sous-sol dont l’exploitation appartient à l’État. Dans le cas des communautés agni sanwi, l’État a pris une superficie de 200 km2 pour créer une plantation de palmier à huile. La manière dont l’État a eu accès à ce territoire témoigne d’une dépossession des terres sanwi suites à plusieurs années de crises (1959, 1961 et 1966), traitées d’actions sécessionnistes. À l’avènement de la décentralisation administrative, le Conseil Régional bénéficie des intérêts économiques du territoire au détriment des propriétaires de terres. À cela, s’est ajouté des opérateurs agricoles, les métayers allogènes venus du Burkina Faso et Mali, ainsi que les métayers allochtones issus du centre et du Nord de la Côte d’Ivoire. Ces métayers allogènes et allochtones exploitaient excessivement le territoire sanwi. De cette situation émerge des problèmes publics, ignorés par les différents gouvernants politiques. Ces problèmes peuvent être source d’un véritable conflit foncier. La présente communication traite des capacités constitutionnelles akan matrilinéaires qui peuvent être mises en pratique afin d’aider à l'équilibre économique, écologique et à la cohésion sociale. La lecture, l'enquête de terrain auprès de 675 personnes et les observations faites dans le département d’Aboisso Côte d’Ivoire ont été mobilisés comme techniques de recherche de type ethnographique pour recueillir des données scientifiques

  • Communication orale
    Mobilisation de ressources territoriales et extraterritoriales et transitions dans les territoires ? Le cas de trois filières agroalimentaires dans le Rhin Supérieur
    Gaël Bohnert (Université de Haute Alsace), Brice Martin (CRESAT, Université de Haute Alsace)

    Les transitions territoriales sont le fait d’acteurs, plus ou moins ancrés dans un ou plusieurs territoires (Debarbieux, 2014). Elles peuvent en effet résulter de l’évolution des pratiques que mettent en œuvre ces acteurs, qui dépendent elles-mêmes de choix conditionnés par la mobilisation à différentes échelles, de ressources de natures variées (matérielles, financières, informationnelles etc.). Les pratiques des acteurs dépendent en premier lieu de ressources et contraintes propres à chaque système territorial (conditions géophysiques, géolégales, économiques, politiques, sociales et culturelles), mais également des perceptions , conduisant à des transitions territoriales diverses. Enfin, les choix des acteurs sont également conditionnés par les réseaux et les circulations dans lesquels s’inscrivent les pratiques, favorisant les convergences des processus de transitions, même en contexte transfrontalier comme dans le Rhin Supérieur.

    Nous proposons d’étudier ces processus au prisme de l’adaptation au changement climatique, à travers une double comparaison : entre pays de la région transfrontalière du Rhin Supérieur (France, Allemagne, Suisse) et entre filières : brasserie, viticulture et grandes cultures.

    Debarbieux, B. (2014). Enracinement – Ancrage – Amarrage : Raviver les métaphores. L’Espace geographique, Tome 43(1), 68‑80. https://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2014-1-page-68.htm

  • Communication orale
    « Où est ce que je vais pour travailler ? » La problématique d’accès aux ressources forestières à travers le prisme de l’empowerment
    Feriel Marzougui (Université Laval)

    Dans les pays en voie de développement, la question d’accès aux ressources naturelles demeure problématique. Plus particulièrement, les femmes sont confrontées à plusieurs défis quand il s’agit d’accéder aux ressources de leurs territoires. C’est dans ce contexte que cette étude met en avant l’accès à la principale ressource en Tunisie : la forêt. Dans le cas tunisien, cette problématique se traduit par les revendications des femmes faisant valoir leur droit à l’accès libre et surtout à l’exploitation des ressources forestières. Sous le prisme d’empowerment et celui de ses différentes dimensions (pouvoir de, pouvoir avec, pouvoir sur et pouvoir intérieur), cette étude contribue à apporter une petite pièce de puzzle qui comporte un élément de compréhension au grand défi, celui d’accès aux ressources naturelles. La filière des huiles essentielles[1] constitue pour la région de Nefza au nord-ouest un champ d’étude important par rapport aux femmes et aussi par rapport à l’appréhension de cette problématique. L’approche qualitative adoptée favorise une meilleure compréhension du vécu des femmes. Vingt entrevues avec cinq experts de la filière et 15 femmes ont été menées. Relation de pouvoir, culture, législation et même sphère familiale s’interfèrent pour expliquer les contraintes freinant l’accès et la valorisation de ces ressources par les femmes

    [1] Issues des plantes aromatiques et médicinales spontanées collectées de la forêt

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    La valorisation des produits du terroir au service du développement territorial : cas des produits d’argane des coopératives féminines de la région Sud-ouest du Maroc
    Soumia Omari (École nationale de commerce et de Gestion université Hassan Ii)

    Au Maroc, les coopératives féminines d’argane sont situées principalement dans la région Sud-ouest du Maroc. Ces coopératives contribuent au développement durable de la région. Sur le plan économique, la création des coopératives dans ces zones rurales à stimuler la création des emplois en faveur des femmes. Cependant, ces coopératives sont confrontées à une concurrence rude et surtout de la part des entreprises cosmétiques étrangères. D’où l’importance de la certification afin de commercialiser ces produits à l’échelle internationale. En plus, une organisation du marché de la matière première est recommandée par les coopératives pour assurer l’approvisionnement en cette matière avec des prix justes. Dans la perspective de stimuler l’achat de ces produits à l’échelle nationale, il est important de renforcer le rôle des médias afin d’informer les consommateurs des vertus de l’huile d’argane. Le défi majeur c’est d’assurer un partage équitable de la plus-value issue de la commercialisation des produits d’argane afin de garantir un revenu correct au profit des adhérentes. Sur le plan social, les revenus des femmes intégrant ces coopératives leur permettent d’améliorer leur niveau de vie et d’assurer une indépendance financière. Le problème rencontré par ces femmes est d’instaurer un équilibre entre les responsabilités à assumer dans le foyer et le travail dans la coopérative. Sur le plan environnemental, les adhérentes sont conscientes de l’importance de protéger l’arganier.

  • Communication orale
    Des tremplins pour l’établissement en agriculture : la contribution des incubateurs d’entreprises agricoles à la recomposition des territoires
    Pierre Olivier Ouimet (Cégep de Victoriaville)

    Alors qu’assurer une relève agricole est une préoccupation croissante au Québec, le profil de cette relève se transforme. Elle provient moins de familles agricoles et elle s’établit de plus en plus par démarrage d’une entreprise. Ces changements appellent au développement de nouveaux outils de soutien. Dans ce contexte, les incubateurs d’entreprises agricoles suscitent un enthousiasme. Plus d’une douzaine est apparue au Québec durant la dernière décennie.

    L’un de ces incubateurs inspire bon nombre de territoires : la Plateforme agricole de L’Ange-Gardien en Outaouais. Depuis 2010, elle a contribué à l’établissement de 16 entreprises agricoles. Le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) est allé à la rencontre de personnes qui gravitent à l’intérieur et autour de cet incubateur afin de documenter son influence et ses retombées. La plateforme représente davantage qu’un outil de soutien. Elle participe à une transformation de l’agriculture et des territoires en Outaouais. De plus, en se spécialisant dans la production maraichère biologique, la plateforme influence l’orientation de ces transformations.

    En plus des résultats de cette recherche portant sur l’expérience d’incubation en Outaouais, je traiterai des potentiels de transférabilité des bonnes pratiques et conditions facilitantes qui s’en dégagent. Je prendrai en exemple l’incubateur d’entreprises agricoles en démarrage au Bas-Saint-Laurent. Le CISA accompagne la mise en œuvre de ce projet d’incubateur régional.

  • Communication orale
    Accès des autochtones ivoiriens à leurs terres de base
    Diamoi Joachim Agbroffi (Université Alassane OUATTARA)

    La présente communication qui traite de l’accès des communautés autochtones ivoiriennes à leurs terres de base, résulte d’une enquête de terrain, par observation directe, participante et par entretien, auprès d’une population cible de 750 personnes. La répartition est la suivante : 300 autochtones, 200 allochtones et 250 allogènes. Comment explique-t-on le non accès des autochtones à leurs terres de base ?

    Les cultures agricoles café-cacao, initiées par les colons, ont débuté dans l’Est de la Côte d’Ivoire. Ces colons ont eu recours à une main-d’œuvre voltaïque, aujourd’hui burkinabé, qu’ils partaient chercher eux-mêmes. Des Ivoiriens y allaient chercher de la même main-d’œuvre. D’autres Burkinabès venaient eux-mêmes à la recherche du travail. Des Maliens ont emboîté leur pas. Les paysans ivoiriens ont employé un grand nombre d’ouvriers agricoles, beaucoup produit et permis au pays d’occuper un bon rang mondial. Toutefois, en raison de ce grand nombre d’employés ; du bas prix d’achat des produits agricoles bord champ, pratiqué et du paiement qui se faisait en petites tranches, les Ivoiriens sont restés redevables à leurs employés. Cette situation d’endettement croissant est aggravée par l’appauvrissement des sols de cette zone. La culture extensive aidant, leurs espaces cultivables se réduisaient et n’existent plus. Ce sont les raisons de leur déplacement à l'Ouest. Des lois modernes votées rendent impossible leur accès à leurs territoires de base.


Dîner

Dîner


Communications orales

Démographie, tourisme et mobilité

  • Communication orale
    L’urbanisme transitoire, vecteur d’un développement territorial à forte valeur environnementale ? Le cas Montréalais.
    Julien Despax (Université de Technologie de Compiègne), Carine Henriot (Université de Technologie de Compiègne), Nathalie Molines (Université de technologie de Compiègne - UTC), Alexandre Murer (Université de Technologie de Compiègne)

    L’urbanisme transitoire n’est mobilisé que tardivement au Québec. Longtemps restées marginales et spontanées, les occupations éphémères de terrains vacants ont récemment fait l’objet d’un regain d’intérêt par les acteurs de la région de Montréal. Ces pratiques se revendiquent désormais « transitoires » et sont annoncées comme créatrices de valeur pour les communautés qui les accueillent. Cette contribution interroge la mesure dans laquelle l’urbanisme transitoire participe d’un développement territorial créateur de valeur environnementale, voire sociale et économique.
    Ce travail se fonde sur l’étude de trois projets d’urbanisme transitoire montréalais : le Bâtiment 7, le projet Young et Demain Montréal. Ces cas témoignent de la diversité de situations dans laquelle l’urbanisme transitoire active des ressources au service d’un développement territorial durable.
    La contribution reviendra en premier lieu sur la revendication « transitoire » des occupations éphémères à Montréal, et ses implications par rapport à la notion de ressource territoriale. Puis, elle présentera la méthodologie retenue (revue de littérature, entrevues semi-directives et terrains réalisés dans le cadre du programme de recherche Érable) et les cas d’étude. Les résultats de recherche seront par la suite présentés puis discutés autour d’une grille d’analyse mettant en lumière la manière dont l’urbanisme transitoire s’affiche et s’affirme comme vecteur d’un développement territorial à valeur environnementale.

  • Communication orale
    Les politiques d'habitation et de mobilité durable au Québec - Quels effets sur les trajectoires de développement urbain et sur l'équité sociale en logement et en mobilité?
    Guillaume Lessard (University of Waterloo)

    Les politiques de développement durable mises en place par les gouvernements peuvent ironiquement mener au renforcement de trajectoires de développement insoutenables (unsustainable) et inéquitables tant d’un point de vue environnemental, économique et social. En usant de la perspective de la transition socioécologique urbaine (Ernst et al., 2016; McCormick et al., 2013; Torrens et al., 2021), cette recherche fait l’argument que les politiques de développement durable ciblant l’adoption d’artefacts techniques sans considération pour leur contexte d’usage sont les plus à même de contribuer à la perpétuation et au renforcement des verrouillages structurels et culturels propres à l’étalement urbain (Filion, 2010, 2018). Nous développons cet argumentaire par une étude de cas des politiques d’habitation et de mobilité durable mises en place par les différents paliers de gouvernement (fédéral, provincial et municipal) au Québec. En habitation, les programmes soutiennent surtout l’efficacité énergétique du cadre bâti dans une logique d’accès à la propriété individuelle. En mobilité, des subventions encouragent l’achat de véhicules électriques. Ensemble, ces politiques sont en continuité avec les trajectoires de développement propres à l’étalement urbain puisqu’elles soutiennent les ménages propriétaires de maisons individuelles (Lessard, 2021) qui bénéficieront économiquement et symboliquement de l’adoption d’un véhicule électrique (Kumar & Alok, 2020; Orsi, 2021; Sovacool, 2017).

  • Communication orale
    Attractivité des territoires non-métropolitains : quand le marketing territorial croise la marque employeur
    Frédéric Laurin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Annick Parent-Lamarche (UQTR)

    Les graves pénuries de main-d’œuvre ont récemment amené de nombreux territoires à mettre en œuvre des initiatives de marketing territorial (place marketing/branding) ciblant spécifiquement la main-d’œuvre. Or, pour rester pérennes et se développer, il revient d’abord aux PME/PMO de déployer des stratégies de gestion des ressources humaines (GRH) innovantes et adaptées aux réalités du marché du travail afin d’attirer et retenir leurs employés, notamment par la création d’une marque employeur. Notre objectif est donc de contribuer à la conceptualisation du marketing territorial en établissant des ponts avec la littérature portant sur la GRH. Notre étude est basée sur trois enquêtes similaires (trois régions Mauricie, Bas-Saint-Laurent, La Tuque) auprès d’étudiants universitaires, en particulier ceux de Montréal et Québec.

    Nos résultats montrent l’importance des facteurs organisationnels pour l’attraction territoriale. Même si les caractéristiques régionales restent toujours pertinentes, les étudiants se montrent particulièrement sensibles aux pratiques GRH innovantes et souvent intangibles. Ceci montre l’importance pour les PME/PMO de développer une marque employeur forte. Ainsi, les territoires ont intérêt à s’appuyer sur cette attractivité organisationnelle pour concevoir leur stratégie de marketing territorial, outre les attraits régionaux. Plus les employeurs locaux développeront une marque employeur forte, plus le territoire dans son ensemble deviendra attractif.

  • Communication orale
    Migrations en région et structuration du territoire en transition : le cas de la Baie-des-Chaleurs en Gaspésie
    Dominique Morin (Université Laval), Nicolas Roy (Université Laval)

    Depuis près de vingt ans, et davantage depuis le début de la pandémie, la Gaspésie-îles-de-la-Madeleine cumule des gains migratoires dans ses échanges avec les régions administratives que chevauche la région métropolitaine de Montréal. Ces gains se distribuent inégalement entre ses MRC et s’inscrivent dans une transition de la structuration sociale et économique de leur territoire. Dans deux MRC de la Baie-des-Chaleurs, un retour de la croissance démographique s’est concentré entre quelques municipalités, puis étalé sur plus d’une dizaine de petites localités entre lesquelles nous observons des différenciations sociales et économiques s’accentuant. La diffusion du recensement de 2021 d’ici la fin de l’année permettra d’établir une caractérisation de la transition entre la structuration du territoire de la Gaspésie-îles-de-la-Madeleine qui se dépeuplait au début des années 2000 et la forme nouvelle que prend sa structuration depuis les années 2010. Dans cette communication, nous pourrons déjà présenter une analyse statistique de l’évolution des migrations et de la croissance de la population et des logements privés occupés entre les MRC, puis entre les municipalités qui composent les MRC d’Avignon et de Bonaventure. Des indicateurs d’âge, d’activité, de scolarité et de revenu, comparés entre 2001 et 2016, donneront ensuite un aperçu de la forme nouvelle qui apparaît dans la différenciation des localités de cette zone de croissance démographique qui se poursuit.

  • Communication orale
    Reconfiguration des pratiques touristiques de haute intensité en temps de pandémie – l’impact des contraintes à la mobilité dans l’Est-du-Québec
    Dominic Lapointe (UQAM - Université du Québec à Montréal), Luc Renaud (UQAM)

    Suite à la fermeture de ses frontières avec les États-Unis et l’est du Canada, les Québécois à la recherche de destinations balnéaires se sont rabattus sur la région maritime de l’Est-du-Québec. En s’appuyant sur les notions de mobilité et de proximité en tant que capital social, il s’agit d’analyser la reconfiguration des flux touristiques qui sont apparus avec la pandémie. Ces reconfigurations ont concrétisé des pratiques touristiques principalement existantes dans l’imaginaire touristique tout en faisant émerger de nouvelles pratiques inattendues. Dans ce contexte, cette région touristique hautement sollicitée a vu apparaître de nouvelles contraintes quant à la gestion des espaces de vie, mais elle a également pris acte d’opportunités de développement territorial.


Communications orales

Petites et grandes villes en transition

  • Communication orale
    La reterritorialisation des politiques publiques dans le secteur agricole et industriel au Bénin
    Hortensia Acacha

    La question du développement des territoires ressurgit de nos jours comme enjeu réel devant la mondialisation, le changement climatique et récemment les pandémies de covid 19. Les territoires subissent des chocs de reconversion, de désagglomération ou de désindustrialisation ou d’autres formes encore de transformation et de transitions émergentes. Il devient nécessaire de revoir le rôle de l’Etat . Ce travail analyse comment les politiques publiques influencent le devenir de ces territoires face aux nouveaux défis contemporains. Spécifiquement ; comment le gouvernement national prend en compte les territoires dans ses politiques publiques du secteur agricole et industriel. Quel rôle et responsabilités sont repartis au niveau des hiérarchies territoriales, Quelle territorialisation des politiques publiques dans ces deux secteurs pour le développement local? Comment ces politiques contribuent à la reconversion des territoires dans ce contexte. Le travail s’est basé sur l’analyse institutionnelle et sur les investissements publics de l’Etat béninois au niveau des deux secteurs et sur la capacité des territoires à se développer. Les résultats montrent que le secteur agricole est largement plus déconcentré que le secteur industriel. L’analyse est en cours pour ressortir les points de jonctions d’une territorialisation des politiques publiques entre les deux secteurs et aussi les facteurs explicatifs des territoires en transition positive

  • Communication orale
    La transition vers la ville intelligente : une nécessité pour les villes petites et moyennes ?
    Martin Simard (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    La ville intelligente, également appelée smart city, est un concept à la mode que l’on peut associer aux stratégies de marketing territorial. Pour une municipalité, le fait de se réclamer de la ville intelligente est un symbole de modernité qui laisse présager l’attractivité, des emplois « technologiques » et une gestion urbaine plus efficace. Néanmoins, ce virage, présenté comme inéluctable, se ferait au prix d’investissement colossaux et d’intrusions dans la vie privée des citoyens. De plus, le projet profiterait davantage aux grandes entreprises qu’à la qualité de vie des populations. Pour certains, ce processus risque d’accroître les inégalités sociales, de transformer les pratiques démocratiques alors que les gains en efficacité et en durabilité seraient négligeables. Dans ce contexte, les villes petites et moyennes doivent-elles suivre l’exemple des métropoles intelligentes ? Sur le plan opérationnel, les villes à échelle humaine peuvent-elles choisir certains aspects de « l’intelligence urbaine » ou doivent-elle adopter ou rejeter en bloc ces changements profonds ? Plus largement, les stratégies des villes petites et moyennes auront-elles des conséquences sur les modes d’occupation et d’habitabilité des territoires non métropolitains ? Nous développerons cette réflexion sur la base d’une revue de littérature et d’exemples de stratégies mises en place au sein de municipalités québécoises.

  • Communication orale
    De la reconversion des territoires numériques de consommateurs de matières premières à producteurs de matières secondaires : les opportunités territoriales des mines urbaines
    Maxime Schirrer (Conservatoire national des arts et métiers)

    A l'aune des crises environnementale, sanitaire et industrielle, la recherche de solutions alternatives au modèle de production du 20e siècle est un impératif de premier plan : le modèle consistant à extraire, à produire, à consommer et à jeter est dépassé. Par ailleurs, les impasses d'urbanisation liées à la métropolisation ou à la périurbanisation obligent à trouver de nouveaux modèles économiques opposés à cette économie linéaire.

    Dans cet esprit, la réponse apportée par l'économie circulaire consiste à prendre en compte l'analyse de cycles de vie des productions, depuis l'écoconception jusqu'au recyclage. Ceci implique de repenser filières industrielles et d'en créer de nouvelles. Le couplage de « ville productive », qui consiste à repenser la place du travail en ville, à l'empreinte environnementale du numérique offre cette perspective d'un projet territorial de transition.

    Ainsi, la prise en compte des Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques (DE3/e-déchets) concoure à l'essor d'une nouvelle forme d'industrialisation liée au réemploi ou à la réparation. Au cœur des D3E, les mines urbaines constituent un enjeu stratégique à la fois industrielle et écologique. Les mines urbaines contenues ­­dans nos e-déchets (anciens ordinateurs, smartphones, imprimantes…) et stockées dans nos logements, ne demandent qu'à être réinvesties dans une chaine de valeur de production. Pour cela, une infrastructure est nécessaire et les villes sont en première ligne afin de les créer.

  • Communication orale
    Développer les compétences en transition sociale et écologique à finalité urbaine dans les banlieues rurales en Côte d’Ivoire
    Séverin Yapo (Université Félix Houphouet-Boigny, Abidjan, Côte d'Ivoire)

    En Côte d’Ivoire, quelles compétences prémuniront les banlieues rurales (M. Phlipponneau 1952) des problèmes d’assainissement et de surpopulation que connaît Abidjan, la capitale économique ? L’hypothèse est de coopérer à la transition. Pour les périphéries rurales dont l’économie est basée sur les ressources naturelles, la capacité à développer leurs Compétences en transition sociale et écologique à finalité urbaine (CTSEU) dépendra de quatre facteurs : des investissements dans des industries soutenues par les énergies renouvelables et les technologies numériques (I-Er&Tn), des opérateurs économiques dotés de compétences en économie du partage, des communautés solidaires dont les agents du changement sont au cœur de la gouvernance territoriale, la collaboration de tous au développement des I-Er&Tn et au contrôle des finances sur base de textes consensuels, contraignants et respectés. Cependant, la dimension collaborative de cette compétence apparaît un objectif délicat pour les administrateurs de proximité, les communautaires et les responsables I-Er&Tn inclus dans la construction de ces nouvelles compétences. En sciences de l’administration des territoires, la notion de CTSEU est éclatée et peu étudiée. À partir de résultats préliminaires issus d’un projet de recherche comparant trois territoires ruraux, nous tenterons de mieux cerner la CTSEU relativement à la décentration des administrateurs territoriaux, aux dynamiques de coopération et aux stratégies d’urbanisation.

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  • Communication orale
    La contribution de la démarche VADA à l’amélioration de la qualité de vie des aînés: une analyse du renforcement des capacités locales de développement. Le cas de St-Quentin au NB
    Majella Simard (Université de Moncton)

    En 2007, l’OMS a publié un guide mondial permettant aux acteurs d’innover sur les environnements bâti et social afin d’assurer un vieillissement actif des aînés. Ce guide propose aux municipalités d’adopter l’approche «ville-amie des aînés», c’est-à-dire d’encourager «[…] le vieillissement actif en optimisant la santé, la participation et la sécurité des citoyens âgés, pour améliorer leur qualité de vie». Le but de cette communication consiste à évaluer la portée des mesures mises en place par les différents acteurs sociaux de la petite ville de St-Quentin au Nouveau-Brunswick ayant entrepris la démarche VADA. De manière plus spécifique, elle vise à identifier les enjeux, les défis et les obstacles rencontrés en matière de capital socioterritorial. Sur plan théorique, notre cadrage repose sur le modèle de renforcement des capacités. Préconisant une approche qualitative, notre méthode d’analyse a consisté en la réalisation de 15 entrevues semi-dirigées effectuées auprès d’intervenants et de partenaires impliqués dans la démarche VADA et la tenue d’un groupe de discussion auprès d’aînés. En dépit de la volonté manifestée par les élus, nos résultats révèlent que la démarche n’a pas contribué à l’amélioration de la qualité de vie des aînés en raison de difficultés liées à l’absence d’un leadership partagé, à des problèmes de communication, de concertation et de démobilisation, mais aussi à la méconnaissance du projet, tant de la part des acteurs sociaux que des aînés.

  • Communication orale
    Quel futur pour les espaces de bureaux? Une analyse sur la relocalisation des services à forte intensité de connaissances dans la région métropolitaine de Montréal.
    Diego Andres Cardenas Morales (Université Laval), Jean Dubé (Université Laval), Richard Shearmur (Université McGill)

    La crise sanitaire et la fermeture de l’économie ont accéléré le recours au télétravail. Maintenant bien implanté, le travail à la maison est susceptible d’inciter la délocalisation des espaces de bureaux, particulièrement pour les services à forte intensité de connaissances (SFIC). Un tel changement ne serait pas sans effet sur les dynamiques urbaines puisque la divergence entre la localisation des sièges sociaux et les lieux de travail remet en cause non seulement le rôle des bureaux dans l’organisation des activités productives, mais aussi le modèle de distribution spatiale des activités économiques.
    La recherche propose d’analyser les trajectoires de relocalisation des petites et moyennes entreprises (PME) au sein de la région métropolitaine de Montréal. L’analyse empirique repose sur l’estimation d’un modèle de régression par procédure d’ajustement quadratique afin de vérifier l’influence des caractéristiques locales des adresses individuelles sur les décisions de relocalisation des SFIC. Les résultats préliminaires montrent que le différentiel de dotation entre l’environnement d’origine et destination des PME (aménités urbaines) explique leurs schémas de déménagements. Ceux-ci pointent que les entreprises dans les SFIC qui se relocalisent le font essentiellement en banlieue, après avoir consolidé leur position dans le marché.
    La recherche contribue à apporter de nouvelles réflexions quant à la pertinence des théories de la localisation sous une perspective microspatiale.

  • Communication orale
    Uber et la dérèglementation de l’industrie du taxi au Québec : des effets contrastés sur la dynamique de l’emploi à Montréal et ailleurs dans la province
    Vultur Mircea (INRS), Lucie Enel (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’émergence des plateformes numériques dans plusieurs secteurs de l’économie constitue une tendance importante des dix dernières années. Caractérisées par le fait qu’elles créent et organisent leur propre marché, les plateformes représentent un nouvel espace d’externalisation des travailleurs en se présentant comme de simples intermédiaires entre des travailleurs indépendants et des clients. La multiplication de ces entreprises engendre des mutations importantes sur les plans économiques, juridiques, sociaux et politiques. Ces transformations sont d’autant plus nombreuses que l’implantation de ces plateformes a des effets différents d’un territoire à l’autre, selon la législation en vigueur et la dynamique de l’emploi. À partir de données empiriques recueillies dans le cadre d’une recherche exploratoire portant sur l’implantation de Uber et la dérèglementation de l’industrie du taxi au Québec, cette communication analysera le fonctionnement et les enjeux soulevés par la plateforme Uber, et explorera les impacts anticipés de la dérèglementation de l’industrie du taxi dans les régions non métropolitaines du Québec. Cette étude montrera que l’adoption des innovations technologiques est un processus effervescent mais inégalitaire, menant à des disparités entre individus, secteurs d’activité et zones géographiques et que la régulation des plateformes numériques représente un défi pour les gouvernements, qui met à l’épreuve les normes sociales et les juridictions nationales.

Communications orales

Diversité et transition des systèmes alimentaires

  • Communication orale
    Résilience des systèmes alimentaires pendant la COVID-19 de 2020-2021 : une synthèse des travaux empiriques
    Stevens Azima (Université Laval)

    La pandémie de COVID-19 a réactualisé l’intérêt d’avoir des systèmes alimentaires plus résilients. Étant donné la complexité des systèmes socio-écologiques, on ignore quand et comment d’autres crises comparables vont se manifester, mais elles sont attendues dans un contexte de plus en plus favorable aux changements climatiques et à l’émergence d’autres pandémies. L’agriculture est particulièrement à surveiller car elle est non seulement exposée à ces aléas, mais elle contribue aussi à les renforcer. Ainsi, le concept de résilience des systèmes alimentaires a souvent été mobilisé pendant la pandémie pour rendre compte du potentiel de systèmes reterritorialisés de fournir une réponse adaptée en temps de crise. Des exemples encourageants de résilience dans certains systèmes au début de la pandémie ont été signalés. Mais des cas moins concluants ont été aussi rapportés en matière de résilience et les conditions de cette résilience restent encore obscures. Nous avons donc conduit une synthèse systématique des travaux empiriques conduits sur la résilience des systèmes alimentaires durant la COVID-19 de 2020 à 2021, sur une base initiale de 174 articles repérés dans Web of Science. Dans l’ensemble, les travaux retenus confirment que la pandémie a été un test de résilience pour l’ensemble des systèmes alimentaires mais aussi une source de leçons pour forger des systèmes alimentaires plus résilients et plus diversifiés à l’avenir.

  • Communication orale
    Les systèmes alimentaires territorialisés : les points d’entrée du droit pour un développement territorial durable
    Linda Collette (Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires), Geneviève Parent (Université Laval)

    Les systèmes alimentaires territorialisés peuvent contribuer à un développement territorial durable. De fait, la transition de tous les systèmes alimentaires vers plus de durabilité et l’amélioration de la nutrition sont au cœur des discussions de la communauté internationale pour la réalisation des objectifs de développement durables et la lutte aux changements climatiques. Cette présentation illustrera le rôle et les points d’entrée du droit dans les systèmes alimentaires pour guider les pays, les régions et les communautés locales dans leurs interventions juridiques visant à améliorer la nutrition et la durabilité des systèmes alimentaires au profit d’un développement territorial durable. La présentation fera également référence aux résultats de l’étude sur le droit et les systèmes alimentaires intitulée: Transforming agri-food systems : Legislative interventions for improved nutrition and sustainability, FAO, Legal Paper 107, Rome, 2021.

  • Communication orale
    La commande publique, levier d'écologisation des systèmes alimentaires territoriaux
    Valérie Angeon (INRAE,), Esther Esther Sanz-Sanz (INRAE), Claude Napoléone (UR INRAE- Ecodéveloppement)

    Avec l’évolution des référentiels de politiques publiques et des cadres d’action opérationnels en faveur de la transition écologique des systèmes alimentaires, la commande publique (CP) joue un rôle important dans la capacité des villes à relocaliser la production ou à stimuler la restructuration des filières. Il s’agit souvent de renforcer les alliances entre les différents acteurs pour influer sur la nature ou la localisation des agricultures approvisionnant les villes. Toutefois, si la CP peut théoriquement permettre de valoriser des aliments locaux et de qualité, aucune règle actionnable par les décideurs publics n'encadre les comportements des producteurs ou leurs choix techniques. Or, il existe différentes voies techniques ou économiques pour répondre à la demande de biens alimentaires : la gamme des exploitations susceptibles d’être concernées peut aller de fermes familiales et biologiques nombreuses et de tailles modestes, à un seul établissement agricole de grande taille et à vocation industrielle. Dans ce contexte, il s’agit de mettre en évidence différentes voies possibles pour répondre aux besoins collectifs, d'évaluer les effets ou les seuils d'utilisation des terres, et de les confronter à la volonté sociale locale exprimée à travers les politiques publiques. L’originalité de notre approche vise, à partir de données quantitatives et de terrains, à analyser les conditions selon lesquelles la CP peut être un instigateur de l'écologisation de l'agriculture locale.

  • Communication orale
    Les initiatives agricoles et alimentaires liées au terroir au Québec : de nouvelles manières d’habiter et de cultiver le territoire
    Rosalie Rainville (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis une dizaine d’années au Québec se multiplient des initiatives qui, dans des domaines aussi divers que l’élevage, le maraichage, la viticulture ou encore l’apiculture, valorisent des pratiques à petite échelle, artisanales, plus respectueuses de l’environnement, centrées sur l’autosuffisance alimentaire ou faisant la part belle aux produits sauvages et de terroir. À partir d’un travail d’enquête mené auprès d’une vingtaine de ces initiatives agricoles et alimentaires dans trois régions québécoises, cette communication entend montrer qu’elles sont porteuses, dans leur diversité, de nouvelles manières de cultiver et d’habiter le territoire. Ces activités mobilisent non seulement des savoir-faire originaux pour créer des produits distinctifs, mais elles dessinent surtout des « modes de vie » singuliers. Ces modes de vie terroiristes, comme nous les qualifions, se caractérisent en particulier par des pratiques et des valeurs qui se centrent tout d’abord sur une quête d’autonomie, sur l’importance accordée au lien social et la convivialité ensuite, et enfin sur un nouveau rapport écologique à la terre, à la nature et au vivant. À contre-courant des orientations productivistes et déterritorialisées de l’agriculture industrielle, ces initiatives illustrent en définitive une nouvelle facette du développement territorial contemporain qui nous invite à réfléchir à nos rapports à la production agricole et alimentaire dans un contexte de transition écologique.

  • Communication orale
    Se doter d’infrastructures collectives au service de la résilience alimentaire : le cas du bassin nourricier de l’Ouest de l’île de Montréal
    Judith Colombo (Récolte), Louis Lafortune (Collectif Récolte)

    Dans le cadre du projet Système alimentaire local et intégré à Montréal (SALIM) qui s'inscrit dans le programme Montréal en commun, une communauté de productrices et de producteurs dans l'ouest-de-l'Île de Montréal oeuvre à mettre en place d'un pôle logistique alimentaire collectif. La démarche prend place dans un contexte particulier de développement territorial de ce secteur périurbain de la Ville de Montréal appelé le Grand Parc de l'Ouest. La vocation agricole dans l'ouest-de-l'Île, bien que fortement ancrée dans le territoire et son histoire, est constamment menacée par la spéculation foncière et son développement, ralenti par l'inertie des décideurs à prendre acte afin de valoriser la zone agricole appartenant à la Ville de Montréal.
    Depuis quelques années, un regain de dynamisme est palpable notamment par l'émergence de projets agricoles à forte mission sociale (le programme Cultiver l'espoir, D-Trois-Pierres et le Santropol roulant, entre autres).
    Un projet de construction d'une infrastructure partagée permettant l'agrégation, le conditionnement, l'entreposage et la distribution des denrées issues de ce bassin nourricier a pris forme. Cette mobilisation autour d'un projet collaboratif concret amène les acteurs à se solidariser, à créer de nouvelles relations d'approvisionnement avec les montréalais (CPE, organismes communautaires, marchés solidaires) et participe à créer un bassin nourricier pouvant assurer leur résilience alimentaire.

  • Communication orale
    Gouvernance collaborative d’un système alimentaire en transition vers la durabilité : une étude de cas dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean
    Florence Villeneuve (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, depuis 2018, des acteurs des milieux économique, social, environnemental et de la recherche collaborent afin de répondre plus efficacement aux enjeux de l’alimentation. La région fait face à des défis persistants qui limitent la portée des actions transformatrices. Bien que plusieurs initiatives locales apparaissent, elles présentent des résultats variables. Une meilleure cohésion entre les projets pourrait favoriser des changements plus structurants. Le défi se traduit alors par la mise en réseau, la liaison et l’arrimage entre les acteurs, les organisations et les ressources, en visant à établir des relations qui soient solides, pérennes et fonctionnelles. C’est dans ce contexte que la démarche Borée a émergé. La présente recherche s’intéresse à étudier : 1) les conditions qui ont mené à la mise en place et au déploiement du comité Borée; 2) les dynamiques du réseau d’acteurs et l’évolution du comité; 3) les freins et les leviers permettant de réaliser des changements structurants; 4) les impacts et les retombées de la démarche sur le système alimentaire. En agissant à titre de participante observatrice à la démarche, l’étudiante-chercheuse pourra observer les dynamiques, analyser la documentation et interviewer les partenaires. Documenter ces processus, issus de la pratique réelle, permettra d’enrichir notre compréhension de la transition vers des systèmes alimentaires durables.

  • Communication orale
    La conquête nordique de la vigne et du vin : le cas du Saguenay–Lac-Saint-Jean
    Majella Gauthier (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Qui aurait cru il y a quelques années que la vigne pousserait au Québec et ce près du 49ième parallèle Nord et que du vin remplirait plein de tonneaux et de bouteilles. Pourtant, le phénomène s’est produit et continue à s’implanter et à s’étendre. Une récente étude montre que depuis les années ‘1980 la viticulture et la viniculture se sont installées dans le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Si bien qu’en 2020 une quarantaine d’endroits se partagent 37 000 plants de vigne et les viticulteurs ne produisent pas moins de 24 000 bouteilles de vin. On assiste alors à une transformation des activités agricoles et partant du paysage rural. Il va de soi que l’on est en droit de s’interroger sur les raisons de ce mouvement, de son rythme d’apparition, des modalités de fonctionnement de même que des conditions écosystémiques et climatiques du milieu. Les changements ont des effets non seulement en termes économiques mais aussi sociaux car une certaine vie se met en place autour des vignobles (dégustations, partages d’expériences). De plus, on peut s’imaginer que les terroirs se trouvant dans le graben du Saguenay–Lac-Saint-Jean puissent voir naître des vins agréables et d’une belle originalité. Pour consulter l’étude : https://constellation.uqac.ca/7436


Communications orales

La territorialisation des politiques publiques comme outil du changement

  • Communication orale
    Les enjeux et les trajectoires du développement territorial face aux contingences sociales, sociétales et environnementales
    Sharam Alijani (NEOMA Business School)

    Cette communication a pour objet d’examiner les enjeux et les trajectoires du développement territorial et les contingences sociales et environnementales auxquelles les territoires sont assujettis. Notre recherche met en lumière les dimensions matérielle, identitaire et institutionnelle du territoire et les actions et les choix d’acteurs pour assurer son développement et accélérer sa transformation. Notre recherche d’intéresse aux dynamiques qui sous-tendent la transformation des territoires, et plus particulièrement l’usage des ressources en lien avec les choix institutionnels, sociaux et sociétaux des citoyens. Nous chercherons ainsi à démontrer que les projets qui visent à développer et transformer le territoire doivent obéir aux impératifs sociétaux et démocratiques. Comment décarboner la production des biens et des services pour sauvegarder la biodiversité et protéger l’humanité ? Comment démocratiser le travail pour assurer l’engagement des citoyens ? Comment définanciariser l’économie et désencastrer une économie dominée par la finance ? Comment assurer la croissance sans aggraver les inégalités ? Comment créer de nouvelles capacités territoriales en assurant l’équilibre écosystémique, l’équité intergénérationnelle et les objectifs du développement durable ? Notre étude apportera un plus grand éclairage sur l’importance de la transition écologique en s’appuyant sur le modèle de gouvernance polycentrique présenté par Ostrom (1990) pour sauvegarder le bien commun.

  • Communication orale
    L’union européenne et les collectivités locales
    Paul Pierre Tchoupon Megui (Université de Poitiers)

    Ignorées à l’origine par le droit de l’Union européenne, les collectivités locales s’inscrivent pourtant dans les enjeux de l’intégration européenne et s’imposent en qualité de « quasi sujet » du droit de l’Union européenne. Dans ma communication nous verrons, comment à l’échelle de l’Union européenne, les collectivités locales sont associées de plus en plus à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de l’UE. Mais, leur action reste dépendante des cadres étatiques qui édifient des limites institutionnelles à une participation plus accrue. Nous verrons aussi comment l’Etat demeure l’acteur institutionnel par excellence mais en dépit de ces obstacles, les collectivités locales parviennent à élaborer des stratégies pour influer sur le processus décisionnel en utilisant une diversité de canaux formels et informels. Ainsi, l’objet de cette communication est d’envisager les rapports complexes entre l’Union européenne et les collectivités locales. Cette étude ouvre alors sur des perspectives territoriales nouvelles intéressant directement l’Union européenne et inspire une réflexion sur le rôle de ces pouvoirs infra-étatiques dans une Union qui s’inscrit aussi dans un monde globalisé.

  • Communication orale
    La régionalisation avancée nouvelle perspective pour le développement des territoires au Maroc
    Leila Elgnaoui (Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales, Université Hassan II), Soufiane Nadane (Université Hassan 2 Casablanca)

    Depuis l'indépendance, le Maroc a mis en place d'importantes réformes en matière de développement territorial afin de réduire les disparités territoriales et sociales en reposant sur la diversification de l’économie, la fourniture de services publics performants et l’investissement dans le développement humain. La plus significative est la réforme de la régionalisation avancée, mise en œuvre en 2015, avec l’objectif d’inscrire une dynamique territoriale fondée sur un rééquilibrage des compétences et des ressources entre l’Etat central et les collectivités locales et ce, pour favoriser le rapprochement des politiques publiques et des habitants. Cette réforme a été conçue comme nouveau modèle de développement économique et social qui érige la région comme un cadre pertinent de déploiement des politiques territoriales.

    Dans cette optique, les régions sont des collectivités prééminentes notamment en matière de conception de stratégies de développement économique et d’aménagement du territoire.

    Notre contribution visera à étudier comment la régionalisation avancée au Maroc permet d’assurer le développement des territoires. Pour ce faire, nous allons aborder les principaux apports de la régionalisation avancée en mettant la lumière sur les nouvelles prérogatives accordées aux collectivités territoriales, le rôle de l’agence régionale d’exécution des projets, ainsi que le plan d’action communal considéré comme le schéma directif de développement territorial adopté par les communes.

  • Communication orale
    Contribution de la régionalisation avancée au développement territorial au Maroc : Cas de la région Fès-Meknès
    Dounia Karimi (Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales, Université Hassan II), Tajani Morid (Université Hassan II)

    Le concept de développement territorial constitue, l’essence de l’existence de la régionalisation avancée au Maroc. En effet, il est conçu comme l’expression des politiques d’aménagement territoriales nationales, l’importance de ce phénomène découle du fait d’être porté par la synergie des acteurs du territoire, pour satisfaire les besoins des citoyens et des investisseurs, tandis que la régionalisation avancée est un incubateur dynamique de l’action publique, pour réaliser le développement durable souhaité sur le territoire : en tant que construit social.

    L’objet de ce travail consiste à mettre en exergue la contribution de ce chantier à la promotion et à la mise à niveau du développement territorial, en évoquant le cas de la région Fès-Meknès, tout en répondant à la problématique suivante : « comment la région pourrait-elle contribuer à la promotion du développement territorial ? ».

    Ce questionnement central dégage plusieurs fils conducteurs. Dans un premier axe, on mettra l’accent sur le cadre conceptuel et théorique de développement territorial. Dans un deuxième axe, on va essayer de déterminer les différentes facettes de la contribution de la régionalisation au développement territorial, par le biais du Schéma Régional d’Aménagement du Territoire et le Programme de Développement Régional, en tenant compte le cas de la Région Fès-Meknès.

  • Communication orale
    Quels rapports les élu.es entretiennent-ils et elles avec les différents savoirs et ceux et celles qui les portent?
    Guy Chiasson (UQO), Madeleine Lefebvre (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sonia Racine (Communagir)

    La communication que nous proposons est transversale aux questions proposées pour encadrer les discussions de ce colloque quant aux divers visages du développement territorial en cette période actuelle de transition. Nous désirons en effet entretenir l’auditoire au sujet d’acteurs de plus en plus importants au regard de ces enjeux: les élu.es municipaux. Dans le cadre d’une recherche exploratoire, nous avons questionné par sondage 106 élu.es de municipalités québécoises de moins de 5000 habitants afin d’acquérir des connaissances sur les savoirs qu’ils et elles mobilisent dans l’exercice de leurs fonctions. L’analyse des résultats a apporté un éclairage quant aux comportements et attitudes de ces élu.es vis-à-vis les savoirs des citoyens, des fonctionnaires municipaux, des gens d’affaires, du milieu communautaire et du milieu scientifique. Nous exposerons ainsi des constats pouvant nourrir des réflexions et initiatives pour poursuivre des travaux d’accompagnement des milieux en développement collectif, en ce contexte de transformation qui sera discuté lors du colloque.

  • Communication orale
    L’intégration du développement durable dans la pratique de planification territoriale des MRC : une analyse mixte
    Simon Couture (Université Laval)

    Cette étude s’intéresse à la tendance d’intégration du développement durable (DD) dans les politiques publiques en prenant pour objet d’analyse les politiques de développement des municipalités régionales de comté (MRC). Considérant l’apparition du concept de DD dans les schémas d’aménagement et de développement (SAD), la recherche vise à vérifier s’il existe une certaine adéquation entre les objectifs en matière de DD tracés dans le SAD et leur concrétisation en actions. L’approche empirique repose sur une lexicométrie permettant de faire ressortir 27 sous-concepts définissant le DD à l’échelle régionale. Leur récurrence est quantifiée à partir du SAD le plus récent pour chacune des MRC. Les actions reliées à chacun de ces sous-concepts sont comptabilisées à l’aide des dépenses déclarées dans la reddition de compte du Fonds de développement des territoires. Ces deux exercices permettent d’obtenir des indicateurs illustrant le degré d’intégration (dans les paroles) et d’application (dans les actions) de chaque pilier du DD (social, économique, environnemental). En croisant ces indicateurs, les résultats suggèrent qu’il n’existe aucune relation linéaire entre l’intégration du DD dans les politiques régionales et les actions qui en découlent. La recherche démontre la difficulté d’arrimage entre la volonté politique et les projets concrets en matière de DD et observe également une incohérence entre les exercices politique et financier de la planification territoriale des MRC.

  • Communication orale
    Territorialiser l’économie bleue : le rôle des coalitions de développement dans deux régions maritimes (Bretagne, Québec Maritime)
    Antoine Police (Université Rennes 1 - Arènes (UMR6051))

    Depuis une vingtaine d’année, la transformation des économies maritimes fait l’objet de mises à l’agenda régulières reflétant une tendance de fond qui tend à faire de l’océan un nouvel espace d’opportunités économiques ou dans une veine plus critique, d’accumulation capitaliste. Ce mouvement initié dans les années 1990 au niveau international se poursuit par l’élaboration de programmes nationaux pour « l’économie bleue ». Les recherches récentes sur cet objet descendent rarement au niveau des territoires pour en saisir les effets réels. A partir d’une enquête sur l’industrie maricole au Québec Maritime et en Bretagne, cette communication propose de participer à combler ce manque quant à la territorialisation des programmes de l’économie bleue en régions maritimes. Pour se faire, nous analysons les « coalitions de développement » à l’œuvre sur la période 1980-2020. Cette proposition conceptuelle procède de la transposition dans les territoires maritimes des concepts de growth coalition et d’advocacy coalition, issus de la science politique américaine. Ces collectifs formés d’acteurs publics, scientifiques et entrepreneuriaux s’affrontent pour imposer un modèle de développement de l’industrie selon des objectifs, des moyens et des valeurs différentes. Comment les programmes pour l’économie bleue transforment-ils l’action des coalitions de développement et, réciproquement, comment celles-ci participent-elles de l’appropriation territoriale de programme très top-down ?


Dîner

Dîner


Communications orales

Élus et citoyens face aux mutations sociales, environnementales et économiques

Présidence : Patrick Mundler
  • Communication orale
    Les municipalités québécoises loin des grands centres face aux catastrophes climatiques : un bricolage local imposé?
    Geneviève Brisson (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Nathalie Lewis (UQAR)

    Cette communication fait suite à une recherche financée par Ouranos, dont un volet visait à mieux comprendre la réponse de municipalités loin des grands centres urbains face à un événement climatique extrême (ECE).

    Trois études de cas ont été réalisées dans l’est du Québec : à Baie-Johan-Beetz nous avons abordé la question des feux de forêts, à Gaspé celle des inondations et à Percé les tempêtes marines, associées à l’érosion côtière. Des observations in situ ont accompagné plus de 50 entretiens auprès de personnes ayant joué un rôle dans la réponse à ces catastrophes (fonctionnaires, élus, citoyens, organismes communautaires, etc.).

    Les résultats montrent le rôle des liens communautaires, ainsi que les moyens disponibles pour ces petites localités et le « bricolage » qui en découle. Nous présenterons le délicat équilibre entre ressources collectives et différents enjeux auxquels sont confrontés les sites à l'étude. Cette enquête renforce nos travaux portant sur les petites municipalités devant composer avec les enjeux environnementaux.

    Comment fait-on une place aux changements climatiques? Comment composer avec les impératifs gouvernementaux et les réalités locales? Ces questions seront soulevées et débattues à la lumière d'une réflexion socio-anthropologique critique. L'ensemble vise à valoriser les approches territoriales et à mieux comprendre comment elles s'ancrent (ou non) avec les injonctions nationales et internationales quant à l'adaptation aux changements climatiques.

  • Communication orale
    L’économie circulaire, un modèle de développement soutenable pour les territoires fragilisés par la crise sanitaire : cas de la ville de Campo, dans la région du sud Cameroun
    Annick Ebela (Université de Yaoundé II-Soa), Charles A. Edande Biang (École de commerce de Lyon)

    La nécessité d’inclure un modèle de développement écologiquement et économiquement soutenable dans la gouvernance territoriale, s’est accentuée suite à la récente crise sanitaire. Laquelle crise qui a considérablement affectée l’économie, a également permis de révéler les fragilités des territoires, tout en les contraignant à se réinventer.

    Ainsi, cet article qui ambitionne de proposer des pistes de réflexions sur les stratégies de développement dans la ville de Campo à la suite de la crise sanitaire, aura pour fondement l’analyse des données empiriques. Ce qui nous intéresse plus particulièrement est de répondre à la question de savoir dans quelles mesures l’économie circulaire représente un modèle de développement fiable et soutenable susceptible d’aider la ville de Campo à se reconstruire suite à la crise sanitaire ?

    Ce travail avance l’hypothèse que l’économie circulaire est vectrice d’innovation territoriale et que sa mise en place dans la ville de Campo permettra de renforcer sa résilience, de limiter sa dépendance aux flux entrants et de promouvoir l’utilisation des ressources au profit de l’économie locale. Ainsi, l’approche réformiste de l’économie circulaire peut aider à mieux cerner comment la ville de Campo peut mettre en place des stratégies de développement lucratives, justes et durables pour tous.

  • Communication orale
    Des territoires en transition : l’économie circulaire (EC) comme source potentielle de valeur territoriale.
    Chedrak Chembessi (Université de l'Ontario français)

    Récemment promue dans les discours et les pratiques, l’économie circulaire se distingue comme un important levier pour le dépassement du caractère non soutenable des activités économiques. Sa mise en oeuvre suppose la prise en compte des écosystèmes territoriaux au sein desquels se déroulent les activités économiques. Elle renvoie ainsi à des enjeux spécifiques liés à sa territorialisation, et à sa contribution au développement territorial. Dans cette perspective, l’économie circulaire se fonde sur la création de valeur pour l’ensemble des parties prenantes. À cet effet, de nombreux travaux font écho des gains économiques et environnementaux pour les entreprises et les territoires. Cependant, l’analyse du projet d’économie circulaire dans la MRC de Kamouraska montre que les parties prenantes sont davantage engagées dans un processus de développement plus original, pérenne et durable, qui va au-delà d’une dynamique associant renouveau économique et préservation de l’environnement. Cette communication illustre ces nouvelles dimensions immatérielles et non marchandes de la valeur générée par l’économie circulaire. Elle tente d’exposer une nouvelle façon de capter la valeur par une modification substantielle du modèle dominant du développement territorial. Elle s’intéresse plus particulièrement au concept de valeur territoriale, et son application à l’économie circulaire.

  • Communication orale
    Développement territorial durable avec les organismes de développement économique local au Québec: cas des SADC
    Médétonwan Olivier Guédé (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Notre communication fait suite à la recherche intitulée Le développement durable (DD) dans les initiatives de développement économique local (DEL) au Québec : la contribution des sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC).

    Dans une démarche qualitative, nous avons exploré les motivations ayant conduit trois SADC à choisir le développement durable à l’échelle territoriale comme approche d’intervention et avons examiné les stratégies mises en œuvre et les résultats obtenus.

    Cette recherche révèle qu’avec le DD comme cadre de référence, le développement économique local dans les régions périphériques du Québec se fait sur de nouvelles bases. Les ressources locales sont considérées comme les moyens et les finalités des initiatives. Le partenariat local concourt au développement des projets et à l’économie locale. Aussi, différents liens entre le développement durable et le développement économique local sont identifiés. Le DD est non seulement une vision et un cadre de référence pour le développement local. Il apparaît aussi comme une démarche et un processus de mise en œuvre du développement économique local avec les SADC. Il apporte des solutions locales durables aux problèmes régionaux en lien avec la dévitalisation et permet la transition sociale et écologique des territoires dont l’économie repose sur l’exploitation des ressources naturelles ou se retrouve affectée par des événements climatiques extrêmes.

  • Communication orale
    L’iceberg de l’action collective : un modèle pour repenser les dynamiques de transition territoriale ?
    Romain Dureau (Université Laval)

    Les dynamiques de transition écologique et sociale des territoires réussies sont souvent le fruit d’une action collective mobilisant des acteurs de diverses natures : collectifs citoyens, collectivités locales, entreprises… Or, depuis les travaux d’Olson (1965), nous savons que, même si un intérêt commun apparaît comme évident, l’émergence d’une telle action collective n’est pas naturelle. Les développements en microéconomie standard ont apporté des éclairages sur ces dynamiques d’action collective, notamment par comparaison avec l’étude des structures oligopolistiques.

    Nous proposons de dépasser ces approches en mobilisant des cadres d’analyse de l’économie institutionnelle qui permettent d’interroger les structures formelles et informelles de l’action collective. Nous construisons la théorie de « l’iceberg de l’action collective » : les structures formelles et concrètes de l’action collective doivent reposer sur des structures plus informelles (confiance, information, connaissances) dont l’importance est souvent sous-estimée. Croisant ce regard avec les travaux d’Elinor Ostrom, nous ébaucherons quelques pistes de réflexions issues de ce modèle pour repenser les dynamiques de transition territoriale.

  • Communication orale
    Quelles monnaies alternatives pour quelle transformation des territoires ?
    Christoph Stamm (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Tandis qu’on assiste depuis une dizaine d’années à un boum des monnaies locales associatives en France et en Belgique, le sujet suscite relativement peu d’intérêt au Québec et le phénomène y est pour l’instant peu présent. Notons toutefois qu’une monnaie locale existe depuis 2004 dans la municipalité de Saint-Jean-de-Dieu (Bas-Saint-Laurent) et que la monnaie La Chouenne a été lancée dans la MRC Charlevoix fin 2021.

    Si les initiatives de monnaies locales peuvent prendre plusieurs formes, elles partagent habituellement la vision d’une économie à échelle humaine, localisée et soutenable sur le plan environnemental. Un circuit de monnaie locale introduit une certaine restriction territoriale de la circulation des biens et services, souhaitant ainsi contribuer au développement endogène d’un territoire. Une véritable transformation écologique doit viser la réduction des flux de matières et d’énergie. Par conséquent, les nouvelles activités localisées doivent se substituer et non pas s’additionner aux flux suprarégionaux.

    En plus, la monnaie locale ne peut qu’être un levier parmi d’autres pour cette transformation des territoires. D’autres formes de monnaies, telles que le crédit mutualisé interentreprises, pourraient également y jouer un rôle. Mais surtout, ces projets monétaires doivent s’insérer dans un mouvement plus large qui fédère les acteurs de la transformation dans le but de créer une masse critique et permettant notamment de réorienter les politiques publiques régionales.

  • Communication orale
    Les politiques publiques à l’épreuve de la participation : l’expérience des projets de développement urbain au Bénin
    Précieux Behanzin (Université d'Abomey-Calavi)

    La participation citoyenne est de mieux en mieux comprise dans le monde, et sa pratique se répand. De fait, elle est devenue un pilier du bon fonctionnement des démocraties au XIXe siècle. Ce qui la rend désirable, souhaitable et même essentielle! Elle aide les institutions à nouer avec les communautés des relations fructueuses. Ces relations rehaussent la qualité de vie à l’échelle locale parce qu’elles expliquent les décisions, qui tendent ainsi à être plus durables et plus équitables.

    Elle est pour le Projet d’Aménagement Urbain et d’Appui à la Décentralisation (PAURAD), et comme pour bon nombre de projets de développement urbain au Bénin une facette d’un dialogue entre les institutions et les communautés qui débouche sur des décisions créatrices de capital social et économique.


Communications orales

Mondes ruraux en transition

  • Communication orale
    La résilience territoriale : définitions, enjeux et stratégies. Cas du Maroc
    Lhoussaine El Mallouki (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah), Karima Sabbar (Université Sidi Mohamed Ben Abdellah)

    De nombreuses catastrophes d’origine naturelles ou humaines jalonnent l’histoire de nos territoires, la plus récente est celle du Covid-19. En effet, la crise sanitaire a mis en lumière les vulnérabilités des territoires, qui ont dû faire face à une crise d’une ampleur inédite par ses conséquences : isolement de certains habitants, activités économiques ralenties, effondrement de l’activité touristique, difficultés d’approvisionnement, même les activités culturelles, sportives et artistiques, n’ont pas été épargnées… En ce contexte, le manque d’adaptabilité rapide des territoires pour absorber ces défis a montré l’importance de développer et de mettre en place des stratégies de résilience.

    Faisant appel à la notion de résilience, et en s’appuyant sur des recherches sur la résilience organisationnelle, nous allons essayer d’analyser les différentes actions et stratégies mises en ouvres par les acteurs locaux afin de limiter les effets de la crise au sein du territoire marocain.

  • Communication orale
    Le cas d’un quartier ouvrier à Saguenay : Saint-Jean-Eudes une communauté en transition sociale et écologique?
    Suzanne Tremblay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le quartier Saint-Jean-Eudes est l’un des derniers quartiers à vocation ouvrière de Saguenay et il se définit comme une communauté tissée serrée qui a vécu des transformations majeures dans les dernières décennies. Cette communication présentera les résultats d’une étude effectuée dans la perspective de la sociologie urbaine et avec une approche monographique (Tremblay, S. 2021). La recherche a permis d’observer comment les changements sociaux et économiques survenus dans les dernières décennies ont modifié les rapports sociaux dans le quartier et ont transformé les modes de vie des habitants de Saint-Jean-Eudes ainsi que les perceptions de l’environnement industriel du quartier.

    En effet, de nouvelles préoccupations pour la qualité de vie et pour les questions environnementales sont apparues dans le contexte des années 2020. La présence de l’aluminerie de Rio Tinto et d’un site de disposition des résidus de bauxite (SDRB) en agrandissement et à proximité du secteur pose des défis particuliers pour les résidents d’un quartier qui cohabitent avec cet environnement industriel. Les enjeux liés à la transition sociale et écologique dans ce quartier ouvrier apparaissent ainsi omniprésents dans ce territoire urbain.

  • Communication orale
    Opportunités et forces du monde rural en contexte de transition socio écologique – une réflexion prospective s’inspirant du cadre de Bronfenbrenner
    Sabrina Tremblay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Les espaces ruraux se trouvent de plus en plus acculés à l’injonction de transformation de leurs pratiques et modes de vie face aux preuves indéniables de changements climatiques qui impactent les écosystèmes de la planète (Trolard, Reynders, Descamps, 2013). On prédit des impacts importants sur la ruralité québécoise, tant dans sa structure économique que dans sa trame sociale, elle-même transformée par l’urbanisation à laquelle on assiste depuis plusieurs décennies (Lachapelle & Bourque, 2020). Il est vrai que les défis sont grands, que les écueils sont manifestes, mais est-ce que la transition sonnera le glas du monde rural?

    Notre communication partira de la prémisse qu’au contraire d’une abdication, les espaces ruraux du Québec, parviendront à tirer leur épingle du jeu des grandes transformations mondiales qui se profilent à l’horizon et que la Covid-19 n’a fait d’ailleurs qu’accélérer. D’abord, nous identifierons les secteurs critiques de cette transition. Puis, nous présenterons les forces et potentiels que recèle le monde rural. Pour étayer notre argumentaire, nous analyserons le cas des collectivités rurales du Québec en nous inspirant du cadre théorique de Bronfenbrenner (1979) et de ses cinq niveaux d’analyse. Nous espérons démontrer ainsi que loin d’être sous respirateur artificiel, les espaces ruraux comportent des richesses multiples, ce qui facilitera leur adaptation à la transition socioécologique dans lequel nous sommes déjà tous et toutes engagés.

  • Communication orale
    FabRégion Bas-Saint-Laurent : d’une approche globale à une initiative locale de transition territoriale
    Jérémy Diaz (INRS-UCS), Steve Joncoux (Cégep de Rivière-du-Loup), Danielle Lafontaine (UQAR), Jimmy Paquet-Cormier (LLio)

    Depuis 2014, les promoteurs du mouvement Fab City, dans la continuité du réseau des Fab labs (Gershenfeld, 2012), incitent les villes à relocaliser leur économie dans un processus de transition socio-écologique (Rumpala, 2018) vers l’objectif d’au moins 50% d’autosuffisance territoriale d’ici 2054. Cette approche, expérimentée dans des espaces urbains denses (Barcelone, Boston, Paris, …) s’étend actuellement aux régions, incluant des espaces plus périphériques. On dénombre quatre FabRégions dont une au Québec : le Bas Saint-Laurent, qui est devenu en 2020 le premier territoire canadien à rejoindre le réseau. L’objectif de la communication sera de présenter cette initiative locale qui vise à « cocréer une transition vers une autonomie durable » dans les secteurs énergétique, alimentaire et manufacturier. Pour ce faire, nous proposons de définir ce qu’est une Fab Région en retraçant les origines intellectuelles et institutionnelles de l’approche et la façon dont elle est traduite au Bas-Saint-Laurent. Nous montrerons comment l’approche Fab City, en dépit de ses contours flous et de ses limites analytiques, est appropriée localement, dans une démarche expérimentale en milieu rural permettant de coordonner des acteurs et des ressources locales autour de l’enjeu de l’autonomie durable du territoire. Enfin, nous proposerons une réflexion sur la façon dont cette initiative locale peut évoluer pour accompagner la transition socio-écologique concrète des territoires périphériques.

  • Communication orale
    L’impact des subsides gouvernementaux au développement socio-économique du JAL: une analyse au cours de la période 1971-2015
    Majella Simard (Université de Moncton)

    Issu du regroupement de quatre localités du Bas-Saint-Laurent, le JAL a profondément marqué l’historiographie et le développement régional au Québec. Même s’il a pu éviter la fermeture, cette région du Bas-Saint-Laurent se distingue toujours par de profondes inégalités, et ce, en dépit des nombreux subsides gouvernementaux qu’elle a reçus entre 1971 et 2015. L’objectif de cette communication est double. Il consiste, d’une part, à recenser les subventions qui ont été versées au JAL entre 1971 et 2015 et, d’autre part, à évaluer leurs impacts sur le développement du milieu. Notre cadrage théorique s’appuie sur les modèles de développement planifié, de développement local libéral, de développement local progressiste et de renforcement des capacités. Notre recension a été effectuée à partir du dépouillement de journaux ainsi qu’en considérant les subventions obtenues dans le cadre des pactes ruraux. Bien que leurs effets soient difficiles à mesurer, ces subventions ont eu peu de retombées significatives sur le plan démographique en raison de facteurs structurels qui limitent la croissance. Par ailleurs, elles ont probablement contribué à faciliter le passage d’une acériculture traditionnelle à une autre à haut rendement et, dans une moindre mesure, à renforcer les capacités de développement local notamment du point de vue du pouvoir d’agir, du réseautage et de la concertation des acteurs sociaux.

  • Communication orale
    Les territoires ruraux québécois sont-ils encore des territoires d’avenir ?
    Bruno Jean (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Il y a 25 ans, je publiais un livre qui annonçait que les territoires ruraux étaient des territoires d’avenir. Quelques années après, le gouvernement lançait sa Politique nationale de la ruralité (PNR) qui reprenait certaines propositions de ce livre pour soutenir le développement rural, notamment le renforcement des capacités de développement des collectivités rurales. Avec la fin de la PNR, on a assisté à nouvelle invisibilité de la ruralité, au point où on pouvait se demander si on n’assistait pas à un effacement social des territoires ruraux. De fait, les ruraux sont plutôt sans une voix forte qui pourrait porter sur la place publique dans l’arène politique leurs revendications par ailleurs très fractionnées. D’un autre côté, des mouvements urbains de retour à la campagne se traduisent par des formes de repeuplement rural qui laissent croire, pour plusieurs élus ruraux et observateurs de la scène rurale, à une renaissance rurale tant attendue.

  • Communication orale
    Territoire en transition sous le prisme de la résilience : cas d’Ambositra sur les Hautes Terres de Madagascar
    Claudine Ratsimbazafy (Institut National des Sciences Comptables et de l’Administration d’Entreprises), Tinasoa Razafindrazaka (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Notre contribution restitue l’analyse de la force résiliente d’un territoire rural en transition à cause de la raréfaction voire l’extinction de ressource naturelles et territoriales. Il s’agit du territoire d’Ambositra situé sur les Hautes Terres de Madagascar. Nous mobilisons la notion de résilience territoriale en tant que grille analytique du développement territorial. Nous cherchons à répondre à la question de recherche suivante : de quelle manière les acteurs peuvent-ils contribuer à la résilience territoriale? L’objet de recherche concerne les dynamiques entrepreneuriales articulant tensions et territoires. L’objectif poursuivi vise à décrire les acteurs et les modalités des actions collectives au sein d’un territoire au prisme de sa capacité résiliente et à l’aide d’une méthodologie qualitative. Nos résultats informent que la démarche de transition territoriale serait davantage un processus situé et endogène où les acteurs entrepreneuriaux au travers de leurs activités entrepreneuriales individuelles contribuent au collectif dans la transformation des territoires.