122 - La simulation clinique pour la formation des professionnels de la santé : état des lieux et pistes de recherche

Mot de bienvenue

Présentations orales (Partie 1)

• Communication orale 09 h 15
  Le transfert des apprentissages liés à la prise de décision clinique en contexte de simulation : une revue de la portée
  Marilou Bélisle (Université de Sherbrooke), Guillaume Fontaine (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Imène Khetir (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Alexandra Lapierre (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Patrick Lavoie (UdeM - Université de Montréal), Marc-André Maheu-Cadotte (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal)

  Problématique : La simulation est couramment utilisée pour améliorer la prise de décision clinique des infirmières et des médecins. Or, on ne sait pas dans quelle mesure les apprentissages lors d'une première simulation sont transférés à des simulations subséquentes ou à la pratique clinique. Cette revue de la portée visait à cartographier les écrits sur le transfert des apprentissages liés à la prise de décision clinique à la suite d’une simulation.

  Méthodologie : Suivant les lignes directrices du Joanna Briggs Institute, cinq bases de données ont été consultées pour identifier des études quantitatives. La sélection des études a été effectuée indépendamment par deux réviseurs. L'extraction et le codage des données ont été effectués par un réviseur et vérifiés par un second réviseur pour en assurer l'exactitude.

  Résultats : Des 61 études retenues, la majorité a examiné l’effet de simulations avec mannequins où les apprenants étaient exposés à des cas variés. L’exécution, l’exactitude et la vitesse de leurs décisions cliniques ont été évaluées lors de simulations subséquentes qui différaient grandement des simulations initiales. Seulement sept études ont évalué le transfert en pratique clinique.

  Contribution à l’avancement des connaissances : Ces résultats clarifient les dimensions de la prise de décision clinique évaluées pour le transfert des apprentissages à la suite de simulations. Des limites méthodologiques à l’évaluation du transfert des apprentissages sont identifiées.

• Communication orale 09 h 30
  Revue de littérature sur l'intégration de la réalité virtuelle dans les programmes de formation initiale et continue en sciences infirmières
  Carine Couturier (CIUSSE de l'estrie CHUS), Stéphan Lavoie (Université de Sherbrooke), Isabelle Ledoux (Université de Sherbrooke), Marie-Hélène Lemée (Université de Sherbrooke)

  Selon Chiniara (2019), la simulation immersive est optimale dans le contexte où l’on vise à ce que les apprenants développent ou acquièrent plusieurs compétences dans une même situation d'apprentissage. La réalité virtuelle (RV) correspond à une modalité utilisée en simulation immersive qui permet de favoriser l’intégration, le développement de nouvelles connaissances ou le perfectionnement clinique. Qu’en est-il de l’utilisation de la RV dans les programmes de formation offerts aux infirmières? Une revue de littérature portant sur l’intégration de la RV en contexte pédagogique a été faite en deux volets, soit pour les infirmières en formation et celles en pratique clinique. La revue de littérature a été faite dans les bases de données ciblées en utilisant les termes suivants et leurs synonymes; «virtual reality», «clinical assessment» and «nursing sciences». Le total des articles retenus est de soixante et se précisera au cours de l’analyse. Le cadre conceptuel de Jeffries (2020) nous permettra de présenter les types d’apprentissages possibles par la simulation. Il sera alors possible d’évaluer l’effet de l’utilisation de la RV sur l'amélioration des compétences des infirmières. Les recherches futures devraient évaluer l’efficacité des formes immersives de RV et évaluer d’autres impacts tels que l’attitude, la satisfaction, les coûts/bénéfices, la pratique clinique ou le changement de comportement.

• Communication orale 09 h 45
  Comment cuisiner des infirmières bien formées? Une recette simple, facile et efficace effectuée à partir d’un devis quasi-expérimental!
  Chantal Baril (Université du Québec à Trois-Rivières), Emilie Gosselin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Liette St-Pierre (Université du Québec à Trois-Rivières)

  Cette présentation culinaire propose un aperçu du devis de recherche utilisé dans le cadre d’une étude doctorale portant sur l’amélioration des compétences, du jugement clinique et du sentiment d’efficacité professionnelle des étudiantes en sciences infirmières par l’utilisation de la simulation clinique haute fidélité comme activité complémentaire au stage de santé communautaire. Une recette gourmande de type quasi-expérimentale comportant trois groupes dont deux groupes expérimentaux et un groupe contrôle, a été utilisée.

  L’expérimentation, scindée en trois temps de cuisson distincts (T0 : prétest, T1 : simulation et T2 : postest), a rendu possible la mesure des variables à l’étude soit : les compétences infirmières (Creighton, 2014), le jugement clinique (Lasater, 2007) et le sentiment d’efficacité professionnelle (Schwarzer, & Jerusalem, 1995).

  Au T0, les trois groupes d’étudiantes, nos ingrédients locaux, ont pris part à un prétest mesurant les variables. Par la suite, à la mijoteuse, les étudiantes formant les 2 groupes expérimentaux ont participé à 7 heures de simulation divisées en deux demi-journées. Les mesures obtenues lors de ces ateliers de simulation représentent les données du T1. Les étudiantes formant le groupe contrôle ont, quant à elles, réalisé leur stage clinique sans bénéficier des heures de simulation. Finalement, toutes les étudiantes ont effectué un postest permettant ainsi d’obtenir les données savoureuses du T2.

• Communication orale 10 h 00
  Recette gagnante pour la préparation des patients standardisés : une stratégie efficace pour améliorer les compétences des étudiantes en sciences infirmières
  Liette St-Pierre (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

  Le recours à des patients standardisés qui acceptent de jouer un rôle auprès des étudiantes en sciences infirmières représente un élément positif pour l’apprentissage de ces dernières. Les avantages de la simulation clinique haute fidélité ne sont plus à démontrer. Bien que l’utilisation des mannequins soit un engouement pour plusieurs, lorsqu’il s’agit de travailler les compétences infirmières en lien avec la relation d’aide, la communication et les interactions avec le patient, il peut s’avérer avantageux d’avoir recours aux patients standardisés. La préparation des patients devient alors un processus dans lequel il est important d’investir afin de favoriser un apprentissage optimal des étudiantes. Les différentes étapes suggérées pour arriver à obtenir une prestation adéquate de ces «acteurs» mérite d’y accorder une attention minutieuse. Sur la base de «practice makes perfect», la présentation a pour but de démontrer le déroulement utilisé par l’équipe de professeurs en charge de la simulation clinique. Le temps requis pour s’assurer de former la bonne personne qui sera à l’aise avec le scénario choisi représente un investissement profitable. Les avantages de la simulation clinique avec des patients simulés de même que les commentaires des participants (tant acteurs qu’étudiantes) seront aussi discutés dans le cadre de la présentation. Le but est de pouvoir échanger sur les bons coups à retenir et sur les éléments à mettre en place pour réussir une recette gagnante.

• Communication orale 10 h 15
  Réflexion critique quant à la planification et l’élaboration d’une simulation en ligne centrée sur la communication infirmière en santé sexuelle
  Karine Bilodeau (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Hazar Mrad (UdeM - Université de Montréal)

  Problématique : La santé sexuelle de la clientèle gynéco-oncologique (GO) est souvent menacée par le cancer et ses traitements antinéoplasiques. Cette clientèle désire une discussion ouverte sur sa santé sexuelle avec les infirmières. Celles-ci ne sentent pas assez outillées pour initier de telles conversations. Le manque de formation en santé sexuelle s’est avéré un obstacle majeur à ce type de discussion. Ainsi, une activité de simulation centrée sur la santé sexuelle sera proposée en ligne (ZOOM) à des infirmières oeuvrant auprès de la clientèle GO.

  But : Présenter une réflexion critique sur la contribution du modèle «The NLN/Jeffries simulation framework» (Jeffries, 2012) pour la planification et l’élaboration d’une simulation en ligne centrée sur la communication infirmière en santé sexuelle gynéco-oncologique.

  Méthode : Une étude de faisabilité utilisant l'approche qualitative de Creswell (2014) sera initiée auprès d’infirmières oeuvrant auprès de la clientèle GO. Une simulation en ligne avec patient simulé sera mise à l’essai sur la plateforme ZOOM. Des entrevues avec les participantes (n= 8-12) seront réalisées. Les données recueillies feront l’objet d’une analyse thématique itérative.

  Résultats anticipés : Les résultats préliminaires quant à la faisabilité de cette simulation et ses retombées pourront être présentés. Cette simulation en ligne pourrait constituer ainsi une intervention novatrice permettant l’amélioration de la formation infirmière en santé sexuelle.

Pause

Présentations orales (Partie 2)

• Communication orale 11 h 00
  Les effets de la simulation sur la charge cognitive des étudiants et professionnels de la santé : une revue systématique et méta-analyse
  Caroline Arbour (Université de Montréal), Guillaume Fontaine (Université de Montréal), Alexandra Lapierre (UdeM - Université de Montréal), Patrick Lavoie (Université de Montréal), Marc-André Maheu-Cadotte (Université de Montréal), Billy Vinette (Université de Montréal)

  Problématique : À l’heure actuelle, nous ignorons dans quelle mesure les simulations et leurs caractéristiques influencent la charge cognitive des apprenants, soit l’effort mental requis pour apprendre. Cette revue systématique visait donc à évaluer l’effet des simulations et de leurs caractéristiques sur la charge cognitive d’étudiants et professionnels de la santé.

  Méthodologie : Des études quantitatives ont été recherchées dans six bases de données. L’extraction des données et l’évaluation de la qualité méthodologique ont été effectuées par deux réviseurs. L’analyse des résultats est en cours. Ceux-ci seront résumés de manière descriptive et à l’aide de méthodes méta-analytiques.

  Résultats préliminaires : Cinquante-huit études ont été retenues, incluant 29 études contrôlées randomisées, 2 études contrôlées non randomisées et 27 études prépost à groupe unique. La majorité des études provient de la discipline médicale (n= 46). Le niveau de difficulté des scénarios (n=17) et l’utilisation de la rétroaction (n= 6) sont les caractéristiques des simulations les plus évaluées. Aucune étude n’a comparé l’effet de la simulation à une autre intervention éducative sur la charge cognitive.

  Contribution à l’avancement des connaissances : Les résultats aideront les formateurs à identifier les caractéristiques des simulations qui affectent la charge cognitive des apprenants, en plus de susciter des pistes de réflexions afin de réduire la charge cognitive lors des simulations.

• Communication orale 11 h 15
  Les défis de la simulation in situ : les connaitre pour mieux les surmonter
  Sabrina Blais (UdeS - Université de Sherbrooke), Stéphan Lavoie (Université de Sherbrooke), Isabelle Ledoux (Université de Sherbrooke), Sara Lemieux-Doutreloux (Université de Sherbrooke)

  La simulation in situ est une stratégie pédagogique qui permet d’offrir de la formation aux professionnels de la santé directement dans leurs milieux de pratique. Les retombées de cette stratégie pédagogique sont nombreuses et de plus en plus démontrées dans la littérature. En effet, la simulation in situ permet d’atteindre des résultats pertinents autant au niveau individuel, de l’équipe de soins que de l’organisation. Le réalisme des scénarios et l’utilisation des ressources du milieu clinique représentent des avantages de ce type de simulation. Toutefois, les caractéristiques inhérentes à la simulation in situ entraînent certains défis associés à la surfréquentation des milieux, à la charge de travail importante et variable ainsi qu’à la disponibilité des ressources. Ce qui explique en partie, l’utilisation restreinte de cette stratégie pédagogique dans les milieux cliniques. Il est donc important de réfléchir à ces facteurs limitant le déploiement de cette méthode pédagogique, de mieux les comprendre pour ensuite être en mesure de les anticiper et de les surmonter. Dans le cadre de cette présentation, une réflexion face aux différents enjeux rencontrés avec la simulation in situ sera proposée afin de faire émerger des pistes de solutions concrètes. À la suite de cette présentation, il sera possible de mieux anticiper les défis propres à chaque milieu clinique pour optimiser les retombées qui sont associées à la simulation in situ et favoriser ainsi son implantation.

• Communication orale 11 h 30
  Une autre façon de faire de la simulation in situ à l’urgence
  Arielle Lévy (CHU Ste-Justine), Guylaine Neveu (CHU Ste-Justine), Alexandra Ouellet (CHU Ste-Justine), Géraldine Petersen (CHU Ste-Justine), Yasaman Shayan (CHU Ste-Justine), Corine Thériault (CHU Ste-Justine)

  La pratique à l’urgence nécessite de s’adapter à de multiples situations cliniques imprévisibles avec des équipes médicales en perpétuel changement. Depuis cet automne, nous avons organisé un total de 4 séances de simulation in situ de trente minutes avec du personnel de jour, de soir et de nuit. Ces séances mettaient l’emphase sur la préparation à l’arrivée d’un patient en état critique et ont été organisé sans mannequin ou matériel simulé.
  Pour mesurer l’impact de ces simulations, nous avons fait remplir un sondage avant et après les séances de simulation pour évaluer l’appréciation et la pertinence de la simulation ainsi que les lacunes dans la formation continu du personnel. 64 intervenants ont rempli le sondage avant la simulation et 20 après la simulation.
  Avant les séances de simulation, les résultats des sondages ont révélé que 45% des répondants n’avaient pas une formation de réanimation cardiorespiratoire (RCR) à jour et que 62% des répondants n’avaient pas participé à une RCR dans les 2 dernières années. Les obstacles à la formation continue identifiés comprenaient le manque de temps libérés au travail (62% des répondants). Après les séances de simulation, le taux des répondants enthousiastes à participer est passé de 50% à 80% et 100% d’entre eux ont jugé celles-ci pertinentes à leur pratique.
  Nous anticipons que grâce à une mesure objectivée par des sondages, nous instaurerons un curriculum complet qui deviendra essentiel dans la culture de notre institution.

• Communication orale 11 h 45
  Les effets de la simulation sur la préparation des professionnels de la santé à la pandémie de COVID-19 : une revue systématique
  Guillaume Fontaine (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Alexandra Lapierre (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Patrick Lavoie (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal), Marc-André Maheu-Cadotte (UdeM - Université de Montréal), Tanya Mailhot (Faculté des sciences infirmières, Université de Montréal)

  Problématique : La simulation clinique est une stratégie pédagogique qui a été privilégiée pour former rapidement les professionnels de la santé à de nouveaux processus dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Cette revue systématique visait donc à décrire les caractéristiques et évaluer l’effet de la simulation clinique comme stratégie pédagogique pour préparer les professionnels à la pandémie de COVID-19.

  Méthodologie : En s’appuyant sur les lignes directrices du Joanna Briggs Institute, des études expérimentales et quasi-expérimentales ont été recherchées dans quatre bases de données. La sélection des écrits, l’extraction des données et l’évaluation de la qualité ont été effectuées par deux réviseurs. Les résultats ont été synthétisés narrativement et par méta-analyses.

  Résultats : Vingt-deux études ont été incluses, dont 21 à groupe unique. Les simulations ont été principalement réalisées auprès d’équipes multidisciplinaires dans les milieux cliniques pour les former à la prévention et au contrôle des infections (p. ex., utilisation des équipements de protection individuelle). Toutes les études ont fait état d’une amélioration des perceptions, des connaissances ou des habiletés des professionnels après les simulations.

  Contribution à l’avancement des connaissances : Bien que la plupart des études soient de faible qualité méthodologique, la simulation semble être un moyen prometteur pour préparer les professionnels à la pandémie de COVID-19.

Activité de réseautage

Conférence de clôture

• Communication orale 13 h 00
  L'Unité virtuelle de soins intensifs : des scénarios pédagogiques en soutien à la formation des infirmières
  Frédéric Banville (Université du Québec à Rimouski), Daniel Milhomme (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Andrée-Anne Parent (Université du Québec à Rimouski)

  Introduction : Depuis 2018, des chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski travaillent au développent d’une Unité Virtuelle de Soins Intensifs (UVSI) pour accompagner les étudiantes dans leur cheminement universitaires. Ce nouvel outil pédagogique plonge les utilisateurs dans un environnement de travail totalement immersif et vise principalement à développer le jugement clinique des professionnels de la santé lors du déploiement du processus de surveillance clinique. Se situant à mi-chemin entre la simulation et le jeu sérieux, l’UVSI offre également une multitude de possibilités pour les chercheurs qui s’intéressent à l’analyse des processus de prise de décisions dans un contexte de soins intensifs.

  Objectif de la présentation : Cette conférence vise à présenter les étapes qui ont mené au développement de l’UVSI et à discuter des résultats d’une première expérimentation qui s’est déroulée à l’hiver 2020. La discussion portera sur les défis rencontrés dans la sphère du développement numérique, sur le plan du réalisme, du sentiment de présence et de l’expérience utilisateur. En conclusion, les échanges porteront sur le potentiel qu’offre ce nouvel outil dans la formation des infirmières dans le domaine des soins critiques et de la santé au sens plus large.