Le phénomène du vieillissement de la population est bien documenté, tout comme ses répercussions sur l’organisation actuelle et future des services aux personnes âgées. En effet, le besoin des personnes âgées de demeurer à domicile le plus longtemps possible, combiné à la diversité et à l’évolution des profils de santé, impose des défis cliniques et organisationnels d’envergure. Dès lors, plusieurs questions doivent être discutées à des fins de planification et de fourniture de soins et de services : est-ce que les pratiques actuelles considèrent suffisamment l’autonomie pour que les personnes âgées soient en mesure de demeurer à domicile? Est-ce qu’on tient suffisamment en compte le « bien vieillir » et ses conséquences en termes d’approche préventive? Comment concilier le besoin d’autonomie des personnes âgées et le soutien requis pour la préserver, voire la renforcer? Le concept d’autonomie est central dans la relation de soins aux personnes âgées (praticiens et proches aidants), mais la manière de concevoir et de soutenir celle-ci est plutôt restrictive. Une voie prometteuse serait de mieux concilier deux aspects de l’autonomie pouvant apparaître comme étant contradictoires : l’autonomie décisionnelle (indépendance) et l’autonomie relationnelle (interdépendance) (Entwisler et al., 2010). L’avancement des connaissances sur les pratiques innovantes en matière d’autonomie (pleine conscience, réalité virtuelle, gérontotechnologie) peut aussi contribuer à répondre aux questions de fond entourant l’enjeu de l’autonomie des personnes âgées, de manière préventive et tout au long des étapes du vieillissement. La dimension éthique de l’autonomie sera également discutée en lien avec d’autres valeurs comme la protection, la dignité et la solidarité.
Le jeudi 30 mai 2019