Informations générales
Événement : 87e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :Le parachèvement d’une maîtrise, d’un doctorat ou d’un postdoctorat est un défi ambitieux dont les exigences dépassent largement les compétences et notions disciplinaires qui sont au cœur de cette démarche universitaire d’envergure. Un sondage mené auprès des étudiants-chercheurs qui ont participé à l’édition 2018 des Journées de la relève en recherche de l’Acfas révèle les principales préoccupations suivantes : exigences de performance, notamment en publication; recherche d’emploi et insertion professionnelle; précarité financière et durée des études; présence dans la sphère publique; pertinence de publier et de communiquer en français; sentiment d’isolement professionnel; gestion de problèmes personnels (santé mentale, harcèlement, etc.).
Bien qu’on ne puisse conclure à une quelconque représentativité à partir des résultats de ce sondage, ceux-ci rejoignent néanmoins des réflexions menées dans d’autres contextes, par exemple les travaux de l’Association des doyens des études supérieures au Québec (ADÉSAQ) et ceux du Comité intersectoriel étudiant (CIÉ) des Fonds de recherche du Québec. En 2016, le CIÉ a soumis une vingtaine de recommandations au scientifique en chef du Québec eu égard au soutien de la relève en recherche. Ces propositions sont de quatre ordres : l’excellence, l’accessibilité, le rayonnement ainsi que la gouvernance et la facilitation de la recherche.
Notre colloque veut offrir une tribune collective qui permettra de réfléchir, de discuter et de dégager des pistes d’action qui contribueront au soutien de la relève en recherche. Celle-ci représente un socle crucial du développement sociétal, lequel s’appuie de plus en plus sur le savoir et la recherche.
Date :- Sandrine Turcotte (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Catherine Girard (Université Laval)
- Manon Blécourt (Acfas)
- Christelle Robert-Mazaye (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Programme
Accueil
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Communication orale
Impact de l'environnement académique sur les doctorants et doctorantes : une étude exploratoire qualitativeJulie Bernard (Université Laval), Nataly Levesque (Université Laval), Annick Vallières (UdeM-Université de Montréal)
L’objectif de cette étude est d’explorer l’environnement doctoral, plus particulièrement la relation directeur•trice-doctorant•e, et son influence sur les étudiant•es lors de leur cheminement doctoral. Cette étude tente d’apporter une meilleure compréhension de la perception des doctorant•es relativement à la pression subite durant leurs études doctorales. La littérature scientifique abordant cette problématique provient de manière dominante des sciences de l’éducation et de la psychologie. Notre étude se démarque donc par un prisme d’analyse managériale. Une dizaine d’entretiens semi-dirigés ont été menés auprès de doctorant•es majoritairement en sciences de l’administration à diverses étapes de leur parcours académique. À la suite d’une analyse préliminaire des données, quatre grandes catégories sont ressorties : exigences du programme et de l’Université (p.ex. cours, notes) ; sentiment de compétition à l’intérieur du programme et de l’Université (p. ex. performativité) ; les sacrifices (p. ex. l'isolement, la famille, l’argent), et ; la perception de la carrière et du futur à la suite de l’aboutissement du Ph. D. (p. ex. Outillé pour le futur, discussion avec collègues et directeur sur la carrière académique). À l’aide de parallèles avec le mentorat et le coaching, les résultats mettent en lumière l’importance du rôle du directeur•trice dans le cheminement doctoral et dans la perception de leur futur dans le monde de l’académique.
Axe 1 – Entre découvertes et performance : les enjeux de l’intégration au monde de la recherche
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Communication orale
Parcours professionnel de deux consultantes et d'étudiants-chercheurs en éducation à la petite enfance-Enjeux éthiques et épistémologiques de leur double rôleElisabeth Jacob (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Caroline Lajoie-Jempson (Educaro)
Différentes raisons poussent les étudiants à entamer un doctorat. Leurs motivations initiales peuvent être une étape obligatoire pour devenir professeur/chercheur, une passion pour la recherche, une finalité de leur cursus universitaire, un manque de visibilité de projet professionnel, un concours de circonstances et pour acquérir une expertise et la mettre à profit (Fournier, Barthélémy, Durette, et Bugnicour, 2015). Dans leur cheminement professionnel, certains doctorants sont aussi consultants pour des organismes qui offrent des services éducatifs. Généralement, les consultants revendiquent leur expertise par leurs compétences professionnelles, leurs connaissances et leur expérience et ils sont amenés à conseiller, former et intervenir pour répondre aux besoins des praticiens (Gunter et Mills, 2017). La démarche rigoureuse de recherche et d’analyse dans laquelle le doctorant est plongé peut-elle se concilier à son rôle déjà établi de consultant au sein de l’organisme pour lequel il est engagé ? Comment peut-il alors reconnaitre l’expertise des praticiens impliqués dans son projet de recherche ? (Jacob et Aurousseau, accepté). Cette communication racontera le parcours professionnel de deux consultantes travaillant dans les communautés des Premières Nations au Québec, des motivations initiales qui les ont poussées à entamer un doctorat ainsi que des enjeux éthiques et épistémologiques associés à leur double rôle.
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Communication orale
Au-delà du self-help académique : Leçons tirées de Thésez-vous pour repenser son parcours universitaireSara Mathieu-C. (Thèsez-vous)
Si les ouvrages de « self-help académique » se multiplient, c’est notamment parce que les enjeux de performance et l’intégration au monde académiques sont réels et concernent un nombre important d’étudiant.e.s. Dans le cadre des activités de Thèsez-vous, j’ai rencontré beaucoup de ces étudiant.e.s avec qui je partage préoccupations, constats, questionnements à l’égard des dynamiques et des logiques qui guident nos parcours universitaires. De façon informelle et intuitive, je propose de partager quatre logiques dégagées au fil de ces discussions: (1) En faire toujours plus : une logique d’accumulation; (2) Se démarquer : une logique de compétition; (3) S’épanouir avec passion : une logique d’invisibilité de la tâche; (4) Augmenter sa valeur : une logique utilitariste. C’est face à ces logiques que les étudiant.e.s deviennent la cible de discours dominant: la réussite est possible, elle est en vous, il faut simplement améliorer la gestion de vos ressources. Sous le couvert d’une approche proactive et positive, l’étudiant.e devient entrepreneur.e de sa réussite. Mon hypothèse, soit celle qui guide les activités de Thèsez-vous, est divergente : une partie de la solution se trouve plutôt dans la mise en place de zones de convergence entre les recommandations pragmatiques pour survivre à la pression quotidienne et les invitations à réfléchir et proposer collectivement des alternatives aux modalités d’études, de rédaction, de recherche et de publication.
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Communication orale
Devenir chercheur-e : des hauts et des bas de l'expérience doctoraleIsabelle Skakni (Lancaster University)
Les raisons qui président le choix de s’engager dans un parcours doctoral sont complexes; elles rendent compte d’intentions allant du désir d’actualisation de soi au défi intellectuel en passant par un souci pragmatique de développement de carrière. Ces intentions s’accompagnent d’anticipations envers l’expérience doctorale parfois irréalistes. Ainsi, la difficulté à comprendre la culture académique ou à jauger l’ampleur du travail de thèse et l’incompatibilité entre leurs attentes et celles de leurs superviseur-e-s sont des défis majeurs que rencontrent les doctorant-e-s. Nous analyserons ces enjeux en nous appuyant sur deux études menées au Canada et en Europe. La première étude révèle que les raisons pour lesquelles une personne décide de réaliser un doctorat ont une influence sur sa progression, ses stratégies devant l’adversité et ses attentes en matière de supervision. De ce constat émerge une typologie du doctorat en tant que quête, se déclinant sur trois axes: la quête de soi, la quête intellectuelle et la quête professionnelle. La seconde étude met en lumière un scénario récurrent chez plusieurs doctorant-e-s, à savoir une alternance d’expériences positives et négatives qui marquent fortement leur parcours. Ces expériences, qui renvoient aux interactions au sein d’une communauté de recherche, aux défis de la publication scientifique et à la complexité du travail de thèse, forgent à la fois leur compréhension du monde de la recherche et leur identité de chercheur-e.
Axe 2 – Conciliation des études avec ses activités personnelles, militantes et familiales (Partie 1)
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Communication orale
Traverser l’océan, et rester sur le palier de sa thèse ? Réflexions sur un parcours migratoireAnnabelle Ponsin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Ma présentation reviendra sur les défis qui ont ponctué ma thèse, du fait de mon parcours de migration, mais aussi sur les supports que l’on finit par tisser à force de résilience , de recul et de solidarité.
Cette communication articulera les différentes formes de précarités qui rendent difficiles la traversée dans le milieu universitaire. L’objectif sera de collectivisé et de visibilité ces "galères", trop souvent vécues et discutées sous un mode individuel, afin de les inscrire aux cœurs des rapports sociaux et des milieux qu’elles sous-tendent. Le tout ouvrira des pistes de réflexions sur les ressources communes que nous pouvons développer
Pause-repas
Axe 2 – Conciliation des études avec ses activités personnelles, militantes et familiales (Partie 2)
Axe 3 – Les enjeux de l’insertion professionnelle pour les scientifiques de la relève
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Communication orale
La dynamique de la diplomation universitaire et le marché du travail : réflexions sur le sens d’une corrélationMircea Vultur (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Ma conférence abordera la question de l’insertion professionnelle des diplômés universitaires. Comment ces diplômés s’insèrent-ils sur le marché du travail et dans quelle mesure leurs qualifications sont arrimées à l’évolution de l’emploi? Le diplôme universitaire permet-il encore au titulaire d’accéder à un emploi qu’il devrait être en mesure de lui garantir? Pour répondre à ces questions, je présenterai : a) la dynamique de la croissance du nombre de diplômés universitaires au Québec et au Canada; b) quelques indicateurs d’insertion sur le marché de l’emploi de cette catégorie de la population et c) une polygraphie du phénomène de la surqualification qui touche les diplômés universitaires, selon une série de variables. Je finirai avec quelques éléments de discussion sur la valeur des diplômes universitaires sur le marché du travail en lien avec la croissance économique.