Un survol du champ de l’histoire des idées au Québec indique que l’histoire de la pensée économique au Québec est un domaine négligé. Pourtant, il y a plusieurs raisons de se pencher sur ce développement et sur ce qu’il a à nous apprendre sur la sociohistoire du Québec. Cette sociohistoire permettrait notamment d’éclairer certains aspects de la dimension de la formation étatique et nationale au Québec et au Canada. Elle a également le potentiel d’éclairer la conceptualisation par les élites des causes du « retard » de l’économie du Québec par rapport à celle d’autres provinces canadiennes et de la place qu’y occupent des processus comme la colonisation, l’urbanisation et l’industrialisation. Sur le plan socioéconomique, elle permettrait d’éclairer la conceptualisation des rapports sociaux, d’une économie morale, de la relation à la science et de la dimension symbolique des institutions de cette économie. Qu’est-ce qui permet d’expliquer que les francophones au Québec aient connu une telle mobilité sociale ascendante entre les années 1950 et 1990? Quels économistes et sociologues nous permettent de comprendre cette trajectoire particulière? Lesquels ont été au cœur de sa théorisation? Cette sociohistoire pourrait enfin éclairer les relations de pouvoir au sein même du champ politique au Québec, au Canada et dans l’espace nord-américain.
Le colloque abordera les grands thèmes suivants :
- La contribution du Québec (grandes auteures et grands auteurs, institutions, revues, associations, etc.) à l’évolution de la pensée économique en économie politique et en sociologie.
- Les grands champs de la pensée économique au Québec (économie sociale, institutionnalisme économique, féminisme, inégalités sociales, indépendance économique, continentalisme, etc.).
- La pensée économique au Québec et sa contribution aux politiques publiques, à l’analyse de l’économie, au modèle économique québécois et aux études socioéconomiques.
- La pensée économique hétérodoxe et les solutions sociales.