Le soutien communautaire en logement social prend aujourd’hui plusieurs formes, toutes caractéristiques d’un nouveau système de protection sociale organisé en réseaux, plus orienté vers la responsabilisation des usagers et la mobilisation des acteurs locaux issus des organisations publiques, privées ou du tiers secteur (Andreotti et Mingione, 2013). Les réseaux locaux, où se rencontrent les acteurs pour négocier les modes de relation et les mécanismes de coopération (Klein, 2014), cherchent à apporter une solution à une situation problématique, à planifier ou à implanter des programmes et services dans une communauté. Ils sont surtout utilisés pour aborder des problèmes complexes (Ferlie et al., 2011), car ils sont reconnus pour présenter un avantage collaboratif; la collaboration pouvant générer des retombées plus grandes que l’action individuelle des acteurs locaux (Divay et al., 2013).
Les personnes vivant en logement social sont confrontées à une multitude de problèmes complexes pour lesquels une solution unique n’est pas possible, et pour lesquels plusieurs aspects, individus et organisations doivent être considérés (Leblanc et Morin, 2010). Les problèmes complexes appellent l’action intersectorielle, une réponse de plus en plus fréquente à la fragmentation, à la complexité et au dynamisme de nos sociétés (Bryson et al., 2014; Torfing et Sorensen, 2014). Cependant, les instances intersectorielles sont structurantes dans la mesure où les institutions qui y participent sont capables de réviser leurs services à la lumière des besoins du milieu et dans le but de renforcer les capacités collectives (Divay et al., 2013). Or, les instances de concertation et d’action intersectorielle de type « réseaux », dont le nombre a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies, révèlent plutôt un rapport social descendant dans la planification locale et un sous-investissement dans la disponibilité des ressources (Bilodeau et al., 2014).
Sur le plan scientifique, la pertinence de ces deux journées repose sur une meilleure compréhension des actions devant la multiplicité de leurs formes ainsi que des facteurs institutionnels qui les influencent. Sur le plan social, l’intérêt sera d’approfondir de nouveaux enjeux et de faire connaître des pratiques en émergence. Au cours de la première journée, les conférenciers seront appelés à discuter des conditions qui favorisent ou contraignent le développement des réseaux locaux et leur fonctionnement. Au cours de la deuxième journée, les présentateurs seront invités à se pencher sur les nouveaux enjeux vécus au sein des logements sociaux ainsi que les pratiques en émergence.