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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

La communication non verbale fait l’objet de milliers de publications scientifiques. La reconnaissance des expressions faciales, la sensibilité interpersonnelle ainsi que l’influence de la maladie mentale, de l’âge et de la culture sur la communication non verbale ne sont que quelques-uns des enjeux étudiés par une communauté internationale de chercheur.e.s provenant de différents pays (p. ex., États-Unis, Angleterre, Canada, Pays-Bas, Australie) et domaines de recherche. La psychologie, la psychiatrie, la communication, la biologie, la criminologie, l’éthologie, l’informatique et le génie, entre autres, s’intéressent à la communication non verbale (Plusquellec et Denault, 2018). Pour le milieu professionnel œuvrant en ressources humaines, en santé, en justice et en éducation, entre autres, les connaissances sur la communication non verbale ayant fait l’objet d’évaluations par les pairs représentent une incroyable source de connaissances afin de développer de meilleures pratiques. Malheureusement, leur impact dans la francophonie soulève des questions. En effet, par rapport à l’information scientifique, la diffusion de notions n’ayant fait l’objet d’aucune évaluation par les pairs explose. Des articles dans la presse écrite, des séries télévisées telles que Lie to Me et des vidéos sur YouTube vues par des millions de personnes, par exemple, proposent des notions douteuses pour « décoder » le comportement humain. Les conséquences d’une telle situation ne sont pas à négliger. En effet, non seulement les notions douteuses peuvent nuire à la prise de décisions éclairées, mais pendant ce temps les connaissances scientifiques qui pourraient aider les professionnels et le grand public sont négligées. Devant un tel constat, la valorisation des connaissances scientifiques sur la communication non verbale dans la francophonie paraît essentielle.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Communication non verbale et santé

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Étude de l’effet du chien d’assistance sur le traitement des expressions faciales chez l’enfant atteint de trouble du spectre de l’autisme
    Noël Champagne (Fondation Mira, QC Canada), Nicolas Dollion (Université Rennes1), Marine Grandgeorge (Laboratoire éthos, Université Rennes1, France), Pierrich Plusquellec (Ecole de Psychoéducation, Université de Montréal, QC Canada), Anthony Hosein Poitras Loewen (Centre de Recherche en Neurosciences Cognitives, Université du Québec à Montréal, QC Canada), Dave Saint-Amour (Centre de Recherche en Neurosciences Cognitives, Université du Québec à Montréal, QC Canada), Nicolas St-Pierre (Fondation Mira, QC Canada), Éric St-Pierre (Fondation Mira, QC Canada), Marcel Trudel (Département de Psychoéducation, Université de Sherbrooke, QC Canada)

    Le Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) se caractérise par la présence de difficultés de communication et d’interaction sociale ainsi que de comportements, activités et intérêts répétitifs et restreints. Dans le cadre de la prise charge du TSA, de plus en plus de pratiques ont recours à l’animal. Par exemple, de nombreuses études rapportent la présence de bienfaits de celui-ci sur les habiletés psychosociales de l’enfant TSA. Il est notamment observé que la présence d’un chien au domicile est associée à une diminution des comportements problématiques et de la rigidité comportementale, ainsi qu’à une amélioration du développement socio-émotionnel de l’enfant. La capacité de traitement et de reconnaissance des expressions faciales, une pierre angulaire de nos habiletés d’interaction sociale, est déficitaire chez l’enfant TSA et il est avancé qu’elle pourrait en partie découler d’une altération dans les stratégies d’extraction de l’information des visages. Au travers d’une étude originale menée en collaboration avec la Fondation Mira, deux groupes d’enfants (20 bénéficiaires d’un chien d’assistance vs 20 contrôles) ont été placés en tâche informatisée de reconnaissance d’expressions faciales, tandis que leurs stratégies d’exploration visuelle étaient collectées en eye-tracking ; le tout afin d’investiguer si l’impact du chien d’assistance sur le développement socio-émotionnel de l’enfant TSA s’étend à ses capacités de traitement et de reconnaissance des expressions faciales.

  • Communication orale
    Comportements non verbaux perçus comme empathiques chez des personnages virtuels
    Philip Jackson (École de psychologie, Université Laval), Audrey Marcoux (Université Laval)

    L’empathie s’exprime par divers comportements non verbaux (CNV) tels une posture inclinée vers l’avant, une expression faciale congruente à celle d’autrui et un regard direct. Toutefois, leur interaction et leur influence sur l’empathie perçue sont peu étudiées. Les personnages virtuels (PV) s’avèrent utiles, car chaque CNV peut être modulé afin d’imiter les interactions sociales. Ce projet vise à étudier l’effet de trois CNV sur l’empathie perçue à l’aide de PV. Par une étude en ligne, 123 adultes (45 hommes) ont observé des vidéos de quatre PV (2 hommes) selon 12 conditions : regard (direct ou dévié) x expression faciale (congruente à un sujet en douleur ou neutre) x inclinaison de la posture (avant, arrière ou neutre). Puis, ils ont évalué l’empathie perçue sur une échelle visuelle analogue. Une ANOVA à mesures répétées indique une interaction significative entre les trois CNV (p < 0,01; η2p = 0,09). L’empathie perçue est plus élevée lors d’une expression congruente (p < 0,01; η2p = 0,18) indépendamment du regard, de la posture et du genre. Lors d’une expression neutre, l’empathie perçue est plus élevée si le PV est féminin (p < 0,01; η2p= 0,14) ou s’il affiche un regard direct et une posture inclinée vers l’avant ou l’arrière (p <0,01). Bien que l’empathie perçue soit accentuée par un regard direct et une posture inclinée (avant ou arrière) lors d’une expression neutre, une expression congruente semble nécessaire à l’empathie perçue, surtout pour les PV masculins.

  • Communication orale
    Annotation automatique des mouvements de la tête chez les personnes âgées susceptible d’être des victimes potentielles de la maladie d'Alzheimer
    Helmi Garraoui (ÉTS - École de technologie supérieure), Sylvie Ratté (École de technologie supérieure)

    Plusieurs travaux de recherche ont révélé que les changements sensoriels et moteurs peuvent précéder plusieurs années les symptômes cognitifs de la maladie d'Alzheimer (MA). Par conséquent, l'étude de la communication gestuelle chez les personnes âgées susceptible d’être des victimes potentielles à la MA peut contribuer à une meilleure compréhension de leurs besoins quotidiens. L'approche proposée vise à analyser des données longitudinales qui concernent les mouvements des mains, grâce à un réseau neuronal récurrent. Nous proposons une approche interdisciplinaire pour l'annotation automatique des phases des mains (rest position, preparation, hold, retraction), définie dans de nombreux travaux de recherche existants. Le processus proposé permet de réduire le coût des annotations manuelles et l'établissement d'un dialogue de va-et-vient entre les communautés informatiques et les chercheurs en MA. Le principal impact de ce travail est de contribuer à la mise en place de techniques de reconnaissance gestuelle plus fortes et adaptées à la population vieillissante. Pour effectuer la classification ainsi qu’entrainer et tester notre modèle, nous nous appuyons sur un corpus appelé CorpAGEst, c’est-à-dire un ensemble de conversations spontanées des personnes âgées. Les résultats expérimentaux sont prometteurs, en ce que l'approche proposée a réussi à classer les phases gestuelles avec 87,5% de précision et de rappel.

  • Communication orale
    Développement d’un outil standardisé mesurant la contagion émotionnelle chez des étudiants universitaires québécois en psychoéducation
    Pierrich Plusquellec (École de psychoéducation, Université de Montréal), Kaylee Smart (UdeM - Université de Montréal)

    La contagion émotionnelle (CE) se définit comme la tendance à imiter automatiquement les expressions non verbales avec celles des autres pour ainsi converger émotionnellement. Cette convergence peut être bénéfique si celui qui la reçoit sait comment la gérer en réalisant qu’il s’agit de l’émotion de l’autre, et non de la sienne. Toutefois, lorsqu’un intervenant perd le contrôle des effets de la CE, il en résulte une détresse empathique. En travaillant auprès d’une clientèle en détresse, les intervenants représentent alors, eux aussi, un groupe à risque de vivre ces états émotionnels. Ainsi, connaitre sa vulnérabilité à la CE serait un atout essentiel pour le travail et la santé psychologique des intervenants. La CE se mesure à partir d’un questionnaire auto-rapporté : le Emotional Contagion Scale. Cet outil présuppose que les personnes qui le remplissent connaissent bien leur réactivité émotionnelle. Cependant, ce n’est pas toujours le cas, puisque des travaux ont montré que les personnes peu conscientes de leurs émotions étaient plus à risque de difficultés à réguler leurs émotions. Ainsi, il nous apparait essentiel de développer un outil complémentaire et objectif afin de contourner les biais liés aux questionnaires auto-rapportés. Nous proposons donc de recourir à l’analyse automatique des expressions faciales en soumettant les participants à un ensemble de stimuli vidéo suscitant diverses réactions émotionnelles et de mesurer automatiquement leurs réactions faciales.

  • Communication orale
    L’invisibilité de la douleur : un défi pour une prise en charge optimale des personnes atteintes de douleur chronique?
    Émilie Paul-Savoie (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La douleur chronique s’accompagne de conséquences délétères importantes et affecte près de 20 % des canadiens. Malgré notre arsenal thérapeutique, les personnes qui sont atteintes de douleur chronique doivent souvent apprendre à vivre avec une douleur intense. Bien que cette douleur soit réelle, plusieurs ne présentent aucun signe physique et demeurent même stoïques face à leur douleur. Les professionnels de la santé sont d’ailleurs souvent déconcertés par l’absence de corrélation entre l’intensité de la douleur physiquement exprimée et la condition médicale qu’ils rapportent. Leurs repères peuvent ainsi être ébranlés. De plus, alors que l’utilisation d’une approche centrée sur la personne et empathique est reconnue pour être associée à une prise en charge optimale de la douleur, on constate une grande variabilité dans son utilisation. Cette présentation explorera l’influence de la présence de signes apparents associés à de la douleur sur le type de prise en charge que le professionnel utilisera auprès de personnes atteintes de douleur chronique. Il sera possible de constater que l’empathie démontré par les professionnels de la santé et le type d’approche préconisé varient selon les caractéristiques de ces personnes. Ceci soutient l’importance de sensibiliser les professionnels de la santé de l’impact de l’invisibilité de la douleur sur leur attitude et prise en charge offerte aux différentes personnes rencontrées dans leur pratique clinique.


Communications orales

Communication non verbale et intersectorialité

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    « Je fais beaucoup de gestes parce que je suis francophone. » La fréquence des gestes chez les francophones, les anglophones et les bilingues
    Elena Nicoladis (University of Alberta)

    Les locateurs des langues romanes sont connus pour parler en faisant beaucoup de gestes manuels. Cependant, il existe peu de recherches sur les différences interculturelles dans la fréquence des gestes. Cavicchio et Kita (2013) ont trouvé que les italiens ont produit plus de gestes en racontant une histoire que les anglophones britanniques. En revanche, Nicoladis, Pika, et Marentette (2009) ont trouvé qu’il n’y avait aucune différence dans la fréquence des gestes chez les francophones et les anglophones d’âge préscolaire. Dans l’étude actuelle, nous avons testé si les adultes francophones produisent plus de gestes que les adultes anglophones. Nous avons également testé si les bilingues français-anglais produisent plus de gestes en parlant français qu’en parlant anglais. Les participants ont regardé un dessin animé et ont raconté l’histoire de ce qu’ils ont vu. Les bilingues l’ont fait deux fois : une fois en français et une fois en anglais. Nous avons enregistré leurs contes afin de coder leurs gestes. La fréquence des gestes était équivalente chez les francophones et les anglophones. De même, chez les bilingues, la fréquence des gestes était équivalente en français et en anglais. Pourtant, la fréquence des gestes des bilingues était significativement plus élevée chez les unilingues, et en français et en anglais. Une raison qu’on présume que les francophones sont plus « gestuels » que les anglophones est qu’il y a plus de bilingues chez les francophones.

  • Communication orale
    Musique en mouvement: perception et incarnation par le geste
    Nicole Harbonnier (Université du Québec à Montréal), Justine Pelletier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La relation entre musique et mouvement en tant qu’aspect fondamental de la perception et de l’expression musicale est au cœur d’un nombre grandissant de travaux issus de domaines tels que la musicologie, la psychologie, la philosophie et les sciences informatiques. La perception de mouvement en musique permet à l'interprète de déterminer les inflexions expressives à privilégier, et les gestes utilisés favorisent l’incarnation de cette perception de mouvement tout en facilitant la production des inflexions sonores désirées. Le geste représente donc une partie centrale du travail créateur du pianiste puisqu’il permet d’encoder et de mettre en acte (to enact) le contenu expressif de la musique. La présentation portera sur l’analyse des liens, dans le cadre de divers extraits musicaux, entre les paramètres musicaux (hauteurs de notes, nuances, tempo), les gestes d’un pianiste (interprète) et ceux de danseurs professionnels (auditeurs) à qui il a été demandé de représenter gestuellement ce qu’ils entendent. Ainsi, en se basant sur le paradigme de la cognition musicale incarnée (embodied music cognition) selon lequel les mouvements de l’auditeur et/ou de l’interprète en interaction avec la musique peuvent être interprétés comme le miroir de leur perception, nous analyserons la perception de l’expression musicale sans avoir recours à des représentations symboliques telles que le langage ou la partition.

  • Communication orale
    Les émojis : des objets de communication triviaux pour repenser les partages disciplinaires. Démarche réflexive sur une pratique pédagogique en filière professionnelle
    Romain Lacord (Université de Lille), Justine Le Floc’h (Université du Québec à Montréal)

    Notre communication vise à présenter et questionner un dispositif pédagogique que nous avons conçu à destination des étudiants d’une filière universitaire technologique en France, dans le cadre des enseignements des « Techniques d’expression » et de la « Psychologie sociale de la communication », qui intègrent la communication verbale et non-verbale. Ce dispositif invitait les étudiants à mener une enquête sur les réseaux sociaux (Facebook) afin d’identifier une grammaire des émojis, avec pour hypothèse de départ que ces éléments de langage faisaient l’objet d’une standardisation. Très vite cependant, les résultats ont mis en évidence la nécessité de tenir compte de la multiplicité des usages et des spécificités de la communication outillée. Nous proposons d’abord d’interroger les circonstances qui ont rendu possible la transformation en contenu pédagogique de ces objets qualifiables à plus d‘un titre de ”triviaux”, d’une part en tant qu’ils sont considérés comme des facilités iconiques en-deçà de l’acquisition normative du “bien écrire”, et d’autre part en tant que la circulation dont ils bénéficient produit leur naturalisation. Puis nous questionnons les effets d’institutionnalisation cognitive et sociale que ce dispositif contribue à produire. Finalement, la réflexion sur les émojis conduit à une réflexion sur la position d’enseignant au sein des formations professionnelles et sur la manière dont on enseigne la communication à des jeunes qui se professionnalisent.

  • Communication orale
    Chuchoter à l’oreille des tableaux équestres, pour entendre ses chevaux
    Valérie Bienvenue (UdeM - Université de Montréal)

    « L’ubiquité des images dans les sociétés occidentales se joue sous le régime tentaculaire de la communication » (Lamoureux 2007). De cette multitude, le rôle de l’historienne de l’art est de s’appliquer au décryptage de l’œuvre d’art. Dans le contexte spécifique de l’art de type animalier, comment entendre, et « faire parler », l’animal-sujet? Comment arriver à le convoquer pour le faire exister? Abondamment représentés au cours de l’histoire, les animaux ont été rendus muets. En effet, peu d’historiens ont su tendre l’oreille et ajuster le regard pour faire valoir leur singularité. Cette communication privilégie une espèce en particulier, le cheval. C’est par un enchevêtrement, mariant connaissances en art et expertises équines, qu’une voix sera accordée à certains chevaux issus du milieu de l’art. Dans le monde équestre, le chuchoteur ne parle pas nécessairement au cheval avec qui il est en relation. Cependant, tous ses sens sont en éveil pour que sa capacité d’écoute soit à son paroxysme. Ainsi, devant le cheval du tableau, lorsque la chuchoteuse est aussi historienne de l’art, elle combine deux champs d’expertise où observation et écoute sont garants de meilleures compréhensions interespèces. Admettant d’emblée une part de subjectivité indissociable d’un regard porté sur « l’autre », qui plus est, sur l’animal dont le langage diffère du mien, une mise à jour sera proposée, de « récits trop vites fermés […] des animaux qui n’ont pas eu droit au chapitre » (Despret 2021).


Dîner

Dîner

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Communications orales

Communication non verbale, éducation et psychologie

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  • Communication orale
    Les enjeux du port du masque sanitaire pour la communication socioaffective non verbale quotidienne
    Anna Tcherkassof (Université Grenoble Alpes)

    En septembre 2020, le port du masque est devenu obligatoire en France pour le personnel des lieux d’accueil collectif des tout-petits. Les témoignages de près de 600 professionnels de la petite enfance ont été recueillis lors d’une enquête portant sur les réactions qu’ils observaient chez les jeunes enfants lors du port du masque et de son retrait. Bien que certains professionnels relèvent la capacité d’adaptation des enfants, la grande majorité d’entre eux soulignent des relations intersubjectives altérées. Parmi les répercussions développementales délétères, les incidences attendues sur les compétences sociocommunicatives du jeune enfant leur apparaissent critiques. Ces témoignages seront discutés à la lumière des récentes recherches concernant les inférences socioaffectives émises par observateurs à partir d’informations faciales incomplètes affichées par des personnes dont le visage est en partie caché (e.g., Ruba & Pollak, 2020; Langbehn et al., 2020). L’accent sera mis en particulier sur l’occultation du sourire. Il s'agit en effet d'un signal qui, dans nos cultures occidentales, est crucial au sein des interactions sociales. L’objectif est de cerner les enjeux du port du masque pour la communication socioaffective non verbale ordinaire.

  • Communication orale
    Évaluation des interactions conjugales sur base de la communication non verbale et de la construction du dialogue conjoint.
    Jennifer Denis (Université de Mons), Stephan Hendrick (Service de psychologie clinique systémique et psychodynamique, Université de Mons, Belgique), Sandie Meillerais (Service de psychologie clinique systémique et psychodynamique, Université de Mons, Belgique), Mathilde Meriaux (Service de psychologie clinique systémique et psychodynamique, Université de Mons, Belgique), Alexandre Stolnicu (Service de psychologie clinique systémique et psychodynamique, Université de Mons, Belgique)

    Cette recherche a pour objectif de proposer un modèle d’évaluation formelle des interactions conjugales, fondées, non sur le contenu des échanges verbaux mais sur la forme qu’ils prennent. La communication non-verbale présente l’avantage de rendre visible l’état interne des personnes. En effet, il est difficile pour tout individu de dissimuler ou réprimer ses comportements non-verbaux, ceux-ci souvent décrits comme spontanés, a contrario des activités verbales dites plus réfléchies. La compréhension des interactions conjugales offre donc la possibilité aux professionnels de l’aide - cliniciens, thérapeutes, assistants sociaux, infirmiers, etc.- de prendre conscience de l’état relationnel d’un couple conjugal ou parental qui se présente à eux. Il est essentiel de procurer à ces aidants professionnels des balises, non pas pour prétexter « décoder » en quelques secondes le comportement humain, mais bien pour leur permettre d’élaborer un avis fiable, objectivable et explicite sur les dynamiques relationnelles afin de les éclairer dans leurs prises de décisions. L’étude propose un modèle d’évaluation formelle des interactions conjugales fondé à partir du modèle d’Akister (1993) et s’élaborant en 4 axes d’observation ; les tensions (T), les attitudes (A), les échanges de regards (R), et le degré de coopération des deux conjoints lors de l’élaboration du discours conjoint (D). Ces 4 axes seront explorés et spécifiés sous formes d’exemples illustrateurs et de vignettes cliniques.

  • Communication orale
    Influences de l’aménagement physique de la classe sur la qualité des interactions enseignant-élèves: l’observation à l’aide du Classroom Assessment Scoring System
    Jonathan Bluteau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Une des meilleures façons de mesurer la qualité de l'enseignement est d’observer les interactions en classe. Une panoplie d’études en éducation a documenté l’incidence positive de la qualité des interactions en classe sur différents indicateurs comportementaux et scolaires (Hamre et Pianta, 2006; Hamre, Pianta, Mashburn et Downer, 2007; Pianta, La Paro et al., 2008). Les interactions enseignant-élèves sont universelles en ce qui concerne la réponse aux besoins développementaux et sont les meilleurs prédicteurs de la réussite éducative des élèves. Cette étude vise à examiner le rôle de l’aménagement physique de la classe dans la qualité des interactions en classe, ainsi que dans la santé mentale scolaire des élèves. Deux types d’aménagement de classe contrastés (flexibles et fixes) sont comparés afin d’évaluer leurs influences sur la qualité des interactions en classe à l’aide du Classroom Assessment Scoring System (CLASS). CLASS est un outil qualifié probant avec plus de 200 études qui soutiennent que les élèves avec des scores CLASS élevés ont une meilleure adaptation scolaire et sociale. CLASS mesure les interactions à partir d’items comportementaux dans trois domaines de l’enseignement : le soutien émotionnel, l’organisation en classe et le soutien pédagogique. Les résultats préliminaires de l’étude seront présentés, ainsi que des extraits vidéos qui montrent certains comportements et leurs influences sur le fonctionnement des élèves.

  • Communication orale
    Contributions des dimensions non verbale et verbale de la mentalisation parentale sur les caractéristiques psychologiques maternelles
    Karine Gagné (UdeS - Université de Sherbrooke), Jean-Pascal Lemelin (Département de psychoéducation, Université de Sherbrooke), George Tarabulsy (École de psychologie, Université Laval)

    L’étude de la mentalisation parentale non verbale (MPNV) est un domaine en émergence, les chercheurs s’étant davantage intéressés à l’aspect verbal de la MP. La MPNV réfère à la capacité du parent à interpréter les émotions et les pensées de son enfant et à ajuster son comportement non verbal en cohérence à celui de l’enfant. L’état des connaissances semble indiquer un apport complémentaire et distinct des dimensions non verbale et verbale de la MP sur la sécurité affective de l’enfant. À ce jour, aucune étude n’a examiné les contributions relatives de ces deux dimensions sur les caractéristiques psychologiques maternelles. Cette étude, s’inscrivant dans une recherche longitudinale plus vaste, vise donc à examiner l’apport de la MPNV et la MP verbale sur la dépression, l’anxiété et l’hostilité de mères à risque sur le plan psychosocial (97 dyades mères-enfants). Les caractéristiques psychologiques sont évaluées via un questionnaire auto-révélé lorsque l’enfant est âgé de 8 et 12 mois. La MP (non verbale et verbale) est mesurée par observation lors d’une interaction mère-enfant en contexte de jeu libre à 8 mois. Les résultats indiquent que les mères ayant une MPNV plus élevée ont moins de chance d’appartenir au groupe présentant des symptômes anxieux. Seule la MPNV est associée à l’anxiété. La dépression et l’hostilité n’étant pas liées significativement à la MPNV et MPV. Les résultats soulignent l’importance de considérer la dimension non verbale lorsque la MP est étudiée.

  • Communication orale
    Apprendre de soi-même l'expressivité non verbale
    Laetitia A. Renier (Université de Lausanne, Suisse), Emmanuelle P. Kleinlogel (Université de Lausanne, Suisse), Marianne Schmid Mast (Université Lausanne)

    L'observation d'un modèle de rôle afin que le comportement de ce dernier puisse être imité est un élément important du processus d'acquisition des compétences interpersonnelles. La recherche montre que plus le modèle de rôle ressemble à l'apprenant-e, plus l'apprentissage est efficace. Nous poussons cela à l'extrême en testant si les gens apprennent à être plus expressifs sur le plan non verbal (e.g., utiliser plus de gestes), dans une situation de prise de parole en public, après s’être observé-e eux/elles-mêmes en tant que modèle de rôle. Comment peut-on s’observer soi-même maitrisant la compétence à apprendre ? Grâce aux nouvelles technologies, telles que la réalité virtuelle (RV) et l’intelligence artificielle (technologie PoseTransfer basée sur l’apprentissage profond). Nous présenterons deux études dans lesquelles les participant-es ont observé un modèle de rôle démontrant une meilleure expressivité non verbale. Ce modèle de rôle leur était inconnu ou leur ressemblait (i.e., un avatar développé sur base de photos du participant-e–RV–ou une vidéo synthétisée du participant-e pour qu’il/elle apparaisse comme plus expressif-ive–PoseTranfer). Nous avons trouvé un soutien initial limité à notre hypothèse selon laquelle les gens amélioreraient leur expressivité non verbale quand ils s’observaient eux-mêmes être plus expressifs. Enfin, nous discuterons des avantages et inconvénients liés à l'utilisation des deux technologies pour l'étude du comportement non verbal.


Communications orales

Communication non verbale et justice

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  • Communication orale
    Les raisonnements sous-jacents à l’interprétation des indices matériels : La preuve matérielle parle-t-elle d’elle-même ?
    Vincent Mousseau (UdeM - Université de Montréal)

    Pour plusieurs, développer le potentiel de la criminalistique passe d’abord par une amélioration des capacités d’analyses, qu’elles soient chimiques, physiques ou biologiques. Bien qu’il soit vrai que la mise à profit de nouveaux outils technologiques ait grandement augmenté le spectre de traces matérielles duquel les scientifiques criminalistes et techniciens en identité judiciaire peuvent espérer obtenir des informations utiles au processus judiciaire, une telle vision réduit l’interprétation de la valeur des traces matérielles a un enjeu de second plan. Pourtant, reconstruire un passé singulier et inobservé à partir de traces incomplètes et imparfaites est une activité qui amène son lot d’incertitudes et qui, dès lors, nécessite une attention toute particulière. Si une trace matérielle est prélevée, analysée et présentée comme preuve devant les tribunaux, c’est bien parce que des individus lui ont attribué un potentiel informatif. La trace matérielle n’ayant en soi aucune valeur intrinsèque, il apparaît en ce sens essentiel de comprendre comment les acteurs judiciaires lui attribuent une signification. Cette présentation propose ainsi une réflexion sur les raisonnements sous-jacents à l’interprétation des traces matérielles dans le contexte judiciaire et sur l’importance d’étudier la dimension humaine et sociale du déploiement des efforts forensiques.

  • Communication orale
    Le biais de perspective des caméras corporelles
    Danika Bernier (Université de Montréal), Rémi Boivin (UdeM - Université de Montréal), Camille Faubert (Temple University), Annie Gendron (Centre de recherche et de développement stratégique, École nationale de police du Québec), Bruno Poulin (ENPQ)

    Les caméras corporelles sont en voie de devenir un outil courant pour la police québécoise, comme c’est déjà le cas ailleurs dans le monde. De plus en plus d’études empiriques portent sur l’effet des caméras sur le comportement des personnes filmées, incluant autant les policiers que les autres citoyens. Toutefois, on en sait beaucoup moins sur les enregistrements eux-mêmes, et sur les biais qu’ils peuvent induire. Cette communication porte sur un de ces biais. Est-ce que la compréhension de l’enregistrement est la même en fonction du point de vue offert par l’objet qui filme? Nous présenterons les résultats de plusieurs études posant ces questions expérimentales lors desquelles une même intervention filmée de plusieurs points de vue a été montrée à des échantillons diversifiés de participants afin de savoir si le point de vue influençait leurs perceptions, et pourquoi. Les résultats suggèrent de façon répétée que le point de vue particulier des caméras corporelles, qui filment du point de vue policier et se concentrent donc sur la situation qui se déroule directement devant celui-ci, est associé à des perceptions différentes de celle d’autres enregistrements, comme ceux issus de téléphones cellulaires détenus par des témoins ou de caméras de surveillance fixes. Les implications de ces résultats sont nombreuses, à commencer par la notion que, contrairement à l’idée reçue, les caméras corporelles ne semblent pas offrir un point de vue neutre.

  • Communication orale
    Réponses neuronales de l’identification et de la reconnaissance vocales
    Victor J. Boucher (Laboratoire des sciences phonétiques, Département de linguistique et de traduction, Université de Montréal), Boutheina Jemel (École d’Orthophonie et d’Audiologie, Faculté de Médecine, Université de Montréal, Montréal, QC, Canada), Julien Plante-Hébert (UdeM - Université de Montréal)

    L’information véhiculée par la parole ne se limite pas à son contenu langagier, mais comporte aussi une multitude d’indices non verbaux qui peuvent modifier l’interprétation d’énoncés entendus. L’identité du locuteur est une information inhérente à la parole qui suscite un intérêt langagier, mais aussi légal. Afin d’éviter les problèmes liés à la fiabilité des réponses verbales de témoins, nous avons examiné leurs réponses neuronales à des voix entendues. Notre recherche s’est donc orientée vers la nature de la reconnaissance et de l’identification vocales, soit deux processus distincts. Nous décrivons des travaux où la technique des potentiels évoqués (PÉ) a été utilisée pour comparer les réponses neuronales à l’écoute de voix intimement familières et de voix inconnues. Des enregistrements électroencéphalographiques de 13 participants écoutant passivement et à répétition une voix familière et 11 voix inconnues présentées en proportions variables ont été faits. Les résultats indiquent que les voix familières suscitent des PÉ spécifiques dans deux fenêtres de temps, alors que les voix inconnues présentées en proportions variables suscitent des PÉ dans une fenêtre distincte. Globalement, ces résultats soutiennent qu’il est possible de valider l’identification d’une voix familière sans recours à des réponses verbales et qu’il y a des réponses neuronales spécifiques servant à distinguer les processus d’identification et reconnaissance de voix.

  • Communication orale
    Est-il possible d’identifier si une personne connait un visage à partir de ses mouvements oculaires ?
    Hugues Delmas (IED Université Paris 8), Céline Paeye (Institut de Psychologie - Université de Paris)

    Le concealed information test (CIT) est une technique conçue pour détecter les informations dissimulées. Elle consiste à présenter une série d’items à une personne tout en enregistrant certaines de ses mesures physiologiques (e.g., rythme cardiaque) ou comportementales (e.g., temps de réaction). Quelques-uns des items présentés sont supposés être connus de la personne (items critiques) alors que les autres sont censés ne pas l’être (items neutres). Si la personne montre de manière consistante des réponses distinctes aux items critiques par rapport aux neutres, il est inféré qu’elle les connaît. D’un point de vue théorique, cette inférence repose sur la réponse d’orientation (orienting response ; Sokolov, 1990). Cet effet apparaît lorsque la présentation d’un stimulus inattendu ou signifiant engendre, par exemple, une réaction physiologique chez la personne. Cela s’observe également dans le comportement non-verbal, avec l’orientation des yeux, et/ou de la tête vers le stimulus. Les mouvements oculaires, mesurés par eye tracker (e.g., durée de fixation), ont d’ailleurs été utilisés dans le cadre d’un CIT pour déterminer si une personne est familière avec des visages. Nous réaliserons une revue de littérature sur le CIT portant sur la dissimulation de visages familiers via l’analyse des mouvements oculaires (e.g., Lancry-Dayan et al., 2018). Nous présenterons les principaux résultats, les possibles contre-mesures, ainsi que les limites de cette technique.