Dès la fin de la guerre froide, nous observons le surgissement d’un nouvel ordre géopolitique : la mondialisation (Dirlik, 2007; Freitag, 2008; Gélinas, 2000; Lewellen, 2002; Sassen, 2009). Ce changement entraîne aussi des métamorphoses culturelles, telles que la fin du postmodernisme, événement confirmé au début du 21e siècle (Hutcheon, 2002; Hassan, 2003; Ferrer, 2010). Pendant la même période, nous constatons que, du point de vue des études littéraires, de nombreux théoriciens se penchent de nouveau sur le concept de littérature mondiale (Casanova, 1999; Prendergast, 2004; Damrosch, 2003, 2011, 2014; Miller, 2011) et ouvrent les frontières afin de dépasser le point de vue occidental en intégrant la notion de mondialisation aux études littéraires (Patil, 2006; Saussy, 2006; Pizer, 2006; Gupta, 2009). Plusieurs chercheurs approfondissent aussi les relations entre littérature et traduction (Apter, 2013; Dyre, 2009; Xie et Shi, 2011; Chaudhuri, 2012; Morgan, 2013; Casanova, 2015), contestent le concept de canon littéraire (Insko, 2003; Kermode, 2004; Fishelov, 2010) et déclarent la naissance de l’âge hypercanonique (Damrosch, 2006). Cependant, à la même époque, nous constatons une tendance contraire par rapport aux écrivaines (Planté, 2003; Underwood et Bamman, 2016; Glorieux, 2017; Langlais, 2017). En effet, des publications récentes soulignent un phénomène de « déféminisation » (Langlais, 2017) de la littérature, soulignant même « un écart entre la présence de femmes écrivains dans la culture vécue et leur faible visibilité dans l’histoire littéraire » (Planté, 2003, p. 655). Ainsi, malgré les mouvements féministes observés depuis l’après-guerre et la récente redéfinition du canon littéraire, les écrivaines continueraient de devoir surmonter de nombreux obstacles afin de faire rayonner leurs œuvres. En faisant suite à ces constats, ce colloque se propose de susciter un regard critique sur les enjeux qui caractérisent la place des écrivaines dans la littérature mondiale.
Remerciements
L'organisation de ce colloque est financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.