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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les jeunes trans et non binaires pourraient représenter jusqu’à 1,8 % de la population des jeunes, sans compter que jusqu’à 2,5 % d’entre elleux pourraient s’interroger sur leur identité de genre (Clark et coll., 2014; Johns et coll., 2017). Les jeunes vivants aux intersections d’identités multiples vivent des enjeux particuliers, comme le fait d’être bisprirituel.le.s, trans et racisé.e.s ou immigrant.e.s, non.binaires et de vivre avec un handicap physique ou neurosensoriel (Lee et coll., 2020; Baril et coll., 2020; Pullen Sansfaçon et coll., 2019).

Les jeunes mineur.e.s vivent toutefois certaines contraintes pouvant complexifier leurs parcours de transition, notamment sur le plan légal, sans compter l’accès difficile aux soins de santé et de services psychosociaux qu’iels requièrent au Québec et dans le reste du Canada (Cotton et coll., 2019; Taylor et coll., 2020). Plusieurs jeunes vivent également des expériences discriminatoires, que ce soit dans leurs familles, leurs écoles, voire au sein des établissements de soins de santé et de services sociaux (Chamberland et coll., 2011; Giblon et Bauer, 2017; Pullen Sansfaçon et coll., 2018). Si la recherche permet de plus en plus de reconnaître les facteurs de vulnérabilisation et de protection des jeunes TNBB, d’importantes lacunes demeurent dans le développement de pratiques de recherche, d’évaluation et d’intervention qui les concernent.

Ce colloque intersectionnel vise à mettre en valeur les connaissances et les expériences qui permettent de comprendre et de concevoir la complexité du vécu des jeunes trans, non binaires et bispirituel.le.s (TNBB) ainsi que des intervenant·e·s qui les soutiennent, tout en portant attention aux différentes sphères de leur vie. Le colloque est divisé en trois blocs de présentations. Chacun cherche à présenter des savoirs empiriques et théoriques, mais aussi pratiques et expérientiels.

Bloc 1 : Enjeux et défis contemporains de la recherche et de l’intervention auprès des jeunes trans, non binaires et bispirituel.le.s.

Bloc 2 : Enjeux relatifs aux différents environnements (ex. : école, famille, communauté) desquels les jeunes trans, non binaires et bispirituel.le.s font partie.

Bloc 3 : Accès et qualité des soins et des services désignés pour les jeunes trans, non binaires et bispirituel.le.s.

Remerciements :

Merci à la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, à l'Équipe de recherche sur les jeunes trans et leurs familles ainsi qu'aux organismes et personnes ayant soutenu ce colloque. Sincères remerciements à l'Acfas et au comité organisateur du colloque (Julie Christine Cotton, Annie Pullen Sansfaçon, Ash Paré) ainsi qu’à Sloan Moghadaszadeh, coordonnateur.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence d’ouverture : Karine Espineira – La médiatisation des enfants trans

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    La médiatisation des enfants et adolescent.e.s trans
    Karine Espineira (Université Paris 8)

    La médiatisation des enfants et adoslescent.e.s trans en particulier, ne peut être appréhendée uniquement sur les critères de la tolérance et d’une évolution positive des mentalités, que l’on s’intéresse aux productions dans les médias généralistes ou aux espaces d’expressions de ces jeunes personnes sur les réseaux socionumériques. On doit prendre la mesure des mouvements des « détracteurs.trices » à travers des tribunes dans la presse ou des actions auprès des instances politiques et des institutions médicales et scolaires. L’étude de ce phénomène éclaire des processus par lesquels la transphobie se dissimule sous l’intérêt supérieur de l’enfant, fragilisant des droits difficilement acquis. Cette contribution propose une réflexion sur la médiatisation des transitions comme des détransitions, de leurs effets et des usages, voire des détournements qui en sont faits. La médiatisation semble bien s’inscrire dans la liste des enjeux des droits des enfants et ados trans.


Communications orales

Bloc 1 : Enjeux et défis contemporains de la recherche et de l’intervention auprès des jeunes trans, non-binaires et bispirituel·le·s

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Discutant·e·s : Alexandre Baril (Université d’Ottawa), Eden Fournier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Valeria Kirichenko (Jeunes identités créatives - Gender Creative Kids), Dean Poitras (Equipe de recherche), Françoise Susset (Centre de santé Meraki)
  • Communication orale
    Expériences de transition des enfants trans prépubères ayant accès à des cliniques transaffirmatives au Canada : perspectives des enfants et des parents
    Valeria Kirichenko (Jeunes identités créatives - Gender Creative Kids)

    Dans les dernières années, plusieurs débats autour de la transition sociale à l’enfance ont émergé tant des sphères publiques, cliniques et scientifiques. Or, peu d’écrits soulignent les expériences de transition de jeunes enfants. Ainsi, cette présentation portera sur un projet de mémoire qui vise à explorer les expériences de transition d’enfants trans prépubères ayant accès à des cliniques transaffirmatives au Canada selon leurs perspectives ainsi que celles de leurs parents. À partir de données extraites d’une recherche plus large, nous avons analysé huit (N=8) entretiens qualitatifs semi-dirigés menés auprès de quatre enfants trans prépubères et de leurs parents en contexte clinique transaffirmatif. L’analyse s’est appuyée sur la théorie de la reconnaissance d’Axel Honneth et l’analyse thématique (AT). Ainsi, cinq thèmes ont été identifiés : (1) se dévoiler à ses parents en étant simplement soi-même ; (2) le processus de transition en dehors de la maison : un processus de négociation et d’accompagnement ; (3) l’école comme principal lieu de tensions ; (4) s’affirmer à travers le processus de transition : répercussions des obstacles et retombées positives ; et (5) se projeter dans l’avenir : la transition médicale. La compréhension de ces expériences de transition permet de mieux cadrer les interventions des professionnel·le·s dans un contexte de reconnaissance, d’accompagnement des familles et de défense des droits des enfants dans différentes institutions.

  • Communication orale
    Détrans… de qui et de quoi parlons-nous ?
    Alexandre Baril (École de service social, Université d’Ottawa), Morgane Gelly (École de travail social, Université de Montréal), Tommly Planchat (Professionnel de recherche, Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, Université de Montréal), Olivier Turbide (Professeur au Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal (UQAM)), Denise Medico, Denise Medico (Département de sexologie, Université du Québec à Montréal (UQAM) ) et Centre de santé Meraki), Mélanie Millette (Professeure au Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal (UQAM), Annie Pullen Sansfaçon (UdeM - Université de Montréal), Françoise Susset (Centre de santé Meraki)

    Cette communication s’appuie sur une étude d’envergure visant à mieux comprendre les discours autour de la dé-transition chez les jeunes, à travers une multitude de perspectives, soit celle des jeunes detrans, des professionnel.le.s travaillant en santé trans, et celle construite dans les médias traditionnels et numériques. Après avoir situé le projet dans son ensemble, nous présenterons des résultats préliminaires issus des volets ‘jeunes detrans’ et ‘professionnel’. Les professionnel.le.s ayant participé à la recherche pratiquent en majorité depuis plus de 2 ans, dans diverses disciplines. 77% d’entre elleux pratiquent selon des approches trans affirmatives; 56% ont rencontré des jeunes ayant détransitionné dans leur pratique et 8% sont incertains. 82% des personnes ayant rencontré des jeunes détrans en ont accompagné entre 1 et 5 jeunes. Malgré les efforts déployés pour constituer un échantillon de jeunes diversifié, 19 des 20 participant.e.s ont été assigné.e.s femme à la naissance. Leurs identités de genre actuelles sont diversifiées et plusieurs ont dit ne pas vouloir revenir à une identité féminine cis. Certain.e.s ont exprimé des regrets, d’autres de la gratitude et souvent des ressentis ambigus ou multiples. Iels nous ont aussi parlé des défis reliés aux expériences de détransition. Nous concluons la présentation avec une courte discussion sur l’importance de mieux comprendre le phénomène, et de bonifier la notion d’accompagnement.

  • Communication orale
    Jeunes Trans CAN!: Développement de l’identité de genre chez les jeunes trans et non binaires de moins de 16 ans en soins cliniques
    Margaret Lawson (Division of Endocrinology and Metabolism, Department of Pediatrics, Children’s Hospital of Eastern Ontario, University of Ottawa), Greta R Bauer (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Sandra Gotovac (. Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Françoise Susset (Centre de santé Meraki)

    Contexte: Les références aux cliniques du genre pour jeunes ont augmenté. Malgré les preuves d'un impact positif sur la santé mentale, des inquiétudes demeurent quant à la pertinence de fournir un traitement pour la dysphorie de genre aux jeunes.

    Méthodes: L’étude Jeunes Trans CAN! est une cohorte prospective de jeunes de moins de 16 ans référés à 10 cliniques médicales canadiennes. Les données proviennent des dossiers médicaux, des enquêtes de référence auprès des jeunes et des parents.

    Résultats: La plupart des jeunes se sont identifiés comme des hommes (75,8%), un plus petit nombre comme des femmes (15,9%) ou non binaires (8,3%). La plupart des jeunes ont identifié des problématiques associées au genre avant l’âge de 11 ans; 69% n'ont pas été rencontrés pour des traitements médicamenteux avant l'âge de 14 ou 15 ans. La majorité n'a pas de troubles de santé mentale. Les problèmes neurodéveloppementaux sont rares.

    Conclusion: Les jeunes passent plusieurs années dans leur parcours de développement du genre avant de se présenter pour des soins médicaux d’affirmation du genre. Les jeunes ne suivent pas une seule voie dans ce voyage. Se présenter à un plus jeune âge pour obtenir des soins liés au genre n'est pas associée à un niveau plus élevé de troubles de santé mentale ou neurodéveloppementale, et les préoccupations liées au genre et la dysphorie de genre ont tendance à être de longue date.

  • Communication orale
    Au-delà des apparences: vivre à la croisée de la transitude et du handicap
    Annie Pullen Sansfaçon (École de travail social, Université de Montréal), Alexandre Baril (Université d’Ottawa), Morgane Gelly (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication est issue d’une recherche-action participative et communautaire menée au Québec auprès de 54 jeunes trans (15-25 ans). Elle décrit la réalité à laquelle font face les jeunes étant à la fois trans et handicapé-es et vivant à l’intersection du cisgenrisme/transphobie et du capacitisme. Le projet de recherche duquel sont tirés les résultats a fait appel à la méthodologie de la théorisation ancrée et s’est déroulé en deux vagues de collecte de données (2016 et 2019). Au total, 39 jeunes sur les 54 rencontré-es (72.2%) se sont auto-identifié-es comme handicapé-es. Cette communication se focalise sur l’expérience de ces jeunes. Nous débutons par une recension des écrits sur la thématique «transitude et handicap». Ensuite, nous présentons le concept sensibilisateur dans notre recherche, soit l’intersectionnalité et le cadre méthodologique ayant guidé le projet, soit la théorisation ancrée. Puis, nous présentons et discutons les résultats de recherche. Après avoir montré que, pour les jeunes trans, le handicap a des implications à tous les niveaux dans leur vie et ne peut être séparé de leur identité trans, nous explorons les intersections entre transitude et handicap dans la vie de ces jeunes à travers deux grands axes. D’une part, nous montrons comment les handicaps et le capacitisme deviennent parfois des obstacles à la réalisation de l’identité de genre et, d’autre part, comment l’identité de genre et le cisgenrisme peuvent parfois devenir handicapants.


Communications orales

Lancement du livre Jeunes trans et non-binaires : de l’accompagnement à l’affirmation. Sous la direction d’Annie Pullen Sansfaçon et Denise Medico, Remue-ménage.

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Dîner

Pause

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Communications orales

Bloc 2 : Enjeux relatifs aux différents environnements (ex. : école, famille, communauté) desquels les jeunes trans, non-binaires et bispirituel·le·s font partie

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Le développement positif de l’identité de genre chez les jeunes adultes trans québécois.e.s
    Ernst Caze (Université Laval), Katharine Larose-Hébert (Département des sciences humaines, lettres et communication ,TELUQ), Kévin Lavoie (École de travail social et de criminologie, Université Laval)

    Dans cette communication, nous présentons une recherche qualitative basée sur une méthodologie communautaire participative réalisée avec la participation de six jeunes adultes trans, binaires et non-binaires. Cette recherche a été supervisée par un comité de pilotage composé de trois jeunes adultes trans qui nous a permis de transformer l’étude en un lieu sécuritaire où les jeunes adultes trans participant.e.s se sont senti.e.s libres de parler, sans contraintes, du développement positif de leur identité de genre. Dans la première partie de cette présentation, nous abordons la prise de conscience par les jeunes adultes trans d’être dans un monde hétérocisnormatif non pensé par/pour euxes. Dans un deuxième temps, nous parlons de leur découverte des transidentités en mettant l’accent sur leur quête de réponses, et sur les interactions avec leurs proches, les professionnel.le.s du réseau scolaire et de la santé. De ces interactions, nous faisons ressortir les stratégies de visibilité et d’invisibilité utilisées par les jeunes adultes pour se redonner du pouvoir sur leur corps et pour se permettre d’affirmer une identité positive reconnue, valorisée et respectée. En dernier lieu, nous mettons l’accent sur les alternatives que proposent les jeunes adultes trans afin de bâtir une société plus inclusive sur le plan du genre et des sexualités.

  • Communication orale
    Les expériences de stress minoritaire vécues et leurs impacts sur la persévérance scolaire des jeunes trans et non-binaires du Québec
    Julie Christine Cotton (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Au sein des populations LGBTQ+, les personnes trans, non-binaires ou en questionnement identitaire de genre (TNBQ) sont les plus à risque de vivre des difficultés sur les plans scolaires, psychologique et professionnel (Geoffroy et Chamberland, 2015; Kosciw et Diaz, 2006). Il est documenté que les expériences discriminatoires et le manque de reconnaissance vécus joueraient un rôle central dans ces difficultés (Connoly et al., 2016; Raymond et al., 2015; White Hughto et al., 2015). En effet, le modèle de stress minoritaire (Testa et al., 2015) montre comment le fait d’être trans ou non-binaire expose une personne à différents stresseurs externes (ex: discrimination) et internes (ex: anticipation négative). Alors que ces derniers jouent un rôle important dans la surreprésentation des problèmes de santé mentale et physique chez les personnes TNBQ, certains facteurs de résilience (ex: solidarité communautaire) peuvent favoriser leur adaptation (Testa et al., 2015). Afin de mieux comprendre les expériences de stress minoritaire et de résilience des personnes TNBQ du Québec, le Gender Minority Stress and Resilience Scale (GMSRS) (Testa et al., 2015) a été intégré dans une enquête menée en 2018 (n=198) (Cotton, Le Corff, Martin-Storey et Michaud, 2019). L’objectif de la communication est de décrire le stress minoritaire et les facteurs de résilience des personnes TNBQ et d’explorer leurs associations avec certaines caractéristiques d’adaptation telles que la persévérance scolaire.

  • Communication orale
    Un portrait des écoles secondaires québécoises : les politiques et les mesures pour les élèves transgenres, non-binaires et en questionnement
    Julie Christine Cotton (Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke), Valérie Ouellet (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les jeunes transgenres, non-binaires et en questionnement (TNBQ) vivent différents problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression, mais aussi de la détresse psychologique, de l’insécurité et de la stigmatisation en milieu scolaire (Chamberland, 2015 ;Chodzen et al, 2019 ;Raymond, 2015). Leur bien-être psychologique affecte leur rendement et leur motivation scolaire. Les taux d’abandon scolaire des jeunes TNBQ sont préoccupants (Cotton et al, 2019). Étant donné les récentes avancées législatives en ce qui concerne les droits des personnes trans et dans une perspective d’équité dans l’accès à l’éducation, il est désormais impératif pour les écoles secondaires de prendre action pour soutenir les élèves qui vivent des enjeux identitaires de genre au même titre que les élèves de la diversité sexuelle. Mais qu’en est-il réellement à l’heure actuelle?

    Une recension des Plans d’engagement vers la réussite 2018-2022 et une recherche exploratoire du site de chacun des centres de services scolaires (N= 72) ont été effectuées pour déterminer les actions prises pour soutenir les jeunes TNBQ.

    L’objectif de la communication est de présenter les résultats de cette recension à l’aide du modèle théorique du stress minoritaire (Meyer, 2003 ; Testa et coll., 2015). Ce modèle permettra de porter un œil critique sur les mesures et d’identifier des facteurs de stress et de résilience sur lesquels il est possible d’intervenir pour aider les jeunes TNBQ dans leur cheminement scolaire.

  • Communication orale
    Nos écoles ont un impact majeur sur le bien-être des jeunes transgenres et non-binaires: une analyse secondaire de données qualitatives
    Nicholas Chadi (Division de la médecine de l’adolescence, Département de pédiatrie, CHU Sainte- Justine, Université de Montréal.), Lyne Chiniara (Division de l’endocrinologie, Département de pédiatrie, CHU Sainte-Justine, Université de Montréal), Morgane A. Gelly (École du travail social, Université de Montréal et Centre de recherche en santé publique), Janie Kelley (UdeM - Université de Montréal), Annie Pullen Sansfaçon (École du travail social, Université de Montréal et Centre de recherche en santé publique)

    L’école joue un rôle crucial dans le bien-être des élèves transgenres et non-binaire (TNB). Ainsi, cette étude a pour but d’identifier les facteurs influençant le bien-être et promouvant la résilience des jeunes TNB dans les écoles québécoises. Elle consiste en une analyse secondaire de données qualitatives recueillies au travers de douze entrevues avec de jeunes TNB âgé·e·s entre 15 à 17 ans. Ces entrevues, conduites par des personnes s’identifiant comme TNB, ont été réalisées dans le cadre du projet au-delà des apparences : une analyse intersectionnelle de l’expérience des jeunes trans au Québec de la Chaire de Recherche du Canada sur les enfants transgenres et leur famille. Nous avons constaté que le bien-être des élèves TNB à l’école est étroitement lié à la validation de leur identité de genre. Plusieurs facteurs tels les environnements physiques et socio- culturels, l’attitude et les comportements des pairs et des adultes en position d’autorité, ainsi que le respect de la confidentialité relatif à l’identité de genre semblent influencer le bien-être des jeunes TNB à l’école. De plus, les jeunes utilisent plusieurs stratégies pour faire face à l’adversité rencontrée dans certains milieux scolaires. Cette recherche contribue à améliorer la compréhension des facteurs contribuant ou nuisant au bien-être des jeunes TNB dans nos écoles, permettant ainsi de guider des interventions pour lutter contre la discrimination et favoriser une meilleure inclusion des élèves TNB.


Communications par affiches

Période de visionnement des affiches

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication par affiche
    Soutien social et transition hormonale chez les adolescent.e.s trans et non binaires : résultats préliminaires
    Vanessa Fortier-Jordan (UdeM - Université de Montréal)

    Le soutien social est communément reconnu comme ayant un effet bénéfique sur la santé et le bien-être. D’un autre côté, parmi les adolescent.e.s trans et non binaires, certain.e.s font appel à des soins médicaux d’affirmation de genre et leur expérience spécifique demeure méconnue. Comment ces jeunes rapportent-iels celui qu’iels reçoivent ?

    Cette communication par affiche a pour objectif de présenter les résultats préliminaires d’une de recherche qui vise à mieux comprendre le soutien social dont bénéficient ces adolescent.e.s en examinant différentes formes d’apport des membres de leur réseau social.

    S’inscrivant dans un projet canadien plus vaste (Pullen Sansfaçon et coll., IRSC 2016-2020), fait appel à l’analyse secondaire d’entrevues qualitatives menées auprès de 12 adolescent.e.s TNB étant en processus de débuter ou ayant entrepris des traitements médicaux d’affirmation de genre dans une clinique montréalaise. Les interactions sociales de ces jeunes sont analysées à travers une perspective écosystémique, c’est-à-dire que les multiples composantes de leur environnement social sont perçues de façon interactive et intégrée.

    Certains microsystèmes procurent un soutien de type émotionnel, concret, et/ou de validation, mais d’autres sont plutôt source de tensions. Les résultats préliminaires apportent un éclairage sur variabilité des expériences de soutien, mais aussi sur la complexité du soutien social offert aux adolescent.e.s trans en transition hormonale.

  • Communication par affiche
    Jeunes Trans CAN!: Rapports sur le soutien parental aux jeunes trans et non binaires en soins cliniques
    Greta R Bauer (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Sandra Gotovac (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Annie Pullen Sansfaçon (Université de Montréal, École de travail social), Françoise Susset (Centre de santé Meraki), Julia Temple Newhook (Department of Gender Studies, Memorial University)

    Contexte: Les parents de jeunes trans vivent une gamme d'expériences et d'émotions évolutives après que leur enfant ait affirmé son identité de genre. Les parents peuvent craindre des conflits familiaux ou de la discorde avec leurs partenaires.

    Méthodes: Jeunes Trans CAN! est une étude de cohorte sur deux ans portant sur des jeunes référés dans des cliniques pour des soins médicaux d’affirmation de leur identité de genre.

    Résultats: 92% des jeunes ont eu un parent (n = 160) qui a participé. La composition de la famille était diversifiée, mais la plupart des parents-participants étaient des femmes (85,1%) et des parents biologiques / adoptifs (96,1%). 61,7% des parents démontraient un soutien solide et stable pour l’identité de genre de leur jeune, et 30% ont augmenté leur soutien au fil du temps. 40,8% ont signalé un conflit avec un conjoint / partenaire concernant l’identité de genre du/de la jeune à un moment donné, et 21,3% ont signalé un conflit actuel.

    Conclusions: Les parents se sont impliqués dans le processus d’accès aux soins pour leurs jeunes, et la plupart soutenaient l’identité de genre de leur jeune. Une proportion importante de parents a déclaré avoir eu un conflit avec un conjoint ou un coparent au départ, mais qui a diminué avec le temps.

  • Communication par affiche
    Facteurs de stress externes sur les familles de jeunes trans en soins cliniques: Résultats de Jeunes trans CAN!
    Greta R Bauer (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Laura Douglas (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Sandra Gotovac (Epidemiology and Biostatistics, Schulich School of Medicine & Dentistry, Western University), Annie Pullen Sansfaçon (École du travail social, Université de Montréal et Centre de recherche en santé publique), Françoise Susset (Centre de santé Meraki)

    Contexte: Les jeunes de genre différent peuvent être confrontés à des facteurs de stress externes dus à l'exclusion sociale de la famille, des amis, de l'école ou de la communauté. Les parents de ces jeunes peuvent être confrontés à des facteurs de stress sous la forme de jugements et de la nécessité de défendre et de protéger leurs enfants contre les préjudices.

    Méthodes: Nous avons développé une mesure, la première en son genre, « Stressors on Families of Trans Youth Checklist (SFTYC) » (« la liste de contrôle des facteurs de stress sur les familles des jeunes trans ») dans le but de capter les facteurs de stress externes sur les familles de jeunes trans dans le cadre de l’étude Jeunes trans CAN!, une étude portant sur une cohorte pancanadienne de 174 jeunes de moins de 16 ans (et de160 parents appariés) référés pour des soins médicaux affirmatifs de leur identité de genre.

    Résultats: 70,3% des parents ont signalé au moins un facteur de stress externe, le plus souvent provenant d’ami.e.s / de membres de la famille remettant en question leur rôle parental (47,4%). 64,3% des jeunes ont signalé au moins un facteur de stress externe, le plus souvent associé au besoin de participation des parents à l'école (41%).

    Conclusions: La majorité des familles ont vécu au moins un type stress imposé de l'extérieur, mais les jeunes et les parents vivent ces stress de manières différentes.

  • Communication par affiche
    Les expériences des personnes trans relativement à l’accès et l’utilisation des services en santé mentale au Québec
    Yannick Gaudette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les personnes trans et non-binaires accèdent aux services en santé mentale pour diverses raisons : questionnements identitaires, soutien au processus de transition, détresse psychologique. Lorsqu’ielles s’inscrivent dans un cadre d’intervention trans-affirmatif, les personnes trans et non-binaires identifient les professionnel-le-s comme une importante source de soutien. Or, la littérature sur les services en santé mentale auprès des personnes trans et non-binaires, particulièrement en contexte québécois, demeure émergente.

    Cette communication a pour objectif de témoigner des résultats d’une recherche portant sur les expériences des personnes trans et non-binaires auprès des services en santé mentale au Québec. 9 personnes trans et/ou non-binaires ont partagé leurs expériences dans le cadre d’entretiens semi-dirigés. Les résultats rapportent les facteurs influençant l’accès aux services en santé mentale, les expériences stigmatisantes en contexte d’intervention, ainsi que les interventions trans-affirmatives. La mobilisation des concepts de stigmatisation et de reconnaissance permet de dresser un état des lieux sur les interventions en santé mentale auprès de cette population, en plus de dégager des réflexions favorisant le développement de pratiques trans-affirmatives.

  • Communication par affiche
    L’expérience des intervenants sociaux au cœur de l’intersection vécue par les jeunes neurodivers/autistes en variance de genre.
    Stephanie Jolicoeur (elle/she) (UdeM - Université de Montréal)

    Cette recherche exploratoire s’intéresse à l’expérience des intervenants sociaux qui accompagnent les jeunes autistes dans les services en santé trans au Québec. Sujet peu abordé dans la recherche en travail social, nous souhaitons documenter l’expérience de ces intervenants en faisant ressortir leurs défis d’intervention, les enjeux et les dilemmes éthiques qui peuvent en découler. Dans un paradigme trans-affirmatif faisant la promotion de l’autodétermination de la personne, nous utiliserons un cadre de référence éthique mixte, soit de type déontologique et de l’éthique des vertus.

    Cette communication vise à présenter un bref état des connaissances sur le sujet ainsi que la méthodologie de recherche qui sera mise de l’avant. Nous avons priorisé le devis qualitatif et l’entrevue semi-dirigée afin de bien saisir le phénomène étudié. Nous prévoyons effectuer notre terrain de recherche à l’automne/hivers 2021-2022. Nos objectifs provisoires de recherche sont les suivants :

    • Mieux comprendre/documenter la pratique des intervenants qui desservent de jeunes autistes en santé trans
    • Faire ressortir ou distinguer les différences entre les pratiques auprès des jeunes neurotypiques et des jeunes neurodivers.
    • Explorer la présence de valeurs en tension et de conflit éthique chez les intervenants qui desservent de jeunes autistes en santé trans.

Communications orales

Pause

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Communications orales

Bloc 3 : Accès et qualité des soins et des services désignés pour les jeunes trans, non-binaires et bispirituel·le·s

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Défis en recherche : témoignage d’un jeune chercheur trans en milieu francophone minoritaire
    Zacharie Collins (Université de Moncton)

    L’inclusion des personnes trans, non-binaires et bispirituel.le.s doit se faire à toutes étapes de la recherche. L’auteur propose de témoigner des défis qu’il a vécus comme Franco-Ontarien trans et non-binaire travaillant sur des projets de recherche depuis quelques années. Iel partagera son expérience à quelques conjonctures importantes de son parcours : faire une transition en travaillant comme intervieweur téléphonique à un institut de recherche, contribuer à des projets de recherche qui ne font pas l’inclusion des personnes trans, travailler sur un projet portant sur l’inclusion des personnes trans et non-binaires dans la santé sexuelle et s’affirmer en adoptant l’écriture inclusive en français. Des méthodes possibles pour l’inclusion des jeunes trans et non-binaires dans la collecte et l’analyse de données seront présentées. Finalement, la nécessité de collaborer pour créer un guide de meilleures pratiques dans l’inclusion de personnes trans, non-binaires et bispirituel.le.s en recherche sera discuté.

  • Communication orale
    Développement d’un réseau et d’une clinique multidisciplinaire pour le suivi de jeunes Trans au CIUSSS de l’ESTRIE-CHUS
    Diane Rottembourg (CHUS - Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke)

    Les demandes pour l’accès à des transitions médicales chez les jeunes de moins de 18 ans n’ont fait que croitre à travers le Canada (références de TransYouthCAN). Ainsi, nous sommes passés pour notre service d’endocrinologie pédiatrique au CHU de Sherbrooke de 1 référence aux 2 mois en 2017, à environ 1 référence par semaine en 2021. Pour répondre à cette demande une endocrinologue pédiatre s’est formée dans ce domaine, tout en réalisant les besoins de ces jeunes et cherchant à y répondre localement. Heureusement, durant ces mêmes années, un réseau naissait dans la communauté (GATUS puis TransEstrie) et des partenaires avec expertise devenaient accessibles - certains nouveaux et d’autres déjà présents en Estrie- comme des psychologues, sexologues, et pédopsychiatres. Nous avons ensuite identifié les besoins futurs pour cette demande croissante de références, comme la création d’une clinique multidisciplinaire (médecine de l’adolescence, endocrinologue pédiatre, pédopsychiatre, infirmière pivot, travailleur social). L’objectif d’une telle clinique serait de répondre aux besoins des jeunes trans dans leur globalité (santé physique, mentale, soutien dans leur milieu familial et éducatif), tout en faisant une part aux besoins des parents (ressources, contacts d’autres parents, temps de rencontre individuelle lors des cliniques pour leurs jeunes). Ce modèle de clinique est déjà en place dans des centres tertiaires canadiens, nous encourageant à poursuivre cette démarche.

  • Communication orale
    Les Thérapies par les arts : Pour une pratique affirmative auprès des jeunes trans et non-binaires
    Charles-Antoine Thibeault (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis l’automne 2018, l’organisme Jeunes Identités Créatives, autrefois appelé Enfants Transgenres Canada, offre des séances hebdomadaires de thérapies par les arts pour les jeunes trans et non-binaires. Dirigés par un musicothérapeute, nous-mêmes, et un.e art-thérapeute, respectivement trans et non-binaire, le groupe agit à titre de refuge pour les jeunes trans, non-binaires et en questionnement. Dans cette communication, nous aborderons les bénéfices de l’utilisation de procédés artistiques pour l’expression et l’affirmation de soi auprès de ces jeunes.

    Notre pratique s’inscrivant dans une approche anti-oppressive, nous discuterons de l’impact de l’acceptation radicale de la création artistique des jeunes comme modèle d’acceptation de l’expression de soi. En plus de l’impact de l’utilisation de l’art, les observations effectuées au sein du groupe nous permettent d’aborder les enjeux systémiques que partagent les participant.e.s. Entre autres, l’importance du support parental, de l’accès aux soins de santé, du support de l’entourage social et de l’accès à un milieu sécuritaire pour l’exploration de l’identité de genre.

    Nous terminerons cette communication avec quelques recommandations pour la pratique, basées sur notre expérience auprès des jeunes.

  • Communication orale
    Exploration des liens entre le stress minoritaire et l’accessibilité aux soins et services des personnes trans, non-binaires ou en questionnement identitaire de genre du Québec
    Mathilde Garneau (Département des sciences de la santé communautaire, Université de Sherbrooke), Julie Christine Cotton (UdeS - Université de Sherbrooke), Yann Le Corff (Département d’orientation professionnelle, Université de Sherbrooke)

    Les personnes trans, non binaires ou en questionnement identitaire de genre (TNBQ) en cours de transition, que ce soit sur le plan social, légal que médical, apparaissent particulièrement vulnérables, notamment sur le plan du bien-être psychologique (Cotton, 2021). En outre, il semble que ces personnes sont réticentes à intégrer les services de soins de santé malgré un taux plus élevé de présence de troubles de santé mentale que le reste de la population (Matsusaka, 2018).En effet, la diversité de genre exposerait une personne TNBQ à différents stresseurs qui semblent avoir un lien à son accès aux services de soin de santé.

    Une enquête menée en 2018 (n = 198) (Cotton et al., 2019), où le Gender Minority Stress and Resilience Scale (GMSRS) (Testa et al., 2015) a été intégré, afin de mieux comprendre les expériences de stress minoritaire et de résilience des personnes TNBQ du Québec. Selon cette enquête, des liens sont effectivement observés entre certaines échelles du stress minoritaire autoévaluées par les personnes TNBQ et l’accessibilité aux services de soins de santé. Par exemple, les personnes TNBQ qui ne peuvent pas avoir accès au service d’un psychologue ont des scores de transphobie internalisée et d’attentes négatives plus élevés que les personnes TNBQ qui n’ont pas besoin de ce service.

    L’objectif de la communication est d’explorer les liens entre les échelles de stress minoritaire et l’accessibilité aux services de soins de santé des personnes TNBQ.