Les rapports entre les peuples autochtones et l’État sont marqués par des déséquilibres profonds qui ont eu, jusqu’aujourd’hui, des répercussions sur chacune de ces parties, bien que de façon disproportionnée. D’un côté, les peuples autochtones ont été ciblés par des politiques ethnocidaires qui entraînent des situations de marginalisation et de vulnérabilité extrêmement graves. De l’autre côté, l’État a, ce faisant, ignoré et rejeté des personnes et des cosmovisions susceptibles, dans certains cas, de réconcilier ses structures et ses politiques avec la terre et les écosystèmes dans lesquels ses activités ont lieu.
Cela étant, des phénomènes de revitalisation des sociétés autochtones sont actuellement impulsés par un travail d’explicitation et de développement des systèmes et des formes de droits autochtones, par l’exploitation et l’évolution de certains droits de la personne, et par une certaine ouverture des ordres juridiques dominants, des institutions étatiques et des processus politiques aux peuples autochtones. Ces phénomènes s’inscrivent dans un processus de décolonisation qui vise la réacquisition, par ces peuples, de leur autonomie et de leur capacité à s’autodéterminer et à protéger leurs terres, leurs cultures et leurs membres. L’ampleur de cette émancipation est influencée par les espaces dans lesquels elle se joue (communautés, cours de justice, universités, etc.), par les acteurs qui s’y rencontrent (peuples autochtones, État, entreprises privées, adultes, enfants, etc.) et par les instruments qui y sont utilisés (codes de droit, coutumes, etc.). Nous proposons d’étudier la manière dont ces espaces politiques et juridiques influencent la forme et la substance d’une émancipation nécessaire aux dialogues et aux actions susceptibles de redessiner les relations des peuples autochtones avec l’État.
Le colloque fera intervenir des représentant.e.s autochtones et des expert.e.s en droit, en science politique et en géographie. Les intervenant.e.s s’engageront dans un dialogue interculturel permettant de traiter d’enjeux sociaux contemporains tout en mettant en abîme les concepts de réconciliation, de résurgence et d’autodétermination. Le colloque se veut un pont fondé sur la cosmovision des Atikamekw Nehirowisiwok de Manawan, mise à l’honneur dans le cadre de notre événement. Ce « pont » permettra de créer des liens entre les représentants autochtones et le milieu universitaire, entre les savoirs autochtones et les savoirs non autochtones, et entre les membres du public et les panélistes.
Le premier panel proposera d’envisager les liens des peuples autochtones avec le territoire comme l’élément central de leur émancipation et de poser le territoire comme l’espace privilégié de cette dernière. Le second panel adoptera le prisme de l’enfance pour aborder d’autres espaces juridiques et politiques dans lesquels se joue l’émancipation autochtone.
Pour plus de détails sur le contenu du colloque, voir : https://www.facebook.com/Aski-Atisiwin-Kaskeritamowina-107176244220678.