La communication non verbale fait l’objet de milliers de publications scientifiques. La reconnaissance des expressions faciales, la sensibilité interpersonnelle ainsi que l’influence de la maladie mentale, de l’âge et de la culture sur la communication non verbale ne sont que quelques-uns des enjeux étudiés par une communauté internationale de chercheur.e.s provenant de différents pays (p. ex., États-Unis, Angleterre, Canada, Pays-Bas, Australie) et domaines de recherche. La psychologie, la psychiatrie, la communication, la biologie, la criminologie, l’éthologie, l’informatique et le génie, entre autres, s’intéressent à la communication non verbale (Plusquellec et Denault, 2018). Pour le milieu professionnel œuvrant en ressources humaines, en santé, en justice et en éducation, entre autres, les connaissances sur la communication non verbale ayant fait l’objet d’évaluations par les pairs représentent une incroyable source de connaissances afin de développer de meilleures pratiques. Malheureusement, leur impact dans la francophonie soulève des questions. En effet, par rapport à l’information scientifique, la diffusion de notions n’ayant fait l’objet d’aucune évaluation par les pairs explose. Des articles dans la presse écrite, des séries télévisées telles que Lie to Me et des vidéos sur YouTube vues par des millions de personnes, par exemple, proposent des notions douteuses pour « décoder » le comportement humain. Les conséquences d’une telle situation ne sont pas à négliger. En effet, non seulement les notions douteuses peuvent nuire à la prise de décisions éclairées, mais pendant ce temps les connaissances scientifiques qui pourraient aider les professionnels et le grand public sont négligées. Devant un tel constat, la valorisation des connaissances scientifiques sur la communication non verbale dans la francophonie paraît essentielle.
Le lundi 3 mai 2021