Il y a, dans les sociétés contemporaines, une sollicitation récurrente à la justice pour gérer les rapports sociaux et les problèmes de la société (Blichner et Molander, 2008; Kaluszinski, 2007; Lemire, Langlois, Noreau et Rondeau, 1998). Cette réponse est apparente, entre autres, dans les situations impliquant la protection des enfants, la violence conjugale, les agressions sexuelles, l’itinérance, les difficultés de santé mentale, etc. Elle a pour effet de créer différents dispositifs d’intervention spécialisés, par exemple des tribunaux spécialisés (Ministère de la Justice, s. d.) ou encore des cellules d’interventions de crise telles que l’équipe de soutien aux urgences psychosociales (Sécurité publique Canada, s. d.). Le développement de ces dispositifs suscite différentes interrogations. Parmi celles-ci, des questionnements peuvent être soulevés relativement aux rôles, aux statuts (reconnaissance, rapports hiérarchiques, etc.) entre les intervenants concernés. Par exemple, il peut être à propos de s’interroger quant aux rôles auxquels adhèrent les acteurs au sein de ces dispositifs impliquant la multiprofessionnalité et quant à ceux qui leur sont attribués. Ces interrogations sont notamment soulevées puisqu’il semble y avoir certaines distinctions dans les écrits au sujet de l’intervention sociojudiciaire en violence conjugale par rapport aux rôles des acteurs concernés selon qu’ils sont appréhendés du point de vue des intervenants psychosociaux ou de celui des intervenants pénaux (voir Groulx, 2002; Lavergne, 1998). Qui plus est, comme la rencontre du social et du judiciaire crée de nouveaux univers de travail, il peut être opportun de se demander si ces univers multidisciplinaires ou interdisciplinaires influencent l’identité professionnelle des intervenants qui y exercent? Le colloque proposé vise à réfléchir à ce type de questions à partir de la perspective psychosociale.
Remerciements
Les organisatrices tiennent à remercier toutes les personnes participant à ce colloque et ayant favorisé sa mise en œuvre. Nous tenons particulièrement à souligner le soutien financier de l'Université du Québec en Outaouais dans le cadre du Fonds de soutien à la formation étudiant(e) – ACFAS 2019 qui nous a permis d'embaucher une étudiante afin de nous appuyer dans l’organisation de la journée.