Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Plus qu’à tout moment de notre histoire collective, notre regard est de plus en plus tourné vers l’avenir. Nous prenons donc très au sérieux le consensus qui se construit présentement face à l’urgence d’agir pour réduire l’empreinte négative de nos modèles civilisationnels de développement sur les écosystèmes naturels en général et le climat en particulier. Nous nous questionnerons, dans ce colloque, sur la capacité effective de la philanthropie et du monde universitaire accompagnant la production de connaissances sur ce secteur, d’agir positivement eu égard à la montée des inégalités sociales, à la crise environnementale et aux diverses fractures identitaires (sexisme, racisme, colonialisme, etc.). La philanthropie de changement social occupe-t-elle la place qui pourrait lui revenir? Cette place et les rôles qui en découlent : quelle est-elle, quels sont-ils?
Le moment est venu d’agir collectivement et de façon inclusive en vue de générer de grands changements et d’opérer un basculement axiologique. Tant les représentant.e.s de l’univers philanthropique que les acteur.rice.s de la société civile progressiste sont confronté.e.s à l’inévitabilité d’investir leurs capacités de penser et d’agir dans une transformation en profondeur des institutions en place. Sur ce plan, le monde scientifique doit être en mesure de répondre positivement et rapidement au besoin de redéfinir le rôle et la place des sciences et de l’université. Quelle part de responsabilité scientifique et universitaire avons-nous face aux défis posés par la transition sociale et écologique?
Pour explorer les déblocages à réaliser, nous proposons un colloque en trois temps qui permettra à des représentant.e.s de l’écosystème philanthropique et à des représentant.e.s du milieu universitaire d’explorer les manières de transformer nos façons de produire et de reproduire le vivre-ensemble dans des sociétés inclusives, altières, solidaires et écologistes.
Remerciements :Nous remercions l'ensemble des partenaires du hub Québec: le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, l'UQAM, la Faculté de l'Éducation permanente de l'UdeM, le Centre de recherche sur les innovations sociales, la fondation Béati, la fondation du Grand Montréal, Centraide du Grand Montréal, Mission inclusion, la fondation J.Armand Bombardier et la fondation Lucie et André Chagnon.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Jean-Marc Fontan (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Diane Alalouf-Hall (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- David Grant-Poitras (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Adam Saifer (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Partie 1 – Impact de la COVID-19 sur le secteur philanthropique
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Communication orale
Le Consortium philanthropique COVID Québec : la naissance d’une collaboration en temps de criseCharles Duprez (UQAM - Université du Québec à Montréal), Félix-Antoine Véronneau (Fondations philanthropiques Canada)
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Communication orale
Bénévolat en temps de pandémieDiane Alalouf-Hall (UQAM - Université du Québec à Montréal), David Grant-Poitras (UQAM), Adam Saifer (UQAM)
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Communication orale
Démarche PFC auprès des Fondations subventionnaires en temps de Covid-19Ines Chaalala (Fondations philanthropiques Canada)
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Communication orale
Le secteur philanthropique brésilien et la gestion de la pandémie de COVID-19 : les impacts et les défisLidia Eugenia Cavalcante (Université fédérale du Ceara)
La situation d’urgence gérée par la pandémie de COVID-19 a provoqué une forte réaction de la part des organisations de la société civile et des entreprises privées au Brésil afin de mettre en œuvre des mesures de combattre au coronavirus. Dans le secteur philanthropique, le Groupe d’institutes, fondations et entreprises (GIFE) a lancé un programme de collecte de dons sur l’internet, créant un réseau et des liens entre les donateurs et les principales campagnes de prestation brésiliennes. Le GIFE est une organisation à but non lucratif, considérée comme référence dans le pays en matière d’investissement social privé.
Moment social et dîner – Tête à tête avec Jean-Marc Mangin, PFC
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Communication orale
EntrevueJean-Marc Mangin (Fondations philanthropiques Canada)
Partie 2 – Philanthropie prospectiviste
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Communication orale
Le soutien des fondations au Bâtiment 7 - La philanthropie à l’épreuve d’une fabrique d’autonomie collectiveJacques Bordeleau (Fondation Béati), David Grant-Poitras (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sylvain A. Lefèvre (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Autogéré par le Collectif 7 à nous, le Bâtiment 7 est une propriété collective, située dans le quartier Pointe Saint Charles à Montréal. Il abrite plusieurs services adaptés à la réalité du voisinage, dans une perspective inclusive, de partage et de mise en commun. Un pôle de services et d’activités artistiques, culturelles, sociales et politiques regroupe aujourd’hui une épicerie solidaire, une brasserie, une fonderie, une menuiserie, un atelier de mécanique automobile et un autre pour les vélos, un lieu d’accueil pour les jeunes du quartier et un espace santé. D'autres phases de développement sont prévues afin d’accueillir des espaces de travail et de services à la population, tout en garantissant l’accessibilité du lieu à tous-tes, avec un parti pris affirmé pour les personnes marginalisées et appauvries. Le B7 vise à créer un écosystème d’expérimentation et d’apprentissage pour promouvoir l’autonomie, l’interdépendance. Il le fait via un mode de gestion démocratique horizontal et inclusif et s’affirme solidaire et engagé envers d’autres luttes pour la justice sociale et la réappropriation collective des quartiers et villes. Comment comprendre qu’une initiative comme le Bâtiment 7, qui se situe explicitement du côté des « communs » nourrie par une pensée anarchiste, puisse chercher un soutien du côté de fondations privées ? Notre communication vise à éclairer les conditions de possibilité, sociales, économiques et politiques, d’une telle collaboration et ses défis.
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Communication orale
La citoyenneté alimentaire à Montréal : motivations, valeurs et pratiquesRené Audet (UQAM), Éliane Brisebois (UQAM), Katia Scherer (UQAM - Université du Québec à Montréal)
De nombreuses initiatives alimentaires portées par des objectifs de durabilité environnementale et sociale se développent dans la ville de Montréal. Les citoyens détiennent une place centrale dans le fonctionnement de ces initiatives autant par leurs rôles de fondateurs de nouveaux projets, de bénévoles ou par leurs participations dans les initiatives en tant que consommateurs ou jardiniers urbains. Ainsi, ces initiatives émergent aux côtés d’une forme d’engagement propre à la citoyenneté alimentaire. La citoyenneté alimentaire fait référence à la dimension politique de l’acte de consommer ou d’organiser des pratiques de consommation alternatives qui traduiraient un engagement envers la collectivité et l’environnement. L’adoption des valeurs et des pratiques de citoyenneté alimentaire mènerait les individus à s’impliquer dans le marché et les institutions pour favoriser la durabilité dans les systèmes alimentaires. Toutefois, les pratiques de citoyenneté alimentaire à travers leurs expressions au niveau individuel et/ou collectif, leurs valeurs sociales et écologiques, semblent en tension avec différents facteurs qui structurent leurs déploiements. Sur la base de nos résultats préliminaires et d’une analyse d’entretiens semi-dirigés, nous allons identifier les motivations, les valeurs et les pratiques de citoyenneté alimentaire dans le système alimentaire montréalais et présenter les principes structurants ces pratiques d’engagements.
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Communication orale
Les fondations universitaires québécoises face à la question du désinvestissement des énergies fossiles : entre adhésions et résistancesDavid Grant-Poitras (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Notre communication offre un survol des récents développements du mouvement de désinvestissement des énergies fossiles dans le milieu de l’éducation supérieure au Québec. L’objectif principal que nous poursuivons est de mettre en évidence le rôle déterminant joué par la mobilisation sociale derrière l'engagement pris par certaines universités de « défossiliser » le capital sous leur contrôle (fondations et/ou régimes de retraite). Après une courte réflexion théorique sur les transformations sociales, économiques et politiques que souhaite produire le mouvement de désinvestissement des énergies fossiles, nous nous pencherons sur le travail que mènent des collectifs étudiants pour faire progresser la cause sur les campus universitaires. À cet effet, nous tracerons un portrait des collectifs étudiants de désinvestissement au Québec. Combien y en a-t-il dans la province et quelles sont exactement leurs revendications? Quel est l’état de leurs luttes et quelles stratégies mettent-ils en œuvre pour faire pression sur la direction des universités? Pour répondre à ces questions, nous nous appuyons sur les données d’une enquête menée entre 2017 et 2019 auprès de militants·es impliqués·es au sein de ces collectifs.
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Communication orale
L’écoute du client et l’amélioration des services, la connexion entre philanthropie et bénéficiaires : cas Alight avec son outil 365Ibrahima Bokoum (UQO - Université du Québec en Outaouais), Nabil Messabia (UQO)
Les ONGIs (Organisations non gouvernementales Internationales) peuvent-elles s’adapter aux exigences du 21ème siècle caractérisé par l’économie numérique, plus efficiente, résiliente et flexible (Jessica Aschari-Lincoln, Urs P Jager, 2016), dans un environnement compétitif pour accéder à des ressources publiques limitées ? Face à cette situation, elles cherchent de nouvelles approches de gouvernance et de gestion. A titre d’exemple, Alight se distingue par une vision révolutionnaire en considérant les réfugiés comme la partie prenante la plus prééminente. En déplaçant le focus de la gouvernance des bailleurs de fonds vers les bénéficiaires, on peut s’interroger comment Alight pourrait assurer sa survie ? Nous avons choisi la transformation menée par Alight comme unité de recherche pour démystifier les enjeux de gouvernance et de financement associés au changement de focus.
Philanthropie structurelle
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Communication orale
Modernisons la Loi de l’Impôt pour les organismes de bienfaisance!Diane Alalouf-Hall (UQAM), Caroline Bergeron (UdeM), Hilary Pearson (Fondations philanthropiques Canada)
À l’été 2019, un Comité sénatorial spécial déposait le rapport « Catalyseur du changement : une feuille de route pour un secteur de la bienfaisance plus robuste » portant sur les défis et les enjeux auxquels le secteur des organismes de bienfaisance et sans but lucratif est confronté au Canada. Il contient 42 recommandations portant sur un grand nombre de questions ayant des répercussions sur les organismes de bienfaisance, telles que le renforcement de la culture du don et de l’innovation sectorielle, ou encore l’amélioration de l'accès du secteur à d'autres formes de capital. Quid de la formation et de la recherche, grands absents des recommandations ? Suite à la diffusion du rapport sénatorial, le PhiLab, en partenariat avec la Faculté d’éducation permanente (FEP) de l’UdeM et dans la continuité du travail préalable mené par Imagine Canada, a organisé des rencontres au travers le Québec (Montréal, Québec, Saint-Hyacinthe, Gatineau, Trois-Rivières) pour discuter avec les acteurs de la philanthropie sur ces recommandations et pour comprendre comment elles affectent le milieu de la philanthropie au Québec. Cette présentation a pour but de présenter le rapport sénatorial ainsi que les conclusions de nos échanges avec les participants au cours des derniers mois.
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Communication orale
Étude exploratoire sur les coûts opérationnels des fondations subventionnaires canadiennesJacques Bordeleau (Fondation Béati), Jean-Marc Fontan (UQAM), Antoine Gervais (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Comment savoir si une fondation philanthropique est bien gérée ? Si elle utilise les dons reçus de façon «responsable et optimale», afin d'accomplir sa mission et procurer au public le plus grand «avantage tangible» ? Souvent, pour juger de la gestion ou de la performance d'une organisation, les médias et les individus se baseront des ratios financiers, au premier rang desquels celui des frais de gestion: quel pourcentage de mon don revient au paiement de salaires, de locaux ou autres frais opérationnels ?
Ces informations sont disponibles sur la base de données de l'Agence du revenu du Canada (poste «dépenses de gestion et d'administration»). Les médias s'y réfèrent périodiquement lors d'enquêtes sur le secteur de bienfaisance, s'en servant pour identifier les organisations modèles ou délinquantes, en fonction de l'interprétation du dit ratio. En général, plus le ratio de dépenses est faible (en deça de 35%, traditionnellement), plus l'organisation sera considérée favorablement- et inversement, s'il est élevé.
Mais qu'en est-il dans les faits ? Qu'entend-on exactement par coûts opérationnels ou dépenses administratives ? Est-ce que les caractéristiques propres d'une fondation (type, taille, mission, etc.) affectent ce ratio, et comment ? Voici le propos de notre recherche et étude exploratoire.
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Communication orale
Le Giving PledgeMaxim Fortin (Université Laval)
Le Giving Pledge, une initiative philanthropique lancée par Bill Gates et Warren Buffet encourageant les millionnaires et milliardaires à donner la moitié de leur fortune avant leur mort, a fêté ses 10 ans le 4 août 2020. Incarnation d’une philanthropie élitaire richissime, ce projet a généré enthousiasme, espoir, scepticisme et débats dès son lancement. 10 ans plus tard, nous sommes maintenant en mesure de jeter un regard plus lucide, mais, surtout, plus empirique sur cette initiative. C’est ce que cette communication entend faire en présentant les résultats d’une recherche menée sur les 219 millionnaires et milliardaires s’étant engagés à verser la moitié de leur fortune dans le cadre du Giving Pledge.
Objectifs de développement durable : rôle et fonction du capital philanthropique
Philanthropie sectorielle
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Communication orale
L’identification des déterminants de la Philanthropie environnementaleElisabeth Robinot (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Léo Trespeuch (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), David Zaragoza (UQAM)
L’objectif de cette communication est de mettre en lumière le rôle des émotions en tant que déterminants de la philanthropie environnementale, sujet peu exploré dans la littérature et novateur dans le contexte d’un changement climatique de plus en plus prégnant. Considérer les émotions – leur rôles ainsi que leurs valences- apparaît dans ce contexte très prometteur étant donné l’incidence des émotions sur les jugements, les évaluations et les décisions psychologiques des individus. Les résultats peuvent ainsi aider les organisations à but non lucratif (OBNL) qui protègent l’environnement à optimiser leur collecte de fonds par une mobilisation appropriée des émotions, notamment dans la perspective d’une récurrence du don. Ils pourront enfin guider les politiques publiques en termes de communication sur la protection de l’environnement et informer l’administration sur de potentielles évolutions règlementaires en matière de don.
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Communication orale
Augmenter la collaboration des fondations subventionnaires dans le secteur des personnes âgées, des pistes de solutions.Diane Alalouf-Hall (Uqam), Taieb Hafsi (HEC), Claude Pinard (Fondation Mirella et Lino Saputo), Huguette Robert (Présâge), Lise Roche (Fondation Mirella et Lino Saputo)
Les personnes âgées sont des causes invisibles ou tout au moins peu visibles en philanthropie. Trop peu de fondations subventionnaires soutiennent des initia-tives auprès de ces communautés. PhiLab Québec, la Fondation Mirella et Lino Saputo et Présâges sont heureux de vous présenter la synthèse des ateliers qui ont eu lieu l’automne 2020 avec des organismes.
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Communication orale
Structurer les dons philanthropiques aux arts : Développer la philanthropie culturelle au QuébecWendy Reid (HEC Montréal)
Le maintien de la stabilité financière des organismes artistiques à but non lucratif est une préoccupation depuis la Commission Massey-Levesque (1951) au Canada et le rapport du groupe Rockefeller sur les arts du spectacle (1965) aux États-Unis. Les organisations artistiques et culturelles soutiennent le bien-être des citoyens et la cohésion de la communauté, leur survie est donc importante. Les contributions annuelles de fonctionnement provenant de sources privées et/ou publiques ont été la solution généralement acceptée pour relever ce défi dans la plupart des pays occidentaux. Mais les fonds capitalisés placés dans des dotations peuvent également fournir des revenus d'investissement pour les recettes de fonctionnement courantes. Le rôle des fonds capitalisés en tant qu'instruments de financement des arts a fait l'objet d'une attention limitée dans les recherches sur la politique culturelle et la gestion des arts.