L’encadrement à la recherche se définit par son omniprésence dans les établissements universitaires. Dans les faits, cette activité professorale se révèle déterminante pour la persévérance, la diplomation aux cycles supérieurs et l’insertion professionnelle, que ce soit dans le monde universitaire ou en dehors de celui-ci. Pourtant, en contexte francophone nord-américain, la définition même de l’encadrement comporte son lot d’ambiguïtés et de complexités. Récemment, Haag (2017) relevait un problème majeur en soulignant l’« absence de consensus sur ce qui relève ou ne relève pas de la direction de recherche [qui] se traduit par un large éventail de pratiques qui varient au gré des représentations » (p. 20). Autrement dit, quelles sont les frontières de cette activité? Comment direction et doctorant comprennent-ils leurs rôles respectifs?
Au Québec, comme à l’international, au-delà de la définition même de l’encadrement qui est complexe, sa structure est en mouvance. Il nous paraît important de se pencher sur cette question.
Les enjeux de l’encadrement à la recherche aux cycles supérieurs sont nombreux. Une préoccupation se fait sentir autour du recrutement, de la communication, de la rédaction scientifique et de l’insertion professionnelle. Pourtant, force est de constater que la formation à l’encadrement chez la plupart des directeurs se résume à la manière de « see one, do one », en se basant notamment sur l’expérience personnelle (plus ou moins positive) à titre de doctorants. Alors que l’encadrement à la recherche se réalise derrière des portes closes, dans un espace privé et personnalisé, il nous importe d’en faire un sujet de discussion afin de valoriser la pédagogie dans cet espace de formation. Par ailleurs, tous les établissements souhaitent attirer les meilleurs étudiants, mais comment s’assurer qu’ils trouveront la direction qui convient. Quelles sont les responsabilités de l’ensemble des acteurs concernés? Avec quelles retombées?