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Informations générales

Événement : 87e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

C’est à partir de la question de la subjectivation, ouvrant sur les formes biographiques, autobiographiques et leurs hybridations comme autant de modalités de constitution du sujet, que nous désirons réfléchir à l’emprise des discours sur la construction de la subjectivité.

Dans une perspective où esthétique et éthique s’entrecroisent, il nous semble primordial d’articuler l’expérience personnelle aux discours dominants et de réfléchir à la construction de la subjectivité du chercheur ou de la chercheuse en arts qui doit, et ce, à maintes reprises rendre compte de soi. Le récit qui en résulte est-il nécessaire ou contingent? Stratégique ou critique? Quels enjeux éthiques ou politiques émergent de la nécessité du chercheur ou de la chercheuse de s’identifier et de se situer dans le discours? Différentes formes de subjectivation s’exposent : celles de l’identité civique ou scientifique et de l’expérience corporelle.

Remerciements :

Décanat de la gestion académique, UQO; Fonds institutionnel de développement de la recherche et de la création, UQO; École multidisciplinaire de l'image, UQO; Galerie UQO; Knot Space.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue

Salle : B1002 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Discutant·e·s : Vincent Bonin (Chercheur indépendant), Sophie Bélair Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais), Pavel Pavlov (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Mot de bienvenue.
    Sophie Bélair Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais)

Communications orales

De l’interpellation

Salle : B1002 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Vincent Bonin (Chercheur indépendant)
  • Communication orale
    La liste de tâches comme reflet d’une existence partielle
    Karina Pawlikowski (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Il me reste cinq jours pour écrire ma proposition. Demain, je serai à l’atelier de Mélanie pour l’aider à finir ses dessins avant le début de son show. Vendredi, c’est pédago, je dois écouter des films et jouer dans la neige avec Léon. Samedi et dimanche, je prévois faire cinq brassées de lavage, préparer le menu de la semaine, aller faire l’épicerie, recevoir des amis à souper, veiller tard, baiser, promener le chien, faire un bonhomme de neige et prendre deux bains chauds. Lundi, je travaille pas-pour-moi. Je suis déjà cinq jours en retard. C’est pas grand-chose, mais je peux pas choker. Ce serait trop facile. Depuis Blanche, je fais juste ça choker, je choke mes amis, je choke des conférences, des jurys, des comités, des C.A., des spectacles. Je choke Kurt Vile, Les Louanges, Sufjan Stevens, Alexandra Streliski, Father John, Jean-Michel Blais, The War on Drugs. Ils m’en veulent pas, visiblement. Je choke mon dentiste, mon médecin, mon acupuncteur, mon beau-frère à qui je coupe les cheveux pour une raison qui m’échappe. Je choke mille et un vernissages, mille et une expositions, même les miennes.

  • Communication orale
    Entre performativité et protocole narratif : éthique et croyance dans l’autofiction augmentée
    Maude Veilleux (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation se veut un retour sur deux projets réalisés au cours des derniers mois. Il y sera question de l’utilisation de la performance, de la vidéo et des réseaux sociaux comme méthodes de renforcement du pacte autobiographique (Lejeune).


Communications orales

Institution, désaffiliation, décolonialité

Salle : B1002 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Sophie Bélair Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais)
  • Communication orale
    Écrire depuis la précarité ? Entretien contre résilience.
    Suzanne Beth (UdeM - Université de Montréal)

    La question (auto-)biographique pour la recherche en arts, je me propose de l’aborder à partir de ce qui m’apparaît comme une condition, celle de la précarité que nous sommes si nombreux-ses à partager aujourd’hui – universitaires flottant-es, post-postdocs, lecturers ambulant-es, pèlerins des limbes académiques. La précarité n’est pas considérée ici depuis un point de vue sociologique – bien qu’il s’agisse d’une donnée décisive de la vie universitaire contemporaine –, cette contribution se présente plutôt comme une tentative de rendre compte des voies ouvertes par le pas de côté que les parages de la désaffiliation ont le mérite d’encourager. Bien sûr, le propos n’est pas nihiliste : il n’est pas question de faire contre mauvaise fortune bon cœur, comme on dit. La réflexion vise plutôt à suivre les voies par lesquelles la précarité affecte l’écriture ; elle s’attache, autrement dit, à ses effets sur ce qui constitue le cœur de notre pratique. La ligne de pensée que je me propose d’explorer plus particulièrement élabore une conception de la précarité à partir de son opposition au plan, existentiel et pratique, décrit par un terme très en vogue, la « résilience ». Contre cette caractérisation visant « an ecology that can absorb constant shocks while maintaining its functionality and organization [1] », il s’agira de considérer les modalités et les implications de l’entretien qu’appelle un travail de pensée précaire.

    [1] Orit Halpern, 2017. « Hopeful Resilience », e-flux.

  • Communication orale
    Friches et totems. Enquête sur l’habitation postcoloniale
    Dalie Giroux (Université d’Ottawa)

    Je propose pour cet atelier une méditation parole/images d’une trentaine de minutes, qui se veut une performance d’orientation géographique et existentielle construite à partir des principes d’idiotie et de contiguïté. Il s’agira (1) d’illustrer de quelle façon, par quels chemins le singulier est de l’ordre de impersonnel, (2) d’étayer une pensée des restes comme forme d’appréhension critique du présent et (3) de cataloguer quelques paradigmes de l’habitation postcoloniale dans le nord-est de l’Amérique.


Communications orales

Expériences de l’entre-genre et de l’abstraction

Salle : B1002 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Sophie Bélair Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Discutant·e·s : Nathanaël - (Auteure), Vincent Bonin (Chercheur indépendant)
  • Communication orale
    L'impossible retrait
    Vincent Bonin (Chercheur indépendant)

    Pour reconnaitre la persistance de l’autobiographique au sein de l’expérience de la dépossession et de l’abstraction du capital, je vais placer en vis-à-vis des œuvres utilisant les mêmes « nouveaux » matériaux ou procédés technologiques, et dans certaines instances, qui pourraient se confondre, mais dont le projet critique est diamétralement opposé. Je discuterai d’abord de pratiques artistiques dans la veine du réalisme spéculatif, postulant une sortie hors du corrélationisme et une agentivité des objets. Je comparerai ensuite ces propositions à des œuvres semblables au plan formel, qui, en revanche, ne contournent jamais le fait qu’un sujet de l’énonciation se situe malgré lui dans ce discours du principe d’indifférence. C’est par l’abord de cet impossible retrait de l’autobiographique, même réduit au degré zéro, que je souhaite également tisser ma réflexion à la pensée de Catherine Malabou sur la plasticité destructrice du cerveau, ainsi qu’au récit de la greffe du cœur chez Jean-Luc Nancy, où, dans chaque cas, le philosophe doit raconter l’histoire de la transformation de son propre corps, ou de celui de personnes qu’elles/ils ont aimées, afin de redéfinir la contingence, dépourvue de visage humain.

  • Communication orale
    Une eau en son nom
    Nathanaël - (Auteure)

    Un nom qui échappe à sa nomination. Un corps qui se fuit. Un visage effaré. Autour d’un jardin constitué en champ de tir se rassemblent plusieurs figures d’une noyade à jamais : Antinoüs, Alejandra Pizarnik, Claude Cahun, Kawabata Yasunari, ainsi que le macareux mazouté. De Marseille aux Îles des Sorlingues, et de Nantes au Diamant, la pierre effritée dit le naufrage sur fond de guerre, et l’effacement de plusieurs itinéraires retournés, dont l’évidence est contre-dite.


Communications orales

Déconstruire, saisir

Salle : B1002 — Bâtiment : UQO L.-Brault
Présidence : Vincent Bonin (Chercheur indépendant)
  • Communication orale
    Je nomme non-identité
    Prescilla Merabet (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Je nomme non-identité cette double impossibilité. Impossibilité d’exister. Impossibilité de ne pas exister. Je nomme non-identité cette indétermination. Ce que je ne suis pas. Ce que je suis. Ce que tu penses que je suis. Je nomme non-identité cette volonté. Une réaffirmation. Je nomme non-identité cette obligation. Ce refoulement. Je nomme non-identité cet entre-deux. Cette complexité. Cette survie sociale. Ce besoin de ne pas exister pour pouvoir exister.

  • Communication orale
    Géométries du regard : place et espace des spectateurs dans une série de projets tentant de rendre compte de la multitude de positions que constitue cette chose nommée Histoire.
    Pavel Pavlov (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    En présentant quelques sites et l’encodage de leurs histoires locales au moyen de protocoles de production cinématographique, je voudrais revenir sur trois projets* dans lesquels peu est donné à voir et où tout se joue dans l’inscription des corps dans l’espace d’exposition. La visée étant la construction de regards qui explorent les enjeux et tensions politiques derrière ces histoires locales.

    *Une série de déplacements de perspectives et un traveling à partir de l’espace d’origine (2015) ;

    Neuf vues prises à partir du point de vue de Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine(2016) ;

    Depuis l'accotement, l'Histoire. Deuxième partie (2018).

  • Communication orale
    La pratique photographique chez Nathanaël : « pas tout à fait des photos ». Tirages de lecture dans le texte ou : de la protection d’une certaine intimité
    Hervé Sanson (CNRS-ITEM)

    Nathanaël l’affirme en 2017 : « La photographie, pour moi, est de l’ordre d’une expérience, d’un défi, et est sans doute l’équivalent d’une langue que je ne sais pas très bien manier, mais qui intervient parfois dans mes textes, parfois avec urgence, afin de les dessaisir d’une structure ou d’y creuser un abîme, afin d’en exposer une faille éventuelle, et de les ramener à une certaine exigence. » La photographie a pris une place de plus en plus conséquente dans son travail, et bien que Nathanaël ne revendique pas une professionnalisation de la pratique, celle-ci acquiert une portée singulière dans son œuvre, et donne lieu à un retour réflexif de sa part dans un certain nombre de textes courts.

    C’est précisément à un évidement de l’identité établie, normée, et à une démise de l’ordre généalogique que l’entreprise de création de Nathanaël se livre, ouvrage après ouvrage. Écriture et pratique photographique aménagent leur espace respectif, mais aussi leurs interactions, et dans la fa ille qui se joue (dans la faille creusée à même le mot, ainsi transcrite, l’écrivain y perd la famille), les deux pratiques artistiques proposent une nouvelle conception du sujet, traversé de part en part, hanté – que nous tâcherons de circonscrire dans cette communication. Le sujet en jeu dans les écrits de Nathanaël orchestre sa propre nomination, et déconstruisant les logiques héritières, homologuées, répond à nouveaux frais à la question suivante : « Qui suis-je ? D’où viens-je ? »