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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les violences faites aux femmes, particulièrement la violence sexuelle et la violence conjugale, ciblent un grand nombre de victimes tout en demeurant parmi les crimes les moins rapportés à la police (Benoit et al., 2015; Sinha, 2013). Plusieurs mouvements de dénonciation et campagnes de sensibilisation ont voulu mettre en lumière les barrières auxquelles sont confrontées les femmes survivantes de violences qui souhaitent faire une dénonciation (p. ex., le mouvement #MeToo, 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, etc.). Ces prises de parole publiques ont gagné en visibilité dans les dernières années. Elles ont facilité une conversation collective autour de ces enjeux sociaux d’importance. Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour mieux répondre aux besoins des femmes survivantes de violences, particulièrement celles vivant à la croisée de multiples systèmes d’oppression. Bien qu’ils soient embryonnaires, plusieurs écrits scientifiques avancent que les femmes vivant à la croisée de multiples systèmes d’oppression sont surreprésentées parmi les survivantes de violences au Canada, notamment les femmes autochtones, les femmes en situation de handicap, les femmes immigrantes et réfugiées, les femmes issues des communautés LGBTQ2S ou encore celles évoluant en contexte francophone minoritaire (Benoit et al., 2015). Au Québec, le mouvement féministe cherche à s’actualiser afin de prendre davantage en compte, tant dans la pratique que dans la recherche, les différences existant entre les femmes comme groupe social (Corbeil et al., 2018; Lopez, 2017; Pagé et Pires, 2015; Corbeil et Marchand, 2006). Enfin, plusieurs femmes sont dans l’impossibilité de prendre part à des campagnes de sensibilisation et des mouvements de dénonciation ou ne se sentent pas concernées par celles-ci pour diverses raisons qui doivent être davantage documentées. Ainsi, ces éléments revêtent des implications cruciales pour le travail social et les études féministes étant donné leurs liens étroits avec la prévention, la recherche, l’accompagnement et l’intervention auprès des femmes survivantes de violences.

Ce colloque est organisé conjointement par le Collectif de recherche féministe anti-violence (FemAnVi) de l’Université d’Ottawa et le Réseau québécois en études féministes (RéQEF).

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme


Communications orales

Violences conjugales et sexuelles, dénonciations et femmes racisées

  • Communication orale
    Femmes afro-descendantes du Québec et violences sexuelles: un état des lieux
    Kharoll-Ann Souffrant (Université d’Ottawa)

    Au Québec, peu d'écrits scientifiques ont porté sur les violences sexuelles vécues par les femmes afrodescendantes de la province, qu'elles soient nées en sol québécois, au Canada ou ailleurs dans le monde. C'est dans ce contexte que la thèse doctorale de la présentatrice vise à pallier le manque d'écrits scientifiques sur cette question, et ce, en relation avec le mouvement québécois #MoiAussi, devenu viral en octobre 2017. Cette présentation est tirée d’une recension des écrits réalisée dans le cours Pouvoir, féminismes et militantisme politique (FEM6500/POL 7502) à la session hiver 2020. Elle vise trois objectifs : 1) faire un état des lieux sommaire et préliminaire sur les connaissances actuelles en ce qui a trait à cette problématique sociale; 2) contrer l'effacement et l’invisibilisation des femmes afrodescendantes québécoises dans la lutte aux violences sexuelles; 3) dégager des pistes de réflexion pour la pratique, la recherche et les politiques publiques en lien avec cette population.

  • Communication orale
    Réflexion sur les dénonciations des violences conjugales et sexuelles dans le cadre de talk-shows tunisiens
    Maissa Ben Jelloul (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation porte sur la culture populaire, en particulier sur les talk-shows de l’intime qui ont été produits et diffusés en Tunisie après l’insurrection de 2010-2011. Ces émissions invitent des personnes à témoigner publiquement d’expériences tirées de leurs vies personnelles et privées (témoignages de sentiments amoureux, de problèmes de couples ou de familles, etc.). Souvent, des femmes de classe sociale inférieure dénoncent des violences qui leur ont été infligées, notamment des violences conjugales et sexuelles. Ces témoignages sont par la suite commentés, validés, jugés, critiqués ou accueillis avec bienveillance par l’instance qui les reçoit, soit par l’animatrice ou l’animateur, le public présent sur le plateau (s’il y a lieu) ainsi que l’auditoire.

    Je présenterai ainsi une problématisation de ces témoignages qui circulent dans un contexte caractérisé par une tension entre des discours d’« al-soutrah »,qui prônent le voilement de l’intime et du péché, et des discours post-insurrectionnels qui valorisent la liberté d’expression et le dévoilement des vérités. Je proposerai par la suite une discussion sur les manières possibles de présenter mes recherches doctorales dans un contexte occidental : comment aborder des enjeux liés aux violences faites aux femmes tunisiennes, sans pour autant confirmer des stéréotypes racistes?

  • Communication orale
    Principaux facteurs entravant la demande d’aide en contexte de violence conjugale des femmes aînées de communautés ethnoculturelles
    Lenoir Annick (Université de Sherbrooke), Fanta Fane (UdeS - Université de Sherbrooke), Beaulieu Marie (Université de Sherbrooke)

    Bien que les travaux québécois en matière de violence conjugale (VC) envers les femmes aînées de communautés ethnoculturelles soient rares, diverses publications à l’échelle internationale posent le problème. Cet exposé vise à répondre à la
    question suivante : quels sont les principaux facteurs entravant la demande d’aide en contexte de V.C selon les femmes aînées de communautés ethnoculturelles?

    Une recension systématique des écrits des dix dernières années fut réalisée dans 12 banques de données (9 anglophones, 3 francophones) en croisant les thèmes VC, femmes aînées et communautés ethnoculturelles. Nous avons comme résultats que, d’abord, la nécessité de rester avec le conjoint violent en vue de préserver l’unité familiale, puis de veiller à la transmission des valeurs familiales et culturelles sont nommés. Ensuite, des barrières d’ordre structurel se manifestant par une méconnaissance du mode de fonctionnement des structures d’aide, une méfiance à l’égard des services de police (liée à des expériences traumatisantes), une crainte des répercussions liées au statut migratoire (voir le partenaire se faire expulser) etc., existent également. Enfin, des barrières d’ordre économique et social se traduisant par une dépendance vis-à-vis du partenaire et l’isolement social qui lui est intrinsèquement lié sont aussi mentionnées. Cet état des connaissances précède un travail de terrain en sol québécois.


Dîner

Dîner


Communications orales

Intersectionnalité en pratique : enjeux, défis et implications pour l’intervention

  • Communication orale
    Porter la parole des femmes : enjeux d’inclusivité en intervention et recherche en violence. Réflexions issues du projet partenarial Trajetvi-l’R des centres de femmes
    Odile Boisclair (Le R des centres de femmes du Québec), Ksenia Burobina (UdeM - Université de Montréal), Marie-Pier Kouassi (L’R des centres de femmes du Québec)

    Cette communication est issue du projet de recherche partenariale mené par Trajetvi et l’R des centres de femmes du Québec sur le travail des centres de femmes de l’R en matière de violences faites aux les femmes. La présentation est basée sur les résultats qualitatifs de ce projet s’appuyant sur le témoignage des femmes et des travailleuses qui ont pris part à des groupes de discussions, ainsi que sur des réflexions méthodologiques au sujet des enjeux d’inclusivité et d’accès à la parole soulevées dans le cadre de cette recherche. À partir des témoignages recueillis se dégagent quelques barrières et facilitateurs à la prise de parole nommés par les participantes, qu’il s’agisse de la participation à la recherche, des interactions avec les services ou dans l’espace public, incluant des barrières particulières, par exemple, pour les femmes vivant avec un handicap ou une maladie chronique soulevant les questions suivantes : Que faut-il pour améliorer l’accès à la participation et à la prise de parole ? Quelles sont les contraintes - à la fois pour les chercheur.e.s, les partenaires et les participantes, et les solutions qui existent, qui sont possibles ou qu’on peut envisager, les problématiques et les pistes à explorer pour faciliter la prise de parole tant dans la recherche que dans la vie civile et militante?

  • Communication orale
    La réalité des femmes autochtones vivant en situation d’itinérance ou à risque de l’être à Montréal
    Mélodie Racine (La Porte Ouverte Montréal / The Open Door Montréal)

    En tant que directrice générale de La Porte Ouverte Montréal/ The Open Door Montréal, je viens ici faire une présentation sur la réalité des femmes autochtones vivant en situation d’itinérance à Montréal. Situé sur le Plateau de Mont-Royal, le centre de jour pour lequel je travaille ouvre ses portes de 7h30 à 15h. À tous les jours de la semaine, trois intervenants psychosociaux accueillent la population qui fréquentent l’organisme et deux autres suivent les participants du programme Housing First avec l’approche basée sur les forces. Plusieurs services de base et programmes permettent à la ressource d’apporter un peu de confort et de soutien dans le quotidien et les démarches d’environ une centaine de personnes par jour.

    Parmi celles-ci, près de la moitié sont d’origine autochtone, plus spécifiquement Inuits. Vivant le racisme systémique, souvent avec un bagage rempli de trauma intergénérationnels, victime des préjudices envers les personnes en situation d’itinérance en plus de grave trouble de dépendance comme de codépendance, je crois que nous pouvons affirmer que je travaille, entre autres, avec des femmes vivant à la croisée de multiples systèmes d’oppression.

    J’aimerais donc partager avec vous mon expérience et y joindre celle d’autres intervenants issus du milieu communautaire de Montréal, afin de mieux comprendre les besoins des femmes survivantes de violences.

  • Communication orale
    La demande d’aide chez les femmes ayant fait l’expérience de la maltraitance en tant qu’aînées
    Marie Beaulieu (Université de Sherbrooke), Françoise Le Borgne-Uguen (Université de Bretagne Occidentale), Caroline Pelletier (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La maltraitance envers les femmes aînées vivant à domicile, souvent le fait de proches, peut s’inscrire dans la poursuite de violences antérieures. Voici les résultats d’une recherche phénoménologique ayant comme but de mieux comprendre la demande d’aide des femmes aînées en contexte de maltraitance.

    Une recension de type évaluation de la portée des écrits internationaux (2006-2018) sur les freins et leviers à la demande d’aide en contexte de maltraitance a été effectuée. Ensuite, une exploration des écrits scientifiques (2007-2017) sur l’usage de la phénoménologie en gérontologie a été menée. 5 femmes âgées de 71 à 77 ans ayant vécu de la maltraitance ont été recrutées (récits narratifs). La recension des écrits et l’analyse des données ont fait émergé le sens donné à la demande d’aide en contexte de maltraitance sous forme de schéma conceptuel.

    Nous avons comme conclusion que: 1) Donner la parole aux femmes aînées ayant vécu de la maltraitance permet de comprendre l’importance du lien de confiance qui l’unit à la personne maltraitante; 2) les femmes aînées n’ont pas toutes fait une demande d’aide claire, elles en ont parlé à une tierce personne. 3) Plusieurs femmes aînées ont relaté la maltraitance vécue à d’autres moments de leur parcours de vie.

    Ainsi, la demande d’aide chez une femme qui vit de la maltraitance ne peut se comprendre qu’à travers son parcours de vie teinté de normes sociales telles la vie privée, la culture de silence et la loyauté.


Communications orales

Violences et communautés LGBTQ2S+

  • Communication orale
    Violences sexuelles et milieu de santé en lien avec les communautés LGBTQ+ et/ou Two-Spirit
    Jade Almeida (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation se focalise sur les écrits touchant les survivant.e.s de violences sexuelles qui sont LGBTQ+ allochtones, autochtones et/ou Two-Spirit en lien avec le milieu de santé: quelles sont les barrières rencontrées ? Les manques et les besoins ? Existe-t-il des freins aux dévoilements, et si oui, lesquels ? Notre but, outre de présenter un panorama plus complet de la situation, de sensibiliser les partenaires aux parcours actuels des survivant.e.s et aux barrières systémiques qu’iels rencontrent en raison de l’état labyrinthique des services offerts, est d’améliorer les connaissances de la problématique des violences sexuelles pour les personnes LGBTQ+ et/ou Two-Spirit.

  • Communication orale
    Les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale : qu’en est-il des femmes trans*?
    Sam Asselin-Mailloux (Université d’Ottawa)

    Le Transgender Survey 2015 réalisé aux États-Unis auprès de plus de 27 000 personnes trans* a recensé que 54% des personnes trans* auraient vécu de la violence entre partenaires intimes au cours de leur vie et des études canadiennes démontrent des niveaux similaires de violence, ce qui prouve la nécessité d’avoir des services inclusifs des personnes trans en matière de violence. Cependant, historiquement, les femmes trans* ont été exclues des mouvements féministes et des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Un scoping review fut réalisé afin de savoir comment pourrait-on améliorer les services offerts aux femmes trans* en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale en Ontario français et au Québec. Cette présentation abordera les particularités de l’intersection sexisme-cisgenrisme (ou transphobie) en contexte de violence conjugale. Les discriminations vécues par les femmes trans* avant, pendant et après les processus d’admission dans les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ont été documentées. Les conclusions démontrent que les femmes trans* sont perçues comme n’étant pas des « vraies » femmes à cause de leur biologie, de leur socialisation, de leurs présumés privilèges masculins et sont même vues comme une menace à la sécurité des femmes cisgenres dans certains milieux féministes (Baril, 2014; 2015). Ces arguments seront déconstruits à l’aide des théories et des propos de théoricien.ne.s trans*.

  • Communication orale
    « Invisibles : Briser les tabous de la violence dans les communautés lesbiennes+ pour mieux intervenir »
    Suzie Bordeleau (Centre de solidarité lesbienne)

    La majorité des violences sont commises par des hommes et que les victimes
    sont des femmes. De surcroit, les victimisations avec violence sont plus fréquentes chez les
    lesbiennes et les femmes bisexuelles que chez les hétérosexuelles (Beauchamp,2004). On estime
    que les agressions à caractère sexuel ne sont généralement pas signalées, ce qui empêche de prendre
    conscience de l’étendue du phénomène (Benoit, Shumka, Phillips, & al.,2015) et des enjeux
    intersectionnels pour soutenir les femmes. Si le mouvement #metoo a certainement permis d’ouvrir
    le dialogue, il reste toutefois ancré dans un contexte occidental, patriarcal et hétéronormatif. Ainsi,
    les femmes LGBTQ+ peinent à s'y reconnaître. Leurs relations sont ponctuées
    de violences commises à la fois par des hommes et par des femmes. Au CSL, 66% des cas de
    violence conjugale et 50% des cas de violence à caractère sexuel répertoriés dans les 12 derniers
    mois ont été commis par des femmes. En ce sens, il apparaît primordial de prendre en compte les
    enjeux spécifiques des femmes LGBTQ+ lors d’un dévoilement ainsi que dans la planification de
    l’intervention, notamment le contexte macro d’hétérosexisme et d’hétéronormativité, les tabous de
    la violence faite aux femmes et de la violence des femmes et les diverses intersections possibles
    (expression de genre, origine ethnique, handicap, configurations relationnelles, etc.). Quelques
    pistes d’action seront proposées afin de favoriser l’accès aux services et d’améliorer les pratiques
    sur le terrain.