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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Les dernières années se démarquent par une pluralité de discours et de représentations (littéraires, artistiques ou cinématographiques) inédites sur la sexualité des femmes, des minorités sexuelles et de genre, ainsi que sur des pratiques sexuelles et affectives alternatives telles le BDSM et les non-monogamies. On assiste à un certain élargissement du droit à la subjectivité et à l’agentivité sexuelle des groupes opprimés. Au centre des préoccupations sur les sexualités vient le consentement. Le mouvement #metoo a fait émerger plusieurs questions sur la sexualité égalitaire : comment politiser collectivement le consentement dans un contexte individualiste néolibéral? Quelle est la place du désir et du plaisir dans le consentement? Quelles pratiques éducatives, militantes ou culturelles peut-on mettre en place? D’un point de vue féministe, queer, antiraciste et décolonial, comment (re)penser la subversion érotique et les stratégies de résistance face aux impératifs des industries culturelles qui tendent à édulcorer la radicalité politique de certains discours et représentations? Ce colloque constitue un espace d’arrimage interdisciplinaire des savoirs à propos du consentement, du plaisir et du désir en partageant des outils conceptuels souvent ignorés d’une discipline à l’autre, tels que l’injustice épistémique (Fricker, 2007; Dotson, 2018), les scripts sexuels (Simon et Gagnon, 1973) et l’agentivité sexuelle (Lang, 2011; Lavigne et coll., 2019), les affects et la corporéité (Gregg et Seigworth, 2010; Grosz, 1994, 2017; Ahmed, 2017). Les axes suivants seront explorés : 1) Apports épistémologiques, critiques et éthiques : quelles injustices épistémiques reproduisent les théories actuelles? Quelles sont les avenues de (re)politisation des savoirs sur les concepts de consentement, de désir et de plaisir? 2) Apports théoriques : quels arrimages possibles entre les concepts de corporéité ou des affects à la théorie des scripts sexuels ou de l’agentivité sexuelle? et 3) Représentations des corps et des sexualités : Quels contre-scripts observons-nous (au cinéma, dans les séries, les œuvres littéraires, la pornographie, etc.)? Quelles avenues de résistance proposent-ils ou encore à quelles réifications s’adonnent-ils? Quel est le potentiel éducatif et militant de ces représentations?

Dates :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Queerisation du genre et du désir

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  • Communication orale
    Écriture subversive de la sexualité dans Crépuscule du tourment 1&2 de Leonora Miano
    Anouchka Stevellia Moussavou Nyama (Aix-Marseille Université)

    En Afrique centrale, il y a une idée très répandue de la figure de l’homosexuelle : pour un homme, il doit être nécessairement efféminé, quant à la fille, on s’attend à ce qu’elle soit masculinisée. La sexualité de ces deux figures est sujette à toutes sortes de projections fantasmatiques. Dans ses deux romans Crépuscule du tourment, Leonora Miano s’attache à représenter des sexualités « hors normes » à travers les figures d’Ajar, jeune subsaharienne qui décide seule de rompre son hymen ; d’Ixora une jeune mère, rompue à l’abstinence sexuelle qui découvre son homosexualité après un séjour à Katiopa ; d’Amok, jeune subsaharien désireux de « pénétrer une femme qui puisse lui rendre la pareille, une créature divine complète » (Miano 257) ; et de Regal un enseignant d’université à double facette qui « n’aimait pas les hommes, mais les désirait... » (Miano 194). Cette communication se propose de lire les mécanismes de « l’agentivité sexuelle » et le « trouble dans le genre » des personnages de Miano, tout en questionnant la portée militante et éducative qui dénoterait de sa création romanesque sur la sexualité.

  • Communication orale
    La honte queer au sein des constructions de l’hétérosexisme
    Louis Pierre Côté (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Je suggère que la honte, en tant que sentiment de non-conformité face au regard d’autrui, tient une place importante au sein de la production du système hétéronormatif. En théorie queer l’intérêt pour la honte en tant qu’expérience vécue par les personnes chères est marqué, notamment chez Sedgwick (1990, 1993) et Ahmed (2004, 2006). J’estime toutefois que ces autrices n’accordent pas suffisamment d’importance à la relation qu’entretient la honte avec les dynamiques d’oppressions hétérosexistes vécues par les personnes queer. Ainsi, j’entends soutenir (1) que la honte vécue par les personnes queer ne saurait être considérée indépendamment du système hétéronormatif et des oppressions qu’il reconduit, et (2) que la considération de cette relation est plus convaincante sur le plan théorique et plus pertinente afin de penser une réappropriation positive de la honte comme résistance à l’oppression hétérosexiste.

  • Communication orale
    Se (re)faire une beauté: crise des identités sexuelles masculines dans la diaspora du désir des corps queer
    Dany Jacob (Michigan Technological University)

    Notre société est en crise. En soi, cette constatation n’est pas étonnante. Ici, nous proposons de nous pencher sur la digitalisation, créant un monde à part qui se superpose à notre réalité tangible. Voilà cette crise contemporaine : la possibilité infinie de se créer, de se recréer ou bien de se dissimuler ou déguiser dans la multitude. Surtout pour les identités sexuelles masculines. Les théories de la masculinité, branche du féminisme, sont encore juvéniles en ce qui concerne cette discussion. Notre proposition est d’utiliser un cadre théorique unique basé sur un amalgame de lectures et théories afin de pouvoir approcher ce sujet d’un œil critique. C’est ce que nous appellerons « l’effet dandy », qui reprend la prémisse que la figure du dandy est une des expressions queers les plus manifestes dont nous sommes les héritiers de nos jours. Il surpasse le gouffre que la crise identitaire crée au XIXe siècle pour former sa propre caste, le « sexe esthétique ». Cet agencement s’explique par une superposition de théories du fétichisme lacanien et marxien avec les théories spatio-temporelles de Michel de Certeau, d’Edward Soja associées au devenir performatif deleuzo-guattarien. Dans l’état de muabilité constante du dandy, en construisant le fétiche et en l’exhibant de manière performative, celui-ci est affect (Sara Ahmed, sur le dégoût) et signe (Roland Barthes). Le deuxième volet servira à mettre en exergue les performances « dandys » des corps masculins et des désirs pour eux


Communications orales

Détournements et subversion de la pop

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Présidence : Audrey Ghali-Lachapelle (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    'Let The Vagina Have A Monologue': Regard critique et la célébration des identités disruptives dans Dirty Computer (2018)
    Maude Riverin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La communication que nous vous proposons aujourd’hui présentera une lecture de l’oeuvre audiovisuelle Dirty Computer—Emotion Picture (Janelle Monáe, 2018), laquelle arrime cinéma, vidéoclips et album musical. Dans Dirty Computer, Monáe se sert du genre de la science-fiction afin de construire un discours critique qui incarne une histoire cinématographique précise et aborde des enjeux actuels, notamment en regard aux identités raciales, genrées et sexuées. Plus précisément, Monáe utilise la science-fiction de manière à renverser la position d’altérité dans laquelle le cinéma de science-fiction mainstream avait historiquement maintenu les individus appartenant aux identités raciales, genrées et sexuées non-normatives. Dirty Computer, dont le personnage principal est une personne racisée, non-binaire, queer et polyamoureuse, se présente comme une oeuvre qui vise à promouvoir les identités raciales, genrées et sexuées non-normatives qui ont été perçues comme disruptives face au pouvoir systémique social occidental — plus précisément, états-unien — et à l’hégémonie culturelle, discursive et narrative du cinéma mainstream. C’est d’ailleurs dans cet optique que nous proposons de mobiliser le concept du regard oppositionnel, tel que développé par bell hooks (1992) afin de rendre compte des façons dont se construit, à travers Dirty Computer, un regard critique face au caractère disruptif des identités non-normatives.

  • Communication orale
    Métapornographie et désobéissance sexuelle: transgression et matérialisation du corps dans les oeuvres de Catherine Millet, Catherine Breillat et Julie Doucet
    Julie Vincent (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication propose d’aborder le concept de métapornographie féministe à travers l’analyse de la mise en discours du corps et de la sexualité féminine dans trois œuvres de femmes : La vie sexuelle de Catherine M. (2001), de Catherine Millet, Romance (1999), de Catherine Breillat, et Dirty Plotte (1988-1990), de Julie Doucet. La spécificité de cette analyse repose sur son corpus qui est composé d’œuvres provenant de trois médiums différents (roman, cinéma et bande-dessinée). Ces œuvres mettent en scène des corps de femmes multiples, charnels et transgressifs qui travaillent à déstabiliser les discours dominants grâce à l’utilisation et à la réappropriation de certaines stratégies associées au genre pornographique. Je démontrerai que la matérialisation du corps dans ces œuvres permet la libération de celui-ci et propose donc un discours nouveau sur la représentation du corps féminin et de la sexualité des femmes. Aidée des théories féministes pro-sexe, j’aborderai les questions de la transgression des limites et des interdits, du corps comme espace d’abjection et de la subversion du genre pornographique comme lieu de désobéissance sexuelle. Ce faisant, cette communication mettra en lumière la force critique des discours produits par ces femmes et par les représentations qu’elles offrent du corps et de la sexualité.


Dîner

Dîner

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Communications orales

Dé/plaisirs dans le consentement

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  • Communication orale
    Le modèle d’autogestion de la communauté BDSM : une explosion des critères conventionnels du vivre-ensemble sexuel
    Ann-Sophie Guertin-Fleurent (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Malgré leurs possibles divergences, les discours qui sous-tendent les luttes queers et féministes tentent tous, à leur manière, de transformer les normes et les scripts qui déterminent la vision sociopolitique de la sexualité, qui actuellement est en grande partie régie par un discours hétérocentré et moralisateur. Il est possible, à partir d’une analyse du fonctionnement des relations Dominant.e/Soumis.e de la communauté BDSM, de repérer des phénomènes subversifs qui permettent une reconstruction de la gestion collective de la sexualité. C’est en se réappropriant certains éléments de la société que les membres créent leur univers alternatif communément perçu comme marginal, mais néanmoins très structuré. La théorie des modes de subjectivation et du pouvoir de Michel Foucault, ainsi que celle de l’assujettissement et du genre de Judith Butler, permettent de saisir une résistance, voire une dé-subjectivation critique qui opère une explosion des critères conventionnels du vivre-ensemble sexuel. Le modèle
    d’autogestion de la communauté BDSM pourrait offrir des outils qui permettraient une reformulation de la logistique sociopolitique de la sexualité qui pour contrer une normalisation excessive, auraient recours aux concepts de consentement éclairé et de plaisir.

  • Communication orale
    L'expérience du plaisir en position de Domination dans les interactions D/s consensuelles dans les donjons: transformer le ressenti en langage
    Denise Medico (Université du Québec à Montréal), Gabrielle Petrucci (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au cours de cette communication orale, nous présenterons les résultats d’une recherche exploratoire qualitative visant à comprendre l’expérience du plaisir en position de Domination dans le BDSM. Cette recherche utilise un cadre théorique phénoménologique féministe queer (Ahmed, 2006) et une méthodologie qualitative phénoménologique (Smith, 2004), en plus d’une éthique collaborative avec la communauté. Huit participant.e.s pratiquant la Domination dans les donjons ont été rencontré.e.s lors d’entrevues semi-dirigées. Les données ont été retranscrites et analysées de manière horizontale sous forme d’analyse thématique et verticale afin de cerner la complexité des vécus individuels (Smith et Osborn, 2004). Les notes de terrain réflexives ont été utilisées pour préciser le processus d’interprétation (Medico et Santiago, 2014). Nos résultats semblent indiquer que trois dimensions sont essentielles pour rendre compte du plaisir en position de Domination dans le BDSM : (1) la subjectivité et la définition identitaire, (2) l’interaction et la mutualité à l’autre, (3) les sensations perçues de plaisir en position de domination sont des dimensions centrales pour comprendre ce qu’est l’expérience érotique du D/s. Ces dimensions apparaissent dans les propos des personnes interrogées comme interdépendantes. Ceci me mènera à ébaucher une proposition théorique sur comment nous pouvons comprendre le plaisir dans ses liens avec les notions de consentement et de pouvoir.

  • Communication orale
    « Jouir et faire jouir » : éthique de la reconnaissance dans 'La Dévoration des fées' de Catherine Lalonde
    Isabelle Boisclair (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Une scène sexuelle fondée sur un script (Gagnon et Simon) inédit est au cœur de La dévoration des fées de Catherine Lalonde, conte queer publié au Quartanier en 2017. Cette scène est non seulement inédite, elle est jugée « choquante » pour beaucoup de lecteurs et lectrices, provoquant jusqu’au « dégout » chez certain·es (Le fil rouge). On la considère d’une gravité telle que la réception immédiate la tait, préserve son dévoilement, lui conférant par prétérition la valeur d’un punch qu’il ne faut pas révéler. C’est sur cette scène qui transgresse plusieurs tabous que je veux me pencher dans cette communication, en analysant le script sexuel qui y est joué, soutenant qu’il est placé sous le signe de la chora sémiotique (Kristeva). On verra que ce script inédit instaure une économie du désir fondée sur un pacte d’échange situé hors de l’économie hétéropatriarcale, pacte affectant aussi bien l’espace et le temps que les actrices concernées et échappant aux hiérarchies sexuelles instituées (Rubin).

Communications orales

Agentivité sexuelle envers et contre tout

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  • Communication orale
    Décoloniser les esprits, ou l'expérience de subjectivation en milieu postcolonial : à propos des mères adolescentes martiniquaises
    Solange Lafolle (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les grossesses précoces souvent présentées comme étant un « coût » pour la société, représentent un phénomène social qui préoccupe au niveau international (Daguerre, 2010). Loin de vouloir moraliser la sexualité des adolescentes martiniquaises, notre démarche s’inscrit dans une perspective d’écoute des récits et des trajectoires de vie des jeunes concernées sur les plans conscient et inconscient. La spécificité de la Martinique repose sur une histoire teintée de traumatismes liés à l’esclavage et au colonialisme. Une des répercussions réside dans l’organisation familiale singulière matrifocale qui déterminerait l’expérience de genre, de sexualité et de parentalité (Mulot, 2013). Aussi, souvent marginalisées et face aux dominations diverses, comment ces adolescentes exercent-elles un contrôle de leur agentivité sexuelle ? Nous nous interrogerons ici sur le sens de ces grossesses à la lumière de leur discours. Dans cette logique, nous souhaitons démontrer l’importance de l’accompagnement auprès d’adolescentes martiniquaises dans le processus de subjectivation (la possibilité de se sentir et se penser sujet de son être). En effet, ce processus permettrait une réappropriation de leurs histoires personnelle, transgénérationnelle et collective. Nous tenterons ainsi de comprendre en quoi une démarche de ce type pourrait contribuer à la décolonisation des esprits et des corps des jeunes filles martiniquaises, et par conséquent à leur agentivité sexuelle et reproductive.

  • Communication orale
    La réécriture du « plan à quatre » dans Baise-moi de Virgine Despentes: esthétique et stratégies d'un contre-script sexuel
    Francesca Caiazzo (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Premier roman de Virginie Despentes paru en 1993, Baise-moi met en scène Nadine et Manu, deux jeunes femmes qui vont entreprendre un road-trip aussi meurtrier que mortel, où la violence en apparence gratuite se mêle à une sexualité féminine débridée ainsi qu’à la débauche totale. Dans ce roman, nous assistons à une série de contre-scripts sexuels, où le plaisir féminin est central et prime sur celui masculin. Cette communication se concentre sur une scène en particulier, où Nadine et Manu invitent deux hommes dans leur chambre d’hôtel en mettant à l’œuvre une version alternative du « plan à quatre » auquel l’un des deux hommes s’attendait. Cette scène cristallise en effet tous les éléments présents dans le reste du roman et qui concourent à la constitution d’un contre-script sexuel : le renversement des rôles genrés, qu’il s’agisse du regard et de la posture agentive ; la matérialité débordante des corps féminins ne s’inscrivant pas dans le circuit du désir masculin ; l’absence de l’univers affectif féminin stéréotypé ; la constitution d’un compagnonnage au féminin et l’éloignement volontaire de l’univers et de la société de référence, dans une temporalité à la fois suspendue et accélérée riche en potentialités subversives. Enfin, cette scène est à son tour reprise dans Testo Junkie de Paul B. Preciado : le personnage de V.D. emmène la narratrice dans le même hôtel où la scène du film Baise-moi a été tournée, nous permettant de relire le passage d’un point de vue queer.

  • Communication orale
    La pornographie féministe : L'expérience des femmes usagères
    Simon Corneau (UQAM), Alexandra Fournier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Julie Lavigne (UQAM)

    La pornographie féministe vise à proposer des représentations sexuelles alternatives (Fritz et Paul,2017; Leblanc Élie et al.,2017) afin de rejoindre un public négligé par la pornographie traditionnelle (Penley et al.,2013). Peu de données existent sur les perceptions et l’expérience que font les femmes de ce genre pornographique (Liberman,2015). Seront présentés les résultats préliminaires de mon projet de recherche, une étude qualitative exploratoire où furent documentées les expériences d'usage chez 12 femmes usagères de pornographie féministe. Le concept d’agentivité sexuelle est mobilisé afin de discuter du rôle actif (Marques,2019) des usagères dans la réception de cette pornographie. L’analyse révèle que les participantes en retirent des expériences satisfaisantes et émancipatrices qu'elles attribuent notamment au sentiment de consommer un contenu éthique, de qualité, qui rejoint leurs valeurs et auquel elles peuvent s’identifier.

  • Communication orale
    Entre violence fantasmée et violence réelle: agentivité sexuelle et consentement dans Marche à l'ombre
    Anne Martine Parent (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Ma communication prendra appui sur la télésérie québécoise Marche à l’ombre (2015-2017) pour développer une réflexion sur l’agentivité sexuelle (Lang 2011), les contre-scripts (Simon et Gagnon 1973) et le consentement (Oliver 2016). Mon analyse portera sur le personnage principal de la série, Rachel Marchand, une femme qui aime les rapports sexuels violents. Rachel démontre une forte agentivité sexuelle et n’accepte que les relations qui correspondent à ses scripts – qui constituent des contre-scripts autant culturellement que dans l’univers de la série. Je m’intéresserai ensuite à la question du consentement. Les rapports sexuels privilégiés par Rachel comportent notamment des fantasmes de viol, où son partenaire, après l’avoir frappée, la pénétrerait alors qu’elle est à peine consciente. Une mise en scène de non-consentement fait ainsi partie des fantasmes du personnage et des scénarios qui composent ses relations sexuelles. Toutefois, ceci finit par se retourner contre elle, puisqu’il n’y a pas de frontière perceptible (pas de « safe word » par exemple) entre le non-consentement fantasmé et un réel non-consentement. Enfin, j’aimerais aborder l’inégalité genrée qui fonde la réflexion actuelle sur le consentement, puisque celle-ci tourne pratiquement exclusivement autour du consentement féminin. Ainsi, les femmes « consentent » ou pas au sexe, ce qui évacue la notion de désir. La série me permettra de penser cette question.


Dîner

Dîner

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Communications orales

F*** la discipline : conversation interdisciplinaire dans le champ sexuel

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  • Communication orale
    Idéologies et relations marginalisées : une injustice épistémique aux conséquences socio-politiques
    Alec Aubrey Lanthier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au sein de cette communication, j’argumenterai que les relations interpersonnelles sont régies par un ensemble d’idéologies oppressives comme la cisnormativité et l’hétéronormativité, l’amatonormativité, le colonialisme et la suprématie blanche et occidentale. Ces idéologies restreignent injustement la reconnaissance de certaines relations, comme de nombreuses relations queer, platoniques ou non monogames. En contribuant au discours dominant qui détermine les types de relations devant être reconnus et supportés par l’État, ces idéologies marginalisent ces relations des institutions qui encadrent les relations déjà reconnues par le discours dominant, comme les relations romantiques et monogames entre un homme et une femme cisgenres. Je problématiserai ces enjeux du point de vue de la littérature sur l’injustice épistémique afin de démontrer que les injustices sociopolitiques subies par les personnes au sein de ces relations marginalisées résultent d’une injustice épistémique engendrée par ces idéologies oppressives. J’introduirai l’idée que la formulation de ce problème en termes d’injustice épistémique est nécessaire afin de démontrer que le démantèlement de ces injustices sociopolitiques repose sur le démantèlement de cette injustice épistémique.

  • Communication orale
    Regards féministes croisés sur l’injustice épistémique et l’agentivité sexuelle en philosophie, sexologie et études littéraires
    Audrey Ghali-Lachapelle (Université du Québec à Montréal), Sabrina Maiorano (UQAM - Université du Québec à Montréal), Flora Roussel (Université de Montréal)

    Nous explorerons les arrimages épistémologiques de la théorie des scripts sexuels, de l’agentivité sexuelle et de l’injustice épistémique à partir d’un extrait du livre Insurrections! en territoire sexuel de Wendy Delorme. Tandis que les scripts culturels ont un grand pouvoir social dans le façonnement de l’imaginaire érotique, l’injustice herméneutique donne à voir que l’horizon des possibles est limité par les scripts dominants : les désirs et les images que l’on peut mobiliser pour penser et vivre sa sexualité sont normés par l’hétéropatriarcat. Toutefois, au-delà de la structure sociale qui impose certains désirs et certains plaisirs, il existe un espace d’aménagement et de négociation des scripts dominants : c’est notamment dans la subversion et la réinterprétation de la norme que l’agentivité sexuelle entre en jeu. En établissant un dialogue interdisciplinaire entre la littérature, la philosophie et la sexologie, nous souhaitons esquisser les contours d’un projet d’émancipation et de plaisir érotique.