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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie

Description :

Considérant l’intensité et la rapidité sans précédent des changements climatiques, la santé des forêts est plus que jamais menacée, et plus particulièrement en l’absence de mesures de gestion efficaces et rapidement mises en place. En tant que réservoirs de biodiversité, sources de bienfaits culturels et environnementaux, milieux naturels de stockage de carbone et de production de bois, les forêts jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Afin de répondre aux objectifs de transitions écologiques, énergétiques et économiques de nos sociétés, une réflexion d’ampleur doit être menée autour de la gestion des forêts, en vue d’établir un consensus entre chercheurs, utilisateurs du milieu forestier et société. Il s’agit plus précisément de déterminer : 1) quelle place ont et devraient avoir les forêts dans l’économie et l’innovation de nos sociétés; 2) comment concilier une gestion forestière durable tout en répondant aux attentes rattachées aux valeurs culturelles et sentimentales, et la protection des forêts; et enfin 3) comment le développement et la gestion durables des forêts permettront de préserver les écosystèmes forestiers tout en dynamisant la filière bois.

Remerciements :

Les organisateurs remercient les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) pour l’accompagnement et l’aide offerte à la relève scientifique ayant participé à ce colloque, le Réseau international étudiant pour le climat (UniC) pour leur contribution à la programmation du colloque, ainsi que toutes les personnes ayant aidé à la mise en place et-ou participé au colloque.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue et allocution d’ouverture

Discutant·e·s : Jean Bousquet (Université Laval), Claire Depardieu (Université Laval), Nathalie Isabel (Centre de foresterie des Laurentides)

Communications orales

Les écosystèmes forestiers face aux changements climatiques : un état des lieux

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Henrik Hartmann (Institut Max Planck pour Biogéochimie), Christine Martineau (Centre de foresterie des Laurentides)
  • Communication orale
    La santé des forêts face au changement climatique – une menace réelle?
    Henrik Hartmann (Institut Max Planck pour Biogéochimie)

    Depuis plusieurs années, des rapports faisant état de mortalité accrue en forêt suite aux évènements climatiques extrêmes, telles des températures très hautes et des périodes de sécheresse prolongées, se multiplient sur tous les continents. Puisque les scénarios de tendances climatiques prévoient une aggravation des conditions climatiques avec des périodes de chaleur extrême et de sécheresse plus fréquentes et plus sévères, l’intégrité de l’état des forêts semble menacée et la question sur un déclin potentiel de la santé de nos forêts s’impose.

    Dans cette présentation, je soulèverai plusieurs aspects liés à la situation actuelle et future des forêts. Je donnerai un aperçu de nos connaissances sur l’état des forêts dans le monde et documenterai plus en détail la manière dont les forêts européennes ont été affectées par les étés de sécheresse extrême de 2018 et 2019. J’aborderai les difficultés et les défis liés à la prévision de l’état des forêts dans un avenir plus chaud et plus sec et soulignerai quelles mesures de surveillance des forêts seraient nécessaires pour mieux suivre l’état actuel et prédire l’avenir des forêts à l’échelle mondiale.

  • Communication orale
    Les champignons mycorhiziens, joueurs clés des sols forestiers boréaux dans un contexte de changements climatiques
    Jérôme Laganière (Centre de Foresterie des Laurentides), Christine Martineau (Centre de foresterie des Laurentides), David Paré (Centre de Foresterie des Laurentides), Véronique Rouleau (Université Laval), Évelyne Thiffault (Université Laval)

    La forêt boréale est un vaste écosystème qui emmagasine de grandes quantités de carbone dans les sols, ce qui lui confère un rôle important dans le contexte de l'atténuation des changements climatiques. Cependant, cet écosystème est soumis à diverses perturbations naturelles et anthropiques dont les effets pourraient être amplifiés par les changements climatiques. Les communautés microbiennes jouent un rôle central dans les processus menant au stockage du carbone dans les sols. Dans les forêts boréales, les champignons mycorhiziens associés aux racines sont d'importants régulateurs de la dynamique du carbone du sol, alors que leur biomasse constitue en soi un réservoir de carbone. Ces champignons supportent également la croissance des plantes en leur fournissant des éléments nutritifs et en réduisant l’impact de stress biotiques et abiotiques, ce qui peut également avoir un impact sur la résilience des écosystèmes forestiers boréaux. Dans cette présentation, nous nous intéresserons d’abord à l’impact des changements climatiques sur les communautés microbiennes des sols et sur les processus qui leurs sont associés. Puis, nous verrons comment une meilleure compréhension de l’impact des perturbations et des pratiques d’aménagement forestier sur les communautés de champignons mycorhiziens est essentielle au développement de stratégies visant à améliorer la résilience des écosystèmes forestiers boréaux faces aux changements climatiques ainsi qu’à l’atténuation de ceux-ci.


Communications orales

L’agroforesterie, une pratique viable dans l’adaptation aux changements climatiques?

Les courtes présentations enregistrées sont disponibles ici : https://youtu.be/q3BEWI83Q38.

Présidence : Christine Martineau (Centre de foresterie des Laurentides)
Discutant·e·s : Félicité Arindo (Université de Ngaoundere), Damase Khasa (Université Laval), Christine Martineau (Centre de foresterie des Laurentides), Bio Monti Sika Orou N'gobi (Université d'Abomey-Calavi), Paul Zoua (Réseau UNIC)
  • Communication orale
    Vers un développement des systèmes agroforestiers climato-intelligents au Cameroun
    Damase Khasa (Université Laval)

    Le Cameroun, parfois présenté comme « l’Afrique en miniature » est un laboratoire naturel pour le développement des systèmes agroforestiers (SAF) résilients face aux changements climatiques (CC). Le projet PADESAR3C (Partenariat en actions universités-communautés locales pour le développement des SAF résilients aux CC au Cameroun) a permis de former 6 étudiants à la maîtrise à l’Université de Dschang qui ont développé des équations allométriques de 6 espèces agroforestières à fort potentiel de séquestration de carbone, de soutenir la formation de 3 doctorants à l’Université Laval qui travaillent respectivement sur la domestication du Karité, l’utilisation des biointrants et la résilience socio-économique des SAF. Les résultats de ces recherches sont déployés sur le terrain dans les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Ouest, par l’ONG ABIOGeT qui a formé des agriculteurs, sur l’utilisation de pratiques agroforestières durables à travers 11 pépinières de production de plants forestiers et fruitiers et ayant permis de restaurer 787,25 ha de terres dégradées. Des matériels pédagogiques adaptés comme une boîte à images et un guide agroforestier de l’animateur ont aussi été développés pour permettre une meilleure dissémination des PAF comme stratégie d’adaptation des populations locales aux CC. L'adoption de ces pratiques innovantes contribuera à améliorer la productivité agricole et à réduire l'insécurité alimentaire et énergétique.

  • Communication orale
    Stratégies d’adaptation à la variabilité climatique des exploitations agricoles de la forêt classée des trois rivières au Nord-Bénin
    Bio Monti Sika Orou N'gobi (Université d'Abomey-Calavi)

    La Forêt Classée des Trois Rivières (FCTR) est confrontée à une dégradation due aux activités anthropiques et à la variabilité climatique durant ces dernières décennies. Pour apprécier la perception paysanne sur la variabilité climatique et les différentes stratégies mises en œuvre pour y faire face, une enquête a été conduite dans quatre villages riveraines sur 214 exploitations d’octobre à novembre 2018. Les focus groupes, les interviews semi-structurées ont été utilisés pour collecter les informations. Les résultats ont montré que la variabilité climatique est perçue par les communautés de la FCTR à travers une mauvaise répartition spatiale et temporelle des pluies, une augmentation des températures moyennes et une diminution du nombre de jours de pluie. Les manifestations du phénomène se traduisent par la diminution de rendement, la réduction des terres de culture, la déforestation, la disparition des espèces animales et végétales, la réduction du pâturage et l’érosion des sols. Les principales stratégies d’adaptation reposent sur l’utilisation des variétés locales précoces et semi précoces, l’agroforesterie, le reboisement, les associations de culture et le surdosage d’engrais sont de plus en plus pratiquées pour compenser les déficits de production de la saison des pluies consécutifs aux aléas climatiques persistants et pour sauvegarder la biodiversité de la FCTR.

  • Communication orale
    Sensibilisation sur les changements climatiques et amélioration de l’utilisation des terres, pour la réduction de la déforestation dans l’Est Cameroun
    Félicité Arindo (Université de Ngaoundere)

    Les pays en voie de développement à l’instar du Cameroun, subissent de plein fouet les effets environnementaux, sociaux et économico-dévastateurs des changements climatiques, provoqués généralement par la déforestation, la dégradation et la fragmentation des forêts. De 2002 à 2020, le Cameroun a perdu 708 kha de forêts primaires humides, ce qui représente 48% de sa perte totale de couverture forestière. La déforestation dans ce pays, progresse à un taux de 0,6 % chaque année. La région de l’Est Cameroun, dont la majorité du territoire est couvert de forêt de type équatoriale, est particulièrement affectée par cette déforestation, entrainée majoritairement par les activités d’exploitation illégale des forêts. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette initiative visant d’une part à sensibiliser en français et en langue locale les populations de l’Est Cameroun sur les changements climatiques, et d’autre part à accentuer le reboisement et la pratique de l’agriculture intelligente face au climat dans cette zone. Tout ceci visant à :

    • Susciter une meilleure prise de conscience de la part des populations, pour les inspirer davantage à l’action contre la déforestation, la chasse et les changements climatiques en générale
    • Restaurer les espaces déboisés par la plantation d’arbres fruitiers et médicamenteux
    • Accroître durablement la production agricole et l’économie grâce à l’agriculture climato-intelligente qui renforce la résilience face au changement climatique.
  • Communication orale
    Implication des paysans dans la gestion de la forêt à l'extrême nord du Cameroun
    Paul Zoua (Réseau UNIC)

    La zone subsaharienne d’Afrique en général, l’extrême-nord Cameroun particulièrement est plus touchée par le phénomène des changement climatiques. Cette crise globale est plus observée par la dégradation du couvert végétal ligneux. Pour trouver les causes et les solutions à ce fléau environnemental, une étude (terrain et enquêtes) auprès des populations de cette région a été faite. Les résultats de cette étude démontrent que, la dégradation du couvert végétal dans cette partie du pays est due par deux facteurs majeurs notamment, la position géographique de cette région par rapport au Sahara et les activités agressives des populations sur la forêt. Le second facteur retient notre attention au point de formuler un tel thème inscrit ci-haut. Sur 81% de taux de pauvreté au Cameroun, 74,3% est concentré à l’extrême-nord. Étant majoritairement pauvre, la population de cette région a tourné ses activités essentiellement sur la destruction du couvert végétal ligneux (l’agriculture, cuisson de briques, bois de chauffe, bois de charbon, fabrication des objets d’art, pâturages) toutes exacerbent la dégradation du couvert végétal. Cette même étude démontre que 80% des peuples de cette région ont dans leurs cultures un savoir endogène de protection de la forêt, car ils le font déjà à travers les forêts sacrées et des sanctuaires. Ce thème vise à faire du reboisement une activité économique des paysans de cette région, tout en valorisant leurs savoirs culturels de protection de la forêt.


Dîner

Pause dîner


Communications orales

Évaluer et caractériser les réponses des arbres aux contraintes climatiques : mode d’emploi

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Isabelle Aubin (Centre de Foresterie des Grands Lacs), Hervé Cochard (INRAE)
  • Communication orale
    Évaluation intégrée de la vulnérabilité des forêts aux changements climatiques
    Isabelle Aubin (Centre de Foresterie des Grands Lacs), Laura Boisvert-Marsh (Centre de Foresterie des Grands Lacs), Nathalie Isabel (Centre de Foresterie des Laurentides), Samuel Royer-Tardif (Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy inc.)

    Les espèces arborescentes varient dans leur capacité à tolérer, s’adapter ou migrer face aux changements climatiques. Jusqu'à tout récemment, les évaluations de la vulnérabilité des forêts reposaient principalement sur des variables climatiques d’exposition. Malgré des progrès récents dans la compréhension des sensibilités des espèces d'arbres, les connaissances écologiques permettant d’avoir une évaluation complète de la vulnérabilité demeurent dispersées dans des sources disparates et disponible seulement pour un nombre restreint d’espèces. En collaboration avec un groupe de travail multidisciplinaire, nous avons développé un cadre conceptuel et une suite d’outils permettant l’intégration des informations sur les sensibilités aux changements climatiques des principales espèces d’arbres au Canada dans l’évaluation de la vulnérabilité. Suivant la même approche, nous avons également développé un cadre conceptuel permettant l’évaluation multi-espèce de la capacité d’adaptation. Cependant, beaucoup de travail reste à faire pour évaluer adéquatement la capacité des espèces à persister in situ. Un prochain défi sera de quantifier le portefeuille adaptatif de plusieurs espèces afin de guider l’élaboration de stratégies d’adaptation.

  • Communication orale
    Les bases physiologiques de la résistance à la sécheresse des arbres
    Hervé Cochard (INRAE)

    Les événements de mortalité d’arbres liés aux sécheresses augmentent de manière globale depuis quelques décennies, situation qui risque de s’aggraver avec l’augmentation des sécheresses caniculaires. Comprendre les bases physiologiques de ces dépérissements peut aider à identifier des espèces mieux adaptées, et peut aussi améliorer les modèles de prédiction de ces risques de mortalité. Une sécheresse modifie les fonctionnements hydriques et hydrauliques d’un arbre. Au-delà d’une certaine d’intensité, des événements de cavitation se produisent dans les vaisseaux du xylème, ce qui peut conduire à la mort des houppiers. La vulnérabilité à la cavitation apparait donc comme un processus physiologique clé de la mortalité des arbres exposés à des sécheresses. Les travaux portent actuellement sur la notion du risque de cavitation. Ce risque intègre la vulnérabilité intrinsèque du xylème à la cavitation, mais aussi la contrainte hydrique subie par les arbres en période de sécheresse. C’est principalement la transpiration résiduelle cuticulaire de l’arbre qui détermine la vitesse de déshydratation et donc le risque de cavitation. Pour évaluer ce risque, il est nécessaire d’intégrer tous ces processus dans un modèle hydrique et hydraulique de l’arbre. Ces modèles prédisent une augmentation forte du risque de cavitation avec le réchauffement climatique global, la variabilité génétique et la plasticité phénotypique des essences forestières semblant trop faibles pour limiter ce risque.


Communications orales

Outils d’analyse de la vulnérabilité des forêts aux changements climatiques

Les courtes présentations enregistrées sont disponibles ici : hhttps://youtu.be/H5BrpTss53Q.

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Kueshi Semanou Dahan (University for Development Studies), Ariane Mirabel (University of Ontario Institute of Technology), Etienne Robert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mamadou Sarr (Université Gaston Beger de Saint-Louis)
  • Communication orale
    La forêt tropicale face à la recrudescence des événements extrêmes
    Mamadou Sarr (Université Gaston Beger de Saint-Louis)

    D’après le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dépasser plus de 1 degré accroît le risque de changements profonds voir irréversibles, comme la perte de certains écosystèmes et aussi une recrudescence des événements extrêmes tels que les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur etc. Les forêts tropicales qui jouent un rôle dans l’atténuation du changement climatique seront affectées par une combinaison d’événements climatiques extrêmes comme les inondations, la sécheresse, les incendies, les insectes et d'autres facteurs de changements (la pollution, la surexploitation des ressources). En Afrique tropicale, la sécheresse de 2014 associée à l'épisode El Niño, a conduit à une aggravation du déficit en eau dans la zone racinaire, et à d'importantes pertes de carbone. C‘est dans ce cadre que des mesures d’adaptation et d’atténuation devront être mises en œuvre comme empêcher ou maîtriser les incendies, travailler au niveau local avec les populations concernées, intégrer plus les forêts tropicales dans les politiques d’adaptation.

  • Communication orale
    Aperçu des recherches sur les feux de brousse pour la gestion des ressources naturelles et de l'environnement au Ghana
    Kueshi Semanou Dahan (University for Development Studies), Raymond Kasei (University for Development Studies)

    Face aux changements climatiques en cours, des questions cruciales de conservation du couvert végétal et de gestion des incendies de forêt se posent au Ghana. Dans cette étude, nous avons opté pour une approche de revue pour identifier les travaux déjà réalisés au Ghana sur les incendies de forêt, les approches de recherche utilisées et les objectifs vises. Cette revue vise ainsi à faire un résumé des recherches effectués au Ghana sur les feux de brousse et leur impact dans les zones forestières. À cette fin, 52 études publiées de 1940 à 2021 ont été extraites de ResearchGate et Google Scholar et étudiées pour mettre en évidence les insuffisances et les angles de recherche non abordés. Notre étude montre que la plupart des recherches effectuées au Ghana sur l'analyse des incendies de forêt ne prennent pas ou peu en compte l'influence des paramètres climatiques et environnementaux sur la compréhension du comportement des incendies de forêt. De plus, la majorité des études se sont davantage concentrées sur les aspects sociologiques et économiques. Ce constat doit conduire par exemple à des recherches abordant le rôle des paramètres climatiques et environnementaux dans différentes conditions écologiques pour mieux évaluer le comportement des feux de forêt au Ghana.

  • Communication orale
    Les limitations climatiques des modèles de biosphère terrestres ne corroborent pas les observations de croissance en forêt boréale
    Ariane Mirabel (University of Ontario Institute of Technology)

    Mieux comprendre les impacts du changement climatique en forêt boréale requiert d’analyser et simuler le rôle de la température et de la disponibilité en eau pour les écosystèmes forestiers. Peu d’expériences testent empiriquement l’effets de ces vecteurs à différentes échelles : leur importance comme déterminants de la productivité forestière selon les saisons reste mal connue, et la capacité des modèles de biosphère à reproduire cette importance est peu évaluée. Nous étudions ici la sensibilité de la croissance forestière au climat, d’abord à partir d’un réseau empirique de données de dendrologie à l’échelle du Canada, puis à partir des simulations de productivité d’un ensemble de quatorze modèles de biosphère. Les données empiriques montrent un gradient longitudinal de limitation de la croissance par la disponibilité en eau à une limitation par la température, qui est reproduit partiellement et faiblement par les modèles. Nous montrons un décalage significatif des données des modèles par rapport aux données de terrain dans l’importance des variables limitantes, en particulier pour la température et des précipitations estivales. Nous concluons que des axes d’amélioration pour la majorité des modèles de biomasse terrestres sont la représentation, pour les espèces boréales, de la conductance stomatique et des dynamiques de réserves de carbone.

  • Communication orale
    Utilisation de jardins communs et de la dendro-écologie pour guider le flux de gènes assisté de l’épinette noire
    Yves Bergeron (Université du Québec à Montréal), Martin Girardin (Centre de Foresterie des Laurentides), Nathalie Isabel (Centre de Foresterie des Laurentides), Etienne Robert (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le flux de gènes assisté (FGA) peut aider à l’adaptation des espèces d’arbres aux conditions climatiques futures. Pour que le FGA puisse réussir, il est important de déterminer comment la croissance varie pour les différentes populations et sous différents climats. Notre objectif était d’utiliser les jardins communs d’épinette noire (EPN, Picea mariana) qui furent établies au Canada dans les années 70 pour déterminer : 1) quelle population d’EPN est la plus adaptée pour le FGA et 2) quels facteurs climatiques possèdent le plus d’influence sur la croissance. Nous avons modélisé la croissance de l’EPN avec un algorithme de type random forest entraîné avec les données dendro-écologiques et génétiques obtenues à partir de plus de 2600 arbres (> 80 provenances) dans quatre jardins communs. En simulant la croissance jusqu’à 2100 en utilisant les jardins communs comme sites de plantation et le scenario RCP4.5, les populations ayant pour provenance les Maritimes sont parmi les plus productives dans tous les jardins sauf celui de l’Alberta, où les provenances locales sont les plus productives. Les populations qui performent le mieux proviennent d’une latitude similaire ou un peu plus basse que le site de plantation. Les variables climatiques majeures dans ces prédictions sont l’évapotranspiration en automne, la température moyenne de l’air automnale. Il semble que pour l’EPN, un FGA d’un climat maritime vers continental serait plus avantageux que du sud vers le nord.

  • Communication orale
    Influence de la continuité du paysage sur les communautés mycorhiziennes en forêts anciennes du Sud-Ouest en France
    Antoine Brin (École d’ingénieur de Purpan), Océane Fogliani (Université du Québec en Abiti-Témiscamingue), Sophie Manzi (Université Toulouse 3), Alexandre Raimbault, Mélanie Roy (Université Toulouse 3), Jean Marie Savoie (École d’ingénieur de Purpan)

    Pour faire face aux changements globaux, connaître les facteurs essentiels à la résilience des forêts devient un enjeu majeur, notamment pour les petits massifs forestiers. Sans pouvoir comparer avec un état initial, la résilience des forêts peut être abordée à travers d’autres indicateurs, en lien avec la stabilité des interactions ou l’impact sur la résilience des plantes et leur survie. Parmi les interactions en forêt, les symbioses mycorhiziennes sont essentielles à la nutrition et à la survie des arbres, et contribueraient à la stabilité des communautés du sol à travers leurs interactions partagées. Cependant, malgré leur prédominance dans les sols forestiers tempérés, les études sur la réponse des communautés mycorhiziennes à la fragmentation, et leur contribution à la résilience des forêts restent parcellaires. Le but du projet est de contribuer à une meilleure connaissance de l’influence de la fragmentation et du contexte paysager sur les communautés fongiques de sols des forêts anciennes. Cet habitat est ciblé pour sa richesse en champignons mycorhiziens, mais aussi pour la maturité des stades forestiers qu’il représente. Nous supposons notamment que la présence de ces forêts dans le paysage contribue à expliquer la résilience des sols forestiers, quel que soit l’état de fragmentation. Notre échantillonnage a rassemblé 50 parcelles et 800 échantillons, et a révélé une forte diversité pour ces forêts isolées, avec près de 20000 OTU fongiques séquencées.


Communications orales

Clôture de la journée

Discutant·e·s : Jean Bousquet (Université Laval), Claire Depardieu (Université Laval), Nathalie Isabel (Centre de foresterie des Laurentides)

Communications orales

Ouverture de la journée 2

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Jean Bousquet (Université Laval), Claire Depardieu (Université Laval), Nathalie Isabel (Centre de foresterie des Laurentides)

Communications orales

S’adapter pour survivre : les prouesses de la forêt boréale

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Guillaume De Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Patrick Lenz (Gouvernement fédéral)
  • Communication orale
    Dynamique éco-évolutive de la flore boréale face aux changements globaux
    Guillaume De Lafontaine (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    En réponse aux changements globaux, on s’attend à une altération majeure des patrons de la biodiversité du gène à l’écosystème. Cette problématique est exacerbée pour les écosystèmes nordiques puisque le biome boréal se réchauffe deux fois plus rapidement que la moyenne globale. Les populations naturelles doivent s’adapter localement ou migrer vers les habitats nouvellement favorables sans quoi elles risquent de disparaître. La résilience de la flore boréale implique donc une dynamique éco-évolutive qui se déploie face aux variations environnementales induites par les changements climatiques. D’une part, les études rétrospectives en biogéographie permettent de mieux comprendre les processus écologiques et évolutifs passés qui ont permis le maintien de la flore nordique lors des épisodes de changements climatiques historiques rapides au Quaternaire. D’autre part, les populations périphériques, actuellement situées aux limites chaudes et froides de l’aire de répartition des espèces, pourraient s’avérer cruciales pour comprendre le potentiel de résilience de la flore nordique face aux changements globaux en cours. Bien qu’elles soient petites et isolées, ces populations persistent localement malgré des conditions environnementales marginales qui pourraient toutefois se généraliser avec les changements climatiques contemporains. Une approche intégrative permet d’aborder l’étude conjointe des diverses réponses afin d’acquérir une perspective globale, du gène à l’écosystème.

  • Communication orale
    Maintenir la capacité d’adaptation des forêts reboisées face aux changements climatiques
    Patrick Lenz (Gouvernement fédéral)

    Les changements climatiques amènent une augmentation de la fréquence et de l’intensité des extrêmes climatiques dans les forêts boréales canadiennes. L’aménagement forestier a ainsi intérêt à augmenter la résilience aux sautes d’humeur du climat, en plantant des semis qui soient le mieux adaptés possible aux conditions futures. Une des approches préconisée est la migration assistée qui consiste à reboiser localement avec des semences d’origines plus méridionales suivant l’évolution des enveloppes climatiques futures. Il est donc nécessaire de connaître la variation génétique d’une espèce et d’étudier son potentiel d’adaptation avant de déplacer ses semences. Le reboisement des forêts se base majoritairement sur des semis provenant des programmes d’amélioration génétique, qui ont pour but de sélectionner des arbres présentant par exemple une bonne croissance, une meilleure résistance aux insectes ou aux maladies ou une bonne qualité de bois. En analysant la croissance des cernes du bois, de récentes études dendrochronologiques ont démontré que la résilience aux stress climatiques comme les sécheresses étaient des caractères pertinents qui pouvaient être considérés dans les critères prioritaires d’amélioration de la résilience des essences reboisées. Conjointement avec l’utilisation de nouveaux outils de prédiction par la génomique raccourcissant les délais d’évaluation, cela permettrait d’envisager le reboisement d’arbres mieux adaptés aux conditions climatiques futures.


Communications par affiches

Session par affiches : venez discuter avec les présentateurs!

Pour accéder à la session d’affiche, veuillez cliquer sur le lien suivant : https://app.virtualpostersession.org/e/3fb0caf5aaddeed61bc920ffcada616c

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Goua Pascal Beavogui (Club des Jeunes Bâtisseurs), Claire Depardieu (Université Laval), Essoham Joël Kpatchia (Université de Parakou (BENIN), Laboratoire d'Ecologie, de botanique et de Biologie végétale), Justine Laoué (Aix-Marseille Université), Madoune Lo (UCAD/PSEJ/SENTECH), Dismas Niyonizigiye (Université Catholique du Congo), Edouard Reed-Métayer (Université Laval), Zoé Ribeyre (UQO - Université du Québec en Outaouais), Fatoumata Tall Sow (Réseau UNIC), Firmin Tape (Université Senghor)
  • Communication par affiche
    «Sauvons nos forêts, notre vie en dépend!»
    Fatoumata Tall Sow (Réseau UNIC)

    L’ONU dans son programme pour l’environnement avait dégagé les principaux objectifs, les cibles et les indicateurs relatifs à la gestion des forêts. Dans certaines parties du monde, on note une accélération massive de la déforestation et la dégradation de l’écosystème forestier dû aux changements climatiques. Ce phénomène est aussi noté au Sénégal plus précisément en Casamance où il existe un lien évident entre la déforestation, la dégradation des sols et la désertification.

    Les forêts ne nous procurent pas seulement de la nourriture, des médicaments et du bois, elles ont aussi une valeur sentimentale .En fait, elles sont sources de vie, ses plantes sont de précieux auxiliaires dans le traitement de diverses pathologies. Par exemple au Sénégal, la pharmacopée traditionnelle est très prisée, le métier de tradipraticien reste l’apanage certains communautés .Les forêts sont sources de pouvoir, de prestige, pour ceux qui en disposent comme héritage. L’exemple du « BOIS SACRE » casamançais en est une parfaite illustration. En fait, des rites de prières pour les âmes des morts, de bénédictions de mariages, d’invocation de pluie ou de retour à la paix y sont pratiqués.

    Il est donc primordial de prendre des initiatives issues de fortes propositions émanant d’études approfondies et spécifiques à chaque terroir permettant ainsi de prendre en compte les réalités socioculturelles.

  • Communication par affiche
    De la création des cités intégrées à la gestion durable des forêts du bassin du Congo
    Dismas Niyonizigiye (Université Catholique du Congo)

    La planète est confrontée aujourd’hui à une explosion exponentielle de la population. Cette dernière exige une prise en charge en ressources nécessaires. Certains espaces, y compris les forêts, réservoir de la biodiversité, sources de bienfaits culturels et lieu de stockage de carbone responsable des changements climatiques, sont menacés. Cependant, l’Afrique qui abrite le bassin du Congo, 2ème poumon mondial dépasse plus de 18% de la population mondiale. Aucune politique visible n’est établie pour contrôler les naissances, ce qui est perçu comme une menace incontournable pour la forêt du bassin du Congo. Effet, comptant sur sa force à réduire les réchauffements climatiques, la forêt doit être un lieu touristique et non l’endroit où on tire les frais de survie. La filière bois doit être accompagnée par la politique de boisement des arbres, ce qui facilitera la création des forêts secondaires. En Afrique, les naissances doivent être limitées à 3 enfants par famille, ainsi, chaque État sera à l’aise pour prendre en charge la survie digne de sa population. Enfin, la création des cités intégrées où habitera une grande partie des gens doit être prise comme une solution pilote pour conduire la transition écologique. Car, une cité intégrée de plus 200.000 habitants est capable de réserver plus de 100.000 hectares d’espace pour la forêt secondaire. Ici, on est capable d’utiliser facilement les énergies renouvelables et garantir la qualité de vie des citoyens.

  • Communication orale
    Le mécanisme « Paiements pour Services Environnementaux » pour une gestion durable des Mangroves à Madagascar
    Malala Onisoa Rakotojaofeno (Mention Economie, Faculté EGS, Université d'Antananarivo)

    Le Paiements pour Services Environnementaux est un outil mis en place récemment dans les domaines de l’économie de l’environnement. Ces dernières années, il a réussi à attirer l’attention des pays. Chez les pays tropicaux, il se concentre sur le service carbone via le mécanisme de réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation forestière. Dans les pays en développement, le mécanisme s’est révélé une composante probable du régime mondial de protection du climat qui fait l’objet de négociations pour remplacer le Protocole de Kyoto, qui arrive à son terme en 2012. Ce travail cherche à explorer #les potentialités des dispositifs de PSE face à la déforestation. Pour Madagascar, une politique environnementale qui préconise la protection et la gestion durable des forêts, dont les mangroves, est adoptée. Cette politique a pour but de réduire l’exploitation forestière. Le PSE est l’un des instruments choisis pour atteindre ce but. Cette étude se focalise donc sur l’analyse de la mise en œuvre du PSE à travers le cas du site de Mangrove dans la partie Sud-Ouest de Madagascar, Belo Sur Mer - Morondava. L’analyse dont une évaluation contingente suggère que les politiques devront se pencher sur les diverses situations locales et comporter des réformes de gouvernance, économiques et réglementaires.

  • Communication par affiche
    Les mécanismes endogènes de résiliences face aux changements climatiques à l'épreuve de la mondialisation: cas du village de de Soukouébi en Côte d’Ivoire
    Amon Annick Melissa Sika (Côté d'Ivoire)

    La présente communication se propose d’analyser les modes de résiliences des populations endogènes de Soukouébi face au changement climatique dans un contexte de mondialisation. Pour ce faire, nous opterons pour une méthodologie qualitative qui mobilisera l’approche inductive à travers l’outil de collecte de données Epi-collecte 5. Cet outil permettra de recueillir des récits de vies des villageois dont l’âge varie entre 60- 80 ans.

    En effet, le changement climatique a bouleversé le mode de vie des populations de Soukouébi qui dans un élan de résilience à une époque lointaine avaient mis en place des mécanismes endogènes de résiliences qui contribuaient non seulement à leur survie mais à préserver la forêt. Cependant, la mondialisation a fortement contribué au délaissement des pratiques ancestrales pour des pratiques de résiliences dites « modernes » à travers l’utilisation abusive des produits chimiques, la désacralisation des forêts dites sacrées, etc.

    Par ailleurs, il s’agira en premier lieu de présenter les pratiques endogènes de préservation de la forêt et en second lieu de démontrer comment la mondialisation contribue à mettre en mal ces pratiques.

  • Communication par affiche
    Implication des jeunes autochtones à la lutte contre les changements climatiques au Nord-Bénin
    Essoham Joël Kpatchia (Université de Parakou (BENIN), Laboratoire d'Ecologie, de botanique et de Biologie végétale)

    La déforestation est l’une des causes du changement climatique qui est la plupart du temps le résultat des activités anthropiques. En Afrique subsaharienne, précisément dans les pays comme le nôtre ou la poussée démographique oblige les populations à détruire de vaste superficie de forêts pour l’agriculture, ce qui amplifie de jour en jour le taux de désertification dans les pays du sud. Pour palier un temps soit peu à ce problème, le programme Youth For Biodiversity a été mise en place pour former des jeunes afin qu’il puisse mettre en place de petit projet pouvant contribuer à la conservation de nos forêts et de la biodiversité en générale pour lutter contre les effets du changement climatique. C’est ainsi que notre projet avait pour impact d’améliorer le couvert végétal dans la ville de Parakou avec la contribution des populations autochtones.

  • Communication par affiche
    Les connaissances culturelles locales, moyens pour pérenniser ''l'arbre''
    Madoune Lo (UCAD/PSEJ/SENTECH)

    Bien qu'elle participe au réchauffement climatique avec l'émission de 13,5 % des GES et en subit les conséquences, la forêt offre également des solutions d'adaptation à ces changements climatiques. Pour cela beaucoup de solutions ont été entreprises mais celles qui nous intéressent ce sont les connaissances locales de lutte contre les changements climatiques et l’utilisation abusive de la forêt par les hommes.

    Dans chaque communauté sa manière de vie, sa manière d’agir et sa culture. Dans notre société si nous parlons de la forêt, on parle de la culture. L’un ne peut pas aller sans l’autre. Avec les changements climatiques les arbres ont tendance à disparaitre et les populations autochtones ne sont pas restées sans solutions. Malgré diverses activités et propositions faites pour sa durabilité, elles développent leurs propres solutions qui peuvent lutter contre les changements climatiques.

    Dans beaucoup de société l’arbre reste sacré, la forêt est considérée comme une force surnaturelle. Diverses pratiques y sont faites pour lutter contre le changement climatique et à l’utilisation abusive. C’est ce qui fait que la forêt résiste dans beaucoup de milieux aux effets du changement climatique. Lors de cette présentation nous exposerons quelques connaissances locales précieuses pour la pérennisation des arbres au Sénégal.

  • Communication par affiche
    Le rôle, défis et perspectives des produits forestiers non ligneux dans l’adaptation des communautés au changement climatique
    Firmin Tape (Université Senghor)

    En Afrique de l’Ouest, les écosystèmes forestiers fournissent de nombreux produits forestiers non ligneux (PFNL) comprenant des aliments, des médicaments et des matériaux de construction, qui sont précieux pour les moyens d’existence ruraux et les économies nationales. Ces dernières années, la sous-région a connu des sécheresses extrêmes, en même temps que des inondations, qui ont nui à la régénération naturelle et à la survie des ressources. Ces changements sont attribués à la hausse des températures et à la variation des régimes de précipitations, combinées aux activités humaines telles que la déforestation, l’expansion de l’agriculture, la surexploitation, les feux de brousse annuels et le surpâturage. Ces facteurs entraînent même la rareté voire disparition des certaines espèces dans certains milieux ou même leur extinction. Bien que nous reconnaissons l’utilité des bois qu’offrent les arbres et forêts, il s’avère nécessaire d’informer les décideurs sur l’avantage et défis de la valorisation et de la promotion des PFNLs dans la diversification des services écosystémiques qu’offrent les forêts. Cela permettrait aux communautés de s’adapter efficacement au changement climatique en accordant beaucoup d’attention aux produits forestiers non ligneux. L’objectif de cette communication est donc de ressortir comment la valorisation et la promotion des PFNLs contribueront à l’adaptation des communautés au changement climatique.

  • Communication par affiche
    Défenses physico-chimiques du chêne pubescent face aux restrictions de précipitations en milieu naturel
    Justine Laoué (Aix-Marseille Université)

    Les changements climatiques en région méditerranéenne comprennent des épisodes de sécheresses de plus en plus longs et récurrents, marqués par une diminution des précipitations annuelles d’environ 30% à la fin du XXIème siècle. Afin d’évaluer la capacité d’une forêt de chênes pubescents (Quercus pubescens) à résister à la sécheresse, un site expérimental a été mis en place en 2012. Il permet, par un système dynamique d’exclusion des pluies, d’étudier sous sécheresse aggravée (parcelle d’exclusion) et sécheresse naturelle (parcelle contrôle) un large ensemble de traits écophysiologiques et métaboliques, notamment au niveau de la canopée.

    Nos résultats ont démontré que sous stress hydrique aggravé, les arbres présentent un ralentissement physiologique (i.e. photosynthèse nette et conductance stomatique). Ils indiquent également que Q. pubescens, après 8 ans de stress hydrique aggravé, pourrait être capable de faire face à la sécheresse en mettant en place des défenses morphologiques telles que la réduction de la densité stomatique. Quant aux défenses métaboliques, les métabolismes primaire et secondaire semblent être affectés par la sécheresse aggravée avec une plus grande production de métabolites primaires chez les arbres sous stress hydrique aggravé, suggérant un maintien des processus de croissance. A l’inverse, le métabolisme secondaire est ralenti chez les arbres sous stress hydrique aggravé.

  • Communication par affiche
    L’adaptation au climat des épinettes noire et rouge vue par les cernes annuels
    Jean Bousquet (Université Laval), Claire Depardieu (Université Laval), Patrick Lenz (Centre de Foresterie des Laurentides), Martin Perron (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec), Edouard Reed-Métayer (Université Laval)

    Les changements climatiques actuels engendrent une augmentation rapide de la fréquence et de l’intensité d’événements climatiques extrêmes. Dans ce contexte, il est urgent d’évaluer la sensibilité, les réponses d'acclimatation et d'adaptation des forêts canadiennes au changement climatique pour pouvoir formuler des stratégies d'adaptation à ces changements. Les épinettes noire et rouge sont deux espèces d’importance commerciale au Canada, très proches phylogénétiquement et connues pour s’hybrider naturellement. L’objectif de cette étude était de quantifier et comparer la sensibilité au climat de ces deux espèces, et d’évaluer la variabilité génétique présente au sein de chaque espèce. Nous avons analysé les relations entre le climat et l’accroissement radial et la densité du bois afin d’estimer le niveau de sensibilité au climat de 11 familles d’un test de descendances interspécifiques de 22 ans situé dans le sud du Québec. Nos résultats montrent que les deux paramètres du bois réagissent différemment chez les deux espèces étudiées en lien avec les sécheresses de fin d’été et les derniers gels printaniers. L’étude future des hybrides interspécifiques permettra d’évaluer les potentiels avantages de l’hybridation pour l’adaptation et la persistance de ces deux espèces dans les conditions climatiques futures.

  • Communication par affiche
    Étude transcriptomique de l’épinette blanche (Picea glauca ((Moench) Voss) dans différents contextes hydriques
    Christian Messier (Université du Québec en Outaouais), Philippe Nolet (Université du Québec en Outaouais), Zoé Ribeyre (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    L’accroissement d’évènements climatiques extrêmes liés aux changements globaux,
    comme les sécheresses, inflige de lourdes perturbations sur les écosystèmes forestiers et
    entrave l’économie sylvicole. Bien que le long cycle de vie des arbres complexifie l’étude
    des processus d’adaptation, cette particularité écologique leur confère également une
    grande plasticité phénotypique. La plasticité phénotypique qui est la capacité d’un
    génotype à exprimer plusieurs phénotypes en réponse au milieu de vie, participe à
    améliorer leur acclimatation à un environnement changeant et perturbé. Ainsi, le second
    axe de mon doctorat que je vais vous présenter porte sur une approche transcriptomique de
    l’épinette blanche dans différents contextes hydriques (irrigation vs exclusion hydrique) et
    à différentes temporalités (perturbation longue vs courte). Cette étude vise à caractériser la
    nature et le niveau d’expression des gènes mobilisés dans ces différentes conditions et
    d’établir leurs rôles potentiels dans l’acclimatation à la sécheresse chez cette espèce. Ainsi,
    en plus d’enrichir les connaissances fondamentales sur cette espèce en générant de
    nouvelles données transcriptomiques, ce volet permettra également d’établir des profils
    d’expression génique dans différents contextes hydriques qui pourront être exploités pour
    amorcer de nouveaux projets dans ce domaine et à terme participer à l’amélioration de la
    sélection de génotypes plus résistants à la sécheresse chez cette espèce.


Dîner

Pause dîner


Communications orales

Foresterie sociale : des leviers innovants pour préserver la forêt et assurer sa gestion durable

Les courtes présentations enregistrées sont disponibles ici : https://youtu.be/K8nf6U20qgY.

Présidence : Damase Khasa (Université Laval)
Discutant·e·s : Goua Pascal Beavogui (Club des Jeunes Bâtisseurs), Morou Nafiou (JEVEV ONG ( Jeunesse et Emplois Verts pour une Économie Verte)), Malala Onisoa Rakotojaofeno (Mention Economie, Faculté EGS, Université d'Antananarivo), Kissi Ibrahim Serme (Université Senghor à Alexandrie (Egypte))
  • Communication par affiche
    Célébrons la vie en préservant nos forêts, le cache-nez naturel de protection de notre système respiratoire.
    Yvenson Metelus (Unesco)

    Les forêts purifient notre air en absorbant le dioxyde de carbone et en libérant de l’oxygène. D’une certaine manière, ce sont les poumons géants de la planète. Donc, une gestion durable des forêts face aux changements climatiques nécessite l’adoption des comportements responsables à l'environnement suivant les contextes socio-économique et culturel. L’usage d’une méthode douce dans les campagnes de sensibilisation a la capacité de produire un changement comportemental durable et responsable chez les citoyens et non un effet instantané momentané susceptible de disparaître avec le temps.

    La question des transformations des comportements individuels et collectifs pour préserver les écosystèmes forestiers devrait-être aujourd’hui omniprésente dans l’action publique. La politique du Nudge peut induire des actions moins coûteuses de manière non-coercitive dans le contexte de crise sociale, environnementale et sanitaire que connaît notre génération. C’est en ce sens que dans la formulation du titre de notre présentation, nous avons évité de prolonger la simple approche environnementale. Nous essayons d’alimenter cette approche de manière systématique aux sources de l'économie, de la culture, du social, de la santé en même temps que de l’écologie à travers une démarche englobante présentée comme universelle et « allant de soi » dans laquelle on transforme tout le monde en acteurs.

  • Communication orale
    L’impact de la REDD+ dans la gestion durable des forêts au Burkina Faso
    Kissi Ibrahim Serme (Université Senghor à Alexandrie (Egypte))

    Le terme REDD+ indique le concept de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts, la gestion durable et la conservation des forêts ainsi que le renforcement des stocks de carbone forestier.

    C’est dans ce contexte que s' inscrit le Burkina Faso depuis 2014 dans un vaste Programme d’Investissement Forestier afin de donner un nouveau souffle de vie à ses réserves forestières. Après plus de 5 années de mise en œuvre, le processus a permis d’engranger des résultats encourageants. A titre indicatif, il a permis entre autres le reboisement et la récupération des terres avec plus de 307 000 plants mises en terre et entretenus, la mise en place des comités de gestion forestière et les commissions de gestion des blocs de feux, la mise en place des plateformes multifonctionnelles installées autour de 12 forêts classées, l’aménagement des marchés de bois, la promotion des technologies innovantes, etc.

    A cela, il faut ajouter la mise en œuvre de projets novateurs dans la gestion durable des forêts. Il s’agit notamment de développer des projets communaux de développement intégré pour la REDD+. Cette approche met l’accent sur la gestion décentralisée des forêts et espaces boisés en accordant plus de responsabilité aux collectivités décentralisées (Région et Commune) dans la gestion durable des forêts.

    La REDD+ se présente donc comme un processus essentiel pour les efforts de lutte contre les changements climatiques et la gestion durable des forêts.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    La forêt face aux changements climatiques : la gestion participative, une porte de sortie
    Morou Nafiou (JEVEV ONG ( Jeunesse et Emplois Verts pour une Économie Verte))

    Les forêts participent aux phénomènes climatiques sous plusieurs formes. Mais malheureusement, dans la plupart des pays d’Afrique, plus de 75% de la population est rurale et tributaire des ressources naturelles. Cette population vit de l’agriculture et de l’exploitation des ressources forestières, considérées comme étant inépuisables et malheureusement, elles s’épuisent effectivement. Du coup, cette tranche la plus importante de la population, qui s’adonne à une utilisation abusive des ressources naturelles est soumise à une extrême pauvreté parce que les ressources sur lesquelles elle compte se raréfient à un rythme alarmant. Cette situation constitue déjà un grand défi à relever, malheureusement, aggravée par les phénomènes des changements climatiques. Ce changement climatique se manifeste par des glissements de terrain, des irrégularités de pluies, des chaleurs excessives, des feux de végétation, des inondations, des sécheresses prolongées, etc. Ce changement serait dû à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, c’est-à-dire, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4) et de protoxyde d’azote (N2O) dans l’atmosphère en raison des activités humaines. Dans le but de renverser la tendance, la gestion participative serait l’opportunité de croissance économique et de développement durable, la nécessité d’impliquer les populations autochtones et locales dans les plans d’aménagement forestier s’avère donc indispensable.

  • Communication orale
    Revalorisation de l’arbre en pays Moundang: levier de préservation de l’identité culturelle et de la restauration de l’environnement dans un contexte de changement climatique
    Alexandre Buano Tessoubo (Université de Maroua (Cameroun))

    Les arbres, par leur capacité de séquestration et de stockage du carbone, sont des atouts précieux dans l’objectif de réduction du carbone que nous émettons. Cependant, le changement climatique présente d’énormes défis pour les forêts et les populations. Le pays Moundang au Cameroun se trouve dans la zone soudano-sahélienne caractérisée par des écosystèmes fragiles. Face à ce phénomène, la volonté unanime de ce peuple à apprivoiser la nature est mieux que les politiques des acteurs institutionnels, et est socialement plus sécurisant. Au-delà de la revalorisation de l’identité culturelle, la contribution de cette action est l’un des moyens efficaces dans les mécanismes écosystémiques. A l’heure où l’on recherche des systèmes innovants/performants et durables pour faire face aux défis environnementaux, il devient indispensable d’encadrer cette initiative qui apparait comme le socle d’une adhésion de tous à une stratégie d’intensification de l’arbre dans le milieu. La présente étude s’intéresse à l’analyse de la méthode (nkou yoo soua chiegn: l'arbre est la force d’une communauté) élaborée contre le changement climatique. Ce travail est le résultat de plus de 5 ans d’observation et d’enquêtes. L’objectif est de montrer que ce peuple multiplie de nouvelles expériences dans ses activités quotidiennes pour assurer sa survie. La connaissance de ce mécanisme pourrait servir de base à des politiques environnementales susceptibles de garantir la sécurité forestière.

  • Communication orale
    Implication des femmes dans la lutte contre les changements climatiques à travers des pratiques innovantes de réduction des pressions sur les ressources forestières
    Goua Pascal Beavogui (Club des Jeunes Bâtisseurs)

    Le changement climatique est une réalité qui a des conséquences sur la santé, l’économie, les transports et le logement, et provoque des transformations qui affectent en premier lieu les plus faibles. L’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre les changements climatiques consiste à réduire les pressions sur les forêts qui sont des réservoirs naturels de séquestration
    du carbone. Dans les pays en développement, cette réduction passe par la recherche de solutions intelligentes, innovantes et simples telles que les systèmes de biogaz, l’utilisation des foyers amélioré, la transformation des déchets en charbon qui permettent de réduire les causes de pressions sur les forêts liées à l’utilisation du bois de chauffe. La vulgarisation et la mise en valeur de ces solutions simples et innovantes passent par l’engagement citoyen des femmes. Malgré leurs conditions, les femmes sont des ponts de liaison, de support et de changement indispensable sur le chemin qui mène au développement
    durable et à la recherche de solutions face aux changements climatiques. Selon une étude publiée par le Pew Research Center en 2015, les femmes se sentent plus concernées et préoccupées par les changements climatiques dans la majorité des pays.
    Cette communication permettra de mettre en lumière ces solutions et de montrer comment l’engagement des femmes dans la mise en valeur de ces solutions permettra de lutter contre les changements climatiques grâce à la réduction des pressions sur les forêts.


Communications orales

Vers une gestion durable des forêts : stratégies de préservation, défis et occasions

Présidence : Claire Depardieu (Université Laval)
Discutant·e·s : Rania Mechergui (Université de Carthage/ Institut National des Recherches en Génie Rural <Eaux et Forêts), Christian Messier (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Options de gestion durable de la Forêt Tunisienne face aux changements climatiques
    Mokhtar Baraket (Institut National de Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts (INRGREF)/ Université de Carthage/ Tunisie), Amel Ennajah (Institut National de Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts (INRGREF)/ Université de Carthage/ Tunisie), Rania Mechergui (Université de Carthage/ Institut National des Recherches en Génie Rural <Eaux et Forêts), Zouhair Nasr (Institut National de Recherches en Génie Rural, Eaux et Forêts (INRGREF)/ Université de Carthage/ Tunisie), Salma Sai Kachout (Institut National de Recherches Agronomiques de Tunis (INRAT) Université de Carthage (Tunisie))

    Les forêts et autres zones boisées occupent 8,2% du territoire de la Tunisie, soit environ 1,3 million d’hectares dont 95% appartiennent au domaine de l’Etat sur lequel le droit d’usage des populations locales est juridiquement reconnu. L’impact des changements climatiques attendus sur le fonctionnement des écosystèmes sera plus important dans les climats à saisonnalité marquée, où la végétation subit de fortes contraintes climatiques saisonnières. C'est le cas des écosystèmes méditerranéens, très sensibles aux variations spatiales et temporelles du climat telles que la distribution saisonnière des précipitations qui impacte grandement la croissance et la productivité de ces écosystèmes.

    Les options de gestion durable de la forêt tunisienne visent principalement à initier un processus opérationnel de planification et de gestion durable des ressources forestières, en vue d’assurer une meilleure contribution du secteur à l’atteinte des objectifs nationaux de développement durable. Pour répondre à ces objectifs, il est nécessaire de développer une approche de co-gestion entre la population tunisienne et les gestionnaires forestiers. Lors de ma présentation j’expliquerai en quoi la recherche appliquée est primordiale pour appuyer sensibiliser, informer et surtout renforcer les capacités de résistance et résilience des forets tunisiennes aux changements climatiques.

  • Communication orale
    Immuniser nos forêts contre les changements globaux: l'approche de réseau complexe fonctionnel
    Christian Messier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Dans le contexte actuel des changements globaux, l’aménagement de nos forêts représente un défi majeur, et ce particulièrement du fait de la grande part d’incertitude associée à ces changements. Face à cette réalité, nos pratiques visant à contrôler et prédire l’évolution de nos forêts ne sont plus assez efficaces et nous devons revoir notre façon de gérer nos forêts. La théorie de la complexité forme le cadre conceptionnel de cet approche qui incite à adopter une vision plus globale et plus flexible lors de la planification forestière. Nous devons pour cela accepter l’idée que les forêts sont des systèmes complexes et dynamiques et que de ce fait, elles ne seront jamais complètement prédictibles. En incorporant les caractéristiques fonctionnelles des essences et les réseaux complexes existant entre les peuplements dans l’aménagement de nos forêts et en favorisant la diversité et la connectivité fonctionnelle, nous pouvons immuniser les forêts contre les stress présents et à venir.


Communications orales

Remise des prix, synthèse et clôture du colloque

Discutant·e·s : Jean Bousquet (Université Laval), Claire Depardieu (Université Laval), Nathalie Isabel (Centre de foresterie des Laurentides)