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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Dans un contexte de volatilité, d’incertitude, de complexité et d’ambiguïté (Nandram et Bindlish, 2017), les tensions qui émergent dans les démocraties suscitent divers bouleversements. Ces bouleversements qui se manifestent à notre époque poussent plusieurs acteurs sociaux à mobiliser la notion de vivre-ensemble comme cadre normatif de vie en commun. Ces positionnements normatifs interpellent les chercheur.e.s depuis plus d’une décennie (voir, par exemple, Perraton et Bonenfant, 2009). Les communications qui seront présentées lors de ce colloque chercheront à explorer les terrains de ces bouleversements et leur amplitude. Le colloque aborde notamment les questions suivantes : comment les acteurs de la société civile définissent-ils le vivre-ensemble? Comment cette notion est-elle mobilisée, mise en pratique et vécue dans la société et les organisations?

Ce colloque propose de se pencher sur cette problématique en tentant de cerner les contenus concrets et symboliques du vivre-ensemble, tout en explorant ses limites (en relevant ce qui ne concerne pas le vivre-ensemble dans les sociétés modernes). L’événement sera structuré selon trois axes : 1) droit et diversité; 2) entreprises et religions; et 3) identité et radicalisation. Chacun des axes orientera les contributions des participant.e.s en fonction de certaines thématiques. L’axe « droit et diversité » interpellera des chercheur.e.s qui travaillent, entre autres, sur les questions de la laïcité, de la langue et des cultures autochtones (le vivre-ensemble après l’adoption de la loi 21 au Québec ou à la suite de la Commission de vérité et réconciliation). L’axe « entreprises et religions » se concentrera sur les espaces ouverts par le religieux dans le monde du travail (les entreprises de tendance, l’intégration économique des immigrants dans un contexte pluriel). L’axe « identité et radicalisation » s’intéressera à l’émergence de la radicalité dans divers espaces démocratiques (populisme et montée des extrêmes, rôles et positionnements des médias face aux radicalismes, processus de radicalisation menant à la violence). Sans se limiter à ces exemples, les communications présentées s’inscriront en lien avec l’un de ces axes.

Tout en tentant de fournir des pistes afin de mieux comprendre les bouleversements sociaux et les chocs de valeurs que ces bouleversements entraînent, ce colloque vise également un objectif méthodologique en favorisant la présentation de recherches systématisant les analyses interdisciplinaires en provenance des sciences juridiques, de la sociologie, de l’anthropologie, de la théologie et des sciences des religions.

Nandram, Sharda S. et Puneet K. Bindlish (2017), Managing VUCA Through Integrative Self-Management: How to Cope with Volatility, Uncertainty, Complexity and Ambiguity in Organizational Behavior, Cham, Springer International Publishing.

Perraton, Charles et Maude Bonenfant (réd.) (2009), Vivre ensemble dans l’espace public, Québec, Presses de l’Université du Québec.

Remerciements :

Les organisateurs du colloque tiennent à remercier le Centre de recherche Société, Droit et Religions de l’Université de Sherbrooke, pour l’appui financier qu’il a fourni, la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité, pour son implication dans le projet, ainsi que le Centre d’études du religieux contemporain, pour son soutien toujours apprécié. Merci à l’UdeS et à tous les participant.es.

Dates :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue

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Communications orales

Enjeux de la diversité au Québec

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  • Communication orale
    De silice et d’amiante. Relations et la question ouvrière (1948-1949)
    Christophe Genois-Lefrançois (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis la Révolution tranquille, il est commun de décrire l’Église catholique québécoise comme un bloc monolithique essentiellement antiprogressiste. Cependant, loin d’être une entité homogène, elle englobait déjà alors un réseau complexe de composantes, oscillant entre conservatisme et progressisme social. L’une de ces composantes est la revue jésuite Relations, voix-actrice du catholicisme progressiste québécois de l’époque.
    La présente communication s’affairera à mettre à profit le concept de travail religieux, tel qu’élaboré par Pierre Bourdieu, afin de traiter les publications de la revue portant sur l’« Affaire silicose » à Saint-Rémi-d’Amherst et sur la grève de l’amiante à Asbestos. Il sera ainsi possible de relever les impacts qu’eut Relations sur les avancées ouvrières au Québec pré-Révolution tranquille.
    En espérant participer à combler un certain vide quant à l’histoire des transformations sociales du Québec, cette réflexion s’inscrit dans l’élaboration d’une nouvelle sensibilité historiographique, qui considère le fait religieux comme une entité sociétale détentrice d’une fonction sociale proprement progressiste et anti-réactionnaire.

  • Communication orale
    La transmission des savoirs dans l’art du bonsaï en contexte québécois
    Sébastien Corriveau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’art du bonsaï a fait l’objet de très peu de recherches en anthropologie, en sociologie et en sciences humaines en général. Cette communication porte sur la transmission des savoirs dans l’art du bonsaï à travers les pratiques, parcours et expériences des membres d’une association montréalaise. Quel(s) sens les membres donnent-ils à leur expérience de transmission de ce qu’est pour eux le bonsaï ? Quels sont les gestes et savoirs associés à cet art ? Comment se transmettent les valeurs et principes véhiculés dans le bonsaï ?

    La culture de cette association locale est structurée en un système organisé par les rapports d’échanges entre ses membres, inscrivant ainsi cette étude dans le champ de l’anthropologie du savoir, à l’instar des travaux de Barth (1995, 2002). Je privilégierai une démarche qualitative socioanthropologique, basée sur des entrevues semi-dirigées et l’observation participante expérientielle (Goulet, 2011). Je présenterai les enjeux théoriques et méthodologiques, puis j’interrogerai ma posture de chercheur comme apprenti-bonsaïste dans cette association, ce qui offre une avenue de connaissance basée sur l’intersubjectivité et orientée vers une co-construction avec les participants (Bloch, 2007).

  • Communication orale
    Résurgence des croyances ou continuité des savoirs? Pour une socio-anthropologie des fantômes
    Marc Ayotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’intérêt pour les fantômes, dans la sphère populaire et académique, est vaste et diversifié. Le terme fait son apparition dans une histoire écrite par Pline le Jeune, lorsqu’un historien athénien fait la rencontre d’un être extraordinaire dans sa nouvelle maison. Une entité semblable apparaît dans l’Épopée de Gilgamesh, sous la forme d’une incarnation du défunt Enkidu, venant conseiller le héros. Avec l’engouement des mouvements spiritistes du XIXe siècle et l’apparition d’autorités médiatiques recherchant et documentant la présence de fantômes dans nos télévisions modernes, nos sociétés restent imprégnées par les apparitions de ces entités du « paranormal ». Mais comment peut-on étudier le fantôme et les phénomènes qui lui sont liés dans une perspective anthropologique? Quels sont les savoirs et les croyances liés à ces apparitions au Québec? Qu’en dit la littérature académique? Dans cette communication, il s’agit de présenter quelques réflexions entourant différentes approches théoriques et ethnographiques qui pourront permettre de construire la compréhension de l’objet « fantôme ». Il sera plus spécifiquement question de présenter les enjeux méthodologiques, empiriques et éthiques liées à une socio-anthropologie du paranormal.

  • Communication orale
    L’identité indicible, se « dire » et se « faire » homosexuels pour des prêtres catholiques au Québec
    Loïc Bizeul (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’existence de prêtres catholiques se définissant comme homosexuels peut sembler paradoxale, dans un contexte où l’Eglise catholique prône un discours condamnant les pratiques homosexuelles, et interdisant aux personnes homosexuelles de devenir prêtres. Plusieurs recherches, notamment françaises, se sont penchées sur cette question. En revanche, aucune recherche n’a été menée au Québec sur les figures ecclésiales homosexuelles. Il existe pourtant plusieurs exemples connus de clercs homosexuels dans l’espace public québécois. Cette communication se base sur un travail de recherche préliminaire, visant à décrire la réalité de ces prêtres homosexuels, leurs pratiques et les stratégies qu’ils mettent en place pour réussir à se « dire » et se « faire » prêtres et homosexuels. Cette présentation aura ainsi pour objectif de faire un bilan des quelques études existant déjà sur le sujet dans le monde académique, pour ensuite montrer la pertinence de mener une telle recherche dans un contexte québécois, post Révolution Tranquille.


Communications orales

Enjeux de la diversité et espace public

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  • Communication orale
    Peut-on créer un voltmètre de la pluralité religieuse?
    Catherine Bossard (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris, France))

    Le monde moderne semble pris en étau entre sécularisation et replis identitaires. Si le phénomène n’est pas nouveau, le dogme dominant qu’est la culture de la paix semble près de s'effondrer, constamment fragilisé par des fractures où croyances et appartenances jouent un rôle de premier plan. Dans ce contexte, savoir prendre le pouls de la coexistence religieuse au sein d'une société permettrait de mieux en comprendre les mécanismes et de diagnostiquer les dysfonctionnements. Pourrait-on créer un instrument pouvant mesurer l’intensité des tensions entre les différentes composantes sociales et leur capacité à amortir les chocs entre leurs valeurs respectives pour préserver le commun, ou le « faire société » ? Et, si oui, comment créer ce voltmètre du pluralisme religieux ?

    À partir d'une approche théorique et d'enquêtes de terrain, cette recherche s’appuie sur trois études de cas : la France, le Liban et le Mali. Pour s’inscrire dans une compréhension transculturelle du pluralisme religieux, elle questionne d’abord l’existence d’un cadre théorique et de critères de mesure communs à ces trois cas. On cherchera ensuite à savoir comment effectuer ces mesures, en élaborant une méthodologie de cueillette de données permettant de comparer des résultats entre pays, tout en étant capable de s'adapter aux particularités sociologiques et sémantiques du pays étudié.

  • Communication orale
    L'encadrement juridique du port de signes religieux en France et au Québec : la coexistence d'une pluralité de vivre-ensemble?
    Ariane Masquilier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En matière de port de signes religieux, la mobilisation du concept de vivre-ensemble reflète généralement des conceptions divergentes de l’équilibre à assurer entre, d’une part, la liberté religieuse et le droit à l’égalité, et d’autre part, diverses exigences qui découlent de manière plus ou moins directe et plus ou moins assumée, d’une certaine vision de la laïcité.

    En effet, les différentes justifications juridiques des restrictions à la liberté de porter un signe religieux varient selon la sphère au sein de laquelle elles s’appliquent (institutions publiques, entreprises privées, espace public), ainsi que selon les individus qu’elles visent (employé.e.s, usager.ère.s, citoyen.ne.s). Si le droit associe la laïcité avec la neutralité religieuse de l’État et donc de ses agents, on constate que la délimitation des personnes qui peuvent être considérées comme telles est déterminée par le sens donné à la laïcité, qui déborde par ailleurs du cadre de la puissance étatique.

    A travers une approche comparative franco-québécoise, nous mettrons en évidence les différents espaces de vivre-ensemble créés par la laïcité, selon le cadre d’application de cette dernière.

  • Communication orale
    Le cas de la personne refusant une transfusion sanguine pour des motifs religieux : problématisation, pistes d’analyses et pistes d’action
    Mireille D'astous (Université Laval)

    En 2016, un cas de refus de transfusion sanguine pour motif religieux a eu pour conséquence le décès d’une patiente au Québec. Comment intervenir dans une démarche de consultation en éthique clinique lorsqu’un tel cas se présente? Il semble nécessaire de problématiser les religions comme des institutions humaines où s’exercent des rapports de pouvoir et de potentiels abus de pouvoir. Des formes de « dissidence » à l’intérieur des religions renvoient à la possibilité de ne pas se conformer en totalité aux règles d’un groupe religieux. À la suite des recommandations du coroner, des pistes d’action et de réflexion seront élaborées afin d’alimenter de futurs plans d’action.

    Comme le refus de traitement ne signifie pas nécessairement un refus de soins, des espaces d’intervention demeurent ouverts. Il est possible de se référer à la « post-autonomie » dans un cadre d’éthique narrative. Des recommandations sont déjà formulées dans la littérature en éthique médicale pour des cas similaires. Des approches issues de l’éthique du care et de la réappropriation du pouvoir dans l’élaboration du sujet sont explorées.

    Quels sont les espaces de dialogue où les convictions religieuses peuvent être énoncées et discutées dans les organisations de santé?

  • Communication orale
    Le pluralisme des valeurs à l’urgence, source de tensions et de rapprochements
    Bertrand Lavoie (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le pluralisme des valeurs renvoie au fait qu’il existe plusieurs valeurs, s’exprimant par le biais de la culture, de la langue, de la religion ou du niveau socio-économique (Maclure, 2007, 2009). Ces valeurs peuvent coexister dans un même espace-temps, prenant la forme soit de l’enrichissement mutuel, du conflit ou de l’agencement pragmatique. L’objectif de cette communication est de présenter comment se matérialisent des pratiques d’harmonisation des valeurs dans une salle d’urgence, alors que le temps est compté et que la vitesse d’exécution des tâches est garante de la sécurité des patients. Suivant l’approche de l’ethnographie institutionnelle (Smith, 2005) et du courant pragmatique en sciences sociales (Boltanski et Thévenot, 1991, 2009), la communication s’appuiera sur des résultats de recherche menées au sein de quatre salles d’urgence du Québec, cumulant un total de plus de 350 heures d’observation in situ, par un accès privilégié à l’ensemble des espaces des salles d’urgence, à raison d’un mois d’observation par urgence, entre mai 2019 et mai 2020, sous la forme de 44 jumelages d’une durée de 8 heures chacun, avec 26 infirmières et 18 médecins. Sur place ont été réalisées 57 entrevues informelles d’une durée moyenne de 10 minutes avec 27 infirmières, 22 médecins, 4 préposés et 4 commis et 60 entrevues semi-dirigées, d’une durée moyenne de 30 minutes, avec 31 infirmières, 19 médecins et 10 intervenants (travailleurs sociaux et intervenants en soins spirituels).


Communications orales

Mouvements sociaux

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  • Communication orale
    Les actions revendicatrices significatives des communautés inuites de l’Inuit Nunangat du mouvement #Sealfie : un moteur de changement vers un vivre-ensemble plus inclusif
    Alexandra Stankovich (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’inclusion des groupes minoritaires et les facteurs qui favorisent un vivre-ensemble plus inclusif dans les sociétés pluralistes sont des questions centrales en sciences humaines et sociales. La présentation proposée explore la marginalité des communautés inuites de l’Inuit Nunangat et le potentiel inclusif de leurs revendications via des réseaux alternatifs (Facebook, Twitter et Youtube). L’objectif de la présentation est de montrer en quoi et comment la marginalité peut aussi être une condition de résistance et d’action sur les présupposés normatifs et les normes du vivre ensemble. En première partie de présentation, nous proposons une définition de la marginalité construite à partir des aspects significatifs d’auteurs phares (Robert E.Park, Guy Rocher, Yves Barrel, Antoine-Sylvain et Loïc Wacquant). En deuxième partie de présentation, nous dressons un portrait et procédons à l’analyse de la marginalité (plurimarginalité) des communautés inuites de l’Inuit Nunangat et des revendications faites dans le cadre du mouvement #Sealfie. Pour ce faire, un portrait du groupe et des revendications faites sera brossé. Puis, l’analyse laisse voir que la marginalité, bien qu’elle s’accompagne de vulnérabilités, est aussi un facteur de changement social. Ainsi, l’analyse du potentiel inclusif des revendications et des modes alternatifs montre que les revendications peuvent entraîner des changements favorables et un vivre-ensemble plus inclusif.

  • Communication orale
    Les effets de la pandémie de COVID-19 sur les journalistes du Québec
    Caroline Lacroix (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La pandémie de COVID-19 bouleverse le monde entier lorsqu’elle survient en mars 2020. C’est le début d’une couverture journalistique exceptionnelle où pendant des semaines, voire des mois, toutes les nouvelles portent exclusivement sur le nouveau coronavirus qui paralyse la planète. Les journalistes, qui composaient déjà avec la crise financière des médias, sont alors confrontés à un flux d’informations exceptionnel et au fléau de la désinformation qui prend une ampleur jamais vue jusqu’alors. À cela s’ajoutent les risques sanitaires auxquels les professionnels de l’information doivent s’adapter pour se protéger tout en poursuivant leur travail, à l’heure où le grand public cherche par tous les moyens à s’informer. Mon mémoire est l’une des premières recherches universitaires à explorer comment la pandémie de coronavirus affecte les journalistes du Québec. À partir de l’analyse de neuf entretiens semi-dirigés réalisés avec des journalistes qui ont participé à cette éclipse médiatique sans pareille, nous présentons comment ils se sont adaptés à de nouvelles contraintes journalistiques qui ont menacé le droit à l’information. Nous abordons également leurs perceptions quant au double-rôle qu’ils ont joué, celui de messagers et de chiens de garde du gouvernement. Enfin, nous présentons leur vision de l’importance de leur métier ainsi que leurs inquiétudes quant aux effets néfastes que la pandémie pourrait avoir sur l’avenir des médias d’information.

  • Communication orale
    Le mouvement “Take a knee” et la génuflexion comme outil de protestation sociale
    Mathilde Vanasse-Pelletier (Université d’Ottawa)

    Mené par le quart-arrière Colin Kaepernick, le mouvement “Take a knee” émergea au sein des joueurs de la National Football League (NFL) en 2016 dans le but de dénoncer le racisme et la violence policière aux États-Unis. Comme son nom l’indique, ce mouvement se distingue par l’utilisation de la génuflexion comme signe de protestation, alors que les participants s’agenouillent durant la présentation de l’hymne nationale lors des cérémonies d’avant-match.

    Ce mouvement suscita de grandes controverses, qui s’exprimèrent notamment au niveau médiatique. Plusieurs y virent un affront aux symboles et aux rituels sacrés de la nation américaine, ainsi qu’une insulte aux militaires et aux membres des forces de l’ordre, alors que d’autres défendirent le droit des joueurs de manifester au nom du patriotisme et de la liberté d’expression.

    Nous présenterons les résultats d’entrevues réalisées auprès de 20 joueurs et entraîneurs de la Ligue Canadienne de Football (LCF) à propos de leurs perceptions du mouvement “Take a knee” ainsi que de l’utilisation de la génuflexion dans d’autres circonstances liées au football. Nous verrons que ce geste tend à être interprété comme un signe de respect et de solidarité par les participants, qui ne le perçoivent pas comme un affront aux valeurs et aux institutions américaines.


Communications orales

Genre et religion

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  • Communication orale
    Comprendre la transformation du rapport à la religion au Québec : portrait de dynamiques genrées?
    Marie-Eve Larivière (Université d’Ottawa), Jacob Legault-Leclair (Université d'Ottawa)

    Les récentes recherches sur le rapport à la religion en contexte québécois soulignent son articulation à de nouvelles logiques individualisées. Appartenance, pratiques et croyances religieuses se désarticuleraient de manière croissante de génération en génération. On connaît toutefois peu, au Québec, les singularités de ce rapport et ses variations historiques en fonction du genre. Pourtant, au sein de divers autres contextes nationaux, il existe une vaste littérature sur la thématique « femmes et religions », mettant l’accent sur l’originalité et l’intensité de leur religiosité, selon le contexte sociohistorique et culturel. Certains travaux récents proposent toutefois une redéfinition des liens entre genre et religion. La prise en compte de cette dimension dans l’analyse du rapport au religieux semble non seulement remettre en question les thèses de la sécularisation mais également l’idée d’une religiosité individuelle selon une socialisation genrée.

    Devant le manque de données sur cette question au Québec et au Canada, nous brosserons un portrait statistique du rapport à la religion des Québécois.ses. Nous souhaitons comprendre ces transformations à la lumière des changements socioculturels des 25 dernières années. Nous cherchons à saisir, à travers l’analyse d’une série d’indicateurs de religiosité (appartenances, pratiques collectives et individuelles), les dimensions particulières de ce rapport selon le genre et les particularités du contexte québécois comparé au ROC.

  • Communication orale
    La femme africaine au cœur du vivre-ensemble familial
    Bi Zaouli Sylvain Zamble (Université Alassane OUATTARA)

    La femme africaine joue un rôle fondamental dans la réalisation du vivre-ensemble familial. Bien que le développement des droits de la femme consacre l’égalité des genres, la femme africaine respectueuse des valeurs traditionnelles renonce délibérément à cette égalité pour se contenter d’une place secondaire auprès de son mari. Cela lui permet de demeurer sous la protection de ce dernier et de favoriser le vivre-ensemble familial. Celui-ci consiste, pour elle, à entretenir une bonne cohabitation avec son époux et les parents de ce dernier. Ce rôle de la femme africaine dans la lutte contre le divorce, souvent marginalisé dans les recherches disponibles, est l’objet de la présente étude. Il s’agit d’affirmer que, bien que l’égalité des genres soit conforme à la vie publique, elle est moins appropriée à la vie privée, domaine de l’inégalité. La soumission de la femme à cette disposition naturelle lui permet d’œuvrer à la réalisation d’une famille réunie. Une telle position épistémique vise à montrer que le respect de l’inégalité naturelle entre l’homme et la femme est une condition essentielle du vivre-ensemble familial.

  • Communication orale
    Les fondements de la pensée queer. De la théorie queer de Judith Butler à la théologie queer de Chris Greenough
    Dany Croteau (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans le contexte d’hypermodernité d’aujourd’hui, la théorie queer est en émergence dans les sciences humaines et sociales. L’objectif de cette présentation est donc de situer la pensée queer en revisitant les réflexions philosophiques de Judith Butler sur le genre, développées en une théorie queer, et de tenter de transposer ces réflexions dans une perspective théologique par l’exploration que Chris Greenough a effectuée afin de nous faire comprendre l’influence de la théorie queer 30 ans plus tard. Plus précisément, nous survolerons deux ouvrages de Butler et Greenough et nous tenterons de définir les fondements communs de la pensée queer. Du point de vue de Butler, les principes importants sont le genre, le sexe et le désir, en passant par le débat actuel et par la construction sociale, jusqu’à la performance. Du point de vue de Greenough, les principes importants sont la théorie queer, la théologie inclusive par le constat actuel et par la communauté LGBTQ+ impliquée dans les Églises. Cette analyse offrira un regard nouveau sur la théorie queer, qui est constamment influencée par une construction sociale, qui à son tour influence le religieux, engendrant une forme de (dé)construction sociale du naturalisme.

  • Communication orale
    Construction du genre, tolérance à la stérilisation et tolérance aux minorités sexuelles : comparaisons Brésil-Inde
    Farah Cader (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À partir d’une enquête de terrain menée à Salvador de Bahia au Brésil en 2017 et d’un terrain d’observation à Delhi en Inde en 2019, des comparaisons sont faites sur les attentes religieuses et sociales par rapport aux genres traditionnels, à l’utilisation de la stérilisation féminine comme moyen de contraception de prédilection et aux possibilités religieuses s'inscrivant en dehors des schèmes hétéronormatifs. Plus précisément, l’espace entre les genres, le regard porté sur les genres, l’apparence physique attendue (habillement, maquillage, attributs physiques, gestualité comme attributs de la féminité), les moments de présence, la prise de parole, les interactions entre les genres et les genres observables ont été relevés, tout autant que les statistiques sur la ligature des trompes et les aspects qui permettent certaines expressions religieuses de genres minoritaires. Ces analyses offrent un regard moderne sur les études féministes religieuses en mettant en parallèle des réalités complexes de sociétés du Sud.

Communications orales

Enjeux chrétiens contemporains

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  • Communication orale
    La pensée christologique de Bonhoeffer : quelques perspectives théologiques pour une éthique de l’engagement du chrétien dans le monde
    Doréus Mercidieu (Université Laval)

    Depuis quelques années, les constats effectués par les chercheurs en sciences sociales révèlent un faible impact du christianisme, en particulier du protestantisme évangélique, sur la société québécoise. Ainsi, par exemple, dans la préface de l’ouvrage l’Identité des protestants évangéliques francophones au Québec, Pierre Gisel fait ressortir un déficit d’intégration et d’engagement des chrétiens franco-protestants dans la société. Face à ces constats, les réflexions du théologien luthérien allemand du XXe siècle, Dietrich Bonhoeffer, se révèlent incontournables. Poussé par la christologie, Bonhoeffer appelle le chrétien à la responsabilité citoyenne, à savoir : prendre part à la réalité du monde et s’y engager. Par l’exemple de sa vie, Bonhoeffer démontre une grande cohérence entre sa pensée et sa vie d’engagement. Ainsi, cette communication met tout d’abord l’accent sur quelques points en lien avec l’engagement personnel de Bonhoeffer dans son cheminement de vie comme chrétien professant la foi en Jésus-Christ. Ensuite, nous proposons quelques considérations sur la pensée christologique et éthique de Bonhoeffer, de manière à dessiner les contours de sa spiritualité de l’engagement.

  • Communication orale
    Réflexion théologique : l’athée est-il un incroyant? Non!
    Kyavumba Sadiki (Université Laval)

    Sébastien Lévesque et Thomas De Koninck, l’un chroniqueur se déclarant athée et l’autre philosophe, ont abordé tour à tour dans les médias la non-croyance des athées et l’athéisme en général. L’athée se frottait les mains du fait d’être athée et, par conséquent, non-croyant, selon lui. Quant au philosophe, il a demandé à l’athée de dire à quel(s) dieu(x) il ne croyait pas. Au regard des déclarations de l’athée et de la réaction du philosophe, interroger le point de vue du théologien Karl Barth sur l’incroyance dans l’athéisme semble pertinent. Ce point de vue a été abordé dans une contribution de la théologie aux sciences des religions.

    À partir d'une réflexion théologique, cette communication montrera que l’athée n’est pas un non-croyant. Ce qui ne veut pas dire qu’il est un croyant ou un agnostique, mais qu’il est possible de réfléchir à une non-incroyance chez lui. Cette notion de la non-incroyance sera l'apport de cet exposé.


Communications orales

Enjeux contemporains de la spiritualité

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  • Communication orale
    La spiritualité : une généalogie des débats
    Thomas Nérisson (Université Laval)

    Il est aujourd’hui pratiquement impossible de discuter de religiosité en Occident sans tenir compte de la spiritualité. Or, ce qui caractérise le plus ce concept est le manque de consensus en ce qui concerne sa définition. L'hypothèse est que cette situation serait causée par la tendance des sciences humaines à ne pas tenir compte de l’historicité de ses concepts. Ceci engendrerait une situation où les auteurs négligeraient les implications de leurs appareils théoriques et les critiques qui leur ont été adressées. Leurs recherches subséquentes reposent alors généralement sur des fondations d’argile. Ainsi, bien qu’elles coexistent aujourd’hui, les différentes conceptions de la spiritualité ont des fondements théoriques et théologiques divergents, voire opposés, qui ont été perdus de vue, ce qui les rend intrinsèquement incompatibles. Afin d'en faire la démonstration, on rappellera l’histoire généalogique de ce concept afin de mettre en valeur les débats qui lui ont ajouté diverses significations. Ceci nous permettra de comprendre ce qui distingue les différentes définitions de la spiritualité et comment celles-ci se sont distinguées entre elles.

  • Communication orale
    La question du deuil, à travers la littérature jeunesse québécoise
    Julie Blanchard (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Parler de la mort aujourd’hui semble encore tabou. Lorsque le sujet sensible du deuil fait irruption dans la vie scolaire, l’adulte est alors confronté à ce qu’il répond à l’enfant qui le questionne. La littérature jeunesse québécoise sur la mort et le deuil peut devenir un outil pour accompagner les enfants dans leur quête de réponses et de construction de sens. Que communiquent les adultes aux enfants? Comment s’opère la transmission des valeurs et des croyances, dans un contexte où coexistent une pluralité de réponses sur une réalité contenant une part de mystère? Les travaux de Christine Fawer-Caputo, professeure (HEP) spécialisée entre autres, en philosophie pour les enfants et dans l’accompagnement du deuil à l’école ainsi que l’approche de Josée Masson, travailleuse sociale apportent un éclairage indispensable lorsqu'il s'agit de parler de la mort et du deuil avec les enfants.

  • Communication orale
    Bonheur et sociologie des religions : étude des valeurs et croyances dans le développement personnel
    Virginie Beaulieu (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication propose de procéder à un examen détaillé du « système de significations » du développement personnel (DP). À partir d’une analyse de discours des livres de DP, une (re)construction du « schéma du DP », soit, le réseau de représentations sur lequel se fonde cette littérature, a été réalisée. Parce que les discours de DP comportent des signifiants religieux et cherchent à répondre aux questions existentielles des individus en leur fournissant une discipline de vie à adopter au quotidien, l’hypothèse de l’existence d’affinités entre DP et religiosité demande à être investie. Ainsi, l’analyse de la configuration sémantique du DP est d’intérêt pour, non seulement saisir les représentations sociales qui marquent l’imaginaire culturel du monde occidental contemporain, mais aussi afin de réfléchir à la façon dont elles sont « vécues » par les contemporain.e.s. Plus largement, cet exposé – en cherchant à dépasser les modèles d’analyse dits classiques du DP – présente les réflexions étant au cœur d’une recherche plus vaste, qui veut mettre au jour la dimension religieuse du DP et lier cet objet au champ du religieux.


Communications orales

Diversité et implications sociales

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  • Communication orale
    Accompagner la vie spirituelle des jeunes selon la psychagogie des valeurs
    Suzanne Blouin (UdeS - Université de Sherbrooke), Raymond Laprée (Faculté des sciences humaines de l’Université Saint-Paul (Ottawa, Canada)

    Nous ferons état des résultats d’une recherche-expérimentation (Laprée et Blouin, 2019) auprès de quinze jeunes de six à onze ans en vue de les accompagner dans leur cheminement spirituel à l’aide de l’approche de la psychagogie des valeurs (Laprée, 2000). Cette approche opère selon la dynamique symbolique mise en relief par la théorie anthropologique de l’imaginaire de Gilbert Durand (1963), et par son application empirique, avec le test AT.9 d’Yves Durand (1988). Elle s’articule ensuite auprès des individus, seuls ou en groupe, selon le processus de la Clarification des valeurs de Raths, Harmin et Simon (1966). Cette pédagogie de l’imaginaire éveille donc la capacité profonde de symbolisation de la psyché et favorise chez un individu une prise de conscience de son univers mythique, siège d’intégration de ses valeurs vécues. Les trois phases de la recherche ont permis de constater le cheminement psychagogique des participants : sur six semaines, quatorze des quinze jeunes ont fait preuve d’une grande créativité en investissant autrement leur vécu; d’abord par un dessin exposant la structure de leur imaginaire par le test At.9, puis par leur implication dans la dynamique du groupe, enfin en rédigeant un journal de bord sous l’accompagnement professionnel d’une animatrice. Des jeunes (même à six ans) ont ainsi été à même de relire symboliquement leur vécu et de convertir leur réflexion en action pour viser un meilleur équilibre de leur vie au quotidien.

  • Communication orale
    La désobéissance civile : radicale?
    Thomas Windisch (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dire la vérité serait le mandat premier du regroupement militant en expansion Extinction Rébellion. Ainsi ce réseau, dit apolitique, privilégiant l’action directe non-violente, tenterait entre autres de persuader les gouvernements de déclarer une urgence climatique, d’agir afin de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, et de mettre en place plus de mécanismes favorisant la démocratie directe (Extinction Rébellion UK, 2020). Si des mouvements collectifs investissent l’espace démocratique en raison de « l’inaptitude des formes traditionnelles de représentation politique » (Melucci, 1983), plusieurs, comme Extinction Rébellion, réfèrent aux concepts associés à la désobéissance civile telle que proposée par John Rawls (Rawls, 1971) pour justifier leurs actions radicales. Or, la théorie de la désobéissance civile, qui ne cesse de se rénover depuis une décennie, semble progressivement jeter aux rebuts les traits primordiaux de cette méthode de protestation afin de s’émanciper du « fantôme rawlsien » (Scheuerman, 2018). Cette communication proposera que les lignes directrices globalisantes et les modes d’actions radicaux du regroupement Extinction Rébellion peuvent s’inscrire dans ce renouveau théorique de la désobéissance civile où s’envisagent des variantes inclusives, comme la désobéissance communicative (Brownlee, 2012), et des variantes radicales, comme la désobéissance incivile (Delmas, 2018).

  • Communication orale
    Le rôle du discours théologique dans le processus de radicalisation des recrues djihadistes
    Tarik Tairi (UdeS - Université de Sherbrooke)

    En analysant plusieurs travaux portant sur les programmes de déradicalisation, nous avons remarqué que certaines personnes, qui ont suivi ces programmes, ont réussi à se désengager de la violence, mais pas de l’endoctrinement djihadiste religieux. Afin de mieux comprendre l’implication du discours théologique dans le processus de radicalisation et les éléments qui facilitent l’engagement radical des personnes et les y maintiennent, nous avons fait le choix de déconstruire le discours des recruteurs djihadistes rapporté par les personnes suivies dans le cadre des programmes de déradicalisation. Nous nous sommes concentrés sur la question suivante : quel est le rôle du discours théologique dans l’engagement et la continuité des personnes dans le processus de la radicalisation violente ? Nous espérions vérifier l’idée que le discours théologique renforce la crédibilité des leaders et du discours djihadiste et augmente la cohésion du groupe. Pour des raisons de conformité aux objectifs de la recherche, nous nous sommes focalisés sur l’analyse du contenu des discours, sans nous attarder sur sa forme. La présentation se basera sur les conclusions de l’analyse d’une dizaine d’entrevues de suivi de déradicalisation des jeunes en France. Nous avons essayé de dégager des discours les éléments suivants : élément religieux mis de l’avant, nature de l’interprétation choisie, place de cet élément dans la construction du discours djihadiste et changement cognitivo-comportemental recherché.

  • Communication orale
    Religion et laïcité au Cameroun : la ritualisation de la spiritualité et des pratiques rituelles dans l’administration publique
    Moussa Mounpiekouo Mouliom (Université de Douala)

    Au nom de la laïcité de l’État et de la liberté de culte au Cameroun, les fonctionnaires emportent leurs religions dans leurs lieux de travail, lieux supposés être laïcs. Les pratiques religieuses s’expliquent par le fait que la religion occupe une place centrale dans la vie quotidienne. Dans ce contexte, la religion se positionne non seulement comme un élément de marquage social, mais aussi comme un outil de revendication identitaire, de mobilisation et de guide des conduites des fonctionnaires. Elle reconfigure profondément les diverses interactions entre fonctionnaires et usagers. Les données, issues des observations directes et des entretiens semi-directifs réalisés avec 30 usagers et fonctionnaires de trois ministères à Yaoundé (capitale du pays), révèlent les formes particulières de mépris et d’indifférence caractérisant les rapports sociaux dans l’administration publique. Toutefois, ces pratiques religieuses (et occultes) traduisent les formes d’inattention publique doublées d’une bureaucratie en crise. Car, elles participent à la remise en question de la déontologie professionnelle du service public, à l’instar de la prise en compte du caractère laïc de l’État ou l’exigence de la neutralité des fonctionnaires, et une entorse au rendement. Et, elles constituent une réalité effective de cohabitation et de tolérance religieuse, de conciliation et de partage des subjectivités au travail.


Communications orales

Gestion de la diversité et laïcité

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  • Communication orale
    Laïcité ouverte et loi 21 : des approches différentes du vivre-ensemble
    Isabelle Gallard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Les quinze dernières années au Québec ont vu l’augmentation de la diversité culturelle et religieuse et de nombreux débats autour de la laïcité. De la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles (Commission Bouchard-Taylor) en 2008 à l’adoption de la loi 21 sur la laïcité de l’État en juin 2019, deux approches de la laïcité se sont partagé l’espace des débats publics : d’une part, la laïcité ouverte, qui permet l’expression des croyances des employés de l’État ; d’autre part, une laïcité qui prône la neutralité au sens strict. Au-delà des contraintes d’apparence des agents de l’État, ces deux approches portent des visions différentes, voire contradictoires, du vivre-ensemble dans une société diversifiée. La laïcité ouverte, en considérant la diversité religieuse comme source d’enrichissement collectif, semble inviter, par l’exemple, la société civile à l’ouverture et au dialogue. Par ailleurs, les dispositions de la loi 21 sur le port des signes religieux semblent, au contraire, promouvoir la disparition de l’expression religieuse des institutions publiques et, par extension, de la sphère publique. Or chaque approche semble, pour ses défenseurs, la meilleure voie pour l’établissement de valeurs civiques communes. Après avoir rappelé brièvement le caractère normatif du concept de laïcité, je présenterai les points saillants de chaque approche et leurs implications réciproques sur le vivre-ensemble au Québec.

  • Communication orale
    Réflexions autour de l’usage des rhétoriques laïques et religieuses dans les discours politiques français
    Emilie Denis-Weyl (EHESS)

    Les questions identitaires ne sont pas nouvelles ; l’expression « identité nationale » était déjà utilisée par le Parti Socialiste lors la campagne présidentielle de 1981. Cependant, à l’époque, sa définition n’était pas liée à des questions religieuses ou à une utilisation de la laïcité comme valeur républicaine. À contrario, en 2020, les débats politiques utilisent les références religieuses et laïques afin d’affirmer une définition légitime tant de la laïcité que de l’identité nationale. Des années 1980 à nos jours, comment l’expression de cette identité nationale a-t-elle été redéfinie par un recours de plus en plus systématique à des références religieuses et laïques dans les discours politiques ?
    En se basant sur un corpus de discours politiques français, cette communication a pour objectif de donner des clefs de compréhension quant à l’évolution de l’utilisation des rhétoriques laïques et religieuses dans la mise en avant d’une identité nationale. La laïcité y est redéfinie en interaction avec deux éléments : la visibilité de l’islam et sa perception comme religiosité étrangère aux valeurs occidentales et la réinscription des racines chrétiennes dans le référent identitaire commun.

  • Communication orale
    Le religieux fait-il mauvais genre à l'école? Promotion de la laïcité et normes de genre à l'école publique en France
    Chloé Le Meur (EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales))

    À la rentrée scolaire 2004 entre en application la loi sur le port des « signes religieux » dans les établissements scolaires publics français. Elle amorce un renforcement de l’encadrement législatif, réglementaire et pratique des manifestations individuelles de religiosité par les élèves. Incluse dans une logique renouvelée de promotion de la laïcité comme valeur, la loi est aussi régulièrement associée à la défense d’un modèle social national, présenté comme garant de l’égalité entre les genres. Partant de ce contexte social et politique articulant laïcité et rapports de genre, la communication interroge les pratiques, normes et représentations mobilisées par les agents de l’Éducation Nationale, dans deux établissements en région parisienne classés REP (Réseau d’Éducation Prioritaire). Pour évaluer les pratiques religieuses (principalement vestimentaires) des élèves et distinguer l’autorisé de l’interdit, comment les agents procèdent-ils ? La performance de genre réalisée par les élèves constitue-t-elle un critère significatif de l’évaluation et déterminant les modalités d’intervention ? L’objectif est de savoir si et comment s’articulent à l’école la mise en œuvre du principe de laïcité, l’évaluation des performances de genre et de sexualité ainsi que la promotion de modèles normatifs genrés et sexuels. Les observations et premiers résultats de deux enquêtes ethnographiques, l’une réalisée entre 2013 et 2015, l’autre commencée en septembre 2019, seront mobilisés.

  • Communication orale
    De polémiques en controverses pour aboutir à une totale confusion
    Guy Vézina (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Comment a-t-on pu en arriver à une telle confusion, eu égard à la laïcité au Québec depuis 2007 jusqu’à aujourd’hui ?

    Selon notre hypothèse de nombreux facteurs pourraient expliquer cette situation comme, entre autres, le fait que le terme « laïcité » pourrait être victime des diverses interprétations (académiques, politiques et médiatiques) en raison de sa polysémie dans l’usage social.

    Comme la laïcité est dénuée de « contenu propre », puisque n’ayant jamais fait l’objet d’une définition officielle, même dans les rares États ayant pourtant officiellement proclamé le principe aux fondements de leur organisation constitutionnelle, « […] [l]es significations qu’on lui attribue évoluent au gré des contextes historiques et des enjeux politiques » (Koussens, 2016).

    La notion de laïcité a été « […] longtemps mal-aimée dans la société québécoise qui en a fait peu de cas pendant tout le processus historique d’affranchissement de l’État par rapport aux normativités religieuses » (Milot, 2009).

    Notre bref exposé tentera de cerner quelques raisons pour lesquelles le débat au Québec, depuis une décennie, demeure toujours confus.

Communications orales

Diversité religieuse et appartenance

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  • Communication orale
    La question de la désaffiliation dans le milieu évangélique québécois
    Benjamin Gagné (UdeM - Université de Montréal)

    L’évangélisme est caractérisé par un fort activisme qui s’incarne dans son désir d’amener de nouveaux adhérents par la conversion. Malgré cet activisme, de manière générale au Canada depuis 2011, on remarque une tendance générale vers une croissance modérée, sinon une stabilité des groupes évangéliques, à l’exception des pentecôtistes (Clarke, 2017). Derrière cette croissance modérée se trouve notamment le phénomène de la désaffiliation religieuse. Issu de ce milieu, le chercheur tente donc de comprendre la désaffiliation chez les évangéliques de deuxième génération au Québec, et ce, dans leurs propres termes. L’objectif est d’en analyser les causes, les processus ainsi que les trajectoires complexes.

    La méthodologie est de type qualitative, car il importe d’étudier les itinéraires de désaffiliation en profondeur. Le projet utilisera l’approche autobiographique, soit le récit de vie (Bertaux, 2010), pour la première séquence d’entrevues. Cette approche permet de déterminer les catégories d’analyse qui orienteront l’étape des entretiens semi-dirigés et permettra de forger une partie du contenu du questionnaire. Elle comporte aussi une vocation politique qui « donne[ra] la parole aux sans-paroles » (Gauthier et Bourgeois, 2016, p. 376). Enfin, le projet examinera aussi certains forums sur Facebook, plate-forme utilisée par certains désaffiliés pour débattre de leurs motivations, selon une analyse thématique complémentaire aux entrevues.

  • Communication orale
    L’immigration des orthodoxes au Nouveau Monde
    Mitri Choueiri (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    L’objet de cette étude est de décrire l’état des lieux sur le christianisme orthodoxe, peu connu en Amérique. Le christianisme en Amérique est commun sous sa forme occidentale, que ce soit le catholicisme ou le protestantisme. Nous présenterons le portrait sociohistorique des chrétiens orthodoxes, qui ils sont, comment ils se sont déployés et les raisons de leur migration. Nous inclurons aussi une description de leur établissement géographique et leur portrait sociodémographique. Il sera important aussi de décrire leurs différents niveaux d’intégration à la culture du Nouveau Monde, les processus d’établissement et de développement de leurs Églises, de même que leurs territoires ecclésiaux, leur clergé et la démographie ecclésiale.

    Nous nous intéresserons également, dans le cadre de cette communication, aux Églises multiethniques, en les comparant aux Églises ethniques. Cette dernière partie nous informera sur la façon d’opérer de l’Église orthodoxe, ce qui sera susceptible de l’aider dans son développement futur en Amérique du Nord.

  • Communication orale
    La Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada devant l’épreuve du Falun Gong
    Pierre-Simon Cleary (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Face à la mondialisation, la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (ci-après, « Commission ») doit faire face à un nouveau défi : gérer les preuves de persécutions subies par les membres de nouveaux mouvements religieux qui réclament le statut de réfugié. À ce titre, le Falun Gong représente une importante étude de cas.

    Une recherche exploratoire sur les principales banques de données judiciaires démontre que plus de 700 décisions ont été rendues par la Commission entre les années 2000 et 2020 concernant des pratiquants du Falun Gong réclamant le statut de réfugié. Une analyse des décisions sera effectuée pour obtenir un décompte du nombre de décisions favorables et défavorables de la Commission et du nombre de décisions portées en appel devant la Cour fédérale. Notons que deux décisions concernant des pratiquants du Falun Gong ont fait l’objet d’appel devant la Cour d’appel fédérale et feront l’objet d’une analyse distincte.

    La conférence va présenter sommairement le système juridique canadien en matière d’immigration et présenter les résultats de recherche concernant les demandes de refuge des pratiquants du Falun Gong.

  • Communication orale
    Que communique la presse au sujet des sikhs?
    David Breme (UdeM - Université de Montréal)

    De 2017 à 2019, la presse a publié beaucoup d’articles liés aux sikhs du Québec ou du Canada, principalement pour des raisons politiques. En effet, l’appartenance au sikhisme du candidat NPD aux élections fédérales passées (Jagmeet Singh) ainsi que la présence de ministres sikhs dans le cabinet du gouvernement Trudeau ont fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, très peu a été dit au sujet du sikhisme dans la presse à cette occasion.

    Cette communication se fonde sur une analyse montrant, dans une perspective postcoloniale inspirée par Saïd (1978), Bhabha (2007) et Zeghiche (2011), ce qui se dit ou plutôt ce qui s’écrit sur les sikhs dans la presse, et plus spécifiquement dans les articles publiés par Radio Canada et CBC News durant cette période.

    La question est de déterminer de quoi les sikhs sont le nom ou le prétexte sociopolitique. Plus profondément, il s’agit de penser, derrière les tensions palpables ou créées par la presse, quelles articulations du politique et du religieux sont en jeu dans ce contexte.

    Afin d’étudier des formes de discours produits par Radio-Canada et CBC News sur les sikhs, une sélection de 40 articles a été faite du 10 octobre 2017 au 7 septembre 2019 en recherchant les articles répertoriés sous le mot clé « sikh ». Ces articles ont été catégorisés, puis confrontés à des discours de sikhs québécois interviewés à cette fin. Cette communication a pour objet de diffuser les résultats de cette analyse.


Communications orales

Religieux haïtien local et diasporique

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  • Communication orale
    Le dialogue national en Haïti : problématique, défi et enjeux
    Sandy Larose (Université Laval)

    La notion de dialogue fait appel à un ensemble de caractéristiques dont la plus importante est la participation inclusive de tous les secteurs et à tous les niveaux de la vie nationale. Cet exercice démocratique exige une certaine rigueur pouvant conduire à un dialogue ouvert, mettant en commun des idées divergentes pour déboucher sur une Haïti libre, prospère et pacifique. Le dialogue doit engager la volonté et la sincérité des différents acteurs en vue de faciliter le vivre ensemble d’aujourd’hui, tout en créant un lendemain meilleur pour les fils et les filles d’Haïti. Le dialogue fait appel à un double exercice. Le premier suppose de se projeter dans l’avenir tout en tenant compte de l’autre ; le second consiste à se créer un avenir en réinventant l’autre comme son égal humain. Dialoguer, c’est écouter l’autre avec des oreilles empathiques et contourner le risque d’un dialogue social versé dans une absence d’intersubjectivité. Le dialogue est une activité hautement humaine qui pourrait déboucher sur un résultat heureux à deux conditions : il faut que les acteurs discutent au nom des intérêts communs et il faut qu’il y ait de l’interconnaissance entre eux (Honneth, 2007; Freyssinet, 2017). Si la méthodologie est bien appliquée, il débouchera évidemment sur de véritables progrès économiques, d’équité sociale et d’éradication de la pauvreté, tout en permettant aux Haïtiens.nes de faire face aux grands défis sociaux qui caractérisent leur quotidien difficile.

  • Communication orale
    Le protestantisme haïtien au carrefour de l’identité en migration
    Kenson Joissaint (ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES)

    Si l’identité représente l’axe central, voire l’ingrédient institutionnel qui mobilise la création des Églises dites Églises haïtiennes en France et légitime ainsi leurs actions en tant que communauté diasporique, elle est axiale dans la construction d’une présence et d’une visibilité dans l’espace public français. En ce sens, l’approche par l’identité, dans l’analyse de ces institutions religieuses construites en migration, se révèle être une grille de lecture intéressante à la fois pour comprendre les écarts d’identité générés par les besoins d’affirmation de ces institutions, mais aussi la nécessité de s’identifier à un groupe ou à une société.

    En s’inscrivant dans cette problématique et en se basant sur des observations de terrain et des entretiens réalisés avec des leaders religieux dans des Églises haïtiennes en région parisienne, cette présentation abordera trois points : les différentes formes d’inscription territoriale des Églises issues de l’immigration haïtienne en France, la construction identitaire dans ces espaces religieux et la subjectivation des parcours migratoires et religieux.

  • Communication orale
    « Croire et partir » : une ethnographie du fait religieux haïtien en migration
    Bodeler Julien (École des Hautes Études en Sciences Sociales)

    Les opportunités d’émigration et la question religieuse en Haïti dépassent le simple cadre du tremblement de terre de 2010. Mais ce séisme a amené de nouvelles dynamiques sociales et politiques ayant permis l’avènement d’autres cadres relationnels, comme la montée des pentecôtismes et celle des flux migratoires sous d’autres formes que le « boat people ». Faire de l’émigration un moyen de fuite ou d’opportunité passe par le stade du « croire » en tant qu’élément fondamental des pratiques quotidiennes de l’expérience individuelle. Au-delà de l’aspect religieux, les églises représentent un espace social « en tension », traversé par les questions d’inégalités de la société globale. Tous les fidèles n’ont pas le même rapport ni le même accès aux ressources collectives. Cette différence sera analysée à partir des expériences migratoires des enquêtés et des récits de fondation des Églises sur le terrain. Cette communication s’articulera autour de deux points : les expériences singulières des enquêtés en lien avec leur capacité à s’affirmer comme Sujet dans un espace social qui englobe les individualités et les déterminants collectifs sans les dissocier, et les transitions statutaires qui caractérisent le paysage religieux haïtien en France. Ce travail interroge les recompositions des pratiques religieuses des pentecôtismes haïtiens en France et leur processus d’émergence. La perspective adoptée est ethnographique et se base sur des observations directes et des entretiens.

  • Communication orale
    La mobilité des pratiques vaudou et du pentecôtiste des communautés haïtiennes en France
    Harry Moise (EPHE)

    Le phénomène de migration est sans aucun doute un vecteur pour la circulation du religieux. Comme le montre Olivier Roy (2008), par définition le flux migratoire entraîne une déterritorialisation des religions, mais aussi d’éventuelles reterritorialisations. En France, l’immigration des haïtiens, qui a débuté avec la dictature des Duvalier, est aujourd’hui en pleine expansion. Les haïtiens installés en ancienne métropole ont immigré avec leurs propres cultures, leurs propres religions et leur propre imaginaire. Aujourd’hui, en Île-de-France, on retrouve plusieurs religions issues de l’immigration haïtienne, comme le catholicisme, le baptisme, le pentecôtisme et le vaudou. Les pratiques religieuses du pentecôtisme haïtien et du vaudou sont très répandues aujourd’hui en France. L’intérêt de cette communication vise à montrer comment s’opère la reterritorialisation de ces pratiques. Comment ces religions haïtiennes se positionnent-elles dans le retour du religieux en France ?

    L’objectif de cette communication vise à présenter une analyse du rapport entre le vaudou et le pentecôtisme haïtien en France et les manifestations de leurs pratiques cultuelles et culturelles dans l’espace publique français.

    Cet exposé sera basé sur des observations et des entretiens réalisés en avec des croyants de ces deux cultes.


Communications orales

Radicalisation : histoire et études de cas

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  • Communication orale
    L’émergence du terme radicalisation : de la prévention de la violence politique à la promotion de la résilience et du vivre-ensemble
    Gilbert Mclaughlin (Université d’Ottawa)

    Presque absent au début des années 2000, le terme de radicalisation est aujourd’hui une expression en vogue. Qualifié de grand « buzzword » (mot à la mode) de notre époque, il est mobilisé par les acteurs politiques, les groupes activistes, les médias, les agences gouvernementales et bien d’autres. Le terme radicalisation est devenu un cadre conceptuel visant à mieux comprendre et à expliquer le phénomène de l’engagement dans l’extrémisme violent. On souhaite, dans cette présentation, comprendre l’émergence du terme radicalisation. On découvrira que ce terme a d’abord été utilisé dans les politiques des gouvernements des démocraties occidentales afin de refléter une nouvelle réalité de l’émergence du terrorisme domestique de type islamique. Il est utilisé dans les efforts des gouvernements pour consolider le vivre-ensemble par la prévention de la violence qui peut subvenir par l’augmentation de la radicalité politique à l’intérieur d’une société. En ce sens, cette recherche aborde les configurations sociopolitiques, les tensions de valeurs et les solutions politiques qui ont permis au terme radicalisation d’émerger en tant qu’objet du début des années 2000 à aujourd’hui en Europe et en Amérique du Nord.

  • Communication orale
    La radicalisation, n’est-ce pas trop contemporain?
    Véronique Laprise (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Cette communication propose l’étude détaillée de trois cas canadiens de la fin du XIXe et début du XXe siècle : les communautés doukhobors, Brother XII et La mission de l’Esprit Saint. Les éléments extrêmes ou de dérive vers la violence seront appréhendés ainsi que la façon dont les médias ont couvert ces événements à l’époque. Cette recherche exploratoire observera aussi les aspects de la mobilité transnationale et comment certains de ces groupes sont devenus, à long terme, des succès d’intégration. Cette communication originale suggère de défaire les idées préconçues voulant que la radicalisation soit une nouveauté du XXIe siècle, afin de permettre d’apprécier que ce soit plutôt la mobilisation pour la prévenir qui est contemporaine.

  • Communication orale
    Analyse de la couverture des médias écrits canadiens sur le groupuscule La Meute
    Isabelle Bouchard (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Cette analyse entend observer la construction d’un discours des médias écrits canadiens sur le groupe La Meute. Diverses théories permettent d’analyser cette construction, mais la théorie de l’incubation de Gerbner ou de la cultivation a voulu comprendre quelles étaient les conséquences de l’écoute de la télévision dans la perception de la réalité chez les individus. Le chercheur et son équipe ont voulu analyser les messages que véhiculait la télévision. Avec leurs analyses, ils ont pu comprendre que la télévision transmettait des indicateurs culturels qui influençaient les individus à comprendre le monde d’une certaine façon. Ils ont pu expliquer que la télévision « cultivait » ou contribuait aux conceptions de la réalité sociale chez les individus, même chez les individus ne consultant pas ce média. Partant de là, la recherche veut mesurer comment les médias traditionnels écrits canadiens ont construit une réalité du groupuscule La Meute, puisque peu de chercheurs se sont intéressés au contenu de l’information et de l’écrit. Ainsi, la recherche veut qualifier et quantifier ce contenu par une régression et une analyse factorielle afin d'illustrer la construction de la réalité du groupe.

  • Communication orale
    Analyse thématique d’un groupe des droites extrêmes : le cas de la Fédération des Québécois de souche lors de la campagne électorale de 2018
    Vicky Girard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Tout un champ d’études se développe à propos de l’extrême droite, sans qu’il existe de définition unanime du concept (Campana et Tanner, 2019). Certaines caractéristiques font toutefois consensus. En raison des différentes définitions et des différents types de groupes qui adhèrent à cette idéologie, nous préférons, à l’instar de Froio (2017), parler des droites extrêmes. Ces idéologies se traduisent notamment par des idées racistes, xénophobes, conservatrices, suprémacistes et anti-égalitaires (Froio, 2017). Dans leurs discours, les groupes des droites extrêmes peuvent tenir des propos islamophobes, antisémites, nativistes, contre l’immigration non blanche, généralement ethnocentriques, homophobes, anti-avortement, qui démonisent l’Autre et valorisent les dirigeants politiques forts. Bref, des propos contraires au vivre-ensemble.

    Sachant que : 1) les groupes des droites extrêmes cherchent à influencer les acteurs politiques (Davey et Ebner, 2017); que 2) les médias socionumériques peuvent faciliter la radicalisation de certains individus (Koehler, 2014); et que 3) ils peuvent avoir des répercussions sur des événements de la vie réelle (Davey et Ebner, 2017), nous proposons de présenter les résultats d’une analyse de contenu portant sur les publications Facebook de la Fédération des Québécois de souche (FQS) durant la campagne électorale provinciale de 2018. Nous analyserons comment la FQS a fait preuve de populisme et de racisme par les thèmes qu’elle a abordés.


Communications orales

Représentations du religieux

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  • Communication orale
    Représentations sociales de Lilith et des femmes qui ne veulent pas d’enfant : une critique de l'essentialisme.
    Marie-Noëlle Tremblay (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans mes recherches, j’ai constaté que nous retrouvons, depuis quelques années, de nombreuses relectures féministes de la légende juive de Lilith, popularisée par l’Alphabet de Ben Sira (daté d’entre le VIIIème et le XXIème siècle de l’ÈC). Cette légende cherchait à expliquer la croyance aux démons, ramenée de Babylone par les juifs, à leur retour d’exil (534 AEC). Ayant été créée en même temps et de la même terre qu’Adam, Lilith, se rebellant, aurait réclamé son droit à l’égalité avec l’homme primordial, dans la relation sexuelle, et par-là même, dans la relation homme-femme, provoquant ainsi son anormalité. Les femmes qui ne veulent pas d’enfant sont elles aussi qualifiées de rebelles et d’anormales. Elles sont rebelles parce qu’elles refusent de se plier aux dictats du déterminisme biologique et anormales parce que, dans nos sociétés, toujours patriarcales, les femmes sans enfant sont considérées, pour beaucoup, comme incomplètes.

    Comment ces deux principales représentations sociales (la rebelle et l’anormale), à la fois du personnage de Lilith et des femmes qui ne veulent pas d’enfant, critiquent l'essentialisme ?

  • Communication orale
    Femmes, violence et terrorisme : entre représentations et analyses genrées
    Anne-Sophie Bedziri (Centre de Prévention de la Radicalisation Menant à la Violence (CPRMV))

    Alors que la place des femmes dans les idéologies violentes ou plus largement dans le terrorisme, notamment politico-religieux, semble être de plus en plus prégnante dans la recherche, nous proposons une communication intitulée « Femmes, violence et terrorisme : entre représentations et analyses genrées ».

    La question du biais de genre dans l’analyse du terrorisme et de la violence étant de plus en plus mise au centre des débats et des études, comment ce dernier se définit-il ? D’où prend-il sa source ? Comment s’incarne-t-il ?

    Nous répondrons à ces interrogations en dégageant, dans un premier temps, quelques pistes de réflexion sur les racines diverses (historique, sociologique, religieuse ou mythologique) qui nourrissent certaines orientations perceptives sur les questions entourant la violence et le terrorisme chez les femmes. Puis nous montrerons, dans un second temps, les impacts empiriques de ces représentations en termes de prévention et d’intervention en contexte de violence extrême ou de terrorisme.

    Notre présentation se fera sur la base d’une analyse qualitative à partir de données empiriques et de la littérature scientifique et journalistique. Nous nous appuierons aussi sur un corpus littéraire et artistique pour étayer notre propos.

  • Communication orale
    La représentation des musulmans et du perpétrateur dans la presse quotidienne québécoise : analyse de la couverture médiatique de l’attentat à la Grande mosquée de Québec
    Tania Mohsen (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Cette communication s’intéressera au rôle des journalistes de l’actualité québécoise et tentera d’établir un lien entre les discours médiatiques dans les textes d’actualité et la prolifération des discours d’intolérance dans l’espace public.

    Elle étudiera comment les personnes issues des communautés musulmanes ont été représentées par les médias écrits québécois francophones dans le contexte de l’attentat de la Grande Mosquée de Québec, survenu le 29 janvier 2017. Il s’agit d’un évènement autour duquel le thème de l’identité des personnes impliquées joue un rôle central : en effet, les victimes sont issues d’une minorité culturelle religieuse, tandis que le perpétrateur est issu de la communauté québécoise majoritaire.

    Elle tentera de répondre à cette question : comment les musulmans et le perpétrateur ont-ils été représentés par les journaux quotidiens québécois qui ont assuré la couverture médiatique de l’attentat de la Grande mosquée de Québec ?

    Les données recueillies formeront un corpus composé d’articles de journaux quotidiens québécois imprimés, parmi lesquels Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec, Le Soleil, La Presse et Le Devoir. Ces données qualitatives seront analysées par la méthode de la théorisation enracinée.

  • Communication orale
    "L'homme juif est-il une femme comme les autres ?" Delphine Horvilleur : représentations sociales, expériences d'altérité et résiliences
    Valérie Irtanucci-Douillard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette question quelque peu provocatrice est une variante de la question que se pose Delphine Horvilleur, rabbin du judaïsme libéral en France, dans son livre En tenue d'Ève. Féminin, pudeur et judaïsme, paru en 2013. Elle y étudie la corrélation entre l’antisémitisme et le féminin/masculin, relation qu’elle reprend à nouveau dans un livre plus récent, Réflexions sur la question antisémite. Notre communication analyse le discours de deux chapitres à partir de la théorie des représentations sociales. Nous verrons en quoi, pour Delphine Horvilleur, les représentations de l’antisémitisme associent les hommes Juifs, en tant qu’« Autre », à des femmes dans les sociétés d’accueil. Puis, nous verrons comment les représentations sur le masculin et le féminin, dans des courants du judaïsme et à partir d’interprétations de la Bible, du Talmud et de rites, peuvent associer l’homme Juif à une femme, devenue l’« Autre ». L’analyse des discours reposant sur l’altérité poseront trois hypothèses visant à comprendre comment Delphine Horvilleur conçoit la construction du savoir. Celui-ci se construit en tant qu’acte de résilience, faisant preuve ainsi d’agentivité, puis son agentivité apparait comme subversive, car elle "trouble" la notion de genre, et, enfin, nous verrons ce qu’elle entend par "genre". Ainsi, Delphine Horvilleur, par l’acceptation provocatrice des représentations sociales antisémites, invite à considérer de manière subjective et subversive le « Je est un autre » de Rimbaud.