Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les violences sexuelles constituent une problématique sociale et de santé publique prioritaire. Les taux de prévalence sont alarmants et les impacts sont durables et multiples dans la vie des survivant.e.s. Les violences sexuelles affectent les personnes à différents moments de leur vie (enfance, adolescence, âge adulte); les répercussions peuvent se manifester différemment, et les besoins sont spécifiques. Les données empiriques sont non seulement en constante progression, mais elles ont aussi connu un retentissement social, comme en témoigne le mouvement #MoiAussi (#MeToo). Ce mouvement continue de faire des vagues au sein de la population québécoise quant à la sensibilisation aux violences sexuelles (Mercier, 2018). Par exemple, des dénonciations publiques ont permis d’alimenter un certain débat de société, une volonté de changement est observée chez les Québécois.e.s, et une augmentation de 61 % de déclarations d’agressions sexuelles a été documentée au Québec, soit une proportion supérieure à celle observée ailleurs au pays (Rech, 2019). Les études mettent en lumière un large éventail de répercussions qui se manifestent de façon différente en fonction de nombreux facteurs, qu’il est nécessaire de mieux cerner pour mettre en place de meilleures pratiques. En ce sens, il est primordial de faire le point sur l’état des connaissances actuelles en ce qui concerne les mécanismes explicatifs des effets des violences sexuelles et les facteurs pouvant infléchir les trajectoires symptomatologiques des survivant.e.s, en identifiant des facteurs de protection et les leviers d’intervention.

Ce colloque permettra de créer un lieu d’échange sur les différentes facettes de la problématique, mais aussi de définir les mesures sociales, éducatives et d’intervention les plus prometteuses pour sensibiliser les différents acteurs à cette problématique, mieux accompagner les survivant.e.s et prévenir les violences sexuelles.

Remerciements :

Les responsables du colloque tiennent à remercier les participant.e.s des différentes études ainsi que les intervenant.e.s et la clientèle du Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)-Estrie et du Soutien aux hommes agressés sexuellement durant leur enfance (SHASE).

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Blitz de données

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Stratégies adaptatives déployées par des adolescentes survivantes de violences sexuelles en contexte de relations intimes
    Geneviève Brodeur (Université du Québec à Montréal), Stéphanie Couture (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Sylvie Lévesque (Université du Québec à Montréal), Alison Paradis (Université du Québec à Montréal)

    À l’adolescence, les filles sont particulièrement à risque de vivre des violences sexuelles de la part d’un partenaire intime (VSPI). Les études qui se sont intéressées aux VSPI se sont surtout attardées aux conséquences dévastatrices de ces expériences auprès des survivantes, au détriment des mécanismes d’adaptation qu’elles mettent en place pour y faire face. La présente étude qualitative vise à explorer, auprès de 100 adolescentes âgées de 14 à 19 ayant vécu des VSPI, les stratégies d’adaptation déployées. Une analyse thématique réalisée à partir des entrevues semi-dirigées révèle que les adolescentes mettent en place diverses stratégies d’approche et d’évitement en réponse aux expériences de VSPI. Dans la majorité des cas, les adolescentes vont d’emblée s’affirmer quant à leurs limites dans les activités sexuelles non désirées, se distancier de leur partenaire, rechercher du soutien, remettre en question leur relation ou y mettre un terme. Lorsque les stratégies d’approche ne permettent pas de mettre un terme aux VSPI, bon nombre d’adolescentes vont se résigner à s’adonner aux activités sexuelles non désirées, se blâmer pour les violences sexuelles subies, minimiser leur expérience ou normaliser les VSPI. Ces constats confirment la pertinence d’intervenir lors de la période de l’adolescence, moment-clé pour promouvoir le recours aux stratégies adaptatives en contexte relationnel, minimiser les impacts des violences sexuelles et prévenir les risques de revictimisation.

  • Communication orale
    Le sport comme facteur de résilience chez les adolescents victimes d’agression sexuelle
    Camille Clermont (Université du Québec à Chicoutimi), Jacinthe Dion (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal)

    Considérant les conséquences délétères de l’agression sexuelle, il est important de mieux comprendre comment promouvoir la résilience chez les victimes. La présente étude examine le rôle de la participation sportive comme facteur de résilience. Plus de 1800 adolescents (M = 14,8; ÉT = 0,88; 43,0% de filles) ont été recrutés dans les écoles secondaires du Québec. Ils ont répondu à des questionnaires sur des tablettes électroniques portant sur l’agression sexuelle, la participation sportive et divers indicateurs de détresse (comportements intériorisés et extériorisés) et de bien-être psychologique (estime corporelle, satisfaction de la vie). Au total, 13,4% des filles et 3,1% des garçons ont rapporté avoir été victimes d’agression sexuelle. Les victimes d’agression sexuelle ont moins souvent rapporté pratiquer un sport organisé (42,3% vs 55,5%, p < .003). De plus, la participation sportive était associée à un plus grand bien-être et à moins de détresse psychologique chez les adolescents. Enfin, la pratique sportive s’est avérée modérer la relation entre l’agression sexuelle et le bien-être psychologique (estime corporelle et satisfaction de vie). Ces résultats suggèrent que le sport pourrait atténuer certaines conséquences de l’agression sexuelle dans l’enfance. Considérant que les victimes sont moins susceptibles de pratiquer un sport, il pourrait être important d’envisager comment promouvoir cette activité pour favoriser la résilience.

  • Communication orale
    Présence attentive chez des survivants de traumas cumulatifs en enfance : une conceptualisation bouddhiste de la souffrance et de la guérison
    Éliane Dussault (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Valérie Hémond-Dussault (Université du Québec à Montréal), David Lafortune (Université du Québec à Montréal)

    Les quatre nobles vérités du Bouddha énoncent que 1) la vie est remplie de souffrance, 2) il y a une cause à la souffrance, 3) il est possible de faire cesser la souffrance et 4) il y a une trajectoire menant à la cessation de la souffrance. Ces dernières sont liées de près à la conceptualisation de l’expérience des traumas, ainsi qu’à la présence attentive (c.-à.-d., conscience qui émerge lorsqu’on porte attention au moment présent, avec acceptation et sans jugement), essentielle à la compréhension expérientielle des quatre nobles vérités (Gethin, 2015). L’objectif de cette étude est d’explorer comment la souffrance liée aux traumas et les trajectoires de présence attentive sont vécues du point de vue de personnes survivantes de traumas cumulatifs en enfance (TCE, c.-à.-d., l’accumulation de traumas sexuels, physiques et psychologiques avant l’âge de 18 ans) à travers les quatre nobles vérités envisagées comme cadre conceptuel. Des entretiens individuels semi-dirigés ont été réalisés auprès de 23 survivants (12 hommes, 11 femmes) de TCE. Une analyse de contenu dirigée révèle que les survivants de TCE expérimentent des trajectoires de souffrance liée aux traumas et de présence attentive qui recoupent les quatre nobles vérités. Les constats suggèrent que l’intégration de cadres de référence bouddhistes sont utiles à la compréhension de la souffrance et des trajectoires de présence attentive rapportés par des personnes survivantes de TCE.

  • Communication orale
    Traumas interpersonnels à l’enfance et bien-être sexo-relationnel à l’âge adulte au sein de différents profils de présence attentive
    Éliane Dussault (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Valérie Hémond-Dussault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La présence attentive (PA) est typiquement mesurée selon cinq dimensions (observation, description, agir avec conscience, non-réactivité, non-jugement) qui ont été utilisées pour créer des profils et représenter son hétérogénéité (p.ex., Ford et al., 2020). La majorité des études ont permis d’identifier quatre principaux profils de PA : profil avec PA élevée, PA faible, observation avec jugement et non-jugement conscient (p.ex., Bravo et al., 2016 ; Ford et al., 2020). Cette étude vise à explorer les profils de disposition à la PA au sein d’un échantillon de 731 adultes québécois et de comparer les groupes au niveau des expériences de traumas interpersonnels en enfance (TIE) et du bien-être sexo-relationnel à l’âge adulte (c.-à-d., anxiété sexuelle, satisfaction sexuelle et conjugale, violence conjugale). Les résultats confirment quatre profils similaires à ceux identifiés dans les études existantes. Les analyses de comparaison de groupe révèlent que les participants des profils de PA élevée et de non-jugement conscient rapportent moins de TIE et un bien-être sexo-relationnel plus élevé à l’âge adulte. Les profils de PA faible et d’observation avec jugement regroupent davantage de participants survivants de TIE et se distinguent par davantage de difficultés sexo-relationnelles. Ces résultats mettent en lumière l’importance de considérer les profils de PA lors d’interventions ciblant les survivants de TIE ayant des difficultés liées à leur bien-être sexo-relationnel.

  • Communication orale
    Le rôle protecteur de l’attachement dans l’association entre les traumas cumulatifs et la satisfaction conjugale : Une perspective dyadique
    Mathilde Baumann (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Ève Daspe (Université de Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal)

    Un nombre croissant d’études suggèrent que les traumas cumulatifs (TC) affectent négativement les relations amoureuses à l’âge adulte (Peterson, 2018). Cependant, les facteurs qui atténuent la relation entre les TC et la satisfaction conjugale sont méconnus. La sécurité d’attachement (Mikulincer et Shaver, 2003) constitue l’un des facteurs susceptibles d'amoindrir les effets néfastes des TC. Dans une perspective dyadique, cette étude vise à : (1) examiner les liens entre les TC vécus par les partenaires et leur satisfaction conjugale (2) vérifier le rôle modérateur de l’attachement. Sur la base de 501 couples de la population générale, les résultats ont montré des liens négatifs entre les TC et la satisfaction conjugale de l’individu et de son partenaire. Les résultats indiquent également un effet modérateur de l’évitement de l’intimité, de sorte que la relation négative entre les traumas cumulatifs et la satisfaction conjugale de l’individu est non significative à des degrés faibles d’évitement. Aucun effet modérateur de l’anxiété d’abandon n’est observé. Ces résultats supportent l’importance clé de l’attachement comme cible d’intervention afin de favoriser le bien-être conjugal chez les survivants de traumas interpersonnels.

  • Communication orale
    Agression sexuelle dans l’enfance, empathie dyadique et violence conjugale émise par les hommes en recherche d’aide
    Audrey Brassard (UdeS - Université de Sherbrooke), Noëlle Charbachi (Université de Sherbrooke), Aurélie Claing (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Marie-France Lafontaine (Université d'Ottawa), Katherine Péloquin (Université de Montréal), Claudia Savard (Université Laval)

    L’expérience d’agression sexuelle dans l’enfance (ASE) ou de violence familiale augmenterait la probabilité d’émettre des gestes de violence conjugale à l’âge adulte (Fang & Corso, 2008; Jose & O’Leary, 2009). Or, il s’avère crucial de comprendre les mécanismes explicatifs de ces liens. La capacité à être empathique est examinée dans cette étude, en raison de ses liens avec la violence familiale dans l’enfance (Simons, Wurtele, & Heil, 2002) et avec la violence conjugale émise à l’âge adulte (Clements, Holzworth-Munroe, & Schweile, 2007; Péloquin, Lafontaine, & Brassard, 2011). Cette étude évalue les liens entre l’ASE, l’empathie dyadique (émotionnelle, cognitive) et la violence conjugale émise à l’âge adulte (psychologique, physique), en contrôlant pour la violence familiale et la désirabilité sociale. Des questionnaires validés ont été complétés par 198 hommes en recherche d’aide. Les analyses de régression hiérarchique révèlent que l’ASE est liée à une plus faible empathie émotionnelle et à l’émission de violence conjugale psychologique et physique. L’empathie cognitive est négativement liée à la violence conjugale physique et psychologique tandis que l’empathie émotionnelle est positivement liée à la violence conjugale psychologique. Les résultats révèlent aussi le rôle médiateur et modérateur de l’empathie dans ces liens. La discussion souligne l’importance d’évaluer l’ASE et la pertinence de cibler l’empathie dans le traitement de la violence conjugale chez les hommes.

  • Communication orale
    Mécanismes mobilisés sur le plan sexuel des hommes et des femmes ayant vécu une agression sexuelle à l’enfance
    Marie-Marthe Cousineau (Université de Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Roxanne Guyon (UQAM - Université du Québec à Montréal), Monique Tardif (Université du Québec à Montréal)

    L'agression sexuelle à l’enfance (ASE) peut engendrer une sexualisation traumatique qui amène les survivant.es à développer divers mécanismes afin de composer avec leurs états internes négatifs, mais leurs spécificités de genre ont été peu explorées. Cette étude qualitative explore ainsi les mécanismes adaptatifs sur le plan sexuel de 25 hommes et 25 femmes adultes survivants d’ASE. L’analyse de contenu d’entrevues semi-dirigées révèle des mécanismes sexuels d’évitement, où l’impuissance, la stigmatisation et la performance sont sous-jacentes, ainsi que des mécanismes d’approche qui sous-tendent l’acceptation, l’empowerment et l’authenticité. Les femmes désinvestissent la sexualité par crainte de la vulnérabilité, ou simulent l’orgasme et se soumettent aux besoins de leur partenaire afin d’être aimées. Elles approches la sexualité en légitimant et affirmant leurs besoins sexuels, en focalisant sur la qualité des moments intimes et en consultant pour leurs difficultés. Les hommes désinvestissement la sexualité par crainte de l’intimité eet de la proximité, la surinvestissent afin de réassurer leur masculinité ou reprendre le contrôle à travers les échanges sexuels. Ils approchent la sexualité en dédramatisant et en étant plus indulgents face à leurs difficultés sexuelles, en élargissant leur répertoire sexuel et prenant des médicaments. Ces constats soulignent la pertinence de cibler les spécificités de genre dans les interventions sexologiques destinées aux survivant.es.

  • Communication orale
    Victimisation par coercition sexuelle et sociosexualité : Rôle de la sursexualisation
    Audrey Brassard (Université de Sherbrooke), Caroline Dugal (Université de Sherbrooke), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Élise Lachapelle (UdeS - Université de Sherbrooke), Katherine Péloquin (Université de Montréal)

    La violence sexuelle pose un défi de santé publique au Canada, alors que les dénonciations ont abruptement augmenté entre 2016 et 2018. Cette étude s’intéresse aux facteurs de risque de ce phénomène en examinant le rôle de la sociosexualité peu restreinte (comportements, attitudes et désirs orientés vers la sexualité sans engagement) et des conduites sursexualisées (comportements influencés par des standards culturels très sexualisés) dans la victimisation par coercition sexuelle chez les adultes émergents de diverses identités de genre (hommes, femmes, personnes non-binaires). Un échantillon de 444 adultes émergents canadiens âgés entre 18 et 25 ans ayant eu au moins un partenaire amoureux ou sexuel dans les six derniers mois a complété des questionnaires en ligne. Des analyses acheminatoires ont révélé un modèle invariant au genre dans lequel la sociosexualité peu restreinte est reliée à la fois directement et indirectement à de plus grands risques de victimisation par coercition sexuelle par l’entremise de deux conduites sursexualisées : la sexualité basée sur la performance et l’attitude séductrice. Ces résultats mettent en lumière les facteurs de risques individuels et socioculturels accentuant la vulnérabilité des adultes émergents à la victimisation par coercition sexuelle. De nouvelles orientations pour l’éducation et la prévention en matière de violence sexuelle sont proposées.

  • Communication orale
    Profils de dynamiques de pouvoir relationnelles et sexuelles d’individus consultant en sexologie clinique : Exploration de leur situation sexo-relationnelle actuelle et passée
    Roxanne Bolduc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal)

    Au sein de toutes interactions sociales se trouve une dynamique de pouvoir (Reiset al.,2000), mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’une relation de couple, considérant le caractère particulièrement intime de cette relation (Simpsonet al.,2015) ?Les études recensées se sont davantage intéressées à documenter les dynamiques relationnelles et leurs liens avec la santé sexuelle et reproductive des individus (Blanc, 2001; Sanchez et al., 2012). Or, malgré l’association entre la sphère relationnelle et sexuelle, peu d’études permettent de documenter la juxtaposition des dynamiques de pouvoir relationnelles et sexuelles. L’objectif de cette étude est de cerner les profils de client.e.s (n= 216) qui consultent en sexologie clinique, en fonction de leurs scores aux dynamiques de pouvoir relationnelles et sexuelles, à l’aide d’analyses de classifications hiérarchiques. Des comparaisons entre les profils seront présentées afin d’examiner les distinctions des profils au niveau des variables sexo-relationnelles dont le vécu d’agression sexuelle, l’ajustement conjugal et la satisfaction sexuelle.Les résultats seront discutés en ciblant des pistes concrètes pour les clinicien.ne.s qui travaillent auprès de personnes consultant en sexologie clinique.


Dîner

Dîner

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne

Communications orales

Volet intervention : les survivant.e.s enfants, adolescent.e.s et adultes de violences sexuelles

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Les jeunes enfants victimes d’agression sexuelle : comprendre pour mieux intervenir
    Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Rachel Langevin (Université McGill)

    Les enfants d’âge préscolaire constituent une proportion non négligeable des mineurs victimes d’agression sexuelle (AS), soit près de 30% (US Department of Health and Human Services, 2013). Par ailleurs, ces jeunes victimes sont très peu représentées dans les études documentant les conséquences de l’AS. Pour pallier cette importante lacune, nous avons conduit plusieurs études auprès de cette population dans les dernières années, ce qui a permis d’approfondir notre compréhension des conséquences associées à l’AS en bas âge : difficultés de régulation des émotions (Langevin et al., 2016), troubles de comportement intériorisés et extériorisés (Langevin et al., 2015), difficultés de sommeil (Langevin et al., 2017), dissociation (Bernier et al., 2013) et patrons d’attachement insécurisants (Charest et al., 2019). Ces études ont également permis d’identifier des facteurs associés à l’adaptation des jeunes victimes tels que la détresse maternelle et l’historique d’abus sexuel des mères (Langevin et al., 2016b), de même que les capacités d’autorégulation, les relations positives et l’initiative démontrée par les enfants (Hébert et al., 2014), informant ainsi le développement d’interventions pour jeunes victimes. Cette présentation présentera d’abord un survol des études menées à ce jour par notre équipe auprès des enfants d’âge préscolaire. Ensuite, nous discuterons des interventions prometteuses actuellement en place visant à favoriser le rétablissement des jeunes victimes d’AS.

  • Communication orale
    Mobiliser les adolescent.e.s dans les actions de sensibilisation et de prévention des violences sexuelles en contexte de relations intimes : une clé de succès
    Geneviève Brodeur (Université du Québec à Montréal), Stéphanie Couture (Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (UQAM - Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal)

    Les violences à caractère sexuel constituent un problème de santé publique ayant d’importantes répercussions chez les jeunes qui en sont victimes. Pourtant, nombre de ces expériences de victimisation sexuelles sont vécues dans le contexte des relations intimes à l’adolescence et affectent particulièrement les filles. Plusieurs initiatives de prévention de la violence dans les relations amoureuses ont été mises sur pied, mais la plupart d’entre elles continuent à cibler les violences physiques et psychologiques, au détriment des formes sexuelles de violences. Dans cette présentation, l’ampleur des violences sexuelles vécues par les adolescents en contexte de relations intimes, les mythes qui entravent l’identification des situations de violence sexuelle, de même que les barrières à la recherche d’aide et aux recours aux services seront abordés. Des capsules vidéo de sensibilisation mettant en scène des adolescent.e.s et basées sur les témoignages de participant.e.s à nos travaux de recherche seront présentées. Ces outils de sensibilisation ont été développés dans le cadre d’une initiative AVEC, PAR et POUR les adolescents. Jusqu’à maintenant, cette démarche participative a permis de mobiliser une trentaine d’adolescent.e.s et d’intervenant.e.s jeunesse et à rejoindre près de 95 000 jeunes, de parents et d’adultes significatifs.

  • Communication orale
    Portraits d’hommes victimes d’agression sexuelle durant leur enfance ou adolescence qui consultent dans un organisme spécialisé
    Cloé Canivet (Université du Québec à Montréal), Jean-Martin Deslauriers (Université d'Ottawa), Juliette Favreau (Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (UQAM - Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (Université du Québec à Montréal), Rose Lebeau (Université du Québec à Montréal), André Samson (Université d'Ottawa)

    La victimisation sexuelle représente un phénomène endémique lié à des répercussions délétères durables. Or, la victimisation sexuelle des hommes demeure, encore aujourd’hui, peu discutée et marquée par plusieurs tabous. Après un bref survol des enjeux définitionnels et du portrait statistique de la situation, cette présentation fait état du portrait d’hommes qui consultent un service communautaire spécialisé québécois. Pour étayer ce portrait, des données ont été récoltées dans le cadre d’une initiative du CNVAM-Collectif National sur la Victimisation au Masculin financée par le Ministère de la Justice. Cette initiative mobilise la collaboration de 8 organismes québécois offrant des services spécialisés aux hommes victimes. Plus de 50 hommes survivants ont rempli des questionnaires auto-rapportés évaluant leur caractéristiques sociodémographiques, leurs représentations d’attachement, leur santé mentale et leur fonctionnement sexo-relationnel. Les constats sont discutés en lien avec leurs implications pour l’intervention et, à travers une capsule vidéo de sensibilisation, des survivants ayant pris part à cette initiative prennent la parole.

  • Communication orale
    Attitudes à privilégier favorisant le mieux-être des survivantes de violences sexuelles
    Éliane Dussault (Université du Québec à Montréal), Marilynn Lévesque (CALACS Agression Estrie)

    Bien que l’on s’attarde de plus en plus à la problématique des violences sexuelles, il demeure important de s’assurer que les intervenant.e.s adoptent des pratiques professionnelles qui sont sensibles aux séquelles que peuvent engendrer les violences sexuelles chez les survivantes, tout en étant conscient.e.s des éléments pouvant favoriser leur mieux-être. La présentation vise à faire part d’une analyse thématique de commentaires des usagères de services du Centre d’Aide et Lutte contre les Agressions à Caractère Sexuel (CALACS) Agression Estrie. Un questionnaire de leur appréciation générale ainsi que des intervenantes du Centre a été distribué aux femmes intéressées du mois de février 2020 à avril 2021. Ces dernières ont également été questionnées sur les stratégies adoptées afin de se sentir mieux suite à leur vécu de violence sexuelle. Les résultats permettront de réfléchir et de discuter quant aux approches à privilégier afin d’intervenir le plus adéquatement possible auprès de cette clientèle.

  • Communication orale
    Le travail de groupe auprès d’hommes ayant vécu des abus sexuels : quelques enjeux et pistes d’interventions
    Jean-Martin Deslauriers (Université d’Ottawa)

    Cette présentation rend compte des résultats d’une étude qualitative visant à documenter la réalité d’hommes victimes d’agression sexuelle en enfance et leur besoins en termes de services. Des entrevues semi-structurées, menées suite à une intervention de groupe, ont été analysées afin d’identifier les thèmes exprimés par les hommes en termes de bienfaits des services et de besoins. Les résultats sont discutés en lien avec la réalité des hommes victimes, leurs besoins et perceptions face aux services reçus. Également, on peut en dégager des orientations prometteuses en matière d’intervention. Notamment, le travail de groupe a permis la réalisation de changements souhaités par les participants et agi sur les sentiments de honte et de solitude grâce à la présence d’aide mutuelle.

  • Communication orale
    Mieux intervenir aux besoins sexo-relationnels des hommes survivants d’agression sexuelle pendant l’enfance : une analyse croisée
    Jade Fecteau Albert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mylène Fernet (Université du Québec à Montréal), Natacha Godbout (Université du Québec à Montréal)

    Les études montrent que les répercussions des agressions sexuelles subies en enfance (ASE) sont susceptibles de se maintenir à long terme et de marquer le parcours sexo-relationnel des victimes (Godbout et al., 2013). Toutefois, les spécificités des hommes victimes demeurent sous-documentées. Les interventions disponibles visent à soutenir les hommes victimes ou à diminuer les symptômes négatifs, mais généralement, sans s’attarder spécifiquement à leur santé sexo-relationnelle (Dorais, 2017). Pour pallier ces limites, cette étude vise à dégager les besoins sexo-relationnels des hommes victimes d’ASE au plan de l’intervention. Pour ce faire, des entrevues semi-dirigées ont été menées afin de recueillir les témoignages de 26 hommes survivants d’ASE et de 4 intervenants qui les accompagnent. Une analyse thématique des besoins sexo-relationnels de survivants a été effectuée pour mieux cerner leurs besoins en termes d’intervention. Les principaux thèmes ayant émergé de cette étude seront présentés, notamment les normes de masculinité hégémonique qui semblent transcender le parcours sexo-relationnel des survivants. Les constats permettent d’identifier des recommandations visant à bonifier l'offre de services offerte aux hommes victimes d’ASE. De ce fait, ces constats offrent un socle au développement d’outils d’intervention qui sont actuellement en développement dans le cadre du Collectif national de la victimisation au masculin.

  • Communication orale
    État de la situation des organismes qui viennent en aide aux hommes victimes d’agression sexuelle et réflexions sur les besoins des victimes
    Alexandre Tremblay-Roy (SHASE-Estrie)

    Il existe encore plusieurs régions dans la province de Québec où les hommes n’ont pas accès à un éventail de services en lien avec la victimisation, ce qui amène plusieurs questions au niveau de la justice sociale, de la santé mentale et de l’équité. Par ailleurs, la victimisation sexuelle des hommes demeure une problématique méconnue, parfois taboue, pour laquelle les services spécialisés et les interventions sont en développement. En ce sens, la présentation effectuera un survol de la situation des organismes qui viennent en aide aux hommes victimes d’agressions sexuelles au Québec, leurs défis et les perspectives futures. Ces questions seront discutées selon l’expérience d’intervenants au sein des organismes venant en aide aux hommes. De plus, ces questions seront discutées sous l’angle de l’intégration des personnes issues de la diversité sexuelle et de genre, ainsi que des hommes qui ont été victimisés à l’âge adulte, deux éléments devant être davantage pris en compte dans des interventions sensibles à tous les utilisateurs des ressources venant en aide aux personnes s’identifiant comme hommes ayant été victimes d’agression sexuelle.


Panel / Atelier

Table ronde – Perspectives d’intervention liées au vécu de violences sexuelles

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne