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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

L’introduction excessive de matières organiques et d’éléments nutritifs (azote, phosphore) dans les eaux de surface perturbe l’équilibre naturel des écosystèmes aquatiques. Ces apports, issus principalement de rejets domestiques, industriels et agricoles, de la contamination des eaux de ruissellement et de retombées atmosphériques, entraînent l’eutrophisation des eaux fluviales, lacustres et marines. Cette pollution, en grande partie associée à des activités anthropiques, peut avoir de nombreuses conséquences indésirables, dont la prolifération d’algues toxiques ou nuisibles, l’appauvrissement de l’eau en oxygène, l’acidification de l’eau, la réduction des rendements de pêche et une dégradation générale de la santé des écosystèmes aquatiques et des services qu’ils procurent. Au cours des cinquante dernières années, des augmentations significatives des apports d’éléments nutritifs, dont ceux de l’azote en particulier, ont été enregistrées dans le monde. Les bassins versants et les eaux du Saint-Laurent ne font pas exception. D’importantes superficies d’eaux faiblement oxygénées (hypoxiques) et acidifiées ont été détectées près du fond dans l’estuaire. La prolifération récente d’algues toxiques, qui a eu des conséquences dévastatrices pour la faune, pourrait également être liée à l’eutrophisation. Dans le lac Saint-Pierre, la modification des communautés de plantes aquatiques et les proliférations de cyanobactéries benthiques liées à l’eutrophisation menacent l’habitat de la perchaude. Le colloque a pour but de dresser l’état des lieux quant aux apports de nutriments et de matières organiques dans les eaux fluviales et marines du fleuve Saint-Laurent (sources et manifestations), d’évaluer la capacité de rétention ou d’épuration du fleuve à l’égard de ces apports ainsi que leur contribution à la dégradation des zones côtières et à l’hypoxie ou à l’acidification des eaux de fond (conséquences). Les actions visant à réduire ces apports ou à en atténuer les impacts sont abordées.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Introduction

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Communications orales

Session 1 : Portrait d’ensemble des multiples enjeux de l’eutrophisation

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  • Communication orale
    Stratégies Saint-Laurent et les comités ZIP contribuent à la réduction de l’eutrophisation du Saint-Laurent
    Louise Corriveau (Comité ZIP du Lac Saint-Pierre), Jean-Éric Turcotte (Stratégies Saint-Laurent), Mylène Vallée (Comité ZIP Les Deux Rives)

    Stratégies Saint-Laurent coordonne le réseau des comités ZIP qui réalise des projets de restauration d’habitats, certains en milieu agricoles. Ces projets contribuent à la réduction de l’eutrophisation du Saint-Laurent.

    Le Comité ZIP Les deux rives restaure des berges sur le lac Saint-Paul connecté au Saint-Laurent. Des espèces vulnérables y ont été inventoriées et notamment la perchaude. Le lac est soumis à plusieurs pressions, dont agricoles. Il montre des signes de dégradation, notamment par la présence de fleurs d’eau de cyanobactéries. Le suivi de la qualité de l'eau de différents tributaires du lac en milieu agricole indique qu'il y a des apports importants en phosphore. La caractérisation des bandes riveraines montre qu'elles étaient très étroites, voire absentes, à plusieurs endroits. Le projet consiste à revégétaliser une portion significative des berges du Lac.

    Le Comité ZIP du Lac Saint-Pierre, est intervenu au cours de la dernière décennie sur de très nombreux tributaires du Lac Saint-Pierre, dont plusieurs en milieu agricole, pour rétablir la connectivité des habitats aquatiques ce qui favorise le rétablissement de la perchaude. Se faisant, il contribue à améliorer les flux hydrologiques naturels ce qui a une influence sur la qualité des eaux du Lac Saint-Pierre. Par exemple, sur la Pointe-à-Caron, d’anciens fossés perdent rapidement leur lien avec le lac Saint-Pierre lors du retrait des eaux. Les poissons y demeurent prisonniers et la qualité de l’eau se dégrade.

  • Communication orale
    Le Collaboratif Grands Lacs - Saint-Laurent: ensemble vers une action concertée face à l’eutrophisation du fleuve Saint-Laurent
    François Guillemette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’écosystème Saint-Laurent revêt d'une grande importance économique et récréative pour les communautés locales, mais fait face à de sérieuses menaces à la qualité de son eau en raison de l'augmentation de l'agriculture, de l'industrialisation et de la densité de la population. En particulier, les apports de nutriments causant blooms toxiques, hypoxie ou changement dans l’écologie des grandes rivières ont drastiquement augmenté au cours de la seconde moitié du 20e siècle mondialement et les eaux du Saint-Laurent n’y échappent pas. Face à cette problématique et afin de protéger l’écosystème des Grands Lacs et du Saint-Laurent, un collaboratif dirigé par les parties prenantes et acteurs du milieu a été mis en place pour développer des recommandations à l’intention de tous les gouvernements. Cet effort collectif avait également pour buts de proposer des approches novatrices et d’augmenter l’investissement dédié à la protection des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Les divers constats et défis actuels identifiés lors des travaux du collaboratif en lien avec la problématique des nutriments au Québec et dans le fleuve, ainsi que les principales recommandations et voies d’action futures formulées par le collectif seront présentés ici.

  • Communication orale
    Impacts de la spécialisation agricole sur les flux et l'efficacité d'utilisation des nutriments dans le bassin du Saint-Laurent au cours du 20e siècle
    Josette Garnier (Sorbonne Université), Gilles Billen (Sorbonne Université), Morgan Botrel (Département de sciences biologiques, Université de Montréal), Jean-Olivier Goyette (Université Laval), Roxane Maranger (Département de sciences biologiques, Université de Montréal)

    Bien que l’azote (N) et le phosphore (P) soient essentiels à la production agricole, l'enrichissement des écosystèmes aquatiques par ces nutriments peut entrainer d’importantes conséquences sur les économies locales. À l'aide de recensements agricoles et de données de la littérature, nous avons reconstitué les flux de N et P dans 76 bassins versants du Saint-Laurent au cours du dernier siècle. Nous avons exploré les trajectoires de spécialisation agricoles et leurs impacts sur les apports en nutriments au territoire et aux principaux tributaires du Saint-Laurent. Nous montrons que l'agriculture épuisait graduellement les sols de leurs nutriments entre 1900 et 1960. Par l'augmentation subséquente des apports externes, les systèmes sont rapidement devenus inefficients, avec aujourd'hui respectivement ~70% et ~90% des apports en N et P perdus vers l'environnement. Nos analyses montrent un effet direct des surplus de fertilisants et des fumiers sur l'augmentation des charges fluviales en nutriments. La production de bétail participerait particulièrement à cette augmentation ainsi qu'à un apport chronique en N aux cours d'eau, probablement dû à l'application de matière organique aux champs et à son relargage plus graduel. Nos résultats suggèrent que la priorité devrait être de réduire le flux absolu de nutriments au sein des systèmes agroalimentaires via une réduction de la demande en nourriture et de la production de viande.

  • Communication orale
    La prévention de l’eutrophisation des plans d’eau en milieu agricole est-elle possible à long terme au Québec?
    Aubert Michaud (Institut de recherche et de développement en agroenvironnement)

    La prévention de l’eutrophisation des plans d’eau en milieu rural interpelle deux principales lignes de défense, soit le contrôle des sources et des voies de transferts des nutriments. L’équilibre à long terme dans le bilan des apports de phosphore (P) à la ferme et l’enrichissement des sols est incontournable. En situation de surplus de P, la séparation de phase des lisiers au bâtiment d’élevage offre l’opportunité de retenir à la source jusqu’à 90% du phosphore. Ces solides peuvent alors remplacer les engrais minéraux phosphatés importés. La réduction des transferts de sédiments et de nutriments vers les eaux de surface passe également par la rotation des cultures et l’implantation de pratiques culturales de conservation. Alors que les superficies en fourrages pérennes sont en constant déclin depuis les trente dernières années au Québec, la culture sur résidus et les cultures de couverture offrent l’opportunité d’améliorer la condition physique des sols, réduire l’érosion au champ et la perte de nutriments vers les plans d’eau. L’introduction des céréales à paille dans le système «maïs-soya » est particulièrement interpellée, afin de concilier la prévention de l’érosion avec l’incorporation de l’engrais de ferme en période de faible risque de ruissellement. Si les enjeux et les solutions sont connus, le principal défi demeure néanmoins à l’échelle humaine, soit dans la concertation des accompagnements technique, financier et réglementaire de la production agricole.

  • Communication orale
    « Cohabitation agriculture-faune en zone littorale du lac Saint-Pierre » de l’UPA (2019-2023) : mobiliser dans la transition vers l’adaptation des pratiques agricoles
    Ghalia Chahine (UPA), Chantal Foulds (Union des producteurs agricoles)

    Le lac Saint-Pierre (LSP) est reconnu internationalement comme une zone humide et de biodiversité d’importance.
    Le projet « Cohabitation agriculture-faune en zone littorale du LSP » de l’UPA (volet 2.2, Prime-Vert 2018-2023, MAPAQ) vise l’amélioration de l’agroécosystème pour l’ensemble des superficies cultivées du littoral du LSP dans quatre régions administratives. L’UPA encourage les producteurs à se mobiliser en faveur d’une transition durable des pratiques agricoles dans le littoral ayant des impacts bénéfiques pour la qualité de l’écosystème du LSP. Par le déploiement des trois volets du projet, les producteurs seront sensibilisés davantage aux enjeux du LSP, mieux outillés et surtout mobilisés pour adapter et adopter des pratiques agricoles favorables à la cohabitation agriculture-faune.
    Pour cela, une transition est nécessaire vers :

    • l’appropriation des enjeux écosystémiques du LSP par les producteurs agricoles propriétaires et locataires de superficies cultivées dans le littoral;
    • l’adaptation et l’adoption de pratiques agricoles durables dans le littoral du LSP favorables à son écosystème;
    • la définition de nouvelles pratiques pouvant enrichir la programmation scientifique du Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du littoral du LSP.

    Le projet« Cohabitation agriculture-faune en zone littorale du LSP » se déploie en parallèle aux travaux du Pôle d’expertise et mise sur les efforts des producteurs agricoles pour être EN ACTION POUR LE LAC-ST-PIERRE.


Dîner

Dîner

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Communications orales

Session 2 : Des eaux douces aux eaux salées : intrants et propagation des nutriments et de la matière organique

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  • Communication orale
    État et tendances de la qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent et de ses principaux tributaires en regard de l’eutrophisation
    Caroline Anderson (Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques), Martine Grenier (Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques)

    Le MELCC suit la qualité de l’eau du fleuve et de ses tributaires depuis plusieurs décennies. Depuis 1995, les concentrations de phosphore et de nitrates sont en diminution pour 46 % et 27 % des sites du fleuve. Seulement 8 % des échantillons dépassent le critère du phosphore (0,03 µg/l) en 2015-2017. En revanche, on note une hausse dans la chlorophylle a et la turbidité à 92 % et 100 % des sites. La turbidité dépasse aussi fréquemment (> 50 % des sites) la valeur-repère de 5,2 UTN.

    Entre 1979 et 2017, les concentrations et les charges en phosphore et en azote ammoniacal ont fortement diminué pour la plupart des tributaires du fleuve. Elles ont augmenté ou stagné pour l’azote total et augmenté pour les nitrates. Les matières en suspension et la chlorophylle a sont restées stables. Les tendances des 15 dernières années sont similaires, connaissant toutefois un ralentissement ou une stabilité. Malgré cela, 27 % des sites ont une mauvaise ou très mauvaise qualité de l’eau en 2015-2017 et montrent de fréquents dépassements pour le phosphore, la turbidité et l’azote total. Malgré les hausses des nitrates, les concentrations dépassent occasionnellement le critère de 3 mg/l dans 32 % des sites.

    Les résultats suggèrent que les mesures visant la réduction des émissions de phosphore ont eu des impacts positifs. Toutefois, la tendance à la hausse dans plusieurs autres paramètres pourrait s'expliquer par des facteurs liés aux changements climatiques ou aux pratiques agricoles.

  • Communication orale
    Variations interannuelles de la rétention de l’azote dans les herbiers aquatiques au Lac Saint-Pierre, fleuve Saint-Laurent
    James B. Heffernan (Nicholas School of the Environment, Duke University), Pascale Biron (Department of Geography, Concordia University), Morgan Botrel (UdeM - Université de Montréal), Christiane Hudon (Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)), Roxane Maranger (Département de sciences biologiques, Université de Montréal)

    Les activités agricoles intensives entraînent des exports excessifs en nutriments, particulièrement en azote, et la dégradation de la qualité des eaux réceptrices. Dans les eaux fluviales du Saint-Laurent, les herbiers aquatiques ont un effet tampon; ils retiennent l’azote et réduisent ainsi l’eutrophisation dans l’estuaire maritime. Dans les herbiers, l’azote est retenu en étant assimilé par les producteurs primaires ou éliminé par la dénitrification, une transformation microbienne importante à l’interface eau-sédiment. La rétention est donc favorisée lorsque la biomasse des plantes est élevée et que le temps de résidence de l’eau prolongé permet la dénitrification. Nous avons étudié les facteurs qui contrôlent l’assimilation du nitrate et la dénitrification dans un vaste herbier du Lac Saint-Pierre (10 km x 4 km) recevant les apports de deux affluents agricoles, les rivières Yamaska et Saint-François. Pendant les saisons de croissance de 2012 à 2016, des budgets de nitrate ont été réalisés en soustrayant les concentrations horaires de nitrate mesurées par une sonde située en aval de l’herbier aux concentrations modélisées dans les tributaires. Nous comparerons l’assimilation et la dénitrification à des variables climatiques qui affectent la croissance des plantes et l’hydrologie. Cette étude permettra de mieux comprendre comment la capacité tampon des herbiers et l’eutrophisation du Saint-Laurent évolueront avec les changements climatiques.

  • Communication orale
    Caractérisation des variations saisonnière et spatiale des éléments nutritifs et de la prise de l’azote dissous dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent
    Michel Gosselin (L'Institut des sciences de la mer, Université du Québec à Rimouski), Michel Starr (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océan Canada), Jean-Éric Tremblay (Québec-Océan, Département de biologie, Université Laval), Vincent Villeneuve (Université Laval)

    Le développement d’une zone hypoxique en eau profonde au niveau de l’estuaire du Saint-Laurent fait déjà l’objet d’études cherchant à mieux comprendre les causes qui y sont associées. Dans ce contexte, l’objectif principal de ce projet était de caractériser la répartition spatiale et saisonnière des éléments nutritifs ainsi que de la prise d’azote dissous (ammonium, nitrate et urée) par le phytoplancton entre la Ville de Québec et Pointe-des-Monts. Les données recueillies sont issues d’expéditions en mer menées au cours des quatre saisons entre l’automne 2017 et l’été 2019. Les résultats indiquent la présence de gradients spatiaux dans les concentrations de nutriments associés à la zone de transition entre la portion d’eau douce et d’eau salée de l’estuaire ainsi que des variations saisonnières largement associées aux apports provenant de la portion fluviale du fleuve. La propagation des concentrations élevées observées en amont influencerait d’ailleurs les concentrations printanières de surface en nitrate dans l’estuaire maritime. Pour toutes les saisons, les taux maximaux de prise d’azote par le phytoplancton ont été mesurés dans le secteur de Québec et de l’estuaire moyen, et l’azote inorganique est préféré à l’urée quelle que soit la position dans l’estuaire. Par l’analyse des ratios azote:phosphore inorganiques dissous, l’étude met également en lumière le passage, dans la région de Québec, d’une limitation en phosphore à une limitation en azote depuis les années 1970.

  • Communication orale
    Suivi de la qualité de l’eau et de la production primaire dans l’estuaire de la Romaine, cinq ans après la mise en eau du complexe la Romaine
    Charles Deblois (Aqua-Consult), Maud Demarty (Aqua-Consult), Alain Tremblay (Hydro-Québec)

    Hydro-Québec est l’un des plus importants producteurs d’électricité en Amérique du Nord et l’un des principaux producteurs d’hydroélectricité au monde. Fin 2014, le projet Romaine a été lancé avec la mise en service de la centrale Romaine-2, suivi par la Romaine-1 (2015) et la Romaine-3 (2017); la centrale Romaine-4 devrait être mise en service en 2022. Ces centrales sont situées sur la rivière Romaine, dont l'estuaire forme un delta dans le chenal de Mingan, qui se jette à son tour dans le fleuve Saint‑Laurent. Les études approfondies de l'impact des aménagements hydroélectriques sur les environnements côtiers sont rares. Afin de mieux décrire les changements environnementaux liés au projet Romaine, Hydro-Québec a effectué un suivi exhaustif de plusieurs paramètres physiques, chimiques et biologiques dans le chenal de Mingan durant les étés 2013, 2015, 2017 et 2019. Ce programme incluait le suivi continu de nombreuses variables grâce à des bouées instrumentées. Plusieurs campagnes d'échantillonnage ont également été menées et plus de 1000 profils verticaux réalisés à différents cycles de marée. Les résultats présentés se concentrent sur la variation de la salinité et de la chlorophylle a avant et après la mise en service des aménagements de la Romaine. Les résultats indiquent qu'il n'y a pas de modification significative des variables étudiées après les mises en eau des réservoirs et démontrent la grande influence des apports d’eau marine du détroit Jacques-Cartier.


Communications orales

Session 3 : Impacts des nutriments et de la matière organique sur l’estuaire du Saint-Laurent

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Discutant·e·s : Tiffany Audet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Michel Gosselin (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Mathilde Jutras (Université McGill), David Lévesque (Institut Maurice-Lamontagne), Jade Paradis-Hautcoeur (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Michel Starr (IML- Institut Maurice Lamontagne, Pêches et Océans Canada)
  • Communication orale
    Évolution récente de l’hypoxie le long du chenal laurentien à partir du contenu biogénique du sédiment
    Tiffany Audet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alfonso Mucci (GEOTOP et Département des sciences de la Terre et des planètes, Université McGill), Marit-Solveig Seidenkrantz (Département des Géosciences, Université Aarhus), Anne de Vernal (GEOTOP et Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, Université du Québec à Montréal)

    La concentration en oxygène dissous dans les eaux profondes de l’Estuaire et du Golfe du Saint-Laurent a diminué considérablement au cours du dernier siècle, menant à l’hypoxie à la tête de l’estuaire maritime du Saint-Laurent. L’hypoxie résulterait de plusieurs facteurs, naturels ou anthropiques, incluant une modification de la circulation océanique dans le nord-ouest de l’Atlantique Nord, le réchauffement des eaux profondes et l’eutrophisation. Ses changements récents sont non-linéaires et pourraient correspondre à une variabilité quasi-cyclique. Ainsi, il s’avère pertinent de reconstituer les variations de l’oxygénation des eaux profondes sur de longues périodes de temps excédant les courtes séries instrumentales. Dans ce contexte, l’étude a pour but de développer un indice de sévérité de l’hypoxie à partir de traceurs micropaléontologiques, les foraminifères benthiques en particulier. Cette étude porte sur quatre carottes de sédiments récoltées dans le chenal laurentien et couvrant la période récente se caractérisant par une augmentation de l’hypoxie. Les résultats préliminaires illustrent une baisse de la diversité taxonomique avec la sévérité de l’hypoxie. Ils révèlent la dominance de taxons tolérant de faibles conditions d’oxygénation, Brizalina subaenariensis et Eubuliminella exilis, au cours de la dernière décennie dans les sédiments du chenal laurentien, affecté par l’hypoxie.

  • Communication orale
    Contribution des apports fluviaux dans la déposition de la matière organique dans les eaux hypoxiques et acidifiées de l’estuaire maritime du Saint-Laurent
    Michel Gosselin (Institut des sciences de la mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski), Liliane St-Amand (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada), Michel Starr (IML- Institut Maurice Lamontagne, Pêches et Océans Canada)

    L’accroissement des apports fluviaux en nutriments et en matière organique issus principalement des rejets d’effluents domestiques, industriels et agricoles ou des eaux de ruissellement constitue une menace pour la santé des eaux côtières tant au niveau mondial que dans l’estuaire du Saint-Laurent (SL). Ces apports accrus peuvent avoir de nombreuses conséquences indésirables, notamment en amplifiant le développement de zones hypoxiques dans les eaux de fond et l'acidification des océans ainsi qu’en réduisant les services écosystémiques rendus. L’un des objectifs majeurs de SECO.Net (St. Lawrence Ecosystem Health Research and Observation NETwork) est de déterminer à quel point les apports fluviaux en nutriments et de matière organique détériorent la santé de l’estuaire du SL. Pour répondre à cet enjeu, 2 pièges à sédiments (aire de collecte: 0.5m2) ont été installées dans l’estuaire maritime du SL dans les eaux de fond hypoxiques et acidifiées pour quantifier les flux saisonniers de matière organique particulaire sur une période d’un an. Les résultats démontrent que la déposition maximale de matière organique particulaire dans les eaux de fond survient au cours de l’hiver et lors de la crue printanière – c’est-à-dire bien avant le développement estival de la floraison phytoplanctonique dans l’estuaire maritime. Nos résultats supportent l’hypothèse que les apports fluviaux en matière organique contribuent à l`hypoxie et l’acidification des eaux profondes de l’estuaire du SL.

  • Communication orale
    Implications de la matière organique dans l’eutrophisation de l’estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent
    Michel Lebeuf (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada), David Lévesque (Institut Maurice-Lamontagne), Michel Starr (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada)

    Les apports de matière organique, de concert avec ceux d’azote et de phosphore, du bassin versant peuvent avoir des implications importantes sur le processus d’eutrophisation. Nous avons étudié la dynamique de la matière organique (MO) particulaire et dissoute dans l’estuaire maritime du fleuve Saint-Laurent (EMSL). Nous avons 1) évalué les apports de MO allochtone provenant des rivières du bassin versant, 2) quantifié la matière organique retrouvée dans l’EMSL et 3) analysé les variations temporelles de la MO à une station au centre de l’EMSL. Nous avons ensuite exploré les transformations de cette MO en analysant certaines de ses caractéristiques ainsi que sa labilité. Nous observons une variation saisonnière, du simple au double dans les apports de MO des rivières de même que dans la couche de surface de l’EMSL. Les variations dans la couche intermédiaire froide et la couche profonde sont plus modérées et semblent plus attribuables à une dégradation/transformation de la fraction particulaire de la MO que de la fraction dissoute. Ces résultats mettent en évidence l’effet complémentaire des apports allochtones de la MO qui conjointement à la MO générée par les apports de nutriments dans l’EMSL contribuent à son processus d’eutrophisation.

  • Communication orale
    Influence des apports fluviaux en nutriments azotés sur la croissance du phytoplancton dans l’estuaire maritime du Saint-Laurent
    Gabrièle Deslongchamps (Québec-Océan, Département de biologie, Université Laval), Michel Gosselin (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Jade Paradis-Hautcoeur (Institut des sciences de la mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski), Michael Scarratt (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada), Michel Starr (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada), Jean-Éric Tremblay (Québec-Océan, Département de biologie, Université Laval), Vincent Villeneuve (Québec-Océan, Département de biologie, Université Laval)

    Dans le Saint-Laurent, les apports de carbone, d’azote et de phosphore des eaux douces pourraient contribuer à l'hypoxie des eaux profondes et à l’acidification de l’estuaire maritime, soit directement par minéralisation du carbone ou indirectement, par stimulation de la productivité estuarienne par l’augmentation de l'apport en azote. Afin de tester la deuxième hypothèse, une expérience en mésocosme d’une durée de 16 jours a été réalisée à l’été 2018. Les résultats indiquent que l’addition de nutriments provenant de l’estuaire fluvial à celle des remontées d’eaux de la couche intermédiaire froide à la tête du chenal Laurentien accroît d’environ 42% le taux de croissance net du phytoplancton marin lorsque le nitrate est la principale forme d’azote dissous provenant du fleuve. Lorsque l’urée représente le tiers de l’apport fluvial total en azote dissous (nitrate plus urée), l’accroissement du taux de croissance net est de 26%. Lorsque l’apport en nitrate de l’estuaire fluvial est diminué de moitié, le taux de croissance net du phytoplancton ne s’accroît que de 12%. Au cours de cette expérience, la communauté phytoplanctonique a été dominée numériquement par les diatomées centrales Skeletonema costatum et Chaetoceros debilis. Ces résultats indiquent que les apports en azote dissous provenant de l’estuaire fluvial favorisent le développement des diatomées et pourraient contribuer, en partie, à l’hypoxie des eaux profondes et à l’acidification de l’estuaire maritime.

  • Communication orale
    Effets des apports fluviaux en nutriments azotés sur les flux verticaux des particules microbiennes dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent
    Michel Gosselin (Institut des sciences de la mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski), Jade Paradis-Hautcoeur (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Michel Starr (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada)

    L'apport croissant de nutriments issus de l'agriculture et des centres urbains entraîne l'eutrophisation des eaux côtières. De ce phénomène surviennent des changements dans l'écosystème. L'eutrophisation favorise les efflorescences phytoplanctoniques. La matière organique créée sédimente et est décomposée sous la zone euphotique. La décomposition provoque la déplétion de l'oxygène dissous, un gaz essentiel à la survie des espèces benthiques. Le but du projet est de déterminer expérimentalement les effets de variations dans les concentrations d'apports fluviaux azotés sur la biomasse et les taux de chute des particules microbiennes dans l'estuaire du Saint-Laurent. Une expérience en mésocosme a été réalisée afin de tester divers scénario d'augmentation et de réduction de ces apports azotés. Ce projet s'inscrit dans le cadre de l'étude « Réseau de recherche sur la santé et l'observation de l'écosystème du Saint-Laurent » (en anglais, St. Lawrence ECOsystem Health Research and Observation NETwork - SECO.Net) qui a pour objectif principal l'étude de l'eutrophisation dans l'estuaire du Saint-Laurent. Il s'agit d'une collaboration entre l'Université Laval, l'Institut des sciences de la mer de Rimouski, l'Université McGill et l'Institut Maurice-Lamontagne.

  • Communication orale
    Évaluation de l'eutrophisation dans l'estuaire maritime du Saint-Laurent: un modèle-à-boîtes des flux de nutriments et une reconstruction des masses d'eaux parentales
    Frederic Cyr (Northwest Atlantic Fisheries Centre, Fisheries and Oceans Canada), Denis Gilbert (Institut Maurice-Lamontagne, Pêches et Océans Canada), Yves Gratton (Centre Eau Terre Environnement, Institut national de la recherche scientifique), Mathilde Jutras (Université McGill), Sergei Katsev (Large Lakes Observatory & Department of Physics, University of Minnesota Duluth), Alfonso Mucci (GETOP and Department of Earth and Planetary Sciences, McGill University), Carolina O Dufour (Department of Atmospheric and Oceanic Sciences, McGill University), Bjorn Sundby (Department of Earth and Planetary Sciences, McGill University)

    Depuis plus d’un siècle, les eaux profondes de l'estuaire maritime du Saint-Laurent ont subi une baisse marquée en oxygène dissous. Cette baisse est due à l'eutrophisation du milieu ainsi qu'à des changements de circulation dans l'Atlantique Nord. L'effet combiné de ces deux forçages anthropiques est toutefois mal compris.

    Afin de prédire l'impact des perturbations futures sur la distribution des nutriments et le budget d'oxygène dissous, nous présentons un modèle-à-boîtes des flux de nutriments dans l'estuaire maritime. Ce modèle simplifie la réalité, mais offre une compréhension générale du cycle des nutriments.

    Les résultats révèlent que le mélange turbulent et la remontée (upwelling) des eaux profondes à la tête de l'estuaire maritime sont responsables de la majorité des apports en nutriments aux eaux de surface en été, limitant la capacité d'eutrophisation des apports fluviaux. Nous présenterons les solutions à l’état stationnaire sous une variété de perturbations naturelles et anthropogéniques potentielles. Ces simulations pourraient servir à l'élaboration de réglementations de contrôle de l'eutrophisation.

    De plus, une reconstruction de l'origine et des modifications des masses d'eau, basée sur des données, nous offre un estimé des taux actuels et passés de la consommation de nutriments et d'oxygène dans les eaux profondes. Ce taux a augmenté de 35 ± 20 μmol/kg de 1970 à 2000, pour se stabiliser depuis à 135 ± 20 μmol/kg (consommation totale de Cabot à Tadoussac).


Panel / Atelier

Plénière et conclusion

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