Informations générales
Événement : 87e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Cette séance de communications libres orales regroupée autour du domaine de recherche « Milieux de vie, aménagement et appropriation de l’espace humain » est organisée en quatre sessions thématiques : 1) milieux de vie et vie de quartier; 2) conflits et débats publics en aménagement du territoire et urbanisme; 3) villes et métropoles; 4) thématiques émergentes : environnement, milieux naturels, aires protégées, agriculture… L’ensemble des communications offre un tour d’horizon des enjeux actuels dans ce domaine de recherche.
Dates :Programme
Villes et métropoles
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Communication orale
Évolution des déplacements domicile-travail dans les pôles d'emplois des villes canadiennes 1996-2016Benjamin Duquet (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grandes villes occidentales ont vu leur structure métropolitaine passée d’un modèle monocentrique (à un seul centre-ville) à un modèle polycentrique (à plusieurs pôles d’emplois en territoire de banlieue). À cet égard, la croissance de l’emploi dans ces pôles périphériques a particulièrement ébranlé la base des déplacements domicile-travail. Sans infrastructure adéquate de transport collectif, ces zones d’emplois de banlieue favorisent inévitablement des déplacements en automobile et aggravent notamment les problèmes environnementaux et de congestion routière.
Suivant un cadre descriptif, cette étude observe et compare les tendances de navettage dans les pôles de banlieue de Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary, Québec et Winnipeg entre 1996 et 2016. En particulier, cette recherche vise à analyser le transport durable au sein de différents types de pôle (selon une typologie de pôles prédéterminée).
Nous constatons que les pôles d’emplois, en tant que lieu de destination, structurent fortement les comportements de mobilité et, en matière de transport durable, les résultats nous révèlent que certains pôles sont plus durables dans le temps (notamment au centre-ville et dans des quartiers centraux, où les services de transport collectifs sont généralement plus efficaces), alors que d’autres pôles se révèlent moins durables (p.ex. les nouveaux pôles de banlieues plus éloignées du centre).
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Communication orale
Bruit aérien et équité environnementale dans les grandes métropoles canadiennesPhilippe Apparicio (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Thomas Audrin (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Anne-Marie Séguin (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Des études en équité environnementale ont examiné la répartition spatiale du bruit aérien dans plusieurs villes. Leurs résultats démontrent que les minorités visibles et les populations à faible revenu sont en situation d’iniquité. Or, une étude conclut que les populations les plus aisées sont les plus touchées. Ces résultats contradictoires soutiennent l'utilisation d'une approche comparative pour plusieurs villes.
L’objectif de ce travail est double. Tout d’abord, nous voulons identifier si certains groupes de la population sont en situation d’iniquité à l’égard de l’exposition au bruit aérien à Toronto, Montréal, Vancouver et Calgary. Puis, nous voulons vérifier si l’exposition au bruit aérien des différents groupes varie significativement d’une métropole à l’autre.
Deux types de données sont utilisées pour chaque ville. Premièrement, nous utilisons l’indicateur préconisé au Canada, à savoir les courbes NEF. Deuxièmement, quatre variables sont extraites du recensement de 2016 de Statistique Canada au niveau des aires de diffusion : les pourcentages des personnes à faible revenu, les minorités visibles, les personnes de 65 ans et plus et les jeunes de moins de 15 ans.
Les résultats des modèles à effets mixtes montrent que les iniquités environnementales ne sont pas cohérentes d'une métropole à l'autre pour les quatre groupes de population. L’élaboration d’un tel diagnostic peut être utile dans la mise en place de stratégie d’intervention en matière de gestion du bruit aérien.
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Communication orale
L’évolution des disparités de localisation résidentielle entre les veuves et les veufs dans la région métropolitaine de Québec de 1996 à 2011Marco Antonio López Castro (Université Laval), Marius Thériault (École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval), Marie-Hélène Vandersmissen (Département de géographie, Université Laval)
La communication orale part d’une analyse centrographique pour caractériser l’évolution de la centralité et de la dispersion spatiale des lieux de résidence des ménages de veuves et de veufs de 65 ans et plus entre 1996 et 2011 dans la région métropolitaine de Québec (RMQ). La pertinence d’analyser les localisations résidentielles de ces deux groupes dérive de leur capacité à influencer la forme urbaine de la RMQ. Selon Statistique Canada, le processus de vieillissement de la population de la RMQ se poursuit. Entre 1996 et 2011, la proportion de population de 65 ans et plus dans la RMQ est passé de 11,6 à 16,5%. Par conséquent, les décideurs publics devraient s'intéresser aux tendances de dispersion résidentielle des groupes ciblés afin d'évaluer si ces tendances nuisent la capacité des veuves et des veufs vivants seuls d'accéder aux services urbains tels que les soins de santé. On emploie les résultats de l’analyse centrographique par rapport à la distance-type (une mesure de la dispersion des logis par rapport à un centre de gravité) afin de générer des tests de randomisation. Ces tests utilisent un procédé de rééchantillonnage qui combine les localisations des deux types de ménages pour estimer les distributions d’échantillonnage des différences. Ensuite, on obtient des seuils empiriques de fréquence dans les distributions d’échantillonnage afin d’établir la signification statistique des différences de distance-type observées au fil du temps ou entre les deux groupes.
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Communication orale
Ville d'images, Images de ville: (re)penser l'impact des animations urbaines éphémèresSouad Larbi Messaoud (UdeM - Université de Montréal), Sébastien Lord (Université de Montréal), Perla Serfaty-Garzon (Univserité de Strasbourg)
Les animations éphémères font partie de ces actions artistiques urbaines qui avaient initialement pour vocation de marquer la renaissance de la ville postindustrielle. Ces actions qui prennent différentes formes et échelles, passant d’une installation temporaire de mobilier urbain à un méga-événement, sont devenues un outil pour un renouveau urbain, mais aussi un instrument d’une politique urbaine culturelle avec des enjeux et des intérêts spécifiques. À savoir, faire de la ville un lieu de destination, et une image de marque.
Ainsi, ces animations ont eu un impact à des échelles différentes, tant sur le plan urbain en changeant l'image de la ville par son pouvoir d'attractivité, que sur le plan individuel, en faisant du sujet un acteur essentiel qui participe de manière active à la vie de ces animations, changeant ainsi son rapport à son environnement.
Un rapport qui s’exprime par des processus de symbolisation, mais aussi par le sentiment d’appartenance qui se réfère au concept d’attachement. Néanmoins peu de travaux s’intéressent au rôle joué par les animations urbaines éphémères dans la construction de ce sentiment d’attachement.
Ainsi, notre recherche, qui est de nature exploratoire, pose cette question en proposant une analyse multidimensionnelle des animations urbaines éphémères à l’aide d’outils au croisement de plusieurs disciplines. Ces données qualitatives sont analysées afin d'identifier les éléments favorables à la construction du sentiment d'attachement au lieu.
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Communication orale
La Space Syntax comme méthode d'analyse de l'accessibilité spatiale. Cas de la ville d'Annaba.Réda Said Amarouchéne (Université Badji Mokhtar Annaba, Algérie), Dounia Laouar (université Badji Mokhtar Annaba, Algérie.)
Cet article présente une des méthodes les plus innovantes dans le domaine d'analyse de la morphologie urbaine, développée par le Space Syntax Laboratory (SSL). Parmi les représentations utilisées dans cette méthode, la modélisation de la configuration spatiale des formes physiques qu'elles soient urbaines ou architecturales en carte axiale et son analyse de l'accessibilité spatiale.
De ce fait, nous présentons dans la présente étude les résultats de la modélisation d'une ville moyenne du nord-est algérien, la ville d'Annaba. Nous proposons d'analyser l'accessibilité spatiale de la ville à travers des indicateurs issus de l'analyse axiale. Les résultats ont pu montrer des niveaux d'intégration et d'isolement des différents quartiers de la ville, souvent contrastés.
Cette modélisation pourra servir d'un support d'analyse pour les futures recherches telles que: les inégalités socio-spatiales, les centralités urbaines, la mobilité, l'occupation des sols, la sécurité et même les questions environnementales, etc.
Grâce à cet outil de modélisation, la configuration spatiale des espaces urbains de la ville peut être comparée à diverses variables statistiques, exprimant des activités sociales. Elle pourrait permettre en conséquence, d'évaluer l'intensité de leurs corrélations.
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Communication orale
LE POTENTIEL CRÉATIF ET PATRIMONIAL DANS LES VILLES ET SON EXPLOITATION DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE : UNE COMPARAISON FRANCE-SLOVAQUIEThierry COME (Université de Reims Champagne-Ardenne), Thomas HELIE (Université de Reims Champagne-Ardenne), Ludmila MESKOVA (Université Matej Bel de Banska Bystrica, Slovaquie), Fabrice Thuriot (Université de Reims Champagne-Ardenne), Maria URAMOVA (Université Matej Bel de Banska Bystrica, Slovaquie), Katarina VITALISOVA (Université Matej Bel de Banska Bystrica, Slovaquie)
Le potentiel créatif est la mise à niveau maximum possible de la performance socio-économique d’une ville, par l'introduction des entrées créatives (de capital humain, d’investissement élevé, de classe créative). Le concept de l'utilisation et du développement de la créativité est examiné sur plusieurs décennies en termes de différentes unités territoriales telles que districts, villes, régions. En particulier, le terme ville créative apparaît pour la première fois dans la littérature dans les années 1980 (Landry, 1995; Hall, 1998; Bradford, 2004; etc.). La concentration de la créativité et de la connaissance a conduit à la perception des villes comme points focaux de développement économique des régions dans lesquelles elles sont situées. Les villes deviennent des laboratoires qui offrent des solutions technologiques, organisationnelles, juridiques et sociales authentiques pour la poursuite de leur croissance (Hall, 2010).
La présente recherche sur le potentiel créatif a été généralement faite sous la forme de descriptions de la structure économique des entreprises et des activités créatives dans les territoires. Le projet se réfère également à des idées sur l'unicité du patrimoine culturel et historique comme part importante du potentiel créatif et source non reconnue d'innovations et de croissance intelligente. Le champ des recherches est bien développé en particulier en France et peut être une source très riche d'idées, de connaissances et d'expériences pour la Slovaquie.
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Communication orale
LA PLACE DES BANLIEUES MONTRÉALAISES DANS LES CHOIX RÉSIDENTIELS CAS DES IMMIGRANTS MAGHRÉBINS DE MONTRÉALNaziha Benguergoura (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les choix résidentiels et les déterminants qui les orientent convergent vers un objectif principal : la réalisation du bien-être, ils semblent mener vers les banlieues pour les Nord-Américains. La population immigrante transpose avec elle un système de valeurs dans une autre culture notamment celle de l’habiter. L’intérêt pour cette population résidant justement dans l’examen des modalités mises en oeuvre dans cette transposition, il a été enrichissant de vérifier si les banlieues demeurent un aboutissement pour une trajectoire résidentielle réussie. Les banlieues symboliseront-elles le rêve américain à atteindre pour prospérer et donner un sens positif à l’immigration? L’investigation qualitative a permis à travers le recours à deux méthodes de collecte des données, de donner l’occasion aux répondants de s’exprimer sur leurs visions, leurs craintes, leurs aspirations quant aux choix du lieu de vie, mais aussi de fournir à la chercheure un ensemble d’informations attestant du bien-être des immigrants maghrébins de Montréal et de définir ainsi, les espaces qui lui sont propices. Ces derniers sont un amalgame entre les bienfaits exprimés sur les banlieues et de la proximité des services et de la vie urbaine, le choix des banlieues restant soumis à la volonté de s’inscrire dans la vie choisie car elles permettent la propriété mais sont souvent rejetées pour des impératifs familiaux qui restent maitres dans tous les choix des immigrants.
Conflits et débats publics en aménagement du territoire et urbanisme
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Communication orale
LA GOUVERNANCE DE PROJETS ET SON ACCEPTABILITÉ SOCIALE : LES NOUVEAUX ENJEUXJoanne Léveillée (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Aujourd’hui, les projets pensés et développés suivant des critères techniques interprètent et répondent d'une façon tout aussi technique à des besoins économiques, sociaux, culturels, patrimoniaux, mais nous constatons qu’ils ne semblent pas toujours convenir aux aspirations urbaines des résidents. Maintes fois dans la pratique, nous avons observé que certains projets sont acceptés d'emblée, alors que d'autres soulèvent un tollé de protestations, pourquoi? De nouveaux enjeux se dessinent tant pour le promoteur que pour l’organisation municipale qui doivent composer avec des voix populaires trop souvent discordantes, mais dont l’ensemble s’unit pour remettre en cause les choix des professionnels. Que faire? Comment s’y prendre? Qui doit participer? Pour quels résultats?
Nous partons donc du postulat qu'au-delà de leur nature, la façon selon laquelle sont planifiés les projets et les modes d'élargissement de la configuration d'acteurs qui y sont impliqués ne sont pas étrangers à l’acceptabilité sociale du projet et à sa gouvernance. L'objectif principal de cette communication est de présenter des pistes pour intégrer au cycle de vie d’un projet, la participation citoyenne afin que le projet devienne « socialement acceptable ». La communication aborde la gouvernance de projet et présente les niveaux d’intégration de la participation citoyenne dans un projet.
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Communication orale
LA PERCEPTION DE LA SANTÉ CHEZ LES FEMMES IMMIGRANTES. CAS DES COMMUNAUTÉS MAGHRÉBINES DE MONTRÉALNaziha Benguergoura (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les travaux médicaux des dernières décennies ont mis en évidence des dissimilitudes dans les attitudes vis-à-vis de la prévention de la santé et de la gestion de la maladie entre les hommes et les femmes. Il a été de même démontré que les impacts des déterminants de la santé tels qu'établis par l'OMS sont différents selon le groupe social sur lequel ils agissent. Le cas des femmes immigrantes appartenant aux communautés maghrébines de Montréal se présente sous la forme d'un amalgame de caractéristiques propres (ethnicité, culture, appartenance de sexe et parcours migratoire) et constitue de ce fait un enrichissement dans l'étude des impacts environnementaux sociaux et physiques sur la perception de la santé. L’objectif de ce travail de recherche est d’explorer dans le milieu de vie, les agents qui façonnent la perception de la santé et l'ampleur de leurs impacts en mettant plus particulièrement l'accent sur les dimensions suivantes : le parcours migratoire, le statut social, l'appartenance de sexe et l'ethnicité. Divers outils de cueillette de données sont mobilisés afin d’examiner les conditions de vie (logement, quartier, travail, santé globale, insertion sociale) des femmes immigrantes, les inégalités liées au genre et leur perception, la disponibilité et l'accessibilité des structures de soins, les expériences heureuses ou malheureuses des femmes immigrantes avec les intervenant(e)s ainsi qu’une évaluation de leur santé à travers leurs termes propres.
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Communication orale
L'urbanisme comme pensée de la mésentente. La rencontre du plan et du projet dans le débat public sur le centre-ville à Grenoble et à GatineauDavid Letellier (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Dans cette communication, nous présentons la pratique de l’urbanisme sous l’angle de la rencontre entre la planification et le projet. Nous abordons cette problématique à partir de la mésentente entre les acteurs de l’urbanisme qui participent à l’élaboration de la planification territoriale et à la mise en œuvre de la requalification des vieux quartiers à Grenoble et à Gatineau. Nous prenons appui sur les théories de la démocratie et de l’argumentation qui oscillent entre un idéal délibératif de l’ouverture au dialogue et une critique élitiste de la recherche de la réfutation. La nature comparative de notre démarche de recherche s’applique à croiser les regards afin de dévoiler les différences et les convergences entre deux réalités territoriales et phénomènes participatifs. Nous dégageons ainsi certaines figures discursives de la ville contemporaine qui valide notre hypothèse de départ. Celle-ci soutient que quoique les pratiques d’urbanisme contemporaines, au cours des cinquante dernières années (1965-2015), intègrent de manière progressive des procédures de débat public dans leur processus de planification territoriale, elles occultent les autres formes d’expression des conflits qui ne cadrent pas aux règles du débat. Par le fait même, elles empêchent la création de lieux légitimes de discussions alternatives sur la résolution des conflits et la négociation de stratégies liées aux enjeux de la planification territoriale et des projets de requalification urbaine.
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Communication orale
La politique conflictuelle du commun: Les relations de propriété des jardins communautaires de East HarlemChantal Gailloux (Université Concordia)
De nombreux jardins communautaires de East Harlem, NYC sont situés sur des terrains appartenant à la ville qui les menace d'éviction pour la construction de logements dits abordables. Au cours d’une ethnographie multi-site d’un an, j’ai examiné les relations de propriété de ces espaces urbains entre les jardiniers et l'administration afin de comprendre la tension entre droits de propriété légaux et formels avec le sens de propriété incarné et moral. Les relations de propriété de ces jardins révèlent comment ces espaces sont contestés et négociés entre jardiniers, passants et voisins, mais aussi avec développeurs immobiliers ainsi que décideurs et travailleurs municipaux. Bien que les jardins existent depuis plus de 40 ans, les relations de propriété des jardiniers génèrent collaboration et tensions interraciales, s’exprimant par des actes de possession d'inclusion et d'exclusion qui se concrétisent par des barrières tant physiques que symboliques. Alors que les barrières physiques prennent la forme de clôtures, cadenas ou verdure permettant ou interdisant l'accès au jardin, des frontières symboliques se définissent également par le travail, des décisions esthétiques, mais aussi par le commérage et des actes de partage ou de vol dans les jardins. Je soutiens donc que ces actes de possession révèlent un système de pouvoir enraciné dans la famille, la séniorité et les relations interraciales tout en créant simultanément un lieu culturel sûr où un groupe peut réaliser sa vision.
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Communication orale
La participation citoyenne pour réduire la pollution atmosphérique en Afrique de l’Ouest: enjeux, défis et conditions de succèsJohanne Saint-Charles (Université du Québec à Montréal), Stéphanie Yates (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Conformément aux approches écosystémiques en santé (Charron, 2012; Merten et al., 2005; Figueroa et al., 2002), la participation des femmes aux initiatives de participation citoyenne s’avère essentielle afin d’assurer des changements de comportements durables. Or, leur inclusion dans ces processus demeure encore un défi. Les femmes y demeurent en effet largement sous-représentées (Raibaud 2015), notamment lors d'initiatives participatives mises en place en contexte africain (Cissoko et Toure 2005). Nous proposons d’examiner le rôle et la place des femmes en lien avec quatre cas de processus participatifs mis de l’avant dans le cadre d’un projet de santé publique visant à contrer la pollution atmosphérique à Cotonou (Bénin), Dakar (Sénégal), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Ouagadougou (Burkina Faso). Notre démarche repose sur l’observation directe d’activités participatives organisées dans les quatre pays visés, sur des entretiens semi-dirigés avec quelque 60 participants à ces activités, de même que sur nos conversations avec l’équipe responsable de l’implantation du projet. Nos résultats montrent des différences significatives entre les cas quant à l’intégration et au rôle des femmes dans les initiatives participatives. Le tout nous permet de réfléchir aux enjeux, défis et conditions de succès associés à leur participation, et donc aux facteurs permettant l’identification de solutions plus durables afin de réduire la pollution atmosphériques dans ces contextes spécifiques.
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Communication orale
Les relations de conflits autour des marchés de rue de l’espace-rue à Pétion-Ville, HaïtiStéphanie Paul (Faculté des Sciences Humaines, Université d'État d'Haïti)
L’espace-rue répond à une fonction de déplacement en offrant aux habitants de ville un espace de réalisation de ce que les spécialistes de la ville appellent la mobilité urbaine. À Pétion-Ville, nous remarquons depuis environ une décennie, une reconfiguration de l’espace-rue avec la conversion de certaines rues en marché public restructurant le cadre de vie urbaine. De cela découle des fréquents conflits ayant comme principal enjeu l’usage social des rues. Les actions des autorités en vue d’atténuer ces conflits par l’élimination du marché de rue ont débouché sur un autre type de conflits opposant les autorités municipales et les marchands de rue.
À partir de données d’observation des marchés publics et du marché de rue à Pétion-Ville et de trente entretiens qualitatifs auprès des marchands, des associations des marchands et des autorités municipales, nous démontrons, d’une part, que les conflits entre les autorités municipales et les marchands de rue à Pétion-Ville tirent leurs origines dans les rapports culturels des acteurs aux dispositifs légaux et, d’autre part, qu’ils sont le résultat d’une combinaison d’actions des acteurs ayant chacun leur représentation de l’espace-rue.
Cette étude nous permet de poser les bases pour la construction d’un marché qui est à la fois en adéquation aux besoins et aspirations de ses principaux usagers et qui répond aux exigences institutionnelles.
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Communication orale
Réception du discours international sur le « genre et la ville » au VietnamMélissa Côté-Douyon (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Les organisations qui oeuvrent en développement international prennent de plus en plus acte de l’urbanisation rapide des pays du Sud Global en réorientant leur travail vers les villes. Cette dynamique s’accompagne d’une préoccupation marquée pour l’égalité de genre. Ces dernières années au Vietnam, plusieurs projets de développement international s'inscrivent dans ce cadre. Contribuant à la recherche sur les mobilités de politiques urbaines, cette communication examine comment la perspective de genre véhiculée par les organisations internationales se traduit dans les pratiques et les discours de la planification urbaine au Vietnam. L’analyse se base sur une vingtaine d’entrevues auprès des organisations internationales et vietnamiennes impliquées dans trois projets qui portent sur les enjeux de sécurité des femmes dans les milieux urbains ainsi que sur la documentation liée aux projets. Les résultats montrent que les employés des organisations internationales et de leurs partenaires agissent comme des filtres n’adoptant et n’adaptant que certains éléments de l'approche de genre. On constate également l'importance du rôle joué par l'État socialiste vietnamien. La gouvernance urbaine centralisée du Vietnam se révèle déterminante dans la réception de l’approche de genre. En somme, le cas du Vietnam fait valoir le rôle décisif du contexte politique et social quant à l’impact que le discours international d’égalité de genre peut avoir dans un contexte urbain déterminé.
Milieux de vie et vie de quartier
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Communication orale
Densification urbaines et contribution des espaces ouverts à la satisfaction résidentielleAriane Perras (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le tournant urbanistique vers le développement urbain durable s’est joint à un débat de longue date concernant la bonne forme urbaine et les conditions de satisfaction résidentielle des citadins à retenir dans les quartiers centraux. À ce titre, la figure de la ville compacte se démarque, argumentant l’attractivité de la ville mixte, dense, marchable, combinant intensité urbaine et un rapport sain avec la nature. Toutefois, ceci éveille une préoccupation particulière : comment, dans un contexte de densification, et donc de raréfaction des surfaces disponibles, peut-on satisfaire les besoins des résidents en termes d’espace ouvert?
La littérature concernant la qualité de vie et les bénéfices associés aux espaces ouverts est abondante. L’ouverture de la ville se pose alors comme un lieu d’appropriation, de socialisation et de respiration de la ville dense. Néanmoins, les typologies traditionnelles associées à l’ouverture semblent incomplètes pour tenir compte d’une ville vécue en trois dimensions, ce qui nous amène à proposer une typologie renouvelée.
Le projet de recherche explore la contribution de l’espace ouvert urbain par rapport à la satisfaction des résidents du Vieux-Montréal – quartier soumis à la densification du bâti et à l’intensification des usages. Une analyse typomorphologique et des entretiens avec 20 résidents, analysés en regard de notre typologie, alimentent la réflexion sur le rôle de l’ouverture, et la manière de concevoir et produire la ville compacte.
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Communication orale
La thématisation technologique des quartiers à Montréal: quelle identité urbaine pour la Cité du Multimédia, le Quartier de l’innovation et le secteur Saint-Viateur Est?Priscilla Ananian (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Axelle Borde (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Depuis une quinzaine d’années, de nombreuses villes misent sur le développement de quartiers dits « créatifs » ou de « l’innovation » comme leviers de régénération urbaine. Fondés sur l’attraction et la concentration géographique des acteurs créatifs, scientifiques et technologiques, ces processus ont fait l’objet d’une attention croissante en géographie économique, s’interrogeant notamment sur leurs effets en termes de croissance économique ou sur les liens entre innovation et territoire. Par le biais d’une étude comparative entre trois quartiers montréalais – le secteur Saint-Viateur Est, quartier évoluant autour d’Ubisoft, la Cité du Multimédia, construite autour d’une politique fiscale provinciale, et le Quartier de l’innovation, d’initiative universitaire – cet article vise à apporter, par le biais des études urbaines, une nouvelle lecture de la thématisation technologique des anciens secteurs industriels en interrogeant le rôle joué par les acteurs créatifs, scientifiques et technologiques dans l’émergence d’une nouvelle identité urbaine. Par le biais d’entrevues semi-dirigées passées avec ces-derniers ainsi qu’avec des acteurs du développement urbain, la recherche montre que les entreprises et institutions concentrées dans ces territoires tendent à consommer l’identité urbaine locale plus qu’elles n’y contribuent, ce qui fragilise certaines communautés, fonctions, voire certaines catégories d’activités et entreprises liées aux activités créatives et technologiques.
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Communication orale
Vieillir à Montréal : s’approprier l’espace résidentiel et s’adapter aux changementsRana Boubaker (UdeM - Université de Montréal), Paula Negron (UdeM Université de Montréal)
Le marché des résidences à Montréal se caractérise par une forte demande, le nombre d’unités augmente et les services offerts sont plus variés. Ces résidences suivent les normes établies par le gouvernement du Québec (code de construction) et par les municipalités (règlement de construction) afin de répondre aux besoins des aînés. Mais les principes de la conception universelle sont rarement intégrés et vieillir dans ces milieux peut poser des difficultés à long-terme. En plus, les quartiers où se localisent ces résidences sont souvent en changement (gentrification, revitalisation ou immigration), ce qui affecte la maîtrise de l’aîné sur son environnement. Si la littérature montre la manière dont le milieu affecte les habitudes de la personne âgée et son inclusion sociale, la contribution de l’espace résidentiel dans son adaptation aux changements de son milieu, à l’échelle de la résidence et du quartier, reste encore floue.
Cette communication présentera le cadre conceptuel de notre recherche doctorale qui vise à comprendre le rôle de l’espace résidentiel dans les stratégies adoptées par la personne âgée pour recréer un chez-soi après un déménagement dans une résidence pour aînés. Nous montrerons, par le croisement de la gérontologie environnementale et de la gérontologie géographique, l’importance de l’espace intérieur et extérieur de la résidence et de ses caractéristiques dans la recréation du chez-soi par la personne âgée, dans sa satisfaction et sa qualité de vie.
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Communication orale
Les relations inter-ethniques et de genre dans la vie de quartier : une étude de cas dans une bibliothèque publique à MontréalSandrine Mounier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La communication présentera une partie des résultats issus d’une recherche qui s’ancre dans le contexte actuel de diversification ethnique des populations métropolitaines. Des municipalités et des institutions locales cherchent alors à mieux accompagner les relations entre les groupes et l’inclusion sociale des personnes minoritaires, notamment des femmes immigrantes et/ou de minorité visible. Montréal est l’une de ces villes. Entre autres, les bibliothèques publiques ont été identifiées pour mettre en place des activités de loisir qui s’adressent en grande partie aux enfants et aux familles. Dans ce contexte, notre recherche vise à mieux comprendre les facteurs liés à ces activités qui influent sur les relations inter-ethniques, et notamment entre les femmes. Plus spécifiquement, la communication abordera ces questions : les pratiques socio-spatiales sont-elles différentes suivant les statuts d’immigration et d’appartenance à une minorité visible ? Pourquoi ? Est-ce en lien avec certains besoins auxquels répondent les institutions ? Qu’est-ce que cela implique dans les relations inter-ethniques ? Par exemple, certaines activités jouent-elles un rôle important pour la création d’un réseau social et soutenir les femmes immigrantes dans leur processus de familiarisation avec la société d’accueil ? Etc. Nos résultats s’appuieront sur une étude de cas dans l’arrondissement montréalais de Saint-Laurent ayant réuni un corpus de 63 réponses à un questionnaire et de 15 entrevues.
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Communication orale
Trouver le sens de la rue : la vocation socio-territoriale des rues à l’heure de l’urbanisme temporelChristian Bizier (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
La question du temps s’est imposée à l’urbanisme européen, au tournant du XXIe siècle, en réponse à des pressions populaires pour l’adaptation des villes à une accélération de la vie quotidienne (Lefebvre, 1961, 2004; Bonfiglioli, 1997; Rosa, 2010). Le mouvement suscite notamment l’élaboration de politiques temporelles et la création d’instruments spécifiques de gouvernance municipale, comme les bureaux des temps (Mallet, 2014). Or, cet intérêt pour le temps en urbanisme ne trouve pas les mêmes échos au Québec, le problème temporel étant souvent perçu sous un angle social qui échappe aux municipalités (Brais, 2005-A; 2005-B). Le Québec connaît néanmoins un recours de plus en plus systématique à des installations temporaires servant à tester différentes configurations possibles des espaces publics, notamment dans le cas des rues, qui peuvent être conçues comme des « espaces-temps » auxquels les individus accordent diverses significations. Dans un tel contexte, l’objectif de cette proposition est d’amorcer une réflexion sur les transformations du « sens de la rue » générées par de telles expériences éphémères. À partir d’une revue des écrits exhaustive et d’une analyse documentaire portant sur des exemples d’installations et de projets temporaires issus des villes de Québec et de Rouyn Noranda, nous questionnerons la façon dont la notion d’urbanisme temporel favorise un arrimage de différentes vocations socio-territoriales de la rue (Bédard & Breux, 2011; Breux & Bédard, 2013).
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Communication orale
Du musée du Louvre au territoire Louvre : de l’attachement territorial à une mise en réseau du LouvreMarie-Alix Molinié-Andlauer (Sorbonne Université)
Du musée du Louvre au territoire Louvre : de l’attachement territorial à une mise en réseau du Louvre
L’enjeu de cette communication est de discuter des résultats d’un travail de thèse en cours portant sur le modèle territorial du Louvre.
Depuis novembre 2017, le territoire du Louvre s’est complexifié avec l’ouverture du Louvre Abu Dhabi. Du musée du Louvre à Paris ouvert en 1791 au public, au Louvre-Lens qui s’inscrit depuis décembre 2012 au cœur du bassin minier du Nord en passant par différentes actions politiques et territoriales temporaires (Louvre Atlanta de 2006 à 2009 puis le Louvre à Téhéran en 2018), ce nouveau Louvre situé aux Émirats arabes unis a suscité un vive intérêt de la part des médias français.
L’analyse des médias nationaux sur dix ans (2007-2017) permet de couvrir les prémices de ce projet à l’ouverture du Louvre Abu Dhabi et semble faire émerger un paradoxe. Alors que l’État mobilise le Louvre pour des actions politiques à différentes échelles, la base de données réalisée à partir du site Europresse montre aussi un attachement retranscrit par les médias français à l’identité Louvre face à une forme de marchandisation de la Culture qui pallie le manque de ressources publiques. Les résultats et analyses de cette base de données seront alors évoqués dans le but de questionner la durabilité du modèle que propose désormais le Louvre.
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Communication orale
L'attachement des résidents en milieu urbain à l’icône touristique de leur territoireNathalie Bonneu (Université Laval)
L’icône touristique est le symbole qui identifie un territoire. Elle est cette « chose à voir » que les touristes viennent visiter et photographier. Les résidents peuvent en être fiers ou se sentir dépossédés de cette icône.
Plusieurs études s’intéressent à la perception des résidents vis-à-vis du tourisme et à l’impact sur leur qualité de vie mais aucune à l’attachement des résidents envers l’icône. Ce constat nous amène à nous poser la question suivante : dans quelle mesure le résident en milieu urbain est attaché à l’icône touristique de son territoire? La considère-t-il uniquement comme un attrait touristique ou a-t-elle une autre signification pour lui?
Cette recherche remplira donc un vide théorique sur l’attachement des résidents à une icône touristique et l’étude empirique de ces concepts portera sur l’attachement des résidents de la ville de Québec pour le Château Frontenac.
Une approche quantitative par questionnaire électronique (471 répondants, données en cours d’analyse) permettra de répondre aux objectifs qui sont 1) de comprendre les bénéfices de l’attachement des résidents pour l’icône touristique de leur territoire et 2) d'adapter ou de créer pour l’icône touristique des outils et instruments de mesure sur l’attachement au lieu.
Enfin, ce projet pourrait ouvrir la voie à de futures recherches, comme le rôle de certains résidents dans le développement touristique de leur territoire ou encore les liens entre l’attachement à une icône touristique et la mobilité.
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Communication orale
Homo resonans: pour une nouvelle géographie de notre relation au mondeRené Blais (Université de Moncton)
Mon exposé s'appuie sur la notion centrale de «résonance» et se présente comme une géographie de notre relation au monde. L’idée d’un monde qui nous parle et nous répond, comme le souligne Rosa (2018), n'est pas nouvelle et compte, par exemple, parmi les principes fondateurs et les premières sources d’inspiration du romantisme. En quoi cette conception de notre relation au monde change-t-elle la géographie ? La géographie s'intéresse aux relations que les hommes nouent avec leurs territoires de vie, et avec le milieu naturel. Ainsi, pour nous, la vie humaine dépend du rapport au monde, pour peu qu'il permette une résonance. La résonance accroît notre puissance d'agir et, en retour, notre aptitude à nous laisser " prendre ", toucher et transformer par le monde. Avec la résonance je donne une nouvelle lecture du «comment on peut s'émouvoir devant un paysage», mais aussi «comment on ressent le désir de le transformer ou de le protéger (environnement)». Où l'Homme choisit d'habiter ? Comment l'Homme habite? Ce qu'il fait du territoire est une affaire de résonance avant d'être une affaire de techniques de production ou d'encadrement. Ces dernières viennent ensuite, à postriori. Une géographie de l'instant présent reste donc à écrire. Elle est possible dans une conception vibratoire du Monde. Cette géographie s'inscrit dans le prolongement des fondements biologiques de la géographie humaine. Elle les affine et cherche leur dépassement.