Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le 15 avril 2019 a été lancé le Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ), financé par les Fonds de recherche du Québec. Ce réseau regroupe plusieurs universités et de nombreux partenaires, dont des centres de recherche, des municipalités, etc. L’objectif est d’acquérir une meilleure connaissance des inondations en amont du risque, mais aussi de réduire la vulnérabilité des communautés à l’égard de cet aléa qui a pris une ampleur considérable ces dernières années.
À la suite des assemblées publiques de consultation, qui se sont tenues le 4 juillet 2019 dans les 16 régions du Québec concernées par les inondations, le gouvernement a adopté un décret instituant une zone d’intervention spéciale (ZIS) : « Une ZIS est créée dans le but de résoudre un problème d’aménagement ou d’environnement dont l’urgence ou la gravité justifie, de l’avis du gouvernement, une intervention. » Les inondations de 2017 et de 2019 semblent, par leur ampleur, justifier un tel décret : « Le gouvernement peut, par décret, déclarer toute partie du territoire du Québec zone d’intervention spéciale. »
Le gouvernement instaure ainsi un moratoire sur la construction de nouveaux bâtiments et sur la reconstruction de bâtiments détruits par une inondation dans les 779 municipalités visées par ce décret.
Le colloque aborde aussi les risques côtiers, les glissements de terrain et les autres risques naturels qui se manifestent sur le territoire du Québec.
Date :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Mustapha Kebiche (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Philippe Gachon (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Pascal Bernatchez (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Mot d’ouverture
Les risques d’inondations
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Communication orale
Évaluation du risque d’inondation dans le bassin versant de la rivière des Outaouais : le cas de l’inondation printanière de 2017 à Rigaud (Qc)Clémence Benoit (UQAM - Université du Québec à Montréal), Philippe Gachon (Département de Géographie, UQAM)
En plus de la modification des facteurs de vulnérabilité et d’exposition des systèmes naturels et humains, notamment en raison de l’urbanisation croissante, le changement climatique d’origine anthropique peut contribuer à exacerber la sévérité et l’extension maximale des crues sur le territoire. Dans ce contexte, les retours d’expérience sont essentiels, entres autres afin d’identifier les causes des événements exceptionnels d’inondation.
La recherche présentée a pour objectif d’évaluer le risque d’inondation à Rigaud, situé en aval du bassin versant de la rivière des Outaouais, à partir de l’analyse détaillée de l’inondation printanière de 2017 versus les autres inondations historiques. L’aléa hydrométéorologique est d’abord caractérisé à l’échelle de tout le bassin versant, et ce, de 1960 à 2017. Les données météorologiques de grille DAYMET (résolution de 1 X 1 km) et couvrant la période 1980 à 2017 sont notamment utilisées, dont le Snow Water Equivalent (SWE). Les facteurs d’exposition au risque d’inondation sont également caractérisés dans tout le bassin versant, notamment à partir des données de pente, de drainage et d’utilisation du sol, en intégrant également les données de température et de neige. Finalement, les conditions en place lors de chacune des inondations majeures ayant affecté la ville de Rigaud, depuis 1960, sont identifiées de sorte à classifier ces différents événements, et à dégager les caractéristiques particulières de l’inondation printanière de 2017.
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Communication orale
MISE EN PLACE D’UN SUIVI RÉGIONAL POUR ANALYSER L’IMPACT DE LA CRUE DE 1996 ET DES AMÉNAGEMENTS ANTHROPIQUES SUR LE COMPORTEMENT HYDROGÉOMORPHOLOGIQUE DES RIVIÈRES AU SAGUENAYMaxime Boivin (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Marianne Bouchard (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi), Johan Bérubé (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi), Guillaume Fantino (GéoPeka, Lyon, France), Jean-Benoit Tremblay (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi), Janie Vin-Deslaurier (Département des sciences humaines- Géographie, Université du Québec à Chicoutimi)
Les rivières du Saguenay ont été grandement touchées par les évènements de crue et d’inondation de juillet 1996. La réponse hydrologique intense de ces évènements a eu comme conséquence de modifier la morphologie et la dynamique de plusieurs cours d’eau. En réponse à ces nouvelles conditions, des enrochements et des rectifications ont été réalisés. Les processus hydrogéomorphologiques (HGM) font partie des services écosystémiques des cours d’eau, et ce, autant pour l’habitat que pour la sécurité civile. L’enrochement des berges émane souvent d’une perception négative de l’érosion si bien qu’ils sont parfois réalisés alors que peu d’enjeux les justifient. Ces enrochements contribuent aux problèmes de déconnexions des marges fluviales engendrant des modifications aux systèmes fluviaux et à la diminution des sédiments nécessaires aux processus HGM. Depuis 2019, un système de suivi interannuel par des approches morphologiques directes (RFID) et indirectes (morphologiques) est mis en place sur la rivière À Mars et d’autres rivières à compter de l’été 2020. Dans le cadre de ces projets, l’objectif est de caractériser la dynamique sédimentaire actuelle et historique afin de rétablir les processus HGM et identifier la meilleure approche afin de restaurer l’espace de liberté de ces cours d’eau et restaurer les processus à l’échelle des bassins versants. L’objectif de cette présentation est de présenter le cadre méthodologique de ces projets et les premiers résultats préliminaires.
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Communication orale
Limite à vie sur les inondations successives : vers un nouveau pacte social ?Mathieu Boudreault (UQAM - Université du Québec à Montréal), Michael Bourdeau-Brien (Université Laval)
Après les nombreuses crues printanières qui ont affecté le sud du Québec depuis 2011, le gouvernement du Québec a annoncé en avril 2019 une refonte importante de son programme d’aide financière aux sinistrés. Le programme introduit désormais une couverture limitée à vie de 100 000$ pour les inondations successives, une mesure unique au Canada. Dans cette présentation, nous analysons le coût des inondations successives et les impacts financiers de cette limite de couverture pour les ménages.
Plus précisément, à l’aide de simulations stochastiques, nous projetons le coût des dommages directs pour plusieurs propriétés fictives sur 25 ans, ce qui correspond à la période d’amortissement typique d’une hypothèque. Pour un bâtiment évalué à 250 000$ situé dans une plaine inondable de récurrence 20 ans, nous trouvons que la probabilité que les dommages cumulatifs dépassent la limite est entre 10% et 70% en fonction de la hauteur du premier plancher. Il en résulte que le montant moyen supplémentaire à débourser lorsque la limite est excédée est entre 75 000$ et 150 000$ sur la période de 25 ans. L’introduction d’une limite à vie augmente de façon considérable le risque d’insolvabilité des ménages, principalement dans les dix premières années d’une hypothèque lorsque le solde du prêt est élevé par rapport à la valeur de la propriété.
Les risques d’inondations (suite)
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Communication orale
Retour d’expérience sur l’utilisation d’E-NUNDATION pendant la crue printanière de 2021 à la rivière L’AssomptionHachem AGILI (Geosapiens), Arnaud Clément (Geosapiens), René ROY (Hydro Météo)
En raison du risque récurrent d’inondation, la rivière L’Assomption figure parmi les cours d’eau les mieux instrumentés du Québec. La table est mise pour le déploiement de la solution Web E-NUNDATION, qui offre une cartographie prévisionnelle et en temps réel des inondations, en plus d’évaluer leurs impacts sur la population, les bâtiments et les infrastructures essentielles.
Ce projet réalisé en partenariat avec la firme Hydro Météo et les autorités locales de la région de Joliette vise à déployer E-NUNDATION sur plus de 20 km de la rivière L’Assomption. Le projet, qui a commencé au printemps de l’année 2020, est réalisé en 3 phases :
À la première phase les données nécessaires au déploiement et à la validation d’E-NUNDATION ont été recueillies. La deuxième phase qui s’est déroulée à l’automne 2020 visait à traiter les données récoltées et à les intégrer dans E-NUNDATION. La troisième et dernière phase se déroule au printemps 2021.
E-NUNDATION est utilisée dans un contexte opérationnel pendant la crue printanière. Elle permettra d’observer spatialement les prévisions de débits afin d’anticiper, le cas échéant, de potentiels débordements.
L’objectif de cette conférence est de présenter ce projet et d’exposer le retour d’expérience sur l’utilisation opérationnelle de la solution E-NUNDATION.
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Communication orale
Impacts psychologiques des inondations printanières de 2019 au Québec : résultats d'une vaste étude populationnelleMelissa Genereux (UdeS - Université de Sherbrooke), Anne-Lise Lansard (Université du Québec à Chicoutimi), Danielle Maltais (Université du Québec à Chicoutimi)
Contexte : En 2019, le Québec a connu une crue printanière sévère, causant des dommages matériels et humains considérables. Une étude populationnelle a été menée dans les six régions les plus touchées pour examiner les effets sur la santé psychologique de cette catastrophe naturelle.
Méthodologie : Six à huit mois après les inondations, une enquête téléphonique ou en ligne a été menée auprès d’un échantillon aléatoire de ménages situés en zone inondée. La détresse psychologique (Kessler 6) et le stress post-traumatique (Impact of Event Scale) ont été comparés selon le niveau d'exposition : inondé (≥ 1 pièce habitable inondée), perturbé (pièce non habitable inondée, perte d’accès aux services publics, évacuation), et non affecté.
Résultats : Parmi les 3437 ménages recrutés, 10,2% ont été inondés et 35,8% ont été perturbés lors des inondations 2019. Un fort gradient a été observé pour les symptômes modérés/sévères de stress post-traumatique (score ≥ 26) selon le niveau d'exposition (non affectés : 3,0% ; perturbés : 14,6% ; inondés : 44,1% ; p < 0,0005). La prévalence de détresse psychologique (score ≥ 7) est de 7,3% chez les non affectés alors qu'elle atteint respectivement 15,0% et 38,4% chez les perturbés et les inondés (p < 0,0005).
Conclusion : Cette étude est l’une des plus importantes ayant examiné les impacts psychologiques des inondations. L'ampleur des effets observés rappelle l’importance des mesures sociales et économiques pour soutenir les victimes des inondations.
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Communication orale
Analyse de la vulnérabilité et perception du risque d’inondation : le cas de Sussex et Sussex Corner, Nouveau-BrunswickFrancis Duhamel (UQAM - Université du Québec à Montréal), Guillaume Fortin (Université de Moncton), Daniel Germain (Département de Géographie, UQAM)
Ce projet de maîtrise vise à analyser la vulnérabilité d’une petite communauté néo-brunswickoise fortement exposée aux inondations. Les différentes dimensions de la vulnérabilité sont prises en compte à travers l’intégration des variables socio-économiques, celles du cadre bâti ainsi que la vulnérabilité individuelle. Cette dernière dimension intègre la préparation et la perception du risque, lesquelles ont été évaluées auprès de la population à l’aide d’un questionnaire. Toutes ces variables ont ensuite été combinées dans une analyse multicritère où le poids de chaque variable a été déterminé à l’aide de jugements d’experts issus du domaine de la sécurité civile. Les variables, une fois normalisées, permettent ainsi de créer des cartes de la vulnérabilité opérationnelle à l’échelle du bâtiment avec l’identification des infrastructures névralgiques et des bâtiments résidentiels fortement exposés. Les cartes produites peuvent alors servir de compléments aux cartes plus traditionnelles d’identification et de délimitation des zones inondables selon différentes cotes de crues.
Enfin, une meilleure connaissance de la préparation et la perception du risque inondation permet de mieux identifier les besoins réels de la population et de mieux cibler les mesures de communications auprès de la population. Les résultats attendus permettront aussi de connaître la répartition spatiale de la vulnérabilité sur le territoire étudié favorisant par le fait même une intervention plus efficace.
Dîner
Les risques naturels au Québec
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Communication orale
Analyse des données d’aide financière versée à la suite d’inondations en considérant les causes hydrologiques : résultats préliminaires pour les rivières Coaticook et MitisThomas Buffin-Bélanger (Laboratoire de géomorphologie et dynamique fluviale, Université du Québec à Rimouski), Frédérique Dumont (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
En 2018, un projet de recherche financé par le ministère de la Sécurité publique (MSP) a démarré visant à comparer des données d’aide financière versée par le gouvernement du Québec à la suite d’inondations, les cartographies de zones inondables dans les Schémas d’aménagement et de développement (SAD) et les événements historiques d’inondation. Ce projet vise également à valoriser les données d’aide financière pour mieux comprendre les phénomènes hydrologiques causant des inondations qui endommagent le cadre bâti. Ce projet permettra d’évaluer notamment l’évolution spatio-temporelle des dommages et l’ampleur de ceux-ci en fonction des types d’inondation. Une méthodologie considérant les limites d’utilisation de ces données a été développée pour les intégrer à une base de données relationnelle liant les demandes d’aide financière aux événements de sinistres, aux événements hydrologiques, aux bâtiments et aux zones inondables. Afin de tester cette méthodologie, les municipalités de Coaticook, Compton et Dixville, aux abords de la rivière Coaticook, ainsi que Sainte-Angèle-de-Mérici, sur la rivière Mitis, servent d’études de cas. L’objectif de la communication proposée est de présenter cette méthodologie ainsi que des résultats préliminaires.
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Communication orale
Vulnérabilité, scénarios et indicateurs de performance : une analyse intégrée des mesures de mitigation et d’adaptation pour les inondations du Richelieu et du lac ChamplainAlexandre Gagnon (UdeM - Université de Montréal), Isabelle Thomas (École d’urbanisme et d’architecture du paysage de l’Université de Montréal)
Notre équipe de recherche, dirigée par la professeure Isabelle Thomas de l’Université de Montréal, participe à une étude menée par la Commission mixte internationale sur l’identification de mesures permettant de mitiger les inondations et leurs conséquences dans le bassin versant du lac Champlain et de la rivière Richelieu. Dans cette étude, l’équipe de recherche s’intègre dans le groupe SPE (Social-Politique-Économique) et utilise sa méthode d’analyse de la vulnérabilité afin de dresser un portrait multi échelles de la sensibilité sociale, territoriale, la capacité d’adaptation et l’accessibilité pour le territoire et les populations affectées.
Le processus de conceptualisation et d’arrimage de notre analyse de vulnérabilité avec une plateforme de modélisation (ISEE) permettant d’évaluer des mesures de mitigation et d’adaptation selon différents scénarios d’inondation sera présenté. Les indicateurs de performance résultant de cet arrimage seront détaillés : ceux-ci permettent de mesurer l’impact des mesures sur la vulnérabilité tout en prenant en compte des facteurs environnementaux, économiques, physiques et autres. Le potentiel de la méthode intégrée, collaborative et participative d’analyse de vulnérabilité, de scénarios et d’indicateurs sera discuté.
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Communication orale
Influence des variables météorologiques sur le développement des instabilités sur les parois de roche sédimentaire du Nord de la GaspésieTom Birien (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Chloé Chouinard (Centre d’études nordiques, laboratoire de géomorphologie et de gestion des risques en montagne. Section de géographie, Université du Québec à Rimouski), Francis Gauthier (montagne. Section de géographie, Université du Québec à Rimouski)
Depuis 1987, plus de 17 500 chutes de pierres atteignant les routes 132 et 198 ont été répertoriées dans le nord de la Gaspésie par le ministère des transports du Québec (MTQ). Afin d’instaurer une gestion préventive de l’aléa, les parois rocheuses problématiques ont été équipées de stations micro-météorologiques, d’extensomètres et de sondes de température dans des puits de forage horizontaux. Cette instrumentation, combinée à des relevés LiDAR, permet de mieux comprendre la mécanique qui conduit aux chutes de pierres et de mettre en évidence l’influence des variables météorologiques sur le développement et sur le déclenchement des instabilités rocheuses. Les résultats des mesures de déformations mécaniques acquises à l’aide d’extensomètres montrent que des mouvements irréversibles sont principalement induits par les cycles thermiques dans le matériau, les processus de retrait-gonflement des roches argileuses, les variations de pression hydrostatique ou le gel-dégel dans les discontinuités. La quantification de la magnitude et de la fréquence des chutes de pierres, établie à partir des relevés LiDAR, met en avant le rôle prépondérant des précipitations et du dégel des parois rocheuses dans le déclenchement des instabilités. Dans un contexte de gestion préventive, des modèles de prévision statistique ont également été développés en s’appuyant sur la base de données du MTQ et sur les données météorologiques.
Les risques naturels au Québec (suite)
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Communication orale
Innovation d’une cartographie opérationnelle pour mieux faire face aux risques d’inondations dans l’agglomération de MontréalAnnick Maletto (Ville de Montréal)
Montréal fait partie des villes québécoises ayant subi les impacts de la crue printanière de 2017. Cet évènement a mis en lumière certaines lacunes dans l'état de préparation de la Ville face à cet aléa. Il y avait peu de connaissances quant aux potentiels impacts et aux besoins d'intervention avant la montée des eaux; l'intervention a donc dû se faire en grande partie de façon réactive. Cette situation a principalement été causée par une carence de cartes à jour, mais aussi par le manque de cartes ayant une valeur opérationnelle plutôt que théorique.
Par conséquent, le Centre de sécurité civile a choisi d'élaborer des cartes opérationnelles pour mieux se préparer aux inondations futures. Plutôt qu'être probabilistes, les cartes opérationnelles sont déterministes et permettent de voir les impacts d'inondation selon un niveau atteint, peu importe le temps de retour de celui-ci. Aussi, la cartographie opérationnelle détermine les impacts attendus selon le niveau, priorise les opérations en conséquence et permet l'affichage en temps réel de l'évolution des impacts. Finalement, la rapidité de création de cette cartographie permet une mise à jour fréquente et donc l'intégration continue des changements au territoire ainsi que de l'influence des changements climatiques. Cette présentation mettra en évidence les avantages d'une telle cartographie.
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Communication orale
Vers une compréhension régionale des dynamiques hydrogéomorphologiques des cours d’eau appalachiens de l’Est du QuébecThomas Buffin-Bélanger (Université du Québec à Rimouski), Sophie Delorme (Conseil de l’eau du nord de la Gaspésie), Timothée Jautzy (Université du Québec à Rimouski), Maxime Maltais (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les crues printanières survenues au Québec au cours des dernières années ont mis les risques liés à l’aléa inondation sur l’avant-scène médiatique. La communauté scientifique a obtenu une tribune permettant de sensibiliser la population, les élus et les acteurs de la gouvernance sur les réponses hydrologiques des systèmes fluviaux. Ces événements ont aussi souligné que les connaissances sur les cours d’eau du Québec sont souvent acquises à la pièce, qu’elles sont colligées de manière inégales à l’échelle du territoire. Plusieurs initiatives ont été mise de l’avant pour palier à cette lacune. Le projet HGM2, financé par le Ministère de la Sécurité publique, vise l’acquisition de connaissances et le développement d’outils permettant l’analyse et la cartographie des aléas fluviaux à l’échelle régionale. Le projet porte sur 18 bassins versants, dont la taille varie entre 30 km2 et 3000 km2, situés au sein du massif appalachien. La présentation expose des éléments d’analyse de la trajectoire hydréogéomorphologique permettant de dégager des tendances dans la dynamique des cours d’eau à l’échelle régionale, de cibler des facteurs de contrôle communs ou propres à chacun des bassins versants. Les connaissances acquises mettent en lumière la sensibilité hydrogéomorphologique des cours d’eau, l’évolution temporelle de la connectivité sédimentaire, l’impact de la foresterie sur la dynamique fluviale, la torrentialité et la récurrence des avulsions au sein des rivières de la Gaspésie.
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Communication orale
Evaluer la sensibilité hydro-géomorphologique des cours d’eau à l’exploitation forestière : l’apport de la connectivité hydro-sédimentaireThomas Buffin-Bélanger (Université du Québec à Rimouski), Timothée Jautzy (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Maxime Maltais (Université du Québec à Rimouski)
Depuis plus d’un siècle, la Gaspésie est soumise à une exploitation forestière soutenue. S’il est reconnu que la couverture forestière joue un rôle majeur dans la régulation du cycle de l’eau, l’impact de son altération sur la dynamique hydro-géomorphologique des cours d’eau reste encore délicate à quantifier. Or, la modification du régime hydrologique ou de la connectivité hydro-sédimentaire peut déclencher des processus (avulsion, aggradation) susceptibles de modifier la superficie des zones inondables.
Cette contribution présente une méthode permettant d’évaluer la sensibilité hydro-géomorphologique des cours d’eau à l’altération du couvert forestier.
La méthode est testée au sein du bassin versant de Mont-Louis et consiste à (i) intégrer l’évolution historique de l’altération du couvert forestier dans l’indice de connectivité hydro-sédimentaire de Cavalli et al. (2013) et à (ii) dresser la trajectoire géomorphologique du cours d’eau principal.
Les résultats indiquent que (i) la connectivité hydro-sédimentaire est fortement influencée par l’altération du couvert forestier et que (ii) l’évolution de la connectivité hydro-sédimentaire semble expliquer en partie la trajectoire géomorphologique de la rivière Mont-Louis.
Finalement, l’intégration de l’altération du couvert forestier au sein d’un indice de connectivité hydro-sédimentaire pourrait constituer un outil généralisable à l’échelle de la Gaspésie, pour évaluer la sensibilité hydro-géomorphologique des cours d’eau.