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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Dans l’analyse des parcours d’apprentissage tout au long et au large de la vie, la question de la socialisation se pose de façon nouvelle, évoquant l’idée que la socialisation se déroule dans plusieurs sphères de vie à la fois, comme la famille, les services de garde, l’école, le travail, le sport et autres. On s’intéresse alors à une « socialisation continue » (Darmon, 2016) où s’entrelacent des influences de plusieurs instances socialisatrices dans des environnements divers. La socialisation emprunte ainsi à des logiques d’action souvent contrastées, ce qui est caractéristique de l’individu pluriel (Lahire, 1998). Ainsi, dans un monde en profonde transformation où les grandes institutions, notamment l’école, perdent une partie de leur influence de socialisation, il est nécessaire de poser un regard neuf sur le processus de socialisation, tout particulièrement lorsqu’on s’intéresse aux populations en situation de vulnérabilité sociale et aux environnements qu’elles fréquentent, notamment ceux numériques. Les communications de ce colloque s’intéressent à la socialisation à différents âges de la vie : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte ainsi qu’à la méthodologie de travail pour documenter la socialisation, celle‑ci posant des défis aux équipes de recherche qui travaillent souvent avec des méthodes de plusieurs disciplines (géographie, philosophie, psychologie, sociologie, sciences de l’éducation, sciences de l’information, sciences politiques). Nous inspirant de la proposition du sociologue Bernard Lahire (2013, 2015), nous discutons de la faisabilité et de la pertinence de documenter dans nos enquêtes les cadres (ex. : instances ou institutions), les modalités (ex. : les techniques, les manières de faire), les temps (ex. : les rythmes, les durées, les moments) et les effets (ex. : les dispositions qui résultent du processus).

Le but du colloque est de favoriser le dialogue et le croisement de perspectives sur la question de la socialisation dans les parcours d’apprentissage à tous les âges de la vie et dans différents environnements. Nous poursuivons deux objectifs spécifiques :

  1. Mettre en commun les marqueurs de socialisation ayant une incidence particulière chez les personnes en situation de vulnérabilité sociale;
  2. Discuter de la pertinence et de la faisabilité de documenter systématiquement les cadres, les modalités, les temps et les effets dans les études incluant les apprentissages par socialisation.

Ce travail permet d’éclairer des apprentissages réalisés, de façon tacite ou non, dans l’exercice d’une pratique, qu’elle soit structurée (ex. : sportive ou religieuse), plus ancrée dans une culture de débrouillardise (ex. : fabrication des repas avec peu) ou ceux de la sphère numérique (ex. : raccourcissement des durées de réponse), et leur influence dans la poursuite du parcours d’apprentissage et au moment de transitions diverses.

Remerciements :

Ce colloque est organisé dans le cadre des activités et des réflexions du Centre d'études et de recherches sur les transitions et l'apprentissage (CÉRTA) de l'Université de Sherbrooke (www.erta.ca) et il bénéficie de son soutien logistique. Nos sincères remerciements.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Socialisation dans les parcours d’apprentissage

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Communications orales

Conférence d’ouverture – La nécessaire socialisation de l’être humain : ses cadres, ses modalités, ses temps et ses effets

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  • Communication orale
    La nécessaire socialisation de l’être humain : ses cadres, ses modalités, ses temps et ses effets
    Bernard Lahire (École normale supérieure de Lyon)

    Conférence d'ouverture.

    L’espèce humaine est l’espèce animale la plus dépendante de ses apprentissages pour sa survie. Si les animaux non-humains apprennent eux-aussi, l’être humain se distingue par une grande plasticité cérébrale tout au long de la vie, par une forte capacité à l’attention conjointe facilitant les processus d’imitation et permettant des transmissions culturelles de haute fidélité, et par l’accumulation exponentielle des savoirs, savoir-faire et artefacts de toutes sortes. Prenant acte de cette situation propre à l’espèce humaine, le concept de socialisation désigne le mouvement par lequel le monde social façonne, de manière diffuse ou de façon explicite, les individus vivant en son sein. Dit autrement, la socialisation est le processus par lequel un être biologique est transformé, sous l’effet des multiples interactions qu’il entretient dès sa naissance, et tout au long de sa vie, avec d’autres individus et avec tout un monde matériel issu de l’histoire, en un être social adapté à un univers sociohistorique déterminé. Mais pour ne pas faire de la notion de socialisation un concept purement évocateur, les chercheurs doivent décrire et analyser les cadres, les modalités, les temps et les effets de ces processus de socialisation.


Communications orales

Socialisation des jeunes

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  • Communication orale
    Approche spatiale de la socialisation adolescente contemporaine
    Elisabeth Schneider (France Université de Caen)

    Dans une certaine filiation avec la sociologie interactionniste, nous considérons le monde social dans une production continue fondée sur les interactions entre individus mais aussi en interaction avec ce qui les environne par des processus de médiation divers (Couldry et Hepp, 2017). Ainsi s’individuer et se socialiser et développer son rapport à la culture sont des processus sociaux qui s’inscrivent dans des dispositifs techno-socio-sémiotiques.

    L’adolescent.e trouve sa place de façon évolutive dans des configurations complexes, construit son identité dans des apprentissages qui s’inscrivent dans une matrice de transactions sociales de manière intriquée intimement : expériences, trajectoires de vie, apprentissages volontaires ou non, cadres affectifs, et groupes sociaux qui forgent l’expérience à travers le monde de nos vies, ce qu’Erstad et Sefton-Green nomment vies apprenantes (2013). Ces dernières sont caractéristiques de l’époque contemporaine fondée sur les évolutions radicales de notre rapport à l’espace et au temps, en particulier à cause du numérique.

    Nous nous appuierons sur deux enquêtes ethnographiques pour, d’une part, mettre en évidence que les cadres de la socialisation sont aujourd’hui multiscalaires et, d’autre part, questionner le processus de socialisation à partir de la dimension spatiale, heuristique pour saisir la complexité des phénomènes contemporains.

  • Communication orale
    Socialisation aux pratiques scolaires de l’écrit chez de jeunes mères de retour aux études à Ma place au soleil
    Jean-Pierre Mercier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication reconstitue la socialisation aux pratiques scolaires de l’écrit chez de jeunes mères participant à Ma place au soleil, une mesure d’insertion sociale et professionnelle soutenue par l’État québécois. Cette mesure vise à favoriser le retour aux études des jeunes parents sans diplôme du secondaire et leur insertion durable au marché du travail.

    Cette communication revisite une étude de cas ethnographique (Mercier, 2015) des pratiques de l’écrit de ces femmes pendant l’année scolaire de leur retour aux études en formation générale des adultes (FGA). Elle prend appui sur des données d’observation, des entretiens et des documents pour faire voir comment la FGA socialise des jeunes mères non diplômées aux pratiques scolaires de l’écrit. Une attention particulière est accordée à la faisabilité et à la pertinence de reconstituer la socialisation aux pratiques scolaires de l’écrit chez ces femmes. En suivant les repères méthodologiques de Lahire (2015) pour l’étude du processus de socialisation, l’attention est portée aux défis de délimiter le cadre (deux ministères, emploi et éducation), de documenter les modalités (usages individuels de l’écrit et contraints par les instruments et formules pédagogiques) et les temps (temporalités scolaires et rapport individuel au temps scolaire). Enfin, l’attention porte sur les défis d’analyser les effets du processus de socialisation en termes de dispositions individuelles à l’œuvre dans les pratiques scolaires de l’écrit.


Communications orales

Communautés et socialisation

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  • Communication orale
    Des communautés de recherche pour jeunes immigrants vivant en milieu HLM : la philosophie au service d’un meilleur vivre ensemble
    Serigne Touba Mbacké Gueye (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Longtemps tournés en dérision, les philosophes ont souvent de la difficulté à faire voir les effets de la philosophie sur la vie des gens. Pourtant, elle n’a jamais eu de cesse de s’ériger en modalité de connaissance humaine susceptible de répondre aux questions existentielles. Nous nous en sommes ainsi servi comme réponse aux problèmes qui sévissent dans une localité aux prises avec des actes de violence et de délinquance constatés chez de jeunes immigrants vivant en milieu HLM. Il s’agit d’un site où sont constatés de graves actes de vandalisme et où les intervenants ont noté une détérioration du climat social et une augmentation du sentiment d'insécurité. Ainsi, notre projet s’articulait autour d’une triple perspective. D’abord, établir une collaboration visant à mettre en pratique des outils d’intervention adaptés. Ensuite, favoriser le développement de communautés de réflexion et d'action pour les jeunes (6 à 11 ans). Enfin, participer à éradiquer la violence des jeunes immigrants par une pratique de la délibération, une transformation de leur milieu de vie en espace d’échanges, de création d’idées et d'évaluation des conséquences de leurs actions. Notre communication consistera à présenter les éléments constitutifs de notre démarche réflexive avec les jeunes, des collaborations qui l’ont rendu possible ainsi que de son impact sur l’apprentissage. La discussion portera sur les effets de ce contexte de délibération sur la socialisation en cours à la carrière délinquante.

  • Communication orale
    Socialisation à l’écrit à l’âge adulte au sein d’organismes de la communauté
    Rachel Bélisle (UdeS - Université de Sherbrooke)

    À partir de résultats d’une recherche-action réalisée à Montréal sur des programmes et des ateliers pour soutenir des adultes dans différentes sphères de leur vie (préparation à un retour aux études ou à un retour en emploi, initiation à l’informatique, sensibilisation à des questions de santé, prévention des chutes chez les personnes ainées, écriture de fiction, etc.) (Bélisle, Roy et Mottais, 2019), cette communication s’intéresse plus particulièrement à la contribution d’organismes de la communauté (bibliothèque publique, organisme de développement local et d’aide à l’emploi et la formation, organisme en santé des personnes aînées) à la socialisation à l’écrit (Bélisle, 2006) chez des adultes en situation de précarité. Parmi eux, on trouve des personnes natives sans diplôme ou dont le diplôme le plus élevé est de niveau secondaire ou des personnes immigrantes ayant un diplôme postsecondaire de leur pays d’origine. La communication revisitera les résultats de la recherche-action, en s’inspirant de la proposition de Lahire (2013), pour exposer les cadres de la socialisation à l’écrit qui semblent exister dans une communauté locale comme celle des quartiers du Sud-Ouest et de Verdun, les modalités de cette socialisation à l’écrit, ses temps et ses effets sur les personnes.


Dîner

Échanges informels

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Communications orales

Pratiques dans les familles, à l’école et dans les collectivités

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  • Communication orale
    L’interaction au cœur de l’accompagnement offert par les pères et les mères dans l’éveil à la lecture et à l’écriture de leurs enfants
    Stéphanie Breton (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dès son plus jeune âge, l’enfant s’éveille au monde de l’écrit. Cet éveil à la lecture et à l’écriture (ÉLÉ) s’inscrit dans le courant de la littératie familiale où les parents jouent un rôle de premier plan dans cet accompagnement. Les pratiques familiales se réalisent à l’intérieur de la vie quotidienne et les contextes de cet environnement d’apprentissage sont multiples. Dans les milieux qui ciblent l’accroissement des pratiques liées à l’ÉLÉ des familles et dans la recherche, on retrouve une prépondérance de la lecture parent-enfant, ou plutôt mère-enfant, car les pères sont généralement absents des études et des services offerts. La présente communication s’appuie sur deux recherches conjointes menées auprès de familles en contexte de vulnérabilité et dont l’enfant commence la maternelle : l’une comparant les pratiques liées à l’ÉLÉ de 25 pères et de 23 mères; l’autre examinant l’apport des pratiques liées à l’ÉLÉ de 59 mères dans la préparation à l’entrée formelle dans l’écrit de leur enfant. Ainsi, nous discuterons de l’importance des différentes pratiques par-delà la lecture parent-enfant au regard de l’enfant et de son éveil à l’écrit, de même que des spécificités des pratiques maternelles et paternelles dans l’accompagnement de leurs enfants. Les résultats obtenus nous mènent sur la piste de l’importance de l’interaction entre le parent et l’enfant dans ces différentes pratiques liées à l’ÉLÉ, interaction différenciée selon le genre du parent.

  • Communication orale
    Les pratiques collaboratives en soutien aux interventions menées auprès de jeunes en situation de vulnérabilité sociale
    Sylvie Barma (Université Laval), Majorie Leblanc (Université de Sherbrooke), Anne Lessard (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La question de recherche qui guide cette présentation est : quelles sont les pratiques collaboratives mises de l’avant dans le contexte du programme Accès 5 afin de promouvoir la socialisation de jeunes âgés de 12 à 17 ans qui peuvent être considérés comme cheminant dans un contexte de vulnérabilité sociale? Au-delà des résultats liés à cette question, cette présentation vise à mettre de l’avant le cadre théorique et la méthodologie employée pour étudier plus spécifiquement, dans le contexte collaboratif, les interventions mises en place par les différents acteurs dans ce contexte. Par ailleurs, en faisant le portrait des pratiques collaboratives, certains marqueurs de socialisation chez les jeunes sont identifiés en utilisant le cas d’une élève ayant quitté l’école avant d’avoir obtenu son diplôme. Cette étude financée par le FRQSC-AC (2014-2017) a mobilisé la théorie de l’activité pour l’analyse de documents, d’entrevues menées auprès de gestionnaires, d’intervenants et de jeunes, de verbatim de focus group menés auprès de jeunes et enfin le verbatim d’une session de laboratoire du changement pendant lequel les données liées au cheminement d’une élève ont été utilisées pour faire le miroir des interventions visant à favoriser son développement scolaire et social.

  • Communication orale
    Les usages numériques à l’adolescence comme pratiques socialisées et inégalitaires : quelles implications pour les institutions éducatives?
    Jean Gabin Ntebutse (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les usages numériques, développés notamment en des institutions éducatives, font partie intégrante du mode de vie adolescent (Balleys, 2017). Les adolescents ont accès à des outils numériques qui leur permettent différentes « pratiques socialisées » (Plantard, 2011; Plantard et André, 2016). S’ils semblent maitriser ces outils pour des usages informationnels et communicationnels, ils affichent aussi ce qui parait un déficit de compréhension et de conceptualisation des mécanismes informatiques impliqués dans la logique de fonctionnement de ces outils (Fluckiger, 2008). Aussi, leurs usages varient énormément, en fonction notamment de la place qu’occupe l’adolescent dans l’espace social, de son capital culturel d’origine ou de son contexte relationnel qui permettent la maitrise de ces outils numériques (Le Douarin, 2014). Cette communication prend en compte d’une part le fait que la fracture de premier niveau, liée à l’accès à la technologie, tend à se déplacer davantage vers une fracture de deuxième niveau, liée aux compétences d’usage, et, d’autre part la nécessité de mettre en avant une perspective d’équité numérique et de justice sociale. Une analyse de travaux empiriques récents permet de relever des défis d’étudier la socialisation adolescente et le développement de leur agentivité tout en documentant l’adaptation des institutions éducatives au caractère mouvant des usages numériques à l’intérieur et à l’extérieur de leurs murs.


Communications orales

Défis méthodologiques de documenter les cadres, les modalités, les temps et les effets de socialisation

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  • Communication orale
    Défis méthodologiques de documenter les cadres, modalités, temps et effets de socialisation
    Rachel Bélisle (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Introduction à la plénière de discussion -

    Reprenant la proposition de Bernard Lahire, nous discuterons, à la lumière des communications de la journée, de la faisabilité et de la pertinence de documenter dans nos enquêtes : les cadres, les modalités, les temps et les effets (Lahire, 2013, 2015). Pour se préparer à la discussion les personnes présentes sont invitées à lire préalablement l’article La fabrication sociale des individus: cadres, modalités, temps et effets de socialisation, paru en 2015. La discussion permettra notamment de mettre en commun les marqueurs de socialisation ayant une incidence particulière chez les personnes en situation de vulnérabilité sociale et de discuter de la pertinence et de la faisabilité de documenter systématiquement, dans les études des membres du groupe présent, les cadres, les modalités, les temps et les effets incluant les apprentissages par socialisation.


Communications orales

Mot de la fin

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