Depuis le premier plan d’action pour les langues officielles du Canada (2003-2008) contenant des objectifs d’amélioration de la santé des communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM) et les feuilles de route subséquentes (2008-2013 et 2013-2018), la recherche dans ce domaine s’est intensifiée et de nombreuses nouvelles connaissances ont ainsi été créées. Il faut maintenant se questionner sur la mobilisation de ces connaissances.
La mobilisation des connaissances englobe un large éventail d’activités liées à la production et à l’utilisation des résultats de la recherche, notamment la synthèse et la diffusion de connaissances, ainsi que la création et la production conjointes par les chercheurs et les utilisateurs des connaissances (CRSH, 2018). Elle vise la mise en valeur des résultats de la recherche pour leur utilisation stratégique.
Dans l’optique de l’application des connaissances intégrées (IRSC, 2012), plusieurs chercheurs optent pour l’inclusion d’usagers des CLOSM et des décideurs dans leurs recherches. Ceci a des avantages uniques : la recherche est guidée par les principes d’inclusion et de coconstruction des connaissances et se concentre davantage sur les priorités retenues par ces groupes. Dans le contexte des CLOSM, l’appropriation des résultats de recherche prend toute son importance, car il s’agit de connaissances spécifiques se rapportant à des situations et à des besoins particuliers de ces populations.
Il y a néanmoins des enjeux, dont celui de la représentativité des différentes communautés francophones au pays et celui de rejoindre des décideurs qui souvent font partie du groupe linguistique majoritaire. Par exemple : la connaissance produite en Ontario s’applique-t-elle en Alberta? quelle recherche est nécessaire pour influencer les décideurs? comment faire en sorte que les connaissances aident à changer les politiques, à favoriser une organisation de services linguistiquement adaptés et à améliorer l’accès à ces services?