Informations générales
Événement : 87e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines
Description :Les frontières reviennent en force, elles se multiplient et se durcissent, malgré la promesse de leur ouverture, voire de leur disparition avec la mondialisation, une mobilité accrue et une démocratisation des technologies de communication. Le concept de frontière concerne les relations entre l’espace et la société. Ensuite, la frontière est la limite entre deux choses différentes, elle est ce qui délimite, départage. Le patrimoine, par son potentiel à marquer les frontières culturelles, participe aux enjeux urbains, muséaux, artistiques ou géographiques. Outre le patrimoine qui trace la frontière d’une identité locale, régionale ou nationale, le patrimoine peut être source de dialogue. C’est cette projection prometteuse qui favorise tant son actualisation que sa transmission. En quoi le patrimoine culturel représente-t-il le potentiel du dialogue interdisciplinaire, interculturel, intergénérationnel? Comment cohabite la pluralité des patrimoines politique, culturelle, linguistique, historique, notamment dans les régions frontalières? La notion de la région frontalière renverrait tant au caractère administratif d’un territoire qu’aux frontières des disciplines investies dans le champ patrimonial. Autrement dit, la problématique mise de l’avant concerne la gouvernance du patrimoine, mais aussi les propositions théoriques ou empiriques relatives à son étude et à sa médiation. Si la frontière comme le patrimoine sont les constructions, comment s’articulent les limites du patrimoine et de ses études? En fait, le patrimoine est à la fois ouvert et fermé au dialogue : d’une part, tout est potentiellement le patrimoine et, de l’autre, le patrimoine relève de lois strictes qui régissent sa désignation (acquisitions et intégrations aux collections muséales, reconnaissance gouvernementale ou municipale). Comment les institutions comme les universités participent-elles à la préservation et à la valorisation des patrimoines?
Remerciements :Les organisateurs du colloque souhaitent remercier : l'Université du Québec en Outaouais pour le soutien logistique, l'Institut du patrimoine de l'Université du Québec à Montréal, le Réseau patrimoines de l'Université du Québec, le Réseau du patrimoine gatinois et de l'Outaouais, La Ville de Gatineau.
Dates :- Nada Guzin Lukic (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Yves Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Cylvie Claveau (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
- Maryse Paquin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
- Manon Savard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Programme
Frontières et dialogues interdisciplinaires concernés ou produits par le patrimoine
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Communication orale
Frontières et dialogues interdisciplinaires impliqués ou engendrés par le patrimoineYves Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Au cours des dernières décennies la notion de patrimoine s’est considérablement démocratisée en intégrants de nouvelles dimensions qui viennent à la fois enrichir et complexifier ce concept que l’on a longtemps cru immuable. Si la notion de « monument » reste toujours bien présente, elle ne constitue plus la seule approche possible afin de déterminer la valeur patrimoniale d’un objet. La loi sur le patrimoine culturel adoptée par le gouvernement du Québec en 2011 a intégré le concept de patrimoine immatériel. Conséquemment à cet élargissement du champ de responsabilités, le patrimoine se conjugue maintenant au pluriel de sorte que les universités doivent envisager la recherche et la formation en patrimoine dans de nouvelles perspectives. Un véritable dialogue s’est engagé entre disciplines qui revendiquent depuis longtemps le territoire du patrimoine. On constate qu’il est devenu complexe de cartographier le terrain du patrimoine qui relève à la fois de la culture et de la nature. Cette communication propose de revisiter les territoires du patrimoine sous l’angle des disciplines universitaires. Nous proposons une nouvelle cartographie des repères, bornes et stigmates qui constituent les nouvelles frontières aux confins de l’univers du patrimoine.
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Communication orale
Les musées (et collections) universitaires au Québec, quel avenir ?Jean-Francois Gauvin (Université Laval)
Lors de la fondation de l’université Laval en 1852, les musées se trouvent au cœur de la mission pédagogique (d’abord scientifique) de l’institution. On en dénombre pas moins de huit, tous mis à la disposition des professeurs et des étudiants ; à partir de 1870, ils sont même ouverts au grand public. Or, l’intérêt dévolu à ces collections n’est plus aujourd’hui l’ombre de ce qu’il était. La pédagogie par l’objet est-elle un mode d’enseignement tellement suranné qu’il ne vaut pas la peine de le faire revivre ? Et pourtant, depuis plus d’une décennie, on observe à travers le monde la création de nombreux musées universitaires. Un tel développement tarde à venir au Québec. L’étude des artefacts doit retrouver une place de choix parmi l’hégémonie du papier et, de plus en plus, celle du numérique. En réalité, peu d’outils pédagogiques permettent un dialogue franchement interdisciplinaire : le moindre objet ouvre une fenêtre sur l’étude scientifique de sa composition matérielle, sur son design et son influence artistique, sur son utilisation culturelle, sur sa signification sociale et historique, sur le savoir-faire artisanal (ou industriel) de sa fabrication, etc. Le champ muséal n’est-il pas le plus approprié pour ainsi décloisonner les disciplines académiques, pour abattre les murs frontaliers arbitrairement disposés entre science, histoire, art et société ? Soyons audacieux : pourquoi ne pas positionner la muséologie au cœur des humanités enseignées au XXIe siècle ?
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Communication orale
Dialogue interdisciplinaire sur la muséalisation et le patrimoineNada Guzin Lukic (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Le patrimoine comme la plaque tournante des échanges interdisciplinaires converge les équipes de projets de préservation, de diffusion ou de recherche. En effet, l’interdisciplinarité semble acquise, en revanche les frontières de son opérationnalisation sont floues. L’interdisciplinarité est aujourd’hui la norme en matière de questions sociétales, éthiques, celles qui mobilisent un engagement des individus, des groupes et des institutions notamment pour la préservation et l’actualisation du patrimoine. La métaphore de la muséologie comme un carrefour interdisciplinaire représente le croisement des savoirs au sein de ce domaine. La combinaison des méthodes et des perspectives, ce croisement provoque le dialogue, la circulation comme la confrontation et parfois le durcissement des frontières. Dans le cadre de cette communication, nous proposons d’interroger les concepts de muséalisation et de patrimonialisation afin d’explorer la portée et les frontières de ces concepts à la lumière du dialogue interdisciplinaire. L’étude, la constitution et la transmission du patrimoine animent les enjeux scientifiques et affectifs. Enfin, en quoi le patrimoine culturel en tant que l’objet d’étude représente-t-il le potentiel du dialogue interdisciplinaire?
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Communication orale
Les frontières disciplinaires entre le droit d’auteur et la muséologieLouise Brunet (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le Ministère de la Culture et des Communications a lancé le Plan culturel numérique québécois en septembre 2014. Préparé en collaboration avec le réseau d’organismes et de sociétés d’État affiliés au ministère ainsi qu’avec les acteurs du milieu culturel et du secteur des communications, ce plan a investi près de 110 M$ réparti sur sept ans. Le secteur de la muséologie bénéfice d’une partie de ce financement distribué aux différentes institutions muséales québécoises permettant notamment de numériser leur collection et de créer des contenus numériques innovants. L’objectif de la présente recherche vise à cibler les adaptations et les limites des règles du droit d’auteur dans cet environnement et cela au regard des besoins des institutions muséales nationales du Québec. Aussi, cette étude viendra présenter les outils d’application de ce droit dont se munissent les musées afin d’établir un état des lieux et de proposer des pistes de solution quant à la simplification des procédures utilisées.
Enfin, l’intérêt de ce travail est pluriel. En plus de définir, de regrouper et de mettre à jour les différentes stratégies d’application du droit d’auteur, elle fait dialoguer en son sein deux disciplines dont la relation peut parfois surprendre, celle de la muséologie et du droit, mais qui demeure fondamentale.
Gouvernance, médiation et pratiques exemplaires
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Communication orale
Patrimoine culturel et développement culturel municipal au QuébecMaryse Paquin (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Depuis près d’un siècle, l’action publique en culture se manifeste de diverses manières au Québec. Notamment, en adoptant des politiques culturelles nationales, elle devient une préoccupation horizontale au sein du gouvernement. Dans cette vision intégrée, le patrimoine culturel se conçoit comme une dimension essentielle à la vie en société, de même qu’un bien public à protéger. Dans ce contexte, de nombreuses actions viennent concrétiser le lien « patrimoine – territoires ». Ainsi, en 2019, c’est plus de 150 politiques culturelles municipales qui sont adoptées et près d’une centaine d’ententes de développement culturel, touchant plus de 75 % de la population québécoise, qui sont conclues entre le ministère de la Culture et des Communications (MCC) et les municipalités. Pour appuyer le développement durable du patrimoine culturel, le MCC identifie clairement le citoyen comme bénéficiaire, mais aussi comme partenaire prioritaire du milieu municipal. La prise en charge du patrimoine culturel localement par le citoyen apparaît comme une voie très prometteuse de développement durable et de sa vitalité. De nombreux défis et enjeux se dessinent toutefois en vue de favoriser l’engagement citoyen en patrimoine culturel au sein des municipalités du Québec. La communication explorera quelques projets citoyens de collaboration, d’innovation ou de coconstruction qui tendent à s’imposent comme modèle à suivre, en faisant éclater la notion même de frontière.
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Communication orale
L’Est du Québec dans l’œil d’un groupe de recherche : particularités et paradoxesManon Savard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Archipel, le groupe de recherche en patrimoine de l’Université du Québec à Rimouski, comprend des professeurs en géographie, en archéologie, en histoire et en Lettres. Les membres ont en commun de travailler sur les mémoires de l’Est du Québec, l’un des berceaux de peuplement du territoire québécois. Occupée dès la fin de la dernière glaciation par les Autochtones, la région a été l’une des principales portes d’entrée du continent pour les explorateurs européens. Elle a vu apparaître leurs premiers établissements et les premiers lieux de rencontres entre les Premières Nations et les nouveaux arrivants. L’Est du Québec offre le paradoxe d’une région fondatrice, mais dont le développement a été plus tardif que celui d’autres régions. On y observe toutes les phases d’occupation qui ont marqué la vallée laurentienne, mais elles se sont ici succédé dans des conditions particulières. Si le caractère maritime constitue un trait fondamental du territoire, avec la pêche, les activités de transport des marchandises, de construction navale et de pilotage, d’autres facteurs ont aussi contribué à sa singularité : les mouvements migratoires, saisonniers ou permanents, ont généré des processus d’intégration et de marginalisation de la région, tout en contribuant à façonner sa mosaïque ethnoculturelle actuelle. La région a aussi été profondément marquée par des expériences d’aménagement. Cette communication propose de rendre compte des particularités et paradoxes de l’Est du Québec.
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Communication orale
Le Service d’aide-conseil en rénovation patrimoniale, SARP, Odyssée des Bâtisseurs, Société d’histoire du Lac-Saint-Jean, 1996-2019 : une pratique exemplaireCylvie Claveau (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
Au Québec depuis quelques années nous nous désolons de voir disparaître des maisons patrimoniales, des enseignes historiquement significatives et d’assister à des revitalisations souvent désastreuses de nos villes et villages. Plus que jamais nous avons raison de nous attrister de notre capacité « à scraper l’art » selon la si juste expression de Suzanne Guy (2009). Jordi Bonet, Yves Trudeau, Pierre Leblanc, pour n’en nommer que ceux-là, ont vu leurs œuvres d’art visuel et d’art public recouvertes, démantelées ou détruites. Tel est le côté sombre de l’échec dans la sauvegarde des patrimoines. Mais il y a des pratiques exemplaires desquelles il y a tout lieu d’espérer. Le Service d’aide-conseil en rénovation patrimoniale de l’Odyssée des bâtisseurs d’Alma accompagne les citoyens, les collectivités et les municipalités dans le processus de mise en valeur des bâtiments patrimoniaux et contemporains. Il développe également des partenariats avec les territoires, les municipalités et les MRC dans le processus de revitalisation depuis 1996. Cette équipe dote ses partenaires, citoyens, propriétaires, municipalités et MRC d’outils sur mesure de sensibilisation, de diffusion et de mise en valeur du cadre visuel et bâti des communautés partout au Québec. Seront examinées dans cette communication les très nombreuses réalisations du SARP auprès des propriétaires, des municipalités et des MRC. Il s’agit d’analyser tous ces aspects d’une pratique exemplaire.
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Communication orale
Mieux faire [ensemble] La transmission culturelle par la concertation, l’empowerment et la créationJean-Francois Vachon (La Boîte Rouge vif)
La Boîte Rouge VIF est un organisme autochtone à but non lucratif qui a pour mandat la préservation, la transmission et la valorisation des patrimoines culturels communautaires, par une approche de concertation et de cocréation.
Deux axes encadrent son travail avec les communautés autochtones :
L’empowerment, basé sur la valorisation des individus par le biais de leur patrimoine culturel. La pratique vise à donner l’autonomie et les habiletés aux experts culturels pour qu’ils puissent eux-mêmes déterminer de leur représentation et, idéalement, en réaliser eux-mêmes les objets. L’intervention axée sur l’empowerment mise sur la collaboration partenariale avec les participants et sur leurs capacités, leurs forces et leurs ressources.
L’interaction s’appuie sur le concept de concertation qui, en plaçant sur un pied d’égalité les acteurs impliqués, en reconnaissant la légitimité de participation de chacun des membres, et leur droit à garder leur identité propre, cherche à induire une relation horizontale entre ces acteurs afin de construire en collégialité une vision, des objectifs et des actions sur la base du dialogue et de la conversation.
Par le biais de différents projets de valorisation des cultures autochtones dans l’espace muséal, l’exposé présente les pratiques misent en œuvre par des équipes interculturelles, intergénérationnelles et multidisciplinaires.
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Communication orale
Déconstruction pour reconstruireErik Langevin (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)
D’Indiana Jones à Lara Croft, en passant par la Momie ou le Roi Scorpion, l’archéologie à la sauce hollywoodienne n’a cessé de faire rêver grands et petits. Ce rêve qui, chez les plus jeunes, a souvent motivé des ambitions de carrière – après tout, qui n’a pas rêvé un jour de devenir archéologue – n’a pourtant aucune commune mesure avec la réalité de l’archéologue qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Si l’archéologue du réel, qu’il soit homme ou femme, ne correspond en rien à l’idée qu’on s’en fait, il n’est pas non plus l’individu reclus, penché dans son trou, absorbé par un univers que lui seul saisit. Au cours des 30 dernières années, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avons amorcé un exercice d’archéologie « publique » permettant à l’occasion aux individus de participer à la recherche archéologique, mais surtout de venir rencontrer sur place, dans un contexte touristique et/ou académique, des professionnels du métier qui échangent non pas seulement sur les résultats de leur activités, mais également sur la pratique de ce métier bien plus « terre à terre » que le cinéma a bien voulu nous le faire croire.
Nous allons vous présenter les façons de faire utilisées par l’équipe du laboratoire afin de vulgariser cette discipline scientifique qu’est l’archéologie. Le défi étant à la fois de rendre scientifique une discipline que les médias ont souvent ramené à un simple passe-temps, par la démonstration de sa complexité, tout en vulgarisant suffisamment cette complexité.
Dîner
Dialogues intergénérationnels
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Communication orale
Les émissions jeunesse comme outil muséal de dialogue intergénérationnel et culturelOlivier Côté (Musée canadien de l'histoire)
Les musées conçoivent souvent de nouvelles expositions en fonction d’auditoires très précis. Tout en respectant leur mandat général et leurs priorités à court terme, les musées réalisent des sondages, convoquent des groupes de discussion pour mieux comprendre les attentes des visiteurs. Tel fut le cas du Musée canadien de l’histoire dans la conception de la Salle de l’histoire canadienne (2017), qui consulta plus de 24 000 Canadiens à travers un sondage en ligne, des tables rondes et un large sondage d’opinion publique. Le défi demeure toutefois pour de multiples musées : comment peuvent-ils mettre en valeur certains pans du patrimoine culturel, de leurs collections, tout en faisant en sorte que cette valorisation muséale suscite une appréhension active des visiteurs, des occasions de dialogue entre différents groupes d’âge et différentes cultures ?
À travers l’exemple d’une exposition consacrée aux émissions jeunesse à la télévision canadienne, que nous sommes à concevoir, nous verrons comment les artefacts télévisuels, les photos, les extraits audiovisuels et les thématiques retenues sont autant d’occasions de valorisation d’un patrimoine qui peuvent susciter le dialogue entre les francophones et les anglophones, les autochtones et les non-autochtones, les plus vieux et les plus jeunes. Par ailleurs, nous tenterons d’évaluer le potentiel de dispositifs scénographiques et d’éléments interactifs dans la création de conversations intergénérationnelles.
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Communication orale
Participation des publics dans l’arrière-scène du musée. Traverser de l’autre côté du miroir professionnelRébéca Lemay-Perreault (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Nous proposons une réflexion autour de la frontière tracée entre publics et professionnels au musée. Grâce aux avancées sur l’interactivité, l’explosion des modalités de participation des publics permettent d’interroger la porosité de cette ligne de partage des rôles entre professionnels et visiteurs, à leurs contributions aux contenus diffusés au musée. De plus en plus, on tend à proposer des dispositifs où l’engagement de ces derniers est requis, notamment sur le web et dans les expositions. Ces nouvelles avenues promettent des avancées certaines vers une institution plus démocratique, engagée dans une mutation du temple en forum (Cameron, 1971).
Mais sommes-nous réellement devant cette utopie démocratique promise il y a maintenant 50 ans, ou se cachent derrière ces modalités de participation de nouvelles frontières? Observons-nous des mécanismes plus sophistiqués de contrôle des contenus et des discours diffusés qui délimitent les deux registres, celui des professionnels et celui des visiteurs participants? Entrevoyons-nous l’effacement de cette frontière entre professionnels et publics ou plutôt un déplacement de celle-ci, inscrite dans une nouvelle logique de confinement des discours? Cette délimitation demeure nécessaire, qu’elle soit motivée par des raisons éthiques – liées à la validité scientifique des contenus diffusés – ou par des raisons politiques – liées à la préservation de l’identité et du statut des professionnels.
Patrimoines : frontières et dialogues en Outaouais – première partie
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Communication orale
La maison du gardien du cimetière Notre-Dame de Gatineau: de la démolition à la restaurationMichel Prévost (Société d'histoire de l'Outaouais)
Autrefois, on trouvait au Québec plusieurs maisons de gardien de cimetière. Aujourd’hui, il en reste moins d’une dizaine, dont une seule en Outaouais. À Ottawa, on en trouve encore deux. Ces maisons d’un passé révolu sont des témoins importants, mais ignorés de notre patrimoine religieux. Voilà pourquoi en 2005, nous avons pris le leadership pour la sauvegarde de la maison du gardien du cimetière Notre-Dame, à Gatineau, vouée à une démolition certaine pour l’aménagement d’un stationnement.
Cette présentation fera un survol d’une saga qui a duré dix ans, puisque trois demandes de démolition ont été faites à la Ville de Gatineau. Heureusement, le dossier s’est terminé d’une façon positive. En effet, grâce à des décisions favorables du Conseil municipal de Gatineau, à l’aide financière de près de 164 000 $ du Conseil du patrimoine religieux du Québec et à la bonne volonté des Jardins du Souvenir, le bâtiment a été restauré et est désormais au cœur d’un ensemble patrimonial plus que centenaire avec l’arche d’entrée et le charnier. En fait, ce dossier en patrimoine s’avère l’une des plus belles victoires de la Société d’histoire de l’Outaouais au cours des dernières années et démontre bien qu’un engagement soutenu peut préserver notre patrimoine culturel pour les générations à venir.
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Communication orale
Projet muséal regional pour l'OutaouaisLouis-Antoine Blanchette (Réseau du patrimoine de Gatineau et de l'Outaouais)
En 2016, le Réseau du patrimoine de Gatineau et de l’Outaouais (RPGO) entamait des démarches de concertation auprès des organismes en patrimoine de la région, dans le but de mieux cerner leurs besoins et pour présenter les possibilités que pourrait offrir un musée régional. Ces démarches ont résulté en la publication d’un Dossier de présentation sur la situation muséale en Outaouais. L'Outaouais étant l’une des rares régions au Québec à n’avoir aucun musée régional et une des trois régions de la province où aucun musée n’est soutenu au fonctionnement par le Ministère de la Culture et des Communications du Québec, un musée régional pourra soutenir les institutions muséales et patrimoniales déjà existantes, qui disposent de moyens limités pour remplir leurs missions et assurer leur pérennité. Ce musée sera aussi un lieu d'introduction aux multiples facettes du patrimoine de la région, à la singularité de l'Outaouais, et lancera une invitation à la découverte de la région. Il servira à acquérir, à conserver et à interpréter le patrimoine de l'Outaouais, à présenter des expositions permanentes et temporaires et à offrir une programmation culturelle et éducative diversifiée. Suite à un forum régional réunissant près d’une centaine de personnes à l’automne 2018, le RPGO a maintenant tout en main pour passer à l’étape de planification du musée, à commencer par la réalisation d’une étude de faisabilité et d'un premier inventaire des collections d’artefacts à l’échelle régionale.
Table ronde – Patrimoines : frontières et dialogues en Outaouais / THÈME 1 Territoires frontaliers : réalités québécoises et ontariennes
Table ronde – Patrimoines : frontières et dialogues en Outaouais / THÈME 2 Patrimoines et gouvernance : réalités des musées nationaux et régionaux
Cocktail
Dialogues interculturels et interdisciplinaires
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Communication orale
Le sens et la contribution de la participation sociale chez des immigrants de première génération dans le cadre d’un festival multiculturel et sa contribution au processus d'intégration à la société d'accueilAmada Francisca Aldama (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Cette étude vise à comprendre le sens que les immigrants de première génération accordent à la participation sociale, sous forme de bénévolat, dans le cadre d’un festival multiculturel, ceci comprit comme une célébration publique de courte durée présentant la richesse et le patrimoine ethnoculturels des communautés issues de l’immigration. Elle s’intéresse également aux motivations, aux bénéfices et à la contribution de la participation sociale au processus d’intégration des immigrants à la société d’accueil. L’approche qualitative a permis d’explorer le phénomène du point de vue de l’immigrant bénévole par des entretiens semi-dirigés réalisés auprès de dix immigrants participant comme bénévoles à la Fête de la diversité culturelle de Drummondville. Les résultats confirment la contribution favorable de la participation sociale, sous forme de bénévolat, dans le cadre d’un festival multiculturel, au processus d’intégration des immigrants à la société d’accueil. La signification qu’ils accordent à cette participation s’avère déterminante sur les plans de la création des liens sociaux, sur les processus de changement qui se produisent comme effet du contact, sur la reconnaissance de la contribution, de la valorisation du bagage culturel et de l’expression de l’identité individuelle ainsi que sur le développement et la manifestation du sentiment d’appartenance à la communauté d’accueil.
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Communication orale
Le dialogue international dans les institutions muséalesAnna-Lou Galassini (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Dans le cadre d’un travail dirigé de maitrise en muséologie, nous avons pris l’exemple du dialogue Québec-France en se focalisant sur le sentiment d’injustice sociale chez les employés. En effet on trouve une coopération internationale franco-québécoise au niveau de la réflexion théorique en muséologie, mais aussi des formations professionnelles. La complicité entre ces deux territoires n’est plus à démontrer. Cependant, on décèle des frontières, non seulement géographiques, mais aussi culturelles. Tout au long de cette étude, une dualité a été mise en lumière, premièrement par les cadres théoriques utilisés en sociologie permettant de caractériser une culture d’entreprise unique à chaque territoire, mais aussi par les héritages historiques propres aux institutions choisies pour nos études de cas. Ces dernières sont basées sur deux musées emblématiques de part et d’autre de l’océan : le Musée de la Civilisation pour le Québec et le Musée du Louvre pour la France. Dans chacun d’eux, nous avons recueilli des informations données par un groupe d’employés nous révélant leur rapport personnel à leur fonction. S’attarder sur la question du sentiment d’injustice sociale chez les employés dévoile des pratiques professionnelles ancrées dans chaque territoire, mais aussi des dysfonctionnements internes propres aux deux institutions. Dans quelle mesure le dialogue peut-il bénéficier à l’évolution des institutions muséales Québécoises et Françaises ?
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Communication orale
Du patrimoine immatériel au patrimoine vivant et inversement : frontières et dialogues intracommunautairesMauricio Ruiz (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Il existe sur le territoire québécois deux termes consacrés pour désigner une seule et unique catégorie d’objets patrimoniaux. En effet, certains diront « patrimoine immatériel » alors que d’autres diront volontiers « patrimoine vivant » pour référer aux mêmes éléments d’un ensemble prenant pour motif les activités humaines patrimonialisées. Or, cette dualité terminologique repose-t-elle simplement sur une distinction superficielle pouvant se dissoudre dans un rapport d’équivalence entre des termes synonymiques, ou bien, est-ce là un partage plus profond, capable de marquer la limite entre des manières distinctes de concevoir une même réalité ?
La présente communication soulève ce questionnement afin de démontrer en quoi l’usage des qualificatifs d’immatériel et de vivant fait intervenir des fondements conceptuels particuliers à travers lesquels s’expriment des sensibilités opposées dans le champ du patrimoine culturel. Cet état des faits permet alors d’exposer les frontières et les dialogues intracommunautaires engendrés par le rapport dynamique entre des appellations aux tonalités dissonantes. La question initiale offre l’occasion d’adresser aussi les défis pratiques que pose une nomenclature aux frontières sémantiques floues dans l’organisation des mesures visant à protéger ce type de patrimoine nouvellement institué au Québec.
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Communication orale
Vers une ouverture des frontières : l’intégration du patrimoine immatériel dans l’expositionJean-Sébastien Laliberté (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Adapté au milieu muséal, le concept de frontière peut prendre différentes formes et être interprété de plusieurs manières. Dans le cadre de cette communication, c’est la frontière entre les éléments de patrimoine matériel et immatériel qui sera présentée du point de vue du déplacement du visiteur. En comparant deux expositions permanentes du Musée canadien de l’histoire créées à une quinzaine d’années d’intervalle, il est possible d’observer d’importants changements dans l’intégration d’éléments du patrimoine immatériel. Si la Salle des Premiers Peuples, ouverte au public au début des années 2000, se caractérise entre autres par la mise en place de lieux « fermés » (théâtre, kiosque d’écoute, salle de projection) pour la présentation de patrimoine immatériel, alors que ces derniers sont directement intégrés au parcours de visite dans la nouvelle Salle de l’histoire canadienne inaugurée en 2017. Loin d’être anodins, ces changements d’approche reflètent des tendances nouvelles quant aux choix effectués par les responsables d’exposition pour l’intégration du patrimoine immatériel. Avec le temps, les frontières séparant le visiteur de cette forme de patrimoine s’estompent. Intégré de manière plus ouverte et « harmonieuse », il semblerait qu’aujourd’hui, les patrimoines matériel et immatériel se côtoient ou s’intègrent davantage permettant une meilleure appréciation, mais surtout une meilleure compréhension des messages véhiculés dans l’exposition.
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Communication orale
L’École du patrimoine du Haut-Saint-Laurent : une courroie de transmission entre savoirs et gouvernanceÉdith Prégent (Musée régional Vaudreuil-Soulanges)
En octobre 2012, la Loi sur le patrimoine culturel du Québec entrait en vigueur et proposait plusieurs nouveautés. En filigrane de cette loi, on peut lire qu’une plus grande responsabilité est désormais transférée aux communautés locales quant à la gestion du patrimoine. Cette approche « bottom-up » implique de laisser aux collectivités locales le soin de prendre en charge son propre patrimoine. Mais encore faut-il que les acteurs du milieu, qui en assurent la gouvernance, sachent de quoi il est question.
Entre cette législation novatrice, le développement des savoirs universitaires et les actions concrètes dans le milieu, il existe des « frontières » certaines qui engendrent trop souvent des conséquences irréversibles.
Comme établir un dialogue approprié entre les chercheurs et les acteurs du milieu? Comment franchir les frontières entre la connaissance et la gouvernance? Et surtout, comment faire connaître les outils de la loi et susciter l’intérêt des acteurs du milieu?
En 2013, le Musée régional de Vaudreuil-Soulanges a mis sur pied une École du patrimoine dont le principal objectif est de proposer des échanges dont les sujets permettent l’acquisition de connaissances et d’outils afin d’initier des projets locaux de préservation et de valorisation du patrimoine local.
Cette communication propose d’illustrer, par des exemples concrets, comment celle-ci réussi à combler les interstices entre la connaissance et la gouvernance et à susciter des actions locales.