Informations générales
Événement : 87e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Enjeux de la recherche
Description :Le réseau Hexagram a produit en septembre 2018 une exposition intitulée Taking Care (Avec soin) dans le cadre du festival Ars Electronica, à Linz en Autriche. À la suite d’un appel de projets lancé à tou.te.s les membres étudiant.e.s de Hexagram, vingt projets ont été sélectionnés et montrés à Linz. Ces projets illustrent l’approche de la recherche-création dont Hexagram est le chef de file à l’international, et que ce dernier définit comme une tendance en émergence dans le milieu de la recherche universitaire qui lie la pratique des arts et les sciences de l’art aux sciences interprétatives et aux sciences pures, afin de générer de nouveaux savoirs par l’intermédiaire de pratiques sociales, matérielles et performatives. À la croisée de questions éthiques et esthétiques, les projets de l’exposition sont exploratoires plutôt que prescriptifs : ils remettent en question notre appréhension du monde dans notre quête et nos efforts constants pour le comprendre.
Les processus mis en œuvre pour la création de Taking Care abordent les enjeux de l’art numérique par la création de l’exposition. D’abord, Taking Care est une exploration du commissariat lui-même comme processus de recherche-création et de production de savoir. La production consiste également à formaliser une nouvelle posture face à l’art numérique. Les artistes sélectionné.e.s ne cherchent pas à donner une finalité technologique à leur travail, mais leurs œuvres incitent à redéfinir le rapport entre l’art et la technologie et questionnent les méthodologies et l’éthique en art numérique.
L’expérience Taking Care permet d’aborder la question de la collaboration et plus particulièrement le rapport professeur.e-étudiant.e dans un cadre professionnel et universitaire. Ce colloque s’inscrit aussi dans une démarche plus large du réseau Hexagram qui vise à préciser les contours de la recherche-création pratiquée par ses artistes-chercheur.e.s, étudiant.e.s, collaborateur.trice.s. À l’heure où la recherche-création s’impose de plus en plus comme une démarche légitime et novatrice, non seulement au Québec, mais aussi au Canada et à l’international (et en particulier en France), la pertinence de ce colloque tiendra donc à sa capacité d’en réfléchir collectivement les formes, les pratiques et les modes de diffusion, sur la base d’une expérience singulière menée lors d’un événement hautement médiatisé (à Ars Electronica). Plus généralement, ce colloque participera à envisager concrètement la spécificité, l’originalité et le caractère novateur de l’approche d’Hexagram dans le cadre des relations entre les arts et les sciences dans la production des savoirs contemporains. Ce faisant, il permettra aussi une réflexion ancrée et située dans l’apport de la recherche-création à la recherche, et en particulier vis-à-vis de la recherche scientifique et de la recherche-action.
Remerciements :Le succès du projet est le résultat d’un travail d’équipe. Nous souhaitons remercier particulièrement :
Christopher Salter, Université Concordia
Nina Wenhart, Kunstuniversitäte Linz
Veronika Liebl, Festival Ars Electronica Linz
Louis-Claude Paquin, Université du Québec à Montréal
Natalie Lafortune, Hexagram
Jason Pomrenski, Hexagram
Date :- Marc-André Cossette (Université Concordia)
- Jean Dubois (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Thierry Bardini (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Campus@Ars Electronica : contextualisation
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Communication orale
Prendre soin et la recherche-création : contextualisationThierry Bardini (UdeM - Université de Montréal)
Le réseau Hexagram a exposé vingt projets dans le cadre d’une exposition intitulée Taking Care (Avec Soin) au festival Ars Electronica. Ces projets illustrent l’approche de la recherche-création dont Hexagram est le chef de file, et qu’il définit comme une tendance en émergence dans le milieu de la recherche universitaire qui lie la pratique des arts aux sciences interprétatives et aux sciences pures, afin de générer de nouveaux savoirs à travers des pratiques sociales, matérielles et performatives.
Dans cette contribution, il s’agira de contextualiser et de problématiser cette intervention. Plus précisément, il s’agira d’articuler et de commencer à apporter des éléments de réponse aux questions suivantes :
Quels sont les enjeux qui ressortent des vingt projets? Comment la recherche-création peut-elle se lier à d’autres approches de la recherche, et en particulier à la recherche scientifique et à la recherche-action? Quels sont les nouveaux savoirs impliqués? Comment sont articulés les croisements entre l’éthique et l’esthétique?
Il s’agira de commencer à tirer les leçons de l’expérience collective de recherche-création Taking Care, mais aussi d’en réfléchir les conséquences pour la démarche de recherche-création. Enfin, il s’agira d’ouvrir le champ des questionnements pour envisager concrètement la spécificité, l’originalité et le caractère novateur de l’approche d’Hexagram dans le cadre des relations entre les arts et les sciences dans la production des savoirs contemporains.
Retour sur l’expérience Taking Care
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Communication orale
Comment prendre soin d’une exposition ? Recherche[-création] d’une pratique curatorialeAnna Kerekes (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication se concentre sur la compréhension du commissariat de l’exposition Taking Care en tant qu’aboutissement d’une expérimentation de recherche-création du Réseau Hexagram autour de la question de « souci de soi et des autres ».
Dans mes recherches liées à la thèse-création au doctorat en études et pratiques des arts à l’UQAM, j’ai mené une réflexion sur ce que signifie de prendre soin dans une pratique artistique vidéo et sonore au quotidien. Dans le contexte de l’exposition réalisée à Ars Electronica en 2018, le thème du care est devenu à la fois un concept qui désigne le fil conducteur du contenu de l’exposition grâce à la sensibilité des oeuvres choisies et une méthode (modus operandi) pour toutes les tâches curatoriales et organisationnelles. Ce double dimension, soit contenu des oeuvres (et même, des fois, méthodes de fabrication des oeuvres) et méthode de travail des organisateurs de l’exposition, me paraît particulièrement intéressant aujourd’hui. Je propose de la penser en terme de recherche-création, étant donné l’union similaire que cette dernière produit. En me basant sur les expériences issues du commissariat de l’exposition, je développerai en quoi une pratique curatoriale peut être penser conjointement en tant que recherche-création et de prise de soin.
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Communication orale
La conception graphique d’exposition et scénographique de Taking CarePatil Tchilinguirian (Université Concordia)
La conception graphique de Taking Care relève le défi de créer une identité visuelle unique et inclusive afin de rassembler les diverses œuvres de recherche-création sélectionnées et de distinguer l’exposition des autres événements d'Ars Electronica. Fruit d’une recherche théorique et matérielle, la direction artistique adoptée explore la relation entre recherche et création, et fait référence aux différentes disciplines pratiquées au sein du réseau d’Hexagram. En dialogue avec la problématique curatoriale, l’identité visuelle et scénographique de l'exposition a pour objectif d'unir les différents éléments de l’exposition en une expérience conceptuelle et esthétique cohérente. Cette identité se manifeste par le biais des affiches imprimées, d’un site internet et de marquages graphiques installés dans les espaces d’exposition. Ainsi, les spectateurs peuvent apprécier tant l'originalité de chaque création que la richesse de la communauté d’Hexagram et de la scène culturelle vibrante de Montréal.
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Communication orale
Les enjeux de la communication dans la diffusion de la recherche-création : l’expérience de « Taking Care »Lorène Chesnel (UdeM - Université de Montréal)
Les réflexions qui découlent du travail de communication autour de l’exposition « Taking Care » mettent en avant les enjeux de la diffusion de la recherche-création et plus précisément des pratiques de celle-ci par les membres du réseau québécois Hexagram. Les principaux enjeux dont il est question dans ce cas sont, la vulgarisation du discours scientifique autour de cette tendance de recherche unique, l’exportation de l’expertise propre à Hexagram en matière de recherche-création, la mise en avant du travail de collaboration entre étudiants et professeurs au sein du réseau, ainsi que la mise en valeur du discours scientifique qui accompagne et qui est central à l’œuvre physique de l’artiste-chercheur.
Mon travail de communicante m’a permis d’explorer ces enjeux tout en considérant les défis propres à la communication autour de cet évènement, notamment la nécessité de s’adapter à un public qui vient du milieu de l’art et qui n’est pas familier avec les pratiques de la recherche-création ou son modèle québécois particulier.
L’expérience, ainsi que les défis rencontrés ont ouvert des pistes de réflexion sur les modes de diffusion de la recherche-création, ainsi que sur la question suivante : Comment réussir une bonne communication autour du discours scientifique particulier qui accompagne la création, auprès d’une audience étrangère à ce discours? La présentation revient sur les défis, les échecs et réussites de la communication mise en œuvre pour l’exposition « Taking Care ».
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Communication orale
Production et création des conditions d’exposition de la recherche-créationAlexandre Saunier (Université Concordia)
Taking Care regroupe vingt projets de recherche-création étudiants allant du jeu-vidéo à la performance, du bio-art au textile interactif, ou encore de la réalité virtuelle à l’installation lumière. Sur une période de six mois, le travail de production a accompagné chacun des projets depuis leur sélection, à leur préparation, transport du Canada à l’Autriche, installation, exposition et leur retour à Montréal. Pour cela trois lieux d’exposition ont été investi et spécialement réaménagés.
Le travail de production établi un dialogue hétérogène devant faire le lien entre nécessités artistiques, problématiques de curation, conception scénographique, besoins techniques, contraintes matériels, institutions partenaires ou encore fournisseurs et sous-traitants. Il s’agit d’un travail fondamentalement interdisciplinaire dont l’objectif est d’établir les conditions d’existences de chacun des projets individuellement et de l’exposition dans son ensemble.
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Communication orale
Enjeux et spécificités de la coordination d’une exposition d’œuvres issues de la recherche-créationMarine Theunissen (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette intervention propose de revenir sur les enjeux et défis qu’a représenté la coordination de l’exposition « Taking Care » de la délégation du regroupement stratégique Hexagram au festival Ars Electronica en Autriche, pour l’édition de 2018 intitulée « Error – the art of imperfection ». Plus spécifiquement, nous tenterons de mettre en avant les difficultés rencontrées par les formats de la recherche-création dans un contexte artistique plus large, et de la prise en charge collective d’un projet pour, et dans, une structure pré-établie.
Nous questionnerons le rôle attendu d’un.e coordonnateur.trice de projet selon deux perspectives contradictoires : l’assistance administrative et logistique ou la gestion de de projet. Nous questionnerons également en quoi une méthodologie spécifique devrait être envisagée pour la diffusion de projets d’expositions d’œuvres issues de la recherche-création. Autrement dit, nous envisagerons la nécessité de penser et de créer des outils et des procédés qui s’inscrivent dans une continuité de la recherche-création et qui en respectent les spécificités.
Nous aborderons ces enjeux de « rôles » et d’ « organisation » selon des orientations générales mais aussi particulières à Hexagram et à la recherche-création dans un contexte international.
Nouveaux savoirs et recherche-création : approches et modes de diffusion
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Communication orale
Aperçu cartographique des enjeux reliés à la connaissance en recherche-créationCynthia Noury (UQAM - Université du Québec à Montréal), Louis-Claude Paquin (Université du Québec à Montréal)
Cette présentation se propose d’aborder diverses perspectives entourant la production et la dissémination des connaissances à travers un ensemble de pratiques apparentées à la recherche-création. Pour ce faire, elle s’appuiera sur un projet en cours de « cartographie » de la littérature sur la recherche-création, incluant plusieurs de ses déclinaisons telles que la artistic research, la practice-based research, la practice-led research et la practice as research. En effet, plusieurs auteur-e-s associé-e-s à ces approches mettent de l’avant les nouvelles visées permises par la recherche-création, laquelle privilégie notamment la compréhension, l’expérientiel ou encore la transformation à l’explication. Ce faisant, le corpus cartographié aborde également la multiplicité des formes de connaissances mobilisées et activées par la recherche-création : savoirs qui en plus d’être théoriques, techniques et critiques, se veulent désormais incarnés, tacites, pratiques, etc. Nous aborderons finalement certains enjeux épistémologiques et méthodologiques reliés à l’« explicitation » des savoirs « tacites » animant ces pratiques, un processus qui se situe au cœur de la démarche de recherche-création académique. Une première ébauche des cartes produites est disponible au lcpaquin.com/cartoRC
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Communication orale
Le soi médié : l’expérience subjective d’un dispositif d’autoreprésentationLouis-Philippe Rondeau (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Représenter les gens, autrement : voilà la pulsion sous-jacente à cette recherche-création. En recourant à l’installation interactive, elle vient mettre en exergue le paradoxe photographique de fixer en image un corps multifacette en continuel mouvement. Axée sur le modus operandi du miroir, l’installation intitulée REVOLVE/REVEAL restitue l’apparence de l’interacteur de manière grotesque en tentant paradoxalement d’effectuer une captation objective de sa physionomie. En interrogeant le rapport du spectateur avec l’œuvre, elle nous incite à repenser les conventions de la médiatisation par l’image, tout particulièrement la représentation médiée de soi-même.
La valeur de cette recherche-création se situe au niveau de l’expérience subjective du public : en n’explicitant pas les affordances du dispositif, il est de la responsabilité de l’interacteur d’en déduire le modus operandi. À tâtons, et grâce à plusieurs indices, on parvient à en comprendre le sens. En recourant à une forme d’anamorphose temporelle, l’œuvre invite à une remise en question du rôle de l’image photographique en tant qu’index en exposant les limites de la médiation, notamment son articulation spatiotemporelle.
Malgré la prémisse d’une représentation objective, l’installation introduit la possibilité du détournement du dispositif à travers les gestes de l’interacteur. L’œuvre interroge du même élan le contrôle – souvent en vain – qu’on tente d’exercer sur sa propre image médiatisée.
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Communication orale
De l’espace intime à l’espace public: exposition et médiation du Microbiome Rebirth IncubatorMarinanne Cloutier (Université de Montréal), François-Joseph Lapointe (UdeM - Université de Montréal)
Notre projet de recherche-création s’intéresse à la transmission du microbiome de la mère à l’enfant notamment dans le contexte des césariennes d’urgence. Il a adonné lieu à une installation intitulée Microbiome Rebirth Incubator qui s’accompagne d’une performance. Présentée d’abord dans le cadre de Taking Care à Ars Electronica en septembre dernier, une deuxième version de l’œuvre a ensuite fait partie de l’exposition Spare Parts (fév. 2019) de la Science Gallery de Londres. Cette communication s’intéressera à l’évolution de l’œuvre à travers le temps, aux spécificités de sa dimension performative ainsi qu’aux diverses stratégies utilisées afin d’instaurer une véritable expérience de médiation avec le public. En effet, au-delà de sa dimension sculpturale, l’œuvre cherche avant tout à réfléchir aux enjeux éthiques, philosophiques et obstétriques qui entourent la transmission du microbiome humain à la naissance, mais aussi à ceux liés à la césarienne et à l’expérience de la grossesse et de la naissance vécue par les mères. Ainsi, ce projet propose un aller-retour entre la sphère scientifique et la sphère sociale, ouvrant l’aspect factuel de la recherche à l’aspect sensible du vécu.
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Communication orale
Explorer l’altérité à travers la pensée postcoloniale et son rapport avec la notion de présence hybride en Réalité Virtuelle.Olivia Mcgilchrist (Université Concordia)
On peut voir les iles comme des métaphores d'un environnement physique condensé où le spectateur prend conscience de ses contours comme de ses limites. En transposant ce concept dans une installation immersive et sculpturale de VR, nous invitons le public à naviguer à travers un archipel de rencontres singulières avec des performances filmées en 360 et des sons déconstruits qui habitent ces iles imaginaires. Submergé dans une réalité virtuelle, l’expérience d’ISLAND devient un outil pour déchiffrer des pratiques expérimentales dans le contexte d’une installation immersive.
ISLAND présenté à ‘Taking Care’ est une collaboration avec David Corbett, Ayana Evans et Henri Tauliaut. Le soutien d’Hexagram avec une bourse de recherche-création m’a permis une période de recherche et de développement nécessaire pour expérimenter avec la capture de vidéo en 360, un raffinement de mon univers en 3D pour une présentation publique; et l’opportunité de produire un écran de projection sur mesure portatif et pratique. J’ai développé mon approche collaborative en intégrant des vidéos 360 crées avec les artistes en performance Ayana Evans et Henri Tauliaut; ainsi qu’en collaborant avec l’artiste interdisciplinaire David Corbett, qui a reconfiguré les données ‘raw’ des vidéos 360 et des séquences en 3D, pour créer des séquences alternatives avec le logiciel génératif Max Msp.
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Communication orale
Recherche-création et diffusion de la connaissance par l’expérience vécueMarc-André Cossette (Université Concordia)
Les pratiques de recherche-création en arts vivants permettent d’aborder la production et la diffusion connaissances de façon singulière. En adoptant une posture épistémologique post-cognitiviste basée sur l’expérience comme moteur de la connaissance, nous cherchons à comprendre de nouveaux mécanismes de diffusion du savoir à travers les sens. La présentation de spectacles vivants devant public offre un moyen aux chercheur-créateurs de faire vivre une expérience nouvelle aux spectateurs et ainsi communiquer un processus et un résultat de recherche. Cette communication reviendra, sous forme d’étude de cas, sur la présentation de deux œuvres explorant le lien entre le corps en mouvement et les technologies.
Nous discuterons d’abord de la pièce « Temporalité Expressive ». Nous reviendrons sur la présentation à l’édifice Wilder en novembre 2017 ainsi que sur le contexte « d’atelier jeunesse » afin de comprendre comment l’expérience rend la recherche accessible à un public de tous âges. Nous ferons ensuite un retour sur la diffusion en février 2019 de la pièce « Altérité Numérique ». À partir de ce second cas, nous verrons comment la création et la scénographie ont été utilisées pour soutenir un discours théorique.
Pour chaque cas, nous présenterons de courts extraits et nous utiliserons le contenu des discussions avec le public afin de positionner la représentation de spectacle vivant comme moyen de diffusion de la recherche-création.
Recherche-création et rapports arts-sciences
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Communication orale
ARTS & SCIENCES EN RECHERCHE Instrumentations mutuelles et instrumentalisations réciproquesSamuel Bianchini (École nationale supérieure des Arts Décoratifs - Université PSL - Paris)
Arts et sciences forme un couple, certes ancien, mais particulièrement actuel, voire, à la mode. Si la figure de l'humaniste est souvent convoquée pour inscrire ce rapprochement des champs disciplinaires dans l'histoire occidentale, cette référence pose de nombreux problèmes au regard de notre monde actuel. Notre époque nécessite de repenser des formes de coopération, entre humains, certes, mais aussi non-humains. De plus en plus de programmes de recherche pluri, trans et / ou interdisciplinaires voient le jour, en particulier à partir des arts et du design. Si le développement de la recherche-création pousse à affirmer la spécificité d'un tel champ, celui-ci se construit dans une relation de coopération avec les disciplines scientifiques, que celles-ci relèvent des sciences de la nature, des sciences humaines et sociales ou des sciences de l'ingénieur. En retour, les sciences, désireuses de sortir de leur tour d'ivoire et poussées à repenser leur relation à la société civile, aux “publics”, qui les financent, entrevoient à travers les arts une façon nouvelle de se donner à comprendre mais aussi à ressentir. Mais, comment faire, ensemble ? Samuel Bianchini développera et articulera deux propositions pour faciliter des voies de coopération entre les disciplines : donner une place fondamentale aux instruments, c'est-à-dire, aussi, à la technique, qui nous lie, dans l'action, et sortir du fantasme de la coémergence pour privilégier l'instrumentalisation réciproque et assumée.