L’introduction excessive de matières organiques et d’éléments nutritifs (azote, phosphore) dans les eaux de surface perturbe l’équilibre naturel des écosystèmes aquatiques. Ces apports, issus principalement de rejets domestiques, industriels et agricoles, de la contamination des eaux de ruissellement et de retombées atmosphériques, entraînent l’eutrophisation des eaux fluviales, lacustres et marines. Cette pollution, en grande partie associée à des activités anthropiques, peut avoir de nombreuses conséquences indésirables, dont la prolifération d’algues toxiques ou nuisibles, l’appauvrissement de l’eau en oxygène, l’acidification de l’eau, la réduction des rendements de pêche et une dégradation générale de la santé des écosystèmes aquatiques et des services qu’ils procurent. Au cours des cinquante dernières années, des augmentations significatives des apports d’éléments nutritifs, dont ceux de l’azote en particulier, ont été enregistrées dans le monde. Les bassins versants et les eaux du Saint-Laurent ne font pas exception. D’importantes superficies d’eaux faiblement oxygénées (hypoxiques) et acidifiées ont été détectées près du fond dans l’estuaire. La prolifération récente d’algues toxiques, qui a eu des conséquences dévastatrices pour la faune, pourrait également être liée à l’eutrophisation. Dans le lac Saint-Pierre, la modification des communautés de plantes aquatiques et les proliférations de cyanobactéries benthiques liées à l’eutrophisation menacent l’habitat de la perchaude. Le colloque a pour but de dresser l’état des lieux quant aux apports de nutriments et de matières organiques dans les eaux fluviales et marines du fleuve Saint-Laurent (sources et manifestations), d’évaluer la capacité de rétention ou d’épuration du fleuve à l’égard de ces apports ainsi que leur contribution à la dégradation des zones côtières et à l’hypoxie ou à l’acidification des eaux de fond (conséquences). Les actions visant à réduire ces apports ou à en atténuer les impacts sont abordées.
Le mardi 4 mai 2021