Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie
Description :Le thème de ce colloque portera sur les changements environnementaux et climatiques depuis la fin de la dernière période glaciaire jusqu’à aujourd’hui dans l’est de l’Amérique du Nord. En plus de la recherche sur les changements environnementaux, notre colloque sollicitera également des contributions sur le rôle des peuples autochtones et non autochtones dans la formation des paysages de cette région — grâce à des activités comme le défrichement et l’agriculture — et sur la façon dont ces peuples se sont adaptés au climat naturel et aux variations environnementales. Au cours des 20 000 dernières années, l’est de l’Amérique du Nord a été une région très dynamique qui a connu des changements environnementaux considérables, notamment la fonte de l’Inlandsis laurentidien, la migration des plantes et des animaux après la déglaciation, ainsi qu’une histoire longue, dense et complexe d’établissements humains et d’utilisation des terres. De plus, cette région possède une multitude de lacs, de tourbières et d’autres archives naturelles qui fournissent une richesse de données paléoenvironnementales de haute qualité. En adoptant une perspective à long terme et en nous concentrant sur la recherche entreprise à l’aide d’une gamme d’indicateurs substitutifs (p. ex., pollen, charbon de bois, diatomées, cernes d’arbres, etc.), nous espérons que notre colloque nous permettra de mieux comprendre les mécanismes à l’origine des variations climatiques naturelles ainsi que les interactions humaines avec leur environnement sur plusieurs périodes et échelles. Bien que nous sollicitions des études entreprises à l’aide de données indirectes plus traditionnelles, nous nous intéressons également à la recherche réalisée à l’aide de nouvelles méthodologies et approches, ainsi qu’aux études à grande échelle au niveau régional fondées sur des bases de données paléoécologiques et archéologiques.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Matthew Peros (Bishop’s University)
- Jeannine-Marie St-Jacques (Université Concordia)
- Pierre J.h. Richard (UdeM - Université de Montréal)
- Elisabeth Levac (Bishop’s University)
Programme
Paléoécologie (Partie 1)
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Communication orale
HISTOIRE ENVIRONNEMENTALE HOLOCÈNE DU NORD DU CANADAKonrad Gajewski (Université d’Ottawa)
Cette présentation traite de nos connaissances sur les environnements postglaciaires de l’Amérique du Nord septentrionale. Bien que de nouvelles méthodes soient maintenant accessibles, des réseaux spatiaux suffisamment étendus ne sont disponibles que pour les méthodes basées sur les microfossiles, principalement les assemblages de pollen. Des banques de données modernes, utilisées pour quantifier les environnements passés, sont maintenant à notre disposition pour plusieurs groupes de fossiles. Les carottes de sédiments couvrent maintenant tout l’Arctique nord-américain, bien qu’à une très faible densité. Les plantes arctiques ont immigré dans tout l’Arctique immédiatement après la déglaciation. La réponse de la végétation aux variations climatiques se produit principalement par des changements de production biologique, plutôt que par la diversité. La température maximale de l’Holocène s’est produite à différents moments dans différentes régions, et une reconstruction paléoclimatique cohérente est disponible pour le Canada boréal et arctique, l’Alaska et le Groenland. L’histoire de la limite des arbres montre une réponse plus nuancée aux changements climatiques qu’un simple déplacement vers le nord ou sud. La dynamique de la population humaine est aussi associée aux changements climatiques passés.
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Communication orale
LES SÉDIMENTS D’UN PETIT LAC EN ONTARIO POURRAIENT-ILS DÉFINIR UNE NOUVELLE ÉPOQUE GÉOLOGIQUE?Francine Mccarthy (Brock University)
Les microfossiles qui s'accumulent dans les sédiments du lac Crawford, un petit bassin profond sur l’escarpement du Niagara dans le sud de l’Ontario enregistrent plusieurs phases d'impact anthropique qui peuvent être précisément datées en dénombrant les laminations, ou varves annuelles. Ces phases comprennent notamment un établissement agricole iroquoien du 14è au 16è siècle. suivi de l'exploitation forestière et de l'agriculture par les colons canadiens à partir du milieu du 19è siècle. C’est toutefois le récit clair de l'accélération de l’impact humain d'après-guerre qui fait de cette séquence sédimentaire un candidat potentiel fort pour marquer le début de l'époque anthropocène au milieu du 20è siècle.
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Communication orale
CARACTÉRISATION MATHÉMATIQUE DE LA SUCCESSION DES ESPÈCES DE PLANTES VASCULAIRES POUR LA PÉRIODE DE L’HOLOCÈNE EN AMÉRIQUE DU NORDLorne Nelson (Department of Physics, Université Bishop's), Matthew Peros (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Martin Saint-Michel (Cégep de Sherbrooke)
Décrire la succession des espèces dans l’espace et le temps est un problème colossal en raison de la complexité des relations entre les espèces animales et végétales. Certains patrons généraux comme les relations espèces-surface et espèces-temps illustrent toutefois ces phénomènes. L’approche mathématique traditionnelle utilise des facteurs d’échelle et des fonctions de puissance mais malgré des apports importants, elle ne décrit jamais complètement la succession des espèces. Les populations tendent à se stabiliser vers la fin du processus lorsque les milieux atteignent leur capacité de support (carrying capacity), alors que les lois de puissance continueront à générer des espèces à l’infini. Aucune théorie n’appuie de façon rigoureuse l’application de lois de puissance pour décrire la succession des espèces malgré un comportement semblable aux données empiriques au début du processus. Nous proposons une théorie fondée sur les statistiques des évènements rares pour décrire la relation entre les espèces et le temps. Les données polliniques de sites couvrant l’Amérique du Nord durant l’Holocène illustrent la correspondance entre nos valeurs théoriques et les données extraites de ces sites. Le pollen, en raison de sa grande résilience joue le rôle de témoin de la présence des plantes vasculaires. Nous estimons que notre théorie pourrait être généralisée à d’autres espèces animales et végétales ainsi qu’à d’autres milieux où des successions d’espèces s’opèrent.
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Communication orale
ABAZNODALI8WDI : LA ROUTE DES PANIERS, HISTOIRE ET CARTOGRAPHIE DE LA PRATIQUE DE LA VANNERIEGenevieve Treyvaud (Grand Conseil de la Nation Waban-Aki et INRS-ETE)
La vannerie est pratiquée par les W8banakiak depuis des temps immémoriaux. Vers 1880, la fabrication des Abaznodal devient une industrie pour la Nation W8banaki et elle constitue le principal moyen de subsistance de nombreuses familles. L’importance de la vannerie et la disparition du frêne noir et du foin d’odeur nous conduit à aborder cette pratique en relation aux contextes culturel, naturel et économique entre l’homme et l’environnement qui la sous-tendent. Le Ndakina est indissociable des connaissances des W8banakiak touchant la gestion des ressources, le prélèvement de la matière première, les modes de fabrication et la transmission des différents savoirs. Nous présentons aujourd’hui les premiers résultats d’un projet de recherche collaboratif entre le Bureau du Ndakina et l’INRS-ETE subventionné par le CRSH. Il comprend trois axes : 1) une analyse des modes de production et la transmission des savoirs; 2) une mise en dialogue des sources orales, historiques et archéologiques; 3) le géoréférencement des données afin de traduire cette pratique au sein des schèmes d’occupation du territoire. À partir de ces données géospatiales, nous évaluons les impacts des changements climatiques et de l’anthropisation du Ndakina sur la viabilité de la pratique de la vannerie w8banaki.
Paléoécologie (Partie 2)
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Communication orale
IMPACTS ANTHROPIQUES SUR LES FORÊTS SUBARCTIQUES DE LA RÉGION DE NAIN, NUNATSIAVUT : APPROCHES DENDROÉCOLOGIQUES ET HISTORIQUESNajat Bhiry (Département de géographie et Centre d’études nordiques, Université Laval (Québec)), Ann Delwaide (Faculté de Forestière, de géographie et de géomatique, Université Laval, Québec (Québec)), Isabel Lemus Lauzon (Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) Wendake (Québec)), Dominique Margerie (UMR 6553 ECOBIO, Campus de Beaulieu Université de Rennes 1, Rennes (France)), Natasha Roy (UQAM - Université du Québec à Montréal), James Wollett (Département d’histoire et Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec)
Plusieurs études dendrochronologiques et paléoécologiques ont récemment porté sur la dynamique forestière dans la région de Nain au Nunatsiavut, (centre-nord du Labrador). Ces études ont documenté la composition, le taux de croissance et la diversité des espèces de ces forêts ainsi que les patrons de récolte de bois par les résidents de la région au cours des cinq derniers siècles. La présente étude consiste en une synthèse de données publiées ainsi que de résultats originaux, afin d’évaluer dans quelle mesure la dynamique de la forêt d’épinettes est liée aux impacts anthropiques. Dans les trois études de cas choisis, des évènements de détente de la croissance des cernes de Picea sp. démontrent que plusieurs perturbations isolées de la forêt sont survenues à partir du XVIIè siècle. Le régime des perturbations s’est accéléré vers 1875; cette augmentation est liée à une hausse de la demande en bois due aux changements socio-économiques vécus par les communautés inuites et les premiers arrivants Européens. Les relevés de terrain en cours révèlent des traces manifestes d’une exploitation forestière à travers toute la région de Nain ce qui indiquerait que les impacts anthropiques ne se limitent pas aux zones spécifiques d’habitation humaine récente.
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Communication orale
DISPONIBILITÉ EN EAU DES 211 DERNIÈRES ANNÉES POUR LES MONTAGNES DE LA GASPÉSIE, BASÉE SUR LES CERNES D'ARBRESJeannine-Marie St-Jacques (Department of Geography, Planning and Environment, Université Concordia), Duane Noel (Department of Geography, Planning and Environment, Université Concordia), Alexandre Pace (Université Concordia)
Pour déterminer si le changement climatique anthropique affecte le climat d’une région, de longues données instrumentales sont requises mais en Gaspésie intérieure, elles sont particulièrement brèves. Les données sur le climat et l’écoulement des eaux y remontent en effet seulement à l’année 1960. Les régions montagneuses sont reconnues comme étant particulièrement sensibles aux changements climatiques anthropiques. Les reconstitutions climatiques basées sur l’analyse de cernes d’arbres, relativement rares dans les monts Chic-Chocs et McGerrigle, permettent pourtant de déduire des données plus anciennes sur une base annuelle ou même sous-annuelle. Nous présentons ici les résultats finaux pour 6 sites de cèdres blancs (Thuja occidentalis) dans une vallée fluviale et pour 3 sites à la limite altitudinale des arbres, dont 2 d’épinettes noires (Picea mariana) et 1 d’épinette blanche (Picea glauca). Les données couvrent collectivement les derniers 456 ans. Cinq des sites présentent un important signal de haut débit estival de la rivière Sainte-Anne et un des sites localisés à la limite des arbres traduit une réponse à la température moyenne de fin d’été. Ces reconstitutions climatiques et hydrologiques pourraient être utiles pour la gestion de la flore et de la faune du Parc national de la Gaspésie, particulièrement pour le caribou, une espèce en voie de disparition, et pour les pêcheries de saumon de la rivière Sainte-Anne.
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Communication orale
EFFETS CUMULÉS DES FLUCTUATIONS CLIMATIQUES ET DE LA COLONISATION EURO-AMÉRICAINE SUR LES RÉGIMES DE FEUX DES DERNIERS SIÈCLES DANS L’EST DU CANADAYves Bergeron (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Dominic Cyr (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Victor Danneyrolles (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Martin Girardin (Service canadien des forêts, Centre de Foresterie des Laurentides, Sainte-Foy, Québec)
Le feu influence le système terrestre à l’échelle globale et fait partie des principaux agents de perturbation des forêts. Les régimes de feux sont liés aux fluctuations climatiques ainsi qu’aux impacts directs des activités humaines. Cependant, les effets cumulés de ces deux causes, ainsi que leurs interactions potentielles, restent très peu documentés. Nous re-analysons un ensemble de jeux de données issus d’études antérieures ayant reconstitué l’historique des feux aux cours des derniers siècles dans l’est du Canada. Les taux de brûlage historiques de 12 différents paysages (de 1800 à 16 000 km2) ont été reconstitués en couplant des photographies aériennes et des archives historiques, ainsi que des données dendrochronologiques. Nous testons comment les taux de brûlage ont répondu aux périodes climatiques propices aux feux ainsi qu’aux périodes de colonisation américano-européenne. Nos résultats préliminaires indiquent que depuis la seconde moitié du 19e siècle au moins, les deux facteurs ont eu un impact significatif avec des surfaces brûlées plus élevées durant les périodes sèches, et dans une moindre mesure durant les périodes de colonisation. L’effet de la colonisation semble par ailleurs minimisé lors des périodes climatiques les plus sèches, confirmant l’effet prépondérant du climat sur les régimes de feux. Cette étude souligne la nécessité d’une approche holistique, intégrant les facteurs climatiques et anthropiques dans les analyses de régime de feux.
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Communication orale
RECONSTRUCTION PALÉOENVIRONNEMENTALE D’UN MÉANDRE ABANDONNÉ DE LA RIVIÈRE L’ASSOMPTION DANS LA RÉGION DE LANAUDIÈRE AU QUÉBECNajat Bhiry (Département de géographie et Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec), Martin Lavoie (Département de géographie et Centre d’études nordiques, Université Laval, Québec), Josuah Tremblay (Université Laval)
On observe de part et d’autre de la rivière L’Assomption dans la région de Lanaudière plusieurs méandres abandonnés aux formes variées. Certains semblent abandonnés depuis longtemps, tandis que les processus de recoupement sont encore actifs pour d’autres. Ce projet visait à reconstituer le processus de comblement sédimentaire de l’un d’entre eux. L’analyse d’une série de photographies aériennes portant sur l’évolution du méandre et des terres adjacentes depuis 1957 a été combinée à une analyse paléoécologique (macrorestes végétaux, chrono et lithostratigraphie) d’une carotte sédimentaire. Le recoupement du méandre s’est produit entre 210 et 150 BC. Au total, 63 taxons vasculaires ont été identifiés dans les assemblages macrofossiles. Suite au recoupement, l’accumulation sédimentaire a débuté au sein d’un environnement aquatique riverain. Les conditions ont ensuite évolué successivement vers un milieu aquatique (étang), herbacé humide et, enfin, minérotrophe. Le processus de comblement fut perturbé par le défrichement des terres périphériques et des activités agricoles subséquentes. Ces perturbations ont eu pour effet d’éroder une partie des sédiments et de déposer un lit silteux. Le comblement fut régi par des facteurs autogènes, à l’exception des dernières décennies durant lesquelles les activités humaines ont influencé la dynamique sédimentaire. C’est la première fois au Québec qu’une telle étude paléoécologique était menée sur les sédiments d’un méandre abandonné.
Dîner
Paléoécologie (Partie 3)
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Communication orale
RECONSTRUCTION FORESTIÈRE AU COURS DES DEUX DERNIERS MILLÉNAIRES DANS LE PARC NATIONAL DU MONT-ORFORD EN UTILISANT DES DONNÉES DE POLLEN À HAUTE RÉSOLUTIONClaire O'neill Sanger (Université Concordia), Matthew Peros (2Department of Environmental Studies and Geography, Université Bishop’s), Kayden Schwartz (Department of Geography, Planning and Environment, Université Concordia), Jeannine-Marie St-Jacques (Department of Geography, Planning and Environment, Université Concordia)
Les données environnementales historiques sont nécessaires pour établir les états de référence pour l'aménagement écosystémique. Au Canada, ces observations couvrent à peine 150 ans. Il faut pourtant disposer de données à plus long terme pour établir si les changements récents de la végétation (et du climat) se situent hors de l’intervalle naturel de variabilité. Au sud-ouest du Québec, des études polliniques à basse résolution ont permis d’établir les dynamiques forestières générales durant l'Holocène. Or, des données à haute résolution sont nécessaires pour évaluer la variabilité forestière à l'échelle des décennies et des siècles. Le pollen d’une carotte sédimentaire extraite de l’étang Fer-de-lance dans le Parc national du Mont-Orford fut analysé pour la période entre 350 av. J.-C. à 2018 apr. J.‑C. Échantillonnée à une résolution de 10 ans, la carotte permet de reconstruire les changements forestiers dans le domaine de l'érablière à tilleul au cours des derniers 2000 ans et les changements d'utilisation des terres lors de la colonisation européenne en Estrie. Nos résultats montrent l'expansion de l'épinette blanche au cours du dernier millénaire, un déclin continu de la pruche de l'Est et du hêtre, l'augmentation du pin blanc durant le Petit Âge Glaciaire et la repousse, après la colonisation européenne, d’une forêt modifiée. Notre étude contribue donc à la compréhension de la dynamique naturelle à basse fréquence de la forêt du sud-est du Québec.
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Communication orale
ENVIRONNEMENT TARDIGLACIAIRE ET POSTGLACIAIRE À LA TOURBIÈRE DE SCOTSTOWN, SUD DU QUÉBEC, À L’AIDE D’INDICATEURS MULTIPLESLeeli Amon (Tallinn University of Technology), Kathryn Hargan (Memorial University of Newfoundland), Matthew Peros (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Dirk Sachse (GeoForschungsZentrum Potsdam), Jeannine-Marie St-Jacques (Université Concordia), Charlotte Whyte (Université Concordia)
Durant la dernière glaciation, le développement puis le retrait de l’Inlandsis Laurentidien a affecté la géologie et les paysages de vastes régions du Canada et de l’Est des États-Unis d’Amérique. Les dépôts de la tourbière de Scotstown comptent parmi les rares séquences sédimentaires étudiées par des méthodes paléoécologiques dans cette région. Six mètres de sédiments y furent récupérés : une argile silteuse héritée d’un lac proglaciaire y est surmontée de gyttja (une boue organique lacustre), puis de tourbe de marais riverain, de fen (minérotrophe) et enfin de bog (ombrotrophe) accumulée après le comblement du bassin lacustre. Les sédiments de la tourbière de Scotstown remontent à plus de 12 700 ans avant nos jours. Ils furent soumis à diverses analyses paléoécologiques afin d’en tirer des informations sur l’environnement local et régional: les analyses polliniques et macrofossiles pour la végétation et l’analyse des assemblages de Chironomides pour l’environnement aquatique. D’autres mesures (matière organique, granulométrie, n-alkènes, isotopes de l’hydrogène) contribuent à révéler les tendances passées du cycle hydrologique et la stabilité du bassin versant. Les résultats pourront contribuer à la reconstitution des dynamiques environnementales anciennes et mieux comprendre les changements qui pourront survenir.
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Communication orale
ANALYSE MULTI-INDICATEURS DE LA TOURBIÈRE DE JOHNVILLE, SUD DU QUÉBEC, CANADA, DE LA FIN DE LA PÉRIODE GLACIAIRE JUSQU’À L’ANTHROPOCÈNEZhaojun Bu (Institute of Peat and Mire Research, Northeast Normal University, Changchun, Chine), Hongkai Li (Institute of Peat and Mire Research, Northeast Normal University, Changchun, Chine), Matthew Peros (Bishop’s University), Jingling Sun (Institute of Peat and Mire Research, Northeast Normal University, Changchun, Chine), Julien Vachon (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Jennifer Ward (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Hongyan Zhao (Institute of Peat and Mire Research, Northeast Normal University, Changchun, Chine)
La tourbière de Johnville, située dans les Cantons de l'Est au Québec, a fait l'objet d'une étude paléoécologique pour documenter l'évolution à long terme de cet écosystème. La tourbière est caractérisée par un environnement de tourbière ouverte, semi-boisée le long de sa frange nord. Trois carottes ont été prélevées dans la partie la plus profonde de la tourbière et étudiées pour le pollen, les macrofossiles, les thécamoebiens, l'humification de la tourbe, et les macrocarbons. La datation au radiocarbone et les résultats des macrofossiles indiquent que la tourbière s'est formée il y a environ 11 500 ans sous la forme d'une tourbière minérotrophe. Elle est restée ainsi jusqu'à ce qu'elle devienne une tourbière ombrotrophe il y a 1000 ans. En outre, environ 80 tiges de Picea mariana ont été échantillonnées pour une étude dendroécologique, afin d'identifier le moment et le schéma de croissance des arbres dans la tourbière. Une forte expansion de P. mariana s'est produite au début des années 1970, probablement liée à une baisse du niveau d'eau associée au drainage de la tourbière à des fins agricoles. Nos recherches à la tourbière de Johnville ont des implications importantes pour améliorer notre compréhension des facteurs naturels et anthropiques qui influencent le développement des tourbières et peuvent contribuer à éclairer les récents efforts de restauration axés sur le rétablissement de la tourbière à un état «naturel».
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Communication orale
LE PHÉNOMÈNE DE BOISEMENT ACCÉLÉRÉ DES TOURBIÈRES : L’EXEMPLE DE LA TOURBIÈRE DE LA BASE DE PLEIN AIR DE SAINTE-FOYCatherine Caron (Université Laval), Pierre Grondin (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Direction de la recherche forestière, Québec), Martin Lavoie (Université Laval)
Plusieurs tourbières des régions tempérées sont présentement caractérisées par un processus de densification rapide de leur couverture forestière. Au Québec, ce phénomène est particulièrement marquée dans les basses-terres du St-Laurent. La présente étude vise à documenter celui de la tourbière ombrotrophe de la Base de plein air de Sainte-Foy située au sein d’un paysage semi-urbain de la ville de Québec. Elle montre un important déploiement du mélèze laricin et de l’érable rouge. Les principaux objectifs sont de caractériser la dynamique du développement du couvert forestier à l’aide de la dendrochronologie et d’une analyse de photographies aériennes, et de reconstituer l’évolution à long terme (plusieurs millénaires) des espèces arborescentes grâce à l’identification botanique de pièces de bois macroscopiques préservées dans la tourbe. Le couvert végétal s’est modifié rapidement au cours des 50 dernières années, d’abord par une augmentation du mélèze laricin, ensuite de l’érable rouge. Ces modifications font suite à plusieurs millénaires au cours desquels la tourbière était relativement ouverte et où les arbres consistaient surtout en de l’épinette noire, une espèce aujourd’hui peu abondante. La densification du couvert forestier fut causée par les activités humaines en périphérie de la tourbière qui ont eu pour effet de réduire sa superficie et de l’assécher. L’érable rouge domine maintenant la régénération au sol et devrait éventuellement devenir l’espèce dominante.
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Communication orale
TRANSFORMATION DES PEUPLEMENTS FORESTIERS D’UNE VASTE TOURBIÈRE SOUS L’INFLUENCE DES ACTIVITÉS ANTHROPIQUES : QUELLE ESPÈCE EST LA GAGNANTE ?Maude Demers (Département de géographie, Université Laval, Québec), Pierre Grondin (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Direction de la recherche forestière, Québec), Martin Lavoie (Université Laval)
Plusieurs tourbières du sud du Québec sont occupées par des peuplements forestiers mixtes. Les facteurs à l’origine de ces peuplements ainsi que leur dynamique demeurent encore peu connus. Six peuplements mixtes furent étudiés au sein de la vaste tourbière de Saint-Georges-de-Clarenceville en Montérégie. Des analyses dendrochronologiques et des identifications botaniques de souches et de fragments de bois de taille macroscopique enfouis dans la tourbe ont été effectuées. Les objectifs étaient 1) de dresser un portrait de la dynamique contemporaine (XIXe et XXe siècles) des peuplements, 2) de retracer leur composition sur quelques milliers d’années, 3) de déterminer si leur évolution est d’origine anthropique ou naturelle, et 4) d’estimer comment ils pourraient évoluer au cours des prochaines décennies. Le couvert végétal fut caractérisé au cours des derniers milliers d’années essentiellement par l’épinette noire, le mélèze laricin et le thuya occidental. Le pin blanc, une espèce moins fréquente sur les tourbières, est présent localement depuis au moins 3000 ans et devait être relativement abondant autrefois. Le développement marqué de l’érable rouge a débuté au milieu du XIXe siècle, après des coupes forestières sélectives d’espèces conifériennes dans la tourbière. L’érable rouge est aujourd’hui abondant et domine la régénération au sol. Cette espèce devrait poursuivre son expansion au cours des prochaines décennies pour mener à la formation d’érablières rouges sur tourbe.
Paléoécologie (Partie 4)
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Communication orale
SUCCESSIONS VÉGÉTALES, VARIABILITÉ HYDROLOGIQUE ET SÉQUESTRATION DU CARBONE EN TOURBIÈRES FORESTIÈRES BORÉALES DE L’OUEST DU QUÉBEC DURANT L’HOLOCÈNEJoannie Beaulne (GEOTOP-UQAM), Yves Bergeron (Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Nicole Fenton (Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Michelle Garneau (Département de géographie et Geotop, Université du Québec à Montréal), Pierre Grondin (Direction de la Recherche forestière, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Québec), Éloïse Le Stum-Boivin (Département de géographie et Geotop, Université du Québec à Montréal), Gabriel Magnan (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les tourbières forestières abondent dans la ceinture d’argile de l’ouest du Québec et y subissent des transformations associées aux changements climatiques et aux coupes forestières. Cette étude visait à mieux comprendre le développement des tourbières forestières et leur fonction de séquestration du carbone en lien avec les variations climatiques et la dynamique des feux au cours de l’Holocène. Une approche paléoécologique a permis de reconstituer les dynamiques végétales (macrorestes végétaux), l’histoire des feux (charbons) et la variabilité hydrologique (thécamoebiens) des tourbières par l’analyse de carottes de tourbe. La dynamique spatiale et temporelle de l’entourbement initial a d’abord été établie le long de toposéquences partant de tourbières semi-forestières vers des forêts en voie de paludification. Les trajectoires des successions végétales et les fluctuations du niveau de la nappe phréatique des tourbières furent reconstituées. Cette étude a permis de mieux comprendre la variabilité écohydrologique naturelle des tourbières depuis leur formation à la suite du retrait du lac proglaciaire Ojibway il y a ~8000 ans. Le rôle fondamental des tourbières forestières en tant que réservoirs de carbone est établi. Ces données nouvelles éclairent les pratiques d’aménagement forestier durable au sein de la forêt boréale. Elles permettent de mieux anticiper les conséquences des changements climatiques et des perturbations anthropiques sur les tourbières forestières boréales.
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Communication orale
ACCUMULATION RÉCENTE DU CARBONE SUIVANT LE DÉGEL DU PERGÉLISOL DANS LES TOURBIÈRES DE LA CÔTE-NORD DU ST-LAURENTDan Charman (Geography Department, University of Exeter, UK), Michelle Garneau (Département de géographie et Geotop, Université du Québec à Montréal), Iain Hartley (Geography Department, University of Exeter, UK), Nicole Sanderson (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les tourbières boréales et subarctiques représentent des puits de carbone (C) importants à l'échelle mondiale. Le dégel du pergélisol causé par le réchauffement climatique modifie la dynamique du cycle du C dans ces tourbières. Cependant, les changements à l'échelle décennale/centenaire dans ces écosystèmes demeurent encore mal connus. Nous avons étudié les taux d'accumulation du C durant les derniers ~200 ans dans trois régions longeant la côte nord du Saint-Laurent et suivant un gradient de conditions de pergélisol. Trois tourbières ont été échantillonnées dans chaque régions et trente carottes de surface ont été prélevées suivant un gradient écohydrologique. Des chronologies détaillées ont été obtenues à partir de datations au 14C et au 210Pb. L’approche méthodologique de cette étude a permis d’évaluer la variabilité de l’accumulation du C à l'intérieur des sites, entre les tourbières d’une même région ainsi qu’entre les régions. Les résultats montrent que les conditions de dégel du pergélisol favorisent, à des degrés divers, une modification de la topographie de surface, du bilan hydrique et de la composition de la végétation dans les tourbières. Elles favorisent aussi une croissance accélérée des sphaignes et donc de l’accumulation du C. Le choix du modèle âge-profondeur peut avoir des conséquences importantes pour l’évaluation du C. En raison de l'ampleur du puits de C des tourbières, la dynamique du C devrait être incorporée dans les bilans à l’échelle nationale.
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Communication orale
ADAPTATIONS LOCALES DU CYCLE DE DORMANCE DES ARBRES RELIÉES AU GEL PRINTANIER: IMPORTANCE POUR L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE FORESTIER DU QUÉBECYves Bergeron (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Benjamin Marquis (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Martin Simard (Département de géographie, Université Laval), Francine Tremblay (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Puisqu’il est anticipé que les populations locales d’arbres deviendraient inadaptées au climat futur, reboiser avec des arbres de populations mieux adaptées aux conditions futures permettrait de maintenir la productivité forestière. Cependant, en forêt boréale, la forte fréquence de gel printanier peut endommager les arbres ayant un cycle de dormance mal synchronisé avec le gel. En analysant le débourrement des bourgeons, la croissance en hauteur et les dommages causés par le gel aux cellules cambiales sur différentes provenances d’épinettes blanches (Picea glauca [Moench] Voss), d’épinettes noires (Picea mariana [Mill.] B.S.P.) et d’épinettes de Norvège (Picea abies [L.] Karst) plantées des deux côtés de l’écotone de la forêt tempérée-boréale, nous montrons que, dû à leur sensibilité plus élevée à la photopériode, les provenances de la forêt tempérée ouvrent leurs bourgeons plus hâtivement que les provenances de la forêt boréale. Ainsi, lorsque plantées en forêt boréale, ces provenances sont plus petites et plus endommagées par le gel que les provenances locales; mais lorsque plantées en forêt tempérée, certaines provenances du sud peuvent performer aussi bien que des provenances de la forêt boréale. La migration assistée n’est donc présentement pas envisageable en forêt boréale mais semble prometteuse en forêt tempérée. L’effet des changements climatiques sur le territoire forestier serait mieux compris en intégrant les adaptations locales des diverses d’arbres.
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Communication orale
LES TERRES RARES ET LES ISOTOPES DU Nd COMME TRACEURS DES APPORTS LITHOGÉNIQUES DANS L’ESTUAIRE ET LE GOLFE DU SAINT-LAURENT AU COURS DE L’HOLOCÈNEMarie Casse (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), Brest, France), Jean-Carlos Montero-Serrano (ISMER - Institut des sciences de la mer de Rimouski), André Poirier (Geotop : Centre de recherche sur la dynamique du système Terre, Université du Québec à Montréal), Guillaume St-Onge (Institut des sciences de la mer de Rimouski, Université du Québec à Rimouski, Québec-Océan)
L’évolution des sources détritiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent (EGSL) au cours de l’Holocène est révélée par les concentrations en terres rares (TR) et les compositions isotopiques en Nd (ɛNd) de la phase authigénique (oxyhydroxides de Fe et de Mn) des sédiments de deux carottes sédimentaires. Avant 8 cal ka BP, des valeurs ɛNd très peu radiogéniques sont enregistrées, avec une composition isotopique en Nd de ~ -24,3 et ~ -21,4 respectivement pour les carottes de l’estuaire et du golfe. Ces valeurs ne sont pas contrôlées par des variations de l’origine et/ou du mélange au sein des masses d’eau, mais par les apports de particules associés à la fonte des glaces laurentidiennes ayant érodé les roches précambriennes de la Côte-Nord. Par la suite (8 cal ka BP à l’actuel), les variations du niveau marin apparaissent comme le forçage principal contrôlant la dynamique sédimentaire dans l’EGSL. Pendant cette période, les valeurs enregistrées dans la carotte de l’estuaire indiquent que les sédiments sont principalement originaires de la Côte-Nord. De façon opposée, les sédiments du golfe sont caractérisés par des valeurs indiquant une origine sédimentaire provenant principalement de la chaîne des Appalaches et des Provinces Maritimes, avec une influence secondaire de la Côte-Nord. Nos résultats illustrent le potentiel des TR et des isotopes du Nd de la fraction authigénique des sédiments pour identifier les sources sédimentaires et les voies de transport dans l’EGSL.
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Communication orale
CHRONOLOGIES HOLOCÈNE DE LA TORDEUSE À BOURGEON D’ÉPINETTE ET DU FEU EN FORÊT MIXTE DU QUÉBECMarc-Antoine Leclerc (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Hubert Morin (Département des sciences fondamentales, Université du Québec à Chicoutimi)
Dans le cadre de l’aménagement écosystémique et du changement climatique, la caractérisation de la variabilité des régimes de perturbations à long-terme est essentielle. Un retour dans le passé pourrait livrer un aperçu des changements qui nous attendent. Le but du projet est de développer des chronologies holocènes des perturbations importantes dans la sapinière : la tordeuse des bourgeons d’épinette et le feu. Il s’agit de déterminer, en étudiant des sédiments lacustres, si les régimes de ces deux perturbations et leurs interactions ont changé selon les fluctuations climatiques du passé. La tordeuse devrait avoir été favorisée durant des périodes chaudes et humides tandis que le feu l’aurait été durant des périodes froides et sèches. Durant les périodes chaudes et sèches, il y aurait une «compétition» entre les deux perturbations puisque ces conditions favorisent à la fois la tordeuse et le feu. Les interactions seront analysées selon deux échelles temporelles : à court terme (10-20 ans) et à long terme (1000 ans). À court terme le feu réduirait les chances qu’il y ait une épidémie mais la tordeuse, en changeant la quantité et la distribution des combustibles, pourrait augmenter la probabilité d’un feu. À long terme, à l’instar de ce qui a été observé en pessière, on s’attend à voir une relation inverse entre la fréquence des épidémies et celle du feu.
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Communication orale
RECONSTRUCTION DENDROCHRONOLOGIQUE DES ÉPIDÉMIES DE LA TORDEUSE DES BOURGEONS DE L’ÉPINETTE À PARTIR D’ARBRES SUBFOSSILESDominique Arseneault (Université du Québec à Rimouski), Audrey Lemay (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Hubert Morin (Université du Québec à Chicoutimi), Marie-Josée Tremblay (Université du Québec à Chicoutimi)
Les épidémies de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) sont connues pour le sud du Québec pour les derniers 450 ans (Boulanger et al. 2012), mais aucune étude dendrochronologique n’a réussi à remonter plus loin dans le temps. Par ailleurs, au nord de la distribution de l’insecte, encore très peu d’informations sont disponibles sur les épidémies de TBE. Dans cette étude, des arbres subfossiles ont été récoltés dans 6 lacs au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. Les techniques standard en dendrochronologie ont été utilisées pour détecter les épidémies de TBE à l’aide des cernes de croissance des arbres. Les résultats préliminaires permettent d’obtenir une chronologie de près de 800 ans. Les épidémies de TBE du 20e siècle sont bien présentes; par contre, peu de variations importantes de la largeur des cernes de croissance sont observables aux siècles précédents, une période où le climat était plus frais. Au nord de la distribution de la TBE, les épidémies semblent avoir plus d’impact lorsque les températures sont plus clémentes. Nos résultats, bien que préliminaires, constituent les plus longues séries dendrochronologiques des épidémies de TBE à ce jour et la méthodologie utilisée présente un bon potentiel afin d’obtenir une chronologie millénaire.
Paléoécologie (Partie 5)
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ANALYSE DES VAGUES DE CHALEUR SURVENUES DEPUIS LE DÉBUT DU 20ième SIÈCLE DANS TROIS VILLES PRINCIPALES DU SUD-EST DU CANADAMarie-Lore Beaudry (Université d’Ottawa), André Viau (Département de géographie, environnement et géomatique, Université d’Ottawa)Présentation Slideshare
Des recherches récentes réalisées à grande échelle ont démontré une augmentation de la fréquence, de l’intensité et/ou de la durée des vagues de chaleur dans plusieurs régions du globe. Or, au Canada, seules quelques recherches ont porté sur les impacts des vagues de chaleur, et aucune n’a considéré leur fréquence historique et régionale. Notre projet de recherche vise à mettre en lumière les tendances historiques des vagues de chaleur de Montréal, Ottawa et Toronto, afin de déterminer si le phénomène s’est amplifié au pays comme ailleurs dans le monde. Les températures ressenties (Humidex) en période de vague de chaleur seront déterminées de même que les tendances de ces périodes dans les régions rurales sises aux abords de ces centres urbains. Le rôle des températures ressenties en période de vagues de chaleur et l’influence des îlots urbains de chaleur pourront alors être examinés. Nos analyses ont été réalisée grâce aux données météorologiques historiques offertes par Environnement Canada. Les résultats préliminaires de l’étude démontrent qu’il n’existe pas de tendances, ni à la hausse ni à la baisse, des caractéristiques des vagues de chaleur dans les trois grandes villes canadiennes étudiées. Il reste toujours à analyser les deux autres composantes de l’étude, soit les températures ressenties et l’effet de l’îlot urbain de chaleur. Nous pouvons donc actuellement conclure que les vagues de chaleur dans les régions d’études ne se sont pas amplifiées.
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ÉTABLIR LA CHRONOLOGIE DES PALÉO-TEMPÊTES DURANT L’HOLOCÈNE AUX ILES-DE-LA-MADELEINE, À L’AIDE DE CAROTTES DE TOURBEAntoine Lachance (Université Concordia), Matthew Peros (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Jeannine-Marie St-Jacques (Department of Geography, Planning and Environment, Université Concordia)Présentation Slideshare
Les cyclones tropicaux et les tempêtes hivernales sont des dangers omniprésents pour les communautés côtières dans l'Est du Canada. Pour mieux comprendre l’impact des changements climatiques sur ces évènements, nous avons récupéré, durant l’été 2020, deux carottes de tourbe de 3,16 et 7,19 mètres de long dans deux tourbières de l’Île du Havre-Aubert, au Sud de l’archipel des Îles-de-la-Madeleine, à l’aide d’un carottier russe. Nos échantillons couvrent l’intégralité des séquences de tourbe, la base des carottes se terminant sur des sédiments d’origine glaciaire ou marine. Nous avons effectué la datation au carbone 14 pour trois échantillons de la carotte de 7,19 mètres. La plus ancienne date, se trouvant près de la base, remonte à près de 8500 cal BP. Quand la chronologie des deux carottes sera établie, nous réaliserons une analyse par microfluorescence‑X et une analyse de la présence de sable éolien, ce qui permettra de détecter dans les échantillons les éléments allochtones provenant de l’océan ou des falaises environnantes, et qui se seraient déposés dans les tourbières lors d’évènements météorologiques extrêmes. À terme, une chronologie des ouragans et tempêtes durant l’Holocène sera établie.
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RECONSTITUTION SÉDIMENTOLOGIQUE DES RÉCENTES INONDATIONS D'UN BRAS MORT PRÈS DE LA RIVIÈRE COATICOOK, SUD DU QUÉBEC, CANADASabrina Mruczek (Université Concordia), Matthew Peros (Department of Environment and Geography, Bishop’s University), Jeannine-Marie St-Jacques (Department of Geography, Planning and Environment, Concordia University)Présentation Slideshare
La région des Cantons de l'Est, dans le Sud du Québec, connaît fréquemment des inondations majeures, mais on ne sait pas si elles sont de plus en plus fréquentes en raison du réchauffement climatique. Les reconstitutions sédimentologiques ont le potentiel de prolonger les enregistrements instrumentaux et observationnels des inondations pour aider à résoudre cette question. Pour évaluer le potentiel d'une telle approche dans les Cantons de l'Est, nous avons extrait une carotte de sédiments d'un bras mort, situé à proximité de la rivière Coaticook, que nous avons analysée pour déterminer la granulométrie, la perte au feu et la susceptibilité magnétique. La datation préliminaire au Pb-210 indique que la carotte de ~120 cm de long représente moins de 100 ans d'accumulation de sédiments. Des augmentations brusques de la taille des grains se produisent dans les sédiments les plus récents et entre 60 et 90 cm de profondeur, ce qui suggère que ces pics sont associés à des événements fluviaux à haute énergie. La susceptibilité magnétique est plus variable et présente plusieurs pics associés à des augmentations abruptes de sable qui pourraient traduire la présence de différentes zones-sources de sédiments. Nos travaux en cours examineront ces données conjointement avec les enregistrements des jauges de crues locales et des photographies aériennes afin de déterminer si ces changements sédimentologiques sont associés à des inondations historiques.
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ENVIRONNEMENT MARIN ET CLIMAT AU NORD DU NUNAVIK DEPUIS LE DORSÉTIEN (550 AEC - 950 EC)Anna To (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne de Vernal (Geotop : Centre de recherche sur la dynamique du système Terre, Université du Québec à Montréal)Présentation Slideshare
Le site archéologique de Qajartalik, sur une île du Détroit d’Hudson, regorge d’artéfacts des cultures dorsétienne, thuléenne et inuite. Des pétroglyphes très anciens y représentent ~180 visages stylisés d’un grand intérêt culturel. Notre étude vise à préciser les changements climatiques et océanographiques de la région et déterminer leur impact éventuel sur les activités humaines au cours des 2 derniers millénaires. La reconstruction (MAT) des paramètres du milieu marin adjacent est réalisée par l’analyse palynologique d’une carotte sédimentaire (MSM46-22-8-GC) prélevée dans le détroit d’Hudson. Les résultats préliminaires indiquent des flux élevés de dinokystes (~103 individus/cm2/an). Les concentrations des restes organiques de ciliés et des réseaux organiques de foraminifères indiquent que la productivité primaire y est très élevée. Les assemblages de dinokystes montrent une dominance des kystes de Pentapharsodinium dalei, d’Islandinium minutum et de Brigantedinium sp. suivie par les kystes d’Operculodinium centrocarpum, de Spiniferites ramosus et de Spiniferites elongatus. Ils témoignent tous de la saisonnalité de la glace de mer. La température estivale de la mer varie entre 1 et 4°C, la salinité, entre 31 et 32‰, la productivité primaire moyenne est de 750 mg C/m2/j et le couvert de glace de mer est de 7 à 9 mois par année. D’autres analyses permettront d’obtenir une meilleure résolution pour vérifier les tendances et leur variation dans la région du Détroit d’Hudson.
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CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU COURS DES DEUX DERNIERS MILLÉNAIRES DANS LE GOLFE DU ST LAURENT, CANADA ATLANTIQUEMatthias Moros (Leibnitz Institute for Baltic Sea Research), Kerstin Perner (Leibnitz Institute for Baltic Sea Research), Xiner Wu (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne de Vernal (UQAM-Geotop, Montréal, Canada)Présentation Slideshare
Des analyses palynologiques ont été effectuées sur la séquence composite de sédiment marin MSM46‑03 prélevée dans la partie centrale du Golfe du Saint-Laurent, afin de reconstruire des fluctuations climatiques au cours des derniers ~2000 ans. Les données des assemblages de dinokystes ont permis de reconstruire la température de surface de la mer (SST), la salinité de surface de la mer (SSS), la durée de la glace de mer et la productivité primaire par la technique des Analogues Modernes (MAT). Les résultats ont révélé un refroidissement graduel et remarquable d’environ 4°C à partir de 1230 cal yr BP (720 CE), et un minimum thermique daté de 170-40 cal yr BP (1780-1910 CE) qui correspondrait vraisemblablement au signal régional du Petit Âge Glaciaire. Cet intervalle froid est suivi par un réchauffement important et rapide d’environ 3°C au cours des derniers 100 ans. À l’échelle des derniers 1700 ans, l’enregistrement du pollen a démontré une tendance qui indiquerait des changements dans les régimes du vent, marqués par des incursions plus fréquentes de la masse d’air froid et sec de l’Arctique au-dessus de l’Est du Canada.
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HISTOIRE DES INCENDIES DE FORÊT À LA TOURBIÈRE DE SCOTSTOWN, SUD DU QUÉBEC, À L’AIDE DES MICROCHARBONS DE SÉDIMENTS LACUSTRESLeeli Amon (Department of Geology, Tallinn University of Technology, Estonia), Matthew Peros (Department of Environment and Geography, Université Bishop’s), Jeannine-Marie St-Jacques (Department of Geography, Planning, and Environment, Concordia University), Charlotte Whyte (Université Concordia)Présentation Slideshare
Durant la dernière glaciation, le développement puis le retrait de l’Inlandsis Laurentidien a affecté les paysages et la végétation de vastes régions du Canada et de l’Est des États-Unis d’Amérique. Les dépôts de la tourbière de Scotstown, Cantons-de-l'Est, Québec, comptent parmi les rares séquences sédimentaires étudiées à haute résolution par des méthodes paléoécologiques dans cette région. Six mètres de sédiments y furent récupérés : une argile silteuse héritée d’un lac proglaciaire y est surmontée de gyttja (une boue organique lacustre), puis de tourbe de marais riverain, de fen (minérotrophe) et enfin de bog (ombrotrophe) accumulée après le comblement du bassin lacustre. Les sédiments de la tourbière de Scotstown remontent à plus de 12 700 ans avant nos jours. Ils furent soumis à une analyse à haute résolution des microcharbons en utilisant des échantillons contigus de 1 cm, afin d’en tirer des informations sur l'occurrence et la fréquence des feux de forêt. Étonnamment, les sédiments du lac proglaciaire ne contenaient pas de charbon, même si la marge nord de la forêt boréale n'était située qu'à ~100 km. La transition de l’argile silteuse du lac proglaciaire à la gyttja du lac se fait très rapidement, en moins de 2 cm. La transition rapide d’une absence totale de charbon à des quantités appréciables de charbon se produit en même temps. Par conséquent, nous en concluons que les incendies de forêt sont également apparus tout aussi soudainement dans le paysage.
Paléoécologie (Partie 6)
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VÉGÉTATION POSTGLACIAIRE, GRADIENTS CLIMATIQUES ET ÉCHANGES OCÉAN-ATMOSPHÈRE EN BORÉALIE QUÉBÉCOISEBianca Fréchette (GÉOTOP - UQÀM), Pierre Grondin (Direction de la Recherche forestière, Ministère des forêts, de la faune et des parcs, Québec), Martin Lavoie (Département de géographie, Université Laval, Québec), Pierre Richard (Département de géographie, Université de Montréal)
La végétation et le climat postglaciaires furent reconstitués pour 61 sites des domaines bioclimatiques des pessières et des sapinières du Québec. Les végétations illustrées sur des cartes montrent qu’à l’échelle des millénaires, les gradients de composition et de structure de la végétation ont différé dans le temps. Les paramètres climatiques reconstitués incluent les températures de juillet et de janvier, les précipitations annuelles et l’ensoleillement estival. Le climat de l’est du Québec est comparé à celui de l’ouest. Un contraste est manifeste entre les deux secteurs jusque vers 7500 ans AA, particulièrement dans l’ensoleillement estival. La migration des arbres et l’établissement de forêts de type moderne est asynchrone, étant plus tardif dans l’ouest que dans l’est; un retard d’environ 1000 ans est survenu entre la côte nord de la Gaspésie et les secteurs voisins. La localisation des sites par rapport au front de l’inlandsis et les conditions de surface des eaux du golfe du Saint-Laurent et de la mer du Labrador, jumelées aux feux de forêts, expliquent l’asynchronisme observé. Avec l’amélioration climatique, la progression des forêts a culminé entre 8000 et 4000 ans AA par l’abondance accrue d’essences relativement thermophiles. Il y a 6000 ans AA, des végétations contrastées se côtoyaient, alors que 10 principaux types de végétation occupaient le territoire, ce qui traduit une plus grande diversité que de nos jours où ils se chiffrent à 4 seulement.
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GÉOCHIMIE DES SÉDIMENTS LACUSTRES RÉVÈLE QUE L'AUGMENTATION DE LA FRÉQUENCE DES INCENDIES COMPROMET LA RÉSILIENCE DE L’ÉCOSYSTÈME BORÉALAdam A. Ali (Université de Montpellier), Carole Bastianelli (Université de recherche Paris Sciences et Lettres, France), Yves Bergeron (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et Université du Québec à Montréal), Pierre Grondin (Direction de la Recherche forestière, Ministère des forêts, de la faune et des parcs, Québec), Christelle Hély (École pratique des hautes études, Université de recherche Paris Sciences et Lettres, France), David Paré (Ressources naturelles Canada, Centre de foresterie des Laurentides, Sainte-Foy, Québec)
Cette étude aborde les processus à l’origine de la mosaïque paysagère actuellement observée à la latitude du réservoir Manicouagan, où se côtoient la pessière à mousses et la pessière à lichens. Cette mosaïque marque le passage de la forêt fermée à la forêt ouverte. L’analyse pollinique des sédiments lacustres permet difficilement d’identifier l’histoire holocène propre à chacune mais elle peut toutefois être captée par des marqueurs géochimiques. Des analyses de sols minéraux des forêts contemporaines (C:N, taux de carbone, oxyde d'aluminium, concentration en cations) ont d’abord montré des différences marquées entre les deux types d’écosystèmes. Des analyses géochimiques effectuées sur les sédiments lacustres de surface (n=6) ont ensuite révélé une signature spécifique à chacune des pessières. Les analyses, étendues finalement à la totalité des carottes sédimentaires, ont permis de caractériser les changements survenus dans la géochimie des lacs depuis 8000 ans et de les mettre en relation avec l’histoire des feux déduite par les charbons de bois accumulés dans les sédiments. Deux types de dynamique furent identifiés, l’un portant sur un renouvellement cyclique de pessières noires et l’autre, sur une dynamique d’ouverture menant à la formation et au maintien de pessières à lichens. Les changements se seraient surtout produits depuis 4000 ans. En plus des feux, le climat et le milieu physique auraient également contribué au développement de la mosaïque paysagère actuelle.
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Communication orale
EST-CE QUE LES ÉCOSYSTÈMES CONTEMPORAINS OBSERVÉS DANS LE SOUS-DOMAINE DE LA PESSIÈRE NOIRE À MOUSSES DE L’OUEST ONT UNE HISTOIRE HOLOCÈNE SPÉCIFIQUE ?Julie Aleman (Département de géographie, Université de Montréal), Adam Ali (Institut des Sciences de l’Évolution, Montpellier, France), Yves Bergeron (Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue), Olivier Blarquez (Département de géographie, Université de Montréal), Daniel Borcard (Département de biologie, Université de Montréal), Christopher Carcaillet (Laboratoire d’Écologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés, Université Claude-Bernard-Lyon), Pierre Grondin (Direction de la Recherche forestière, Ministère des forêts, de la faune et des parcs, Québec), Andy Hennebelle (UdeM - Université de Montréal)
Des études menées dans le sous-domaine de la pessière à mousses de l’Ouest (PMO) ont montré l’importante diversité des paysages forestiers à l’échelle des régions écologiques. L’analyse de redondance sur des données d’inventaires écologiques a permis de lier la composition forestière avec le climat local, les conditions de l’environnement physique et le régime de perturbations. Des analyses paléoécologiques basées sur des comptages de grains de pollen de sédiments lacustres et organiques (tourbières) ont permis de reconstruire l’histoire postglaciaire locale de la végétation autour de plusieurs sites répartis dans la PMO. En utilisant ces deux sources de données, nous nous sommes demandés si les écosystèmes actuellement observés avaient une histoire postglaciaire qui leur serait spécifique ? Une analyse en composantes principales menée sur les données polliniques de 16 sites (14 lacs, 2 tourbières) a mis en évidence trois types de dynamiques forestières régionales mises en place très tôt au cours de l’Holocène. Chacun de ces types présente une dynamique postglaciaire qui s’est développée sous les effets combinés de la migration des espèces forestières, de l’environnement physique et des feux (données de charbons microscopiques). Chaque dynamique de végétation est fortement associée à un paysage forestier dont les caractéristiques contemporaines et plurimillénaires doivent être prises en compte dans un contexte d’aménagement écosystémique.
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L’ÉTABLISSEMENT ET LE MAINTIEN DES ÉRABLIÈRES NORDIQUES : MOINS DE CONIFÈRES, PLUS DE BOULEAUXYves Bergeron (Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Rouyn-Noranda, Québec, Canada), Olivier Blarquez (Département de géographie, Université de Montréal), Pierre Grondin (Direction de la Recherche forestière, Ministère des forêts, de la faune et des Parcs), Jordan Paillard (UdeM - Université de Montréal)
Aux abords du lac Labelle, en plein domaine de la Sapinière à bouleau blanc se trouve une des érablières les plus disjointes de l’aire de peuplement des érablières. Pour en identifier l’origine et examiner le rôle des feux sur son établissement et son développement ultérieur, les sédiments du lac Labelle et de 2 autres lacs situés au sud, dans les domaines de la sapinière à bouleau jaune (lac Le Chasseur) et de l’érablière à bouleau jaune (lac Fur) ont fait l’objet d’analyses polliniques et anthracologiques. L’établissement local de l’érable à sucre est attesté dès 7800 cal. BP au site Fur, 5100 cal. BP au site Chasseur et 3900 cal. BP au lac Labelle. D’après le pollen, l’érable à sucre (Érs) : 1) n’a pas culminé durant l’Optimum climatique holocène mais il a augmenté durant le Néoglaciaire ; 2) ne présente aucun lien avec les feux détectés par les charbons de bois ; 3) augmente seulement après l’émergence du pollen des bouleaux vers 6000 cal. BP et la diminution graduelle de celui du pin blanc au cours de l’Holocène. L’Érs paraît limité par la proportion de conifères dans le paysage. L’augmentation des bouleaux aurait ainsi permis la fragmentation de la combustibilité du paysage, la diminution de la sévérité des feux et une fertilisation accrue des sols en éléments nutritifs essentiels à la croissance de l’Érs. La diminution du pin blanc et son remplacement par les bouleaux. auraient donc été les éléments déclencheurs de l’établissement et du maintien de l’érable à sucre.
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Communication orale
CONNAÎTRE LE PASSÉ POUR MIEUX AMÉNAGER LE FUTUR ?Yves Bergeron (Institut de recherche sur les forêts, UQAT), Olivier Blarquez (Département de géographie, Université de Montréal), Éric Domaine (Aménagement et de l’Environnement forestier, Ministère des forêts, de la faune et des parcs), Bianca Fréchette (Geotop : Centre de recherche sur la dynamique du système Terre, Université du Québec à Montréal), Pierre Grondin (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs), Andy Hennebelle (Département de géographie, Université de Montréal), Martin Lavoie (Département de géographie, Université Laval), Gabriel Magnan (Geotop : Centre de recherche sur la dynamique du système Terre, Université du Québec à Montréal), Guillaume de Lafontaine (Département de biologie, chimie et géographie, Université du Québec à Rimouski)
Le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) a développé un système hiérarchique de classification écologique visant à exprimer la diversité des écosystèmes forestiers. Or, l’aménagement écosystémique au centre du régime forestier québécois nécessite de comprendre non seulement la végétation contemporaine, mais aussi l’histoire des paysages végétaux durant les derniers millénaires (Holocène). Nous avons donc étudié plusieurs archives, dont les sédiments lacustres (chironomides, pollen, charbons), les tourbes (thécamoebiens, charbons, pollen) et les sols minéraux (charbons), et nous avons effectué une synthèse des nombreux diagrammes polliniques existants. Ces derniers permettent de caractériser la variabilité naturelle des paysages relativement au climat, aux feux, à la végétation ainsi qu’à la proportion de vieilles forêts et de se questionner à savoir si les changements climatiques nous conduiront hors de cette variabilité. Nous avons également pu, par la paléoécologie, appuyer des changements de composition forestière provoqués par les activités anthropiques (coupes) initialement documentées par les archives d’arpentage historique. Les populations marginales des espèces forestières tempérées en milieu boréal et les processus qui ont favorisé leur expansion-maintien-régression au cours des derniers millénaires sont également au centre de nos préoccupations. Ces diverses connaissances sont utiles pour la gestion et l’aménagement des forêts.