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Informations générales

Événement : 87e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Être parent représente une responsabilité qui demande plusieurs ressources autant psychologiques que matérielles. Lorsque les contextes de vie se complexifient, le rôle parental s’en trouve chamboulé, souvent aux dépens de la réponse aux besoins des enfants. Plusieurs études ont documenté les nombreux facteurs qui contribuent à rendre difficile l’exercice du rôle de parent. Le modèle écosystémique nous apprend cependant que ces facteurs n’œuvrent pas de manière indépendante, mais plutôt en interaction les uns avec les autres. Des mécanismes se mettent ainsi en place où plusieurs facteurs interagissent entre eux pour créer un contexte dans lequel la réponse aux besoins des enfants devient particulièrement difficile. Il s’avère que plusieurs équipes travaillent en ce moment à décoder le fonctionnement de différents mécanismes porteurs de risque ou de protection pour le développement des enfants. Par ailleurs, plusieurs interventions sont en place afin d’intervenir non pas sur un facteur de risque en particulier, mais sur des dynamiques où interagissent différents facteurs. Le présent colloque présente, dans un premier temps, différents mécanismes de risque ou de protection qui contribuent à rendre difficile ou à faciliter la réponse aux besoins des enfants. Dans un deuxième temps, nous explorons les interventions probantes ou prometteuses avec un angle particulier sur les retombées qu’ont ces interventions sur les mécanismes de risque ou de protection en place dans certains milieux familiaux.

Il se fait un travail d’envergure dans les différentes universités québécoises afin de mieux comprendre les facteurs qui contribuent à rendre difficile la réponse aux besoins des enfants. Plusieurs facteurs individuels ont été définis au cours des dernières années et il semble maintenant que de travailler sur un facteur en particulier n’offre pas une réponse suffisante pour améliorer la trajectoire des enfants et de leur famille. Le présent colloque se penche sur différents travaux de recherche ciblant plutôt des mécanismes qui contribuent à soutenir ou à rendre difficile la réponse aux besoins des enfants. Les présentations permettront de mettre en commun des travaux réalisés par 14 équipes de chercheurs dans 7 universités différentes. Cette mise en commun des connaissances de pointe dans le domaine de la parentalité en contexte de vulnérabilité permet une réflexion sur les pistes à venir autant en recherche qu’en intervention.

Remerciements :

L'ensemble des travaux présentés n'auraient pu être possibles sans la généreuse participation des familles qui se sont prêtées au jeu des questionnaires et des entrevues. Un immense merci aux parents et aux enfants qui donnent de leur temps et de leur énergie pour faire de la recherche ce qu'elle est, une pratique dynamique qui traduit les réalités du quotidien!

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mécanismes de risque et de protection

Salle : B1010 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Parentalité en contexte d’adversité : leçons tirées d’une étude prospective intergénérationnelle auprès de familles vulnérables
    N.H. Atkinson (Université Concordia), K. Kennedy-Turner (Université Concordia), R. Langevin (Université McGill), M-P Paré-Ruel (Université de Concordia), L.A. Serbin (Université Concordia), Dale Stack (Université Concordia)

    La parentalité présente plusieurs défis, surtout en contexte de défavorisation. En effet, ces contextes influencent l’adaptation des enfants en raison de l’exposition à de l’adversité et indirectement via les pratiques parentales. Les liens entre les pratiques parentales (in)adaptées et le fonctionnement de l’enfant au fil de son développement sont bien établis. Dans le cadre du Concordia Longitudinal Risk Project, une étude prospective auprès d’enfants de quartiers défavorisés, le transfert intergénérationnel des risques psychosociaux a été étudié. Nous aborderons les pratiques parentales (ex.: soutien, contrôle) adoptées par ces participants, maintenant parents. Ensuite, nous évoquerons les liens entre ces pratiques parentales et leurs impacts positifs et négatifs (ex.: compétence émotionnelle, comportements intériorisés/extériorisés) sur le développement de leurs enfants de l’âge préscolaire à l’adolescence. Les facteurs de risque et de protection pouvant influencer le développement seront discutés. Nous aborderons également l’impact de facteurs contextuels (ex.: environnement familial) et décrirons certains mécanismes impliqués dans le transfert intergénérationnel du risque. Les résultats du Concordia Project ont d’importantes implications pour le développement des compétences parentales et l’adaptation des enfants, de même que pour les politiques publiques visant à permettre aux enfants vulnérables et à leur famille de briser le cycle intergénérationnel du risque.

  • Communication orale
    Les implications du retrait parental en bas âge pour le développement de l’enfant jusqu’à l’âge adulte
    Jean-François Bureau (Université d’Ottawa), Audrey-Ann Deneault (Université d'Ottawa), Camille Guérin-Marion (Université d'Ottawa), Karlen Lyons-Ruth (Havard Medical School), Sage Sezlick (Université d'Ottawa), Kim Yurkowski (Université d'Ottawa)

    La théorie de l’attachement a évolué de l’étude de l’influence des comportements parentaux insensibles sur le sentiment de sécurité des enfants (Ainsworth et al., 1978) vers l’étude de comportements abusifs et/ou effrayants du parent et leurs effets sur la désorganisation d’attachement et les symptômes psychopathologiques des enfants (Main & Hesse, 1990). Toutefois, bien que les conséquences négatives de la maltraitance pour les enfants ne soient plus à démontrer, il demeure possible qu’un parent réponde adéquatement aux besoins physiques ou matériaux de l’enfant en ne montrant pas d’hostilité, mais qu’il porte peu d’intérêt à l’enfant et soit « absent » lors de leurs interactions. Selon Briere et ses collègues (2017), une telle négligence psychologique serait tout aussi néfaste pour le développement de l’enfant que les autres aspects de la négligence parentale. Dans nos travaux, nous nous intéressons au trauma caché engendré par le retrait parental, soit aux conséquences à long terme découlant d’une indisponibilité psychologique de la figure d’attachement lors des interactions quotidiennes au cours des premiers mois de vie. Dans cette présentation, nous argumenterons que les comportements de retrait parental représentent un élément clé pour comprendre les effets néfastes et persistants des autres formes de traumas que peuvent vivre les enfants en grandissant. Notamment, nous présenterons les liens à long terme avec la dissociation et les symptômes de personnalité limite.

  • Communication orale
    Le risque cumulatif comme prédicteur du risque d’omission de répondre aux besoins affectifs et cognitifs des enfants âgés entre 5 et 10 ans la population générale
    Camille Bandola (UQO - Université du Québec en Outaouais), Annie Bérubé (UQO), Marie-Ève Clément (UQO)

    Plusieurs études ont documenté les facteurs de risque associés à la négligence. Peu d’entre elles se sont toutefois intéressées à leur effet cumulatif, soit à l’accumulation de risque indépendamment de la présence ou non de facteurs spécifiques. Pourtant, le risque cumulatif est reconnu comme étant un prédicteur central de la maltraitance. La présente étude a pour objectif de déterminer si l’effet cumulatif permet de prédire le risque de négligence affective et cognitive. L’échantillon est composé de 1089 mères ayant des enfants entre 5 et 10 ans vivant au Québec. Par le biais d'un sondage téléphonique, les comportements négligents ont été mesurés à l'aide d’une adaptation validée de l’échelle multidimensionnelle des conduites de négligence. Un indice de risque d’omission de réponse aux besoins affectifs et cognitifs de l’enfant a été calculé. Dix facteurs de risque individuels, familiaux et socioéconomiques ont été combinés afin de calculer un indice de risque cumulatif. Les résultats montrent qu’au-delà des facteurs individuels, l’indice cumulatif est également un prédicteur du risque d’omission de réponse aux besoins affectifs et cognitifs de l’enfant. De plus, ce risque augmente significativement lorsque l’enfant est exposé à deux facteurs ou plus. Ces résultats suggèrent ainsi que les familles peuvent faire face à quelques adversités, mais qu’au-delà de deux facteurs de risque, elles éprouvent de la difficulté à répondre à tous les besoins de leur enfant.

  • Communication orale
    Parentalité et attachement de l’enfant dans un contexte de risques multiples: portrait de familles immigrantes d’Asie du Sud
    Vanessa Lecompte (Université McGill), Cécile Rousseau (Université McGill)

    L’objectif principal de l’étude était de dresser un portrait descriptif des facteurs de risque et de protection qui teintent l’adaptation de familles immigrantes d’Asie du Sud, et les implications pour l’attachement de l’enfant. Quarante mères et leur enfant ont été recrutées dans le quartier de Parc-Extension, à Montréal. Ce quartier est constitué principalement de familles immigrantes présentant plusieurs facteurs de vulnérabilité. Les mères ont complété différentes mesures; soit un questionnaire socio-démographique, le HSCL-25 qui évalue les symptômes d’anxiété et de dépression, et le MPSS qui examine le soutien social. L’attachement de l’enfant a été codifié à partir d’une séquence de jeu libres filmée. Les données recueillies mettent en lumière un stress post-migratoire important, des niveaux d’anxiété et de dépression élevés ainsi qu’un soutien social relativement faible. La prévalence de comportements d’attachement sécurisants est faible, et les comportements ambivalents et désorganisés sont élevés. Des illustrations de cas seront présentées afin de transposer les données empiriques en notions cliniques. Ces résultats mettent en lumières les difficultés auxquelles ces mères font face au quotidien ainsi que l’impact sur la relation avec l’enfant, mais aussi leur grand dévouement pour offrir un avenir meilleur à leur enfant qui constitue un levier thérapeutique important. Des pistes de prévention et d’intervention seront proposées.

  • Communication orale
    L’agression sexuelle dans l’enfance d’un parent comme contexte de vulnérabilité familiale : une perspective intergénérationnelle
    Karine Baril (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    L’agression sexuelle dans l’enfance (ASE) a été associée à un plus grand risque de présenter à l’âge adulte des problèmes de santé mentale. Ceux-ci seraient présents dès le début de l’âge adulte, soit à une période potentielle de transition à la parentalité. Par ailleurs, la recherche a d’ailleurs montré que les mères victimes d’ASE étaient plus susceptibles de rencontrer des défis lors de la transition à la maternité et dans l’exercice de leur rôle parental. L’ASE a aussi été associée à des conséquences intergénérationnelles. Les enfants de parents ayant été agressés sexuellement dans leur enfance seraient plus à même d’être exposés à différents contextes de vulnérabilité tout au cours de leur développement, incluant un plus grand risque de victimisation sexuelle. On estime d’ailleurs qu’environ 50 % des mères d’enfants agressés sexuellement ont elles-mêmes été victimes d’ASE. Cette communication a pour objectif de présenter un état des connaissances concernant la parentalité des victimes d’ASE et les conséquences intergénérationnelles de cette forme de victimisation chez le parent. La communication intégrera aussi des résultats d’études que nous avons menées plus spécifiquement auprès de mères victimes d’ASE dont un enfant a aussi été agressé sexuellement, ce qui permettra de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés ces mères qui ont-elles-mêmes été victimes d’ASE, et comment leurs propres difficultés risquent d’interférer avec l’adaptation de leur enfant.

  • Communication orale
    Psychophysiologie du stress chez les enfants en contexte d’adversité et intervention précoce
    Claire Beaudry (UQTR), Delphine Collin-Vézina (McGill), Jessica Pearson (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), George Tarabulsy (ULaval)

    Le cortisol est un glucocorticoïde sécrété par l’axe hypothalamo-pituitaire-surrénal (HPS) souvent utilisé comme indice de régulation physiologique du stress. Une sécrétion cortisolaire atypique est associée à la présence de troubles internalisés et externalisés. Plusieurs chercheurs rapportent des dérèglements cortisolaires chez les enfants vivant en contexte de vulnérabilité, suggérant que l’adversité précoce pourrait créer un risque physiologique qui expliquerait la présence plus élevée de psychopathologies chez ces enfants (Dozier et al., 2006). Certains chercheurs ont ainsi proposé des interventions visant à favoriser une sécrétion cortisolaire typique chez les enfants à risque sur le plan psychosocial. Un des principes de base de ces interventions est que l’adversité précoce se traduit fréquemment par une perturbation des soins donnés à l’enfant. Ainsi, les interventions ont pour fondement d’améliorer la qualité des interactions parent-enfant et les études documentent un impact favorable sur la sécrétion de cortisol (e.g. Cicchetti et al., 2011; Dozier et al., 2006). L’objectif de la présentation est de résumer les connaissances actuelles sur l’association entre l’adversité précoce et la sécrétion de cortisol chez les enfants et de présenter le projet de recherche Koala. Il s’agit d’un projet d’implantation d’une intervention fondée sur les principes de l’attachement afin de vérifier, entre autres, son efficacité en termes de régulation physiologique du stress.

  • Communication orale
    Et si pour certains, même la perception des émotions de l’enfant était plus difficile…
    Caroline Blais (UQO), Annie Bérubé (UQO - Université du Québec en Outaouais), Hélène Forget (UQO), Amélie Fournier (UQO), Jessica Turgeon (UQO)

    Ainsworth, Bell et Stayton (1974) ont été parmi les premiers à définir de manière opérationnelle la sensibilité parentale. Il s’agit de la capacité des parents à percevoir les signaux de l’enfant, à les interpréter correctement et à y répondre de manière rapide et appropriée. Les recherches portant sur ce concept ont jusqu’à présent mesuré la dernière partie de cette définition, soit la réponse comportementale des parents à l’endroit de l’enfant (Mesman et Emmen, 2013). La capacité à percevoir les signaux de l’enfant a rarement été explorée en lien avec cette réponse. Cependant, plusieurs études s’attardent à montrer les différences individuelles dans les capacités à détecter les émotions faciales chez les autres (Blais et al., 2012). Ces variations s’expliquent par différents facteurs, dont les expériences vécues durant l’enfance (Pollack, 2000; Young et Widow, 2014). De plus, les adultes éprouvent davantage de difficultés à reconnaître les expressions faciales exprimées par des visages d’enfants et de bébés comparativement à celles de visages adultes (Kuefner et al., 2008). Les connaissances actuelles ne permettent pas de statuer sur le lien entre la capacité des mères à détecter les expressions faciales chez les enfants et une réponse rapide et appropriée à ce dernier. Ce fondement de la théorie de l’attachement a été évalué auprès de 60 mères et leur enfant. Il s’avère que la perception des émotions influence certains comportements liés à la sensibilité et d’autres non.

  • Communication orale
    Entre la «bonne mère», la «mauvaise mère» et la« bonne mère déviante» : l’expérience de la maternité de femmes judiciarisées
    Amélie Couvrette (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Une femme enceinte sent rapidement les attentes sociales que soulève son état et réalise que des lignes directrices régissent son expérience de la maternité. Lorsqu’il est question de criminalité ou de toxicomanie, la réprobation sociale est d’autant plus vive puisqu’il est attendu qu’une mère n’adopte pas de tels comportements. En plus de questionner ses compétences parentales, ces comportements contribuent à ce qu’une étiquette de «mauvaise mère» leur soit apposée. À partir d’entretiens qualitatifs menés auprès de mères incarcérées au Québec, l’expérience de la maternité sera examinée. De plus, leurs perceptions des relations qu’elles entretiennent avec leurs enfants, avant et suite à l’incarcération, seront également explorées. Deux modèles permettent de décrire l’expérience de la maternité des femmes rencontrées : un où la maternité est idéalisée et perçue comme valorisante et l’autre où celle-ci est davantage ancrée dans leur style de vie déviant. Ces deux modèles influencent leurs perceptions de la maternité et la possibilité d’être une bonne mère malgré leur implication criminelle ou leur consommation de substances psychoactives (SPA), en plus d’influencer la façon dont elles perçoivent leurs relations avec leurs enfants.


Dîner

Dîner libre

Salle : B1010 — Bâtiment : UQO L.-Brault

Communications orales

Les interventions et les mécanismes de risque et de protection : qu’est-ce qui fonctionne et pourquoi ça fonctionne?

Salle : B1010 — Bâtiment : UQO L.-Brault
  • Communication orale
    Élaboration d'un programme d’accompagnement prénatal de groupe destiné à des adultes ayant vécu des événements de vie difficiles au cours de leur enfance: le projet STEP
    Nicolas Berthelot (UQTR), Christine Drouin-Maziade (UQTR), Roxanne Lemieux (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La transition à la parentalité est reconnue comme une période pouvant fragiliser la santé mentale, surtout lorsque les parents ont été exposés à de la maltraitance au cours de leur enfance. A notre connaissance, il n’existe à ce jour aucun programme d’accompagnement prénatal s’intéressant spécifiquement aux adultes ayant vécu des mauvais traitements durant leur enfance et visant à interrompre la transmission intergénérationnelle du risque lié à la maltraitance. L’objectif principal de la présentation est de décrire le processus d’élaboration du programme d’accompagnement STEP, un programme prénatal de groupe à l’intention des femmes et des hommes ayant vécu de la maltraitance au cours de leur enfance. Dans un premier temps, nous présenterons des données de recherche issues de nos travaux démontrant l’importance de soutenir la mentalisation chez les adultes qui ont été exposés à de mauvais traitements au cours de leur enfance. La mentalisation réfère à la capacité à réfléchir aux émotions, pensées et motivations, et à la façon dont celles-ci sous-tendent nos comportements et ceux des autres. Nous discuterons dans un second temps d’un processus de consultation que nous avons mené auprès de 15 experts du domaine de la maltraitance, de la négligence ou de la parentalité quant aux cibles que devraient viser le programme STEP afin d’aider cette clientèle. Le contenu du programme STEP sera également présenté.

  • Communication orale
    Développement du volet parents d'une intervention préventive ciblée pour les familles vivant avec un parent atteint d'un trouble dépressif
    Rima Habib (Université du Québec en Outaouais), Geneviève Piché (UQO - Université du Québec en Outaouais), Aude Villatte (Université du Québec en Outaouais)

    L’expérience de la parentalité peut entrainer des défis importants, notamment lorsque le parent ou son/sa conjoint/e vit avec un trouble dépressif majeur. Les manifestations du trouble dépressif peuvent l’amener à avoir de la difficulté à bien répondre aux besoins de son-ses enfant-s. Ce double enjeu peut entrainer des émotions de culpabilité, de honte, de tristesse et même une détresse importante chez les parents. Les enfants, exposés aux manifestations de la dépression parentale, sont à plus haut risque de de vivre des difficultés sociales, scolaires et psychologiques, ainsi que de développer un trouble mental. À l’étranger, plusieurs interventions ont été développées pour les familles vivant la dépression parentale, afin de favoriser leur résilience. Au Québec, le programme FAMILLE+, une intervention préventive ciblée pour les familles vivant avec un parent atteint d’un trouble dépressif a été développée en 2018. Cette présentation portera spécifiquement sur le développement du volet parents de ce programme. Plus spécifiquement, nous discuterons brièvement du contexte, des défis rencontrés et du contenu du programme (fondements théoriques, objectifs, activités d’apprentissage, matériel). En conclusion, certains résultats préliminaires de l’étude de mise en œuvre pilote ayant été effectuée à l’hiver 2019 seront mis en évidence.

  • Communication orale
    Quand tout autour empêche le sommeil des parents et des enfants
    Caroline Boudreau (UQTR), Annie Bérubé (UQO - Université du Québec en Outaouais), Sylvana Côté (UMontréal), Richard E. Tremblay (UMontréal), Geneviève Forest (UQO), Jacques Montplaisir (UMontréal), Marie-Hélène Pennestri (McGill), Sabrina Servot (UQTR), Evelyne Touchette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La famille, par ses expositions à différents stresseurs et par ses liens avec les autres systèmes écologiques, peut constituer un terrain d’adversité précoce pour l’enfant. En contexte d’adversité précoce, l’enfant est davantage exposé à des interactions familiales stressantes pendant la journée, incluant l’hostilité conjugale et des pratiques parentales, ce qui peut interférer avec le sentiment de sécurité de l’enfant entourant le sommeil, et contribuer à l’instauration de problèmes de sommeil (Rhoades et al. 2012, El-Sheikh et al., 2013). Conséquemment, il est plus difficile pour les parents de fournir un environnement et des conditions favorisant un sommeil de qualité chez leur enfant. Malgré ses constats, peu d’informations sont disponibles quant aux indicateurs de la régulation du sommeil et de la qualité de l’environnement de sommeil de ces enfants. Dans le cadre de l’Étude longitudinale des enfants du Québec (ELDEQ), nous présenterons les caractéristiques de sommeil et les pratiques parentales des enfants vivant dans des conditions d’adversité précoce. Ensuite, nous terminerons par décrire un projet novateur d’intervention pour améliorer le sommeil des familles vivant dans un contexte d’adversité précoce. Support: ISQ.

  • Communication orale
    Et le papa dans tout cela, un facteur de risque ou de protection !
    Annie Devault (UQO), Diane Dubeau (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Malgré un discours social qui reconnaît et valorise l’engagement des pères auprès de leurs enfants, un écart important existe sur le plan des pratiques où peu de services adaptés aux réalités masculines sont offerts pour mieux les soutenir dans leur rôle parental. De plus, pour les intervenants qui travaillent auprès des familles vivant en contextes de vulnérabilité, les pères sont plus fréquemment perçus comme faisant partie du problème plutôt que de la solution. En s’appuyant sur des travaux menés auprès de pères dans différents contextes de vulnérabilité, la première partie de cette présentation vise à mieux identifier les caractéristiques des pères et de leurs environnements de vie qui fragilisent ou soutiennent l’exercice de leur paternité. Pour plusieurs, la transition à la paternité est vue comme une période tout particulièrement sensible pour l’intervention qui peut influer sur leur trajectoire de vie. Dans cette lignée, la deuxième partie de la présentation aborde le service Relais-Pères qui adopte une approche de proximité pour mieux rejoindre et soutenir les pères en contexte de vulnérabilité. Les résultats de l’évaluation d’impacts montrent que les caractéristiques spécifiques reconnues aux accompagnateurs, la réponse rapide à un besoin concret et la relation plus égalitaire établie entre le père et son accompagnateur sont autant d’éléments qui contribuent à favoriser la résilience de certains pères vivant dans des contextes de grandes vulnérabilités.

  • Communication orale
    Intervenir en utilisant les connaissances issues de la recherche fondamentale en parentage : le projet Nos Enfants
    Mireille Joussemet (UdeM - Université de Montréal), Geneviève Majeau (Université de Montréal)

    Les recherches en parentage révèlent qu’un style parental démocratique favorise un meilleur ajustement chez les enfants. L’atelier pour parents « Parler pour que les enfants écoutent… » (Faber et Mazlish, 1980) semble communiquer l’ensemble des composantes du style parental démocratique (encadrement, chaleur et soutien de l’autonomie). À l’aide d’un essai contrôlé randomisé avec liste d’attente, la version française de cette intervention de groupe a été évaluée. Les parents intéressés d’enfants de 5 à 12 ans (N = 285) ont participé dans leur école de quartier (randomisation à l’intérieur de chacune des 15 écoles). L’atelier manualisé de 7 séances hebdomadaires de 2.5 h était guidé par deux animatrices formées. Le niveau d’adhérence au contenu de 86,5% est très satisfaisant, tout comme l’exposition, avec 82% des parents ayant manqué 1 ou aucune séance. Les parents ont complété des questionnaires au pré-test (T1, avant la randomisation), au post-test (T2), puis aux suivis de 6 et 12 mois (T3 et T4). Comparativement au pré-test et aux parents de la condition témoin, les parents de la condition expérimentale ont rapporté une amélioration en soutien de l’autonomie au T2, T3 et T4 et en encadrement, au T4. L’effet pour la chaleur, au T3, était marginal. Enfin, les problèmes extériorisés des enfants étaient moins élevés au T2, mais l’atelier n’a eu aucun effet sur les troubles intériorisés. Cet atelier semble ainsi améliorer la qualité du parentage et l’ajustement des enfants.

  • Communication orale
    Ces années incroyables: Appliquer des principes de base dans un environnement chaotique
    Isabelle Ann Leclerc Mallette (Université de Sherbrooke), Marie-Josée Letarte (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les programmes d’entraînement aux habiletés parentales, tels que Ces années incroyables – CAI, reposent sur les modèles qui soutiennent que les pratiques éducatives lacunaires des parents résultent des multiples facteurs de risque en jeu dans la maltraitance et expliquent ses impacts sur les enfants. CAI a pour but d’améliorer la relation parent-enfant, de remplacer les stratégies disciplinaires basées sur la critique ou la punition corporelle par des stratégies positives et d’augmenter les habiletés de communication, de résolution de problèmes et de gestion de la colère. Afin de rejoindre tous les parents et de faire tomber les barrières, l’approche collaborative est préconisée, laquelle permet de s’attarder à différentes composantes de l’univers familial pour arriver à des résultats positifs. Suite à la présentation du programme CAI, les résultats de 10 ans d’intervention et de recherche sur ce programme, implanté au CIUSSS de Montréal auprès des familles prises en charge pour différents motifs de maltraitance seront présentés. Après CAI les parents utilisent plus souvent les félicitations et récompenses, la discipline verbale positive et une discipline appropriée alors que la sévérité et l’inconstance de leur discipline diminue. Les données administratives ont permis de montrer qu’à partir du moment où les parents participent à CAI, la probabilité de fermeture du dossier de leur enfant augmente de 38% pour les enfants en général et de 45% pour les négligés spécifiquement.

  • Communication orale
    Le travail de codéveloppement avec les parents et les intervenants impliqués dans des situations de négligence envers l’enfant
    Josée Caron (CISSS de l'Outaouais), Carl Lacharité (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Vicky Lafantaisie (UQO)

    La négligence envers l’enfant a longtemps été considérée comme un problème de « mauvais » parents. Encore aujourd’hui, l’organisation des services de prévention et de protection dans ces situations prend pour cible principale la conduite des parents, et en particulier celle des mères. Par contre, un ensemble de travaux de recherche depuis 25 ans a montré que la négligence représente plutôt un effondrement de la réponse sociale aux besoins de l’enfant. Ce changement de cap nous invite à revoir les pratiques d’intervention auprès des parents dont les enfants sont considérés comme étant négligés tout autant que les pratiques de soutien professionnel auprès des intervenants qui côtoient ces parents et leurs enfants. Si la cible de ces deux formes de pratiques est la restauration de la réponse sociale aux besoins de l’enfant, il n’est pas surprenant que le travail avec les parents et celui avec les intervenants partagent les mêmes fondements : le soutien à la participation et à la réflexivité dans les situations de négligence. En fait, ce travail en résonance auprès des parents et des intervenants s’appuie principalement sur l’idée du codéveloppement : celui que chacun de leur côté, les parents et les intervenants entre eux construisent, mais aussi le codéveloppement que des parents et des intervenants arrivent à élaborer ensemble. La présente conférence se divise en deux volets où ce travail de codéveloppement sera illustré avec des parents et avec des intervenants.