Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :Il existe des disparités en santé entre les personnes vivant dans des zones plus densément peuplées comme les grands centres urbains et celles vivant dans les petites municipalités et les milieux ruraux ou éloignés. Ces disparités se manifestent par plusieurs indicateurs dont certains semblent défavorables pour les personnes vivant dans les milieux moins densément peuplés. Ce colloque du Collectif de recherche sur la santé en région (CoRSeR) porte sur « La recherche en santé au service des populations en région ». Ce sera l’occasion pour les chercheurs qui réalisent des recherches sur ce thème de diffuser les résultats de recherches récentes et innovantes et d’échanger avec des collègues de formations et d’expertises diverses.
De multiples questions pourront y être traitées, par exemple : comment offrir des services de santé adaptés aux populations des régions rurales et éloignées? Quelles sont les particularités des pratiques professionnelles en région? Comment l’environnement physique social et politique des régions influence-t-il les pratiques et les comportements de santé des personnes et des groupes? Quelles sont les forces des personnes et des communautés qui permettent de transcender les contextes de vulnérabilité observés en région? Quels sont les impacts spécifiques à la pandémie de COVID-19 en région? Quelles approches méthodologiques sont les plus adaptées à la recherche sur la santé en région? Ou encore, comment répondre aux besoins de santé et de bien-être des populations des régions à l’aide des technologies?
La mise en commun des expériences permettra de nourrir la réflexion sur diverses situations de santé que vivent les personnes dans les régions semi-urbaines, rurales et éloignées au Québec ou ailleurs dans le monde et sur les manières d’y répondre. Par la même occasion, ce colloque favorisera les partenariats de manière à accroître la recherche interdisciplinaire sur la santé en région ancrée dans les besoins des milieux.
Le CoRSeR invite les professeur.e.s, chercheur.e.s et étudiant.e.s de toute discipline s’intéressant à la santé et au bien-être des populations vivant en région à soumettre une proposition en vue de ce colloque qui se tiendra en mode hybride ou virtuel. Les communications seront d’une durée de 20 minutes.
Le CoRSeR développe une programmation de recherche interdisciplinaire touchant la santé en région, c’est-à-dire en dehors des grands centres urbains, et englobant les petites municipalités et les milieux ruraux, éloignés et isolés. Ses axes de recherche sont :
- L’organisation des services de santé et services sociaux en région;
- Les contextes de vulnérabilité et les inégalités sociales en région;
- Le vieillissement de la population en région;
- Les technologies au service de la santé des populations en région.
Pour en savoir plus sur le CoRSeR, ses activités et orientations, consultez le www.uqar.ca/corser.
Date :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Emmanuelle Bédard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Isabelle Toupin (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Typhaine Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Marie-Ève Caron (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
- Dave Bergeron (Université Laval)
Programme
Besoins et organisation des services de santé et des services psychosociaux en région
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Communication orale
Exploration des besoins en matière de santé des aînés autochtones de la Première Nation des Malécites du Madawaska (PNMM) : les résultats préliminairesFrance Chassé (Université de Moncton)
L’étude s’inscrit dans le désir d’identifier des solutions viables au maintien sécuritaire des aînés à domicile. Au Canada, les maladies chroniques sont en hausse chez les autochtones, alors que leur rétablissement est plus long et plus ardu comparativement aux non-autochtones. Parmi les lacunes recensées figurent le fait de résider en milieu éloigné, l’accès limité à un médecin ou spécialiste et à des ressources dans leur langue, l’isolation sociale et le nombre décroissant d’aidants naturels. La pandémie actuelle n’a fait qu’accentuer ces défis. Le projet Initiatives aux aînés (IAA) de la PNMM vise à réduire ces barrières en utilisant une application mobile déposée sur une tablette électronique reliée au Centre de santé de la PNMM.
L’étape initiale du projet fut d’explorer les besoins en matière de santé des aînés de la PNMM, une petite communauté située dans le nord-ouest du N.-B.. Un devis mixte a été retenu pour effectuer l’entrevue semi-structurée des 35 participants. Les données ont été recueillies par deux outils quantitatifs (sociodémographique et du SF-36 sur l’État de santé) complémentés de six questions ouvertes. Les résultats préliminaires révèlent deux besoins prioritaires, l’un lié au transport et l’accompagnement lors des rendez-vous médicaux et hospitalisations à l’extérieur, ainsi que de l’aide à domicile. Implantée depuis octobre dernier, l’application mobile créée génère des données liées à l’utilisation des services et l’appréciation des participants.
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Communication orale
« On pleure pis on recommence ! » : Impacts sur la santé mentale des inondations de la rivière Chaudière en Beauce et réponses pour les réduireTyphaine Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lily Lessard (Département des sciences de la santé, Université du Québec à Rimouski)
Les changements climatiques accentueront les événements météorologiques extrêmes (EME). Des solutions concertées et durables sont nécessaires pour limiter leurs impacts psychosociaux individuels et collectifs, particulièrement dans les milieux ruraux où les ressources en santé mentale sont limitées.
Il s'agit d'une étude exploratoire dans une communauté de Chaudière-Appalaches visant à mieux comprendre les impacts des inondations récurrentes et les mécanismes d’adaptation. 11 acteurs-clés (Municipalité, santé, citoyens, commerçants) ont participé à des entrevues individuelles en 2018. Les synthèses d'entrevues ont été analysées par questionnement analytique.
Les individus et la Municipalité ont un haut niveau de préparation. Les changements dans les fréquence, l'intensité et les moments des inondations requièrent toutefois une vigilance accrue, associée au stress d’anticipation. L’arrimage entre la Municipalité et les services du CISSS-CA est décrit comme fonctionnel mais réactif. La plupart des sinistrés font appel à leurs proches ou réseaux de soutien informel pour leurs besoins en santé mentale. Des dissensions existent entre les individus et la Municipalité sur les moyens pour « corriger » le problème des inondations.
Réalisée en amont des grandes inondations de 2019, l’étude offre des pistes de réflexion ancrées dans les réalités, forces et défis de petites municipalités afin de les guider dans l'adaptation aux EME et la protection du bien-être de leur population.
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Communication orale
Apport de la recherche participative pour améliorer les pratiques de soins aux services d’urgencelors de la fausse couchedans une petite communautéTina Emond (Université de Moncton), Laurence Guillaumie (Faculté des sciences infirmières, Université Laval), Francine de Montigny (Faculté des sciences infirmières,Université du Québec en Outaouais)
La fausse couche (FC) constitue la complication la plus fréquente de la grossesse et entraîne de la détresse émotionnelle chez plusieurs parents. Ceux-ci consultent les services d’urgence (SU) lors de l’événement et se disent souvent insatisfaits des soins reçus. Il existe très peu de recherches d’intervention visant à améliorer les pratiques de soins aux SU.
Objectif: Élaborer une intervention visant à améliorer les pratiques de soins aux SU lors d’une FC.
Cette recherche s’est déroulée au Nord-Ouest du N.B.Une approche participative a été mobilisée pour élaborer un modèle logique d’intervention d’approche théorique. Les étapes ont consisté en (1) une étude qualitative auprès de parents et d’infirmières (N=26) pour décrire les besoins des parents et (2) en l’élaboration de l’intervention dans le cadre d’ateliers participatifs avec des parents et des professionnels de l’équipe interdisciplinaire (N=17).
Les besoins des parents ont mis en évidence la faible considération de l’état émotionnel, les lacunes dans l’information transmise et la méconnaissance de lignes directrices existantes. L’intervention comprend 3 volets: la formation des professionnels, la mise à disposition d’outils d’information et d’enseignement et l’implantation d’un suivi systématique pour les parents.
L’approche participative a permis de décrire avec précision l’expérience des parents, le contexte de soins et de dégager des stratégies réalistes et susceptibles d’améliorer la qualité des soins.
Accès aux soins en région
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Communication orale
Quel accès aux services publics et privés au Saguenay – Lac-Saint-Jean pour la population atteinte de maladies neuromusculaires ?Julie Auclair (Écobes – Recherche et transfert, cégep de Jonquière), Cynthia Gagnon (École de réadaptation, Faculté de médecine et des sciences de la santé, Université Sherbrooke), Jean-Guillaume Simard (Cégep de Jonquière)
La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est la maladie neuromusculaire la plus fréquente chez l’adulte et présente une prévalence très élevée au Saguenay–Lac-Saint-Jean. La DM1 se caractérise par des anomalies dans plusieurs systèmes qui se répercutent par de nombreuses atteintes à la mobilité des patients. À ce titre, elle est considérée comme un modèle de vieillissement prématuré.
L’objectif de la recherche était d’évaluer l’utilisation réelle des services pour les personnes atteintes de DM1 et d’identifier les contraintes liées à leurs déplacements.
À partir d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon de patients (n=84), les résultats ont permis d’identifier une perception largement favorable quant à la facilité de déplacement vers les services et semble liée dans une large mesure à l’accès à une automobile. Dans un contexte où 65% de l’échantillon possède un permis de conduire (nettement en dessous de la moyenne québécoise qui était de 85%), cela soulève des questions en lien avec leur soutien social et leur niveau d’autonomie. Également, l’enquête révèle la difficulté pour les personnes atteintes de DM1 à identifier des contraintes particulières en lien avec les déplacements,et ce, même si le tiers de l’échantillon présente des atteintes à leur mobilité (de légère à sévère).
Ces résultats soulèvent des enjeux quant à la répartition des services en région et participent aux efforts afin de développer des villes inclusives.
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Communication orale
Étude transversale observationnelle sur le choix du traitement, le fardeau financier et la qualité de vie d’hommes atteints de cancer de la prostate en région éloignée du QuébecAlice Dragomir (Département de chirurgie, Division d’urologie, Faculté de médecine, Université McGill), Abir El-Haouly (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Anaïs Lacasse (Département des sciences de la santé, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Dans les régions éloignées du Québec, les options de traitement du cancer de la prostate (CaP) ne sont pas toujours toutes offertes. Par exemple, en Abitibi-Témiscamingue (A-T), la radiothérapie n’est pas disponible actuellement. Le patient qui choisit cette option doit se déplacer sur des centaines de km pour atteindre le centre de radiothérapie le plus près. Les coûts à payer de sa poche peuvent être élevés et le fardeau occasionné par ces dépenses peut être important.
Objectifs: 1) Décrire le choix de traitement des hommes atteints de CaP localisé vivant en région éloignée et identifier ses déterminants. 2) Évaluer la perception du fardeau financier et identifier ses déterminants. Nous avons aussi mesuré la QdV des patients pris en charge pour un CaP.
Recrutement d’hommes atteints de CaP dans une clinique d’urologie en A-T et données collectées par un questionnaire autoadministré.
67,7% a choisi la radiothérapie, non offerte localement. Le stade du CaP était le déterminant du choix de la radiothérapie. Durant les 3 derniers mois précédant l’étude, les patients ont payé de leur poche 414$ pour les déplacements et 22,3% percevaient le fardeau financier important. Avoir des dépenses liées au traitement élevées était un des facteurs associés à un fardeau perçu important. De plus, la QdV sexuelle des patients était mauvaise.
Pour les Québécois atteints de CaP vivant en A-T, région éloignée du Québec, l'optimisation de l’offre et de la couverture des soins de santé est essentielle.
Dîner et échanges
Outils et formation au service de la santé des populations en région
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Communication orale
Forces, limites et retombées d’un programme de formation de l’Université des patients-UQAR destiné aux personnes atteintes d’arthrite vivant en régionDave Bergeron (Département des sciences de la santé, Université du Québec à Rimouski), Marie-Ève Caron (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Hélène Sylvain (Département des sciences de la santé, Université du Québec à Rimouski)
L’éducation à la santé constitue un pilier majeur de la gestion des maladies chroniques, qui implique de plus en plus le patient comme acteur de sa santé et partenaire de l’équipe de soins. Afin d’améliorer l’autogestion de l’arthrite, une université des patients a été créée à l’Université du Québec à Rimouski (UP-UQAR), avec un partenariat clinique. Depuis 2017, deux cohortes de patients en rhumatologie ont été formées sur l’autogestion de leur maladie par une équipe interdisciplinaire.
Une étude qualitative évaluative a permis d’explorer les effets de cette formation selon le point de vue des patients-étudiants et des formateurs. Les objectifs étaient d’identifier les forces et les limites du programme de formation de l’UP-UQAR et d’explorer les retombées d’un tel programme en région. Des entretiens individuels ont été réalisés auprès de neuf patients-étudiants et cinq formateurs. L’analyse a été faite à partir de grandes synthèses d’entretiens.
Les résultats ressortent que la formation a permis aux patients-étudiants de développer leur capacité d’autogestion de la maladie et briser l’isolement dont ceux-ci souffraient en région. Les formateurs indiquent l’importance de poursuivre cette formation à un autre niveau, car il y a surcharge d’informations durant la formation. L’ensemble des participants s’entendent sur le désir d’une suite à l’UP-UQAR. Cette recherche fait ressortir la pertinence de l’UP-UQAR et d’adapter cette approche aux besoins des patients des régions.
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Communication orale
Caractérisation des vulnérabilités psychosociales des populations rurales dans le contexte de la pandémie à COVID-19 : développement d’un outil pratique d’aide à la réflexionLily Lessard (Chaire interdisciplinaire sur la santé et les services sociaux pour les populations rurales Chaire interdisciplinaire sur la santé et les services sociaux pour les populations rurales, Université du Québec à Rimouski), Dominic Simard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les impacts de la pandémie sur la santé mentale sont reconnus. Toutefois, peu d’études sur le sujet dépeint la situation en milieu rural. Les acteurs communautaires de ces milieux ont donc peu de données adaptées pour guider leurs décisions et faire face à la situation.
Ce projet se fonde sur l’adaptation d’une grille de caractérisation des vulnérabilités visant la prévention/réduction des impacts psychosociaux des changements climatiques en milieu non métropolitain à la situation de l’actuelle pandémie. La vulnérabilité y est considérée comme un phénomène dynamique, temporalisé et multidimensionnel. Inscrit dans un devis qualitatif descriptif, il s’est effectué en 2 étapes : une étape exploratoire (revue de presse et revue des écrits scientifiques) et une étape confirmatoire reposant sur une collecte de données par entrevues téléphoniques auprès d’acteurs-clé des domaines communautaire et municipal (n=10) dans 5 régions (dont Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent).
La triangulation des données a permis de préciser une centaine de facteurs (ex. cohésion sociale, littératie numérique) susceptibles d’accroitre ou de diminuer la vulnérabilité psychosociale des populations rurales en contexte de pandémie. Consignées dans une grille, ces données et guideront la réflexion d’organisateurs communautaires et leurs partenaires pour établir des plans de renforcement de la résilience communautaire et de réductions des inégalités sociales de santé accentuées par le contexte actuel.
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Communication orale
Une application mobile pour améliorer les compétences culturelles et la connaissance du système de santé chez les professionnels de la santé temporaires au NunavutMaria Cherba (Université d’Ottawa), Gwen Healey Akearok (Centre de recherche Qaujigiartiit, Iqaluit, Nunavut)
L’un des plus grands défis du système de santé du Nunavut est sa dépendance à des professionnels temporaires, qui ne sont pas toujours formés au contexte historique et culturel et à l’organisation des soins de santé dans le territoire.
Objectif: développer une application mobile gratuite pour répondre à ce besoin et la faire tester par les utilisateurs potentiels.
Nous avons examiné la littérature et nous avons travaillé avec les membres de la communauté pour élaborer le contenu de l'application, qui couvre : modes de communication et attentes des Inuits en matière de soins de santé, histoire et valeurs sociétales, système de santé au Nunavut, cartes et informations sur les communautés. L’application Health NU a été lancée en septembre 2017 sur Apple iOS et Android en anglais. La version française a été ajoutée en septembre 2019. Pour évaluer l’application, nous avons mené des entretiens qualitatifs et un sondage auprès des principaux intervenants (n=22).
Les répondants ont indiqué que l’application est facile à utiliser, que le contenu est pertinent et aidera à améliorer les compétences culturelles et qu’ils utilisent l’application et la recommandent à des collègues, autant au Nunavut qu’à l’extérieur du territoire.
Health NU est un exemple qui montre comment les solutions technologiques développées en partenariat avec des membres de la communauté, des professionnels de la santé et des chercheurs peuvent améliorer la qualité des soins pour les populations des régions éloignées.