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Informations générales

Événement : 87e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

S’inscrivant dans une perspective intersectionnelle et critique, ce colloque met de l’avant les parcours multiples et complexes qui sont partagés par des personnes LGBTQ migrantes, réfugiées et/ou issues de la diversité ethnoculturelle. Dans un contexte social où les normes de genre et de sexualité associées aux immigrants tendent à être reléguées au conservatisme et à la répression et celles des sociétés occidentales au libéralisme et à l’émancipation, il semble important de réfléchir sur cette tension telle qu’elle se répercute véritablement dans le parcours des personnes migrantes et racisées qui s’identifient comme LGBTQ. En plus de remettre en question et de potentiellement participer à une reconceptualisation du récit dominant de l’« identité gaie », lequel repose historiquement sur des présomptions fortes de visibilité et de « sortie du placard », la mise en lumière des parcours de ces personnes vivant à l’intersection de multiples axes d’oppression fait apparaître la compréhension qu’elles ont d’elles-mêmes, de leurs identités et de leurs pratiques. Les personnes migrantes et/ou racisées qui revendiquent une identité LGBTQ+ ou toute forme de sexualité non normative ne peuvent être réduites à de simples modèles d’assimilation de la culture occidentale dominante alors que leurs revendications identitaires émergent de dynamiques de pouvoir complexes qui s’inscrivent à l’intersection de la migration et des transformations culturelles que cette dernière provoque souvent. Ces réflexions sont également soutenues par le souci de ne pas homogénéiser les vécus de ces personnes, alors que certaines, comme les femmes trans racisées, connaissent des parcours difficiles et peu étudiés. Ce colloque permet un espace d’échange et de discussion entre personnes concernées, chercheur.se.s, militant.e.s et allié.e.s afin de nuancer le cadre d’interprétation encore trop fortement dichotomique, impensé ou invisible du parcours des personnes migrantes et de minorités sexuelles.

Dates :
Responsables : Partenaire :

Programme

Communications orales

Au-delà des apparences : une enquête intersectionnelle sur la diversité de l’expérience des jeunes trans

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Résultats préliminaires et enjeux méthodologiques autour d’un projet de recherche-action participative communautaire auprès de jeunes trans vivant au Québec
    Alexandre Baril (Université d'Ottawa), Maxime Faddoul (UdeM - Université de Montréal), William Hebert (Université), Edward Ou Jin Lee (Université de Montréal), Annie Pullen Sansfaçon (Université de Montréal)

    Depuis quelques temps, nous observons une prise de conscience publique concernant l’entrecroisement des migrations et des genres notamment à travers des revendications juridiques et sociales mises de l’avant par des personnes trans migrantes elles-mêmes. Cependant, on trouve très peu de littérature québécoise dédiée tout particulièrement aux réalités des jeunes trans racisées et migrants. De ce fait, notre communication présentera les résultats préliminaires d’un projet de recherche-action participative communautaire en s’appuyant sur des données obtenues à partir d’une recherche qualitative auprès de 54 jeunes âgés entre 15 à 25 ans au Québec. La méthodologie préconisée pour ce projet est basée sur la recherche-action participative communautaire et la théorisation ancrée, notamment sur des concepts sensibilisateurs, soit la théorie de l’éthique de la reconnaissance et l’intersectionnalité. Cette présentation explorera les injustices et les oppressions vécues par les 17 jeunes trans migrants et racisés entreviewés. Il sera aussi question des stratégies de résistances qu’iels mobilisent pour contrer ces injustices. La communication terminera en soulevant les défis rencontrés durant la période de recrutement et les actions qui ont été déployées afin d’autre part assurer que la voix des jeunes trans racisés et migrants soit représentée et d’autre part afin d’approfondir les réflexions sociales sur enchevêtrement entre la transitude, la racisation et la migration.


Communications orales

Les réalités des personnes LGBTQ migrantes

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Répondre aux besoins des personnes LGBTQ migrantes: une étude de cas organisationnelle sur la prestation de services
    Ramy Ayari (AGIR), Stephen Dufour-Wyre (AGIR), Sara Kahn (Université McGill), Edward Ou Jin Lee (Université de Montréal), Mariam Mannai (Université McGill), Joseph Achille Tiedjou (AGIR)

    Depuis sa création, l’organisme AGIR (Action LGBTQ avec les immigrant.e.s et les réfugié.e.s) favorise l’implication des personnes LGBTQ migrantes au sein de l’organisme. Cependant, il y a parfois les barrières qui empêchent les personnes concernées de s’impliquer. Face à ce constat, AGIR mène une étude en collaboration avec des chercheur.e.s de l’Université de Montréal et l’Université McGill. Ce projet de recherche communautaire a pour objectif de documenter les perspectives des acteurs et actrices qui sont présentement ou ont été historiquement impliqué.e.s au sein d’AGIR. Ainsi, ce projet vise à évaluer la structure organisationnelle d’AGIR et ses activités de soutien. L’équipe de recherche travaille en étroite collaboration avec un comité consultatif composé des membres du conseil d’administration d’AGIR et de l'équipe de soutien. Nous espérons que les résultats de l’étude permettront d’améliorer le climat et la culture organisationnelle et augmenter l’implication des personnes LGBTQ migrantes au sein de l’organisme. Cette présentation vise à partager les résultats préliminaires de l’étude ainsi que la manière dont les principes de la recherche communautaire ont été appliqués, selon le point de vue de l’équipe de recherche et les membres du comité consultatif et l’équipe de soutien.


Communications orales

La recherche engagée auprès des gais, bisexuels, queer et HARSAH noirs

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Du sang à donner : Favoriser la recherche axée sur les personnes Noirs et l’engagement communautaire
    Omisoore Dryden (Dalhousie University), Laurent Lafontant (Université de Montréal), Edward Ou Jin Lee (Université de Montréal), Zack Marshall (Université McGill), Vincent Mousseau (Université McGill), Agatha Nyambi (OHTN)

    Afin de répondre de manière efficace aux préoccupations soulevées concernant l'exclusion du don de sang des HARSAH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes), il faut avant tout reconnaître la complexité de la diversité qui compose la communauté des HARSAH au Canada. Plus précisément, les gais, bisexuels, queer et HARSAH (cis* et trans*) d’origines africaines, caribéennes, et noirs subissent les conséquences négatives de certaines questions du questionnaire du don de sang, questions qui les privent de devenir des donneurs. Cette présentation s'appuiera sur les résultats initiaux d'une étude qui vise à fournir des données concluantes pour guider les modifications apportées aux critères et au questionnaire actuel du don de sang afin de faciliter une plus grande participation des gais, bisexuels, queer et HARSAH d’origines africaines caribéennes et noirs. Tout d’abord, la présentation situera le projet dans le contexte historique raciale contre les personnes Noirs qui a toujours influencé la Société canadien du sang et soulignera la pertinence de mobiliser la queer Black diasporic critique. Par la suite, nous réfléchirons de façon constructive sur les questions méthodologiques qui ont été soulevées au cours du projet. Il s'agit notamment de l'importance de l'engagement communautaire, de l'application complexe de l'échantillonnage dirigé par les répondants et de l’implication des personnes Noires à tous les niveaux et à toutes les étapes du processus de la recherche.


Dîner

Dîner

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault

Communications orales

Recherche communautaire, Photovoice et HARSAH latinos migrants

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Favoriser le pouvoir d’agir collectif grâce à la recherche communautaire chez les immigrants HARSAH latinos afin d’améliorer les services communautaires de REZO
    Hector Gomez (REZO), Edward Ou Jin Lee (Université de Montréal), Abelardo León (UdeM - Université de Montréal), Frédérick Pronovost (REZO), Julian Rodriguez (REZO)

    Bien qu’il y ait des connaissances grandissantes sur les réalités des personnes LGBTQ migrantes au Québec, il y a un manque de recherche sur les HARSAH (hommes ayant les relations sexuelles avec d’autres hommes) Latinos migrants. Alors, cette communication présentera les résultats préliminaires d’un projet de recherche communautaire qui met en relief les réalités des HARSAH Latinos migrants vivant à Montréal, notamment sur les liens entre la sexualité, la migration et l’accès aux soins de la santé et les services sociaux et communautaires. Réalisé en collaboration avec l’organisme REZO, ce projet a été informé par les principes clés de la recherche communautaire, notamment à travers la mise en œuvre d’un comité consultatif et l’implication d’un chercheur postdoctoral, d’un auxiliaire de recherche et des intervenants HARSAH Latinos. La méthodologie préconisée consistait à la Photovoice, ce qui permet aux personnes concernées de s’exprimer collectivement leur vécu et leur point de vue à travers la partage des photos et des récits personnels. Par l’entremise d’une série d’ateliers animés entièrement en espagnol, les participants ont partagé leurs réflexions sur les thèmes suivants : la santé (notamment la santé mentale) et la sexualité, les émotions et la spiritualité, l’intégration culturelle et la « communauté ». Nous présenterons également les prochaines activités de mobilisation au sein du REZO et au-delà.


Communications orales

Santé publique, prévention des ITSS et HARSAH racisé

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Prévention des ITSS auprès des HARSAH issus de la diversité ethnoculturelle à Montréal : comment construire une réponse de santé publique ?
    Gabriel Girard (UdeM - Université de Montréal), Anne Landry (Direction Régionale de Santé Publique), Sarah-Amélie Mercure (Direction de la santé publique)

    Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH) demeurent l’une des communautés les plus touchées par le VIH et les ITSS à Montréal. Les HARSAH issus de la diversité ethnoculturelle constituaient environ 17% des nouveaux diagnostics de VIH rapportés chez des HARSAH au Québec entre 2002 et 2016. Suivant son objectif global de réduction de l’impact du VIH et des ITSS chez les HARSAH dans leur diversité, la DRSP a initié en 2018 une démarche exploratoire pour 1) mieux documenter les besoins des HARSAH racisés en matière de prévention des ITSS, 2) faire l’état des lieux des interventions existantes et envisager celles à développer, et 3) établir un espace de concertation ad hoc entre les différents acteurs.

    L’objectif de la présentation est de retracer les différentes étapes de cette démarche de santé publique, qui a abouti début 2019 à la création d’un groupe de travail « HARSAH racisés /migrants » coordonné par la DRSP. Le propos vise aussi à porter un regard critique et réflexif sur les catégories utilisées en santé publique. L’acronyme « HARSAH », qui vise à englober une diversité de pratiques et d’identités, est-il pertinent pour décrire les réalités vécues par les personnes issues de la diversité ethnoculturelles ? Quels sont les débats qui traversent le milieu de la santé publique autour du terme « racisé » ? Comment articuler une terminologie descriptive et une démarche de mobilisation des communautés ?


Panel / Atelier

Les défis quant aux contributions à la recherche des milieux universitaires, communautaires et institutionnels auprès des personnes LGBTQ migrantes, ethnicisées et racisées

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Discutant·e·s : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Participant·e·s : Jade Almeida (UdeM - Université de Montréal), Maxime Faddoul (UdeM - Université de Montréal), Vincent Mousseau (Université McGill), Olivier Roy (Ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion)

Communications orales

Les parcours d’immigration et de refuge des personnes LGBTQ+ : perspectives internationales et nationales

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Le « bon » plutôt que le « vrai » : le « tri » des réfugiés LGBT en Europe
    Ahmed Hamila (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis 2002, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) reconnaît explicitement les persécutions du fait de l’orientation sexuelle en tant que motif d’octroi du statut de réfugié. Dans le même élan, en 2004, l’Union européenne suivit le modèle du HCR. Depuis, une question divise les États européens : comment apprécier l’orientation sexuelle d’un demandeur d’asile qui invoque des persécutions du fait de celle-ci? Pour y arriver, les pays utilisent différents dispositifs de catégorisation qui s’appuient sur une conception eurocentrée de l’homosexualité. Dans la présente communication, il s’agit de replacer ces dispositifs de catégorisation dans leur contexte socio-politique. Prenant appui sur les cas de la Belgique, de la France et du Royaume-Uni, l’analyse démontre que chaque État développe des dispositifs de catégorisation propres qui ont des effets différents sur les demandeurs d’asile qui invoquent des persécutions du fait de leur orientation sexuelle. S’appuyant sur près d’une centaine d’entretiens semi-structurés menés dans les trois pays à l’étude avec les autorités de l’asile, les activistes et les juges, ainsi que sur une riche analyse documentaire, l’étude se concentre sur deux facteurs pour expliquer la spécificité de chaque cas: (1) les relations et dynamiques de pouvoir entre les différents acteurs investis dans le domaine de l’asile et (2) l’organisation institutionnelle des autorités nationales de l’asile.

  • Communication orale
    La compétence culturelle dans l’accompagnement juridique des réfugiés LGBTIQ
    Nathalie Ricard (Université Laval)

    L’audience qui se déroule devant un ou une commissaire est un moment déterminant dans la reconnaissance des violences sexuelles et/ou de genre subies par le demandeur ou la demandeuse d’asile. Si l’intersectionnalité est nécessaire pour se sensibiliser à la complexité du vécu de l’individu, la sensibilité culturelle et les connaissances géopolitiques le sont tout autant. Après la présentation de quelques définitions incluant la compétence culturelle (LaViolette, 2013) et l’accompagnement juridique (Chaouite, et al., 2016), j’aborderai des éléments méthodologiques. Mon expérience dans l’accompagnement juridique s’enrichit d’une ethnographie sur le long terme, d’une quinzaine d’observations lors d’audiences, et de plus de quatre-vingts entretiens avec des réfugiés, des ex-commissaires, des avocats et avocates et des activistes, à Montréal, Toronto et Vancouver. Des études de cas sur le processus d’asile de deux hommes gais d’origine africaine seront par la suite abordées. Leur homosexualité n’ayant pas été établie en première instance, leurs requêtes de refuge avaient été refusées. L’analyse anthropo-linguistique de leurs témoignages écrits mis en abîme avec l’écoute de leur audience a été utilisée pour préparer leur nouvelle comparution. Afin de nuancer les jugements, l’importance de la contextualisation culturelle et de la prise en compte des significations de leurs actions est soulignée.

  • Communication orale
    Trajectoires « étranges » : Approches théorico-méthodologiques pour l’étude des migrations internationales auprès des personnes aux sexualités non-normatives
    Gerardo Perfors Barradas (Sorbonne Université - Faculté de Lettres)

    Les travaux scientifiques traitant le sujet de la migration des personnes aux sexualités non-normatives commencent à devenir plus fréquents. Après un début de siècle qui a vu quelques livres importants et novateurs qui ont traité ce sujet, (Patton 2000 ; Cruz & Manalansan; Wat; Manalansan; Epps; Luibheid & Cantú), la 2ème décennie du XXIème a construit sur cette base (Viteri; Vásquez del Águila; Carrillo; Amari; Provencher; Vartebedian) . Avec des nombreux études sur les demandeurs d’asile, la plupart des travaux se concentrent sur des études de cas spécifiques, qui peinent à rester d’actualité face à d’importants changements légaux, sociaux et politiques.

    Peut-on, cependant, faire des nouvelles découvertes en étudiant le phénomène qu’on pourrait nommer « migrations LGBTQ » en comparant la diversité des flux en termes de classe, race, sexe, et pays d’origine et de destination ? Si bien, comme Lubheid constate, rejoindre « queer » et « migration » résulte dans un « unruly body of scholarship », on doit persévérer dans l’effort de « cartographier le(s) sujet(s) » que Mai et King évoquent concernant l’étude de l’amour, la sexualité et la migration. Dans ce cadre, je propose de vous partager mon analyse bibliographique de 102 documents sur le sujet et comment leurs approches théoriques et méthodologiques alimentent mon travail de thèse sur les trajectoires migratoires et affectives des Mexicains aux sexualités non-normatives à Paris.


Communications orales

(Homo)nationalisme et racisme culturel : intersection de l’Islam et des sexualités

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Intersectionnalité et interculturalité : les discriminations perçues et vécues par les membres de la communauté LGBTQ+ d’origine marocaine à Montréal
    Mylene De Repentigny-Corbeil (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les discriminations vécues et perçues par les membres de la communauté LGBTQ+ d’origine marocaine à Montréal découlent de conjonctures tant historiques que sociales et politiques. En effet, les législations en place au Maroc, criminalisant les rapports homosexuels et l'interprétation majoritaire de l'Islam condamnant l'homosexualité (Jaspal et Cinnirella, 2012) affectent tant les parcours migratoires que les vécus dans le pays d'origine et le pays d'accueil. Également, le racisme systémique et l’aversion à la religion, ressentie au sein de la communauté LGBTQ+, se manifestent par des micro-agressions plurielles. Ainsi, pris entre des impératifs sociaux tant hétéronormatifs qu'homonormatifs (Siraj, 2009), les membres racisé.e.s de la communauté LGBTQ+ à Montréal, et plus particulièrement d’origine marocaine, se retrouvent à l'intersection de discriminations multiples tant au sein des structures politico- juridiques canadiennes et québécoises qu'au sein des associations et lieux de solidarité communautaires (El Hage et Lee, 2016). Grâce à un cadre théorique basé sur la communication interculturelle, l'intersectionnalité et les études queer, nous proposons une brève analyse des négociations identitaires et des communications interpersonnelles des membres de la communauté LGBTQ+ à Montréal d’origine marocaine. Cette présentation abordera notamment nos résultats et analyses de recherche issus d’entretiens semi-dirigés effectués en 2018.

  • Communication orale
    Être LGBTQ+ et musulman.e : l’impossibilité déconstruite
    Sébastien Chehaitly (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis les années 2000, l’identité québécoise se construit de plus en plus en opposition à une altérité musulmane (Chbat, 2018). L’opinion québécoise perçoit les cultures musulmanes comme étant particulièrement sexistes et homophobes, et définit la sienne comme soucieuse de l’égalité hommes-femmes, respectueuse de la diversité sexuelle et défenderesse des droits de la personne (Bilge, 2010). Être une personne à la fois LGBTQ+ et musulmane, ainsi, est jugé comme étant contradictoire.

    C’est en prenant en considération ce contexte que s’inscrit le volet montréalais de la recherche Muslim and Queer Visibility in Canada, dirigée par Momin Rahman (Trent University) et David Rayside (University of Toronto). Je présenterai les résultats découlant des entretiens semi-dirigés que nous avons menés avec 8 personnes LGBTQ+ musulmanes vivant à Montréal. Nous avons pu constater que si celles-ci vivent bel et bien de l’hétérocissexisme au sein de leurs familles et de leurs communautés d’origine, elles en subissent également dans la société québécoise plus largement, en plus de l’islamophobie et du racisme. J’exposerai comment les témoignages et les savoirs expérientiels des personnes LGBTQ+ musulmanes qui ont été partagés avec nous permettent de remettre en question l’incompatibilité proclamée des identités LGBTQ+ avec les cultures musulmanes. Je tenterai donc, par mon exposé, de démontrer la nécessité d’analyser avec finesse et nuance les réalités des personnes LGBTQ+ musulmanes.

  • Communication orale
    Catho-laïcité, anti-multiculturalisme et exotisation : Le racisme des nationalismes sexuels et genrés québécois
    Stéphanie Gingras-Dubé (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Plus de 10 ans après que Jasbir Puar (2007) ait publié un ouvrage d’influence introduisant le concept d’homonationalisme, les discours sur lesquels elle a attiré l’attention n’ont été que peu étudiés dans le Québec francophone. Dans le cadre d’un mémoire en sociologie, j’ai parcouru 284 articles publiés entre 2013 et 2018 provenant de cinq médias d’information traitant des questions LGBTQ au Québec. J’ai effectué une analyse critique des discours représentant la nation québécoise en termes de sexualités et de genres. J’ai analysé comment les mêmes discours qui (re)produisent l’inclusion homonormative (re)produisent le racisme, pour tracer un portrait de la patrouille des frontières du Québec s’appuyant sur les droits LGBTQ et la « tolérance ».

    Je montrerai comment, dans mon échantillon, les personnes blanches sont placées au centre du Québec interculturel et comme victimes d’oppression dans le Canada multiculturel. J’aborderai ensuite les débats tels que ceux entourant la charte des valeurs et analyserai comment l’identité nationale est façonnée par leur médiatisation. Une des conclusions de cette analyse est le fait que le «nous» québécois est blanc et d’héritage catholique et l’«autre» qui dérange est souvent musulman.e. Finalement, je relèverai un phénomène particulier que l’on retrouve dans les articles des médias gais, soit l’exotisation et la sexualisation des populations non occidentales.


Dîner

Dîner

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault

Communications orales

Intégration, appartenance et identification : réfléxions sur les parcours différenciés des personnes LGBTQ+ racisées en contexte postmigratoire

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Identifications et désidentifications des femmes et personnes non-binaires LBQ+ en contexte migratoire dans les espaces montréalais
    Tara Chanady (UdeM - Université de Montréal)

    Ma recherche doctorale porte sur les dynamiques d’identification et de désidentification des femmes et personnes non-binaires LBTQI+ dans les espaces montréalais. À travers une analyse phénoménologique (Ahmed, 2006-2015) se basant sur des entrevues marchées et sur des prises de photographies avec 21 participantes de diverses positions (âge, statut d’immigration, appartenance ethnosexuelle, identification sexuelle et de genre, langue, etc.), je m’intéresse aux perceptions des appartenances dans l’intersection de ces expériences variées.

    Je propose dans le cadre de cette conférence de me pencher plus spécifiquement sur les enjeux migratoires soulevés par sept des participantes, quatre racontant leur migration économique et culturelle en tant que personne racisée, et trois racontant leur parcours de migration forcée (demandes d’asile). Vers quoi (personnes, lieux, affects, dynamiques, objets, etc.) et comment se sont-elles dirigées à leur arrivée, depuis celle-ci, et lors de l’entrevue marchée? Comment évoquent-elles leur sentiment d’appartenance à travers les espaces physiques, culturels et identitaires de Montréal? Les entrevues soulèvent notamment de dynamiques d’inclusion/exclusion et de tensions dans l’exploration de réseaux et de points de repères, ainsi que la recherche d’un sentiment de feeling-at-home dans un contexte de déplacement et de marginalisations multiples.

  • Communication orale
    Possibilités et contraintes pour se réaliser comme hommes gais en contexte post-migratoire au Québec
    Line Chamberland (UQAM), Sophie Dupéré (Université Laval), Claudia Fournier (Université Laval), Louise Hamelin Brabant (Université Laval)

    Le Canada attire de nombreux hommes gais originaires de sociétés non occidentales qui désirent accéder à de meilleures conditions de vie. Des politiques favorables à l’immigration, couplées à une amélioration importante de la situation des personnes LGBTQ+, en amènent plusieurs qui ont évolué dans un contexte souvent hostile à l’homosexualité à y placer leurs espoirs pour s’y installer et mieux vivre leur orientation sexuelle. Cette communication a pour but de décrire les potentialités et les limites avec lesquelles des immigrants gais d’origines non occidentales vivant au Québec composent pour se réaliser comme hommes gais en contexte post-migratoire. Elle s’appuie sur les résultats d’une recherche qualitative doctorale en cours réalisée auprès de 25 jeunes hommes gais issus de l’immigration dite volontaire. Quatre thématiques sont abordées : 1) l’adaptation à une plus grande acceptation sociale, malgré un spectre de l’homophobie toujours présent et l’introduction à de nouvelles formes de hiérarchisation sociale raciste et xénophobe; 2) une meilleure acceptation de leur propre orientation sexuelle et un rapport variable à l’identité gaie; 3) des réseaux et milieux gais qui, malgré certaines limites, peuvent jouer un rôle clé dans leur intégration sociale; 4) une vie affective et amoureuse située entre l’expérience d’une sexualité récréative sans attachement et une conjugalité stable et sécurisante.

  • Communication orale
    L’influence des liens sociaux sur l’intégration des hommes immigrants racisés homosexuels au Québec
    Jean-François Gagnon (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette présentation porte sur le parcours de migration des hommes immigrants racisés homosexuels (HIRH) qui vivent à l’intersection de différentes appartenances, soit à une minorité sexuelle, c’est-à-dire une orientation sexuelle non exclusivement hétérosexuelle, et à une communauté racisée. En adoptant une perspective communicationnelle, nous désirons faire ressortir la complexité des rapports sociaux telle que vécue, perçue et représentée par les HIRH en misant sur l’importance des liens sociaux qu’ils ont développés avec des membres de la société d’accueil issus de trois communautés (société québécoise dans son ensemble, communautés LGBTQ et communauté ethnoculturelle minorisée) pendant leur processus d’intégration au Québec. À travers notamment la question du dévoilement – ou non – de l’orientation sexuelle au cours des interactions avec les personnes de la société d’accueil, nous aborderons les fonctions des liens sociaux et leur influence dans le processus d’intégration des immigrants. À ce sujet, nos résultats indiquent que cette intégration est facilitée grâce aux liens sociaux et aux relations développées avec les personnes de la société d’accueil.


Communications orales

Racisme, sexisme et homophobie : discriminations directes et systémiques

Salle : B1014 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Marianne Chbat (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    À l’intersection des exclusions, le parcours de racialisation des HARSAH minorés sur les applications de rencontre.
    Khaled Kchouk (Université d’Ottawa)

    Sur les applications de rencontre, la racialisation des corps est omniprésente dans les interactions quotidiennes des participants racisés (issus de l’immigration et/ou de la diversité). À partir des données recueillies lors de ma recherche, je questionne les divers positionnements des HARSAH racisés sur les applications de rencontre. Dans le cadre de cette communication, j’explorerai particulièrement la manière dont les répondants racisés de mon enquête font l’expérience du racisme sexuel et d’une exclusion ethnoculturelle/religieuse. En mettant en exergue l’articulation des dimensions de l’homonationalisme en termes d’oppressions et d’expérience migratoire dans le vécu des HARSAH racisés, je propose une analyse mixte intersectionnelle des réponses de 245 participants, sondés sur leur expérience du racisme sexuel lors d’interactions in vivo de dating. Cette étude vise à démontrer que le quotidien des migrants HARSAH racisés, particulièrement les demandeurs d’asile, constitue, en réalité, une quête de survie qui influence ipso facto leurs stratégies de gestion d’enjeux réputés propres à la communauté LGBTQI2A+(protection de l’intégrité physique et morale, modalités d’accès aux services communautaires, etc.). Ces résultats nous permettront de réfléchir, à partir de la marge, aux enjeux auxquels sont confrontés les HARSAH racisés, à savoir la négociation avec les corps blancs dans les pays d’accueil et la volonté d’être accepté dans sa communauté d’appartenance.

  • Communication orale
    Racisme, sexisme, homophobie, quelle carte tu veux ? ». Analyse des parcours de vie d’immigrants LGBTQ à Montréal.
    Line Chamberland (UQAM), Barbara Sousa (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À partir de l’analyse thématique de l’histoire de vie de sept immigrants LGBTQ de différentes origines ethnoculturelles qui habitent au Québec, cette communication montrera plusieurs aspects en commun, en ce qui concerne le vécu traversé par l’intersectionnalité de certaines catégories de pouvoir comme l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’ethnie, et la religion, pour n’en nommer que quelques-unes. À travers des cadres théoriques intersectionnels, l’identification des systèmes de pouvoirs contraignants auxquels les participants font face presque quotidiennement a été rendue possible. L’analyse thématique nous a permis d’écouter les individus sur le terrain pour connaître les catégories de pouvoir et les systèmes d’oppression dont ils parlent. Le but étant de placer les répondants comme des sujets connaissants et non simplement comme des objets d’étude. Les entrevues démontrent que les individus LGBTQ qui expriment une combinaison variée d’identités confrontent des défis spécifiques liés au parcours migratoire. Les données recueillies ont été obtenues dans le cadre du volet qualitatif du projet de recherche SAVIE-LGBTQ qui a été approuvé par le Comité éthique de l’UQAM et de l’UQO.