Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 100 - Sciences de la santé
Description :Au cours de ces quatre sessions, nous abordons les problèmes de santé mentale et l’approche clinique de première ligne, les abus de substances et la dépendance, les approches diagnostiques et thérapeutiques ainsi que le fonctionnement physiologique du cerveau.
Dates :- Alexandra Desnoyers (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Toute la semaine
Abus de substances
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Communication orale
Méta-analyse sur l’efficacité des traitements au long cours du trouble d’usage de substanceClaire Baudry (UQTR), Myriam Beaulieu (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Karine Bertrand (Université de Sherbrooke), Jessica Pearson (UQTR), Joël Tremblay (UQTR)▶ Vidéo
Problématique Un large consensus de chercheurs recommande que les personnes présentant un trouble d’usage de substance (TUS) chronique doivent recevoir des services au long cours. Les travaux qui ont porté sur l’évaluation de l’efficacité de ces services semblent indiquer leur plus-value par rapport aux traitements habituels, mais la dimension de la durée des services offerts n’a pas été prise en considération dans ces évaluations. Objectif Mesurer l’efficacité de l’ensemble des traitements des dépendances à l’alcool et aux drogues de plus de 18 mois. Méthode Une méta-analyse s’appuyant sur une revue systématique de la littérature a été conduite. Différentes variables ont été codées comme modérateur pour examiner leur rôle sur la réduction de consommation : la durée de l’intervention, les caractéristiques des participants, les modalités de traitements. Résultats Il y a davantage de personnes dans les groupes de traitement au long cours que dans les groupes de comparaison qui sont abstinentes ou qui consomment modérément (OR=1.347 [IC 95% = 1.087 -1.668], p< .006). Aucune des analyses de modération effectuées avec les variables examinées n’a révélé une différence dans l’efficacité des traitements au long cours. Discussion Les résultats obtenus nous amènent à complexifier les connaissances actuelles à l’égard du seuil minimal de service en statuant clairement sur la nécessité d’offrir des services à long terme pour les personnes présentant un SUD persistant.
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Communication orale
La consommation d'alcool et de drogues: la réalité des jeunesChloé Mazerolle (Université de Moncton)▶ Vidéo
Il existe de nombreuses recherches sur le phénomène de l’utilisation de SPA, notamment la trajectoire de consommation et la dépendance. L’utilisation de SPA est en constante augmentation chez les Canadiens(ne)s et les Néo-Brunswickois(e) (NB). Les dernières données disponibles sur la consommation au NB indiquent que l’alcool est la SPA la plus utilisée (90.3%), suivi du cannabis (47.2%), les hallucinogènes (11.9%), la cocaïne/crack (4.6%), les amphétamines et les méthamphétamines (4%), l’ecstasy (3.2%). Cependant, peu de données sont disponibles sur l’usage chez les jeunes de la Péninsule Acadienne (PA). Cette communication vise à pallier ces lacunes empiriques en présentant des résultats d’une recherche qualitative effectuée dans le cadre d’un mémoire de maîtrise en travail social. Son objectif est de mieux comprendre la trajectoire de consommation des jeunes de la PA, une région francophone du NB, à l’aide d’une perspective interactionniste symbolique. Par le biais d’entretiens semi-dirigés, les représentations de sept jeunes âgés entre 19 à 34 ans de la PA vivant cette réalité d’utilisation de SPA ont été recueillis. Plus précisément, cette communication permettra de présenter leurs trajectoires et pratiques d’utilisation. Deux trajectoires ont ressorties de leurs discours : expérientielle et quotidienne. La présentation permettra d’explorer les effets de ces trajectoires de pratiques sur la vie quotidienne des participants à la recherche.
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Communication orale
Débat entourant la conceptualisation de la dépendanceNadine Blanchette-Martin (Service de recherche en dépendance du CIUSSS-CN et du CISSS-CA), Francine Ferland (Service de recherche en dépendance du CIUSSS-CN et du CISSS-CA), Rosalie Genois (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Rosalie Genois (UQTR), Joël Tremblay (UQTR), Stéphane Turcotte (Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches)▶ Vidéo
Les problèmes liés à l’usage des substances psychoactives (SPA) comporte, selon la conceptualisation proposée par le DSMIV et la CIM11, deux dimensions correspondant à (1) la dépendance et (2) aux conséquences qui découlent de l'usage de SPA. Ces deux dimensions bien que distinctes, sont étroitement liées sous un modèle conceptuel bidimensionnel. Or, la sortie du DSM-5 propose une conception différente et les fusionne; nommé trouble liée à l'usage de substances (TUS), les deux dimensions précédentes sont dorénavant regroupées sous un continuum. Serait-il possible qu’une conceptualisation hybride où les deux dimensions seraient chapeautées par un supra-concept, puisqu’il pourrait s’agir d’un unique phénomène se mesurant via deux dimensions ? Ce projet vise l'évaluation des assises empiriques des deux modèles conceptuels déjà existants du TUS ainsi que d'un nouveau modèle hybride. Suite à l’élaboration de deux échelles pour mesurer les deux dimensions et en se basant sur une collecte de données (n =1009), des analyses confirmatoires (via le logiciel Amos) ont été performés afin de comparer les indices d’ajustement des trois modèles conceptuels.Les comparaisons des trois modèles lors des analyses confirmatoires indiquent que le modèle hybride hiérarchique représente un meilleur ajustement aux données recueillies que les deux autres modèles. Cette présentation souhaite ajouter une nouvelle perspective au débat conceptuel entourant les notions de dépendance et de conséquences.
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Communication orale
Relation entre les symptômes d’anxiété et la consommation de substances psychoactives chez les étudiants universitairesSophie Couture (UdeS - Université de Sherbrooke), Sophie Labossière (UdeS - Université de Sherbrooke), Catherine Laurier (Université de Sherbrooke), Alexa Martin-Storey (Université de Sherbrooke), Luc Touchette (Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Les étudiants universitaires sont à risque de présenter des symptômes d’anxiété et de consommer des substances psychoactives en raison du contexte stressant dans lequel ils évoluent. Toutefois, ce lien entre l’anxiété et la consommation de substances psychoactives a peu été étudié dans la littérature. La présente étude vise à comprendre le lien entre les troubles anxieux et la consommation de substances à partir d’un échantillon de 1 800 étudiants d’une université québécoise (32 % hommes). Des comparaisons selon la participation sportive, le nombre d’années de scolarité à l’université et le sexe ont été réalisées quant aux scores de symptômes anxieux et de consommation de substances psychoactives, puis des corrélations et des régressions linéaires ont été effectuées.
Les résultats démontrent que 30,7 % des étudiants ont présenté une anxiété significative au cours des 14 derniers jours alors qu’au cours des 12 derniers mois, 93,3 % ont consommé de l’alcool, 36,8 % du cannabis, 9,7 % des médicaments sédatifs, 7,1 % de la cocaïne, 7,9 % d’autres stimulants, 6,5 % des hallucinogènes, 1,4 % des opiacés et 0,6 % des inhalants. Les symptômes anxieux ne permettent pas d’expliquer significativement la consommation de substances. Aussi, plus la participation sportive est élevée, plus les symptômes d’anxiété diminuent significativement. Certaines caractéristiques (ex. : enfants à charge, étudiant international) expliquent de plus grandes fréquences de consommation de diverses substances.
Approches alternatives et victimisation
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Communication orale
Impact de la méditation pleine conscience sur la plasticité de faisceaux de matière blanche : une étude d’IRM de diffusionMaxime Descoteaux (Université de Sherbrooke), Georges-Philippe Gadoury-Sansfacon (Bishop’s University), Mael Gagnon-Mailhot (Université de Sherbrooke), Adrianna Mendrek (Université Bishop's), Hélène Poissant (Université du Québec à Montreal), Olivia Romano (Bishop’s University), Veronique Taylor (Brown University Mindfulness Center), Nick White (Bishop’s University), Kevin Whittingstall (Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
La méditation et les Interventions Basées sur la Pleine conscience (IBP) sont des méthodes éprouvées par rapport à leur efficacité pour réduire le stress, atténuer les symptômes dépressifs et l'anxiété, ainsi que pour améliorer diverses fonctions cognitives. L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets d'une IBP sur la connectivité structurelle et fonctionnelle du cerveau chez des étudiants universitaires avec et sans diagnostic de TDAH.
Nous présentons ici les résultats d’analyses préliminaires sur les données d’imagerie de diffusion (deux séances séparées par un intervalle de 8 semaines) dans un sous-ensemble de 17 participants : 12 ayant complété l’intervention de méditation pleine conscience et 5 participants contrôles. Les images pondérées en diffusion ont été prétraitées et analysées à l'aide du pipeline de traitement TractoFlow. Des ANOVA TEMPS (pré/post-intervention) X GROUPE (méditation, contrôle) à mesures mixtes ont été effectuées sur les valeurs d'anisotropie fractionnelle (AF).
Les résultats des analyses ont révélé une interaction significative TEMPS X GROUPE au sein du fasciculus uncinatus gauche (p = 0,005), une voie qui relie les structures corticales préfrontales ventrales aux centres émotionnels limbiques temporaux. Ces données préliminaires mettent en valeur le rôle de la méditation pleine conscience en ce qui a trait à la plasticité cérébrale, tel que mesuré à l’aide des méthodes d'évaluation des changements de la matière blanche.
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Communication orale
L'effet placebo chez les enfants avec un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivitéCarmen-Édith Bellei-Rodriguez (UdeS - Université de Sherbrooke), Guillaume Léonard (Université de Sherbrooke), Serge Marchand (Génome Québec)▶ Vidéo
Au Québec, de plus en plus d'enfants reçoivent un diagnostic de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Les principaux symptômes sont des difficultés de régulation pouvant amener des répercussions importantes sur la réussite scolaire des élèves. Les croyances d’un adulte de référence (parent, enseignant) quant aux habiletés d'un élève sont perceptibles par l'enfant et influencent ses attentes face à ses propres capacités, et donc sa performance (effet Pygmalion). Les attentes sont étroitement liées à l'effet placebo/nocebo. Alors qu'un placebo est une intervention inactive sur une condition particulière (médicament, thérapie), l'effet placebo est l'effet bénéfique perçu à la suite de cette intervention et l’effet nocebo en est l’effet négatif. Certaines régions du cerveau impliquées dans l'effet placebo/nocebo et dans la régulation de la douleur se développent à un rythme plus lent chez les enfants ayant un TDA/H que chez les autres enfants.
Cette étude vise à mieux comprendre le rôle du placebo/nocebo et des attentes chez les enfants avec un TDA/H dans un contexte médical (douleur) et scolaire (attention). Cela peut contribuer à clarifier le rôle des facteurs neuroanatomiques (maturation cérébrale) associés au placebo/nocebo et aux attentes. Les résultats pourraient contribuer à améliorer les stratégies d'intervention dans ces contextes afin de garantir un meilleur soutien à ces enfants. Les résultats préliminaires seront disponibles au congrès.
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Communication orale
Mémoire positive : validation de stimuli en fonction des corrélats psychologiques, physiologiques et cognitifsMaryse Arcand (UdeM - Université de Montréal), Alexe Bilodeau-Houle (Université du Québec à Montréal), Lisa-Marie Davignon (Université du Québec à Montréal), Marie-France Marin (Université du Québec à Montréal)▶ Vidéo
Au moment de l’apprentissage, l’information est malléable et sensible à certains facteurs (ex. le stress) avant d’être consolidée en mémoire à long terme. Le rappel de cette information (réactivation) la rend malléable de la même façon qu’elle l’était suite à son apprentissage initial. Des études ont montré que le stress module les mémoires réactivées à connotation négative. Toutefois, aucune étude n’a exploré si cet effet est aussi retrouvé pour les mémoires positives. Afin d’étudier cette question, peu de stimuli validés à valence positive sont disponibles. La présente étude vise donc à valider une banque d’images associées à des émotions positives (thème de vacances) et neutres (thème de bureau) en mesurant la valence auto-rapportée, l’arousal auto-rapporté et physiologique ainsi que la mémoire. Pour ce faire, 15 hommes et 15 femmes en santé âgés de 18 à 35 ans ont été recrutés. Soixante images ont été présentées à l’ordinateur. Pour chaque image, l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ont été collectés. La mémoire (rappel libre) a ensuite été testée. Des tests-t ont été effectués pour comparer l’activité électrodermale, la valence et l’arousal auto-rapportés ainsi que la mémoire en fonction de la thématique (vacances vs. bureau). Les résultats suggèrent que les images de vacances sont perçues comme étant plus positives, induisent un niveau d’éveil physiologique et auto-rapporté plus élevé et sont mieux mémorisées que les images de bureau.
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Communication orale
Le rôle de la musique dans le bien-être des jeunes adultes qui vivent en situation d’itinérance.Karine Bertrand (Université de Sherbrooke), Elise Cournoyer Lemaire (UdeS - Université de Sherbrooke), Christine Loignon (Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Les jeunes adultes vivant en situation d’itinérance sont particulièrement vulnérables aux conséquences néfastes de la consommation problématique de substances psychoactives (SPA). Bien que plusieurs se sortent du cycle de la consommation sans l’aide des services, la littérature est centrée sur leurs difficultés alors que les moyens qu’ils utilisent pour promouvoir leur bien-être demeurent méconnus. Néanmoins, plusieurs raisons portent à croire que la musique pourrait jouer un rôle important dans la promotion du bien-être des jeunes en difficulté. L’objectif de cette étude est de décrire et comprendre le rôle de la musique dans le bien-être global des jeunes vivant en situation d’itinérance et qui consomment des SPA. Ainsi, 25 jeunes de 18 à 30 ans participeront à des entrevues qualitatives semi-dirigées portant sur leur expérience quant à l’impact de la musique sur le bien-être, lesquelles font l’objet d’une analyse thématique itérative. Les résultats préliminaires montrent l’importance marquée de la musique pour ces jeunes ainsi que leur capacité à adapter son utilisation pour répondre aux difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment via son impact sur les dimensions émotionnelle, sociale et psychologique du bien-être. En termes de réduction des méfaits, cette étude contribuera à comprendre l’utilisation des ressources des jeunes dans la promotion de leur bien-être global et à développer des interventions de proximité adaptées qui tiennent compte de leurs forces.
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Communication orale
Utiliser la neurostimulation périphérique pour mesurer les mécanismes excitateurs et inhibiteurs de contrôle de la douleur : une étude piloteAlexia Coulombe-Leveque (UdeS - Université de Sherbrooke), Louis Gendron (Université de Sherbrooke), Guillaume Léonard (Centre de recherche sur le viellissement , CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Serge Marchand (Génome Québec), Marylie Martel (Centre de recherche sur le viellissement , CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Monica Sean (Centre de recherche sur le viellissement , CIUSSS de l'Estrie - CHUS), Matthieu Vincenot (Centre de recherche sur le viellissement , CIUSSS de l'Estrie - CHUS)▶ Vidéo
Problématique : Les mécanismes excitateurs et inhibiteurs de modulation de la douleur sont généralement évalués à l’aide d’outils complexes et couteux (thermode, bain d’eau froide, CoVAS). L’objectif de cette étude pilote était d’évaluer si la neurostimulation périphérique (TENS), une modalité abordable et facile d’utilisation, peut remplacer la thermode et le bain d’eau froide pour mesurer les mécanismes de modulation de la douleur.
Méthodologie : Trente participants sains ont participé à deux séances au cours desquelles leurs mécanismes excitateurs (sommation temporelle) et inhibiteurs (modulation de la douleur conditionnée (MDC)) de modulation de la douleur ont été évalués à deux reprises : à l’aide du protocole TENS et du protocole thermode/bain d’eau froide.
Résultats et conclusions : Les deux protocoles ont évoqué de la sommation temporelle chez le même nombre de participants, mais le protocole thermode/bain d’eau froide a évoqué de la MDC chez un plus grand nombre de participants que le protocole TENS. Il n’y avait aucune corrélation entre la réponse au protocole thermode/bain d’eau froide et la réponse au protocole TENS, ce qui suggère que le protocole TENS ne peut être utilisé pour remplacer le protocole thermode/bain d’eau froide.
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Communication orale
Les problèmes intériorisés comme médiateurs du lien entre la victimisation par les pairs et celle dans les relations amoureuses : un test de l’hypothèse de la génération de stressMartin Blais (UQAM), Mara Brendgen (UQAM), Martine Hébert (UQAM), Kevin Smith (UQAM - Université du Québec à Montréal)▶ Vidéo
La victimisation par les pairs (VP) et la victimisation dans les relations amoureuses (VRA) sont fréquentes chez les adolescents, et presque la moitié du temps rapportées conjointement. Ces formes de victimisation sont notamment associées à des problèmes intériorisés tels la dépression. L’hypothèse de la génération de stress stipule que les cognitions et comportements dépressifs peuvent générer des stresseurs interpersonnels. Ainsi, les jeunes vivant de la VP pourraient vivre davantage de problèmes intériorisés et conséquemment être plus à risque de subir de la VRA, mais peu d’études ont exploré cette hypothèse.
Un devis longitudinal à trois vagues a été utilisé (n = 4923). Les participants (59.6% filles, âgés entre 14 et 18 ans) ont rapporté leurs expériences de VP, de VRA et leur détresse psychologique (i.e., problèmes intériorisés). Une analyse de modèle autorégressif croisé a été réalisée pour tester l’effet médiateur de la détresse psychologique sur le lien entre la VP et la VRA. L’effet d’interaction par le genre dans le modèle a aussi été testé.
La relation longitudinale entre la VP et la VRA était significativement médiatisée par la détresse psychologique. L’effet d’interaction du genre n’était pas significatif.
Ces résultats soutiennent l’hypothèse de la génération de stress et ouvrent la voie à une différente stratégie pour prévenir la revictimisation : en s’attaquant aux problèmes intériorisés au lieu, ou en plus des efforts de prévention visant la victimisation.
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Communication orale
Le rôle médiateur de la dépression sur le lien entre la victimisation par les pairs et celle dans les relations amoureuses : une étude génétiquement informéeMichel Boivin (Université Laval), Mara Brendgen (UQAM), Ginette Dionne (Université Laval), Martine Hébert (UQAM), Kevin Smith (UQAM - Université du Québec à Montréal), Frank Vitaro (UdeM)▶ Vidéo
L’hypothèse de la génération de stress stipule que la dépression serait non seulement causée par des stresseurs relationnels, mais en serait aussi une source. Ainsi, les individus avec des dispositions inhérentes à la dépression seraient plus à risque de vivre des difficultés relationnelles, notamment de la victimisation par les pairs (VP) et dans les relations amoureuses (VRA). Les expériences de victimisation dans un contexte peuvent aussi augmenter le risque de l’être dans un autre, tout en étant médiatisées par leur effet sur la dépression.
Cette étude a utilisé un devis génétiquement informé (806 jumeaux) pour observer si le lien entre la VP (la moyenne des scores de 13 à 19 ans) et la VRA (19 ans) est expliqué par des facteurs génétiques communs reliés à la dépression (13 à 19 ans), ce qui indiquerait une corrélation gène-environnement (rGE). L’étude a également exploré si en contrôlant pour une possible rGE, des effets environnementaux résiduels demeurent entre la VP et la VRA, médiatisés par la dépression.
La modélisation de Cholesky a supporté les deux hypothèses. En lien avec les rGE, des caractéristiques héréditaires communes prédisaient la VP, la VRA et la dépression. De plus, un effet indirect des effets environnementaux résiduels était présent entre la VP et la VRA avec la dépression comme médiateur.
Ces résultats apportent un nouvel éclairage sur les mécanismes de revictimisation chez les adolescents en démontrant l’existence d’une composante héréditaire.
Outils cliniques d’évaluation
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Communication orale
Risque suicidaire chez les personnes présentant un premier épisode psychotique : prévalence et facteurs associésAmal Abdel-Baki (Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal), Roxanne Sicotte (UdeM - Université de Montréal)
Comparativement à la population générale, les personnes présentant un premier épisode psychotique (PEP) ont un risque de suicide jusqu'à18 fois plus élevé. Le suicide réduit leur espérance de vie et est associé à une souffrance importante. La présentation vise à décrire la prévalence et les facteurs associés à la suicidalité chez les personnes présentant un PEP. Les données colligées auprès des 567 patients présentant un PEP, âgés entre 18 et 30 ans, révèlent que le tiers d’entre eux ont eu des idées suicidaires et près de 10% de ceux-ci ont fait au moins une tentative de suicide avant leur premier contact avec les services psychiatriques. Une diminution de la prévalence des idées et des tentatives suicidaires est observée au cours des cinq années de suivi. Les facteurs associés à la suicidalité identifiés parmi de nombreuses variables seront présentés. À l’admission, puis annuellement, des entrevues de recherche avec passation de questionnaires validés ont permis de colliger les données notamment sur les caractéristiques sociodémographiques, le diagnostic psychiatrique, la suicidalité, les symptômes, le fonctionnement global et la consommation d’alcool et de drogues. Une meilleure compréhension de l’évolution de la suicidalité et des facteurs qui y sont associés peut permettre de mieux cibler les personnes présentant un PEP à risque de passage à l’acte suicidaire.
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Communication orale
Validation Internationale d’une Entrevue Structurée pour le Stress Traumatique (CAPS-5): Une Étude d’Individus Exposés à un TraumaAlain Brunet (Université McGill), Marjolaine Rivest-Beauregard (Université McGill)▶ Vidéo
Le Clinician-Administered PTSD Scale (CAPS) est l’entrevue diagnostique de choix afin d’évaluer la fréquence et sévérité des symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Récemment, le CAPS a été adapté afin que les symptômes évalués correspondent aux critères du DSM-5. Cependant, sa traduction française n’a pas encore été validée. L’objectif de cette étude consiste en la validation du CAPS-5 français au sein d’une population internationale d’individus francophones ayant été exposés à un événement traumatique. Les participants ont été recrutés dans des cliniques en milieu hospitaliers soit au Québec, au Liban, ou en France (n = 174). Lors d’une entrevue en face-à-face, les participants se sont vus administrer le CAPS-5 et le questionnaire auto-rapporté PTSD Checklist for DSM-5 (PCL-5). Nous avons examiné la cohésion interne, la validité convergente, ainsi que la fiabilité au test-retest. La cohésion interne totale du CAPS-5 (α = .88) ainsi que la validité convergente entre le CAPS-5 et le PCL-5 (r = .75) sont jugées satisfaisantes. De plus, le coefficient de test-retest (r = .82) démontre une bonne fiabilité à l'intervalle de temps. Nos résultats démontrent des données psychométriques satisfaisantes de la version française du CAPS-5. Ces résultats sont consistants avec les données psychométriques de la version originale du CAPS-5. Ainsi, les chercheurs et cliniciens francophones peuvent maintenant compter sur le CAPS-5 afin de poser un diagnostic fiable et valide.
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Communication orale
Un Modèle Transitionnel de l’Activité Clinique Heuristique (TACHe) pour éclairer l’activité clinique des experts en situation de criseJennifer Denis (Université de Mons)▶ Vidéo
Introduction : Les interventions menées dans le cadre du travail clinique de crise possèdent des spécificités comparées à des interventions cliniques classiques. Ces spécificités sont liées à l’enchaînement de tâches rapides, à la présence de tâches flottantes (analyse du risque de passage à l’acte), à la rapidité des interventions dans un temporalité restreinte, à la gestion de l’imprévu et de l’émotionnel et à la prise de décision collective.
Objectif : Notre recherche vise à illustrer la manière dont les experts de la crise gèrent cognitivement les multiples prises d’informations qui affluent ou effluent à leur esprit.
Méthode : A l’aide d’une épistémologie en 1ère personne, utilisant l’entretien d’explicitation Vermersch (1994) auprès de plusieurs experts en situation clinique de crise, nous avons élaboré un modèle Transitionnel de l’Activité Clinique Heuristique (modèle TACHe). Les différentes instances opérationnelles de ce modèle seront développées.
Résultats : Le modèle TACHe — modèle du contrôle de l’action clinique — illustre finement les régulations cognitives quant à la gestion continue des prises d’informations internes et externes. Il permet de distinguer les processus cognitifs automatiques (pré-réfléchis), des processus cognitifs non-automatiques (réfléchis).
Conclusion : Dans ce modèle, il semble que les processus cognitifs en jeu peuvent exister et être sollicités indépendamment les uns des autres en fonction de la situation clinique et du contexte.
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Communication orale
Accueillir au sein de services d’urgences psychiatriques : un exemple de modélisation de l’expérience d’intervenants de terrainMathilde Meriaux (Université de Mons)▶ Vidéo
La souffrance psychique a d’abord besoin d’être accueillie. Il lui faut un accueil. Et les salles d’urgences ont souvent pour mission d’y répondre. Seulement, bien que les écrits soulignent toute l’importance de ce premier instant sur le processus thérapeutique, l’accueil fait relativement peu l’objet d’études approfondies. De fait, notre communication part de la question suivante : « qu’est-ce que qu’accueillir dans le champ de la santé mentale ? » et se propose d’explorer le sens que les intervenants de la crise donnent au phénomène d’accueil au sein d’urgences psychiatriques, et ce, au moyen de la méthodologie par théorisation enracinée (Glaser et Strauss, 1967). Cette communication permettra de saisir la complexité du processus d’accueil, les phénomènes intersubjectifs mobilisés, et les actions thérapeutiques déployées lors de cette primo étape du soin.
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Communication orale
Rapport coût-efficacité de la thérapie cognitive comportementale transdiagnostique de groupe pour les adultes avec trouble(s) anxieux – une étude pragmatique en première ligneAnnie Benoit (Groupe de recherche PRIMUS, Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé, Université de Sherbrooke, Québec, Canada.), Alexandra Chapdelaine (UdeS - Université de Sherbrooke), Martin D. Provencher (École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada), Peter J. Norton (Monash Institute of Cognitive and Clinical Neurosciences, School of Psychological Sciences, Monash University, VIC, Australia), Pasquale Roberge (Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, Québec, Canada), Helen-Maria Vasiliadis (UdeS - Université de Sherbrooke)▶ Vidéo
Par rapport à la thérapie cognitive comportementale (TCC) conventionnelle pour les troubles anxieux (TA), la TCC transdiagnostique (TCCT), éprouvée en milieu spécialisé, a l’avantage de n’utiliser qu’un seul protocole, ce qui diminue le fardeau de traitement chez plusieurs personnes atteintes et présente aussi des avantages économiques. Un protocole de TCCT de groupe a été évaluée en contexte de première ligne chez des adultes atteints de TA et une évaluation économique (ÉÉ) a été entreprise à l’aide des résultats obtenus. Les objectifs de l’ÉÉ en cours sont : 1) d’évaluer le rapport cout-efficacité incrémentale (RCEI) de l’ajout de la TCCT de groupe aux soins usuels (SU) et 2) l’impact des facteurs sociodémographiques sur la probabilité d’être coût efficace (CE) de la perspective a) du système de santé public et b) sociétale sur une période de 8 mois. L’Inventaire d’Anxiété de Beck était l’issu d’efficacité et les coûts directs et indirects associés aux troubles anxieux ont été collectés avec l’Entrevue Structurée sur les Coûts. Les RCEI ont été calculés pour l’obj1 et la régression linéaire à partir du bénéfice net individuel a permis de répondre à l’obj2. Les résultats indiquent que la probabilité que la TCCT soit CE dépend du montant qui sera investi pour obtenir un bénéfice et du statut d’emploi. Autant du point de vue économique que clinique, la TCCT de groupe promet d’être une approche intéressante pour les TA dans une perspective d’implantation en première ligne.
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Communication orale
Les courbes cognitives QuoCo adaptées au test québécois MoCA pour le suivi de la cognition des patients âgésPatrick Bernier (Université Laval), Heidi Dorval (UdeS - Université de Sherbrooke), Christian Gourdeau (Cegep Limoilou), Robert Laforce (Université Laval)▶ Vidéo
Les démences, dont la maladie d’Alzheimer, sont souvent diagnostiquées à un stade avancé. Une détection précoce permet d’optimiser la prise en charge clinique et le traitement de la maladie. Pour appuyer les cliniciens auprès de leurs patients âgés, nous avons développé des courbes cognitives (CC) qui permettent de situer la performance cognitive et de suivre la trajectoire dans le temps. Ces premières CC ont été construites en utilisant le test cognitif Mini-Mental State Examination (MMSE) et selon les nouveaux concepts de Quotient Cognitif (QuoCo) et d’âge standardisé (AS). Les CC – MMSE permettent une meilleure interprétation des scores en intégrant les effets de l’âge et de la scolarité.
Nous abordons aussi le développement de nouvelles courbes cognitives basées sur un meilleur test de dépistage cognitif, le Montreal Cognitive Assessment (MoCA). L’analyse a été menée sur plus de 10 000 patients de la banque américaine du National Alzheimer’s Coordinating Center puis validée sur trois autres banques indépendantes de patients. QuoCo-MoCA se démarque puisqu’il permet de prendre en compte les patients avec une atteinte cognitive légère, un diagnostic intermédiaire entre le patient normal et celui atteint de démence.
Nous proposons que l’utilisation des CC et le suivi du «QuoCo» des patients permettra une meilleure évaluation cognitive et un suivi longitudinal qui est autrement difficile. Nous considérons que les CC peuvent être aux ainés ce que les courbes pédiatriques sont aux enfants.
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Communication orale
Recherche préliminaire du BRIEF-A dans une population clinique de syndrome de Gille de la Tourette ou de tics chroniquesMarc Lavoie (Université de Montréal), Paola Leal (UdeM - Université de Montréal)▶ Vidéo
Plusieurs études explorent les fonctions exécutives du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), notamment l’inhibition. Or, les résultats demeurent mitigés, bien que les études mettent en évidence une atteinte au niveau de l’inhibition. Afin de nuancer ces résultats, un outil évaluant ces fonctions au quotidien, comme le Behavioral Rating Inventory of Executive Function pour adulte (BRIEF-A), devient pertinent. L’objectif sera de comparer les fonctions exécutives entre le groupe SGT et un groupe contrôle sans trouble psychiatrique ou neurologique. L’hypothèse formulée est que le groupe clinique présentera une atteinte au niveau de l’inhibition. Les participants ayant complété le BRIEF-A proviennent d’une base de données dédiée aux troubles obsessionnels compulsifs (tocs) et aux tics. Les deux groupes formés, soit le groupe contrôle (n=14) et le groupe SGT (n=20) ont été appariés pour l’intelligence. Les résultats préliminaires montrent une différence (p=0.01) entre les groupes dans le score de dépression de Beck, mais aucune différence pour le score d’anxiété de Beck. Pour les sous-échelles du BRIEF-A, une différence est notée (p=0.05) pour le contrôle émotionnel et pour la composante planifie/organise (p=0.043). En contrôlant pour la dépression, cette différence disparaît. On note donc qu’il est important de considérer les scores de dépression sous le seuil clinique, lors de l’utilisation du BRIEF-A, et que celui-ci peut servir d’outil de dépistage pour la dépression.