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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Ce colloque vise un débat interdisciplinaire sur les questions touchant à l’état de santé et au bien-être des personnes réfugiées, des demandeurs d’asile et des sans-papiers, au Québec et ailleurs, ainsi qu’aux enjeux sociaux s’y rattachant. Il examine les stratégies que ces personnes mettent en œuvre de même que celles déployées par les professionnels au sein des organisations et des institutions pour favoriser leur intégration. Depuis de nombreuses décennies, le Québec accueille un nombre important de réfugiés. Ces dernières années, les demandeurs d’asile et les personnes sans statut sont en croissance sur le territoire. Leurs conditions sont particulièrement préoccupantes. D’une part, les demandeurs d’asile n’ont pas accès à l’éducation subventionnée, au soutien financier pour la francisation et à des soins de santé courants (MIDI, 2017). Leur situation sur le marché du travail est particulièrement précaire, d’autant plus qu’ils sont plus susceptibles de vivre « certaines formes d’exploitation au travail » (Arsenault, 2019). D’autre part, les personnes sans statut constituent un groupe de la population dont la situation est sous-documentée, du fait que leur présence sur le territoire n’est pas légalement reconnue. Quel que soit leur statut, il est démontré que le vécu et le parcours migratoire peuvent avoir un effet traumatique sur leur santé physique et psychologique, ce qui n’est pas sans conséquence sur le processus d’adaptation à la société d’accueil (Carlsson et Sonne, 2018). Par ailleurs, l’actuelle pandémie de COVID-19 n’est pas sans conséquence sur le parcours d’insertion de cette population particulièrement vulnérable, de même que pour les professionnels et les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux. Enfin, bien que le ministère de l’Immigration ait récemment élargi les critères d’admissibilité à l’ensemble des services, il appert que les mandataires de ces services n’ont pas toujours les ressources humaines ni l’expertise nécessaires pour répondre aux besoins particuliers de cette population.

Remerciements :

L'ÉDIQ remercie l'ensemble des conférencier·ère·s qui ont accepté son invitation à participer au colloque. De même, elle remercie les membres réguliers, collaborateurs et étudiants qui ont contribué à l'organisation de cet évènement, notamment les membres du comité organisateur. L'ÉDIQ est subventionnée par le Fonds de recherche du Québec - Société et culture, soutien aux équipes en partenariat.

Dates :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil et mot de bienvenue

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Présidence : Stéphanie Arsenault (Université Laval)

Communications orales

Pratiques d’accueil auprès des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes sans statut au Québec

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Tour d'horizon des 14 villes désignées pour l'accueil des réfugiés: défis rencontrés par les intervenants
    Stéphanie Arsenault (Université Laval)

    Depuis plusieurs décennies déjà, la province de Québec accueille chaque année quelques centaines de réfugiés qui sont pris en charge par l'État, c'est-à-dire que le gouvernement finance des interventions mises en place pour les accueillir et pour faciliter leur installation. Ces réfugiés sont orientés vers 14 régions du Québec où des organisations locales sont mandatées pour leur fournir des services d'accueil et d'installation. Cette présentation repose sur une démarche de recherche qui visait à répondre à un questionnement portant sur les défis et les enjeux liés à l'accueil des réfugiés dans les régions du Québec. Pour documenter cette réalité, nous avons rencontré et interviewé vingt-cinq intervenants dans douze de ces régions. Nous présenterons les résultats découlant de nos analyses sur trois aspects: 1) les défis structurels rencontrés, 2) les défis culturels rencontrés, 3) les interventions menées pour relever ces défis.


Communications orales

Parcours migratoires et d’insertion socioprofessionnelle des demandeurs d’asile

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    « Faire plus que du bricolage » : le soutien aux parcours d’insertion professionnelle des demandeurs d’asile dans la région de Québec
    Aline Lechaume (Université Laval), Lucie Ngabusi Sapa (Université Laval), Claudia Prévost (Université Laval)

    Au cours des quatre dernières années, des dizaines de milliers de personnes ont fait une demande d’asile sur le territoire québécois dont la plupart occupent désormais un emploi. Ces demandeurs d’asile sont longtemps restés dans l’ombre jusqu’à ce que la pandémie lève le voile sur les conditions hautement précaires dans lesquelles ces travailleurs « essentiels » et invisibles évoluent sur le marché du travail et dans la société. Leur arrivée avait, il y a quelques années, alimenté la scène médiatique du Québec, et polarisé les opinions entre la crainte collective des coûts autant monétaires que sociaux engendrés par l’accueil de ces personnes non sélectionnées et la volonté de préserver la tradition d’accueil et d’ouverture de la société canadienne envers les personnes vulnérables, dont les demandeurs d’asile. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, on assiste à une prise de conscience collective de l’importance de ces travailleurs dans la société québécoise, mais sans pour autant soutenir les parcours d’insertion professionnelle de ces demandeurs d’asile qui n’ont pas accès aux programmes d’aide à l’emploi. La communication portera sur les résultats préliminaires d’une recherche réalisée en 2020 auprès d’intervenants de la région de Québec et documentera les obstacles à l’insertion socioprofessionnelle de ces migrants à statut précaire.

  • Communication orale
    Soutenir le processus d’empowerment des demandeurs d’asile au Québec
    Pascaline Lebrun (Université Laval)

    Les déplacements de populations révèlent les situations économiques et politiques qui affectent certaines sociétés, dont l’Amérique du Nord. Cette mobilité inquiète les États qui resserrent leurs frontières et marquent leur souveraineté en augmentant les mesures répressives et dissuasives d’entrée sur le territoire. On constate des tensions permanentes entre le paradigme des droits de la personne et celui de la sécurité. C’est dans ce contexte que nous nous sommes questionnés sur les conditions d’accueil des demandeurs d’asile au Québec. La recherche examine les conditions favorables ainsi que celles qui freinent un processus d’empowerment lors de l’accompagnement des demandeurs d’asile. Nous avons mené une recherche qualitative de type empirique et inductive où 15 entrevues, 7 auprès de demandeurs d’asile et 8 auprès de professionnels ont été menées dans les régions de la Capitale-Nationale et de Montréal. Les principaux résultats soulignent les zones de pouvoir et d’impuissance du point de vue des demandeurs d’asile et des professionnels, ce qui permet d’identifier les éléments incontournables d’un accompagnement de qualité et significatif pour les demandeurs d’asile. Notre présentation souligne les obstacles rencontrés par les demandeurs d’asile et les stratégies adoptées pour les contrer. L’implication du travailleur social pour son rôle de défenseur de droits est abordée. Enfin, nous ajoutons des recommandations pour améliorer l’accueil offert aux demandeurs d’asile.

  • Communication orale
    Le Centre multiethnique de Québec : ensemble pour les demandeurs d’asile
    Natacha Battsiti (Université Laval)

    Le Centre multiethnique de Québec (CMQ) et les Habitations du Centre multiethnique de Québec ont pour mission d’accueillir les immigrants de toutes catégories et de faciliter leur établissement; de soutenir leur intégration à la société québécoise; de favoriser leur accès à de meilleures conditions socioéconomiques. À Québec, le CMQ a le mandat exclusif du MIFI concernant l'accueil des réfugiés pris en charge par l’État. Depuis quelques temps, l'ensemble des services d’accueil et d’accompagnement du CMQ sont désormais offerts aux personnes issues de l’immigration temporaire. L’arrivée croissante de demandeurs d’asile à Québec a suscité de nouvelles réflexions entre le CMQ et ses partenaires associés, soit le CIUSSS de la Capitale-Nationale, l’organisme RIRE 2000 et la Fondation Jules Dallaire. La pandémie, en 2020, a suscité des modifications afin d’offrir un service adapté à la réalité des demandeurs d’asile. Nous nous interrogeons sur les rôles des partenaires pour entrevoir une trajectoire de services. Comment évaluons-nous la complexité des besoins de cette clientèle? Un partenariat se profile pour offrir un continuum de services en complémentarité des missions de chacun. En parallèle, l’accueil se fait par les intervenants. Une présentation des défis et des enjeux vécus doit être discutée en équipe pour trouver des pistes de solution. Le développement d'outils est nécessaire afin de soutenir l’intégration des demandeurs d’asile au sein de la ville de Québec.


Dîner

Dîner libre

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Communications orales

Pratiques d’intervention auprès des réfugiés

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Présidence : Lucienne Martins Borges (Université Laval)
  • Communication orale
    L’exclusion sociale vécue par des réfugiés subsahariens réinstallés à Québec et les effets de cette exclusion sur leurs conditions de vie et leur santé
    Catherine Beaulieu (Université Laval)

    Au Canada, il est reconnu que les immigrants figurent parmi les groupes les plus susceptibles d’être touchés par les inégalités sociales de santé. En ce qui concerne les réfugiés, ils sont particulièrement à risque d’être en mauvaise santé. Ils ont souvent subi de grandes privations et des traumatismes dans leur pays d’origine et pendant leurs parcours migratoires qui ont grandement affecté leur santé. De plus, dans la société d’accueil, l’exclusion sociale peut avoir des répercussions néfastes sur leurs conditions de vie, leur santé et leur bien-être, ce qui accentue les inégalités sociales de santé qu’ils peuvent vivre. Cette présentation porte sur un mémoire de maîtrise en santé communautaire dont l’objectif était de mieux comprendre l’exclusion sociale possiblement vécue par des réfugiés subsahariens réinstallés dans la ville de Québec ainsi que les effets de cette exclusion sur leurs conditions de vie et leur santé. Les résultats ont permis de mettre en lumière différentes expériences d’exclusion sociale dans plusieurs milieux. Les formes d’exclusion identifiées concernent la discrimination, le mépris identitaire, la difficulté à créer des liens sociaux avec la population hôte et le non-respect des droits fondamentaux. L’exclusion sociale vécue s’accompagne d’effets néfastes sur le bien-être, mais également de mauvaises conditions de vie : insécurité alimentaire, faible revenu, logements insalubres, quartiers mal desservis par les services et les commerces.

  • Communication orale
    Former et intégrer des interprètes communautaires : une recherche collaborative à la Clinique de santé des réfugiés de Québec
    Suzanne Gagnon (Université Laval)

    Le travail avec un interprète pour contourner la barrière linguistique lorsqu’elle se présente est devenu commun dans les institutions de la santé. Or, la grande majorité des interventions interprétées l’est encore avec des interprètes non formés, souvent des proches du patient. Ce projet collaboratif entre un organisme communautaire, une clinique pour réfugiés et une équipe de recherche, avait comme objectif de former des interprètes et de les intégrer à temps plein dans la clinique, tout en observant les effets de cette intégration. Nous avons choisi les réfugiés du Bhoutan (népalophones) qui selon les prévisions ministérielles allaient représenter 80 % de la clientèle de la clinique pendant la durée du projet (1 an). Bien que le niveau d’éducation des personnes recrutées et le petit nombre de patients bhoutanais aient mis le projet à mal (les projections ministérielles ayant été démenties en raison de circonstances géopolitiques changeantes), l’intégration des interprètes au sein de l’équipe clinique s’est avérée bénéfique pour le travail des intervenants et la santé de cette population.

  • Communication orale
    Mise sur pied d’une équipe d’intervention en interculturel au CIUSSS de la Capitale-Nationale : retombées positives
    Lucille Langlois (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale)

    Sur le territoire de la Capitale-Nationale, nous accueillons environ 500 personnes réfugiées annuellement. Nous ne connaissons pas le nombre exact de demandeurs d’asile qui s’installent dans la ville de Québec et ses environs depuis quelques années. Nous savons toutefois que ce nombre est en croissance. D’autre part, plusieurs personnes et familles se trouvent dans des conditions de vulnérabilité en raison de la précarité de leur statut d’immigration. L’accessibilité à des services de santé et de services sociaux adaptée culturellement est une des pierres angulaires de la qualité des interventions réalisées auprès des personnes et des familles venues d’ailleurs.

    Le CIUSSS de la Capitale-Nationale s’est doté d’orientations permettant d’adapter en continu les services à la réalité des nouveaux arrivants qui s’installent sur le territoire de la Capitale-Nationale et de soutenir la réponse à leurs besoins. Pour y parvenir, une équipe d’intervention en interculturel a été constituée pour offrir du soutien clinique aux intervenants œuvrant dans les différentes directions de programme du CIUSSS de la Capitale-Nationale et du réseau territorial de services.

    Nous présentons la modalité de soutien clinique interculturelle déployée par l’équipe, son implantation et sa perspective de pérennité ainsi que les retombées actuelles perçues tant auprès des intervenants et des gestionnaires qu’auprès des personnes et des familles immigrantes recevant des services.


Communications orales

Enjeux liés aux trajectoires de vie des femmes réfugiées : entre violences et résilience

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Présidence : Stéphanie Arsenault (Université Laval)
  • Communication orale
    La trajectoire migratoire des personnes en situation de refuge à Québec : un parcours marqué par le continuum des violences genrées
    Isabelle Auclair (Université Laval), Lorena Suelves Ezquerro (Université Laval)

    Dans le contexte international actuel où les déplacements humains n’ont jamais été aussi massifs et diversifiés, les réponses politiques, organisationnelles ainsi que les résistances sociales négligent souvent la prise en compte de la réalité des personnes en situation de refuge et les violences diverses qui marquent leur parcours. En effet, le lieu de naissance, le genre, l’âge, l’appartenance ethnique, la classe sociale, l’état de santé, ou l’orientation sexuelle sont des facteurs déterminant la possibilité de traverser la frontière et de s’établir dans un pays étranger. Ces facteurs influencent également les violences qui seront vécues dans chacune des étapes de la trajectoire migratoire, soit le prédépart, le déplacement et la situation de refuge. Afin de comprendre comment les inégalités sociales influencent la production et la transformation des violences genrées qui affectent les trajectoires migratoires de personnes cherchant refuge à Québec, la présente recherche adopte un cadre théorique et méthodologique féministe intersectionnel. Plus spécifiquement, l’analyse des trajectoires migratoires individuelles et collectives (avec les récits de 33 personnes demandeuses d’asile ou réfugiées) ainsi que des mesures de soutien (avec 65 entretiens en contexte organisationnel) vise à dresser un portait contextualisé et à comprendre les inégalités qui nourrissent le continuum des violences.

  • Communication orale
    Conter sa migration : les arts de la parole comme soutien à l’inclusion et à la résilience de femmes réfugiées accueillies à Rimouski
    Elise Argouarch (Université Laval)

    Rimouski est depuis 2017 la 14e ville de destination pour les personnes réfugiées prises en charge par l’État. Dans ce contexte régional à faible diversité culturelle se pose la question de l’adaptation mutuelle. Les femmes réfugiées coupées de leurs racines culturelles et bien souvent de leur parole pourraient-elles être soutenues dans leur inclusion et leur résilience par des espaces de dialogue, de création où faire sens, symboliser leur histoire et s’enraciner socialement ? À l’intérieur d’un groupe de femmes réfugiées et québécoises, mon projet de recherche-création interroge les conditions qui permettent aux femmes de partager et métamorphoser leurs histoires grâce à des pratiques dialogiques, narratives et artistiques. Sous l’inspiration des ateliers interculturels de l’imaginaire, des contes serviront d’objet de médiation culturelle pour délier la parole et partager le vécu migratoire. Ensuite, nous créerons des dits-de-vie et kasàlà où s’entremêlent récits de vie et symboles des cultures d’origine et d’arrivée. Cette recherche interculturelle et intersectionnelle interroge l’impact des arts de la parole dans la reconnaissance mutuelle et l’agentivité des femmes réfugiées. Cette recherche aboutira à un spectacle où les femmes pourront prendre parole à travers leurs créations dans l’espace public rimouskois, et ainsi enrichir l’imaginaire collectif de leurs histoires de vie et transformer la culture par leurs voix poétiques, singulières et essentielles.

  • Communication orale
    Soutenir les femmes violentées en situation migratoire précaire à l'aide d'interventions sociales axées sur les droits humains
    Florence Godmaire-Duhaime (UdeM - Université de Montréal)

    Les femmes violentées et les personnes en situation migratoire précaire au Canada voient l’exercice de leurs droits humains affectés à plusieurs égards. Les interventions axées sur les droits humains présentent un potentiel pour favoriser l’exercice des droits de certains groupes marginalisés (voir par exemple, Critelli, 2010 ; Morgaine, 2009 ; Chammas, 2016). La recherche présentée vise à comprendre comment l’approche axée sur les droits humains est utilisée dans l’intervention sociale avec des femmes violentées en situation migratoire précaire. Pour arriver à ces fins, une recherche qualitative exploratoire a été menée. Des entrevues ont été conduites avec 25 intervenantes sociales ayant une expérience pertinente. Le contenu de ces entrevues a été analysé notamment à partir d’un modèle de pratique professionnelle développé par McPherson (2015) et des propositions théoriques de Schmitz (2012) en matière d’interventions axées sur les droits humains. L’analyse effectuée dégage un portrait de la pratique axée sur les droits humains avec cette population et de ses limites. S’en dégagent également des pistes pour développer la compréhension et l’utilisation de cette approche, afin d’aider les intervenantes actives sur le terrain à respecter, protéger et promouvoir les droits humains des femmes vivant ces situations particulièrement complexes.

Communications orales

Accueil et mot de bienvenue

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Discutant·e·s : Stéphanie Arsenault (Université Laval)

Communications orales

Réfugiés et demandeurs d’asile syriens au Québec et dans le monde

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Présidence : Stéphanie Arsenault (Université Laval)
  • Communication orale
    « Ce n’est pas qui je suis ». (Re)construire le discours de personnes de Syrie au-delà de l’identité de réfugié
    Roxane Caron (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation a pour but de re-visiter le discours - souvent dominant - qui persiste dans les représentations des réalités de nombreuses personnes réfugiées. Notre propos explore « les multiples visages » des personnes réfugiées révélant ainsi les éléments structurant leurs parcours d’exil, pour ainsi nuancer les discours sur leurs réalités. L’objectif de cette présentation n’est pas d’occulter les défis et difficultés rencontrées par les personnes réfugiées dans leur parcours pour trouver asile mais bien de (re)connaitre « le spectre des réalités » rencontrées et vécues. Cet exercice s’ancre dans les résultats de deux recherches qualitatives (CRSH-2017-19; FRQSC- 2017-20) de type récit de vie portant une analyse transnationale et intersectionnelle sur les parcours migratoires de personnes réfugiées de Syrie dans deux pays, soit un pays de réinstallation (Québec/Canada) et un pays limitrophe de la Syrie (Liban). Ces recherches ont en commun de tenir compte de l’ensemble de la trajectoire de refuge, du pays d’origine au pays de réinstallation, en s’intéressant aux moments marquants des parcours, des défis rencontrés et des situations de discrimination et d’inclusion vécues. Les formes de mobilisation et de solidarités déployées pour (sur)vivre sont aussi au centre des analyses avec un souci de briser les dichotomies d’une analyse purement « situationnelle » (Canada ou Liban) en regardant aussi les « vécus communs » par-delà les frontières.

  • Communication orale
    Réfugiés syriens en Turquie : entre instrumentalisation, exploitation, xénophobie et solidarité
    Danièle Bélanger (Université Laval)

    La Turquie accueille le plus grand nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile au monde sur son territoire. Avec plus de quatre millions de personnes cherchant refuge dans ce pays situé à la jonction de plusieurs conflits et routes migratoires, la Turquie représente un cas unique pour l’analyse des dynamiques sociales, politiques et économiques qui se déploient en contexte de migration d’exil à grande échelle. Cette présentation proposera quatre aspects de la situation des réfugiés syriens en Turquie. D’une part, l’État turc instrumentalise les Syriens dans sa stratégie politique nationale, régionale et internationale. Tantôt population à protéger, à contenir, à échanger, à expulser et à marchander, les Syriens se retrouvent au cœur d’enjeux géopolitiques complexes. Ces exilés de guerre représentent par ailleurs une main-d’œuvre bon marché facile à exploiter par le secteur privé, aux prises avec une grave crise économique. Finalement, du côté des populations locales, se côtoient les sentiments et les gestes de xénophobie et de solidarité, témoignant des tensions locales et du rôle de la société civile. La conférence proposera quelques extraits d’un documentaire réalisé par Eylem Sen à partir des résultats de recherche d’un projet que j’ai mené en Turquie entre 2016 et 2020 avec Cenk Saracoglu de l’Université d’Ankara. Ce documentaire met en valeur la solidarité des communautés hôtes, tout en reconnaissant les tensions que suscite la situation en Turquie.

  • Communication orale
    Présenter l’expérience du refuge du perspective des personnes réfugiées
    Myriam Keyloun (Action Réfugiés Montréal)

    À titre d’intervenante auprès des personnes réfugiées syriennes entre 2016 et 2018, et à partir de mon expérience de refuge personnelle, je vais tenter, dans cette présentation de répondre aux questions suivantes :

    De quelle manière le statut de réfugié affecte-t-il la vie et l’identité de la personne qui le reçoit? Quelle valeur ajoute-t-il à la personne? Qu’est-ce que cela représente pour la personne réfugiée? Quelles perceptions du pays d’accueil développement les personnes réfugiées? Quel rôle jouent ces perceptions dans leur intégration? Comment pouvons-nous supporter les personnes réfugiées?


Communications orales

Pratiques d’accueil et d’intervention auprès des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes sans statut ailleurs dans le monde

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Présidence : Stéphanie Arsenault (Université Laval)
  • Communication orale
    Pratiques d'accueil et d'intervention psychologiques auprès des immigrants involontaires au Brésil
    Allyne Fernandes Oliveira Barros (Universidade Federal de Santa Catarina), Lucienne Martins Borges (Université Laval), Gesa Solveig Duden (Université d'Osnabrück, Allemagne)

    Les migrations en territoire brésilien, surtout internationales, est redevenue une thématique d’actualité depuis la dernière décennie. Trois vagues de déplacement ont contribué à l’attention portée à cette thématique, à savoir l’arrivée massive d’immigrants haïtiens après le séisme de 2010, l’arrivée de personnes syriennes après la guerre de 2011 et l’instabilité politique au Venezuela provoquant le déplacement d’une partie importante de sa population vers la frontière brésilienne et colombienne depuis 2017. Face aux multiples défis afin de leur garantir des conditions existentielles de base – alimentation, logement, papiers – les pratiques d’accueil et d’intervention psychologiques auprès des immigrants involontaires ayant vu le jour ont été reçues avec des grandes résistances. L’objectif de cette communication est de partager des expériences positives en ce qui concerne le suivi auprès de cette population au Brésil, plus particulièrement les pratiques innovantes de l’État de Santa Catarina, dans le sud du Brésil. Les expériences traumatiques, la reconnaissance du vécu involontaire de ces migrations et la codification culturelle des manifestations de la souffrance psychologique rappellent l’importance de préserver et de garantir le maintien de ces pratiques culturellement adaptées.

  • Communication orale
    La migration de transit au Mexique: expériences de transit et besoins des migrants centraméricains en route vers les États-Unis
    Anaïs Bertrand Robitaille (Centre multiethnique de Québec)

    Le Mexique est emprunté chaque année par des milliers de migrants irréguliers désirant rejoindre les États-Unis. Ces migrants, provenant majoritairement d’Amérique Centrale, soit du Guatemala, du Honduras, et d’El Salvador, se retrouvent alors en migration de transit, c’est-à-dire en chemin, quelque part entre leur pays d’origine et leur destination finale. Les résultats présentés, qui proviennent d’une étude qualitative, inductive et exploratoire, documentent l’expérience de la migration de transit des Centraméricains au Mexique ainsi que leurs différents besoins (besoins ressentis, exprimés et normatifs). Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de douze participants, soit quatre participants migrants honduriens et huit participants informateurs-clés. En transit sur le territoire mexicain, les migrants rencontrent plusieurs difficultés, dont la violation de leurs droits humains, alors que peu d’éléments facilitent leur passage. Conséquemment, les migrants centraméricains ressentent et expriment de nombreux besoins. Par ailleurs, plusieurs ressources d’aide humanitaire, actions gouvernementales, politiques sociales en matière d’aide aux migrants et aux réfugiés, ainsi que plusieurs changements macrosociaux manquent pour que soient assurés la sécurité, le bien-être et la dignité des migrants en transit au Mexique. Des recommandations sont proposées afin de réduire la vulnérabilité et la précarité des migrants centraméricains en migration de transit au Mexique.

  • Communication orale
    "Caravanes" des familles centroaméricaines: nouvelles stratégies de mobilité et fortification des frontières dans l'espace migratoire nord-américain
    Tanya Basok (University of Windsor), Guillermo Candiz (UdeM - Université de Montréal)

    Les « caravanes » des familles centraméricaines à travers le Mexique sont révélatrices de nouvelles stratégies de mobilité. Ainsi, notre communication s’intéresse à cette nouvelle stratégie et sa relation avec les politiques qui restreignent le droit à la mobilité. Nous privilégions l’approche théorique de l’autonomie des migrations (Mezzadra, 2004; 2010, Nyers, 2015) et de l’étude des frontières (Casas-Cortes et coll., 2013; 2015; Herzog & Sohn, 2019) afin de comprendre les logiques et conséquences de cet exil familial sur la fortification des frontières de l’espace migratoire nord-américain. Sur la base d’une étude ethnographique réalisée dans différentes villes mexicaines, nous montrons comment l'arrivée de familles centraméricaines cherchant à demandeur l’asile aux États-Unis a entraîné la mise en œuvre de politiques très restrictives, remettant en cause l'idée de la prééminence de l'autonomie des migrations, car ces politiques limitent de manière décisive les possibilités d'exercer leur mobilité. Les demandeurs d’asile se trouvent ainsi bloqués à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, vivant dans des conditions d’extrême précarité, sans statut juridique et sans protection. Finalement, ces conditions seront exacerbées par l’apparition de la pandémie de COVID-19.

  • Communication orale
    Quels droits et recours pour les réfugiés, les demandeurs d'asile et les sans-papiers ?
    Gabriel Bergevin-Estable (Chambre des communes)

    Il est parfois préférable de parler de personnes à statut précaire que d’employer le terme « sans-papier », évoqué souvent dans les médias pour parler de certains types de migrants, et qui ne fait justice ni à la réalité empirique (plusieurs des personnes ainsi désignées ont effectivement des papiers) ni à une réalité juridique canadienne (le terme n’apparaît dans aucune loi ni règlement lié à l’immigration canadienne).

    À la racine de la précarité des statuts, on trouve la complexité des programmes d’immigration, et la difficulté d’accès autant à de l’information claire et à de la représentation (avocat·e·s ou conseiller·ère·s en immigration) de qualité et abordable. Les problèmes d’accessibilité peuvent être linguistiques, financiers, un manque de ressources des bureaux d’aide juridique, etc.

    La conférence d’ouverture présentera une série d’obstacles récurrents dans l’accessibilité à la justice en immigration, des facteurs de précarité des statuts, et les remèdes ou recours applicables pour réfugiés, demandeurs d’asile et personnes à statut précaire.

    Le conférencier, Gabriel Bergevin-Estable, est adjoint de circonscription pour un député fédéral, spécialisé dans l’accompagnement en démarches d’immigration. Au cours des quatre dernières années, il a accompagné des centaines de personnes et de familles dans leurs démarches variées.


Communications orales

Mot de clôture

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
Discutant·e·s : Stéphanie Arsenault (Université Laval)