644 - Le tourisme acadien : environnement, culture et liens Québec-Atlantique

Les territoires côtiers du littoral acadien du Nouveau-Brunswick et des Maritimes ont toujours attiré des tourismes de l’Est du Canada et de la Nouvelle-Angleterre. Cependant sous l’effet des changements climatiques, l’érosion côtière a entrainé le rétrécissement des plages voire même l’enrochement de celles-ci. De plus, d’autres plages privées ou publiques ont été reconstruites (engraissement) avec du sable provenant des environs. Qui plus est, étant donné la proximité des lagons des usines de transformation ou des boues municipales, la contamination de certaines plages éloignent les touristes, ce qui peut provoquer des conflits d’usage.

La communication vise à apporter un éclairage sur la plus-value de la mise en place d’une approche écologique pour l’industrie touristique maritime de l’Acadie du Nouveau-Brunswick. Elle s’inscrit dans le cadre du développement d’une stratégie d’économie bleue durable amorcée depuis 2018 suite à la Conférence de Nairobi coorganisée par le Canada. Celle-ci vise à reconnaître, comme fondamentaux, les services écologiques apportés par nos écosystèmes marins pour le maintien de communautés côtières résilientes, sécuritaires, qui se développent durablement. Le tourisme maritime dans l’Acadie tire sa richesse aussi bien du fonctionnement d’écosystèmes marins en santé et bien conservés que de ses sites patrimoniaux mis en valeur. De Shédiac à Miscou en passant par la Baie-des-Chaleurs, les attraits pour les produits du terroir de qualité (huîtres, coques, homards, etc.), les sites naturels (les plages, les tourbières côtières, les marais salés, les dunes et leurs faunes et flores d’exception), les activités récréotouristiques (Kitesurf, Kayak de mer…) ou les sites patrimoniaux historiques (séchage et salage de la morue d’antan, monument aux pêcheurs, phares…), les expériences sont riches et variées. Elles offrent la possibilité aux touristes d’explorer les écosystèmes marins avec leurs cinq sens. L’Acadie doit poursuivre ses efforts de préservation des écosystèmes marins pour assurer un tourisme qui s’inscrive dans une économie bleue durable et bénéficier des tendances mondiales.

La réflexion débute par l’initiative des Couleurs du Pays de Cocagne dont le projet est fondé sur l’innovation agricole de teintures naturelles sur fibres naturelles, à partir des savoir-faire traditionnels autochtones et acadiens. Le Groupe de développement durable du Pays de Cocagne (GDDPC) qui chapeaute le projet y voit une innovation sociale apte à améliorer la qualité de vie des communautés, à mettre sur pied une agriculture durable, et à préserver, transmettre et développer des savoir-faire ancestraux. Mais le GDDPC ne dispose pas de l’infrastructure nécessaire pour réaliser cette initiative complexe aux plans agricole, technique et social. La question se pose sur comment s’organiser pour porter cette innovation sociale vers le développement des communautés rurales du Pays de Cocagne.

Depuis une dizaine d’années, la recherche s’intéresse à l’entrepreneuriat social touristique (EST), soit la prise en charge d’innovations sociales par des entreprises visant le secteur du tourisme. Ceci inclut généralement l’apport de fonds et de structures pour une activité commerciale dont les profits, s’il y en a, sont réinvestis dans l’innovation sociale concernée. Déjà plusieurs travaux démontrent la contribution de l’EST au développement économique des communautés. Néanmoins, les nuances rurales du développement économique et durable par l’EST restent peu abordées. Comment organiser l’EST pour le développement de communautés rurales durables en Acadie? Des pistes sont proposées.

Dans son plan de développement stratégique 2021, l’Association de l’industrie touristique ÎPÉ propose de rajeunir une marque de commerce pour laquelle l’Île est reconnue afin d’offrir une expérience touristique enrichissante. Une expérience acadienne pourrait être développée dans la région Évangéline en misant sur la cuisine traditionnelle et les fruits de mer offerts lors de spectacles interactifs qui permettraient au spectateur d’apprendre quelques pas de danse traditionnelle. Cette mise en scène folklorique ne laisserait que très peu, sinon aucune place à la langue française. Avec la création du Corridor Patrimoine, Culture et Tourisme qui cherche à mettre à l’avant-scène la francophonie insulaire avec plus de 15 lieux et événements acadiens, nous nous demandons s’il y aurait lieu de revoir ce branding du tourisme authentique afin d’y inclure l’expérience linguistique offerte au touriste. Nous proposons de questionner cette notion d’expérience de tourisme authentique dans une île anglophone qui se veut surtout rurale et qui mise sur son aspect bucolique depuis le 19e siècle afin de voir ce qui peut attirer le touriste francophone. La folklorisation de la culture acadienne, comme le proposent les auteurs du PDS 2021, peut-elle vraiment constituer une expérience de vie enrichissante? Ce questionnement nous permettra d’explorer de quelles façons les phénomènes sociaux, culturels et linguistiques de l’Acadie de l’île pourraient être mis à contribution dans le développement d’une expérience touristique.

Plusieurs sites touristiques, tel le Pays de la Sagouine, sont fermés l’hiver et une partie du printemps. La majorité des attractions ne sont accessibles que durant la saison estivale. Comment faire pour développer un tourisme acadien à l’image de la vie acadienne qui se poursuit à l’année?  Pourquoi le tourisme serait considéré au Nouveau-Brunswick comme une industrie saisonnière, telle la pêche ou l’agriculture? Comment faire pour changer l’image du tourisme dans la province en misant sur le dynamisme historique des Acadiens, sur leur force et leur résilience pour amener une visibilité nouvelle à la région et plus spécifiquement aux localités acadiennes en créant de l’emploi et en renversant le phénomène d’exode des populations rurales, sans risquer l’effritement ou une folklorisation de l’identité acadienne?  Qui sont les parties concernées ou qui pourraient l’être pour développer une large gamme de produits et services qui feront que l’on pourrait parler d’un label pour un tourisme acadien : organismes communautaires, partenaires privés, partenaires publics locaux, provinciaux, mais aussi fédéraux et plus largement et pourquoi pas aussi des partenaires internationaux?  La présente réflexion interrogera les connaissances acquises dans le cadre de travaux de recherche antérieurs et soulignera l’importance de la mise en place d’une structure de coordination et de valorisation de ces connaissances d’une part, mais aussi des compétences et des expertises d’autre part.

J’ai le privilège d’avoir été l’idéateur du concept et de la réalité du « Congrès mondial acadien-CMA ». Sur le plan touristique Québec-Acadie, on peut dire qu’il y a eu un avant et un après les CMA, dont celui de 1994.

Les relations Québec-Acadie n’ont pas toujours été au beau fixe. Nos parcours parallèles ont été sporadiquement marqués de tiraillements. Pire, le Québec méconnait, pour ne pas dire méconnaissait, profondément l’Acadie, mais l’Acadie quant à elle a, pour ne pas dire a eu, de profonds ressentiments anti-québécois, à partir des années 1970. Tout cela est en train de se résorber, grâce en grande partie aux CMA.

Mais il ne faut pas s’arrêter en chemin. Il reste encore beaucoup à faire pour faire des relations Québec-Acadie, notamment touristiques, un terrain de meilleures ententes. On verra comment!

Depuis sa création, Viva Shediac a pour but de partager la passion de la région des propriétaires avec leurs clients. Tous les deux originaires de la région de Shediac, Karine et François ont un grand sentiment d’appartenance face à leur région et sont fiers de leur culture acadienne. C’est avec leur expérience de travail et leur esprit entrepreneurial que ceux-ci se sont lancés en affaires dans le milieu touristique. La présentation sera divisée en 3 parties; tout d’abord, nous présenterons le pourquoi. Dans cette section, nous présenterons notre identité, nos valeurs et notre contexte de vie qui nous ont motivé à créer Viva Shediac. Par la suite, nous aborderons nos façons de fonctionner pour répondre au “Comment”. Comme notre travail nous demande beaucoup de compétences, nous aborderons la création, la gestion et l’offre d’expériences avec un aspect particulier sur la création pour les fins du congrès. Plus précisément, nous présenterons notre processus de création d’expérience en touchant à la recherche effectuée pour offrir des expériences authentiques. Finalement, nous terminerons avec un survol des activités de Viva Shediac en répondant au “Quoi”.