Les drones ont connu un essor sans précédent dans les dernières années, que ce soit auprès du grand public ou de la recherche, particulièrement dans les domaines liés à l’étude de l’environnement. Ces plateformes sont devenues accessibles en matière tant de coûts d’acquisition que de facilité d’utilisation (pilotage, post-traitement des données), et l’évolution récente de la réglementation aérienne facilite leur utilisation pour les applications en recherche et dans les professions.
En parallèle, la miniaturisation des capteurs offre désormais une très grande variété de domaines d’acquisitions possibles, notamment grâce aux capteurs non électroniques (p. ex., filtres à particules), aux capteurs fonctionnalisés ou électrochimiques (p. ex., détecteurs de gaz), et aux capteurs optiques passifs (p. ex., visible, infrarouge) ou optiques et électromagnétiques actifs (p. ex., lidar, radar).
Les progrès récents en traitement de données, basés notamment sur l’intelligence artificielle (p. ex., réseaux de neurones convolutifs), offrent également de nouvelles possibilités d’analyse et de détection. Ces combinaisons d’évolutions technologiques ouvrent la porte à l’exploitation de données massives, multirésolution et multiconfiguration à très haut potentiel pour l’étude de l’environnement.
Cependant, on observe également depuis les dernières années une forme de surenchère médiatique sur le potentiel des drones et sur la révolution que ces derniers représentent pour de nombreux secteurs. Ces promesses surpassent dans certains cas la réalité des capacités actuelles des drones et peuvent constituer une source de déception et nuire au développement du domaine.
Après environ 10 années d’expérience d’utilisation des drones pour l’étude de l’environnement, il est donc important et utile de réaliser un bilan sur l’évolution du domaine et discuter des perspectives de ce genre d’outil.