Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :Le domaine de la santé des populations s’intéresse à des enjeux complexes et globaux. Les sessions proposent différents sujets qui mettent en lumière de nombreux défis associés aux changements qui s’opèrent dans notre société. On met notamment en exergue l’importance de miser sur une meilleure gouvernance, sur une approche intersectorielle et sur l’orientation d’actions reposant sur un processus décisionnel concerté pour mobiliser adéquatement les ressources, et ce, afin d’optimiser les retombées sur la santé et le bien-être.
Pour y parvenir, ce domaine réunit des acteurs soucieux de miser sur les connaissances et les compétences des professionnels et autres acteurs concernés, et sur des approches innovantes, collaboratives, intégrées et efficientes au profit de la santé des individus, des familles, des communautés et de la population. En s’appuyant sur des connaissances empiriques et sur des pratiques exemplaires satisfaisant les plus hauts standards de qualité, il est possible d’atteindre une meilleure compréhension des déterminants sociaux et environnementaux de la santé et de proposer des actions qui ciblent les causes profondes des problèmes de santé.
Ce faisant, il est alors possible de revoir les modes d’organisation des soins et de mettre en œuvre des interventions prometteuses qui concernent notamment la promotion de la santé en lien avec les habitudes de vie, l’adoption de comportements préventifs, l’adaptation et le développement des individus et des communautés, les mesures pour contrer les inégalités sociales et les mesures pour améliorer la santé des personnes vulnérables, la santé environnementale, de même que la santé et la sécurité au travail.
Dates :Programme
Toute la semaine
Gouvernance, orientation des actions et mobilisation des ressources pour la santé
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Communication orale
Analyse de la culture de sécurité et des risques biologiques pour les infirmières durant la pandémie covid-19Laurence Bernard (UdeM - Université de Montréal), Agnès Bernard (ETNIC, Belgique), Alain Biron (ISON- McGill University), Anaïck Briand (CUSM), Quentin Bévillard-Charrière (FSI, Université de Montréal), Nathalie Clavel (ISON, McGill University), Dave Holmes (ESN, Université d'Ottawa), Mélanie Lavoie-Tremblay (ISON, McGill University), Lucie Richard (FSI, Université de Montréal), Samy Taha (FSI, Université de Montréal)▶ Vidéo
La santé et sécurité au travail constitue un enjeu important durant la pandémie COVID-19, car elle met sous pression notre système de santé qui travaillait déjà en flux tendu et au sein duquel la culture de sécurité varie d’un établissement à l’autre. Les buts de cette étude sont de 1) décrire et comparer la culture de sécurité d’un établissement de santé confronté à la pandémie de covid-19 versus la pandémie A/H1N1; 2) identifier les risques biologiques auxquels sont confronté les membres de l’équipe interprofessionnelle; 3) proposer des recommandations et solutions visant l’optimisation de la culture de sécurité face à la pandémie. Un devis descriptif est mené et 14 entrevues semi-dirigées ont été réalisées d’août à octobre 2020, auprès de l’équipe interprofessionnelle des soins intensifs d’un milieu clinique universitaire durant la première phase de recherche. Les résultats préliminaires soulignent un vécu traumatique et de deuil. Une culture collaborative de sécurité est présente malgré plusieurs défis en lien avec les équipements de protection individuels (ÉPI). Les pratiques professionnelles ont connu une réorganisation importante, d’où le besoin d’une communication de crise qui soit humaine et transparente quant à la disponibilité et l’usage des ÉPI et la distribution des ressources. Des recommandations ont permis l’ajustement de pratiques cliniques et de gestion et contribuent au partage de connaissances scientifiques émergentes sur la COVID-19.
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Communication orale
Le pouvoir décisionnel des femmes dans un contexte de gratuité des soins de santé reproductive et de planification familiale : une étude qualitative au Burkina FasoCamille Beaujoin (UdeM - Université de Montréal), Frank Bicaba (Société d'Études et de Recherche en Santé Publique (Burkina Faso)), Abel Bicaba (Société d'Études et de Recherche en Santé Publique (Burkina Faso)), Alice Bila (Société d'Études et de Recherche en Santé Publique (Burkina Faso)), Thomas Druetz (École de Santé Publique de l'Université de Montréal), Véronique Plouffe (Société d'Études et de Recherche en Santé Publique (Burkina Faso))▶ Vidéo
Au Burkina Faso, la politique nationale de gratuité des soins pour les femmes vise à réduire la mortalité maternelle en améliorant l’accès aux services de santé reproductive et de planification familiale. Si cette politique a permis d’alléger la barrière financière, d'autres obstacles limitent encore le recours aux soins, comme le manque de pouvoir décisionnel des femmes en matière de santé. L'objectif de notre étude est de décrire les processus de prise de décision qui s’opèrent au sein des ménages en matière d’accès aux soins reproductifs et de planification familiale. Ces processus décisionnels n’ont pas encore été étudiés en contexte de gratuité au Burkina Faso.
Nous avons réalisé une étude qualitative descriptive. Les données ont été collectées au moyen d'entrevues semi-dirigées et de groupes de discussion, auprès de femmes burkinabè en âge de procréer en milieu rural (n = 23), de leur mari (n = 8), et d'informatrices clés (n = 4).
Nos résultats montrent que la politique de gratuité semble efficace pour améliorer l'accès aux soins par les femmes en facilitant les processus de négociation au sein des ménages. Cependant, le poids des normes sociales et les inégalités de genre limitent encore le pouvoir décisionnel des femmes, car celles-ci doivent obtenir l’autorisation de leur mari avant de rejoindre les services de santé. Finalement, des pistes d'action à mettre en œuvre en complément de la politique de gratuité sont évoquées pour améliorer l'autonomisation des femmes.
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Communication orale
Portrait de la pratique et effets du travail de proximité auprès de familles avec enfants âgés de 0 à 5 ans en Estrie.Linda Bibeau (Avenir d'Enfants), Chantal Camden (Université de Sherbrooke), Irma Clapperton (CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Yves Couturier (Université de Sherbrooke), Mélissa Généreux (CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Julie Lane (Université de Sherbrooke), Étienne Lavoie-Trudeau (UdeS - Université de Sherbrooke), Myrthô Ouellette (CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Mathieu Roy (Université de Sherbrooke), Marie-Andrée Roy (CIUSSS de l'Estrie - CHUS)▶ Vidéo
Cette communication documente la pratique et évalue les effets du travail de proximité effectué par des agents de milieux auprès de familles estriennes ayant des enfants entre 0 et 5 ans. Le travail de proximité se caractérise par une informalité dans la relation, une flexibilité et une intervention basée sur les besoins réels des familles. Les données recueillies proviennent de l’analyse thématique de 56 documents de littérature grise et de l’analyse de contenu de 24 entrevues individuelles et 3 groupes de discussions effectuées auprès d’agents de milieux, de parents ayant reçus leurs services et de partenaires institutionnels, communautaires, scolaires ou municipaux. Nos résultats révèlent que les agents de milieux sont importants pour agir auprès des familles en situation de vulnérabilité et des enfants ayant des besoins spéciaux. Les agents de milieux adaptent leur intervention et répondent en complémentarité au système de santé traditionnel. Les agents de milieux aident à accroître l’accès des enfants et des familles aux services appropriés, renforcer leur autonomie (surtout au niveau des capacités parentales positives), briser l'isolement, augmenter le capital social et rétablir un sentiment de confiance envers le système de santé. Les agents de milieux jouent un rôle essentiel dans la réduction des inégalités sociales de santé. Ils aident le réseau à remplir son mandat de responsabilité populationnel. Ce type de pratique de proximité doit être encouragé et maintenu.
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Communication orale
Un soutien adapté aux proches aidants ethnoculturels : de la politique à la réalitéAmina Mezdour (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication porte sur l’interaction entre la santé publique et l’immigration. Au moment où le gouvernement du Québec s’apprête à octroyer un statut juridique aux proches aidants (PA) et où ceux-ci sont présentés comme un pilier de notre système de santé, il est pertinent de se questionner sur les PA des communautés ethnoculturelles. Parmi les services existants, quels sont ceux qui sont culturellement adaptés ? Quels sont les facteurs socioculturels pris en compte et par quels acteurs (établissements de la santé, groupes communautaires, etc.) ? La présente communication propose une cartographie des acteurs impliqués dans le soutien aux PA de quatre arrondissements de la ville de Montréal où se concentre 42 % de la population issue de l’immigration. Nous procédons ainsi à une analyse systématique des services de soutien aux PA au travers d’une grille d’analyse élaborée pour ce projet. Se questionner quant à l’adaptabilité culturelle n’est pas chose accessoire. La question est essentielle pour toute société culturellement diversifiée comme le Québec. Ce projet s’inscrivant dans le cadre d’une thèse doctorale, il recense pour la première fois les services de soutien aux PA culturellement adaptés, de même qu’entame la discussion plus que nécessaire aujourd’hui quant à la proche aidance et l’immigration, une conjonction quasi inexistante au Québec.
Habitudes de vie, adoption de comportements préventifs et approches ciblant l’amélioration de la santé et du bien-être
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Communication orale
Les modèles de développement du sport et la documentation scientifique qui les appuient: une étude de portéeMathieu Bélanger (Université de Sherbrooke), François Gallant (UdeS - Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Introduction: Les modèles de développement du sport sont importants pour guider la participation des jeunes dans le sport. Récemment, quelques groupes de recherche ont tenté de valider certaines composantes des théories qui sous-tendent ces modèles en utilisant des données probantes. Afin de mieux guider les pratiques sportives des jeunes, il est primordial de documenter l’appui scientifique existant pour les modèles de développement du sport.
Méthodologie: Premièrement, nous avons identifié tous les modèles de développement du sport dans la littérature (recherche boule de neige d’articles/chapitres de livre); ensuite, nous avons consulté des experts du domaine (n=11) pour valider que notre liste était exhaustive; finalement, nous avons fait une étude de portée, selon la méthodologie de revue de littérature suggérée par Arksey & O’Malley, pour documenter l’appui scientifique des modèles.
Résultats: Sept modèles sur le développement du sport ont été retenus et font l’objet de la revue. Au total, 1 222 articles ont été trouvés, 274 articles ont été évalués et 50 remplissaient les critères d’inclusion et ont été analysés. Quarante-huit articles appuyaient deux modèles. Les autres modèles ont très peu d’appui scientifique.
Conclusions: Plusieurs théories qui sous-tendent les modèles de développement du sport sont appuyées par des études dans la littérature. Toutefois, plusieurs composantes de ces modèles ne sont pas appuyées par des données probantes.
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Communication orale
La consommation d'alcool à vie et le risque de cancer épithélial de l'ovaireAnita Koushik (Centre de Recherche du CHUM), Kevin L'espérance (UdeM - Université de Montréal)▶ Vidéo
Contexte
Le cancer de l'ovaire est le cancer gynécologique le plus meurtrier chez les Canadiennes. Compte tenu de son mauvais pronostic, il est nécessaire de mener des recherches pour identifier les facteurs susceptibles d'empêcher le cancer de l'ovaire de se développer. L’alcool est un facteur de risque pour de nombreux cancers, mais sa relation avec le cancer de l’ovaire demeure floue. Nous avons décidé d’étudier la relation entre la consommation d'alcool au cours de la vie et le risque de cancer de l'ovaire.
Méthodes
Dans une étude cas-témoins basée sur la population à Montréal (2011-2016), nous avons mesuré la consommation totale d'alcool chez 497 cas et 908 témoins. Les rapports de cotes ajustés (OR) et les intervalles de confiance (IC) à 95% pour l'association avec le risque de cancer de l'ovaire ont été estimés à l'aide de la régression logistique inconditionnelle.
Résultats
Le lien entre la consommation totale d'alcool au cours de la vie et le risque de cancer de l'ovaire explicitait une relation en forme de U: comparées à celles qui n'ont jamais bu, l’OR (IC à 95%) était de 0,72 (0,52-0,99) pour les participantes qui buvaient >0 à <1 consommation par semaine, de 0,83 (0,61-1,15) pour 1 à <3 consommations/semaine et de 0,98 (0,72-1,33) pour 3 consommations/semaine.
Conclusion
La consommation d'alcool pourrait être associée de manière non linéaire au cancer de l'ovaire et cette association pourrait varier en fonction du comportement tumoral.
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Communication orale
La physiothérapie pour les survivantes d’un cancer gynécologique souffrant de douleur lors des relations sexuellesPaul Bessette (Université de Sherbrooke et Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke), Marie-Pierre Cyr (UdeS - Université de Sherbrooke), Chantale Dumoulin (Université de Montréal et Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Walter H. Gotlieb (Université McGill et l'Institut Lady Davis de l'Hôpital général juif), Korine Lapointe-Milot (Université de Sherbrooke et Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke), Marie-Hélène Mayrand (UdeM - Université de Montréal), Mélanie Morin (Université de Sherbrooke et Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke), Annick Pina (Université de Montréal et Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal)▶ Vidéo
Problématique : La majorité des survivantes d’un cancer gynécologique souffrent de dyspareunie (douleur lors des relations sexuelles). La physiothérapie pourrait être un traitement de choix pour ces femmes ayant peu d’options thérapeutiques. Or, aucune étude n'a étudié ce traitement chez une population oncologique.
Objectifs : Investiguer l'acceptabilité et les effets de la physiothérapie chez les survivantes d'un cancer gynécologique atteintes de dyspareunie.
Méthodologie : Dans cette étude pilote, 31 survivantes d’un cancer gynécologique avec dyspareunie ont participé à un programme incluant 12 séances hebdomadaires de physiothérapie. Des évaluations prétraitement et post-traitement ont été réalisées. Les mesures d’acceptabilité ont inclus les taux de participation aux séances et d’adhérence aux exercices à domicile, en plus du niveau de satisfaction (0-10). Les mesures d’effets ont compris l’intensité de la douleur (0-10), la fréquence de la pénétration vaginale et la fonction sexuelle.
Résultats : Les taux de participation et d’adhérence ont été de 93% et 88%, respectivement. Les femmes ont rapporté une satisfaction de 9,3/10. Des effets significatifs ont été observés pour toutes les mesures d’effets (p<0,001; tests t pour échantillons appariés).
Conclusion : Ce traitement s’est révélé acceptable pour les survivantes d’un cancer gynécologique avec dyspareunie en plus d’avoir démontré des effets significatifs. Un essai clinique randomisé est nécessaire pour confirmer ces résultats.
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Communication orale
L’impact des communautés BDSM sur la santé sexuelle et le bien-être des adeptes de BDSM de la ville de QuébecCharlotte Veilleux (Université Laval)▶ Vidéo
Les politiques en santé publique visent plusieurs groupes marginalisés, notamment les utilisateurs de drogue injectables et les travailleuses du sexe, puisque leurs pratiques sont considérées à « haut risque » pour leur santé. Certains groupes ayant des pratiques à « haut risque » ne sont pas pris en compte. C'est le cas des adeptes de BDSM. Le BDSM est un sigle qui désigne le bondage, la discipline, la domination, la soumission, le sadomasochisme et d’autres pratiques, qu’elles soient sexuelles ou non. Les pratiques des adeptes de BDSM sont méconnues et ces derniers vivent de la stigmatisation et de la marginalisation en raison de leurs comportements considérés déviants. Plusieurs adeptes intègrent une communauté BDSM qui permet aux membres de s’informer, de socialiser et d’effectuer leurs pratiques dans un milieu adapté. Le but de notre recherche qualitative est de mieux comprendre l’impact des communautés BDSM la santé sexuelle et le bien-être des adeptes de la ville de Québec. La grille d'analyse postmoderniste fera office de cadre théorique afin de lire, de comprendre et d’interpréter ce sujet dans son contexte contemporain. L'approche de réduction des méfaits et le concept de santé sexuelle seront des thèmes importants au sein de cette analyse. Pour cette présentation, il sera question de la phase conceptuelle de notre recherche en santé publique qui vise à mieux saisir l’impact de la communauté BDSM sur la santé sexuelle et le bien-être de ses membres.
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Communication orale
Perception du risque, connaissances et comportements des populations adultes à l'égard de la COVID-19: examen de la portée (scoping review)Janine Badr (Université de Montréal), Nathalie Clavel (Université McGill), Lara Gautier (Université de Montréal), Mélanie Lavoie-Tremblay (Université McGill)▶ Vidéo
Dans le contexte de la pandémie actuelle, la perception du risque, les connaissances et les comportements des populations à l’égard de la COVID-19 jouent un rôle déterminant dans la transmission du SRAS-CoV-2. Une meilleure connaissance de ces trois facteurs permettrait d’ajuster ou renforcer les mesures préventives pour certains groupes au sein des populations afin de mieux contrôler la transmission du virus. Nous avons mené un examen de la portée (scoping review) afin de mieux comprendre : 1) la perception du risque; 2) le niveau de connaissances et 3) les comportements préventifs des populations adultes à l’égard de la COVID-19. Une recherche exhaustive sur les bases de données électroniques suivantes a été réalisée; MEDLINE-Ovid, EMBASE-Ovid, PsycINFO-Ovid, Web of Science et CINAHL (EBSCO). Au total, 4878 études ont été évaluées sur la base de leur titre et résumé, 76 ont été analysées intégralement et 17 ont finalement été incluses. Toutes les études sont basées sur des questionnaires réalisés à partir d’échantillons de la population de 11 pays différents. Les résultats préliminaires suggèrent que la perception du risque, le niveau de connaissances et l’adoption des comportements préventifs en lien avec la COVID-19 sont relativement élevés dans l’ensemble des populations. Cependant, des disparités en termes de connaissances et de comportements existent entre les hommes et les femmes, ainsi qu’entre les classes d’âge et les groupes ethniques et socio-économiques.
Promotion de la santé et adaptation d’interventions destinées aux populations vulnérables
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Communication orale
Pertinence des méthodes in situ pour la recherche en promotion de la santé: trois perspectives terrainStephanie Alexander (Fondation MGEN), Nicole Glenn (University of Alberta), Martine Shareck (UdeS - Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Les méthodes in situ comme les entrevues go-along et le Photovoix sont connues pour donner la parole aux groupes marginalisés et valoriser les savoirs expérientiels. Elles sont pourtant rares en recherche en promotion de la santé malgré les principes centraux du domaine comme l'équité et l'autonomisation.
Nous illustrerons les liens entre les méthodes in situ et les principes de la promotion de la santé en nous basant sur trois projets de recherche s’appuyant sur des entrevues walk-along auprès de jeunes fumeurs à Montréal (QC), des groupes de discussion walk-along auprès de Torontois marginalisés (ON) et un projet Photovoix avec groupes de discussion explorant le jeu chez les enfants à Nairobi, Kenya.
Plusieurs aspects des projets s’arriment aux principes de la promotion de la santé comme: (1) l'équité; (2) l'autonomisation; (3) accroître le contrôle sur sa vie; (4) la création d'environnements sains; et (5) le développement de compétences personnelles. Par exemple, le Photovoix a illustré les inégalités d’opportunités de jeu entre les écoles à Nairobi. En lien avec une approche axée sur les forces, les participants des études walk-along ont souligné les aspects positifs de leur quartier et élargi leurs cartes cognitives en visitant de nouveaux endroits, gagnant ainsi plus de contrôle sur leurs espaces de vie.
Les méthodes in situ sont utiles pour intégrer les principes de la promotion de la santé dans la recherche et devraient faire partie de sa boîte à outils méthodologique.
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Communication orale
Facteurs associés à la présence d’interventions de promotion de la santé mentale dans les écoles primaires au QuébecIsabelle Doré (CRCHUM), Jodi Kalubi (Université de Montréal - École de Santé Publique), Jennifer O'loughlin (UdeM - Université de Montréal), Teodora Riglea (Centre de recherche du Centre hospitalier de l'université de Montréal)▶ Vidéo
Les jeunes québécois sont de plus en plus nombreux à présenter un niveau de détresse psychologique élevé et des symptômes anxieux et dépressifs. Les écoles ont un rôle à jouer pour promouvoir la santé mentale dès le plus jeune âge. Cependant, les interventions visant à renforcer la santé mentale ne sont pas offertes dans toutes les écoles.
L’objectif est d’identifier les facteurs associés à la présence d’interventions de promotion de la santé mentale (IPSM) dans les écoles primaires publiques au Québec.
Un total de 171 écoles ont participé à une étude transversale visant à décrire les inégalités sociales dans les IPSM en milieu scolaire. Des entrevues téléphoniques structurées ont été réalisées avec les directions d’école. Le statut socioéconomique, le quartier, le nombre d’étudiants et d’enseignants, les sources de financement, la langue d’enseignement et l’importance perçue de la problématique de la santé mentale ont été étudiés comme facteurs associés à la présence d’IPSM.
Des IPSM sont offertes dans 42% des écoles primaires. Les écoles : a) en milieu urbain et en banlieue; b) qui desservent des élèves à statut socioéconomique élevé; et c) où la problématique de la santé mentale est perçue comme importante sont plus nombreuses à offrir des IPSM.
La santé mentale des jeunes est un enjeu de santé publique grandissant; or, nos résultats suggèrent que moins de la moitié des écoles offrent des IPSM. Nos recherches identifient des inégalités sociales dans la présence des IPSM.
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Communication orale
Adéquation culturelle d’un outil d’évaluation et promotion de la santé mentale des Autochtones au Québec. Résultats préliminairesLiliana Gomez-Cardona (Institut en santé mentale Douglas), Laurence Kirmayer (Université McGill), Outi Linnaranta (Université McGill)▶ Vidéo
Chez plusieurs communautés autochtones, les suicides et blessures auto-infligés figurent parmi les premières causes de décès (MSSSQ 2015). La colonisation et la marginalisation ont des répercussions majeures sur la santé mentale des Autochtones. Ces peuples partagent des valeurs qui influencent l’expression de la maladie mentale (Kirmayer 2008). Cependant, ces expressions ne sont pas représentées dans la conceptualisation psychiatrique des troubles (Haroz 2017). Aussi, des barrières linguistiques et le manque de sécurisation culturelle empêchent l'accès de ces populations à des soins appropriés. Buts: Évaluer si les questionnaires psychiatriques sont pertinents et sécuritaires pour les Mohawks et les Inuit au Québec. Identifier l’outil d'évaluation le plus approprié et mener le processus nécessaire pour améliorer sa sensibilité et sécurisation culturelle. Méthodes: Recherche qualitative et participative qui respect les protocoles autochtones. Collecte de données dans des groupes de discussion. Analyse thématique des données. Résultats: Les outils psychométriques se heurtent à des limitations importantes en contexte autochtone local. Nous identifions les éléments qui entravent leur pertinence; et documentons le processus d'élaboration d’un outil qui permet de capturer et favoriser des facteurs de protection chez ces peuples. Cet outil répond aux intérêts des communautés et permet d’établir un pont de communication entre la perspective du patient et celle de l’intervenant.
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Communication orale
Thérapie cognitive-comportementale transdiagnostique de groupe pour les troubles anxieux : Perspective des thérapeutes pour une dissémination optimale en première ligneAnnie Benoit (Université de Sherbrooke), Marie-Ève Bergeron (Université Laval), Rosy Demers (Université de Sherbrooke), Patrick Gosselin (Université de Sherbrooke), Peter J. Norton (Monash University, Australie), Jessica Philippe (Université Laval), Martin D. Provencher (Université Laval), Pasquale Roberge (UdeS - Université de Sherbrooke), Camilla Séguin-Durand (Université de Sherbooke)▶ Vidéo
Les troubles anxieux sont les troubles mentaux les plus courants dans la population générale. La thérapie cognitive-comportementale (TCC) est la psychothérapie dont l'efficacité est la mieux démontrée pour les troubles anxieux, mais elle demeure peu accessible. La TCC transdiagnostique (TCC-T) de groupe cible les processus cognitifs et comportementaux et les stratégies d'intervention communs aux différents troubles anxieux, et pourrait être une approche prometteuse pour améliorer l'accès à la TCC. Dans le cadre d'un essai contrôlé randomisé pragmatique sur la TCC-T de groupe réalisé au Québec (Roberge & Provencher; IRSC, 2015-2021), nous avons imbriqué un volet qualitatif auprès des thérapeutes afin d'examiner leur expérience face à ce programme et les pistes d’amélioration possibles quant à la formation et la prestation de la TCC-T. Des entrevues semi-structurées ont été menées auprès de 18 des 21 psychologues ou psychothérapeutes qui ont réalisé les groupes de TCC-T. Parmi les résultats, les participants relèvent des facteurs facilitants (p.ex. co-animation, cohésion de groupe) et des défis (p.ex. stratégies d'exposition) rencontrés lors de l’animation des groupes, et proposent des stratégies visant à maximiser l'intégrité thérapeutique de l'intervention (p.ex. bonification de la formation) et l'adhésion du patient. Ces résultats permettront de formuler des recommandations en vue de la dissémination à grande échelle de la TCC-T en contexte de soins primaires.
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Communication orale
Réfugiés syriens résidant au Canada: les défis de l'intégration et leur impact sur leur santéNaima Bouabdillah (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
En 2016, le Canada a réinstallé 25 000 réfugiés syriens à la suite de la guerre civile en Syrie et de la crise humanitaire qu'elle a provoquée. Ces nouveaux arrivants sont obligés de surmonter de sérieux obstacles et d'innombrables défis imprévus. Ce projet pilote de recherche qualitative mené à Ottawa dont l’objectif est de comprendre l'intégration de ces réfugiés aux niveaux culturel, social, économique et politique et de déterminer son impact sur leur santé.
Méthodologie
La méthode du récit de vie et l'approche de l'interactionnisme symbolique ont été utilisées. Cette méthode qualitative est congruente pour comprendre la signification des phénomènes humains à travers leurs expériences. Douze participants ont été interviewés.
L'analyse des données a été effectuée selon quatre des six étapes de la méthode d'analyse qualitative de Paillé (1994).
Résultats préliminaires
Les principaux thèmes qui ont émergé sont : la recherche d’emploi et du logement ; la barrière linguistique ; la perte du capital social et l’isolement ; la gestion passive des souvenirs de guerre.La santé est influencée par de multiples facteurs complexes tels que les conditions politiques, sociales, économiques et environnementales. Pour les réfugiés, les conditions qu'ils vivent durant les différentes phases de leur déplacement peuvent influencer leur intégration, qui à son tour peut avoir des conséquences positives ou négatives sur leur santé.
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Communication orale
L’expérience du travail à bas seuil d’exigence dans les trajectoires de travail des jeunes en précarité sociale qui consomment de substances psychoactivesKarine Bertrand (Université de Sherbrooke), Martin Goyette (ENAP), Ana Cecilia Villela Guilhon (UdeS - Université de Sherbrooke), Vincent Wagner (Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Les jeunes adultes en situation de précarité sociale constituent une population vulnérable sur le plan sanitaire et social qui pour plusieurs rapportent une consommation problématique de substances psychoactives (SPA). Les programmes en réduction des méfaits axés sur le travail à bas seuil d’exigence, comme TAPAJ (Travail alternatif payé à la journée), utilisent l’accès à un travail comme levier d’intervention pour favoriser la santé globale et l’amélioration des conditions de vie. L’objectif est de comprendre comment l’expérience du travail à bas seuil d’exigence s’inscrit dans les trajectoires de travail de ces jeunes ainsi que les liens entre travail et consommation de SPA. Cette étude, exploratoire et descriptive, guidée par une perspective d’interactionnisme symbolique, repose sur un devis qualitatif. Des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de 23 jeunes inscrits à TAPAJ et une analyse thématique a été menée. Outre un dépannage économique, les jeunes ressentent des effets bénéfiques en termes de confiance en soi et de sentiment d’efficacité personnelle. La consommation de SPA est vécue comme difficilement compatible avec les exigences du milieu de travail, mais les relations d’entraide entre les jeunes peuvent aussi faciliter l’accès à certains emplois. La perspective des jeunes permet d’appuyer la pertinence de ce type de programme et de dégager des pistes d’amélioration en termes de type de travail à offrir et d’intégration des pairs comme source de soutien.
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Communication orale
La responsabilité sociale en médecine : les retombées d’une activité de formation des étudiants au sein d’organismes communautairesVeronique Foley (UdeS - Université de Sherbrooke), Thomas Gottin (Université de Sherbrooke), Christine Loignon (Université de Sherbrooke), Geneviève Petit (Université de Sherbrooke), Carol Valois (Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
L’Apprentissage par le Service dans la Communauté, suivie par les étudiants de 1ière et 2ième année de médecine, représente des activités au sein d’organismes communautaires, reconnues pour générer un impact positif sur les attitudes des professionnels de la santé à l’endroit des personnes vivant dans un contexte de vulnérabilité (Stern & al., 2008 ; Cashman & Seifer, 2008, Westerhaus et al., 2015).
À travers cette présentation nous dresserons un bilan de ces activités ayant fait l’objet d’un projet de recherche auprès des étudiants et des organismes communautaires participants. Ce projet reposait sur une approche qualitative combinant plusieurs méthodes de collecte de données, soit une vingtaine d’entrevues semi-dirigées auprès d’étudiants et de deux focus groups auprès de 16 organismes communautaires.
À cet effet, nous rendrons compte des retombées de ces activités en termes d’acquisitions de compétences propres au champ de la responsabilité sociale (Massé et al., 2020). Tout en soulignant la perception de ces effets concrets chez les organismes communautaires et des améliorations qu’elles impliquent (contribuant à l’originalité de cette étude), nous montrerons en quoi ces expériences vécues au sein de milieux socioéconomiques et culturels pluriels contribuent à améliorer la compréhension de la vulnérabilité sociale chez les étudiants et comment elles constituent un atout dans la compréhension de l’importance de la responsabilité sociale chez ses derniers.
Santé des personnes présentant des besoins liés à la mobilité et à la posture
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Communication orale
Le savoir expérientiel au service de la science: illustration d'un projet de recherche axé sur le patient.Véronique Asselin (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires), Bernard Brais (Université McGill), Martin Buffet (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires), Cynthia Gagnon (Université de Sherbrooke), André Girard (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires), Denis Girard (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires), Marjolaine Tremblay (UdeS - Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
La recherche axée sur le patient (RAP) est une approche de plus en plus encouragée dans divers milieux. Plusieurs initiatives sont mises en place un peu partout dans le monde afin d'appuyer ce type de recherche. Cette dernière permet de démocratiser le processus de recherche et contribue à l'amélioration des résultats et des pratiques. Par contre, il peut s'avérer difficile d'appliquer les principes de la RAP de façon efficace dans un contexte réel. Notre groupe a mis sur pied une équipe de patients partenaires en maladies neuromusculaires visant à impliquer les personnes atteintes dans l’élaboration de différents projets de recherche. Le but de cette communication est de présenter un projet de recherche utilisant les principes de la RAP afin de les concrétiser. Le projet en question vise à développer un outil de mesure de type questionnaire autorapporté évaluant les manifestations et impacts de la maladie chez les personnes atteintes d'ataxie récessive. La présentation permettra d'apporter un éclairage sur les moyens à prendre pour favoriser l'engagement des personnes atteintes et les défis qu'une telle participation implique. De plus, un patient partenaire atteint d'ataxie de Charlevoix-Saguenay sera présent afin de témoigner de son expérience dans en tant que membre d'une équipe de recherche.
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Communication orale
Quels sont les impacts de l'ARSCS sur la participation sociale des personnes atteintes?Bernard Brais (Montreal Neurological Institute, McGill University), Isabelle Côté (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires (GRIMN), CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean), Cynthia Gagnon (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires (GRIMN), CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean), Caroline Lavoie (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires (GRIMN), CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean), Isabelle Lessard (Université de Sherbrooke), Jean Mathieu (Groupe de recherche interdisciplinaire sur les maladies neuromusculaires (GRIMN), CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean), Samar Muslemani (UdeS - Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
L'ataxie récessive spastique de Charlevoix-Saguenay (ARSCS) est une maladie neuromusculaire dont un individu sur 22 est porteur au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les signes et symptômes de la maladie (incoordination des membres supérieurs et inférieurs, manque d'équilibre et de dextérité, etc.) peuvent influencer la réalisation des activités de la vie quotidienne des personnes atteintes. Un projet a donc été mis en place afin de documenter la participation sociale et l'autonomie dans cette population et les comparer en fonction du niveau de mobilité des participants (marche sans aide, avec une aide à la marche et utilisation du fauteuil roulant). La participation et la fonction motrice de 28 participants ont été évaluées. Une différence significative a été observée entre les participants selon leur niveau de mobilité, tant pour la participation sociale que l'autonomie, qui étaient plus faibles chez les participants en fauteuil roulant. Elles étaient aussi associées avec la coordination des membres inférieurs, la capacité de marche, l'équilibre et la sévérité de la maladie. Ainsi, les différentes atteintes liées à la maladie amènent des difficultés au niveau de la participation sociale des personnes vivant avec l'ARSCS, et celle-ci tend à diminuer avec la perte de mobilité. Les résultats de cette étude permettent aux professionnels de la santé de mieux orienter leurs interventions et d'anticiper les activités qui seront touchées en fonction de l'évolution de la maladie.
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Communication orale
Relation entre le nombre de capteurs de pression intégrés dans une semelle instrumentée et la précision du comptage de pasCharles Batcho (Université Laval), Armelle-Myriane Ngueleu (Université Laval)▶ Vidéo
Plusieurs études ont démontré que les semelles instrumentées peuvent compter les pas effectués chez des personnes avec ou sans limitation de marche. Cependant, selon les emplacements des capteurs de pression, une variabilité de précisions est observée pour des semelles intégrant moins de cinq capteurs de pression.
L’objectif de cette étude est de déterminer les emplacements et le nombre minimal de capteurs de pression à intégrer dans une semelle pour un comptage optimal de pas.
Nous avons équipé une semelle de cinq capteurs de pression placés sous le talon (FSRT), le premier (FSRM1), troisième (FSRM3) et cinquième (FSRM5) métatarsiens et le gros orteil (FSRO). Douze personnes en santé (âgées de 28,2±3,62 ans) ont marché six minutes à vitesse confortable à l’extérieur. L’algorithme de comptage a été réalisé en considérant chaque capteur et la combinaison de deux à cinq capteurs de pression.
Les plus grandes précisions de la semelle étaient 98,0±2,3%, 99,0±0,9%, 99,3±0,7%, 99,5±0,4% et 99,5±0,4% obtenues respectivement à l’aide du FSRT (pour un capteur), de la combinaison de FSRM1 et FSRM5 (2 capteurs), de FSRM3, FSRM5 et FSRO (3 capteurs), de FSRT, FSRM3, FSRM5 et FSRO (4 capteurs) et les cinq capteurs. La combinaison de quatre capteurs permettait d’obtenir la même précision qu’avec les cinq capteurs. Nous pouvons recommander l’utilisation d’une semelle intégrant quatre capteurs positionnés à ces emplacements pour un comptage de pas précis avec optimisation de la batterie.